Satineduval
Trois ans et demi que la Noiraude n'avait plus eu le temps de faire une balade autour du lac, cet endroit qu'elle revoyait à chaque fois avec un plaisir indéniable, quand elle était de passage à Annecy. Son éternelle roulotte déposée comme toujours près du saule-pleureur centenaire, Satine avait retrouvé ses marques et ses souvenirs en Savoie.
Matinée à déguster une mousse à l'Abreuvoir Moussant, portant si justement son enseigne, elle s'était demandée ce que devait Eglantina et Yorgos, dont les noms avaient été aperçu sur la liste des habitants dans le Limousin.. semblant les deux se reposer là-bas, sans avoir pu les croiser en taverne, hélas. Mais celle d'Eglantina avait les fûts remplis, et la jeune voyageuse avait un peu abusé des breuvages sans s'en rendre compte. L'idée d'une promenade pour évacuer le brin d'ivresse naissant serait parfait en cette fin de matinée légèrement ensoleillée. Pas un franc soleil, juste quelques rayons délicats qui perçaient la brume posée sur l'eau, donnant l'impression qu'un mystère pouvait se cacher sous cette couche fantasmagorique.
Ayant terminé sa tournée au marché, où elle avait pris de quoi caler un petit creux si la promenade se prolongeait, puis un pot du meilleur miel de fleurs qu'elle avait pu voir à un étal à la demande d'Alan, Satine rejoignit le sentier du lac, d'un bon pas pour se garder chaud, bien protégée par sa cape épaisse et confortable, qui lui coupait l'arrivée de l'air bien frais des montagnes avoisinantes. Belle écharpe au cou et entourant ses épaules, besace pleine battant à sa hanche gauche, elle observait ce bel environnement :
inchangé, intact en son souvenir, arbres et arbustes rendant l'endroit bien sauvage, la berge était couverte de neige et les buissons ployaient légèrement sous le blanc manteau, immaculé vision devant elle, ave l'eau du lac couleur perle, alors qu'elle avait eu plus souvent l'habitude de voir l'endroit vert et fleuri. Et pourtant, les deux saisons lui ravissaient les mirettes... Le présent était bien plus porté à une ambiance mystérieuse et en même temps, très paisible.
Sortant de sa contemplation, son regard dériva sur la droite, où elle vit Linje qui était déjà arrivé, vrai qu'elle avait fait le détour au marché, lui donnait ainsi une longue d'avance. Rah.. ce n'était pas non plus une course qui avait été décidée, la Noiraude aimait prendre son temps, et profiter de tout. Sans faire de bruit pour ne pas être aperçue trop vite, elle déposa sa besace sur les gros cailloux bordant la berge, en trouva un petit et plat, et le fit ricocher jusqu'à asperger le nouveau venu dans le convoi, ou otage selon kachina, puis qu'il en fallait toujours un dans le groupe.
La pierre plat fit très bien son office, projetant des gouttelettes sur Linje, qui avait eu le courage de plonger les pieds dans l'eau glacée. Elle frissonna rien qu'à l'idée. Brrr....depuis qu'elle vivait au sud, la Noiraude avait perdu tout à fait l'habitude du froid. Tout sourire, elle saisissait déjà le galet suivant, finissant par rire de sa petite farce inoffensive.
S'adressant au jeune homme, elle le taquina un peu :
Faisait-il donc si chaud dans la taverne, qu'il y ait besoin d'un rafraichissement supplémentaire après trois bains ? Pas frileux pour un écu..dites !
Le petit caillou rebondissant dans sa paume, prêt à suivre le même chemin que son prédécesseur, le regard rieur de la jeune femme ne quittant de vue la silhouette masculine à quelques pas d'elle.
Matinée à déguster une mousse à l'Abreuvoir Moussant, portant si justement son enseigne, elle s'était demandée ce que devait Eglantina et Yorgos, dont les noms avaient été aperçu sur la liste des habitants dans le Limousin.. semblant les deux se reposer là-bas, sans avoir pu les croiser en taverne, hélas. Mais celle d'Eglantina avait les fûts remplis, et la jeune voyageuse avait un peu abusé des breuvages sans s'en rendre compte. L'idée d'une promenade pour évacuer le brin d'ivresse naissant serait parfait en cette fin de matinée légèrement ensoleillée. Pas un franc soleil, juste quelques rayons délicats qui perçaient la brume posée sur l'eau, donnant l'impression qu'un mystère pouvait se cacher sous cette couche fantasmagorique.
Ayant terminé sa tournée au marché, où elle avait pris de quoi caler un petit creux si la promenade se prolongeait, puis un pot du meilleur miel de fleurs qu'elle avait pu voir à un étal à la demande d'Alan, Satine rejoignit le sentier du lac, d'un bon pas pour se garder chaud, bien protégée par sa cape épaisse et confortable, qui lui coupait l'arrivée de l'air bien frais des montagnes avoisinantes. Belle écharpe au cou et entourant ses épaules, besace pleine battant à sa hanche gauche, elle observait ce bel environnement :
inchangé, intact en son souvenir, arbres et arbustes rendant l'endroit bien sauvage, la berge était couverte de neige et les buissons ployaient légèrement sous le blanc manteau, immaculé vision devant elle, ave l'eau du lac couleur perle, alors qu'elle avait eu plus souvent l'habitude de voir l'endroit vert et fleuri. Et pourtant, les deux saisons lui ravissaient les mirettes... Le présent était bien plus porté à une ambiance mystérieuse et en même temps, très paisible.
Sortant de sa contemplation, son regard dériva sur la droite, où elle vit Linje qui était déjà arrivé, vrai qu'elle avait fait le détour au marché, lui donnait ainsi une longue d'avance. Rah.. ce n'était pas non plus une course qui avait été décidée, la Noiraude aimait prendre son temps, et profiter de tout. Sans faire de bruit pour ne pas être aperçue trop vite, elle déposa sa besace sur les gros cailloux bordant la berge, en trouva un petit et plat, et le fit ricocher jusqu'à asperger le nouveau venu dans le convoi, ou otage selon kachina, puis qu'il en fallait toujours un dans le groupe.
La pierre plat fit très bien son office, projetant des gouttelettes sur Linje, qui avait eu le courage de plonger les pieds dans l'eau glacée. Elle frissonna rien qu'à l'idée. Brrr....depuis qu'elle vivait au sud, la Noiraude avait perdu tout à fait l'habitude du froid. Tout sourire, elle saisissait déjà le galet suivant, finissant par rire de sa petite farce inoffensive.
S'adressant au jeune homme, elle le taquina un peu :
Faisait-il donc si chaud dans la taverne, qu'il y ait besoin d'un rafraichissement supplémentaire après trois bains ? Pas frileux pour un écu..dites !
Le petit caillou rebondissant dans sa paume, prêt à suivre le même chemin que son prédécesseur, le regard rieur de la jeune femme ne quittant de vue la silhouette masculine à quelques pas d'elle.