Jurgen.
* J'ai même pas honte. Ou peut être un peu.
C'est un RP ouvert à tous, naturellement.
C'est un RP ouvert à tous, naturellement.
- Il y avait un peu de brouillard, ce matin là. Le Trompe la Mort était arrivé voilà un mois en les Terres de Saint Malo. La ville était pleine de richesses, et son architecture, si Jurgen n'en était pas fin connaisseur, était tout à fait plaisante. Elle abritait de nombreuses personne, cette capitale de Duché. Ils venaient de tous horizons, de toutes les terres, et bientôt, saint Malo serait connue comme la plaque tournante du trafic souterrain. des bateaux y accostaient chaque jour, avec de grandes capacités d'amarrage. Outre les marchands, on comptait aussi certains navires militaires qui avaient parfois la capacité d'accoster, et les pirates, eux, tant qu'ils payaient un tribu suffisant, avaient alors toute liberté de circulation. Mais seulement avec un tribu suffisant.
Le Trompe la Mort n'était pas du genre solidaire, avec leurs pairs. A vrai dire, ils les jalousaient peut être un peu. Du moins Jurgen, qui effleurait toujours l'idée de gueuler sur ses matelots à bord d'un trois mâts. Mais entre le rêve et la réalité, il y a des lieues. Cependant, Saint Malo était une chance, pour eux. En effet, la ville regorgeait de trésors, et les oiseaux ne cessaient d'en profiter. S'ils n'avaient jamais été riches, il avaient aujourd'hui la possibilité de dormir sur des matelas de plume, toujours meilleurs que la terre, et sous des toits de bois, toujours meilleurs que leurs tentes.
Leur repère principal était alors une taverne, du nom de "La barbe fringante" qui était alors un lieu sombre en soirée, mais étrangement lumineux en journée. L'eau lumineuse et gorgée de soleil se reflétaient sur la côte entière et, comme la taverne ne s'y trouvait pas loin, elle pouvait en bénéficier aussi. C'était une chose plutôt agréable, et lorsque les hommes fumaient la pipe, la fumée était rendue palpable et dessinaient de somptueux arabesques dans l'air. De nombreuses chandelles se trouvaient sur les étagères, et la cire avait coulé en masse sur celles-ci, et elle formait des amas durs qui ne rendaient pas mal à l'oeil, peut être un peu lugubre toutefois. Mais le ménage n'avait jamais été le fort du Trompe la Mort, et, en tant qu'apprenti de Corbeau, Jurgen avait pendant des années joué le rôle de ménagère. Aussi, lorsqu'il pouvait l'éviter, c'était avec un plaisir non dissimulé.
Jurgen avait cependant passé la matinée à ranger les chaises, débarrasser les tables où sempilaient alors encore les choppes et bols de la veille et avait même dépoussiéré les étagères sans en toucher la cire. Ou plutôt, il en fut rapidement découragé lorsqu'il vit que la tâche était trop ardue. Puis il s'en était allé faire une sieste méritée, qui se vit rapidement interrompue par un marchand livreur qui avait apporté une onéreuse caisse de Whiskey pour Corbeau. Moineau avait eu du mal à se séparer des bras de sa femme, point qu'elle fut envahissante -quoique,mais simplement parce qu'il abhorrait l'idée qu'il ne pourrait boire ce breuvage réservé aux élites. Alors il en manderait un peu, comme le chien qu'il pouvait être. Après tout, tout ne serait-il pas permis ce soir?
Après la livraison, le temps pressait. Comme un barman des temps modernes, il rangea les caisses des différents alcools sous le bar. Si des berrichons venaient, ils auraient droit à leur fameuse poire de Sancerre, et si des français royalistes venaient, ils se retrouveraient non seulement à payer leur boisson plus chère -il n'y a pas de petits profits, mais aussi en bien mauvaise posture. Il était de notoriété publique -ou du moins pour ceux qui les connaissaient- que le Trompe la Mort n'avait rien de royaliste. En revanche, si on les payait suffisamment, et sans histoires de couronnes, ils pouvaient montrer les crocs, et parfois même, mordre les mollets les plus musclés.
Quoiqu'il en fût, Jurgen attendait derrière son bar, un godet d'eau de vie bien entamé à la main. Les innombrables chandelles étaient allumées, créant une atmosphère à la fois chaude et inquiétante. La pièce, entièrement en bois, était large et longue, et le comptoir se situait au centre, au niveau du mur droit. Au fond de celle-ci se situait une petite estrade, haute d'une unique marche. Elle devait sans doute autrefois être réservée à des ménestrels, ou comédiens de pacotille, puisque la taverne semblait avoir été riche, jadis. Mais à cet instant, seul trônait le siège du Capitaine. Celui-ci était de bois finement ouvragé, sombre, et de bonne qualité. Certains disaient que le velours pourpre qui le rembourrait l'avait été par Corbeau lui même. Jurgen se plaisait à plaisanter sur le fait qu'il avait le fessier bien trop délicat, pour une simple chaise de bois aux échardes qui ne cessaient de durcir les fesses de leurs occupants, et cela ne manquait jamais de faire rager le Sombre. Y voyait-il peut être une vérité, dans ces piques?
Et l'Oiseau de malheur fit d'ailleurs son entrée, au moment même où Moineau se resservait. Doucement, il se redressa, bien que son dos fut douloureux et que la fatigue se lisait sur son visage, et lentement il se courba pour saluer son maître.
- -Gutentag, Kap'täne.
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