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[RP] Hey déconne pas Eliance ...*

Atropine
L'amour fait mal, souvent, mais un jour, logiquement, le bon revient et on en oublie le mauvais.
Mais quand le mauvais est plus présent ?
Quand la douleur est constante ?
Quand la confiance n'est qu'illusion et qu'un nuage noir stagne au dessus du couple, que faire ?
Eliance avait choisit. Elle abandonnait et sauterait de sa falaise.

Atro avait peu d'amis. Déjà, parce qu'elle a un caractère de merde, ce qui n'est pas négligeable et ensuite, parce que son franc parler et son manque d’empathie avec les inconnus n'aident pas non plus à créer des liens. Et le peu qu'elle a elle y tient. Aussi impossible pour elle de regarder la femme bafouée sombrer et sauter dans le vide. Mais, à part l'attacher à elle, il n'y avait pas milles solutions. Une fois son fils couché et son fiancé endormit la demie portion s'était donc levé et avait espionné la chambre de son amie. De la lumière, un peu de bruit, elle était là, en vie visiblement. Des sanglots ? Possible, peu importait, elle n'avait pas disparu, ne s'était pas jeté dans le vide de désarrois.
Alors la demie portion resterait là. Son blond était au courant. Il saurait où la trouver au besoin. Alors, elle s'adossa à la porte de la belle rousse et s'endormit, enfin, essaya. Car à peine avait elle réussit à fermer l'oeil que son fils réclama son dût.

Le sein donné, l'enfançon repût et voilà Atro qui revient devant la porte. Réécoute, se rassure à nouveau, se rendort et rebelote ! Elle aura passé sa nuit à ça, la dragonne. A veiller sur son amie, de la seule façon qu'elle avait trouvé. Mais, au petit matin, enfin, elle trouva le sommeil. Enfin, jusqu'à ce que chacun sorte de sa chambre et ne fasse un raffut du diable. On aurait dit un lendemain de cuite pour la brunette. Mais sans les bons souvenirs.

Faire bonne figure ... Rejoindre sa chambre, se laver, se changer, profiter de son blond et reprendre la rousse en filature.
Et vite, déjà la meringue sort de sa chambre. Mais elle va où, déjà ?

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Eliance
La terre s'est fissurée sous ses pieds et l néant est apparu sous les orteils de la Meringue à l'endroit où la croûte terrestre s'est craquelée. Le mouvement a été soudain et inattendu malgré quelques tremblements préventifs réguliers qui auraient pu lui mettre la puce à l'oreille. Oui, mais voilà, Eliance a l'espoir tenace, toujours, incessamment, pour seul et unique mot d'ordre journalier. Comme tous les jours, le sombre est oublié, barbouillé de couleurs pour pouvoir être surmonté, oublié, affronté. Elle glisse sur la vie, sur les problèmes, sans jamais s'y embourber. Elle ingurgite tout et s'empêche de vomir. Là est le secret de sa survie.

Mais quand la terre s'effondre, on ne peut pas lutter. Ni contre ça, ni contre un ouragan qui emporte tout sur son passage. Son âme a été soufflée par un vent violent, sa dignité s'est noyée dans un raz-de-marée insoutenable, sa force écrasée par le tronc impitoyable d'un vieil arbre abattu par la foudre. Eliance n'est que morceaux, miettes, poussières. La trahison suprême est arrivée en la Tarte en personne qui a pris possession de sa seule raison de vivre et qui a piétiné l'espoir restant à la façon d'un géant qui foulerait une fourmilière, dévastatrice.

La situation est inédite. La Meringue ne sait pas comment l'affronter, cette ancienne amie qui vole les sentiments de son amant, son mari, son tout. Alors comme souvent, elle abandonne, lâche l'affaire, se soumet à son caractère défaitiste. Les mauvaises pensées reviennent à l'assaut de sa caboche et l'appel de la falaise s'amplifie. Il prend tellement de place que les revendications amicales pour la garder sur terre n'ont que peu d'effet.

Le jour, quelqu'un est toujours auprès d'elle pour la faire parler, lui raconter des choses, lui changer les idées. Ça lui permet d'oublier, de mettre de côté, comme lui conseille l'Aveugle, et la journée se passe, plus ou moins bien, avec des humeurs hautes et basses, mais elle se passe. Seulement là, dans cette chambre, elle se sent mortellement seule. Les pensées, les cauchemars l'assaillent. Impossible de se coucher. Impossible de fermer un œil. Impossible de se résigner à rester dans le noir. La chandelle sera entretenue toute la nuit. Et le plancher arpenté en long, en large, et en travers. Les larmes coulent abondamment, glissant sur les joues pour atterrir sur la cape qui l'entoure.

C'est épuisée par la lutte nocturne que Eliance accueille le petit matin. Appuyée sur le rebord de la fenêtre, elle affronte la fraîcheur alpine pour observer cette nouvelle journée qui s'annonce aussi douloureuse que la précédente. Les yeux sont rougis et bouffis par la fatigue, cernés de noir. Les traits sont tirés, le teint épuisé. Les muscles sont raidis par la longue déambulation. C'est hagarde qu'elle a traversé la chambre, laissant la fenêtre ouverte derrière elle, ainsi que la porte de sa chambre. Elle ne reviendra pas. Emmitouflée dans sa cape chaude, les pieds toujours nus, elle descend l'escalier et sort de l'auberge.

Le brouillard matinal ne s'est pas encore totalement levé, mais elle sait où elle va. Les songes insupportables la rendent léthargique et elle avance comme en suivant un appel incontrôlable, sans voir ce qui l'entoure, sans ressentir le froid qui lèche sa peau blanche, sans s'apercevoir que ses pieds prennent une teinte bleutée au contact de l'herbe mouillée. La colline est gravie sans effort apparent, la presque-falaise est là, devant elle, sous elle. Vibrante, impressionnante. Les yeux clairs se plongent au bas, pour être recouverts rapidement par les paupières. L'air frais est humé à pleins poumons, tellement fort qu'elle ressent le froid s'engouffrer dans son intérieur. Cette sensation lui tire un sourire. Le vide est là. Les songes sont partis. Pas tous. Pas encore. Les pieds glissent l'un après l'autre en avant, à l'aveugle. La libération est là... juste en bas... Plus rien n'a d'importance.

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Atropine
Si Eliance sait où elle va, Atro elle ne s'en aperçoit pas instantanément. Entre le brouillard, la fatigue et l'inquiétude, la demie portion ne reconnait la falaise qu'au moment où la pente rappel à ses muscles endoloris ce que veut dire grimper. Cette falaise ... LA falaise, la fameuse, qu'elles ont gravit plus d'une fois, qu'elles ont dominé une semaine durant. Alors la brune accélère le pas, se rapproche, la suivre de loin, en ce lieu peut s'avérer tragique.

Atro a voulut mourir, elle aussi. Elle a tenté, une fois, se jetant dans un lac. Mais, un ami, l'en a sorti pour devenir son beau frère plus tard. Et quand Zac est mort, elle avait résisté, par vengeance, mais se mutilant chaque jour. Et c'est Mike qui l'avait forcé à s'arrêter, annonçant que s'il voyait une trace de plus, il s'infligerait la même sentence.
Le dragon avait ses failles, cachées derrière une cuirasse épaisse. Cuirasse, qui, en ce moment en prenait un sacré coup sous les assauts répétés de la vie. Et elle n'allait surement pas laisser son bouclier s'effondrer en laissant mourir son amie. Parce que on orgueil en prendrait un coup, officiellement, mais surtout parce que cette rousse était avec Kachi les personnes dont elle était le plus proche.

Le haut de la falaise, enfin. Essoufflée, éreintée, les nerfs à fleur de peau, la demie portion la regarde surplomber le vide. Et très vite, le débat s'invite en elle.

Eliance va souffrir, veut elle vraiment l'y obliger ?
Peut elle la laisser sauter ?
Peut elle vraiment infliger à son amie une douleur constante pendant un moment ?
Comment survivra t'elle, ensuite ? En l'ayant vu sauter et entendu le bruit sourd de l'arrivée ?
Était elle égoïste à ce point ?

Les larmes s'invitent, aux bords des yeux. Elle accusera le froid, sans aucun doute.


T'as promis Eliance ...

La voix est cassées, hésitante. Elle avait imaginé un discours, hyper persuasif, mais rien est sortie, juste ces trois mots.
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Eliance
Plus rien n'a d'importance, mais un son transperce le brouillard, immobilisant la Meringue instantanément. Les oreilles ont vibré sous la voix qui a osé briser le silence paisible dans lequel Eliance est enfermée depuis des heures. Les paupières se sont soulevées, les lèvres ont tremblé, les doigts se sont recroquevillés pour s'enfermer dans les paumes, tandis que les pieds nus sont venus s'encrer sur la roche pour ne plus bouger.

Et les mots résonnent, les mots sont là, implacables de vérité, de reproche. Elle sent le regard dur de son amie, un regard qui appuie de toutes ses forces sur les épaules ménudiériennes. Les lèvres tremblent un peu plus, s'entrouvrant pour laisser passer un son, un mot, une phrase peut-être. Mais de son, il n'y en a pas. La gorge est sèche, en contradiction totale avec les pupilles inondées.

Plus rien n'avait d'importance. Elle en a oublié Atro. Elle en a oublié son amie. La promesse faite. Les promesses. Elle doit être la marraine de son fils, la témoin de son union d'avec le blond, et puis s'occuper des fleurs et des fraises réclamées. Elle s'est engagée à tout ça et pourtant, ça n'a pas eu d'importance. Ça a été écarté de la caboche ménudiérienne inconsciemment, dans un mécanisme sombre. Cette voix lui renvoie toute sa culpabilité à la tronche et ça fait mal. Encore plus mal que tout le reste à cet instant. La lèvre est mordue jusqu'au sang pour conjurer le sort.

La tête se baisse, du rouge s'invite aux joues, les pieds nus pivotent sur la pierre pour affronter la Dragonne, tandis que les yeux caressent le sol, trop pleutres pour supporter le regard de flamme de l'amie. La bouche est ouverte à nouveau, des petits sons en sorte, des sons qu'on pourrait croire sortis de la gueule d'une souris. Mais aucun mot ne parvient à être prononcer. Eliance n'a de toute manière aucune idée de ce qu'elle peut dire, de ce qu'elle peut faire, de ce qu'elle doit faire.

La falaise est derrière elle. Elle ne recueillera pas sa vie aujourd'hui. Pas sous le regard de Atro. Elle doit se marier. Elle doit être heureuse. L'idée était de disparaître vite et bien sans que personne ne s'en aperçoive. Mais là, ces yeux, elle les sent. Le désarroi dégueule des pupilles claires pour ruisseler sur les joues et se mêler à la rosée matinale. Triste matin. L'instant semble être une éternité à Eliance. Une éternité où sa culpabilité l'envahit. Diego l'a abandonné, prétextant que l'abandon vient d'elle. Et elle, elle s'apprête à faire de même, à abandonner lâchement son amie. La seule, l'unique.

Les yeux se font force et remontent lentement, de la terre aux bottes de la Teigne, puis sur ses braies, son ventre encore arrondi, sa gorge maternellement généreuse, les lippes anormalement exsangues, pour finalement parvenir à affronter le regard inondé qui la fixe, intransigeant. Le regard est soutenu. Et dans les yeux bleus, Eliance lit tout. Trop.

Le regard est fui tandis que le visage ravagé est précipité vers la Dragonne et enfoui dans son cou. Les mains sont remontées et rassemblées sous son menton, les épaules voûtées, les jambes flageolantes. Et son corps est agité de sanglots. Des sanglots d'enfant qui coupent le souffle, envahissent les veines, gerbent enfin tout le désarroi accumulé.


Pardon...

Un souffle, un murmure. Mais comment demander pardon quand on a voulu tout abandonner ?
Son âme se vide sans vergogne sur l'épaule amicale. Elle gerbe son mal-être. Enfin.

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Atropine
Si Eliance savait ... Si elle savait que des fraises, des fleurs la demie portion s'en contre fiche. Ce ne sont que stratagèmes. Stratagème pour la garder en vie. Stratagème égoïste, peut être pour la garder près d'elle. Après tout, qui a déjà vu des fraises, en octobre, en Savoie ? La brune accueil son amie, l'enserrant maladroitement. Les effusions, ni l'une ni l'autre n'en sont friandes. Les mots parfois sont lâchés, comme un fardeau trop lourd à porter. Les mots délivrent d'une certaine façon. Alors elles savent, qu'elles comptent aux yeux de l'autre. Mais lorsque ce n'est pas suffisant, que faire ?
Atro avait imaginer la situation inverse et à coup sur elle serait retournée vers le lac. Et l'avantage de l'hiver c'est que même si elle ne s'était pas noyée, elle aurait eu de grandes chances de mourir d'une pneumonie par la suite.

Alors elle comprend la rousse. Elle la comprend, mais ne peut se résigner à la laisser disparaître. Parce que c'est trop dur, trop douloureux, et qu'elle, elle est trop égoïste. Les larmes coulent sur ses joues mais passent inaperçues grâce au corps agité de sanglots de la rousse. Son pardon, elle l'a entendu n'a rien répondu. Juste sa main qui passe sur ses cheveux comme une mère le fait sur les cheveux d'un bambin accablé. Mais les gestes sont maladroits, et le silence est lourd. L'air semble peser d'un seul coup. Les genoux lâches, entraînant par leur faiblesse les corps des madeleines au sol. Le bruit et sourd et arrache un frisson d’effroi à la demie portion. De près ou de loin, Eliance aurait fait se bruit en atterrissant en contre bas de cette falaise improvisée.

Les doigts fins relève le menton de la rouquine, les yeux sont durs, malgré eux. La fatigue, les événements autours aidant.


Vomit Eliance, hurle cri, insulte, frappe, mais n'abandonne pas ta vie. Je sais que c'est dur, je le sais ...

Elle avait perdu un homme, elle savait la souffrance. Même si les circonstances étaient totalement différente, la douleur foudroyait et consumait tout le reste.

... Mais t'iras mieux, pas tout de suite, tu vas en chier, mais t'iras mieux, j'te l'promets.

Ces mêmes mots, elle les avait entendu, et elle ne les avaient pas cru, tout d'abord. Puis elle avait vu une Kachi heureuse, comblée, et vivante, alors elle s'était dit peut être et Mike avait fait le reste.
Eliance aurait son bonheur ... Il le fallait !

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Eliance
Pour sûr, les câlins, les débordements de tendresse, les contacts physiques, Eliance les exècre, tout comme la Dragonne. Elle ne fait la bise à personne et fuit les situations où les peaux de deux personnes se rencontrent ou peuvent s'effleurer. Quant à leur amitié, elle est scellée par les épreuves et la constance de l'une et de l'autre, davantage que par la confession de sentiments réciproques. Bref, ce câlin, cette proximité, qui aurait dû ne jamais arriver, est pourtant là et a une saveur particulière pour la Meringue. Parce que ce qui console, mine de rien, c'est la chaleur humaine. La chaleur que lui apportait Diego jusque là. Cette sensation d'être bien, apaisée dans les bras de quelqu'un, elle l'a découvert à ses côtés et les épreuves ont su être surmontées les unes après les autres grâce à ces bras.

Mais les bras manquent. Les bras sont ailleurs. Serrent une autre. Et Eliance n'est plus qu'une brindille cassante qui n'attend qu'un pied pour l'écrabouiller. Alors les bras d'Atro, ses petits bras, cette petite main douce qui glisse sur les tiffes ménudiériens en broussaille ont une saveur particulière. Là est sans doute scellé le socle de leur amitié. Elles se souviendront à jamais de ce jour où l'une a sauvé l'autre. Et c'est à l'unisson que leurs genoux viennent cogner la terre, mais la douleur ne monte pas jusqu'au cerveau et n'est pas ressenti.

L'instant est rompu. Atro en a décidé ainsi. La Dragonne est de retour avec son regard impitoyable. Elle tente de transmettre sa force à la Meringue. Eliance le ressent comme ça. Et pourtant, elle se sent incapable d'être comme elle, aussi forte. Elle aurait préféré que Diego meure plutôt qu'il l'abandonne de son propre chef. Elle aurait préféré un mauvais coup du destin comme ça. Là, le savoir si proche et si éloigné d'elle en même temps rend la chose insupportable. Eux qui s'étaient unis sans autre promesse que la vérité, sans autre lien que le besoin vital l'un de l'autre ne sont plus.


J'ai b'soin d'toi. Tu m'lâches pas, hein, Atro...

Les yeux se brouillent un peu plus, la voix se fait faiblarde. Eliance n'est décidément rien ni personne si elle est seule. Elle vit pour les autres, grâce aux autres, accrochée à eux, tantôt fardeau, tantôt bienfaitrice. Et cet autre qui la maintiendra en vie à présent sera la Dragonne. Elle vouera sa vie à son amie. Plus un homme ne viendra perturber son cœur. Non. C'est décidé. Et au milieu des larmes, la Meringue sourit.
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Sileo
Une sensation de vide malsaine s'empare de lui, soudaine, virulente, terrible. Le sol se dérobe sous ses pieds, le néant prend abruptement possession de lui, il n'entend plus qu'un bruit terrifiant, fatidique avant un choc brutal et final. C'est dans un léger sursaut que Sileo se redresse, se réveille en soupirant et inspirant longuement, profondément pour reprendre ses esprits. Ces rêves, ces réminiscences de chute, il les dissimule à tous par habitude plus qu'autre chose, et personne n'est vraiment au courant. D'ailleurs cela ne ferait qu’appeler de la pitié, de la compassion malvenue et inintéressante. Alors que la morsure glaciale de la nuit s'empare peu à peu de lui, le jeune s'ébroue très légèrement et frissonne.

Ces souvenirs d'une soirée d'été, l'étouffent par une chaleur imaginaire qui le rend malade, nauséux. Le conflit intérieur qui est pourtant résolu depuis des années ne peux s’empêcher d'essayer de ressusciter, de renaître de ces braises oniriques désormais froides, mais Sileo l'écrase de son esprit à chaque fois, implacablement, inexorablement comme s'il avait à le faire pour le reste des jours. D'ordinaire la présence du jeune homme est paisible, calme, mais dans ces moments là, il se surprend parfois à être autre chose, quelque chose d'un peu plus tumultueux. Une fois vêtu chaudement, emmitouflé dans une pèlerine protectrice, il se dirige vers la fenêtre, et en ouvre les battants pour accueillir un vent nocturne, presque matinal vu l'heure. La température baisse graduellement dans sa chambre alors qu'il se penche à la fenêtre pour écouter les bruits, les sons que lui offrent la ville.

D'ordinaire, le jeune homme n'est pas habitué au froid des montagnes Alpines, mais depuis quelques jours il se prend à l’apprécier. Même s'il n'y résiste pas beaucoup encore, le froid le calme en ces moments, aide son esprit à s'éclaircir, se concentrer encore plus que d'habitude. Non loin de sa chambre, se trouve celle d'une jeune femme brisée qui souffre. Eliance. Elle n'aura sans doute pas dormi du tout, elle non plus. Sileo sait ce que c'est, et même si leurs situations n'avait été en rien de comparable, même si le jeune homme ne se risquerait pas à songer à ce qu'elle vivait vraiment, il comprenait. Sans qu'il ne s'en rende compte, Eliance l'avait un peu fascinée, il se demandait comment un être aussi brisé, aussi cassé pouvait être ainsi intéressant ou avoir autant de potentiel pour une merveilleuse amitié.

Sa souffrance, pourtant, ne l'était pas, intéressante, et malgré lui, l'aveugle avait depuis quelques jours, petit à petit, tissé une toile de mot autour de la jeune femme pour essayer de l'aider. Patiemment, délicatement, tel un tisserand concevant un vêtement d'une chute de soie sans savoir ce qu'il va en tirer sont des chausses pratiques ou une magnifique cape.
Les mots n'étaient que des mots et il n'avait que cela à lui proposer, mais ils avaient un pouvoir plus important que ne leur prêtait la naïve Eliance. C'était ses mots qui avaient démarré une nouvelle crise, il n'en était qu'un élément déclencheur mais ne comptait pas minimiser sa responsabilité, et aussi il s'était appliqué à réparer, rapiécer ce qu'il avait lâché sur elle. Comme s'il avait enlevé malgré lui la cale d'un immense roche qui retenait une avalanche douloureuse de vérité. C'était une des raisons qui expliquait aussi pourquoi il s'était un peu attaché à l'aider, autre qu'il l’appréciait réellement, même si elle était aussi vive que morte. Morte en sursis peut être, c'est pourquoi il lui avait offert ses mots.

En un mot comme en cent, il l'avait manipulée, non pas dans une pratique malfaisante, ou en vue de quoi ce soit de spécial. Il lui avait juste, petit à petit, inspiré, imposé peut être il ne saurait dire, une autre vision de la vie, la sienne. Et il espérait que cela l'aide un tant soit peu. Il fallait dire qu'il n'avait jamais rencontré quelqu'un d'aussi malléable et qui répondait aussi bien à ses mots, mais même lui n'était pas sur de si ses mots avait un impact réel sur la personne de la ménudiere.

Pour l'heure, il se concentrait pour essayer d’écouter, d'en tirer les bruits, les sons qui provenait de la chambre d'Eliance. Parfois il l'entendait marcher inlassablement, inexorablement à en creuser des trou dans le plancher, à moins qu'il ne l'imaginait plus qu'il ne l'entendait, car il savait bien qu'elle ne pouvait pas dormir, voulait pas dormir, vu son état. Il entend une fenêtre s'ouvrir et un silence s'installer. Puis des bruits de pas dans le couloir, ceux d'Eliance sûrement, il arrive presque à les reconnaître désormais, fort des exercices et du nombre de fois qu'elle à essayé de lui faire une ''blague'' en le surprenant. D'autre foulées pressées ne tardent pas à suivre les pas hagard hésitant d'Eliance, celles d'Atropine, sûrement, qui n'a probablement pas dormi beaucoup, elle non plus. Décidément le marchand de sable allait bientôt être à la rue avec le nombre de personnes qui ne se résolvaient pas à se laisser gagner par le sommeil.

Soupirant, inquiet, Le jeune homme se doute bien qu'il n'y avait qu'une destination possible, la falaise. Mais comment faire pour les rejoindre et essayer d'être utile quand même le soleil qui se lève désormais ne suffit pas à dissiper les ténèbres qui l'accompagnent en permanence. Pourtant, il faut bien qu'il fasse quelque chose, au cas ou. Même s'il savait qu'il pouvait compter sur Atropine. Elle était bourrue, caractérielle, ne s'y prenait peut être pas tout à fait assez bien au goût de l'exigent jeune homme pour s'occuper de la blessée, mais elle était sincère, et surtout complètement dévoué à son amie. Pourtant, habituellement il méprise les personnes qui parlent à la légère de faire le grand saut, d'abandonner la vie car lui y tient bien trop, s'y est trop accroché de toutes ses forces pour voir l’intérêt de la lâcher en cours de route. Et puis, il sait ce que cela fait, de tomber vers l'oubli et ne veux plus jamais cela. Mais Eliance … il lui pardonne, pour une raison inconnue, pour une raison étrange, peut être était-elle trop brisée pour qu'il considère cela avec la même sévérité qu'il considère cela chez les autres. Tant qu'elle ne réussissait pas ...

La falaise. Ils y étaient allé une seule fois, en un drôle d’équipage. Lui au bras d'Eliance, et elle accrochée avec une cordé à Atropine pour qu'elle ne saute pas en bas des précipices. Et ce curieux groupe, cahin-caha, était parti visiter cet endroit libérateur pour la ménudiere, cet endroit si dangereux pourtant. Soupirant en prenant son bâton de marche, il se mit en route, lui aussi, au cas ou. Il ne sait absolument pas au cas ou quoi, et il risquait de se briser le cou les rejoignant la bas, mais il avait décidé de ne plus laisser les ténèbres lui dicter quoi faire.

Quelques moments plus tard, lentement sur le chemin pour se rendre, le jeune aveugle parcourt lentement le chemin de mémoire, trébuchant parfois, s’écorchant presque le genoux sur les pierres inégales qui montent jusque là-bas. Mais le temps est clair, l'air est frais, idéal pour porter loin et avec exactitude les voix et le sons. Aussi non loin des deux femmes, entend-il qu'elles se parlent, se confient, pleurent peut être mais surtout se retiennent l'un l'autre. Sa présence était inutile tout compte fait, et c'est tant mieux se dit-il alors qu'un sourire sincère, soulagé vient éclaircir ses traits. Elles n'ont pas besoin de lui. Aussi, bien qu'il soit presque arrivé, à porté de voix et de vue des deux amies sincères, désormais unies par un lien qu'il espère inséparable, il se détourne, et recommence le chemin en sens inverse, lentement, difficilement mais méthodiquement, ne voulant les déranger.
Fyller
Sa buse sur son gant de cuir. Veillant sur la ville, Onny se promenait le long des falaises, cherchant le meilleur endroit pour entraîner son oiseau à la basse volerie. Deux ou trois poussins mort dans sa besace, il était fin prêt à voir les progrès de sa petite protégée.

Étouffant une grimace alors qu'il apercu au loin deux silhouettes, une un peu trop prêt du bord à son goût, la meringue et une autre qui arrivait avec peine pour la rejoindre, la demoiselle à la mine renfrognée et enflée de par sa grossesse.

Qu'es ce qu'elles peuvent bien foutre...On ne peut jamais être tranquille ma belle, nous allons attendre voir si..

Posant ses doigts sur le cou de l'animal, les faisant glisser doucement sur le plumage, les yeux fixés sur les hauts de la falaise.

PUTAIN elle va..

Et sans réfléchir, libéra le jesse* de Sahana qui prit aussitôt son envole, heureuse d'être libre. Lui se précipitant vers les ombres espérant ne pas arriver trop tard, espérant qu'elle ne glisserait dans la mort sans qu'il ne puisse rien faire. Il se mit à hurler le nom d'Eliance, quand il s'arrêta net, en nage, la meringue était dans les bras de son amie.

Les mains sur ses genoux, le regard vers celle qui lui avait foutu une trouille de sans nom, haletant, il tentait de retrouver son souffle.

Cette salle gamine va avoir ma peau.. Lui faudrait une bonne correction.. Mais bon dieu qu'es qu'elle a dans le crâne....

Et de se redresser, de lever la main gantelée vers le ciel et de lancer un sifflement.. Scrutant cette fois l'ombre de Sahana qui ne tarda à venir en piqué droit se réfugier sur son poing. Il lui donna un morceau de bidoche cru. Lui caressant le crâne, et d'un ton qui se voulu doux pour ne pas effrayer la buse..

Ma belle, si les femmes pouvaient être aussi dociles que toi. Le monde serait bien moins compliqué.

Et de secouer la tête et d'avancer vers les filles.

Qu'es que vous foutez là ? Il est tard, ne restez pas là vous risqueriez de tomber.

Lançant un regard glacé à Eliance.
Bien décidé à les mettre à l'abris d'un autre assaut suicidaire.

Et séchez vos larmes jeune fille, cela vous rend laide. Et ramenez votre amie au chaud

*jesse.. lien de cuir
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