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[RP] Azzera, forgeron....

Eamon....


A partir de quand devient-on... "adulte" ?

A mesure que toutes ces choses cachées m'étaient révélées, je mesurais combien l'Homme est fragile... Que, à bien peu de choses, finalement, la vie lui donnait une importance.
Et que, trop souvent, on passait à côté des choses réellement importantes. Je souhaitais vivement ne jamais devenir adulte.

Pourquoi, dans l'esprit d'un enfant de presque sept ans, la vision de certaines réalités semblait plus lucide que dans l'esprit des adultes ?
Plus lucides, moins dramatiques surtout, car il me semblait, en ce jour particulier, que ces réalités faisaient partie de la Vie... du Destin de chaque être.
Pour moi, il ne faisait aucun doute que si Aengus O'Sullivan était mon père naturel, Gil était celui à qui je devais d'être celui que j'étais. Bien sûr, Maman n'y était pas étrangère, bien au contraire et c'est sans doute le curieux trio que formait ces êtres qui forgea mon caractère... L'un, aussi paradoxal que cela paraisse, par son absence, l'autre par sa présence et la troisième par sa rigueur.
Pour moi... cette Trinité, ce Tout était indissociable.

Mes origines m'étaient à présent connues et la seule qui semblait en être cruellement affectée, c'était ma Mère.
Le malaise de Papounet ne venait pas de ces révélations, mais plutôt du fait de les avoir tues si longtemps... Au fond de moi, je savais que le moment était bien choisi... Du moins, il me semblait que le Destin avait joué son rôle de manière judicieuse.

J'étais en âge de comprendre ces choses... en tous cas, si l'âge n'y fait rien, la vie m'avait mis sur le chemin de la maturité de façon un peu précoce, certes, mais ô combien éclairée. Je devais cette ouverture d'esprit à Papounet, sans aucun doute, mais il me revenait ces "rêves" dans lesquels m'apparaissait mon Père... cet Irlandais fier et mystérieux dont j'apprenais aujourd'hui que Maman avait été éperdument amoureuse, au point de tout quitter pour le suivre.

Tout cela ne me choquait pas, en fin de compte.

Il m'arrivait souvent de rêver que j'enlevais ma Princesse pour l'emmener chevaucher les Licornes dans des Landes Magiques... Mais comme tous les rêves d'enfant, au matin, j'en souriais, réalisant que la vérité serait sans aucun doute bien plus prosaïque.

Pourtant, l'attitude de Maman me laissait penser qu'elle avait réalisé ce rêve avec mon Père et que sa disparition devait l'avoir affectée tellement profondément me donnant la sensation que jamais elle ne s'en remettrait. Je n'en voulais pour preuve que son attitude présente.

Aengus mort, la Sirène Mimizanaise rentrait dans le rang des femmes... banales, ordinaires... tout comme si cet Irlandais avait réussi à la transcender. Elle retombait dès lors dans un quotidien ordinaire... sans grandes peines, mais sans autre joie que celle de voir grandir son enfant. Partagée entre ses missions et son foyer, elle ne s'étiolait pas, non... pire, elle s'aigrissait.
Cela se ressentait même au travers de l'Amour qu'elle me portait. Même l'Amour qu'elle partageait avec Papounet était empreint d'une réserve pudique... Sincère, elle l'était, à n'en pas douter, mais, même si mon Diacre de Père n'était pas dénué de fantaisie et de gaieté, la passion manquait au rendez-vous de leur amour.
Jusqu'ici, j'avais pris ses rebuffades pour une trop grande rigueur, je m'apercevais aujourd'hui que la mémoire d'Aengus O'Sullivan restait gravée en elle au fer rouge, jusqu'à travers l'amour qu'elle portait à Papounet également.

Sa vie, à la limite de la résignation, avait pris cette tournure un peu fade, manquant de piment, mais d'un confort rassurant que mon Père n'aurait jamais pu lui offrir... Car ce que je pressentais de lui me laissait penser qu'il était un aventurier, une espèce de barde-guerrier celte entraînant avec lui une cohorte de passions. Tourbillon de combats et de voyages mouvementés...
En fermant les yeux, je pouvais l'imaginer faisant face à cette laie... dague au poing, l'oeil brillant, un rictus sauvage aux lèvres... Offrant sa poitrine pour sauver sa belle !

Oui... c'est comme cela qu'il m'apparut dans mes songes et même à l'église.

Trop jeune pour le réaliser alors, je me souvenais aujourd'hui de cette flamme intense qui brillait au fond de ses yeux tristes... au point que je n'aperçus pas sa laideur, ses cicatrices... Oui... inconsciemment, Aengus O'Sullivan, mon ami caché, était devenu un Héros de Légendes dans mon imaginaire enfantin.

Cette vérité d'aujourd'hui... j'y étais préparé... à mon insu... à l'insu de mon plein gré.

Pourtant, l' attitude de Maman envers Papounet, en ce jour, me laissa quelque peu pantois....

Comment ?... Pourquoi lui en vouloir ?... Le mensonge ne faisait pas partie des défauts du Diacre, loin s'en faut... son honnêteté ne pouvait être mise en cause ici. Mais, lui aussi devait savoir ce que ces révélations, dévoilées au mauvais moment, pouvaient avoir comme conséquences sur l'intégrité sentimentale de Maman.
Le mauvais moment !... C'est toujours le mauvais moment d'étaler des vérités douloureuses... La conscience torturée par son silence, Papounet ne pouvait attendre davantage pour laisser éclater la vérité sur Aengus.

Et c'est moi, avec cette incorrigible curiosité qui m'animait qui avait provoqué tout ceci.

- Il y a peu ... quand cela?
Souffrez-vous d’ignorer que tout est maintenant différent?
Que cette missive que vous avez pris soin de me cacher informe qu'Il est toujours en vie?
Je ne me pardonnerai jamais de l'avoir laissé en Bourgogne.
Qui serais-je si je ne pars pas illico à sa recherche?


Je m'en voulus soudain !

Mon Père, toujours vivant... écrivant à Papounet... rongé par le remords... tourmenté par cette vie manquée... torturé par l'amour avorté... abattu par cet implacable supplice le condamnant au silence et à ne jamais voir son fils... meurtri dans sa chair et dans son âme... il demandait pardon et se confessait à un homme qu'il respectait...
Je sus immédiatement après la lecture de cette lettre d'outre-tombe que Papounet avait bien agi en se taisant jusqu'ici et c'est moi, soudain, qui me sentais mal... si mal...

- Puisque vous êtes si fort pour vous occuper des enfants, faites-le!
Amusez vous bien!
Pardon Eamon… je…


Et, lorsque, sur ces mots tranchants comme des lames, Mère se leva pour saisir sa besace, "CETTE" besace... celle des voyages dont on se sait si elle reviendra... Je me précipitai vers elle :

- MAMAN... NON... !!!.....

Elle ne m'entendit pas sans doute, car l'instant d'après, elle s'écroulait... sans vie !

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Gil_de_treviere
Mais qu'avait il pu faire au très haut pour mériter un tel châtiment ? A quel moment de sa vie avait il fauté ? Combien de fois avait il pensé mettre sa soutane aux clous, pour enfin vivre pour lui ?

Que croyait la blanche ? Comment pouvait elle penser que cette histoire n'avait fait souffrir qu'elle.
S'était elle demandée une seule fois ce que le diacre avait vécu depuis un matin où il s'était retrouvé gisant sur le sol de la forge, son amour naissant dépouillé de toute illusion ?
Qu'avait il enduré tout ce temps, pensant qu'il ne la reverrait jamais, si ce n'est au bras de l'irlandais ? Avait elle une seule fois réfléchi au fait qu'il l'accueille à bras ouvert à son retour portant un enfant qui n'était pas le sien ?

Que pensait elle qu'il avait ressenti en recevant cette missive ? Quand il avait lu l'amour que lui portait Aengus ? un amour aussi fort que le sien. Et encore quand il avait appris qu'elle avait été uni devant dieu à cet homme ? D'autres l'auraient répudiée séance tenante. Alors pourquoi le diacre avait agit ainsi, si ce n'était par amour ?

Bien sur, il avait gardé secret ce pli le temps de trouver le bon moment pour lui en faire part. Mais comment faire autrement ? Aurait elle préféré qu'un beau matin il lui dise...

Le bon jour vous va mon ange. Afficher un large sourire. Tiens au fait, je viens de recevoir un pigeon d'Aengus. Il n'est pas mort.

Et maintenant ??? Lui en vouloir de sa réaction brutale à l'annonce des faits? Non Gil ne pouvait se comporter de la sorte.

Puisque vous êtes si fort pour vous occuper des enfants, faites-le!
Amusez vous bien!
Pardon Eamon… je…


Même à cet instant, il l'aimait à tel point qu'il ne voulu s'interposer pour l'empêcher de partir. Si tel était son choix, il l'accepterait... Mais Eamon ? Pourquoi, l'abandonnerait elle ?

Le diacre n'eut pas le temps de trouver une réponse. La blanche leur tourna le dos et se dirigea vers la porte. Sans qu'il sache pourquoi, elle s'écroula. Azz était une femme solide, il était impossible que la situation du moment soit la cause de cet évanouissement? Qu'y avait il donc qu'il ne savait pas.

Il se rua vers elle, la prit dans ses bras et s'adressa à Eamon...

Imon, là, sur l'étagère à coté de la fiole, les sels s'il te plait. Eamon réagit à le seconde et, se débrouillant comme il le pu lui ramena ce qui, le diacre l'espérait, redonnerait vie à son épouse.

Tout en s'occupant d'elle il dit à son fils...

Ne t'inquiètes pas Imon, ce n'est rien. Tentant d'afficher un sourire rassurant...

Par sécurité Imon, il serait quand même plus prudent que tu ailles chercher la médicastre Isabelle Sorel. Tu la trouvera au dispensaire. Vas vite mon petit...

Avant qu' Eamon sorte de la forge...

Imon ??? Je t'aime mon garçon. Une façon de réconforter ce petit bonhomme, à qui la vie ne faisait pas vraiment de cadeau en ces temps... Peut être une façon aussi de se réconforter lui même
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Azzera
Le souvenir de Gil ne la quittait pas, de leur première rencontre jusqu’à ce jour, jamais il ne lui donné des raisons de douter de lui. Jamais !
Au contraire !
Celui qui allait devenir son époux pour la vie, l’avait toujours soutenue. Toujours !
Moments faciles d’une douce vie qui accorde sérénité, calme et joie de vivre, moments difficiles aussi, pourtant il était là, lui offrant sa force, son amour, sa foi.

Jamais il ne s’était épanché sur la situation. Jamais !
Elle avait toujours bénéficié de sa confiance aveugle. Toujours !
Et là… il lui avait menti par omission!
Pourquoi ?
Non, vraiment… elle ne pouvait comprendre ! Il ne semblait pas souffrir d’un complexe quelconque. Alors, la question est perpétuellement la même : pourquoi ?

Ne pas voir son enfant prendre les sels, ne pas sentir son époux s’agenouiller auprès d’elle, la mine inquiète, et soulever doucement sa tête afin qu’elle respire la fiole ouverte.

Corps douloureux au fur et à mesure que les sels lui rendent sa conscience.
Pas encore moyen d’ouvrir les yeux, juste un mot murmuré comme pour être certaine qu’il comprenne bien qu’elle donnerait sa vie pour lui.

Pardon Amour…

Visage en sueur, mirettes closes, pantin allongé auprès de son époux.
Peau blanche, froide, funeste.
Mouvements impossibles car tellement douloureux.
Intolérable épouvante en sentant que la vie s'échappe d'elle.

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Eamon....


Je n'avais jamais vu ma mère dans un tel état. Les événements actuels emplissaient mon cerveau et combalit mes pensées, au point que, soudain, il me sembla déconnecter de la réalité.

Comme un automate, je répondis à l'injonction de Papounet dans la voix de qui je sentis une vive inquiétude poindre.

Cela ne fit qu'accroître mon malaise soudain et, sans un mot de plus, je sortis de la forge et me précipitai au dispensaire.

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Gil_de_treviere
Eamon avait réagit comme à son habitude. En moins de deux il avait grimpé sur l'étagère et trouvé les sels sans confusion. Tout comme il était parti au dispensaire sans perdre un instant.

Seul avec son épouse, le diacre avait envie de crier... Pire il avait envie d' hurler envers le créateur...

Pourquoi t'acharnes tu sur nous... Je te préviens, si il arrive quoique ce soit à ma reine... Ben ne compte plus sur moi... Enfin... pas dans l'immédiat en tout cas.

Il enleva sa chemise dont il couvrit Azzera. Tenant les sels sous son nez... Ben il continuait à prier Aristote pour qu'il leur vienne en aide.

Merci ....

Bien qu'elle n'ait pas ouvert les yeux, ses lèvres bougèrent. Il n'en fallu pas lus pour que Gil reprenne confiance. Il la serra contre lui, la réchauffant du mieux qu'il pouvait.

Pardon Amour…


Le diacre lui caressa la joue et déposa un baiser sur ses lèvres et chuchota...

Je n'ai rien à vous pardonner mon ange... Je ... Vous êtes ma lumière et si je devais revivre ce que nous avons vécu... Je jure devant l'autre imbécile là haut, que je le ferais.

Le diacre leva les yeux au ciel...

Vi, j'exagère surement seigneur. Mais bon... tu l'as cherché aussi.

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Isabelle.sorel
Isabelle avait eut du mal à suivre Eamon qui était beaucoup plus rapide qu’elle. Quand elle franchit la porte, elle vit Gil qui était aux côtés d’Azzera qui était allongée au sol recouverte d’une chemise.

Elle s’agenouilla et remarqua immédiatement la pâleur de la jeune femme . Elle posa une main amicale sur l’épaule du Diacre et lui murmura.


Passez lui encore les sels sous son nez, que lui est il arrivé ?

Tout en posant la question elle commença à prendre le pouls d’Azzera en l’examinant du regard. Elle remarqua la main sur le bas ventre, une douleur intense se lisait sur le visage inanimé….
Azzera
Protégée du froid qui s'emparait d'elle depuis quelques minutes par l'attention de son époux.
Il restait fidèle à lui même! Cela ne surpris guère la blanche.

Impuissance face à la saveur de la douceur du baiser.
Impossible de réagir à quoi que ce soit, elle semblait perdre toute force!
Une étrange solitude s'emparait d'elle.
Gorge nouée par une émotion qu'elle avait un mal fou à refouler.
Instants suspendus.

Main inconnue saisissant son poignet.
Voix entendues comme à travers un filtre ouaté.

Le diacre, visage rempli d'émotion, expliqua brièvement à Isabelle ce qu'il venait de se passer.
Bien difficilement, il relata la pression qui venait de s'abattre sur la famille lors de cette dernière heure.
Il ignorait néanmoins que son épouse attendait leur enfant.
Un petit tant de fois espéré, combien de fois n'avaient-ils pas imaginé une vie remplie de rires d'enfants?
Elle avait changé, la blanche!
Pour l'amour de son époux, elle était prête à lui offrir ce qu'il désirait plus que tout.
Le Tres Haut en avait sans doute décidé autrement, car si elle était si pâle, la Azz, c'est parce qu'elle perdait du sang, beaucoup de sang. Cela ne se voyait pas encore, mais elle le sentait
Les sels la firent revenir à elle.
Vision troublée par des larmes mêlées à la sueur.

Ne pas reconnaitre tout de suite la médicastre.
Murmure :

Pardon Amour...
Inlassable redondance. Il faut qu'il sache, elle a vraiment essayé... Elle a échoué!
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Eamon....


Au départ d'une banale curiosité enfantine, les événements prenaient une tournure soudain dramatique.

Le passé surgissait brutalement au sein de cette harmonie familiale que nous avions, pas à pas, construite ensemble. Certes, chacun, moi excepté sans doute, avait un secret qu'il n'osait partager avec les autres de peur de briser cette harmonie.
Mes secrets à moi étaient faits de rêves et de l'imaginaire de tout enfant un peu fantasque... ne le sont ils pas tous un peu ?

Mais, curieusement, je ne me sentais, pas affecté outre mesure par ces révélations. Elles bouleversaient évidemment l'univers dans lequel j'évoluais jusqu'ici, mais l'amour dont j'étais entouré compensait largement le malheur ou la peine qu'elles eussent dû engendrer.

Soit, Aengus était mon père naturel. Soit, ma mère l'avait aimé et épousé. Soit, elle avait quitté Mimizan et avorté l'amour que Papounet lui vouait... Mais, au fond, et au final, les choses revenaient dans un ordre naturel un instant perturbé par l'irruption soudaine de cet aventurier irlandais dans la vie de Maman et Papa.

L'amour que ma mère portait à Aengus appartenait à un passé aujourd'hui révolu et le fait de savoir Aengus en vie n'y changerait rien... Des regrets ?... des remords ?... à quoi bon !
La vie s'était chargée de remettre les choses en place et j'apprenais, peu à peu, que rien ne servait de chercher à ressusciter les fantômes d'antan.
Il fallait s'accommoder du présent et apprendre du passé pour construire l'avenir.

Réflexions bien matures pour un enfant de mon âge, sans doute. Mais livré souvent à moi même, il m'arrivait maintes fois de réfléchir à ces choses. Ma curiosité naturelle me poussait à la lecture de tout ce qui me tombait sous les yeux et la bibliothèque municipale me voyait très souvent errer parmi les tables et étagères à le recherche d'écrits susceptibles d'éclairer mes connaissances encore rudimentaires.
Oui... j'étais un enfant précoce et si ce n'est dans ces termes que j'exprimais intérieurement ces pensées, c'est bien comme cela que je les ressentais.

La réaction et le trouble de Maman me semblaient démesurés face à ces révélations et, alors qu'elles eussent dû me perturber, elles me rassuraient plutôt.

Evidemment, je ne pouvais saisir toute la portée de ces révélations ne sachant pas avec précision l'exacte nature des sentiments qui avaient pu unir mon Père et ma Mère. A six ans on ne sait rien de l'amour des adultes.
Au final, ce qui m'affectait le plus, c'était l'état dans lequel se trouvait plongé Maman à la suite de cette scène éprouvante.

Sur le chemin de retour du dispensaire, j'eus l'envie soudaine de fuir... me réfugier au fond de la pinède... dans ma chambre, sous mes couvertures, que sais-je... pour échapper à ce qui devenait peu à peu un cauchemar.

Je m'en voulais terriblement, j'étais persuadé être responsable de tout ceci et je maudissais ma curiosité. Je me sentais coupable de ce désastre... Fuir... Fuir loin des regards de mes parents qui certainement devaient m'en vouloir d'avoir détruit cette harmonie... d'avoir remué un passé que tous voulaient enterrer.

Mais, un Trévière ne fuit pas ! A fortiori lorsque dans ses veines coule le sang d'un guerrier, d'un homme d'honneur.

Aussi, je poussai à nouveau la porte de la forge et attendis dans un coin l'arrivée d'Isabelle Sorel, jetant des regards anxieux sur la scène qui se déroulait devant mes yeux soudain gonflés de larmes se refusant à jaillir.

La médicastre ne se fit pas attendre car, à peine étais-je installé à l'écart, elle fit irruption dans la forge et se pencha sur Maman.

La tension était telle dans la forge que ma gorge se noua, le coeur débordant soudain d'une émotion trop longtemps contenue, le ventre crispé, je me mis à trembler et suer à grosses gouttes... Allais-je voir Maman mourir sous mes yeux ?...
Cette idée me fut insupportable... et, pour la première fois de ma vie, je souhaitai mourir au point que lorgnant vers la dague posée non loin de moi, j'eus envie de m'en emparer et de me l'enfoncer dans la poitrine.

Mes pensées firent un bond vers Aristote et je murmurai, les dents serrées :

- Si ma Maman meurt... jamais plus je ne mettrai un pied dans une église !.... Plutôt mourir !...

La honte de moi me prit au ventre... d'un bond je me levai et sortis de la forge... à peine sur le seuil, je vomis tripes et boyaux, les yeux enfin inondés de larmes.

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Isabelle.sorel
Le rythme cardiaque était irrégulier, la pâleur du visage, les sueurs froides…. L’inquiétude commençait à gagner Isabelle. Elle devait ne pas perdre de temps et garder son sang froid … Elle demanda de l’aide à Gil pour transporter Azzera sur un lit. La médicastre comprit ce qui se passait quand elle vit le sang au niveau du bassin de sa patience qui se pliait de douleur sous les crampes abdominales.

Isabelle donna des consignes à Gil il lui fallait de l’eau chaude et des linges. Elle épongea le visage d’ Azz et lui murmura

Je vais devoir vous examiner, vous allez souffir mais je n’ai pas le choix….

Sa voix était cassée et quelques larmes perlèrent sur son visage qu’elle essuya du revers de sa main. Un regard amical et de soutien à Azz qui allait endurer une épreuve terrible , quelques mots de réconforts étaient nécessaires.

Azz tout va bien se passer, faite moi confiance….

Elle lui fit un sourire et glissa un oreiller sous sa tête. Elle lui donna une potion pour soulager sa souffrance avant de pratiquer le redoutable examen …..
Gil_de_treviere
Eamon n'était parti que depuis quelques minutes, ce qui sembla une éternité pour Gil. Ne sachant le mal qui rongeait son épouse, il n'osait pas la déplacer. Qu'avait donc la blanche. Qu'est ce que lui n'avait pas vu auparavant. On ne s'écroule pas ainsi sans qu'il y ait eu des prémices à ces douleurs.

Il ne s'expliquait pas plus le besoin de son ange à s'excuser à chaque fois qu'elle reprenait ses esprits. Pardon de quoi ???

Une autre interrogation se posa au diacre. Eamon venait de revenir et à son grand étonnement, il s'isola dans un recoin de la forge. Le diacre ne pu que s'approprier le malaise profond de son fils... Il n'avait surement pas révélé l'existence de Aengus de façon à ne pas faire souffrir Eamon, si tant soit il qu'il y avait d'autres façons.

Il en était là, quand Isabelle pénétra dans la forge. Il posa sa main sur la sienne...

Merci Isabelle d'être venue aussi rapidement. Je ne peux vous dire ce qu'il arrive à mon épouse. Nous... Nous étions en plein drame, je vous passe les détails... Mais je ne pense pas que son mal vienne de là. Elle s'apprêtait à sortir, quand elle est tombée.

Gil déposa à la demande d'Isabelle, son ange sur le lit...

Isabelle... Vous savez que j'ai une confiance sans limite à votre égard. Bien plus qu'en le très haut en ce moment... Elle ... Azz ne va pas .... Enfin, vous allez la soigner hein???

Sans attendre la réponse il fila faire chauffer de l'eau. Pour les linges ce fut plus difficile mais il finit par trouver. Les bras chargés il revint rejoindre Azz et Isabelle, juste à temps pour voir Eamon sortir de la forge.

Son sang ne fit qu'un tour. Son petit avait surement besoin de lui. D'un autre coté, il y avait Azzera aussi, mais Isabelle à son chevet rassurait le diacre. Et puis, il ne savait pas ce qui allait se passer, mais il était persuadé d'être plus un poids pour la médicastre qu'une aide.

Il chuchota à son amie....

Isabelle, je sors quelques instants. Si vous avez besoin de moi, je ne suis pas loin...

Gil sortit à son tour de la forge. Son fils était là. Bien qu'il lui tournait le dos, il sut qu'il pleurait. Eamon était fier, ne montrant que rarement ses sentiments. Il laissait ses joies éclairer son visage, ses peines, il les gardait bien souvent au plus profond de lui. La dernière fois qu'il l'avait vu pleurer, c'est quand il réclamait son biberon.

Le diacre connaissait bien Eamon. Depuis sa naissance, ils ne s'étaient jamais quittés. Subissant ensemble les aléas de la vie. Les absences bien souvent trop longues d'Azzera. Tout comme les franches parties de rigolade en toutes occasions.

Bien qu'il n'eut qu'une envie, de prendre son fils dans ses bras, Gil resta à un pas d'Eamon, lui permettant ainsi de sécher ses larmes.

Imon ??? Tu sais mon garçon, que je partage ta peine, et si je le pouvais je la ferais mienne afin de te soulager.

Il se tut quelques instants laissant Eamon enregistrer ses paroles. Même si il ne voyait que son dos, Gil savait qu'il l'écoutait.

Imon... Je veux que tu saches que tu n'es en rien responsable de ce qui se passe. Tu as peut être accéléré tout cela. Mais qu'importe maintenant... Imon... Cela va surement te paraitre farfelu, mais je dois te remercier. Te remercier de m'avoir donné le courage de vous raconter tout ce que je gardais en moi depuis quelques temps. J'espère seulement l'avoir dit avec le plus de douceur possible, si cela ce peut.

Le diacre s'approcha et posa sa main sur l'épaule d'Eamon...

Regardes moi s'il te plait...

Imon, je t'ai donné un nom bien sur. Mais je t'ai donné bien plus que ça. Je t'ai donné mon amour et je suis fier d'avoir reçu le tien.

Messire Imon O'sullivan de Trévière.... Souffrez vous que je vous serre dans mes bras mon petit ???

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Azzera
Conduite, bien malgré elle, sur un couche qu'elle reconnait comme ayant été sienne, il y a bien longtemps.
Oreiller glissé sous sa tête devenue de plus en plus lourde.

Une porte qui s'ouvre, puis se referme sur son fils, vite suivi par son époux (le fils, pas la porte).
Doux courant d'air lui apportant de quoi respirer.
Que ce passe-t-il?
Ou sont-il? Pourquoi quittent-ils la forge?
Elle ne les voit pas, mais seule la voix d'Isabelle arrive à ses oreille.
Gouttes de sueur épongées par la médicastre.

Je vais devoir vous examiner, vous allez souffrir mais je n’ai pas le choix….

Souffrir?
Examiner?
Oui mais non, hein, c'est pas la peine, non, vraiment!

Azz tout va bien se passer, faite moi confiance…. Muscles crispés.
Traits angoissés.
Regards emplis de détresse lancés à Isabelle


C'est la fin, c'est cela?
Je vous en prie, faites que cet enfant vive.
Il n'est pas au courant, personne ne l'est... je voulais lui en faire la surprise... genre: "oh, Amour, savez vous ce que j'ai trouvé cette nuit? un bel enfant... regardez comme il/elle vous ressemble..."
Vous comprenez?

Elle pleurait en prononçant ces mots.
Pleurs de rage, de détresse de douleur
Qu'importe!

Main qui agrippe celle d'Isabelle.

Vous comprenez?

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Isabelle.sorel
Isabelle s’était forcée de faire un sourire à son ami Gil et lui avait glissé quelques mots réconfortant avant qu’il ne sorte s’occuper d’Eamon. Elle se sentait démunie face à la situation qui était désespérée elle le savait mais comment le dire à Azz qui lui lançait des regards remplis de détresse. Elle lui agrippa la main et lui demanda en pleurant

Vous comprenez?

Isabelle était dans une grande détresse comment dire à une femme qu’elle allait perdre son enfant, devait elle lui dire maintenant ? Elle devait prendre une décision immédiatement, les minutes étaient comptées pour la mère…. Alors elle prononça ces paroles qui bouleversèrent la femme, la mère qu’elle était.

Azz, je suis désolée mais je ne veux pas vous mentir, il est malheureusement trop tard je le crains ….. je dois intervenir immédiatement pour éviter une infection…..

Comme une automate, la médicastre prépara tout ce qui lui était utile . Isabelle était prête, elle se devait de rester impassible aux pleurs d’Azz. Elle fit l’intervention nécessaire sous les cris de douleur de la jeune femme qui perdit les eaux immédiatement.

Isabelle espéra maintenant que le travail allait se faire rapidement. Des contractions violentes arrivèrent elle pria pour que l’expulsion du bébé se fasse sans qu’elle ait besoin de demander à Azz de pousser…...
Eamon....


Tout d'abord, je devinai plus sa présence que je ne la sentis réellement.
Papounet venait de sortir de la forge sans bruit.

- Imon ??? Tu sais mon garçon, que je partage ta peine, et si je le pouvais je la ferais mienne afin de te soulager.


Me soulager ?... Alors que lui-même devait souffrir... C'était bien l'Homme de Dieu qui parlait là.

- Imon... Je veux que tu saches que tu n'est en rien responsable de ce qui se passe. Tu as peut être accéléré tout cela. Mais qu'importe maintenant... Imon... Cela va surement te paraitre farfelu, mais je dois te remercier. Te remercier de m'avoir donné le courage de vous raconter tout ce que je gardais en moi depuis quelques temps. J'espère seulement l'avoir dit avec le plus de douceur possible, si cela se peut.

Coupable ?.... Responsable ?... Ses paroles mirent un moment avant que j'en comprisse le sens.
Gil n'avait pu se taire plus longtemps et, oui, qui sait... s'il eût révélé ces choses à Maman en dehors de ma présence, ce qui eût pu se passer de plus grave peut-être.
Je cherchais, à présent en vain, une justification à ma responsabilité dans cette affaire. En vain car je réalisais qu'il avait raison. Je n'avais pas induit la situation. Elle existait depuis longtemps, j'en avais juste déclenché le processus et oui, à terme, il semblait inévitable. Mon intervention n'y changeait rien... si ce n'est le moment où ce secret éclata au grand jour.

Sa grande main se posa sur mon épaule avec cette douceur qui contrastait étrangement avec la rudesse de ces mains de forgeron.
Je sentais toute la tendresse qu'elle offrait lorsque, consolatrice, elle me caressait la joue ou lorsque encore, taquine, elle m'ébouriffait les cheveux.
Aengus et Gil avaient cette force tendre et tranquille qui caractérise les hommes généreux et entiers... J'avais déjà ressenti cela dans les bras d'Aengus quelques années auparavant... Bizarrement, dans mon âme, ces deux hommes se complétaient... Ils ne faisaient qu'un... Je compris soudain pourquoi Aengus ne me manquait pas.
Papounet, par son amour, compensait anticipativement et ce, depuis ma naissance, le manque que je pourrais un jour éprouver par l'absence de mon Père.
En cela, il n'avait jamais failli.

- Regardes moi s'il te plait...

Je me tournai légèrement et levai vers lui un regard sec... C'était sans compter les longues traînées qui barraient mes joues... larmes et poussière de forge mélangées y avaint laissé les marques de ma douleur. Mais je n'en laissai rien paraître. Papounet ne serait pas dupe, je le savais, mais pour l'heure, je n'en avais cure.

- Imon, je t'ai donné un nom bien sur. Mais je t'ai donné bien plus que ça. Je t'ai donné mon amour et je suis fier d'avoir reçu le tien.


Je tentai un pauvre sourire qui se voulait rassurant :

- Je le sais Papa... je n'en ai jamais douté et ce n'est pas tout ça qui va me faire changer d'avis ni t'ôter mon amour. C'est juste que...


Je poussai un profond soupir. Les mots me manquaient pour exprimer ce que je ressentais. Il me semblait que tout le monde se méprenait sur mon chagrin. Il ne venait pas de la nature de ces révélations, mais plutôt de la peine qu'elles provoquaient chez les êtres qui comptaient le plus au monde... La peine d'Aengus m'était douloureuse aussi.
J'imaginais cet homme se bannir volontairement de la vie des Hommes pour panser ses plaies et vivre le calvaire d'une mort en se sachant vivant....
J'imaginais bien la douleur de Maman aussi, apprenant sa mort, puis subissant le choc de sa "résurrection".
Malgré mon jeune âge, je savais ce que voulait dire "séparation"... perte... deuil... Certes, jamais encore notre famille n'avait eu à subir ces malheurs, mais Mimizan est une petite ville et la communauté villageoise toute entière était affectée par les décès qui l'endeuillaient.
J'imaginais aussi la peine et le désarroi de Papounet qui devait savoir la fragilité des choses et des sentiments. Qui devait craindre que ces révélations pousse Maman à s'éloigner de lui... de nous.
J'avais compris confusément que le geste de Maman en empoignant sa besace marquait son intention de partir à la recherche d'Aengus, malgré la folie de la démarche.

Et oui, quelque part, mon univers s'écroulait. En tous cas une certaine harmonie s'effritait. Ce qui n'enlevait rien aux sentiments que nous partagions, bien évidemment...

Je voulais exprimer tout cela à Papounet, mais je ne pus émettre qu'un :

- ... j'aime pas de vous voir tristes... qui masquait bien mal mes sentiments profonds.

- Messire Imon O'sullivan de Trévière.... Souffrez vous que je vous serre dans mes bras mon petit ???
Malgré le tragique de la situation, je ne pus m'empêcher de sourire. Papounet avait ce don de dédramatiser les choses par une boutade...
Derrière celle-ci, je percevais à la fois de l'humour, du respect pour le nom de mon Père et un amour infini pour les siens.
Souci constant de notre bien-être, attentions délicates à travers lesquelles on recevait son amour et où l'on subissait cette délicate emprise de sentiments vrais.

Je lui souris enfin et, sans un mot, me précipitai, dans ses bras, le visage enfoui dans son cou afin qu'il ne vit pas mes larmes.

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Azzera
Violente contraction l'emmenant à la limite de l'inconscience.
Mais elle résiste, avec l'énergie qui lui reste, celle du désespoir... Elle ne peut pas flancher, pas maintenant. Elle est une guerrière, n'est-ce pas?
Il faut que cet enfant vive, elle est prête à en payer le prix, quel qu'il soit. Mais il faut qu'il reste en elle... Qu'il ne sorte pas, pas encore...

Depuis son union, voila six ans maintenant, son désir le plus cher est de donner à son époux un ... non, plusieurs autres enfants. Mais elle n'a toujours pas réussi, et la douleur, la culpabilité, la rongent au plus profond... Gil ne le sait pas, mais ce n'est pas la première fois qu'elle perd un enfant avant la naissance... Trois fois, elle a souffert des symptômes de la grossesse... Trois fois, son ventre n'a pu garder l'enfant en vie. Trois fois, elle a appris à vivre avec, en espérant...

Cette fois, elle avait voulu attendre que le bébé soit, depuis plus de six lunes déjà, bien au chaud en elle avant d'annoncer la bonne nouvelle aux deux hommes de sa vie. Las! elle devait être maudite. Où était-ce le Très-Haut qui la punissait pour un mal affreux qu'elle aurait commis sans s'en rendre compte? Envie de hurler se traduisant par une irrésistible envie de pousser. Son corps ne cherchait qu'à expulser l'enfant, devenu élément étranger en lui, alors que son esprit ne désirait que le maintenir en ses entrailles...

Azz, je suis désolée mais je ne veux pas vous mentir
Je vous demande la vérité Isabelle.
Oui, elle avait enfin reconnu la médicastre du village.
Une femme dont la blanche ne pouvait ignorer l'expérience, la foi, la générosité.
La laisser continuer en retenant son souffle.


il est malheureusement trop tard je le crains ….. Pourquoi n'était-elle pas surprise par ce qu'elle entendait?
Mâchoire serrée.

je dois intervenir immédiatement pour éviter une infection….. Je suis prête.

Elle savait, Azz. Elle savait, au plus profond d'elle-même, qu'elle ne sortirait pas vainqueur de ce combat. Mais la nature humaine est ainsi faite que, jusqu'au bout, elle s'accroche à la moindre parcelle d'espoir, parce qu'elle ne peut concevoir l'inconcevable, parce qu'elle refuse de mourir, même si elle se sent laminée de l'intérieur. Et laminée, la Mimizanaise l'était. Son corps pleurait en sang les larmes que ses yeux refusaient encore de laisser couler.
Retrousser ses jupons, toujours allongée, elle relève ses genoux en les tenant fermement avec ses mains...et la blanche pousse en hurlant. La forge est vide, il n’y a qu’elle, aucune pudeur à avoir.
Cris déchirants qui doivent s'entendre jusqu'à la plage.
Faire naitre cet enfant qui ne respirera jamais.
Dieu qu'il est difficile de subir les douleurs de l'accouchement sans pouvoir en espérer une fin heureuse.

Pourquoi elle? Pourquoi Lui? Pourquoi maintenant?
Bon sang que cela fait mal ! Ou est son époux ? Non, mais c’est trop facile hein, c’est à cause de lui qu’elle est dans cet état. Ah, j’vous jure les hommes ! Jamais au bon endroit au bon moment eux ! Mauvaise foi ? Sans doute oui, et alors ? elle souffre… ceci explique sans doute cela.
Lorsqu'enfin la médicastre retira d'elle ce petit bout qui n'avait su vivre, elle hoqueta malgré elle, et les sanglots l'étouffèrent de longues minutes. Non, elle n'était pas une guerrière. Pas en cet instant. Elle n'était qu'une jeune femme, emplie d'une douleur sans nom, sans limite, à laquelle on ne s'habitue jamais, pour laquelle il n'y a aucune expérience qui compte...

Elle venait de perdre son enfant , pour la quatrième fois. Dans sa tête, des mots en boucle. Pardonne-moi Gil, pardonne-moi. Le visage d'Eamon vint prendre possession de son esprit. Mais au lieu de voir en lui un signe de ce Très-Haut auquel elle croyait fort, des paroles silencieuses lui montrant ce qu'elle avait réussi de plus beau dans la vie, elle n'y vit qu'une autre raison d'être coupable. Oui elle faisait le mal, sans s'en rendre compte, et elle devait payer pour ça...

Les sanglots se calmèrent mais la décision était prise. Dès que son corps le lui permettra, elle ira se cloîtrer dans un lointain monastère, pour expier, et peut-être, peut-etre, panser ses blessures...


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Isabelle.sorel
Jupe retroussée, genoux relevés Azzera poussa en hurlant, ses cris strident martelèrent dans la tête, d’Isabelle qui vivait un supplice de voir cette femme autant souffrir.

Quand elle vit la tête du bébé, elle sentit ses jambes vacillées, non elle devait tenir le coup et être aussi courageuse que sa patiente. Elle prit dans ses mains l’enfant sans vie, aucun cri, aucun mouvement, le néant….

Les mains tremblantes, les larmes coulant sur son visage elle enveloppa le corps sans vie de la petite fille dans un drap blanc. Dure épreuve pour la médicastre, pour la première fois de sa jeune carrière elle était confrontée à la mort et de surcroit l’enfant de son ami Gil et de sa jeune épouse qui gisait épuisée sur sa couche.

Elle donna les derniers soins à Azz et lava son corps meurtrit par tant de douleur. Elle lui murmura


Azz vous avez été très courageuse…. Je suis désolée …..

Elle essuya de sa main les larmes qui perlaient sur son visage, les mots lui manquaient devant autant de souffrance…..
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