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[RP] Itinéraire d'une coquille (presque ?) vide

Atropine
L'oublis ... On se dit souvent, si je pouvais oublier ci, ou ça ... Mais en vérité, notre passé influe sur notre présent. Notre vie actuelle découle de nos choix passés. Lorsqu'après un sommeil de quelques jours, la demie portion avait ouvert les yeux elle avait tout perdu. Pas seulement les coups désastreux qu'elle avait dû honorer les soir de cuites. Pas seulement son passé douloureux, pas juste les coupes de cheveux douteuses qu'elle a pu essayer. Elle avait aussi oublié le beau. Son mari pour qui elle aurait sonné sa vie. Ses enfants, ses amis, tout ...

Et pourtant, son corps lui était intact. Lui, se souvenait. Elle se découvrait, un peu chaque jours d'ailleurs.
Elle savait tirer à l'arc, écrire, lire, se servir d'une dague.
Elle ne s'approchait pas des animaux plus gros qu'elle, elle raffolait des fruits et grimaçait devant une entrecôte.
L'odeur de Mike la rassurait.
Sa présence aussi.
La peau qu'elle avait pu toucher en de rares occasion la chamboulait aussi, sans qu'elle ne sache comment ni pourquoi.
Elle avait découvert son fils et n'avait pas été révulsée.
Mais, ce que le corps réclamait, elle, ne le comprenait pas.

La brune avait une furieuse envie de tout envoyer valser. Elle voulait hurler, frapper, se défouler, comprendre, se souvenir, et accepter. Accepter ce sentiment insidieux de vol. Ce sentiment de culpabilité face à la détresse de son époux en titre et de son amie. Elle aurait voulut un remède miracle. Mais le blond refusait de lui cogner la tête. Et, c'était sa seule idée. Une potion peut être, un remède quelconque ? Elle chercherait. Mais en attendant, il lui fallait se défouler. Sortir ce trop plein de rage, sortir cette faiblesse qu'elle sentait l'envahir. Exorciser cette peur viscérale qui l'assaillait.
Et elle fit ce qu'elle savais faire. Elle fabriqua un bonhomme de paille comme elle pu. Et lança quelques lame en visant la tête ou le coeur. Mais ce n'était pas assez.
Alors elle abandonna ses armes, enleva la chaude cape qui la protégeait du froid et s'approcha du mannequin. Les coups plurent sur le tas de paille. Les dents serrés autant que les poings la demie portion cracha tout ce qu'elle pu, jusqu'à tombée au sol, lessivée, quelques larmes pointant au coin de ses azurs.

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Eliance
Une amie reste une amie. Même si l'amie s'en souvient pas.
Eliance en est persuadée, la Teigne n'a pas changé. Elle a juste emballé ses souvenirs dans un papier un peu trop épais et à du mal à en couper les ficelles qui l'entoure. Eliance tente de faire adopter ce point de vue-là à un Mike complètement paumé, qui lui, est obsédé par le papier et les ficelles. Pas facile, facile, surtout quand on a la caboche qui arrache autant que si on avait la tignasse en feu.

Atro est bel et bien là. En chair et en os, en boudages et paroles plus tranchantes que jamais. Elle a les mêmes habitudes, les mêmes gestes, les mêmes rires, seulement ses pupilles luisent d'incompréhension et semblent perdues. Lui raconter son passé n'est pas une bonne idée. Elle a la sombre impression désagréable que quelqu'un d'autre est évoqué dans ces histoires. Alors Eliance s'est dit qu'il valait mieux la prendre comme elle est ce jour, au cas où elle se souvienne jamais et d'essayer de reconstruire ce qui a été détruit par l'armée. Ce qui lit la Teigne à Mike est encore en elle. Elle le trouve beau, elle vibre au son de sa voix, Eliance en est sûre, et elle est sûre que si Kachi était là, elle serait d'accord avec la Meringue.

Alors Eliance se concentre pour faire d'Atro sa meilleure amie sans lui parler de celle d'avant, qui lui manque. La bière les rassemble, les paroles aussi. Eliance met un point d'honneur à dire la vérité et toute la vérité à la Dragonne. Mais surtout à l'aider et l'écouter dans son mal-être. Les tourments de la Meringue sont éteints et c'est presque avec plaisir qu'elle se plonge dans ceux de ces amis, comme un remède inespéré à sa propre survie.

Comme Atro l'a surveillé des jours et des nuits dans les jours sombres, Eliance a décidé de la suivre à son tour. Elle sait son amie fragile. Elle sait qu'elle a voulu se foutre en l'air à la mort de Zac. Elle tient à elle, a besoin d'elle pour survivre, alors elle la suit en catimini. Elle se fait espionne aussi. Sans doute est-elle bien moins douée que la Teigne pour les filatures. La discrétion n'est pas ce qui la caractérise, la Meringue. Allez suivre quelqu'un avec un mouflet de trois mois dans les bras et on en reparlera.

Parce que c'est bien en plein mois d'octobre et donc en plein froid grandissant qu'elle a traîné son fillot, dans la campagne polignoise, bien caché sous sa cape, à suivre une Atro aux envies de défouloir. Eliance se fait toute petite. Se faire découvrir espionne par une amie est déjà compliqué, mais pas une amie en furie, voilà quoi...
Sauf que la marraine ne connaît pas encore les horaires alimentaire de Louis et que là, visiblement, c'est l'heure où il a faim, le sale gosse, parce qu'il se met à chouiner. D'abord doucement. La Meringue le berce un peu, espérant que ça passe. Mais non, le braillement s'amplifie dangereusement.

On a donc une Eliance planquée derrière un buisson avec un fillot dans les bras qui réclame son lait de chèvre (oui, elle devient calée avec le biberonnage artificiel des mouflets, la Eliance, à force). Installation est faite. La chopine de lait de survie est ouverte, le contenu versé sur un torchon et le tout enfourné dans la bouche du nourrisson pour qu'il tête à tue-tête.

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Atropine
La rage est redescendue, un peu. Elle s'est caché tout au plus, en vérité. La demie portion essuie d'un geste rageur la larme qui a osé se faire la malle et l'amnésique se redresse. Les gens qui l'entourent attendent tellement d'elle. Trop ? Elle est Atro, mais sans ses souvenirs. Elle est elle, mais pas tout à fait. La situation ne semble pas être aisé pour tout le monde.

Mike est peut être même le plus atteint par la situation, et elle le ressent. Elle a une envie de prendre soin de lui qu'elle ne s'explique pas. Comme elle ne s'explique pas la tendresse qu'elle a pour le nourrisson monocouillu dans son panier. Ni le fait qu'elle n'a pas encore arraché la langue à Eliance malgré ses ordres constants. Le corps se souvient, c'est certain, mais a quel point. Elle doit s'appréhender, appréhender les autres. Mais, comment ?

Pas le temps de réfléchir, un bruit vient lui faire froncer le nez. Qui est l'inconscient qui peut venir la déranger ?


Faites pas chier, j'suis armée !

Mais le bruit est celui de pleurs. Pleurs de plus en plus stridents jusqu'à l'arrêt total. Le sourcil droit se hausse. La dague sortie plus tot est rangée contre sa cuisse et Atro s'avance vers l'origine du bruit. Et là, derrière le buisson, elle trouve un marmot tétant tout son saoul à travers un torchon et une Eliance prenant son rôle de marraine à coeur.

Qu'est ce que tu fous là ?

La question est lâchée. Sans prendre de gant ni autre formule d'enjolivement. Puis, des mots lui reviennent. Des mots prononcés par son amie quelques heures plus tôt. "On se mêle de ce qui nous regarde pas et ça marche très bien !" ... Un sourire en coin s'inscrit alors sur ses lèvres. Si elle était là, c'est qu'Atro n'était pas morte réellement. Et même si la demie portion ne savait pas s'il fallait qu'elle le craigne ou s'en réjouisse, elle avait décidé (au moins pendant quelques heures) de vivre simplement, sans chercher à comprendre.
Mais l'air dur est reprit bien vite.


Et surtout, d'puis combien d'temps ?

Qu'as tu entendu ma blondi-roussâtre de mes états d'âmes, hein ?
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Eliance
Naïve Eliance qui a cru que la Teigne ne se rendrait pas compte de sa présence.
Naïve Eliance qui a cru qu'elle pouvait être à la hauteur en essayant d'être utile à son amie.
Naïve Eliance qui se retrouve à découvert avec la furie qui la foudroie du regard.

Assise dans l'herbe froide, le nourrisson dans ses bras, elle ressemble à un de ces tableaux étranges où on se demande ce que les personnages foutent là, dans cette position-là, somme toute très inconfortable. Eliance, elle, fait mine de découvrir la Atro à la dernière minute et feint la surprise.


Oh, Atro ! Ça va toi ?

Un petit sourire de circonstance est offert à la brune. Quitte à être naïve, autant en jouer, même si devant les futurs mensonges émis, Eliance rougit, offrant un contraste saisissant entre la pâleur de sa peau et le rose de ses pommettes.

Ben je faisais une p'tite promenade avec Louis... pour lui faire prendre l'air, tu sais...
Et puis il a eu faim, alors voilà...


Les changements d'expression sur le visage atropinien sont remarqués par la roussi-blondasse sans qu'elle puisse en déterminer une humeur de fond. Elle sourit juste un peu plus de revoir toutes ces mimiques habituelles chez la Teigne.
Et sa naïveté reprend le dessus avec une question innocente qui accentue encore un peu plus le rouge à ses joues.


Et toi, tu fais quoi ?

Le regard se porte tantôt sur l'amie-furie, tantôt sur le rejeton vorace, mais quand même mignon pour un morveux. Ces deux-là se retrouveront bientôt. Eliance en est sûre. Elle a vu plus tôt en taverne un quelque chose passer dans le regard d'Atro en observant son fils. Elle l'a dans la peau. La Meringue cherche à confronter son amie aux personnes de son passé, à sa famille et l'amie se rappellera. Elle en est sûre. Ça s'appelle l'espoir et Eliance est porteuse d'une bonne dose personnelle qu'elle distribue avec joie à qui a besoin.
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Atropine
Elle la prend pour une demeurée. C'est certain. Mais peu importe au fond. Parce que c'est peut être le cas, après tout. Elle se calme en tuant à milles reprises un épouvantail. Les femmes habituellement, cuisinent, astiquent, ou brode pour faire passer énervement. Non, elle, elle frappe autant qu'elle peut. Et puis, elle voit bien, dans les yeux de son amie, cette air étrange. Ce mélange de crainte et d'espoir.

Une promenade, par ce froid ? Tu devrais pas l'couvrir plus ?

D'ailleurs, le froid se rappel à elle, et laissant Eliance se relever, elle rejoint la capeline chaude délaissée le temps de son défouloir, et la passe sur ses épaules avant de rejoindre la rousse et l'enfant, son enfant ... Les yeux se posent sur lui, étirant ses lèvres d'un sourire. Il est beau, comme son père. Parce que oui, son père est beau. Son père lui vrille le ventre chaque fois que les peaux se frôlent. Et l'enfant ... L'enfant l'attendrit. Mais comment mettre des mots sur des sentiments, lorsqu'on a pas souvenir de se ressentit ? Retours à la rouquine et ses questions.

Moi ? J'tricote ...ça s'voit, non ?

Le sourire en coin est présent lorsque la brune montre la cible improvisée d'un signe de tête. Les yeux bleus, rougies un peu, scrutent son amie. Elle est mal en point. Et comme elle a besoin de Mike, comme elle cherche sa présence, à tout prix, elle n'aime pas savoir Eliance mal. C'est ce décalage qui la perturbe, la demie portion. Elle ne sait pas laisser aller. Se fier uniquement à ses ressentit, c'est risquer de se tromper, d'avoir mal. Ça elle le sait.

J'avais, besoin de penser à autre chose qu'à moi, enfin, qu'à l'ancienne moi, à mon passé. J'avais besoin de me dire que peut être, c'était pas si grave. Mais j'veux savoir ...

Les épaules se hausses et la brune tend une main vers la rousse.

Viens vous mettre au chaud. J'voudrais pas qu'le p'tit attrape froid.

Elle l'aimait bien, ce chiard ...
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Eliance
Malgré les souvenirs enfouis, la Dragonne n'est jamais loin. L'inquiétude maternelle non contrôlée arrache un sourire à la Ménudière. Atro est bel et bien là, quoiqu'en dise Mike. Il suffit juste de la chercher un peu, de la laisser venir à soi.

Il est contre moi et sous la cape, t'inquiète, il attrap'ra pas mal.

Eliance s'est levée, a quitté le sol dans un savant jeu de jambes, grâce à des pieds croisés et une poussée vigoureuse sur ses cuisses, ses bras étant chacun inutilisables et respectivement encombrés par un chiard et une blessure, pendant que la Teigne se couvre chaudement. Louis recommence à brailler, alors elle imbibe à nouveau le torchon pour lui refourguer dans sa bouche pleine de gencives. Elle devra remercier Diego pour cette technique infaillible qui lui permet de s'occuper de son fillot pour éviter que Atro se sente oppressée par ce chiard dont elle se souvient pas.

Qu'est-ce que tu tricotes bien !

Deux choses sont certaines, dans la caboche ménudiérienne. Atro n'a pas perdu son sens de l'humour, même si le constat a mis du temps à venir face aux premiers jours de froideur intemporelle, et elle est toujours son amie pour gober sans rien dire des mensonges aussi discret qu'un cloché carillonnant le carême. Et ça, ça rassure la blondi-roussâtre. Le nouveau sourire qu'elle adresse à son amie est plein de compréhension et se veut rassurant du plus qu'elle peut. Oui elle a vu ce qu'elle fait pour se défouler, non ça l'étonne pas, oui elle la sait mal de ce vide intérieur, oui elle sera là pour l'aider.

Devant la main tendue, Eliance ne sait pas trop quoi faire. L'invitation est là. Alors elle regarde cette main un instant, puis relève les pupilles pour les plonger dans les bleus d'Atro.


Tu veux pas l'prendre un peu ? Il est lourd d'un seul bras. Et puis il aura chaud contre toi.

Loin de profiter de la situation pour pousser la mère contre son fils, Eliance veut juste libérer ce bras qui s'est empli de fourmis et qu'elle sent à peine à présent. S'occuper d'un mouflet à plein temps avec une main relève du défit. Comme si déjà le fait de s'occuper d'un mouflet tout court n'en était pas assez un énorme pour elle...

Dis-moi c'que tu veux savoir, Atro. J'te dirais tout. Tout c'que je sais du moins.
Mais cherche pas l'passé, cherche plutôt à nous connaître nous. Louis, Mike, moi. Et puis les autres aussi. C'est ça ton vrai passé, tu sais. Ou du moins, c'est ça l'important, dans c'que t'es.

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Atropine
Louis est regardé un air mi effrayé mi envieux sur le visage. Elle l'a prit, un peu plus tôt, mais, ils étaient au chaud et le panier n'était pas loin comme une solution de secours. Alors les azurs font le chemins de nombreuses fois entre le nourrisson, la trogne amochée d'Eliance et son bras invalide. Une profonde inspiration suivit d'un soupire bruyant, pour se donner du courage et la brune attrape le nain maladroitement, mais sans le laisser choir cependant.

S'il m'bave d'ssus, tu m'doit une nouvelle chemise ...

Le morveux est enroulé du mieux qu'elle peut sous la cape avant qu'elle n'entame le chemin vers la forêt bordant la ville. Le calme des sous bois lui plaisait. Mais, elle ressentait une envie autre. Une envie d'eau, même froide, de sentir son corps engloutit sous plus puissant qu'elle. Sentir le manque d'air dans ses poumons pour mieux venir les remplir à la surface. Mais faute de cette privation salvatrice, elle se contente de s’asseoir sur une souche, calant l'enfant sur ses genoux bien au chaud contre elle.

J'veux juste ... Savoir Eliance. J'voudrais m'rappeler. Savoir pourquoi j't'ai pas encore arraché la langue alors qu'tu l'aurais mérité. Savoir pourquoi ce gosse ne m'horripile pas de sa seule présence. Savoir pourquoi des choses et des gens inconnus m'apaisent. Comprendre pourquoi quand Mike me dissocie de mon passé ça me blesse autant ...

Nouveau soupire dans l’énonciation effrénée. Elle pourrait lister pendant des heures ce qu'elle voudrait savoir. Mais rien ne lui ramènera ses souvenirs.

J'ai voulus qu'il me frappe la tête, il a refusé ... Mais, si c'est un coup sur la trogne qui m'a valut ça, p'tet qu'en remettre un remettrait tout en place ...

Sans y faire attention, elle avait commencé à bercer le mini Mike doucement quand il s'était agité. Comme depuis son réveil, le corps se rappelait, mais pourquoi pas la tête ?
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Eliance
Le bras est remué pour en chasser les fourmillements tandis que la marche est entamée. Les arbres défilent, tout comme les mots qui sortent de la bouche de la Teigne. Eliance reste debout, laissant la mère et son fils se poser sur le tronc coupé. La vision des deux êtres rapprochés lui réchauffe le cœur, lui fait penser que tout n'est pas perdu, que Atro n'est pas perdue.

Tu m'as pas encore arraché la langue ni fait bouffer mes dents parce que je suis ton amie, mais surtout, parce que j'suis de bons conseils, que j'te connais, que j'te juge pas et que j'crois te comprendre. Tu tolères ce mioche parce qu'il est sorti de tes entrailles et que tu l'as fait grandir en toi. Ces inconnus qui t'apaisent ne sont en rien des inconnus. Seul ton corps s'en souvient. Comme de Mike. Tu sais qui tu es au fond de toi. Tu sais que t'es sa femme, celle pour toujours.

Et crois-moi, quand j'ai tout perdu aussi, j'ai essayé de m'éclater la tronche par terre en sautant d'une table. Ça m'a rien apporté à part une bosse en plus. Non. Qui tu es, qui ces gens sont, tu l'as au fond de toi. Tu peux pas mettre des mots dessus, mais regarde, tu sais qui je suis. J'aurais pu ne rien te dire, t'aurais fini par comprendre. C'est comme ça. T'es toujours la même. Juste t'as des trous noirs sur c'que t'as été. Mais comme c'est c'qu'on s'ra d'main qui compte, et pas c'qu'on était hier, c'pas trop grave.

Concentre-toi sur c'que tu r'ssens et le reste, laisse pisser.


Elle se souvient, elle aussi de ce cheval qui l'avait percuté à Saint-Claude. Elle se souvient de ce vide et de cette difficulté à reconstruire le puzzle. Mais elle a aussi appris que rien n'est impossible. Entre deux hommes, son cœur balançait. Qui du mari ou de celui qui se réclamait amant avait sa préférence ? Kachi avait dit que le corps se souvient toujours. Elle avait réfléchi à ça et elle avait embrassé la mari, comme ça. Et comme ça, elle avait su en un éclair que c'était lui et pas un autre. Elle avait su, elle l'avait senti dans tout son être.

Tu dois l'embrasser.


Il faut bien suivre attentivement, avec la Ménudière et ses raisonnements alambiqués, mais si la Teigne a loupé aucun mot, elle aura compris. Parce que tout ça, c'est logique.

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Atropine
[Quelques jours plus tard]

Elle l'avait embrassé. Elle avait même aimé ça. Mais, elle sentait poindre des sentiments, qui s’immisçaient, lentement en elle. L'attirance qu'elle ressentait envers ce blond, son époux grandissait et l'affection qu'elle ressentait à son égard se muait en une chose plus grande, plus forte. Enfin, ça c'est si elle le laissait faire. Parce qu'elle flippait, la demie portion. Elle était effrayée, à l'idée d'aimer. Pourquoi ? Simplement parce que des questions se bousculaient dans sa caboche, sans cesse.


"Est ce que c'est moi qu'il désire, ou l'idée qu'il a de moi, de notre passé ?"
"Est ce qu'il restera, même si, la mémoire ne me revient pas, jamais ?"
"Est ce que je suis encore celle qu'il a aimé ?"
"Est ce que je dois m'attendre à être blessée ?"
"Est ce qu'on était vraiment si heureux ? Si amoureux ?"


Parce que oui, tout ce qu'on lui racontait semblait trop beau. Trop parfait. Et, passé la découverte, l'euphorie, l'envie de ne jamais être loin de lui. Là, les questions soulevaient en elle nombre de doutes.

Alors, elle était venue passer un moment, à l'abris du vent, sous un arbre. Elle se posait trop de questions. La demie portion refusait de se laisser aller. Et pourtant, elle ne pouvait s'empêcher d'être jalouse. Lorsque, la veille, il avait qualifié Eliance de "belle rousse" la dragonne endormit s'était réveillée. Elle avait serré les dents. Lorsque le séant de celle ci avait été abordé, la jalousie avait refait surface, et la Teigne avait sortit les crocs. Elle ne se comprenait pas elle même. Il fallait crever l’abcès, quoiqu'il en coûte.

Mais comment ? Que comprendrait Il ? Ça allait vite, trop vite et pourtant elle désirait encore plus. Elle voulait tout, tout de suite mais en prenant son temps, en n'ayant surtout plus aucun doute. Mais ça, mémoire ou pas, c'est impossible. Mike lui disait souvent qu'il aimait entretenir la crainte qu'elle ne soit plus sienne, un jour ou l'autre. Elle avait beau ignorer ce souvenir, comme tous les autres, elle en aurait sourit. Parce qu'elle, elle était démunie, face à tout ça. Elle avait besoin de lui, et ne savait comment lui dire. Simplement, ça suffirait surement. Mais, s'ouvrir, c'est risquer d'être blessée. Et être blessée par l'homme qui nous fait nous sentir en vie, c'est mourir ...

Ses pas la ramenaient lentement vers la taverne, peut être pourraient ils parler ...

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Louis_le_parfait


Elle se souvient plus de moi, la gourgandine.
Si si, je vous assure. La chose qui me sert de mère, après la bataille, m'a observé plusieurs jours durant comme on regarde une bouse de vache, l’œil videment désintéressé et la narine fermée pour éviter toute contamination odorante. Elle me touche même pas et se détourne tout le temps de moi, même quand je fais le mignon et que je secoue les bras. C'est Pap... euh... Mike qui s'occupe de moi, avec Marraine.

Il a dit que Manman a perdu sa mémoire et qu'il faut être patient. J'ai eu envie de lui dire qu'elle a qu'à chercher un peu mieux aussi, ce serait plus efficace. C'est vrai quoi, elle passe ses journées le cul sur un tabouret de taverne à parler avec Marraine et à vider des godets. Quand on cherche, on trouve toujours, suffit de se bouger. Elle a qu'à chercher, donc. Et puis de toute façon, je l'aime plus Manman. Elle me regarde de loin et dit toujours à Marraine qu'elle est pas prête. Pas prête à quoi exactement ? À être la manman de l'enfant le plus mignon au monde ? À être la femme qui a conçu et engendré l'être le plus parfait qu'il soit ? À avoir devant ses yeux celui que tous attendent depuis des siècles ? Non, mais n'importe quoi. Elle m'aime plus et cherche à m'abandonner. J'm'en fous moi. Je l'aime plus non plus. Je suis bien avec Marraine. Marraine, elle est gentille, douce, elle sent bon, elle est câline mais faut pas le dire paraît et elle me fait têter des tissus au lait. Et puis elle fait des chatouilles et ça, ben Manman le fait pas et c'est marrant. Alors maintenant, j'aime Marraine et c'est sûr, quand je serais grand, je me marie avec elle. De toute façon, son mari, il est même pas là, qu'elle dit. Ça sera facile, j'aurais personne à tuer.

Y a que la nuit où je pleure un peu, parce que Manman me manque. Je rêve qu'elle est là et quand je me réveille... ben non... elle est pas là. Elle dort ailleurs avec Pap... Mike. Quand je suis triste, Marraine me sert plus fort et me berce. Elle dit que les chagrins ça passe toujours. Elle est gentille, Marraine. Elle console bien. Je finis toujours par me rendormir avant de refaire les rêves. Alors je repleure. Mais elle est chouette, Marraine, elle me couvre. Elle dit jamais à Manman pourquoi je pleure.

Même qu'elle me pousse souvent vers Manman pour qu'elle m'aime encore un peu. Et là, Manman me regarde avec des grands yeux, comme si j'étais un truc qu'elle connaît pas. Et puis petit à petit, avec Manman, ça va mieux. Je sais pas si elle a retrouvé ce qu'elle a perdu, mais elle me prend contre elle. Et puis elle m'emmène chercher avec elle. On va dans les bois tous les deux et pendant qu'elle cherche, moi je regarde les feuilles qui tombent. C'est marrant les feuilles, on dirait toutes qu'elles vont me tomber sur le nez pour que je les écrase entre mes doigts divins. Et en fait non, elles s'écartent toutes au dernier moment, comme si elles avaient peur de moi. Faut dire que je suis impressionnant comme personne.

Mais Manman, j'aimerais bien qu'elle retrouve ce qu'elle a perdu. Et qu'elle me garde toujours avec elle. Parce que je l'aime, Manman. Et puis elle me manque, même si Marraine s'occupe bien de moi... Vous pourriez pas aidé Manman à trouver ce qu'elle a perdu ? Allé, tous au boulot, là ! Exécution !
Atropine
Rien, aucun souvenir. Juste une vie qui se reconstruisait difficilement, douloureusement. La vie était une garce, elle lui avait prit tout ce qu'on pouvait prendre. Elle lui avait arraché son innocence, elle lui avait arraché l'amour d'un homme, les yeux d'un fils ... Elle lui avait enlevé son frère. Elle avait extirpé de son être le moindre souvenir du bonheur qu'elle vivait après toutes ces épreuves.
Et lorsqu'enfin elle reprenait le dessus, cette chienne de vie mettait sur son chemin une famille, son sang, un moyen pour elle de renouer avec les origines, un moyen aussi de ne pas être abandonné une nouvelle fois. Et même ça, elle n'a pas su le garder. Alors plus que broyer du noir, Atro va mal. Elle souffre. Pense que c'est de sa faute, qu'elle le mérite. Que si sa mère l'a nommé de cette façon et si son sang la fuit sans cesse c'est qu'elle ne doit pas valoir l'attention ou l'affection qu'elle exige.

Alors la demie portion se réfugie sur elle même, puisque même son amie préfère ces autres qu'elle n'a pas su amadouer. Elle est seule dans la foule. Elle a mal. Elle cherche les raisons de cet acharnement. Le sang trahi, oublie, abandonne ... Le sang ne comprend pas ... Le sang ... Qu'est ce que ce lien change ? Pourquoi le voulait elle tant ? Elle ne savait pas. Il n'y avait qu'a vérifier les faits pour s'apercevoir que les liens de ce liquide rougeâtre n'avait jamais été de son côté, peut être pour ça qu'elle aimer le faire couler.

Les seules mains qui lui semblent tendue reste celle de Kachina et celle, plus importante que toutes encore, de Mike. Il fallait remettre le masque, redevenir forte. Elle écrirait à Edoran et Ombe, elle ne les oublierait pas. Surement même à Amadheus, Eunice avait eu sa réponse. Mais elle redoutait ces deux derniers, Ama était de tous celui qui l'avait blessé le plus. Si elle s'était excusé, lui n'avait rien regretté, verbalement au moins.

Renfrognée, elle s'était saisie d'un morceau de bois et rapidement, un sept se dessina entre les doigts fins de la Peste. Le chiffre resta sur une table de la taverne, abandonné, surement finirait il au feu, qu'importe, elle ne le verrait pas ...

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