Satineduval
(Annecy, 12 juin 1462)
Levée de bonne heure et de bonne humeur, la Noiraude alla prendre soin de sa puce, partageant un petit déjeuner léger, d'ufs brouillés aux herbes fraiches, pain et confiture à la mirabelle, qu'elle avait encore en réserve. La petiote bien repue, finissait de grignoter son quignon de pain, faisant ainsi aller ses quatre petites dents avec plaisir sur la croute, plus difficile à manger.
L'envie d'aller au bord de l'eau la prit, profitant encore de la fraicheur matinale, emporta Eolia Luna dans son couffin, sans oublier de matériel d'écriture, temps de reprendre les lettres reçues et qui restaient en suspens. Moui, elle avait eu bien de petits soucis à gérer, cependant, il ne fallait pas négliger ceux qui lui donnaient des nouvelles. Elle s'empara donc de la plus ancienne, datée du 30 mai, qui la fit revivre une soirée assez arrosée avec Vasco, alors qu'il venait de rejoindre la Spiritu Sanguis, qu'elle-même ne connait que peu, si ce n'était Anitha, qui elle semblait bien loin de la famille réunie en clan.
Chère Satine,
Voilà quelque temps que nous ne nous sommes vus ou n'avons échangé. Aussi, j'ai quelques nouvelles à te donner et certaines qui pourront te surprendre.
Sache tout d'abord qu'un différend d'importance a éclaté entre moi et Agnesina. Elle a considéré que je la ridiculisai, elle et tout le clan. J'ai dû donc prendre les mesures qui s'imposent pour régler le problème : Ce dimanche 25 Mai, j'ai quitté Chambéry seul. J'ai temporairement rompu les liens avec la Spiritu Sanguis. J'ai donné une lettre d'explications à Agnesina. Après être passé par le marché pour prendre le pain dont j'avais besoin, j'ai filé vers le sud.
Il vaut mieux pour toi comme pour moi que tu ne saches pas où je me trouve. Agnesina a déclaré qu'elle me tuerait si elle me rencontrait à nouveau et je sais qu'elle tiendra parole. C'est désormais une chasse qui s'est engagé entre moi et Ina. Quand bien même elle a l'ensemble de la Spiritu Sanguis pour accomplir ses desseins, je n'ai pas dit mon dernier mot. Et bien malin qui peut dire en ce moment qui est le chasseur et qui est la proie. Se fier aux apparences serait commettre une grande erreur.
Hier, j'ai intercepté un espion qui travaillait pour le compte du prévôt Thornton. Je ne sais si c'est moi qu'il espionnait ou la Spiritu Sanguis. De toute façon désormais, il n'espionnera plus personne. Et il en sera de même avec tous ceux que Thornton m'enverra dans les jambes.
La santé? Ne t'en fais pas pour moi. Elle s'arrangera. La mort ne m'a pas pris. Elle a laissé passé sa chance. tant pis pour elle. Tant mieux pour moi.
Je te donnerai de mes nouvelles quand je le peux. Si tu n'as rien de moi pendant un mois complet, dis-toi sans doute qu'Agnesina a gagné la partie. C'est là qu'on verra alors si je suis mauvais perdant ou pas.
Ah! Et si on te le demande, tu peux annoncer aux franc-comtois et aux savoyards que je n'ai pas fini avec eux et que je reviendrais quand les vents seront plus favorables.
Prends soin de toi.
Fait dans un endroit que tu ne dois pas connaître le 30 Mai 1462
Vasco.
S'assurant que sa Plumette était bien confortablement installée sur une couverture à ses côtés, la laissant jouer avec ses petits doigts qu'elle semblait découvre sans cesse, les entremêlant pour ensuite le détacher et les observer, Satine eu un petit sourire tendre pour son enfant, qui faisait ses découvertes tactiles.
Devenant songeuse, la Noiraude se demandait bien dans quel pétrin s'était encore fourré l'Italien, parti se fondre dans la nature. A Langres, il l'avait bien touchée, alors qu'il semblait tatillonner pour donner une suite à sa vie et Satine lui avait conseillé de ne pas tomber du côté facile de la vie, en suivant l'exemple, si attractif, des voleurs de grand chemin.
La suite lui avait prouvé qu'elle n'avait pas réussi à l'en détourner, surtout que le bel italien, était tombé amoureux d'une des femmes Corleone, cela n'avait guère aidé.
Amour, quand tu nous tiens, que ne ferait-on pas pour toi..
Glissant sa fine main pour aller cueillir celle de sa fille, Satine eut un petit sourire tranquille et serein. Heureuse innocence enfantine, loin des troubles et des tourments..
Levée de bonne heure et de bonne humeur, la Noiraude alla prendre soin de sa puce, partageant un petit déjeuner léger, d'ufs brouillés aux herbes fraiches, pain et confiture à la mirabelle, qu'elle avait encore en réserve. La petiote bien repue, finissait de grignoter son quignon de pain, faisant ainsi aller ses quatre petites dents avec plaisir sur la croute, plus difficile à manger.
L'envie d'aller au bord de l'eau la prit, profitant encore de la fraicheur matinale, emporta Eolia Luna dans son couffin, sans oublier de matériel d'écriture, temps de reprendre les lettres reçues et qui restaient en suspens. Moui, elle avait eu bien de petits soucis à gérer, cependant, il ne fallait pas négliger ceux qui lui donnaient des nouvelles. Elle s'empara donc de la plus ancienne, datée du 30 mai, qui la fit revivre une soirée assez arrosée avec Vasco, alors qu'il venait de rejoindre la Spiritu Sanguis, qu'elle-même ne connait que peu, si ce n'était Anitha, qui elle semblait bien loin de la famille réunie en clan.
Chère Satine,
Voilà quelque temps que nous ne nous sommes vus ou n'avons échangé. Aussi, j'ai quelques nouvelles à te donner et certaines qui pourront te surprendre.
Sache tout d'abord qu'un différend d'importance a éclaté entre moi et Agnesina. Elle a considéré que je la ridiculisai, elle et tout le clan. J'ai dû donc prendre les mesures qui s'imposent pour régler le problème : Ce dimanche 25 Mai, j'ai quitté Chambéry seul. J'ai temporairement rompu les liens avec la Spiritu Sanguis. J'ai donné une lettre d'explications à Agnesina. Après être passé par le marché pour prendre le pain dont j'avais besoin, j'ai filé vers le sud.
Il vaut mieux pour toi comme pour moi que tu ne saches pas où je me trouve. Agnesina a déclaré qu'elle me tuerait si elle me rencontrait à nouveau et je sais qu'elle tiendra parole. C'est désormais une chasse qui s'est engagé entre moi et Ina. Quand bien même elle a l'ensemble de la Spiritu Sanguis pour accomplir ses desseins, je n'ai pas dit mon dernier mot. Et bien malin qui peut dire en ce moment qui est le chasseur et qui est la proie. Se fier aux apparences serait commettre une grande erreur.
Hier, j'ai intercepté un espion qui travaillait pour le compte du prévôt Thornton. Je ne sais si c'est moi qu'il espionnait ou la Spiritu Sanguis. De toute façon désormais, il n'espionnera plus personne. Et il en sera de même avec tous ceux que Thornton m'enverra dans les jambes.
La santé? Ne t'en fais pas pour moi. Elle s'arrangera. La mort ne m'a pas pris. Elle a laissé passé sa chance. tant pis pour elle. Tant mieux pour moi.
Je te donnerai de mes nouvelles quand je le peux. Si tu n'as rien de moi pendant un mois complet, dis-toi sans doute qu'Agnesina a gagné la partie. C'est là qu'on verra alors si je suis mauvais perdant ou pas.
Ah! Et si on te le demande, tu peux annoncer aux franc-comtois et aux savoyards que je n'ai pas fini avec eux et que je reviendrais quand les vents seront plus favorables.
Prends soin de toi.
Fait dans un endroit que tu ne dois pas connaître le 30 Mai 1462
Vasco.
S'assurant que sa Plumette était bien confortablement installée sur une couverture à ses côtés, la laissant jouer avec ses petits doigts qu'elle semblait découvre sans cesse, les entremêlant pour ensuite le détacher et les observer, Satine eu un petit sourire tendre pour son enfant, qui faisait ses découvertes tactiles.
Devenant songeuse, la Noiraude se demandait bien dans quel pétrin s'était encore fourré l'Italien, parti se fondre dans la nature. A Langres, il l'avait bien touchée, alors qu'il semblait tatillonner pour donner une suite à sa vie et Satine lui avait conseillé de ne pas tomber du côté facile de la vie, en suivant l'exemple, si attractif, des voleurs de grand chemin.
La suite lui avait prouvé qu'elle n'avait pas réussi à l'en détourner, surtout que le bel italien, était tombé amoureux d'une des femmes Corleone, cela n'avait guère aidé.
Amour, quand tu nous tiens, que ne ferait-on pas pour toi..
Glissant sa fine main pour aller cueillir celle de sa fille, Satine eut un petit sourire tranquille et serein. Heureuse innocence enfantine, loin des troubles et des tourments..