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[RP] ouvert - Au plus noir de la nuit !

Kachina
Ouvert à tous. La scène se passe la nuit dans les bas fonds. Kachi accompagnée de quelques amis, s'aventure dans les ruelles sombres pour y retrouver la Boussarde, une guérisseuse, faiseuse d'anges et autres talents. Pour certaines raisons.
Si vous avez envie de jouer l'ivrogne , le mendiant ou la catin au coin de la rue, l'assassin ou autre, vous êtes les bienvenus tant que ça reste cohérent :wink:


Ici le sombre règne en maitre. Sombres les ruelles étroites que les faibles torchières ne parviennent pas à éclairer vraiment, coupe gorges pour les imprudents qui s'y risqueraient seuls......
Sombres les longues capes sous lesquelles se dissimule la faune qui hante cet endroit. Sombres les visages le plus souvent. Silhouettes furtives, aux pas pressés qui s'en vont à un rendez vous au cours duquel se décideront les pires forfaits.

Ici la Faucheuse dispute le terrain à la luxure et au vice. Vous pouvez la croiser à tout instant. Elle veille, elle guette, elle attend sa proie. Telle une maitresse affamée, impatiente et gourmande....


- AAAAH !

De temps en temps un gémissement perce la nuit, et le râle d'agonie qui le suit indique qu'elle a trouvé .

Des mendiants affalés à un coin de rue, attendent la fin de leur misère. Résignés et main tendue vers un éventuel espoir d'une pièce dans l'écuelle crasseuse.


- Par pitié , aidez moi !!!!

Pour s'aventurer ici,il faut être fou. Ou assoiffé de sang. Ou encore attiré par les cuisses chaudes et dociles des catins qui pullulent. Princesses aux seins nus, offrant leurs charmes pour quelques écus. Livrées aux pires instincts d'hommes en manque d'amour et de plaisir.

Ici, point de nobliauds, ni de bourgeoises richement vêtus . Ils se verraient vite détroussés et jetés dans un puits.
Le quartier appartient aux risque-tout, aux nocturnes, à la crasse et à la sueur, au sang sèché ou frais ruisselant dans les rigoles.


Pour s'aventurer dans ces quartiers là,il faut être fou.
Ou savoir qu'ici se trouve ce qu'on ne trouve nulle part ailleurs....


Des odeurs de graisse recuite et de bière , de vin et d'eaux usées viennent agacer les narines de la Louve quand elle se faufile au milieu des culs de jattes, borgnes et autres créatures de la nuit.
Sa mise est des plus simples. Il est plus prudent de se fondre dans la masse par ici. Une cape de lainage sombre la protège de la fraicheur de la nuit . Et des regards trop insistants.
Elle a rabattu sa capuche, dissimulant sa longue tignasse sombre mais l'oeil aguerri comprend vite qu'elle n'est pas biche se promenant au bois.
Sa démarche reste fière et à sa cuisse, dans le fourreau de cuir, les dagues n'attendent qu'un prétexte pour venir pourfendre un éventuel assaillant.


Elle aime ça....Retrouver son côté sombre, avoir tous ses sens en éveil, comme avant une bataille. N'être plus que sensations et muscles tendus. Sur le qui-vive.
Ces instants où elle se sent vivante. Où elle oublie cet homme bien trop loin, bien trop absent. A cette heure lui revient l'instinct et le goût du danger. Les gestes qu'on garde à jamais quand on a côtoyé la Camarde.

Qu'est ce que c'est bon !

C'est à peine si une grimace de dégoût la trahit quand un ivrogne s'approche et lui souffle son haleine aux relents de vinasse et d'ail au visage. Les prunelles couleur fougère virent à l'orage et le regard qu'elle lui lance dissuade l'homme de tenter une quelconque approche . Il s'éloigne en maugréant et en titubant , vite avalé par la nuit.
Impassible, la Louve continue à arpenter les ruelles mal famées, torche en main, offrant parfois à ses compagnons un regard complice.


Kachi s'arrête et se tourne vers ceux qui l'ont suivie jusqu'ici . Si le mioche n'a pas menti, ils sont arrivés. D'un geste, elle désigne une taverne d'où s'échappent des gloussements de donzelles qu'on culbute, des rires gras et des bribes de paillardes répétées en choeur.
Sa voix brise le silence au sein du groupe :


- C'est ici !

Il leur reste juste à croiser les doigts et espérer qu'ils dénicheront la Boussarde dans ce trou à rat.

balise changée, car on ne met que HRP ou RP entre [] merci et bon jeu C_B
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Diego_corellio
Sombre.
C’est le mot qui convient le mieux à la situation et à ma vie en ce moment.
Non pour ma vie il faudrait plutôt la qualifier de « bordel ambulant » un peu comme cette rue en fait.

Dole. La ville des malheurs. Une ville qui devrait être rayée de la carte.
Dole ce ne sont pas seulement des rues dégueulasses et puantes, sinistres et mortuaires comme celle dans laquelle nous déambulons.
Non c’est également une ville qui abrite un homme presque respectable et que pourtant je ne peux que haïr.
Je le hais parce qu’il a conquis ma femme.
Je le hais parce qu’il l’a rendu plus heureuse que moi.
Je le hais parce que, à part aller brouter l’herbe du voisin c’est quelqu’un de meilleur que moi.
Oui je sais ce n’est pas bien compliqué d’être meilleur que moi, il suffit, pour cela, de ne pas porter le nom « Corellio ». Quoi que sur ce sujet je serai tenté de dire qu’il n’y a pas que les Corellio qui sont des pourritures vivantes…

Ma vie n’a jamais pu se contenter de filer en ligne droite, parfaite et rectiligne, non il fallait qu’elle se prenne des courbes, sauf que mes courbes à moi, pour la plupart c’était des virages en épingles.
Avec moi rien n’est simple est tout est compliqué.
C’est d’ailleurs pour cela que je me retrouve à suivre une femme d’exception que je ne connais par bouche à oreille.

Surnommée « la louve », elle semble bien porter cette appellation. Rien qu’à sa démarche, assurée et ses muscles qu’on devienne sans nul doute tendus sous ses vêtements.
Je la connais sans la connaitre.
Jamais vue.
Pourtant avant de la voir je savais à quoi elle ressemblait.

Deux avis.
De deux personnes diamétralement opposées et pourtant ils se rejoignaient et s’accordaient à en dire en partie la même chose.
Niallan.
Plus qu’un pote de déconnade un frère, ancré dans la même philosophie de vie que moi, avec les mêmes idées et les mêmes gouts (sauf en matière de femmes la mienne est mieux, la sienne est trop chiante à ce qu’il dit).
Le blond avait longuement évoqué cette amie d’enfance qui avait beaucoup compté pour lui. Il avait vanté sa beauté sauvage et sa douceur paradoxale.
Il m'en avait dépeint un splendide portrait de la femme parfaite.
Pour ce qui était de la femme parfaite je ne pouvais me prononcer, ne la côtoyant que depuis quelques minutes, en revanche, pour ce qui était du physique il ne l’avait pas embellit lorsqu’il me l’avait décrit. Elle était exactement comme telle.
Lorsque mes yeux s’étaient posés sur elle - mais même encore je continuais de le penser - elle me rappelait indéniablement L’écossaise.

Sarah.

Ma meilleure amie. Mon amante. Enfin ancienne amante.
Elle aussi m’avait évoqué Kachina de Fragon au détour d’une missive.
Elle m’avait conté sa rencontre par hasard avec celle-ci.
Ses liens filiaux.
Leurs liens. Unies par un enfant.
Le fils d’une reine, Sarah, et d’un moins que rien qui n’avait su garder cette perle : Tynop.

Pourtant je ne pouvais blamer celui ci, car, au fond j'étais comme lui ou presque.
Notre principale différence : Lui n’avait aimé l’écossaise qu’un temps, alors que moi, même enchainé à la promesse maritale je continuais de l’aimer d’un amour sans issues.

C’était donc la respectable sœur de celui-ci qui nous guidait aujourd’hui.
L’idée de cette sœur aussi, de dire à ma jeune épouse qui récemment avait vue s’envoler les deux dernières années de sa vie, d’embrasser les deux hommes qui lui tournaient autour pour délier le vrai du faux et savoir pour lequel des deux battait réellement son cœur.
Pas si mauvaise que cela dans le fond l’idée si elle n’avait évoqué que moi.

L’idée encore de cette sœur d’être ici.
Nous la suivions tous plus ou moins aveuglément aux travers des diverses venelles hostiles à quiconque ne trempait pas dans le milieu, hostiles à quiconque ne flirtait pas avec la mort.
Des rues toutes différentes et pourtant toutes identiques. Sombres, sales, odeur âcre de la chaire en décomposition, du foutre et de la sueur.
Si l’enfer existait, c’était ici qu’il avait élu domicile.
Repère de truands et maraudeurs, lupanar ambulant, maladies à foison et défonce en tout genre.
Elle marchait en tête, sa simple présence et assurance semblait décourager les plus audacieux de tenter quoi que ce soit.
Pour ce qu’elle cherchait de toute façon ce n’était pas dans les beaux quartiers qu’elle allait le trouver…

Elle, avait besoin de je ne sais quoi et moi d’un filtre qui permettrait à la rousse de renouer avec les deux années qui s’étaient tirées à la course de sa caboche amochée. Une fois l’élixir en main nous lèverions le camp pour rejoindre les deux Écossaises à Saint Claude, de sorte qu’Eliance pourrait bénéficier des soins et de la science de la meilleure guérisseuse à mon gout.

Parce que je me battrais pour qu’elle se souvienne, pour lui restituer ce qui avait été volé.
Je voulais à nouveau pouvoir me plonger dans l’ambre de ses iris et y lire la vieillesse d’un sentiment qui perdurait malgré les épreuves que le temps imposait, et non l’incompréhension et la peur que j’avais lus le soir ou je l’avais retrouvé dans cette taverne.
Un amour tumultueux qui avait pris naissance dans nos tourments, grandit dans l’honnêteté en constante évolution dans un milieu malmené par les vices.
Un amour qui résistait.
Un amour dont je ne pouvais me passer et une femme que je ne pouvais jamais délaisser bien longtemps.
Une femme que j’aimais et à qui je le prouvais souvent par bien des manières qui tendraient plutôt à clamer le contraire.

Alors en silence nous cheminons et évoluons au travers de la nuit noire, taiseuse de secrets et voleuse d’intimé, nous avancions vers ce que nous espérions être, la réussite, une réussite dont nous semblions nous rapprocher sensiblement lorsque la brune s'arrêta et indiqua l'endroit ou devait se trouver la femme.
Je serrai la taille svelte de la rousse contre moi et me penchait pour lui murmurer à l'oreille :

Dites, il's'mérite ce filtre, même si j'avoue que j'ai plus peur que ce soit du poison qu'un élixir qui fera miraculeusement revenir les souvenirs dans votre caboche ..!


Restait plus qu'a aller vérifier que la vieille était bien là.

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Karl.brauer



- FERNAND, UNE CHOPE POUR MON GOSSIER !

je tape sur le comptoir pour prendre ma commande, glissant quelque deniers alors que je suis obliger de crier sur le tavernier à cause du bruit rêgnant dans la taverne où je passe le plus clair de mon temps à picoler avec mes potes.

Une mignonne s'approche de moi, l'air effarouché, celle-là, je l'ai forniqué pas plus tard que la semaine dernière sur le comptoir de cette taverne où l'odeur de la crasse, de l'alcool, du vomi et de la chair qui s'entrechoc pour donner cette senteur si particulière de cette taverne des bas fond.

Je prend ma chope où le breuvage goute la pisse de chat mais cette pisse de chat alcoolisé tape bien sur mon crâne et je suis rapidement bourré.

D'ailleurs, je suis bourré, là, présentement, je titube vers la table où sont établis mes frères de beuverie. Je lâche une blague bien cochonne.


- alors, y a un petit loupio de 5 ans qui d'mande à sa cochonne de soeur de 10 ans :

J'imite la voix du petit garçon.

- Dis moi, tu sais comment on fait des mioches ?

je regarde mes potes dont le rire bien gras de poivrot s'élève déjà bien haut après que j'ai imité un petit garçon avec ma voix grasse. Je continue en imitant une petite fille.

- Bien sur, qu'elle dit, c'est facileu.

Mes frères de beuverie se marrent, je continue en imitant le garçon.

- Alors vas-y, dit-moi !

je reprend avec la voix de petite fillette

- Bah, dit-elle, papa plante sa graine dans le ventre d'une femelle, tiens.

Les rires gras continuent, je suis puissant quand il faut raconter des blagues bien cochonnes. Je reprend la voix du petit garçon.

- et ensuite ? demande-til

L'instant final, l'instant où la blague prend fin, annonciateur d'un énorme rire qui va éclater alors que je regarde une catin entrain de prendre son dixième client du jour. Je reprend la voix de la petite fille et sur ton sonnant comme une évidence.

- Bah, papa pousse après la graine avec son gros truc tout dur tiens !

Un énorme "AHAHAHAHAHA" gras ressentit alors que moi, je me bidone en me frottant ma panse.

- L'était bonne celle-là, tu devrais en faire plus souvent, me dit une copain.

Je souri, fier de moi alors que je vide d'une traite ma chope avant de lancer derrière moi et je rajoute ;

- Et quoi Francine, j'vois que les affaires marche bien pour toi !
Genseric
Clopodoc, clopodoc, clopodoc, c'est le son des pas du Bossu sur les pavés de la ville. Il suit la petite troupe entraînée par la Louve vers les rues les plus sombres de la ville.
Clopodoc, clopodoc, clopodoc ... deux pieds, un bâton ... clopodoc, clopodoc, clopodoc ... les pensées du Bossu vont et viennent au rythme de ses pas.
Clopodoc, clopodoc, clopodoc ... le son s'atténue à mesure ce la crasse s'amoncelle sur les pavés et les pensées du Bossu reviennent à l'instant présent. Il faut être prudent. L'odeur, puante, prenante, entêtante...

La Louve sait où elle va, et lui, son âme damnée, là où elle va, il va, il la suit et la suivrait jusqu'en enfer ... ou au paradis ... s'il le fallait. Il l'aimait sa Louve, mais cet amour il le gardait secret. Car il y avait le Baron Jok', le père de son fils son mari et ... un léger grognement, rester à l'instant présent.

La troupe s'arrête devant une taverne. L'odeur est insoutenable, des rires et des gémissements à l'intérieur ... intéressant ... le Bossu a connu autre fois ces bas-fonds comme disent ceux qui n'y mettent jamais les pieds ... il s'y sentait bien, il n'y était pas jugé. Il y a connu quelques donzelles ... mais plus rien depuis elle ...

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Eliance
Tout peut basculer si vite dans une vie, si vite que le passé s'efface. Ainsi, deux années de la vie de la Ménudière ont pris la poudre d'escampette en quelques secondes.
Elle en avait toujours rêvé. Elle rêvait oublier son enfance enfermée, sa famille dégénérée, son mariage forcé. Oublier les premières années catastrophiques de son existence, ces années fantomatiques où elle n'a fait que survivre, l'aurait libérée. Mais contre toute attente, ce sont ses plus beaux souvenirs qui se sont évanouis dans la nature, comme restés imprimés sur le mur heurté par sa tête lors de l'accident. Comme si ce début de vie trouble lui interdisait à jamais d'être quelqu'un, lui interdisait de rire, lui interdisait une vie avec l'Italien. Cette vie pourtant, elle la veut. Elle s'est battue pour l'avoir. Ils se sont battus à deux, puisque Diego a éradiqué son premier mari, effaçant l'éternelle menace qui faisait se retourner la rousse dans la rue, qui l'empêchait de dormir sereinement, toujours à attendre un éventuel retour improvisé du salaud qui avait bousillé sa jeunesse.

Maintenant que l'oubli s'est installé en elle, elle s'y refuse, ne souhaitant rien d'autre que retrouver ces moments précieux que l'Italien a essayé de lui résumer tant bien que mal. Il ne lui a rien épargné. Ni les joies ni les désillusions. Mais peu lui importe. Elle veut savoir. Tout. Se Souvenir. Quitte à ce que ça fasse mal. Elle sent que l'Italien sera là pour rattraper ce qu'il a fait comme conneries jusque-là. Elle lui a pardonné une fois, elle le fera une deuxième fois d'autant plus facilement qu'à présent, elle aussi a fait quelque chose pour le froisser. Ils sont quittes, en quelque sorte, même si elle n'a jamais eu pour volonté de se venger. La mémoire est dans le cœur. Elle s'est simplement écoutée pour revenir à lui.

Ce vide. C'est ce qui l'amène à la suite de l'aimable, serrée contre son époux retrouvé, au milieu de ce quartier où le Sans-Nom semble régner en maître. Ce qui est vu, senti, entendu, tout l'effraie, lui glace le sang. Alors elle rive son regard sur la cape sombre qui la devance, essayant de se créer des œillères pour ne pas voir ce qui défile autour. Le dos de l'aimable. Une chose rassurante, étrangement rassurante, pour une femme qu'elle connaît à peine depuis plusieurs jours mais qui a su gagner sa confiance. Sans doute parce que l'aimable s'était inquiétée de son sort, avait imaginé des choses à partir de son visage innocemment amoché par la stupidité seulement, parce que les paroles échangées avaient été profondes, comprises, parce que la brune lui avait parue si forte et si humaine à la fois. La Ménudière a peu d'ami, pour pas dire qu'elle les compte sur les doigts d'une moitié de main, mais cette femme, elle s'en sent proche. Elle sait que l'aimable ne l'emmenerait pas dans un endroit si mal-famé sans savoir la protéger, sans le pouvoir. Elle la sent guerrière, dure. Alors ce dos la rassure.

Comme la présence de l'Italien la rassure. Parce qu'il a appris à se battre, dernièrement, et donc la défendra encore mieux que jusque-là il ne l'a fait. Parce qu'elle sait qu'il est là, malgré tout. Parce qu'elle s'est toujours sentie forte à ses côtés et que ça se confirme ce jour. Elle ferait tout pour se souvenir, être proche de lui comme elle s'imagine l'avoir été avant. Une pression, un geste, la rapproche un peu plus de lui. Unis. Voilà ce qu'ils sont, malgré l'oubli. Et puis une parole est murmurée de sa voix grave et envoûtante. Ce genre de phrase, elle a la sensation qu'il en dit souvent. Ces phrases qui tombent comme un cheveu sur la soupe. Ces phrases qui se veulent rassurantes, drôles, mais qui ne font que la paniquer encore plus.
    Peu importe philtre ou poison si ça me ramène qui je suis.
Le ton est bas, malgré le tumulte autour, elle n'ose laisser porter sa voix, sentant dans son dos un bossu, ami de la brune, qui l'effraie plus que tout. Rien n'est fait pour lui éviter l'angoisse extrême qu'elle ressent dans tout son corps. Et puis une taverne. L'endroit recherché. Ils y sont. Son palpitant se fait hystérique. Les mauvais souvenirs non oubliés se réveillent. Ceux qui ont toujours hanté ses cauchemars, inlassablement. Elle craint de revoir ce qu'elle a vécue. Elle se serre encore un peu plus contre l'Italien, tremblante, mais déterminée. Si elle doit revivre ce qu'elle a subit, revoir ces choses, pour se souvenir de sa rencontre avec Lui, alors elle le fera.
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--Pochtron


Oubliée la blonde Ninon et son décolleté aguicheur, ce soir il commence à aimer la Franche Comté.
Depuis ce jour où la Kach a vu la corde se resserrer au cou de son père, il n'a jamais quittée celle qu'il appelle sa p'tiote.
Alors bien sûr qu'il en est cette nuit. Pas question de la laisser s'aventurer dans les bouges sans lui. Et puis, faut dire qu'il aime ça , le bedonnant, cette odeur de souffre qui flotte dans l'air . Ils sont devenus bien trop sages depuis qu'ils sont en Comté.
Alors le premier qui vient lui chercher des noises, il lui éclate la tronche contre le comptoir. Une petite bagarre, rien de mieux pour retrouver son entrain.
Des blondes, il en trouvera d'autres. Mais une ballade dans les bas fonds, ça se refuse pas. Et puis le Jok lui a fait jurer de veiller sur la Louve. Alors la Kach, il la suit comme son ombre ce soir.


C'est pas là qu'ils trouveront la meilleure bière, mais les filles y seront abordables, pas comme la Ninon qui joue les farouches alors qu'elle a dans le regard, quelques chose qui hurle : je n'attends que ça ! Avec un peu de chance , il lèvera une mignonne pas trop regardante sur son âge et sa bedaine et la nuit sera chaude.

De ceux qui les accompagnent, il ne connait que le Bossu. Il l'aime bien le
bougre, avec sa passion des plantes et des fleurs. L'homme rêve d'ouvrir par ici une échoppe de tisserand. Faut dire qu'il est doué pour trouver les étoffes les plus belles et puis ça lui changera d'avoir les mains dans la terre.
Le Bossu et la Kach bien sûr, qui s'est mise dans la tête de trouver la Boussarde par ici.


- Elle m'a dit être tous les soirs à la taverne du chat-huant Pochtron !
- Kach ! cette vieille me fiche la frousse ! J'ose pas la r'garder dans les yeux , de peur de m'changer en crapaud sur le champ.

Un rire de la Brune en réponse, et quelques heures plus tard , le voilà, devant l'enseigne de cette taverne. Il a beau en avoir vu des vertes et des pas mûres, le vieux, n'empêche que l'endroit pue les embrouilles et la mort.

- Par les saints couillus du pape, Kach ! Tu veux vraiment entrer là d'dans ?

Un coup d'oeil à l'étrange couple qui les accompagne. Elle, est plutôt gironde, mais son regard semble perdu et elle s'accroche à l'homme qui la soutient comme si de lui dépendait son salut. Elle n'a surement jamais mis les pieds dans ce genre d'endroit. Trop fragile trop raffinée. Parait que la mignonne a perdu la mémoire. Et la Boussarde aura sur ses rayons , surement une potion qui lui remettra les idées en place. Du moins, c'est ce que prétend la Brune. Quand à l'homme , il n'a rien d'un puceau effarouché et fera un allié de poids s'ils ont à en découdre contre une bande de saoulards imprudents.

Bon, c'est pas l'tout, tout ça, quand faut y aller , faut y aller ! De toute façon, la hâche est là, à sa ceinture. La nuit sera belle.



Arnoul
[Dans la taverne]

Pour sûr ce lieu était béni par le Très haut ! Point de faux semblants ou de fausses pudeurs, on se montrait tel qu'on était. Les odeurs, les pures, les vraies, les natures, emplissaient le bâtiment. Les cries qui retentissaient n'était point là pour faire belle apparence, mais parcequ'ils jaillissaient du plus profond de celui ou de celle qui le lançait.

Ô, pour sûr, il n'y avait point de beaux rideaux ou de tables bien rangés. Il ne fallait pas non plus penser y croiser, un tavernier près à se plier aux quatres volontés d'un clien imbus de lui même pour quelques malheureux écus. Toutes ces futilités nées de l'arrogance et du désir de se montrer suppérieur à ce que l'on est, étaient bani d'ici.

Ah, ces bons moines Aristoléciens pouvaient bien reluquer les saintes écritures au lieu des belles donzelles, il n'avaient rien compris du véritable cadeau qu'avait fait le Très haut aux hommes.

Qu'est-ce qu'il aimait ça. Qu'est-ce qu'il aimait cette ambiance. Ici, il se sentait à sa place. Assis à une table, Arnoul profitait. Son regard, quelque peu troublé par l'alcool passait d'une scène à l'autre. A sa droite, quelques parrieurs entretenaient une discution amicale à coup de poings. Devant lui, un ivrogne se faisait la roue, tel un paon après avoir sortie un de ses blague. A sa gauche une fille de joie prenait soin de son client. Il portat sa choppe à ses lèvres pour remarquer que celle ci était vide. Hasard ou coïncidence, c'est à ce moment là, qu'une femme s'approcha de lui.


Dit moi mon mignon, ça te dirai pas...

Tchac.
Il ne l'avait pas laissée finir. Pas ce soir. Il avait sorti son poignard et l'avait planté devant l'importune. Cette dernière n'avait pas l'air surprise... l'habitude surement.

Apporte moi plutôt une autre chope, la mienne est vide. Tu seras plus utile...

Nulle sensualité dans la voix, nul essai de parraitre agréable, ici pas de faux semblant, ça aurait été insultant.

C'est alors porte souvrit, n'ayant rien de mieux à faire, il tourna les yeux vers les nouveaux arrivant...
Atro
La nuit, l'odeur forte des bas fonds, les ivrognes qui tâtent le terrain, et le monde autour ... Un concentré de tout ce que la demie portion détestait. Bah oui, on peut être fille de catin, puis brigande puis mercenaire et aimer le luxe.
La nuit, elle n'aimait pas simplement parce qu'elle était incapable d'y distinguer quoi que ce soit. D'ailleurs, plus d'une fois ses victimes avaient été alertées par des onomatopées indiscrètes de sa part. Bon, là, il y avait des torches, donc ça passait tout de suite mieux, mais c'est déjà une raison de râler.
Ensuite, l'odeur ... Ses nausées étaient matinales, habituellement, mais ... Pas là. Imaginez un peu, effluves d'alcool prédigérée et recrachée mêlées à celles, plus douces des fumés diverses avec ce soupçon identifiable de graillon trop cuit. Ragoutant, n'est ce pas ? Et bien, c'est dans cette atmosphère olfactive qu'évolue la demie portion à l'odorat sur-développé. On se représente donc facilement sa moue dégoûtée et sa main qui vient se caler sous son nez pour retenir les assauts violent de son estomac.

Porte en vue, la bande s'engouffre dans une taverne aussi avenante que peut le permettre les bouges de ce type de lieu. Des regards se portent sur eux. Les azurs glissent des uns aux autres. Méfiante, aux aguets et dégoûtée, pourtant, le Poison reste impassible. Sourire narquois sur les lèvres, elle referme la porte derrière eux. Elle s'approche de Kachi, se calant entre elle et Pochtron sans plus de cérémonie, c'est pas la place qu'elle prend ...


Dis, on traîne pas ici trois plombes, ça pue l'rat crever, j'vais gerber mon dîner sur les pompes de tes amis.

Et de désigner les accompagnants d'un signe de tête.

D'ailleurs, elle est là, ta sorcière ?!

Discrétion ? Jamais ...
Kachina
Ils sont entrés et tous les visages se sont tournés vers eux. A cet instant tout peut basculer. On n'aime pas , par ici les inconnus et ce n'est pas la mine renfrognée d'Atro, ni le regard affolé d'Eliance qui va calmer le jeu. Elle remarque un homme seul, attablé, note le regard froid et dur de ceux qui n'ont plus rien à perdre. Plus loin , un homme amuse ses voisins avec des histoires salaces.

Elle se faufile au milieu des tables, repousse du coude un imprudent qui tente de lui prendre la taille :

- Tu vas où ma mignonne, comme ça ? Viens faire un tour sur mes genoux !
- Pousse toi maraud !


Son coeur cogne dans sa poitrine et la présence des hommes qui l'accompagnent est plus que rassurante. En même temps, ça fait si longtemps qu'elle est sage, qu'elle ne refuserait pas une petite rixe entre amis. Mais elle n'est pas venue pour ça.
Quelques pièces viennent rouler sur le bois du comptoir devant le tavernier,impassible.


- On vient voir la Boussarde, elle nous attend !

D'un geste de la main, l'homme lui désigne une petite porte au fond. Kachi se tourne vers ses compagnons, rassure Eliance d'un sourire confiant avant de pousser Atro d'une main ferme et de lui offrir un autre sourire, moqueur celui là .
Au passage, elle s'empare d'une cruche de cet infâme breuvage qu'on sert par ici et l'emporte avec elle.


La porte est poussée et quelques marches les font descendre dans ce qui ressemble à une cave. Ici point d'odeurs de vinasses ou de mâles en rûts. C'est un parfum fleuri de plantes sèchées, de celles qui pendent aux poutres du plafond qui chatouille agréablement leurs narines, apportant avec elles, un flot de souvenirs dans l'esprit de la Brune. Douloureux ou heureux, comme cette nuit à Saumur où elle avait choisi ce poison qui devait faire taire à jamais sa douleur. Elle se souvient encore du bruit de la fiôle brisée rageusement, sur les rochers quand quelques heures plus tard, elle avait choisi de vivre. Lui revient aussi ce jour plus léger où elle a fait confectionner ce parfum spécial et ce philtre....

Les torchières dessinent sur les murs leurs silhouettes, et le silence s'est fait soudain. La reine des lieux est là, occupée à faire macérer dans une jatte, des racines de mandragore. Kachi pose la cruche sur la table au centre de la pièce. Un chandelier en étain éclaire la patine sombre du bois. La voix de la Boussarde , doucement rauque, brise le silence.

- Kachi , ça fait longtemps !

La Louve tire de la poche de sa cape, une flasque d'alcool de lavande, vestige de son sud si lointain et le tend en offrande à la femme. Celle qui lui fait face n'a rien d'une sorcière si ce n'est ce regard métallique qu'elle pose sur le groupe et cette crinière bouclée et rousse qui entoure son visage ridé mais qui a du être d'une grande beauté.

Kachi incline la tête dans un salut respectueux, et son visage s'éclaire, à la joie de revoir celle qui est une vieille amie :


- Bonsoir la Boussarde ! J'ai encore besoin de toi !
- Je vois ça, ma Mignonne et pas qu'un peu ! vous êtes venus en force ! Qu'est ce que je peux pour toi, et pour tes amis, la Louve ?
- Point de poison, ni de parfum sensuel cette fois ! De l'opium, il me faut de l'opium, déjà ! Et.........

D'un geste du menton, elle désigne le ventre d'Atro. Les regards s'échangent et se prennent, et celui de la Boussarde vient s'attarder sur le léger renflement qui commence à trahir Atro. Elle se contente d'un hochement de tête, puis le regard perçant vient se poser sur le couple, détaille la mise de l'homme, ses bras protecteurs autour de sa compagne. L'oeil avisé remarque le regard presqu' hanté de la jolie femme et le visage qui porte encore des marques.

Sa main montre les bancs autour de la table.


- Installez vous tous ! Et dites moi tout !
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Atro
Et un grognement sourd répond au sourire moqueur de la brune. Puis elle s'engouffre après un dernier regard méfiants aux attablés, dans les escaliers menant à la cave. Cave qu'elle attendait tout aussi sordide que le bouge qui la dissimulait. Mais non, étonnamment, la nausée s'estompée, et les rires gras des soudards du dessus leur parvenait à peine. Les topazes scrutent les alentours, toujours avec méfiance. Un guet-apens n'est jamais à écarter, après tout, la Louve est toujours une proie qu'on envie. La main gauche vient donc rapidement saisir sa dague qu'elle dissimule dans sa manche, au cas où. Mais rien ! Juste une dame sans age ... Ses mots sont chaleureux pour Kachi, et, un instant, la brune se sent bête en sentant la fraîcheur de la lame sur son bras.

Le regard sur le ventre lui arrache un soupire amplifié par les azurs qui s’agrippent au plafond de désespoir. Elle sait ... Elle a toujours su. C'est la merde, ça l'était déjà, mais là, ce sera officiel. Rien allait. Et puis quoi ? Lui expliquer, là, devant tout le monde ? Hors de question ! Elle reviendrait, il le fallait, mais pas ici au milieu d'inconnus. Puis, elle avait promis de tenir Mike au courant, si jamais ... Alors elle reviendrait.


Et rien ... Ça va déjà beaucoup mieux !

D'un geste de tête elle décline l'invitation à s’asseoir. La demie portion s'adosse à un mur de pierre humide du laboratoire improvisé et observe. Autant de fioles, de marmites en tout genre, d'objets dont elle ignore même jusqu'au nom mais qu'elle se souvient avoir déjà vu chez son frère. Et ses pensées la ramène à ces jours à étudier, dans sa salle à lui. Ces livres engloutit sans même qu'elle s'en rende compte. Elle s'y était intéressé. D'abord pour trouver une information, sur le même genre de problème qui l'amène ici aujourd'hui. Elle se souvient donc de ces plantes provocant des contraction menant à une fausse couche, mais elle se souvient aussi des mots d'Apo, une aiguille énorme.
La Peste déglutit puis se reconcentre sur les gens autours, un peu pâlotte.
--Eliance.
La porte est franchie, s'ouvrant sur un bouge peuplé de l'espèce la moins reluisante qui soit. Et l'espèce en question est curieuse, examinant sans vergogne la petite troupe qui foule nouvellement les lieux. Tous ces yeux sont inquisiteurs. Eliance le sent. Elle les sent dévisager les uns et les autres de la tête aux pieds. Elle imagine les remarques graveleuses qu'ils se lancent entre eux. La tête lui tourne sous ce raffut assourdissant, sous les nouvelles odeurs non moins nauséabondes mais différentes de celles de la rue qui lui rappellent les longues soirées où son premier mari la trimbalait en taverne pour faire « jouer » ses amis. Alors, comme pour contrecarrer ces foutus souvenirs, la Ménudière se redresse, cesse de trembler et lance un regard glacial à ceux qui osent poser un œil sur elle. Si elle sait qu'au moindre grabuge, elle prendra ses jambes à son cou, ceux qui la toisent ne doivent pas le sentir. Et pour ça, elle s'essaie à avoir une contenance. Elle sera forte. C'est décidé. Ou du moins, elle le paraîtra.

L'Aimable est suivie de près, tout de même, jusqu'au comptoir, d'abord. La Boussarde. Pas un nom très rassurant, mais faudra bien faire avec. Eliance se remémore les moments passés avec son ancienne rebouteuse, au village, qu'elle allait consulter très régulièrement pour soigner les tourments de son premier mari. Une vieille femme a l'aspect... mais qui finalement l'a bien aidé dans les instants compliqués. Elle garde donc ça en tête. Ne pas se fier à la trombine de la Boussarde et penser qu'elle est la Jaquemine. Au sourire que l'Aimable lui tend pour la rassurer, Eliance étire discrètement ses lèvres et hoche la tête pour faire comprendre que ça ira. De toute façon, quel autre choix ont-ils ?

Le pas est à nouveau emboîté dans celui de la brune pour s'engouffrer dans un escalier. Les nouvelles odeurs la rassurent, finalement. Elle fermerait les yeux qu'elle se croirait des années en arrière dans la hutte de la Jaquemine. C'est d'ailleurs ce qu'elle fait, fermer les yeux un bref instant, entre deux clignements de paupières. Et c'est ce qui lui fait louper une marche. Les yeux sont rapidement réouverts. Si Diego ne la tenait pas, si elle n'était pas gracile et lui fort, elle se serait étalée de tout son long. Comme entrée fracassante, on peut rêver mieux. Alors elle se serre un peu plus contre lui, espérant que personne n'ait remarqué sa maladresse.

Finalement, la voilà, la Boussarde. La fameuse. La Ménudière n'observe pas la pièce. Elle connaît. Elle a l'habitude des bocaux, des plantes séchées qui pendent à des poutres, des bestioles crevés sous verre qui trempatouillent dans des liquides. Elle se contente d'examiner celle qui pourrait lui rendre ses souvenirs, mais son regard garde quelque chose de lointain, flouté par le voile de l'oubli. La Boussarde n'est pas quittée des yeux, même lorsqu'Eliance obéit docilement pour prendre place sur le banc indiqué, se détachant un peu de l'Italien pour l'occasion. Ses gestes sont lents et comme économisés, ce soir-là. Elle n'a plus peur. Enfin, façon de parler. Elle est déjà moins angoissée que tantôt. Elle ne craint pas cette femme, surtout. Elle sait les rebouteuse parfois empoisonneuses à leurs heures perdues. Mais elle n'a pas peur de ça. Elle est juste effrayée à l'idée qu'elle n'arrive à rien avec sa mémoire.

Alors quand Atro met un terme à l'aide proposée, la Ménudière ouvre la bouche, lentement, et parle d'une voix posée mais fluette. Un filet de souffle, en quelque sorte, proche de l'inaudible.


Une mémoire. Y m'faut une mémoire.

Arnoul
[dans la taverne]

Quiconque ne voit en une taverne qu'un simple bâtiment, n'a jamais vraiment sut voir ce qu'elle était. Elle est tel un animal, réagissant à chacune des choses qui se présentent.

La porte s'était ouverte et un groupe avait pénétré dans cet espace. Pas un de ces groupes qui nourrissait la bête régulièrement. Non, celui là était fort différent. Il venait d'ailleurs. Et là bête le sut de suite.

Arnoul se demanda si ces étrangers avaient conscience de ce que leur arrivé avait fait naitre. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Ce soir, il avait droit à un spectacle que l'on ne voyait guère souvent.

Combien de discutions, qui l'instant d'avant était passionnés devinrent tout à coup plus légère ? Tant l'attention de ceux qui les menaient, s'était alors tourné vers ce nouvel arrivage, délaissant les plaisir plus habituels que l'on savait pouvoir retrouver.

Arnoul avait presque l'impression d'entendre les engrenages des pensées qui s'étaient alors mis en actions. Car mis à part ceux qui déjà avait but plus que de raison, les autres calculaient, imaginaient, comment transformer ce miracle en un miracle qui leur serait plus profitable. Chacun mettant derrière ce mot des pensées qui lui était propre.

Et pourtant... nombre de ces engrenages s’arrêtèrent tout aussi brutalement qu'ils avaient démarrés, lorsque qu'une autre porte fut poussé. Non celle de l'entrée, mais au contraire celle qui menait aux entrailles de la bête. Car même parmi ceux ici présent - qui n'avaient plus vraiment grand chose à perdre, à supposé qu'il en avait - il y a tout de même des ennemis qu'il n'est pas bon d'avoir. Et ce qui se trouvait au fond de ces entrailles en faisait parti.

Oh, Arnoul voyait bien quelques fous, trop sots ou trop saoul, qui ne s'en rendait pas encore compte. Mais la bête avait repris sa forme originale et dans l'esprit de beaucoup, les étrangers étaient déjà oublier.
Diego_corellio
Une rue traversée.
Une porte poussée.
L’entrée dans une taverne construite et « entretenue » à l’effigie de la rue qui la borde. Ici les artifices ont été bannis au profit des joies du naturel.
Étrangement cet atmosphère lugubre et perverse ne me gêne en rien l’ayant fréquenté à mes début en royaume François je la retrouve non pas avec plaisir mais avec une certaine fierté ; fierté d’avoir réussi à sortir la tête de l’eau, fruit des efforts fait pour nager à contre-courant, me débattant avec les mots de cette langue si compliquée, luttant pour ne pas me noyer dans le flot de marée humaine fréquentant les bas fonds.

Mais aujourd’hui en était la preuve, j’en étais sorti, j’avais franchi la démarcation invisible séparait les maraudeurs et le petit peuple des autres. Je n’étais ni bourgeois, ni noble, ni rien du tout d’ailleurs.
J’étais un homme comme tous les autres sans titres ou terres, j’étais moi.

A notre entrée dans ce lieu choyé par les vilains et les pauvres, tous sans exception avaient tournés la tête vers ces étrangers différents que nous étions. Je resserrai mon emprise sur la taille de mon épouse histoire de bien marquer mon territoire sur cette femme qui était mienne même si je savais également qu’ici les gens s’en fichaient qu’elle soit mariée ou non ils prenaient tant que c’était vivant et à peu près pas trop dégueulasse.
Une geste par pure habitude.

Pourtant on ne s’attarde pas dans la pièce principale et très vite un escalier est descendu une nouvelle porte est poussée pour laisser place à une pièce étrange remplie de bocaux, herbes autres ustensiles que j’avais déjà vue.
Ayla.
Je n’aime pas me fier aux apparences ni rien mais j’avoue que mémoire retrouvée ou non j’emmènerai Eliance voir la sauvageonne en qui j’avais une confiance plus qu’aveugle.
Pas seulement guérisseuse et empoisonneuse c’était également une mercenaire et tueuse hors pair qui n’avait pas froid aux yeux. J’avais confiance en elle.
J’avais pu lui faire les pires choses comme vouloir briser le couple qu’elle tentait de construire avec le blond et, si elle n’avait pas pardonné elle continuait de m’aider. J’avais perdu son amitié, probablement pour toujours, mais, même en me détestant elle continuait de m’aider en période de crises.

Mon attention est reportée sur la fameuse « Boussarde » qui semble subjuguer Eliance, finalement tout le monde prend place, moi y compris agité d’un mélange d’impatience te de curiosité pour la suite des évènements.
Quelque coups d’œil sont jetés à la dérobé sur la rousse qui, absorbée par la vieille femme ne la quitte plus des yeux. Surement qu’elle s’immerge vers un retour dans le passé.
Ses lèvres bougent pourtant aucun son ne semble en sortir tellement il est faible, à peine audible.

Moi, ce que j’aimerai, c’est perdre la mémoire justement. Que tout s’efface pour ne plus qu’être un espace vide en quête de meubles pour garnir l’espace inoccupé par les souvenirs.
Tout recommencer pour avoir la chance d’être un autre.
Changer.
N’avoir plus aucun lien plus aucunes attaches.
Mais au fond ce n’est qu’une idée comme ça, elle aussi voulait tant perdre la mémoire et aujourd’hui que son vœu a été exaucé elle se bat pour se souvenir.

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--Laboussarde.


Le regard ambré glisse sur les personnes présentes,et les accroche chacun leur tour. Elle sonde leurs âmes, cherche au delà des prunelles claires ou sombres, ce qui a conduit ces hommes et ces femmes jusqu'à elle. La Louve est bien entourée, et elle ne se fait aucun souci sur ce que ceux là feraient de la faune qui sévit au dessus. Pochtron étripera tous ceux qui oseraient toucher à Kachi, et la Brune saura marquer de sa lame le premier imprudent qui voudrait jouer. Quand à l'homme à la bosse, il semble lui aussi veiller sur les deux femmes seules.

La Brunette, elle s'est déjà mise en retrait. Elle a je ne sais quoi dans le regard qui ressemble à celui d'une biche aux abois. Elle a esquivé la question, se défile et reste debout, sur la défensive, comme une chatte prête à sortir ses griffes et à bondir.
La guérisseuse sourit en silence, celle-là reviendra bientôt la voir, mais seule. A la recherche d'un philtre d'amour pour garder à elle un homme aimé surement. Ou d'autres projets plus sombres, allez savoir.


Elle tourne la tête vers le couple, et note les gestes protecteurs qu'a l'homme envers sa compagne. Si la femme semble fragile, là aussi, il y a ce je ne sais quoi en elle qui dit : je suis plus forte que vous ne le pensez ! Ces deux là respirent l'amour qu'ils ont l'un de l'autre, et pourtant c'est une bien étrange requête que lui fait là, la belle au regard hanté. La Boussarde arque légèrement les sourcils avant de lui répondre : Une mémoire ma Belle ? T'as donc tout oublié ?

Les noisettes ambrées glissent de la femme à son compagnon. Epoux, amant ? D'habitude quand un couple vient la voir, c'est qu'il est en mal d'enfant, ou au contraire qu'il souhaite se débarrasser d'un petit à venir trop encombrant. Mais ce n'est pas ce que semble souhaiter ceux qui lui font face.

Elle garde un instant le silence, regarde Kachi remplir les coupes de ce vin apporté de la salle du haut , qui doit être bien trop vert et acide. Et puis, elle se tourne, cherche sur les étagères une fiôle, la saisit et rejoint la jeune femme.


- Assieds toi !

L'ordre est donné. D'une voix douce mais ferme. Et elle verse un peu du liquide contenu dans la fiôle, dans un petit godet en argent, tout en expliquant au couple :

- Millepertuis, sauge, et datura. Tu vas boire ça, mais peut-être as tu volontairement oublié quelque chose de trop horrible, ma jolie. Parfois l'âme préfère fermer la porte du passé. Es tu sure de vouloir tout retrouver ? Le voyage peut être douloureux.

Elle lance un regard complice à l'homme, l'incite en silence à soutenir sa femme. Quel rôle a t-il joué dans ce passé oublié ? elle n'en sait rien . Elle sait juste comme une évidence que cet homme aime cette femme. Elle tend le godet à la jeune femme, oubliant volontairement de mentionner la mandragore mélangée aux autres plantes. Il n'est pas bon que les non initiés connaissent les recettes ancestrales.

- Bois doucement, et laisse hier te revenir....
Eliance
Tout oublié ? Non. Juste l'essentiel.

Si Eliance a souhaité un jour égarer ses souvenirs, elle voulait seulement oublier ses premières années d'existence catastrophiques, pas ses premières années de vie réelle où elle a appris à respirer pour profiter, grâce à l'Italien. Mais on ne choisit jamais sa croix. Ce serait bien trop simple. C'est donc ces nombreux moments récents au goût de libération qui lui ont filé entre les doigts. Tout l'inverse de ce qu'elle rêvait.

Le regard passe de la Boussarde au godet tendu. La solution est là. Une simple gorgée pour tout retrouver. Ça semble simple et si compliqué à la fois. Les prunelles marrons clairs se détournent un instant pour se poser sur l'Italien, comme pour lui demander confirmation que rien de ce qu'elle a oublié ne viendra la troubler encore plus si elle les réapprend, qu'il ne lui a rien caché lorsqu'il lui a rapporté leur vie oubliée. Elle saura peut-être, si elle retrouve sa mémoire, que certaines choses doivent effectivement être oubliées, elle se souviendra avoir tout fait pour effacer certaines tâches qui ont parsemées le duo. En attendant, elle souhaite simplement retrouver qui elle est. Qui elle est devenue, depuis sa fuite, depuis la mort de l'Ignoble.

Alors elle prend doucement le godet, inspecte son contenu et finit par le porter aux lèvres en évitant que l'odeur ne parvienne trop grandement à ses narines. Elle sait ces mélanges rarement ragoutant, alors elle boit doucement, en retenant sa respiration. Le gobelet est penché un peu plus pour permettre à la dernière goutte de descendre sur sa langue. Ça y est. Le gobelet est vide. Sa mémoire est censée se remplir. Elle attend que quelque chose change, le regard fuyant tantôt sur Diego, tantôt sur la rebouteuse, tantôt sur le reste du groupe. Mais rien ne vient. Elle ne sent rien. Rien n'est différent. Ne pas perdre espoir. Surtout, elle doit ne pas perdre espoir. Alors elle attend. Elle se fait patiente, mais ses yeux la trahissent et commencent à paniquer.

Elle ne retrouvera rien. Elle le sent.


P't-être faut que j'dorme pour que ça marche en entier, non ?

Ne pas se laisser abattre trop tôt. Trouver d'autres solutions aux solutions proposées et garanties. Elle voudrait sourire pour rassurer son monde, mais ses lèvres ne font que trembler pour confirmer la frayeur de l'échec.
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