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[RP ouvert]L'hôtel de Culan.

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Elle avait répondu par un signe de tête ravi à la présentation de Dame Draguione. En revanche, elle fit peu de cas du jeune garçon. Les chérubins de cet âge, autres que ses propres enfants, constituaient une source d'intérêt assez limitée pour Maryan.
Aussi se contenta-t-elle de noter l'air malicieux et emplis de curiosité adroite qui trottait dans les yeux du garçonnet.

Son attention fût vite détournée par le cadeau de dame Draguione pour sa fille, délicatesse que Maryan loua grandement.
Anne n'eût pas plus tôt remercier sa future marraine que l'on entendit la porte s'ouvrir, laissant place à une Flamenque aux bras chargés de deux petits plateaux.


"Ah Flamenque ! Posez donc cela ici."

La Vicomtesse s'aperçût avec une satisfaction certaine que la cuisinière avait pensé à faire assez de vin chaud et de biscuits à la cannelle pour tout le monde.
La jeune femme se redressa, enorgueillie par tant de docilité de la part de ses domestiques. Fierté bien mal placée, au vrai, puisqu'après tout, c'était bien là tout ce qu'on attendait de la domesticité : fournir un service impeccable.

Ces courtes réflexions passées, Maryan invita aimablement dame Draguione à s'asseoir et à partager vin chaud et biscuits avec elle.
La Vicomtesse fit preuve d'une aménité et d'une faconde sans borne, se renseignant avec bonne humeur sur la vie au village, les conseillers ducaux, les festivités courantes, les personnalités incontournables et les lieux de bonnes fréquentations.

Ce ne fût que bien tard dans la matinée que Maryan laissa échapper un long abaissement de paupières, trahissant par là la fatigue ressentie.


"Ma foi, ce voyage jusqu'en Lyonnais-Dauphiné m'a quelque peu épuisée. Je crains de faillir à mes devoirs d'hôtesse si je reste plus longtemps éveillée.
Un mot encore, pourtant. Ou plutôt une proposition, que j'espère vous voir accepter.
J'ai fait l'acquisition de deux poneys tout à fait robustes et appréciables pendant mon voyage. Je comptais en faire cadeau à ma petite Anne, ainsi qu'à sa soeur.
Puisque Blanche n'est point avec nous encore, il serait judicieux d'en faire profiter votre fils, n'est-ce pas ? Aussi, une petite échappée vers la ville et ses alentours vous tenterait-elle, dans les jours à venir ?"


Avant même d'attendre la réponse de dame Draguione et d'ajouter qu'elle disposait également de quelques juments pour elle, la Vicomtesse s'inquiéta d'un détail sur lequel elle n'avait point médité :

"Vous savez diriger monture, Anne, n'est-ce pas ? Ce cher Bacchus vous aura certainement donné quelques leçons élémentaires.
Je ne compte pas sur Matheline pour ces choses-là, c'est à peine si elle saurait conduire un baudet."
Anne_blanche
Anne retenait son souffle, anxieuse. Un soupir de soulagement lui échappa quand elle vit le sourire adressé par Maryan à Draguione. Certes, sa mère n'avait qu'à peine regardé Antoine. Mais cela, la fillette s'y attendait un peu. La Vicomtesse de Culan ne s'était qu'à peine occupée de ses propres enfants, rien d'étonnant à ce qu'elle n'appréciât guère ceux des autres. Pourvu que son ami n'aille point inventer sur l'heure quelque bêtise ! Mais il se tenait à carreaux, peut-être impressionné par les retrouvailles.

Je suis venue aujourd'hui apporter un présent à votre fille, Anne.

Encore que distraite par l'entrée de Flamenque et de ses friandises, la fillette dressa l'oreille
.

Anne, je voulais vous remettre ces bas...

Un cadeau !
Comme lorsque Messire Philippe lui avait offert le trophée qu'il avait gagné au tournoi d'archerie, Anne resta un instant bouche bée. Elle en recevait si peu, des cadeaux ! Et ce jour-là, la présence de sa mère en était déjà un. Mais cette fois encore, c'était un cadeau très particulier, un présent fait d'un objet auquel le donateur tenait. Elle s'approcha, comme on le lui demandait, et prit les bas des mains de Dame Draguione, avec un sourire qui en disait long sur son contentement.


Merci, Dame !

Elle n'osait encore l'appeler "Marraine". Le baptême n'avait point été célébré, et une sorte de superstition, héritée de son sang breton, lui interdisait de "faire comme si". Elle lança à Draguione un long regard de gratitude, avant d'admirer la finesse du travail. Si sa mère n'était pas arrivée depuis quelques minutes à peine, elle aurait aussitôt filé dans sa chambre pour essayer les bas. Mais elle se retint, les remit à Matheline pour qu'elle les serre dans son coffre, et prit place avec les autres devant les biscuits et le vin.
Mère parlait, questionnait, voulait tout savoir. Elle semblait heureuse d'être à Vienne, désireuse de s'intégrer au plus vite dans sa nouvelle cité. Si seulement Blanche et Gabriel avaient pu être là ! Le bonheur de la fillette eût été complet.
Un peu perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas sa mère proposer la promenade à cheval, mais revint sur terre quand elle s'adressa directement à elle. Elle était coutumière du fait. En présence des grandes personnes, elle faisait poliment semblant de s'intéresser à la conversation, se taisait, comme on le lui avait appris, tout en pensant à autre chose, mais un signal d'alarme s'allumait quand on l'interrogeait.

Vous savez diriger monture, Anne, n'est-ce pas ? Ce cher Bacchus vous aura certainement donné quelques leçons élémentaires.
Je ne compte pas sur Matheline pour ces choses-là, c'est à peine si elle saurait conduire un baudet.


Eh bien non ! Anne ne s'y entendait pas du tout en équitation. Mais alors, absolument pas ! Elle lisait couramment en trois alphabets différents et cinq langues, connaissait sur le bout des doigts sa grammaire latine et sa géométrie, suivait passionnément les leçons d'astronomie du Père Comis, herborisait avec plaisir en sa compagnie ; elle commençait à jouer passablement du rebec et du luth, passait des heures à faire courir sur leurs ficelles les jetons de son abaque.
Mais, si elle aimait passer du temps aux écuries, à regarder Bacchus réparer et polir les harnais, ou à respirer la chaude odeur de la paille, jamais elle n'avait consenti à apprendre à monter. Elle n'avait pas peur, pourtant. Les chevaux, elle les aimait bien. C'était doux, chaud, ça sentait bon, et même si ça vous prenait parfois les cheveux pour du fourrage, c'était très amusant de se laisser chatouiller le cou par leur haleine quand ils vous posaient la tête sur l'épaule.
Prise de court, elle réfléchit à toute allure. Fort heureusement, elle avait la bouche pleine de biscuit à la cannelle, ce qui lui laissa quelques secondes. Avouer, devant Antoine, son incompétence ? Jamais ! Mentir ? Il allait bien falloir s'y résoudre, au moins par omission.


J'ai hâte de voir mon poney, Mère ! Quand ferons-nous cette promenade ?

Maryan semblait fatiguée. Avec un peu de chance, elle souhaiterait se reposer quelques jours avant de se lancer dans une randonnée aux alentours de Vienne. Et puis, l'on racontait que les brigands qui avaient pris le château de Reims, le mois précédent, se dirigeaient désormais sur le Lyonnais-Dauphiné, si bien que le Gouverneur avait dû fermer les frontières. Cela laisserait à la fillette le temps de comploter avec Bacchus pour faire bonne figure le jour de la promenade.
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Elle n'avait vu que du feu au petit jeu de sa fille. La question ne représentait qu'une banalité pour Maryan, tant il était évident pour elle que sa fille connaissait les rudiments de l'équitation.
C'est pourquoi elle ne it pas plus de cas que cela de l'absence de réponse de la part d'Anne, l'esprit par ailleurs tout occupé par sa fatigue et par le moyen d'écourter la discussion.


"Norf !"

Le mot lui avait échappé, vestige de ce maudit patois berrichon dont elle avait usé et abusé dans son adolescence.
Maryan pinça les lèvres. L'épuisement physique lui faisait dire n'importe quoi. Il était plus que temps de prendre repos.


"Eh bien, ma foi, nous verrons cela en temps et en heure. Rien ne presse. Laissons d'abord à dame Draguione le temps de réfléchir à notre proposition."

Les plateaux étant vides, Matheline s'empressa de les prendre afin de les mener en cuisine.

"Ce sera tout, Matheline, merci. Allumez un feu dans ma chambre, je vous prie. Et vérifiez que le contenu de mes malles a bien été convenablement rangé."
~draguione~
La Belle de Massilia regardait les yeux pétillants de la fillette. Elle commençait à bien la connaitre et savait que la valeur n'avait que peu d'importance. Mais la présence de la maman faisait qu'Anne n'avait pas le droit de faillir à la noblesse qui transportait cette famille, les Culan. La Vicomtesse les convia à la collation, Matheline était là, a disposer son plateau bien garnis sur la grande table en bois qui ornait la pièce. Un peu hésitante et qui ne voulait pas déranger d'avantage, s'y installa tout de même voulant connaître un peu la Dame, mère d'Anne. Quelques palabres, elle venait de proposer une promenade en poney à Antoine. Celui ci connaissait déjà bien les chevaux pour les fréquenter chaque jour, aidant sa maman a panser les siens chaque matin dans les box derrière leur chaumière.

Oui bien sur! Antoine monte souvent avec son père, Philipe et moi même.
J'accepte donc volontiers!
Une large sourire fendit son visage tandis que la Vicomtesse n'avait sans doute pas entendu ce qu'elle venait de dire puisqu' icelle s'adressa immédiatement à sa fille. Elle les laissa donc discuter entre elle, portant a ses lèvres sa tasse de tisane brûlante..

"Eh bien, ma foi, nous verrons cela en temps et en heure. Rien ne presse. Laissons d'abord à dame Draguione le temps de réfléchir à notre proposition."

Un redressement de tête aux dires de Maryan, elle s'orna à nouveau d'un sourire. En effet, elle ne l'avait pas entendu, mais cela n'était pas bien grave. Tout en regardant Matheline porter le plateau vide vers son refuge, la Belle se leva doucement. L'heure était venu de les laisser entre elles.

Je vais devoir vous laisser maintenant. Je vais réfléchir à votre proposition bien entendu!

Un regard sur son fils, elle se rendit auprès du coffre ou était posé la petite cape de son fils ainsi que la sienne et les parât pour le froid. Draguione se retourna vers Mère et Fille.

J'ai été ravie de faire votre connaissance Dame, encore une fois.
Anne à bientôt au conseil!


Sa main crampée sur celle de son fils, la Belle se dirigea vers la porte. Elle avait encore du travail, et les Culan sans doute bien à parler et raconter entre elles.
Anne_blanche
Avec l'arrivée de Maryan, la vie à l'hôtel de Culan s'organisa vite différemment.

Anne décida, dès le départ, qu'elle s'en réjouirait.
Certes, elle ne pouvait plus filer tous les soirs en taverne ; échapper à la surveillance de Matheline relevait désormais de la gageure ; les leçons avec le Père Comis se déroulaient désormais à heures fixes ; les repas n'étaient plus pris à la va-vite sur un coin de table ; il n'était plus possible de passer des heures dans la paille des chevaux, et de rentrer avec le bonnet de travers ou les bottes délacées ; il fallait se tenir droite, ne parler que quand on vous adressait la parole, baisser les yeux en présence des adultes, ne point évoquer l'Académie Royale, le Conseil Municipal, l'APD, Mercurol, encore que Maryan ait eu la bonne grâce de ne point entraver la carrière naissante de sa fille.

Mais la fillette devait bien avouer qu'il était extrêmement confortable de ne plus avoir à se préoccuper des comptes, des menus, du reprisage des vêtements, de l'approvisionnement de l'hôtel, de l'embauche des porchers, de la vérification des portes, le soir, de la buée hebdomadaire, de la propreté des jattes et broches en cuisine, toutes choses qu'elle avait assumées peu à peu à son corps défendant, Matheline n'étant pas à la hauteur de sa charge. La vicomtesse de Culan entendait être servie, et bien servie. Flamenque avait pris en cuisine la place de la Viennoise embauchée par Matheline, qui lui servait désormais d'aide. Bacchus s'était vu adjoindre Jannequin. Valets et servantes glissaient silencieusement de corridor en escalier, d'escalier en allée du jardin, d'allée en ruelle.

Plus confortable encore était la présence de sa mère, et l'assurance que Blanche et Gabriel les rejoindraient bientôt.

Anne avait donc l'esprit beaucoup plus libre que par le passé, et ses activités au sein du Conseil Municipal ne suffisaient plus à occuper le temps passé à Vienne.
Depuis quelques mois, elles avait pris l'habitude de reléguer à l'arrière-plan ce qui la tracassait, se promettant toujours d'y penser quand elle aurait terminé telle ou telle tâche urgente, et n'en trouvant jamais le temps. Du coup, rien ne la tracassait vraiment...
Mais ce jour-là, Anne n'avait rien pour lui occuper l'esprit. Le Père Comis avait demandé et obtenu un congé de trois semaines, pour prier en quelque couvent avant la Saint Noël. Les élections municipales étaient en cours, mais seul Messire Walan était candidat. Il conversait ferme avec Dame Vive, pour être au courant de l'actualité. En tant qu'échevin, Anne lisait les rapports reçus des villes voisines, vérifiait le registre des arrivants, expédiait quelques courriers. Rien qui pût l'occuper plus de deux ou trois heures.
Et comme elle n'avait plus rien à faire, elle cogitait. Comment s'y prendre pour être capable de tenir en selle le jour où l'on ferait la promenade promise par Mère ?
Par orgueil, Anne s'était mise dans une situation impossible.


Je ne peux tout de même pas faire semblant d'être malade chaque fois que l'on projettera une sortie ! Ce n'est pas beau de mentir. Bon, d'accord, j'ai un petit peu menti en ne disant pas que je ne sais pas monter...

Le chat Vignol, assis sur l'écritoire de sa maîtresse, l'écoutait patiemment discourir, ses yeux pairs plantés dans les yeux bleus de la fillette. Le bout de sa queue, sagement posé sur ses pattes avant, s'agita soudain, portant toute la réprobation du monde.

Oui, vous avez raison, Vignol. Ce n'est vraiment pas beau...

La queue s'immobilisa, la moustache frémit. Les doigts distraits de la fillette coururent sur la fourrure blanche, grattèrent une oreille consentante.

Je sais !

Vignol fut chassé incontinent de l'écritoire, ce dont il se vengea illico en sautant sur les épaules d'Anne, griffes en avant. La petite le laissa s'installer sans prêter grande attention à son manège.

Antoine va m'aider, j'en suis sûre. N'est-ce pas, Vignol ?

Encouragée par un "mrrraouww" incisif, elle rédigea aussitôt une brève missive.

Citation:
Ce premier de Xembre MCDLVI

Cher Antoine,


Quelques phrases sans importance, puis elle écrivit très vite, sans vouloir relire.
Citation:

J'ai été ravie de votre visite de l'autre jour, et attends impatiemment la promenade à poney promise par Mère. Je vous avouerai, à ma grande honte, que je ne sais pas monter. Pourvu que Bacchus ait le temps de m'apprendre un peu !

Bonne journée,

Anne de Culan


L'obligeant Bacchus, qu'Anne trouva à demi-endormi contre le flanc d'un hongre qu'il était censé panser, se chargea de porter la missive.
Il ne s'écoula pas une heure qu'il revenait avec la réponse.

Citation:
Ma Chère Anne,

blablabla... blablabla...

Je te remercie également de la confiance que tu m'accorde a chaque instant passé ensemble. Tu m'as appris bien des choses, notamment à écrire, sans quoi je ne pourrais te répondre.

Si tu n'as pas autant peur des chevaux que la peur que tu as pour l'eau, je veux bien t'apprendre à monter sur les chevaux de maman. Ainsi ta maman sera ravi quand elle plantera le poney devant toi.

Maman semble bien triste ces jours ci, c'est pour cela que je ne viens pas trop en taverne. Je reste avec elle pour la soutenir comme je le peux.

Bonne journée à toi aussi, à bientôt en taverne.

Antoine.


Et voilà ! Anne aurait son professeur particulier.
La mention de la tristesse de Draguione passa un peu inaperçue, tant la fillette était contente d'avoir trouvé un maître d'équitation.


Bacchus ! Courez vite dire à Antoine qu'il peut venir quand il veut. Dès qu'il sera là, vous me sellerez une petite jument bien docile, s'il-vous-plaît.
pnj
A la chaumière.


Tandis que le plis avait été porté à son acolyte, Antoine pouvait vaquer à ses occupations journalières. Les petites bottes chaussées, il se dirigea vers son potager afin de récolter quelques légumes frais pour le souper. Les pieds tout aussi planté dans la terre humide que ses mains, les légumes filaient entre ses doigts pour finir dans son panier de récolte en osier tressé. Une immense ombre surplomba la sienne doucement. Un regard porté de gauche à droite, le petit se leva d'un coup poussant un cri tout en brandissant son épée en bois. Un peu rassuré de voir la personne derrière lui il expira posant à nouveau son épée dans le panier.


Bacchus! vous m'avez fait peur! Vous vouliez des légumes frais?


Un hochement de tête de la part du cochet des Culan, il lui expliqua le motif de sa venue. Anne voulait donc apprendre a monter à cheval avec Antoine! Lui plus que ravi, prit son panier et alla le poser sur le rebord de la fenêtre afin que Draguione, sa mère, le voit à l'heure de préparation du souper.
Les deux hommes, le grand et le petit soldat en herbe, si dirigèrent donc immédiatement vers l'Hostel des Culan ou devait déjà fortement trépigner Anne qui avait soif d'apprendre. Il se souvint le jour où elle avait avoué avoir peur de l'eau et qu'il lui avait proposé de demander à son papa Philipe de lui apprendre a nager.


A l'Hostel Culan

Antoine connaissait bien ce chemin qui le menait toujours à son amie, et chaque passage était toujours un ravissement. Bizarrement Anne n'attendait pas sous la porte cochère comme à ses habitudes lorsqu'elle attendait patiemment quelque chose ou quelqu'un. Mais le petit la savait très occupé ces derniers temps avec toutes ses obligations. Et maintenant sa mère avait décidé de la faire monter à poney!
Il suivi donc Bacchus redoutant tout de même la Vicomtesse qui ne devait savoir qu'elle allait recevoir quelques cours d'équitation en catimini...
Gabriel_de_culan
Veil homme!

Le vieux tourna doucement la tête et leva un oeil. A tous les coups, c'était encore un enfant qui allait lui demander de passer pour son fils, histoire d'échapper aux moines...

Qui qu'tu es? Quequ' tu m'veux?

L'enfant sembla décontenancé autant par la question que par le tutoiement.

Pouvez-vous m'indiquer où se trouve l'hôtel de Culan, je vous prie?

Le diagnostique du vieux changea: c'était un traqueur de nobles, de ceux qui causent malheur et désolation à tout un village sans s'en apercevoir, parce qu'ils s'attaquent aux bonnes personnes.

Quequ'tu leur veux, aux Culan?

J'ai un... un message important pour la vicomtesse au sujet de son fils.

hum. Continue sur la route des Chaumes, prends la voie du Dauphin à 3 lieues et tourne à la première à gauche. Tu verras le plus grand hôtel particulier de la ville. L'Hôtel de Culan est à côté de celui-là.

Merci, vieillard.

Et du gamin de se mettre à courir dans la direction indiquée.
Quelques minutes plus tard, il eut en quelque sorte les larmes aux yeux: il se trouvait à l'endroit où vivaient sa mère et ses sœurs. Il allait enfin revoir ceux qui lui avaient tant manqué dans son couvent.

Alors qu'il s'apprêtait passer la porte cochère, le petit songea à la colère noire de sa mère, lorsqu'elle le verrait avec ses habits sales et ses chausses crottées. Il décida de faire le tour de l'hôtel et de passer par les écuries. Ainsi, il pourrait utiliser la paille pour se décrotter autant que possible. Cela faisait près d'un mois qu'il parcourait la France à pieds, le plus souvent tout seul. On l'avait violemment agressé, une nuit, sur la route. L'arrivée à destination était un grand soulagement, mais c'était aussi un moment qui se devait d'être parfait. S'il parvenait à donner l'illusion que la route s'était déroulée sans encombres, il pourrait plus facilement faire accepter son audace.

Par derrière, il vit une petite porte de service, qui devait probablement donner sur la cour, près des écuries. Comme personne ne la surveillait, il passa par celle-ci, et contempla un instant l'hôtel de l'intérieur. Son coeur battant à tout rompre, il reprit sa course vers le bâtiment qui lui semblait héberger les chevaux. Malheureusement pour lui, il s'y déroulait quelque chose.


Mraaaaaowwww

Comme il entrait dans l'écurie, un horrible chat blanc se jeta sur lui depuis une poutre, toutes griffes dehors, tailladant son visage comme s'il s'agissait de quelque légume à éplucher. Le garçon laissa échapper un léger cri, et s'aperçut que deux enfants, montés maladroitement sur des chevaux, le dévisageaient. Après avoir donné au chat ce qu'il est convenu d'appeler une raclée, il se tint silencieux face aux deux enfant, et tous trois se regardèrent en chiens de faïence pendant quelques instants.

Bonjour, je suis Gabriel de Culan. Hum...

Il s'agissait de se donner bonne contenance.

Puis-je savoir ce que vous faites chez moi?
Anne_blanche
Sitôt Bacchus parti pour la chaumière des Massilia, Anne fila aux écuries. Elle espérait très fort qu'Antoine revînt avec Bacchus, et trompa son impatience en harcelant Jannequin pour qu'il lui selle une jument. Ce serait du temps de gagné pour la leçon.
Vignol la suivit à distance, à petits pas tranquilles et majestueux. S'il était offusqué d'avoir été chassé sans ménagements des épaules de sa jeune maîtresse, il était bien trop fier pour le montrer. Il la suivit donc, et grimpa sur une poutre, par une série de bonds du plus bel effet, pour jauger de haut l'humaine agitation dans toute son inanité.
Jannequin n'avait pas la rapidité de Bacchus, ni son habitude de se rendre à la moindre volonté d'Anne. Aussi prit-il tout son temps pour seller. Anne trépignait littéralement. Elle aurait voulu qu'on lui expliquât comment faire, elle en était réduite à observer, et tâcher de comprendre.


Ah ! Vous voici enfin !

Antoine, suivant Bacchus, entrait dans l'écurie. Sous l'œil bienveillant du cocher, la leçon commença.
Si Antoine montait bien, habitué depuis sa naissance, en pleine guerre bretonne, aux interminables chevauchées, ce n'était pas le cas d'Anne. Elle eut toutes les peines du monde à se jucher en selle. Il aurait suffi à Bacchus de l'enlever dans ses bras et de la poser sur le dos de la jument, mais il n'en fit rien, et la fillette lui fut silencieusement reconnaissante de cette attention.
Le cocher sortit, pour laisser les deux enfants à leur importante occupation.


Antoine, comment puis-je faire avancer cette jument ? Cela paraît si facile, quand on voit les autres faire !


Mraaaaaowwww

Anne sursauta violemment, faillit tomber, se retint de justesse à la crinière de sa monture.
Vignol, sautant de sa poutre, venait de se jeter, crachant et soufflant, poil hérissé, sur un petit vagabond tout crotté. Ce dernier ne se laissa pas faire, et le chat fut proprement expédié dehors d'un coup de chausse bien placé.
Furieuse, Anne ne savait trop que faire. Déjà, que ce vagabond la surprenne agrippée à la crinière de son cheval comme à la corde qu'on lance aux noyés, ça ne lui plaisait guère. Mais qu'on fit du mal à son chat ! Tant de cruauté la laissait sans voix. Elle arbalétisait l'intrus du regard, trop fière pour appeler Bacchus à la rescousse, et trop mal à l'aise en selle pour en descendre dignement et faire l'ouvrage elle-même.
L'enfant, blond comme les blés, et sale comme un peigne, devait avoir trois ou quatre ans de plus qu'elle. Il les dévisageait, Antoine et elle.
Soudain, le cœur de la fillette manqua un battement. Ces yeux, ce regard...


Bonjour, je suis Gabriel de Culan. Hum...

Gabriel !

Foin de l'orgueil ! Anne se laissa glisser à bas de la jument, sans égards pour sa jupe qui remonta dans le mouvement.

Puis-je savoir ce que vous faites chez moi?

Anne s'arrêta net dans son élan, décontenancée. Il ne la reconnaissait pas ?

Gabriel... c'est moi, Anne ...

La voix était timide, le ton presque suppliant. Les larmes menaçaient.
Gabriel_de_culan
Gabriel... c'est moi, Anne ...

Aristote, Nicomaque, Phaetis... Sa sœur. Il n'avait pas même reconnu sa sœur. Il faut dire que la dernière fois qu'il l'avait vue, elle était bien plus petite, bien incapable de monter sur une jument (quoiqu'en ceci, elle ne semblait pas beaucoup plus capable aujourd'hui). Ses cheveux avaient beaucoup bruni. La petite Anne était devenue une grande fille bien accoutrée. Il en resta béat. D'un geste incontrôlé, il se précipita vers elle. Il aurait voulu la serrer dans ses bras. Mais il se retint au dernier moment: les effusions de sentiments n'avaient pas à être dévoilées, c'était là la première chose qu'on lui avait apprise depuis toujours.

Ainsi, à quelques pas de sa sœur, il se tenait debout, sans vraiment savoir quoi dire. Depuis trois ans, il pensait à elle et sa jumelle. Depuis trois ans il voulait leur parler, leur raconter ses journées chez les nonnes. Il leur avait écrit, un temps. Ce fut jusqu'au jour où les nonnes décidèrent que deux lettres par mois étaient un maximum à ne pas dépasser. Il avait alors dû se limiter à sa mère pour tout destinataire. Ce qui fit sortir le vicomte de ses pensées paradoxalement muettes fut la sensation de combien il était mal vêtu, et la honte s'en suivit. En essayant au mieux de feindre l'indifférence aux retrouvailles, il parla, plutôt bas.


Ma sœur, avez-vous une idée de la façon dont je pourrais accommoder ma mise pour me présenter à Mère? Je n'aimerais qu'elle aie pitié de son héritier en le voyant si peu présentable.

Puis se tournant vers le garçon qui se trouvait derrière elle, il lui cria

Quant à vous, valet, merci de descendre de cette jument, et d'aller me porter de l'eau fraîche et un linge propre. Merci aussi de ne pas alerter madame la Vicomtesse, qui souhaite que je l'avertisse moi-même de ma venue.

Il tenta alors de se rapprocher d'Anne, comme s'il voulait lui parler sans que l'inconnu ne l'entende... Visiblement, la présence de cet autre enfant, qu'il avait aussitôt assimilé à un valet, le dérangeait beaucoup. D'un mouvement de tête, il regarda derrière lui, pour voir si Blanche se trouvait dans les parages. A elle aussi, il aurait aimé parler.
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Bonjour, je suis Gabriel de Culan. Hum...

Antoine n'en revenait pas, Gabriel était là devant eux. Il essaya de retenir Anne afin qu'elle ne tombe pas de la jument. L'émotion était déjà au bord de ses yeux. Lui souriait, plutôt heureux pour son amie. Après la mère, le voila face au frère! Celui ci demandait comment il pourrait arranger sa toilette pour être un peu plus présentable devant la Vicomtesse...
* déjà faudrait te laver mon pauvre.. même moi je suis moins sale! si maman me verrait ainsi son chignon hérisserait sur sa tête!* Il le regardait attentivement, ne remarquant aucune marque d'attention vis a vis d'Anne.

Quant à vous, valet, merci de descendre de cette jument, et d'aller me porter de l'eau fraîche et un linge propre. Merci aussi de ne pas alerter madame la Vicomtesse, qui souhaite que je l'avertisse moi-même de ma venue.

Un froncement de sourcil, un ravalement de salive, le jeunot avait bien de la chance qu'Antoine avait laissé son épée chez lui! Fièrement, il prit les sangles en cuir en main, la tête bien redressé, le dos bien droit et répliqua sans hésiter du haut de ses sept ans...

Jeune Gabriel! Sachez que je ne suis point le valet! Je me nomme Antoine... Antoine de Lusignan Massilia! J'ai sept ans comme Anne et c'est moi qui vient jouer avec elle!

Il redressa le menton un peu plus et continua dans sa lancé sur un ton plus grave...

Je ne m'abaisserai donc pas a vous chercher de l'eau pour vos soins, pas plus qu'un linge propre! Vous êtes assez grand me semble t-il!

Il descendit enfin de la monture lui lançant un regard sombre avant de se planter à côté de la fillette...
Anne_blanche
Gabriel... c'est moi, Anne ...

Il y eut un instant de silence total. Gabriel la regardait, d'abord incrédule, puis manifestement heureux. Il eut un mouvement vers Anne, aussitôt réfréné, ce dont la fillette lui fut reconnaissante. Elle mourait d'envie de le toucher, pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas, que son frère était enfin là. Mais ça ne se faisait pas !
Mais pourquoi donc Gabriel, vicomte de Culan, était-il dans cet état ? Pourquoi ces vêtements crottés, ces chausses éculées, ces bleus et ces bosses ? La fillette observait tout cela, et vit soudain son frère rougir.


Ma sœur, avez-vous une idée de la façon dont je pourrais accommoder ma mise pour me présenter à Mère? Je n'aimerais qu'elle aie pitié de son héritier en le voyant si peu présentable.

Il avait parlé à voix presque basse, et à raison. Il y avait toujours un valet d'écurie ou quelque servante plus prompte à rire avec les cochers qu'à faire son ouvrage pour traîner dans les parages. Ils ne s'occupaient pas des jeux d'Anne et Antoine, mais s'ils entendaient que le jeune maître était présent, nul doute qu'ils courraient avertir la vicomtesse, dans l'espoir d'être récompensés.
Anne réfléchissait à un moyen de se procurer des vêtements propres quand son frère interpella Antoine.


Quant à vous, valet, merci de descendre de cette jument, et d'aller me porter de l'eau fraîche et un linge propre. Merci aussi de ne pas alerter madame la Vicomtesse, qui souhaite que je l'avertisse moi-même de ma venue.

La répartie fut immédiate.

Jeune Gabriel! Sachez que je ne suis point le valet! Je me nomme Antoine... Antoine de Lusignan Massilia! J'ai sept ans comme Anne et c'est moi qui vient jouer avec elle!
Je ne m'abaisserai donc pas a vous chercher de l'eau pour vos soins, pas plus qu'un linge propre! Vous êtes assez grand me semble t-il!


Antoine descendit de cheval, et alors que Gabriel tentait manifestement d'entraîner Anne à l'écart, vint la rejoindre. Les deux garçons se trouvaient à moins d'une toise l'un de l'autre.

Norf !

L'exclamation berrichonne échappa à la fillette. C'est qu'ils allaient se battre ! Comme si Gabriel n'en avait pas eu assez, de la part de Vignol...

Hors de question !

Anne s'empressa de dissiper le malentendu, tout en se plaçant subrepticement entre les deux jeunes coqs.

Gabriel, Antoine est mon ami, le fils de mon mentor à Vienne. Je suis navrée de ne point vous l'avoir dit tout de suite, mais je suis si heureuse de vous voir enfin !

Antoine avait été mortifié qu'on le prît pour un valet. Anne tenta d'apaiser la situation.

Antoine, mon frère ne pensait pas à mal, je vous assure. Cela fait bien trop longtemps que je n'ai pu lui écrire, il ne pouvait savoir qui vous êtes, et nous avons tous deux l'air de valets d'écurie, avec nos cheveux pleins de paille ! Dites-moi, vous qui avez toujours plein de bonnes idées, où pourrions-nous trouver des vêtements à la taille de Gabriel ? Si Mère le voit ainsi, elle en sera fort indisposée.
pnj
Antoine, mon frère ne pensait pas à mal, je vous assure. Cela fait bien trop longtemps que je n'ai pu lui écrire, il ne pouvait savoir qui vous êtes, et nous avons tous deux l'air de valets d'écurie, avec nos cheveux pleins de paille ! Dites-moi, vous qui avez toujours plein de bonnes idées, où pourrions-nous trouver des vêtements à la taille de Gabriel ? Si Mère le voit ainsi, elle en sera fort indisposée.

Maman a bien des vêtements dans sa vieille malle mais… ce ne sont que des robes de filles datant de son enfance…
Je ne saurais vous aider cette fois ci…


Le jeune Antoine fit un pas en arrière, navré de ne pouvoir être utile. Mais tout ne fonctionnait pas toujours comme on le souhaitait même pour plaire à une vicomtesse ou à n’importe qui d’autre. Il passa ses mains dans ses fins cheveux chêne, afin d’en retirer la paille avant de retourner prendre la sangle de la jument en main.

Pardonnez moi Gabriel j’allais apprendre a votre sœur comment monter à cheval.

Un sourire plutôt fier, il se hissa sur la jument en attendant qu’ils trouvent une solution pour Gabriel…
Anne_blanche
Ouf ! L'innocente flatterie d'Anne avait portée ses fruits. Pendant qu'Antoine se creusait la tête pour trouver une solution, il ne songeait pas à s'offusquer de l'attitude de Gabriel.

Maman a bien des vêtements dans sa vieille malle mais… ce ne sont que des robes de filles datant de son enfance…
Je ne saurais vous aider cette fois ci…


Anne eut une moue agacée. Son frère avait vraiment piteuse mine, dans ses vêtements poussiéreux, ses souliers crottés, avec son visage labouré de coups de griffes. L'honneur du jeune vicomte était en jeu !
Priant pour qu'Antoine n'ait pas saisi toute l'importance de l'affaire - mais comment l'eût-il pu ? Il ignorait que Gabriel n'était pas censé avoir rallié Vienne seul et à pied ! - la fillette plissa le front, en quête d'une solution.
Antoine fourrageait dans sa tignasse pour en ôter la paille, et retournait déjà vers les chevaux, oublieux de l'insulte faite à sa dignité.


Pardonnez moi Gabriel j’allais apprendre a votre sœur comment monter à cheval.

Anne vira à l'écarlate. Par-dessous ses longs cils bruns, elle coula vers son ami un long regard de reproche. Gabriel, tout préoccupé de sa mise, retiendrait-il que sa sœur était piètre écuyère, voire pas du tout ? Mortifiée, elle tenta de détourner l'attention.


Je sais !

Moui... Sauf qu'en fait, elle ne savait pas du tout.


Nous allons ... ahem...

Un plan prenait forme, cependant.

Mère a rapporté tous nos effets de Culan. Ils sont dans des malles, au grenier. Je suis sûre que nous pouvons y trouver vesture à vos mesures, Gabriel.

Elle n'en était absolument pas certaine, mais après tout, mieux valait pourpoint aux manches trop courtes et braies aux genoux que ce bliaud déchiré et taché. Après tout, Mère s'imaginerait son rejeton grandi, et en pourrait tirer quelque fierté.

Antoine, vous allez nous ouvrir la voie. Nous allons passer par la cuisine. Détournez l'attention de Flamenque, je vous prie. Je fais confiance à votre imagination.
Moi, je vais attendre à la porte. Vous, Gabriel, dès que vous me voyez entrer, courez pour me rejoindre.
Quand nous aurons trouvé les vêtements, nous descendrons aux étuves. Il y a de l'eau, des linges, des éponges. Elles sont désertes, à cette heure. Si on nous y surprend, vous pourrez toujours vous cacher dans le cuvier, et Antoine et moi dirons que... que ... que j'ai voulu lui faire part d'une idée qui m'est venue pour avoir de l'eau chaude qui arriverait directement dans le cuvier.


Toute fière de son idée, Anne reprit haleine, guettant anxieusement l'approbation de ses deux compagnons. Elle était si heureuse d'avoir retrouvé Gabriel ! Elle aurait, ce jour-là, tout fait pour lui plaire, pour qu'il soit fier de voir sa petite sœur si ingénieuse.
Gabriel_de_culan
Il n'y a pas à dire, Anne avait bien grandi. Bien sûr, elle en était encore à demander à un enfant de lui donner des cours d'équitation, mais elle avait tout de même réussi à développer rapidement un plan auquel lui-même n'aurait pas pensé. Gabriel était heureux de voir qu'elle avait compris si vite l'importance de se changer. Visiblement, ce n'était absolument pas le cas de l'autre petit garçon, dont Gabriel se demandait décidément ce que sa soeur pouvait lui trouver d'intéressant.

Voilà un plan périlleux, ma soeur. Il me convient. Lusignan acceptera-t-il de nous aider, ou préférera-t-il demeurer sur son cheval d'enfant en l'écurie pendant que nous tenterons de faiire briller l'honneur des Culan? Nul doute, étant votre ami, qu'il nous aidera.

Il avait prononcé ces mots sans même un regard pour le garçon. Quelque chose en lui était désagréable au vicomte, sans que ce ne soit véritablement conscient. Avant de laisser qui que ce soit répondre, il eut une pensée, puis un regard en direction des poutres, omniprésentes en l'écurie.

Je vous serais reconnaissant de ne pas laisser la bête qui m'a agressé gâcher votre si ingénieux plan, ma soeur.

Il eut un dernier regard en direction de celle-ci, mais avec des yeux pleins de la tendresse qu'il n'avait pas pour les autres. Il fallait que ce plan marche, et il allait marcher. En présence de ses soeurs, Gabriel se sentait un pouvoir décuplé. D'ailleurs, quelque chose manquait...

Savez-vous où se trouve Blanche?
Philipe_de_massilia
C’est dans un froid polaire que le soldat arriva devant la porte de la demeure de la famille Culan.
Emmitouflé dans sa cape fraichement acheté, Phil se demanda quelle allait être la personne qui allait lui ouvrir la porte.
En effet, il avait appris avec grande satisfaction, l’arrivée de la maman et du frère de la jeune Anne_Blanche.

Serrant fort contre lui le paquet qu’il voulait remettre à sa jeune filleule, Phil s’approcha de la porte et frappa trois fois.
Il fit un pas en arrière, puis plaqua sa main sur son chapeau qui failli s’envoler sous l’effet du fort vent.

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