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[RP ouvert] Le lac d'Annecy

Satineduval
Trois ans et demi que la Noiraude n'avait plus eu le temps de faire une balade autour du lac, cet endroit qu'elle revoyait à chaque fois avec un plaisir indéniable, quand elle était de passage à Annecy. Son éternelle roulotte déposée comme toujours près du saule-pleureur centenaire, Satine avait retrouvé ses marques et ses souvenirs en Savoie.

Matinée à déguster une mousse à l'Abreuvoir Moussant, portant si justement son enseigne, elle s'était demandée ce que devait Eglantina et Yorgos, dont les noms avaient été aperçu sur la liste des habitants dans le Limousin.. semblant les deux se reposer là-bas, sans avoir pu les croiser en taverne, hélas. Mais celle d'Eglantina avait les fûts remplis, et la jeune voyageuse avait un peu abusé des breuvages sans s'en rendre compte. L'idée d'une promenade pour évacuer le brin d'ivresse naissant serait parfait en cette fin de matinée légèrement ensoleillée. Pas un franc soleil, juste quelques rayons délicats qui perçaient la brume posée sur l'eau, donnant l'impression qu'un mystère pouvait se cacher sous cette couche fantasmagorique.

Ayant terminé sa tournée au marché, où elle avait pris de quoi caler un petit creux si la promenade se prolongeait, puis un pot du meilleur miel de fleurs qu'elle avait pu voir à un étal à la demande d'Alan, Satine rejoignit le sentier du lac, d'un bon pas pour se garder chaud, bien protégée par sa cape épaisse et confortable, qui lui coupait l'arrivée de l'air bien frais des montagnes avoisinantes. Belle écharpe au cou et entourant ses épaules, besace pleine battant à sa hanche gauche, elle observait ce bel environnement :

inchangé, intact en son souvenir, arbres et arbustes rendant l'endroit bien sauvage, la berge était couverte de neige et les buissons ployaient légèrement sous le blanc manteau, immaculé vision devant elle, ave l'eau du lac couleur perle, alors qu'elle avait eu plus souvent l'habitude de voir l'endroit vert et fleuri. Et pourtant, les deux saisons lui ravissaient les mirettes... Le présent était bien plus porté à une ambiance mystérieuse et en même temps, très paisible.


Sortant de sa contemplation, son regard dériva sur la droite, où elle vit Linje qui était déjà arrivé, vrai qu'elle avait fait le détour au marché, lui donnait ainsi une longue d'avance. Rah.. ce n'était pas non plus une course qui avait été décidée, la Noiraude aimait prendre son temps, et profiter de tout. Sans faire de bruit pour ne pas être aperçue trop vite, elle déposa sa besace sur les gros cailloux bordant la berge, en trouva un petit et plat, et le fit ricocher jusqu'à asperger le nouveau venu dans le convoi, ou otage selon kachina, puis qu'il en fallait toujours un dans le groupe.

La pierre plat fit très bien son office, projetant des gouttelettes sur Linje, qui avait eu le courage de plonger les pieds dans l'eau glacée. Elle frissonna rien qu'à l'idée. Brrr....depuis qu'elle vivait au sud, la Noiraude avait perdu tout à fait l'habitude du froid. Tout sourire, elle saisissait déjà le galet suivant, finissant par rire de sa petite farce inoffensive.

S'adressant au jeune homme, elle le taquina un peu :

Faisait-il donc si chaud dans la taverne, qu'il y ait besoin d'un rafraichissement supplémentaire après trois bains ? Pas frileux pour un écu..dites !

Le petit caillou rebondissant dans sa paume, prêt à suivre le même chemin que son prédécesseur, le regard rieur de la jeune femme ne quittant de vue la silhouette masculine à quelques pas d'elle.
Linje
Voilà le brun pensif, le froid aurait pu le sortir de ses pensées les plus obscures mais c'est quelques gouttes d'eau qui auront le dessus.. Brrr il fait vraiment pas chaud..
L'otage finit par se retourner et ne peut que sourire en voyant qui avait osé " l'attaquer"...le regard sur le deuxième missile prêt à suivre le premier..méfiant mais très joueur..il se venge à l'aide de ses pieds pour rétorquer, et voilà que des gouttes se dirigent sur l'inoubliable... touchée !
Le brun s'eloigne rapidement de l'eau en riant.


Fraîche mais agréable, vous trouvez pas ?Et puis.. Les deux tourtereaux ont chauffé l' atmosphère de la taverne.. Et vu ma tension élevée, fallait me rafraîchir à nouveau.
.


Le jeune homme finit par s'approcher d'elle avant de remettre ses bottes

Avez vous trouvé votre bonheur au marché ? Ce lac est vraiment magnifique.. Malgré le froid.. Vous connaissez bien cet endroit non ? Vous voulez marcher un peu ? Ça nous réchauffera...
Son regard se perd quelques secondes dans le sien avant de regarder vers l'étendue d'eau
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Satineduval
L'homme était vif à la réplique, lui retournant sans attendre une gerbe d'eau qui mouilla le bas de son cape noire, alors qu'elle tentait de faire un petit bon en arrière, mais trop tardivement pour éviter les gouttelettes. De bonne guerre ! Le jeune homme lui expliqua pourquoi il avait eu envie de se rafraichir un peu, lui tirant un sourire bien amusé :

Ah..Kachi et Alan ont chauffé l'atmosphère ?
Tudieu..je n'avais rien remarqué, moi !
Je les trouvais calme, pourtant !


Roh..la vilaine ! pas vraiment un mensonge, parce qu'elle en avait vu des vertes et des pas mûres avec ces deux zozios roucouleurs. Même un sapin joliment décoré de boules et guirlandes en avait une fois perdu quelques aiguilles, mais là était une autre histoire. Depuis des mois, la Noiraude avait pu constater que le lien unissant ses deux amis et qui allait tantôt voir une belle cérémonie célébrer cette relation de façon officielle, ne faiblissait pas d'un jour à l'autre.. Pauvre otage, lui allait devoir s'y habituer, mais Satine ne trouvait pas cela pénible du tout, et songea que Linje semblait déjà fort bien s'adapter à son nouveau groupe de voyageurs.

Vous savez, on trouvera encore bien des plans d'eau si votre tension venait à faire des bonds trop souvent..
Allons, volontiers pour un petit bout de chemin le long de ce joli lac, il me semble qu'un ponton se trouve un peu plus loin, entouré de joncs...


Le brun semblait observer l'eau, et la promeneuse pensa qu'il devait l'apprécier, ou du moins ne pas la redouter contrairement à certaines personnes craignant s'y noyer... Savait-il nager ?

Faisant un demi-tour pour entamer la marche, Satine avança sur les petits rochers, évitant de se tordre les chevilles, posant d'un pas sûr ses pieds pour passer d'un caillou à l'autre, sautillant s'il le fallait. Plus loin le chemin devenait plus facile, mais il fallait d'abord franchir la muraille de pierres avant de l'atteindre. Regardant si Linje se débrouillait pour garder rythme et ne pas se faire distancer, la Noiraude lui répondit au sujet de l'endroit visité :

Et oui, je suis passée plusieurs fois par Annecy, et c'est toujours ici près de l'eau que m'arrête avec ma roulotte, j'ai trouvé un endroit idéal.
Eau facilement disponible et bien pratique pour la vie quotidienne...
ou pour s'y baigner en été !


Postée sur un rocher bien arrondi, Satine prenait le temps de regarder le paysage et le promeneur qui l'accompagnait, mangée de curiosité à un sujet peut-être délicat, mais fallait bien une fois ou l'autre poser les questions plus personnelles :

oui..j'ai trouvé au marché ce que je cherchais..mais uhm.. dites..

Légère hésitation puis :

et vous..où avez-vous trouvé le soleil qui rend votre peau si brune, ma foi, avec l'hiver, c'est un peu étonnant, non, votre teinte caramel bien doré ?
Vous faites moyennement savoyard.. excusez-ma curiosité, Linje..


Caramel bien doré, fallait pas trop chercher, elle était passée par Montélimar, nougats, amandes dorées, et caramels fins.. La gourmandise l'imprégnait sans doute encore un peu.. Puis vrai qu'il n'avait pas la pâleur qu'on trouvait régulièrement par cette saison en Savoie et en Empire.. Lui devait avoir d'autres racines, ou alors un coin secret où le soleil ne brillait que pour lui, mais ça..bah. Elle en doutait fort ! Et de remonter sa besace sur l'épaule, les quelques vivres pour la route n'étaient pas si lourds, mais les sautillements avaient fait coulisser la sangle.
Linje
Quelques sourires échangés en parlant des deux amoureux, et de la tension du jeune homme, que la voilà partie sur les rochers, la noiraude avait l'habitude ça se voyait, elle était à l'aise... Lui par contre déjà pas très habitué aux bottes, galerait un peu plus, cherchant son équilibre tout en écoutant la brune lui répondre...
Un pas hesitant, il titube évitant la chute de peu, il se décide à retirer ses bottes.. Il s'avère être plus à l'aise pieds nus... Les bottes attachées entre elles et ainsi posées sur son épaule, le voilà reparti derrière elle..


Faudra revenir cet été alors qu'on puisse se baigner.. Je risque de vous noyer un peu..

Nouveaux sourires partagés avant qu'elle se décide à lui poser des questions plus personnelles sur sa couleur brunâtre... Effectivement il n'a rien d'un savoyard, il ne l'est pas.. Le brun se mordille nerveusement la levre avant de serrer sa mâchoire, méfiant et honteux de son passé... Mais il se doit de lui répondre, après tout elle l'a fait elle...

Hum pour être tout à fait honnête je ne suis pas d'ici... Mes origines me trahissent n'est ce pas ?
Je.. Suis arrivé ici pour travailler pour..
moment d'hésitation et puis continu..
J'ai été acheté dame.. Pour servir un noble.. Et pour tout vous dire.. Suite à des coups plus violents que d'habitude.. J'ai fui... Et ici je pense pas qu'on puisse me retrouver, c'est tout.. Le brun baisse son regard à nouveau, la honte d'être juste un esclave ou d'avoir abandonné les autres..
La regarde à nouveau timidement..


Vous voulez que je vous aide pour votre besace ?.. Parlez moi de vous..
J'ai l'impression que ce lieu compte plus pour vous que ce que vous semblez en dire.. Je me trompe ?

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Wilburg.
Il était sorti de la taverne , affligé, décidant avant d aller dormir de se promener un peu au bord de ce lac ,dont il avait entendu parlé souvent ,en bien ,la nuit était un peu fraiche et humide, et la lune éclairait l onde d une lueur blafarde , quelques rides sur l eau, venaient mourir sur la rive. quelques hulottes conversaient avec ce cri si particulier
il marchait n ' écoutant que le bruit de l eau et de ses pas ,évitant de penser ,laissant son esprit se libéré ,remplaçant les mots qui se bousculaient leurs évitant de devenir des maux,
par de belle phrases musicale qu il retranscrirait en rentrant sur son luth .
l odeur des arbres ,des feuilles , et de l eau emplissaient ses narines, ca le changeait de ces effluves de biere .après une longue marche il reprit le chemin du retour , et face a la lune qu il fixa en s arrêtant un instant fit un vœux .
il commença a chanter doucement
" Lune qui la haut s allume pour éclairer ma nuit
voit comme un homme ......"

il arriva devant la taverne et monta a la chambre .....pour se reposer avant le départ.
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Plumeria
Sur le chemin du retour qui la ramène vers sa Provence, Plume s'arrête à Annecy.
Le lac... Début d'après-midi, un doux soleil de début de printemps la baigne de sa douce chaleur.
Tout est calme, tranquille, elle se promène, nonchalante, toujours solitaire, admirant la beauté de l'endroit, respirant l'air vif à pleins poumons.
Elle s'arrête, prenant place sur un tronc d'arbre mort et offre son visage aux rayons généreux qui le caressent avec bienveillance. Elle ferme les yeux, bercée par les clapotis de l'eau et laisse ses pensées vagabonder... tentant de chasser les plus sombres qui la rendent vulnérables et qui peu à peu la détruisent.
Laisser le passé... pas oublier... non, comment le pourrait-elle... mais continuer d'avancer... se ressourcer au plus vite chez elle. Chez elle ! oui... là elle le pourra, là elle se redressera... là , la Cigale tentera de revivre!

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Adrian.w
Citation:
Adrian,

Je te promets de ne plus jamais t'écouter!
Alors ne me dis plus de m'occuper de personne ou de quoi que ce soit. Je ne m'occuperai plus que de moi (et un peu de toi) mais malheureusement dans 2 mois.
Prends le temps qu'il faut, j'attendrai. Du moment que tu arrives.
J'ai reçu une réponse du médecin, as-tu toujours besoin d'une essence curative? Si oui, tu l'auras à ton arrivée ici.

Je t'aime. Tu me manques énormément.

Gamine


Ce qui n'était que quelques mots jetés d'une main fatiguée fut accueilli avec une satisfaction non dissimulée. Pas pour les lettres de tendresse, en bas de papier, même si ces dernières semblaient peu à peu quitter le domaine de la candeur, à ses yeux, pour quelque chose de presque palpable. De peut-être réel. Et donc d'inévitablement dangereux. Pas pour cela, donc, mais pour la prise de conscience de sa jeune amante qu'elle ne devait s'occuper que d'elle. Car ainsi allait le monde, n'est-ce pas ? Un "chacun pour soi" cruel. Un égoïsme qui le soulageait, il faut l'avouer, de la culpabilité qu'il avait déjà à s'aventurer pour attiser un feu qu'il laisserait ensuite à l'abandon. Quel autre avenir ? Elle avait rendu les choses bien plus complexes qu'elles n'auraient dû l'être.

Assis au bord du lac puisque la grippe ne lui permettait pas d'en longer la berge plusieurs heures durant, il envisagea son avenir. Et décida que celui à court terme serait dédié à demander plusieurs faveurs à la plantureuse Sianne qui avait - odieusement - attaqué ces Anglois pour leur extirper leurs bourses... et les aider à rembourser celles qu'ils avaient perdues à quatre contre un. Il lui faudrait ensuite écrire à Perceval, afin qu'elle ne l'oublie pas. Et surtout, surtout, qu'il enfile ce putain de remède. Après cela, il en était convaincu, ses idées seraient plus claires. Et les décisions viendraient d'elles-mêmes.

Mais avant toutes choses...


Citation:
Ma chère toi,

...
--Elouanfrode
Elouan, cadet de la famille et premier né de la chancelière avait son caractère. bon vivant le petit brun bavard au possible avait vécu avec sa mère durant les 2 premières années de sa vie avant que sa soeur entre dans leur vie et que son petit naisse. Ce petit frère Elouan n'en avait jamais rêvé, il voulait sa mère pour lui, car une fois elle avait failli partir et durant de longs jours il avait dormi contre elle recouverte de bandages hors de question qu'on la lui reprenne encore. Quand Erick fût nait il alla pleurer contre la porte de sa mère des heures entières avant que la nourrice ne cède et défit le loquet. Deux ans plus tard il avait oublié cela il savait qu'il fallait faire attention aux adultes restaient bien au fond de la taverne, bien prêt du valet et que Erick était aussi silencieux que Emma parfait pour lui. En ce jour de premier froid ils avaient été chercher des noix, le panier rempli il nettoya ses mains sur sa cape et s'accrocha à la tunique du serviteur puis ils rejoignirent le reste de la famille. S'approchant du groupe ils reconnurent André le fiancé de sa mère, mais Elouan ne parti pas en courant il s'approcha à pas calme de l'homme qu'il salua:
"- Bonjour André. Tu te promènes? tu as vu on a des noix Joan a tout porté."


Puis il sourit à sa mère, le domestique , lui posa le panier sur le sol aussitôt rejoint par son plus petit maitre à qui il ouvrit une des noix en lui souriant.
Andresl
André avait à peine répondu à Emma que Elouan et Joan, son valet, arrivait avec un panier de noix. Le jeune garçon s'approcha sans précipitation et accompagna son salut d'un cours résumé de son activité passée.

- Je vois en effet, bonjour Elouan, et bonjour Joan ! Erick a vu lui aussi d'ailleurs. Tu m'en offrirai bien une à moi aussi, n'est ce pas ?
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Couleur Brocéliande, Atelier de Bannières, Portraits et Parchemins
E_d_acoma_de_chenot
L'automne avait fait place à l'hiver, et elle ne s'en était même pas rendu compte, enfermée depuis des semaines dans son château à Evian. Les questions s'étaient bousculées dans sa tête, un certain dégoût pour tout ce qui s'était passé jusqu'à la mort de l'Empereur, puis une lassitude certaine s'était emparée d'elle et elle s'était refermée comme une fleur souffrant du manque de soleil.

De retour à Annecy, sa dernière missive n'ayant obtenu aucune réponse, la jeune femme avait fait le tour de la ville et après avoir glané quelques informations, avait appris que celui qu'elle aimait plus que tout avait eu nécessité à se retirer au monastère.

Peste soit de toutes ces contrariétés !! Le destin ne ferait-il jamais que lui ériger des barrières dans son existence ? Ne lui laisserait-il jamais un instant de répit ? Il fallait qu'elle le voit, dusse-t-elle assiéger le lieu saint !!

Elektra n'avait guère pu trouver le sommeil. Au petit matin, elle s'était attelée à écrire une lettre à la jeune Lyriss, puis laissant là la petite maison qu'elle habitait lorsqu'elle venait au village, elle prit la direction du lac. Un peu d'air frais, frigorifiant même, mettrait peut-être un peu de lucidité dans ses pensées, bien qu'une seule l'envahissait constamment.

Les arbres avaient pour ainsi dire tous perdu leurs feuilles, donnant un air macabre à leur danse dans la bise piquante. Au loin, son regard repéra les premières neiges sur les sommets et son cœur la transporta à ce jour de printemps où elle était allée lui rendre visite. Elle s'était arrêtée au bord d'un petit lac miroitant et, allongée dans l'herbe de la clairière, elle avait regardé la course des nuages qui s'effilochaient sur les monts qui cernaient Bouvignes.

Il lui manquait. Il lui manquait tellement. Dire que longtemps, elle s'était faite une raison de devoir rester éloignée de lui, et à présent qu'elle était sienne, c'est lui qui était retenu loin d'elle.
Un long soupir s'exhala d'entre ses lèvres, formant un petit nuage de buée devant elle. Resserrant sa cape fourrée d'hermine grise autour d'elle, la jeune femme continua de suivre le petit sentier qui longeait le lac, guidée simplement par l'espoir.

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Braie
Elouan regardait son petit frère qui dégustez ses noix, il était paradoxal Erick un coup il était à côté de lui et dès qu'il détournait le regard Erick faisait autre chose. Il répondit par l'affirmative et alla lui en chercher une , son petit frère râla, Joan prononça un léger chutt et le plus petit se tus.
Elouan tendit les cerneaux et se retourna vers sa mère. Braie vit tout de suite que Elouan tout fort qu'il était avait surtout très peur que André vole sa chère mère. Elle saisit son fils et le cajola au creux de ses bras.

"-Les noix te plaise mon andré? tu sais que nous faisons des biscuits avec ?"

Elle embrassa André au passage.
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Braie de Féternes lieutenant du guet,prévôt adjoint
Rose
La petite chambre qu'elle loue à les murs si proches, si foncés, elle lui semble si étroite, elle manque d'air, se sent enfermée, elle a besoin d'espace, de large. Comment a t"elle put imaginer un seul instant que tout irait bien, qu'elle pourrait se réadapter, que le temps avait fait son œuvre, que rien ne pouvait empêcher à ce qu'elle vive à nouveau parmi ses semblables. Le souffle encore court de s'être trop emballée, elle s'enroule d'une lourde cape sombre, se pare d'un col qui lui cache le menton, la bouche, si elle s'engonce un peu, seuls ses yeux dépassent de ce linceul... l'anonymat lui va si bien.

Elle quitte l'endroit, son cœur n'a pas battu aussi vite depuis si longtemps, son pas est vif, elle ne lève pas la tête pour éviter les rencontres, les regards, elle a besoin d'air, de solitude et d'air. Elle exhale l'air froid par petites goulées qui s'échappent en une condensation qui réchauffe ses lèvres qu'elle tient serrées. Cette colère, cette haine... tout ces sentiments qu'elle pensait si bien enfouis, apprivoisés, peut être même s'était elle senti guérit, à l'abri de toute émotion, de tout ce qui nous touche du doigts là où ça fait si mal...Elle pensait sa machine intérieure si bien huilée, la musique si bien rythmée. Idiote ! se maudit elle intérieurement, comment avait elle pu se faire avoir si facilement, comment avait elle pu croire un seul instant que tout irait bien ?

Son souffle est rapide lorsqu'elle arrive aux bordures de la ville, tout près du lac. Elle calme un instant son pas, regarde, surprise, l'eau calme. Paisible. Aucun bruit ne trouble le silence hormis celui d'une brise fine dans les branches des arbres qui bordent les rives désertes... Une souche l'attend, l'invitant presque à venir s'installer, un pas hésitant, elle s'assoit, se relève... trop d’énergie à l’intérieur d'elle pour rester en place, pour rester assise ne serai ce qu'une minute...

Sa discussion avec Yvanies... elle repense à l'homme, ses mots, ses idées, ce mélange de sentiments qu'il fait naitre en elle...si contradictoires. De cette envie à se laisser porter jusqu'à cette peur terrifiante de ne pas être à la hauteur. Elle pensait pouvoir lui laisser un peu de place, qu'il ne pouvait pas être dangereux, quel mal pouvait il bien y avoir à laisser enfin quelqu'un prendre autre chose que son corps ? ... Juste un peu plus que de la tendresse, juste... se laisser aller à ... à quoi après tout ? Où avait elle la tête ? A quel moment lui avait on dit que vivre autrement que comme elle le faisait depuis si longtemps n'entrainerait pas des conséquences ? Depuis quand les femmes comme elles vivaient elles sur des lits de roses ?

Échanger sur la pluie et le beau temps, sur quelques maux de la vie quotidienne, le prix de la laine sur le marché, là, rien ne risquait de dérailler mais, à peine avait il parlé de sujets plus épineux que tout était remonté en trombe, comme une grosse boule prête à imploser en elle, une boule si dense qu'elle avait dut fuir avec des images ressurgis directement d'un passé qu'elle croyait maitriser... Des images d'horreur, d'injustice, même la main sur les oreilles et les yeux fermés elle entendait les cris de douleurs, voyaient les gigantesques flammes qui avaient prit la vie des siens devant cette petite église d'une place impersonnelle de Paris... Là où elle avait passer des heures à prier pour que ce ne fut qu'un rêve, ne devant son salut qu'à une bande de jeunes vauriens qui l'avait empêché d'intervenir et finir sur le buché avec ses sœurs qui lui manquaient tant depuis... Sa couleur de cheveux aussi lui avait sans doute sauvé la vie, les cheveux noirs de sa mère, cette excuse ayant servit de seule preuve à leur culpabilité, l'EA vouait une haine farouche à tout ce qui sortait de l'ordinaire, ne fusse qu'une chevelure rousse qui leur donnait toute liberté de vie ou de mort sur ceux qui dérangeaient...

Elle regardait l'eau du lac et se rendit compte que les jointures de ses doigts étaient blanches à trop les serrer... Elle se penche prend une poignée de cailloux et les jette au loin. Rageuse. Tout ne pourra que la ramener à la douleur qui avait clos les meilleures années de sa vie. La solitude était donc la seule alternative pour elle ? ....

Son regard s'échappa au loin, plus loin que la rive de l'autre côté du lac...
Rose
Les souvenirs affluent dans une abondance qu'elle ne gère pas. Se mélangent, se cumulent, la tourmentent. De cette ville paisible plus rien n'existe, elle est projeté dans cet autre vie qui un jour fut. Elle se souvient du regard de celle à qui ont prend la vie, elle se souvient de ce plaisir inavouable d’ôter, de voir s'estomper la lueur dans les yeux alors que la main vient toucher la peau après avoir enfoncer longuement le métal entre les côtes. Ce moment qui raisonne enfin, qui assouvie de longs mois de souffrance. Prendre à ceux pour qui ont voue une haine sans merci ce qu'ils nous on prit en quelques minutes.

Cette petite église aussi où elle a passé jusqu'à des nuits entières pour avoir chaud, scrutant dans la pénombre des formes et des ombres, jouant à se cacher quand on la cherchait, à se montrer quand on ne la cherchait plus, où elle a prié sans comprendre, sans savoir, trouvant dans quelques vieilles chouettes croyantes les mots à dire, les choses nécessaires, fascinée, crédule. Là où elle avait reçu quelques leçons aussi, ses sœurs ainées se servant d'elle comme alibi pour retrouver de vilains marauds. Elle se souvient avoir grimacé alors que Brune embrassait devant elle un brun aux airs idiots qui se fit rosser quelques temps après pour avoir tenté de soulever ses jupons... Ce même endroit où elle a supplié en vain, où elle a imploré que tout s'arrête, de là où elle a finit par dire des choses immondes sorties tout droit de ses entrailles, où elle a fait monter ses cris, ses hurlements pour couvrir ceux, abominables venus de l’extérieur, souffrances intolérables et inacceptables de ses semblables, souvenir terrifiant qu'elle emportera avec elle jusqu'en enfer. Elle avait juré vengeance, elle n'était alors qu'une enfant. Plus jamais elle ne rentrerait dans la maison de ce dieu qui l'avait ignoré, ne l'avait pas exaucé, ne l'avait finalement pas épargné.

Le temps s'étira jusqu'à la nuit, noire, froide, humide. Un long frisson lui parcourut l'échine. La souche avait finalement servit. Elle était là, assise, presque inerte... La différence entre l'eau et le rivage n'était pas flagrante, même la lune refusait de se montrer pour ne pas être témoin de ses angoisses. Le souvenir de la cour lui laissait un gout amère dans la bouche, cet endroit de tous les plaisirs, de tous les apprentissages, de toutes les libertés qui avait été percé un jour comme pour une chasse à courre et où tant de têtes étaient tombées.

Et il aurait pu être l'un d'entre eux, sans cesse cette phrase revenait en boucle dans sa tête, martelant ses tempes jusqu'à lui donner la nausée. Il aurait pu être celui qui les avait trainé comme des chiens jusqu'à leur bourreau, peut être même aurait il pu être celui qui avait entassé tout le bois, érigé le lit d'épines pour ensuite l'enflammer jusqu'à ce que brulent leur chevelure flamboyante...Elle se tint entre les mains la tête comme pour chasser ces idées incandescentes, tentant de se convaincre qu'il ne pouvait pas, qu'il n'avait pas l'étoffe...pourtant, elle le sentait, il le lui avait dit, il n'avait rien caché... si ce n'était lui cette fois, il avait dut en être pour d'autres...

Tout les séparait. Aussi bien le blanc est opposé au noir, la nuit au jour, la mort à la vie, elle savait qu'ils n'avaient pas évolués sur la même rive et que, malgré tout ce qu'elle ressentait tout au fond d'elle, malgré cette petite voix qui s'était manifester en la laissant pantoise, malgré son trouble et ses jambes en coton à son approche, elle le savait, tôt ou tard ils se feraient mal... Elle devait renoncer. Il oublierait, il trouverait de ces femmes bien élevées qui ont vécus du même côté de la muraille, sans histoire, riant du malheur des gueux, attisant la haine par leur mépris, n'ayant jamais connu autre douleur que celle des amours perdus, celles qui se font un point d'honneur à se glorifier en politique, qui accumulent les titres et les récompenses prestigieuses...

Pourtant, au loin, alors que la nuit l'a enveloppé de son manteau froid, sur les remparts, elle capte la lumière qui vacille...seule...comme un phare prévient du danger les bateaux trop aventureux. Elle est là, le regard fixe, comme le papillon hypnotisé par la bougie, il sait qu'il va se bruler les ailes...mais il ne peut pas s’empêcher de s'approcher.
Braie
Se détachant de la neige, 4 silhouettes de noir vétus blasons savoyard au côté , ils traversent le long du lac, des noix et noisettes dans un panier se cognent les unes aux autres. le lieutenant Braie gratte la neige avec sa canne dégageant l'épais manteau blanc pour les pieds lourdement chaussés de ses enfants. On ne connait la rudesse de son pays que lorsqu'on le piétinne. Erick tient la cape de sa mère par un anneau de tissu qu'elle y a cousu , son frère le suis en s'accrochant à la petite cape, Emma ferme la marche discrète grande soeur. Braie longe ensuite la muraille pour rentrer dans la ville , elle lève les yeux sur la tour du guet, Margotte veille, elle lui sourit puis entre se mettre au chaud avec ses poussins.[/i]
_________________
Braie de Féternes lieutenant du guet,prévôt adjoint
Satineduval
(11 juin 1462, lac d'Annecy)

Suppose que je te dise
Au fond de moi sommeille
Un continent de vie
De tes monts et merveilles



C'est le mien
Mais vous
Mon destin
S'enroule
Autour de tes reins
Amour je sens bien



Moi je veux vivre, aller haut
Pouvoir me dire que c'est beau
il faut du temps..*


Voilà que la Noiraude avait retrouvé sa petite Etincelle, retrouvaille d'une maman et de sa fillette, pour enfin pouvoir reprendre la vie à deux, se réchauffer de la présence enfantine, ce qui lui allait à ravir.

Petit détour non planifié à St-Claude, Satine y était restée deux jours, y avait vu quelques personnes, dont Draugaran et Edvald, soulagée que celui-ci fût sorti de ses soucis, après avoir fait la une des affiches pour un traque ordonnée par la Franche-Comté.

La jeune lorraine avait été toute surprise que des mésententes aient pu avoir lieu entre Sarani et Edvald, alors qu'elle les avait vu se mettre d'accord pour que le mercenaire entre dans l'armée des Loups.

Ed l'avait rassurée, lui disant que Sarani avait finalement tout arrangé, mais le pauvre homme y avait tout de même perdu une main dans l'histoire, qui restait mystérieuse, Edvald ne se souvenant pas vraiment de ce qui s'était passé.

Ne cherchant pas plus loin, la Noiraude avait pu constater que le mercenaire recevait tous les soins nécessaires et qu'il avait bien intégré le petit groupe qu'elle avait croisé en taverne. Tout était rentré dans l'ordre pour lui et Sarani allait bien aussi, de son côté.

Puis, n'ayant pas vu croiser Starkoucou, pour lui demander qui avait pu couler ses trois bateaux, alors qu'elle avait entendu parler de 100'000 écus de perdu ou disparu, Satinette avait croisé un couple un peu tendu, mais qui vivait ensemble depuis de longues années, Musaraigne et Cael, qu'elle trouvait très sympathique, leur souhaitant encore de réussir encore, là où elle-même avait baissé les bras, n'ayant plus foi en son couple.

Reprenant la route très tard dans la nuit, sans trop se poser de questions, bien que sachant la ville de Genève assez entourée d'armées, la Noiraude avait passé sans encombre le chemin la menant auprès de son enfant, un Dieu existait bel et bien, pour les mamans aimantes, ou alors n'avait-elle eu qu'une énorme chance, mais au petit matin, la jeune lorraine avait pu tranquillement déposer ses affaires au bord du lac, puis retrouvé du monde dans une taverne, *le Renouveau*.

Revoir Poum était toujours un plaisir, les deux femmes se connaissaient depuis longtemps, pour avoir vécu en Lorraine ensemble, des années plutôt. La pétillante rousse lui avait expliqué être bloquée depuis un certain temps dans la ville, alors qu'elle se voyait déjà dans un port, en partance pour Alexandrie.

Elles avaient papotter longuement de la fameuse robe de danseuse, introuvable ailleurs que dans le pays lointain. Poum avait vu avec grand dépit les bateaux de Strakel couler, alors qu'à son bord se trouvait la tenue dont elle avait rêvé depuis un moment et qu'elle avait commandée. Diantre, Satine voyait enfin une personne flouée par la perte des marchandises des navires, pauvre Poumette, rêve parti au fond des eaux clairs du Léman.

Satine avait réussi à lui faire voir que, plus près et plus accessible, la crème brûlée avait aussi un coté délicieusement onctueux et les deux femmes furent ravies de voir Hilde revenir avec des pots alléchants, dont tout le monde profita à grand coup de doigt, de cuillère, tout juste si les conteneurs n'avaient pas été léchés avec gourmandise.

Se retrouvant tous, en plus de Cobra, la soirée s'était terminée par des fou-rires, des délires, des idées amusantes, s'imaginant aller repêcher tout le matériel au fond du lac en tenue d'Eve, bien entendu, sauf que..petit soucis, personne n'avait résolu le problème de pouvoir transporter une dague pour la plongée. Quoi que..idée fût émise, ce qui fit pleurer de rire tout le monde, mais bien irréalisable.

Gutemberg, le barbu helvétique était aussi passé dire bonjour à sa façon, grinchouille de voir l’université toujours inaccessible, puis avait rouspété demandant si la Noiraude se prenait pour Dieu, ce qui avait fait rire la jeune femme, Dieu était un homme barbu, pas elle..misère que l’homme la percevait mal lui aussi, tout autant que Maethor, plus de trois mois auparavant.

Bien sûr, ils ne se connaissaient pas suffisamment pour pouvoir s’apprécier, mais elle voyait bien que Gut aimait son village et en était un des fidèles piliers. Seulement il ne savait pas discuter avec les gens, lui n’avait aucunement progressé dans sa façon de voir les choses, ce que Satine regrettait.

La preuve était qu’il n’avait jamais encore rencontré la mairesse, l’avoyer ou la consol du coin, peut importait pour Satine l’appellation, mais la femme à la tête de la mairie semblait vouloir aussi la paix pour la ville, bel espoir, Gutemberg n’avait qu’à lui parler. Rester terré chacun de son côté, n’apportait rien à la situation.

Finissant la soirée par un au revoir légèrement teinté de tristesse, Cobra lui avait dit qu’elle devait se faire greffer un cœur de puce, bien vrai qu’elle n’en avait plus guère pour certaines personnes, mais la soirée se termina sur un au revoir teinté de tristesse, la petite famille qu’elle quittait, lui avait rendu le sourire, jusqu’à en rire aux larmes, c’était impayable.

Sur la route, Satine repensa à sa ballade, en cours d’après-midi, au bord du lac, promenant toute seule, la Noiraude avait eu une petite visite surprise, qui lui avait fait grand plaisir, où il avait été question de guerre, de prise de position, elle, rassurant qu’elle était plus femme de paix que de guerre, d’amour plus que de haine, de pardon plus que de rancunes et de regrets.

Savoir oublier, parfois était vital, Satine était dans la vie, pas dans la mort, elle avait fait du temps son ami et allié.
Et peut-être que Calliope s’était invitée à la promenade, ce jour-là.

Finissant d’installer la roulotte, la calant bien pour éviter tout mouvement imprévu, Satine alla prendre Eolia Luna pour se rendre au bord du lac, mère et fille déchaussées pour aller faire une petite trempette des pieds, la vie reprenait son cours, tranquillement, alors qu’elle observait les réactions de la puce, quand les petits petons de celle-ci frôlèrent l’ondée encore un peu fraiche..


Ma Plumette..on y sera bientôt..l'eau est plus chaude, là-bas..


Battant de ses mini-jambes immédiatement, la fillette semblait pourtant ravie, tout autant que sa maman. Déposant un tendre bisou dans le cou fragile de sa Plumette, Satine avait retrouvé la paix et l’espérait pour les autres aussi.



*Mylène Farmer - Du temps..
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