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[RP] Lettres imbibées

Atropine
Elle oscillait entre extrême froideur et envie infernale de voir revenir la rouquine. Elle avait raison. Le manque aidait, mais il créait d'autres tensions, d'autres paradoxes. Elle aurait voulu ne pas lui répondre, mais elle n'arrivait pas à tenir. Alors, elle ferait le minimum.



Eliance,

T'es censée être rentrée ... Ou, si j'ai mal compté, tu devrais être là demain ... Quatre jours maximum t'avais dit ...

Le reste on verra a ton retours.

Embrasse Edoran et dis lui qu'il a intérêt de prendre soin de toi.

Atro

_________________
Eliance
[ Un jour une taverne...]


    Eliance/Edoran

    ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    - Atro m'a écrit... Elle vous embrasse et...
    - Et ?
    - Ben elle dit que j'avais dit quatre jours et que donc, j'dois être rentré d'main au pire.
    - Ah... Quatre jours.. puifffff
    - Oui, ben j'compte mal.
    - Rien que pour venir on en a mis trois.
    - J'm'étais dit que à ch'val, y fallait que deux jours pour v'nir.
    Et j'm'étais dit que j'repartirais directement.
    J'peux lui répondre que c'votre faute si on repart pas de suite, que j'peux pas vous enl'ver à vos frères et sœurs trop tôt ?

    - Vous pouvez oui, si ça vous arrange.
    - Ben, c'est que... c'pas total'ment faux, d'jà, et puis...
    - Certes oui, mais pas vrai non plus.
    - J'peux pas lui dire que j'suis bien ici, avec vous tous !
    - Non, elle le prendrait mal j'imagine. Ben dites lui que je vous ai kidnappé...
    - Hein ?
    - Dites-lui que je vous ai kidnappé ! Contre rançon, tiens...
    - Mais pourquoi vous f'riez ça ?! Elle y croira jamais hein
    - Ben pour vous obligez à rester pardi !
    - Ah... hm...
    - Je vous ramène, si elle me promet... quelques verres.
    - Et... euh... ben du coup, c'est à vous d'lui écrire, parce que si j'suis otage, j'pas droit au papier et j'suis enfermée, voyez ?
    - Pas faux. Mais j'aime pas écrire alors, dites que je vous le dicte.
    - Ah, ben vous allez dicter alors...
    ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------


Citation:


    Ma très chère nièce,

    J'ai intercepté un pigeon venant de Poligny. Ma prisonnière, qui t'écrit à cette instant, est privée de lecture.
    Sache que je la garde captive à Annecy ! Et que je te la rendrai par un échange de bons procédés.
    Soit quelques chopines pour moi (pas volantes, les chopines), une Eliance pour toi !
    Plus la rançon est petite, plus de temps je mettrai pour te la rendre.

    Ton oncle préféré
    EACR


_________________
Atropine
Ils la prenaient vraiment pour une abrutie ... Soit, elle n'était pas dupe et Eliance aurait du le savoir.



Eliance,

Parce que je suis certaine que tu lis. Continue de me prendre pour une abrutie, le mal fait n'étais pas suffisant, tu as raison. Amusez vous bien ! Et tes chopines, tu demandera à la patronne de te les servir, moi je rends mon tablier, dans tous les sens du terme !

Atropine.


Signature utilisée uniquement pour les papiers officiels. Oui, ça puait ...
_________________
Edoran.
Un pigeon tapota sur le carreau de la fenêtre, Edoran laissant les autres à leur conversation alla ouvrir. Nul doute que le message n'était pas pour lui. Pourtant, il le prit. L'écriture ne lui était pas inconnue, et y avait marqué Eliance. Jetant un coup d'oeil discret à cette dernière occupée à consoler une jolie fleur en pleurs, le brun déroula le papier C'était assez bref comme mot, mais y avait pas plus poignant à lire. Un soupire de la part du barbu, il masqua le mot à la vue de tous et sortit avec le pigeon pour écrire à son tour.

Citation:
Ma chère Atropine,

Eliance n'a pas eu ton dernier message. Tu me pardonneras mais je l'ai lu par inadvertance. Ou par volonté à toi de voir. La dernière lettre était destinée à te faire sourire, tu sais bien que Eliance te veut aucun mal. Et puis, j'ai promis de prendre soin d'elle, c'est ce que je fais. Ici, elle retrouve un peu de courage pour mieux repartir. Ne sois pas si dure avec elle, elle ne le mérite pas, dis toi que c'est un peu à cause de nous, qu'elle est partie.

Les Rosenthals ont envahi Poligny, elle a eu tantôt peur de te perdre, tantôt voulu te protéger, elle s'est mêlé de nos histoires, et nous a écouté chacun. C'est un peu comme si elle faisait le lien entre toi et nous. C'était une lourde charge pour une femme comme elle, qui a déjà ses propres soucis. Je t'en prie Atro, ne la repousses pas, elle a besoin de toi, de ton amitié, pour survivre à son mari, pour survivre à ses angoisses aussi. Je commence à mieux la cerner. T'as de la chance de l'avoir auprès de toi, elle sera bien plus proche de toi que nous le serons !

Hier, je l'ai retrouvé prostrée devant une auberge, je sais pas pourquoi elle s'est retrouvé dans cet état, mais, j'aurai tellement voulu que tu sois là pour l'aider, car je m'y suis senti bien incapable. J'aimerai juste que, je sais pas tu l'attends, elle reviendra, ça je te le jure, que le trés Haut me foudroie si c'est pas le cas. Elle avait juste besoin d'air comme moi, j'en ai eu besoin en quittant Poligny mais je te la ramènerai. Et puis, 4 jours, c'était impossible tu sais, il en faut trois pour arriver, 6 au minimum pour un aller retour.

Ma belle Atro, je sais que t'es en colère, et blessée, mais tu sais parfois... il faut s'oublier soit même pour ne pas perdre ce que l'on aime. Crois moi, je sais de quoi je parle. J'espère que tu y réfléchiras. Eliance sera de retour en fin de semaine, le temps de soigner mon cheval. Et ça c'est pas un mensonge, il a pas su apprécier les chemins de montagne..

Je t'embrasse fort,
Prends soin de toi, et fais preuve de patience ma jolie nièce,



le courrier parti, il revient l'air de rien.
Atropine
La lettre était lue. Encore une fois on lui rappelait qu'elle était égoïste. Mais elle ne supportait ni les mensonges, ni les promesses non tenues. Elle ne répondrait pas. Elle ne répondrait plus. Elle tirait une croix sur la douleur. Elle passerait au bout d'un certain temps. Enfin, elle l'espérait ...

Elle cacherait sa douleur, ferait bonne figure devant les autres mais les insomnies la reprendrait lorsque ses joues se strieraient de liquide salé la nuit tombée. Parce que oui, on lui rappelait la souffrance d'Eliance, ses mots à elle. Son besoin à elle d'être soutenue. Mais qui s'était posé la question du besoin de la Teigne ? En même temps, en repoussant tout le monde, c'était logique que ces même personnes ne voient pas le mal qui la rongeait.
Alors, elle qui détestait le mensonge, se leurrait elle même pourtant. En se disant qu'Eliance ne lui manquerait qu'un temps. Que c'était mieux ainsi. Et que le temps que Mike est là tout ça bien. Mais même son blond devait comprendre. Même lui devait savoir la peine qu'elle ressentait. Lui pour qui son pote était son frère connaissait surement la douleur d'un mensonge de ce type, ou non, il devait l'ignorer, et c'était mieux ainsi, mais il comprenait, c'était certain.

Pensant qu'en réalité, personne ne songeait à son bien être à elle, elle se décida de le faire seule à nouveau. Enfin presque.

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Eliance
L'idée de l'enlèvement l'a faite rire et elle s'est laissé porter par Edoran jusqu'à accepter d'écrire cette stupide lettre. Mais plus les heures passent, plus Eliance réfléchit et plus elle imagine une Atro peu encline aux rires. Avant son départ, elle lui a dit avoir perdu son humour. Alors Eliance s'inquiète. Et si la Teigne prenait mal la blague ? Si elle pensait à un abandon déguisé ? Et si...

Tant de choses turlupinent la Meringue. Prendre soin de son unique trogne et laisser Atro dans sa mouise a déjà été une décision compliquée à prendre non sans être teintée d'une culpabilité prononcée. Alors imaginer Atro encore plus mal par sa faute est insupportable. Le sommeil ne la gagne pas, mais le besoin d'écrire est bien présent, lui.


Citation:


    Atro,

    Tu auras peut-être reçu une lettre stupide de Edoran, ou plutôt de Edoran écrite par moi.
    J'ai pensé que tu trouverais ça drôle. Et puis je me suis souvenue. Tu as dit que t'arrivais plus à rire. T'as dû trouver cette lettre à chier. Comme mes précédentes, de toute manière. T'as dû te dire que je t'abandonne pour de bon pour pas être revenu dans les temps que j'avais dit.

    C'est pas pour rien que je t'avais laissé mon alliance. Je me doutais que je mettrais plus de jours et je voulais que t'es ce truc de moi, avec toi. Ce truc qui te dirait que t'es pas rien pour moi. Mais ce truc, tu me l'as renvoyé.

    Je vais être franche. Je crois l'avoir toujours été. Quand j'ai dit quatre jours, je le pensais réellement. Je me disais qu'il nous faudrait sans doute que deux jours de voyage et qu'ensuite, une journée là-bas me suffirait amplement. La vérité, c'est qu'on a mis trois jours pour arriver à Annecy. Les canassons vont vite, mais faut bien tirer la charrette avec la Reyne-mère dedans. Et puis, quand je suis entrée dans la ville, je me suis sentie... je sais pas comment dire. J'ai revu notre taverne et là, je me suis sentie pas bien. Mais j'ai aussi revu ma falaise. Et là, je me suis rappelée de tout. Tout ce que t'as fait pour moi. Pour pas que je prenne ma liberté. Pour que je reste avec vous, avec toi. Tu m'as fait promettre. Et cette promesse-là, je la tiendrais.

    Y a pas de falaise, à Poligny, tu sais. J'en ai cherché, mais j'en ai pas trouvé. Celle d'ici, elle me fait du bien. Comme quand on y allait toutes les deux. Elle permet que je sois bien, le reste de la journée. C'est une des raisons qui font que j'ai pas encore repris la route. J'ai peur de pas assurer sans ma dose de falaise.

    J'ai revu Rose, aussi. Rose qui ne va pas bien. Je savais même pas ça possible, tu sais. Et puis parce que penser à moi me rend encore plus stupide, je lui ai crié dessus. Il faut que je répare ça. C'est la seconde raison pour laquelle je suis encore là où je suis.

    La dernière est que j'oublie, ici, que Diego est loin. Ici, je reçois ses lettres, je peux éviter les inconnus qui semblent amoureux et ne parler qu'avec d'éternels célibataires. Ici, personne ne me parle de lui. Y a pas de Kachi pour me parler d'amour ni de nuits folles. Y a pas Mike qui te regarde avec ces yeux qui font que j'ai parfois envie d'vous tuer pour vous prendre ça.

    Ne comprends pas dans ces mots que je suis bien loin de toi. C'est pas le cas. J'aurais préféré, tu le sais, t'emmener avec moi.
    Tu me manques tellement. Toi. Rien que toi. Ta présence qui traîne sur les tables. Je regarde souvent, les tables, en imaginant que tes jambes se balancent dans le vide. Quand un inconnu entre, j'imagine toujours de quelle façon tu l'aurais envoyé chier pour qu'il nous laisse parler. J'imagine toujours que c'est toi, quand j'entends un porte claquer.

    Tu me manques. N'en doute pas.

    Eliance


_________________
Atropine
Les raisonnements d'un blond qui ne la connait que trop bien. Raisonnements qui auraient dû lui faire accepter, qui aurait dû taire ses craintes, ses doutes. Mais elle ne peut plus souffrir. Et elle a commencé à douté même du plus sur. Elle a douté de son pilier, de sa moitié d'âme. Et ça elle ne peut plus ... Les larmes roulent sur ses joues lorsque l'encre forme les mots, plissant le parchemin en quelques formes circulaires.



Eliance,

J'ai voulus résister, ne pas t'écrire.
J'ai voulus que tu souffre autant que moi devant chacune de tes promesses non tenue. Mais c'est fini ... J'en ai finit avec ça.
Tu as, soit disant besoin de moi et pourtant tu es partie.
Tu dis que tu m'aurais emmené, mais je n'y crois pas Eliance. Je ne croirais plus aucune promesse de ta part. D'ailleurs, tu n'es plus tenue à aucune. Je ne veux pas être tenue responsable de tes actions, ou non actions. Tu es restée en vie, tant mieux. Tu auras retrouvé Diego. J'aurais été utile à quelque chose. Ce ne sera plus le cas. Je te rends ta liberté et je reprend la mienne. Aimer dans certain cas, c'est douloureux, et je ne veux plus de ça.

J'avais compris ton départ Eliance. J'avais accepté au moins. Je m'étais fait une raison. Mais cette blague qui n'est qu'un autre mot pour mensonge dans ce cas, c'était trop. Tu as fait une promesse, tu ne peux pas la tenir, suffisait de le dire Eliance ... Mais non, tu as cru ... Je ne sais même pas ce que tu as cru ...
Eliance ...
Je ne reviendrais pas sur ce que je t'ai dis avant. Tu as été formidable. Tu as été la meilleure amie dont j'aurais pu rêvé. Mais là, je ne peux plus Eliance. Edoran m'a dit que tu auras besoin de moi, mais je ne pourrais pas. Je crois que je n'en aurais plus la force. Tu es partie pour aller mieux, et j'espère vraiment que tu y arrives, mais je ne pourrais jamais avoir la même confiance en toi qu'avant. Et ce n'est pas une punition. C'est une façon pour moi de me protéger. Me protéger parce qu'avec toi, c'était comme avec Mike, on se comprenait sans se parler, on s'épaulait, se soutenait, je n'avais aucune barrière avec toi. Et maintenant, j'ai du mal à sourire, et j'ai faillis foutre mon mariage en l'air parce que j'ai mal. Parce que Mike pensait que je doutais de lui. Parce que j'ai posé des questions que jamais avant je n'aurais posé. Tout ça parce que quand j'ai confié ma confiance, elle a été bafoué la fois de trop ...

J'espère vraiment que tu seras heureuse Eliance. J'espère parce que sinon, tout n'aura été qu'un gâchis phénoménal. J'espère parce que sinon on aura été deux à souffrir inutilement. Mais tu vois, ma rancoeur m'a rongé, j'en ai même voulus aux liens de sang qui sont apparut sans prévenir. Je leur en ai voulus parce que tu es mieux avec eux Eliance.

Mais c'est fini. Voilà ... Tout est fini.
C'est une façon d'apprendre il parait. Apprendre à ne pas trop attendre des autres, ne pas trop espérer. Ne pas faire confiance pour ne pas être trahie ...
Tu peux revenir néanmoins ... Ne crois pas que je serais vindicative. Je serais neutre ...
Mike m'a dit de choisir si je voulais arranger les choses et t'écrire, ou si je voulais oublier et cramer les prochaines lettres éventuelles qui arriveraient. Mais oublier quelqu'un d'aussi important que tu l'a été n'est pas facile. Et, en écrivant, rien ne s'arrangera, j'en suis certaine. Alors ... peu importe ... Je te dis les choses, sans prendre de gants, sans penser a ce que tu peux penser, de toutes façons, je reste égoïstes pour tes nouveaux amis ... Alors soit.
Je remet ma coquille en place tu vois.

T'as écris à Eithann que tu rentrais bientôt. Ne le trahis pas lui aussi ...

Atropine.


Adieu ...

Murmuré, parce qu'elle est certaine qu'elle vient de sceller leur destin.
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Edoran.
Seul en taverne, celle là même qu'Eliance venait de quitter Edoran vit un pigeon s'y engouffrait avant que la porte ne se referme. Le piaf vola en rond plusieurs longues minutes avant que le barbu agacé par son bruit incessant de l'attrape pour en détacher la lettre et surtout le remettre dehors. Une fois encore, il posa son regard sur la missive. "Pour Eliance" l'écriture était la même que la dernière fois. Edoran se mordilla la lèvre, à voir les lettres tracés de manière presque brutales, il devina que le contenu ne devait pas porter des mots d'amour. Atropine souffrait à Poligny, il n'en doutait pas mais ici.. Ici c'était Annecy et c'était Eliance. Il glissa la lettre sans l'ouvrir dans sa poche. Il ne désirait pas lire, ne voulant pas se mêler de la vie des jeunes femmes mais il était presque sur que si la rouquine lisait ça... son sourire s'effacerait. Quelques jours encore à profiter avant de rentrer. Il pouvait bien lui cacher cela. Il lui rendrait son bien une fois là bas.

Sa nièce devait lui en vouloir. Quelque chose lui disait au fond de lui qu'elle ne l'accueillerait pas à bras ouverts mais il lui avait promis de veiller sur la rousse, c'est ce qu'il faisait. Peut être ne comprendrait-elle pas. Peut être que si, il aviserait une fois la bas. Certain de bien agir, il quitta à son tour les lieux, emportant la lettre.
Eliance
Pas de réponse. La Teigne est restée muette à la dernière lettre de la Meringue. C'est du moins ce que croit Eliance puisque rien n'est venu troublé le ciel voilé savoyard. Aucun volatile ne s'est manifesté bruyamment, aucun messager non plus n'est venu tambouriner sur la porte de sa chambre non plus.

L'amie se fait silencieuse et même si Eliance fait mine qu'elle s'y attendait, l'absence de nouvelles ne cesse de la hanter. Elle préfère encore des mots durs à pas de mots du tout. Elle pense que si Atro ne lui écrit plus, c'est qu'elle va au plus mal. Elle pense énormément de chose sans n'être sûre de rien, à part qu'elle tiendra sa promesse. Si il est une qu'elle ne rompra pas, ce sera celle d'écrire tous les jours à sa sœur de cœur.



Citation:

    Atro,

    Comment vas-tu ?
    Tu ne répondras sans doute pas, comme à mon autre lettre. Mais c'est pas grave. Hier, Amadheus m'a dit qu'il faut que je me batte pour certaines choses. Que j'en suis capable. Il a peut-être raison. Je me suis battue pour Diego avec ton aide. Je lui ai écrit tous les jours pour qu'il sache que je suis là. Que je serais toujours là. Je vais faire de même avec toi.
    Ne réponds pas si tu n'en as pas envie. Tu en as le droit. Mais lis mes lettres. C'est là le plus important.

    Amadheus m'a aussi dit que tu as retrouvé la mémoire. C'est du moins ce qu'il a cru comprendre dans ta lettre et ce qu'il a bien voulu m'en dire. Tu le sais assez réservé niveau confession, je crois. Je n'ai rien su de plus de votre échange de mots. Je t'imagine heureuse, Atro. J'ai peut-être tort, mais j'ai envie de croire que le retour de ton passé t'a amené une plénitude que tu avais perdu depuis notre accident. Je t'imagine retrouvant Mike comme avant, réellement comme avant, sans doute ni rien du tout. Je t'imagine avec Louis, n'ayant plus peur de lui, plus peur d'être une mère pour lui. J'imagine tout ça.
    J'aurais voulu partager ça avec toi. Si tu me réponds, raconte-moi comment tout ça t'est revenu. Quelle a été ta solution miracle.

    Tu me manques. Aujourd'hui plus que jamais.

    Eliance

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Atropine
Au plus mal, elle l'a été. Elle l'a tellement été qu'elle en a envoyé une lettre atroce. Une lettre qu'elle est heureuse de savoir dans l'ignorance d'Eliance. D'ailleurs, un brun lui avait répondu, une fois à la place d'Eliance lorsque déjà, ces mots avaient été durs. Alors la demie portion se tourna vers lui une première fois.



Edoran,

Eliance m'a dit n'avoir pas reçu ma lettre d'hier. Est ce que tu y es pour quelque chose ? Si c'est le cas, brûle là et laisse la lire celle que j'enverrais ce soir ...

Je t'embrasse
Atro

PS : Merci pour elle


La réponse arriva un peu plus tard de son oncle. La demie portion était soulagée, joyeuse presque.



Ma chère Nièce,

Tu as vu juste. J'ai pas fait exprès cela dit, le pigeon l'a manqué de peu. Il était entêtant, je l'ai attrapé, et quand j'ai vu que c'était de toi, je me suis dit... Je crois que j'ai senti que c'était pas une bonne lettre.

Et je la brûlerai si tu le désires. Je ne l'ai pas lu, je ne me suis donc pas trompé ? Je suis content de te deviner dans de meilleurs conditions, vas-tu mieux ? Poligny me manque un peu, je m'y sentais mieux qu'ici à Annecy ou pourtant, il y a plus d'âmes vivantes !

Prends soin de toi surtout
Je t'embrasse également

Ton oncle, Edoran

Ps: je ne fais que tenir ma promesse de veiller sur elle, tu sais, je crois que ce séjour lui fait un peu de bien, ça aurait été mieux avec toi cela dit. Bientôt ça sera à nouveau à toi de prendre soin d'elle, j'espère que tu le feras.


Ce serait à elle de prendre soin d'elle, et elle le ferait, si Eliance revenait. Mais elle était d'accord avec Amadheus, Eliance avait la force en elle de se battre pour ce qu'elle voulait, réellement. Le vélin était fixé, l'amitié qu'elle avait avec Eliance lui était précieuse. C'était un joyau qu'elle avait faillit briser par sa douleur, sa rancoeur. Elle avait pensé que la rousse jubilait de son mal. Elle la croyait heureuse, loin d'elle, mais même Edoran semblait dire que pas tout à fait. Alors la plume glissa sur le parchemin, plus légère, plus douce aussi.



Eliance,

Tu as été forte pour bien des choses. Pour Diego, c'est vrai, puis pour rester en vie. Aussi pour t'occuper de Louis et moi comme tu l'a fait. Pour partir enfin. Je ne le reproche plus, je l'ai suffisamment fait. Même si je ne comprends pas vraiment, je me souviens d'un voyage en Italie prévue pour m'éloigner des ambiances pourries. En fait, ce qui m'a blessé, c'est que là la raison de ta fuite, c'est moi, en partie ... J'ai du mal à digérer.
Mais tu vois, avec ma mémoire revenue, je sais ... Je sais qu'avec toi, je suis pas égoïste. Je t'ai aidé aussi, malgré tout ce qu'on m'a dit. Pour Diego, pour ta falaise, pour la tarte, pour ... Tout ! T'étais une jouvencelle en détresse et ton prince s'était barré ! Et c'est ton amie qui était là !
Bref ... Tu me manque aussi Eliance, reviens, vite ! Je vais t'engueuler, te tirer la tronche un peu, et ensuite on rira !

Pour ma mémoire, c'est une dispute. Une dispute énorme avec Mike qui est à l'origine de tout ... Si tu veux en savoir plus, t'as qu'à revenir !

Je t'embrasse,
Atro

_________________
Eliance
C'est dingue comme un truc, un seul petit truc peut bouleverser l'ordre établi. Une mémoire, c'est pas grand chose et, pourtant, à l'instant où Eliance a appris que la Teigne avait récupéré la sienne, elle a su que tout redeviendrait comme avant avec une certitude dont elle seule a le secret. L'arrivée de la missive est venue confirmer ses espoirs les plus fous. Parce que oui, derrière un déni total de projet quelconque, les rêves sont quand même présents, sauvages et indépendant, camouflés du mieux qu'ils peuvent dans la pénombre d'une nuit sans astres, planqués derrière un fourré de campagne.

La Meringue va se faire engueuler. C'est inévitable, elle connaît son sujet. Ici, une Dragonne qui se sent abandonnée. Et les Dragonnes, ça râle comme un poux, ça fulmine comme un putois, ça braille comme une brebis en train de mettre bas, dans des beuglements à vous trouer la vessie. Les hurlements d'un enfants sont à côté de ça des ronronnements doux et bien agréables aux esgourdes. S'il faut en passer par là pour récupérer une sœur de cœur, alors Eliance subira un décapage de tympans sans broncher.

Le sourire est revenu sur la trombine ménudiérienne. Elle se rend enfin compte que rien ne va si la Teigne ne va pas. Elle se rend compte qu'elle ne serait pas parvenu à être bien en la sachant mal. Elle constate que cette femme insupportable et ô combien prétentieuse est un pilier dans sa vie. Et ça, elle lui fera payer à coup de sourires, de gentillesse et d'espoir à gerber.



Citation:


    Atro,

    Comme je suis heureuse que tu m'aies écrit. Je lis et relis ta lettre constamment depuis que je l'ai, ce qui est stupide en soit, vu que je la connais par cœur.
    Tu n'es pas égoïste avec moi, ça non. Je te l'ai pas assez dit peut-être ? Je croyais te l'avoir rabâcher. Tu as pris de soin de moi comme personne ne la jamais fait. J'appelle pas ça être égoïste.

    Oui, j'ai eu besoin de partir. Mais pas seulement à cause de toi, comme tu dis. J'ai eu besoin de ressentir la saveur des chemins. J'ai eu besoin de... j'avais besoin d'oublier, Atro. De ne plus réfléchir. Tu comprends ? Tout était devenu compliqué. Je devais oublier tout ça pour ne penser qu'aux gens que vous êtes. Penser aux gens à poils, sans rien autour, sans emmerde, sans tâche, sans rien. D'habitude, tu me permets de faire ça. Mais là, tu pouvais pas. On pouvait pas le faire à deux.

    Te voir à poil, je le fais depuis que j'ai ta lettre seulement. Depuis que je sais que tu as retrouvé ce qui te manquait. Tu vois, j'y suis pas arrivée tant que tu m'en voulais à mort. Là, j'y arrive. Comme j'arrive enfin à voir Diego à poil aussi. En fait, je vois tout le monde à poil, grâce à ta lettre. Simplement, les autres sont pas importants. Ils soulagent pas. Toi si.

    Même loin t'y arrive. T'es trop forte.

    On part demain soir. Avec Edoran. Peut-être Amadheus, c'est pas encore sûr.
    On va essayer de faire le trajet en deux jours. J'ai hâte de rentrer.

    Merci

    Eliance


_________________
Atropine
La lettre lui était parvenue, et la demie portion avait sourit. Les tensions se dissipaient, peu à peu. Bien qu'elles resurgiraient durement avec l'arrivée de l'escorte d'Eliance, la Teigne était sereine, plus ou moins. Elle saurait gérer les soucis liés à la phase d'observation puis de bombage de torse des mâles plus ou moins dominants. Mais en attend que l'orage arrive, la Peste devait répondre à son amie. La paranoïa à son encontre avait disparue, et la rancœur estompée, fortement. Elle n'avait jamais eu de vrai famille. De famille prônées par les hautes institutions. Le clan était son univers, Mike, Eliance, Kachi et Boulvay faisaient la quasi totalité de sa famille.
Alors la plume glissa, aisément sur le vélin.




Eliance,

Tu pars demain ? Vraiment ? Enfin une bonne nouvelle. Et t'as intérêt d'aller bien, parce que sinon, ça l'fera pas. Tu m'aura abandonné pour rien ! Et en ce cas, sache que je ferais souffrir une partie utile de ton anatomie pour pouvoir t’asseoir ! Sérieux Eliance, si t'es encore malheureuse, t'as mon pied au cul ! D'ailleurs je préfère le dire comme ça !
Pour Amadheus ... Je sais pas si c'est une bonne chose qu'il vienne. Tout dépend de son état d'esprit. Une chose est sure, je ne claquerais plus toute mon énergie dans des disputes vaines. Pour Edoran, amène le, et il aura droit à une chope. Et peut être pas dans les dents.

Prends soin de toi Eliance, et gave toi de cette falaise, parce que si tu dois repartir dans les même conditions, je ne serais plus là à ton retours !

Je t'embrasse
Atro

_________________
Eliance
Elle se les gèle littéralement. La nuit a été froide, le matin aussi, et la journée ne s'annonce pas mieux. Deux mains s'extirpent de sous la cape chaude pour écrire un mot. Tant pis si elle risque de perdre deux doigts au passage par ce vent glacial. Atro vaut bien quelques sacrifices.
Mais quand même, la lettre ne sera pas longue. Elle y tient à ses dix doigts...

Citation:


    Atro,

    Voilà, on est parti. On avance vite. On a dépassé Genève, je crois.
    J'ai trois de tes oncles à mes côtés. Dont un ficelé comme un rôti parce que, soi-disant, trop indiscipliné, ou quelque chose dans le genre. Ils sont tous bien disposés, enfin, sauf le ficelé, bien sûr.
    Edoran a hâte de te revoir. Et Amadheus, même si il ne le montre pas, ne nous accompagne pas pour rien. Il vous faudrait un instant tous les deux, que vous voyez chacun le vrai visage de l'autre.

    Je vais bien, Atro. Rudement bien. T'auras pas à botter mon postérieur. D'ailleurs, tu pourras bouder, me râler, tout ce que tu veux, je serais quand même contente de rentrer.

    Mais prépare un grand feu, tu veux ? On se gèle la couenne ici !

    Je t'embrasse

    Eliance


_________________
Eliance
Le retour à Poligny a été bienheureux. La Ménudière est restée souriante devant une Atro rancunière comme c'est pas permis. Et l'amitié a fait le reste. Il faut dire que devant l'adversité, les piques sont rangées au placard. Si la Teigne est rancunière, elle a l'âme généreuse dès qu'il s'agit du bien-être mental de sa presque-soeur et met ses rancoeurs de côté pour lancer des seaux d'eau froide à la face ménudièrienne.

Il a fallu vidé la taverne, sur les conseils de Mike et Atro. Alors ils ont bu jusqu'à plus soif, jusqu'à toucher le bois des cuves de bière, jusqu'à éponger les dernières gouttes. Rien ne se perd, ça, c'est sûr. Résultat ? une Eliance complètement beurrée qui s'écroule en haut d'un escalier pour refaire surface quelques heures plus tard le temps de superviser la crémation de la blessure du géant. Le reste de la nuit reste flou, mais d'après le géant, elle est venu danser sur lui dans le couloir... Le réveil matinal a été des plus compliqués. À croire que la bière s'est elle aussi assoupie dans le ventre ménudiérien pour se ragaillardir à son ouverture de paupières.

L'humeur s'ensuivant s'est révélée assez médiocre, Eliance rembarrant à tour de rôle les uns et les autres à la manière d'une mal-lunée pour finir par pleurer comme une madeleine pour une raison oubliée depuis. Mais ce qui a surtout surpris le plus et alarmée Atro semble être le délire à propos d'une Ménudière éventuellement enceinte qui s'est révélée frappa-dingue, croyant dur comme fer à un petit Corellio dans son bedon qui saurait sauver ce qui reste à sauver de leur couple idéalisé.

Un seau d'eau congelé tout droit descendu de l'abreuvoir, Eliance a repris ses idées dans l'ordre et oublié l'idée saugrenue de devenir grosse après une abstinence totale qui dure, qui dure, depuis bien quelques bons mois déjà. Pourtant, l'alcoll tape encore dans la caboche. Et c'est après être montée dans sa chambre pour achever d'emballer son baluchon qu'elle se pose quelques minutes dans un besoin improbable.

Et oui. Qui dit Eliance bourrée dit Eliance qui écrit à son Atro.


Citation:

    Atro,

    Je m'excuse pour cette journée détestable. Je vais arrêter de boire. Ca me va pas. Je me sens triste et je sais pas pourquoi. C'est horrible. Jeme suis retenue de pleurer toute la journée, tu sais. Je pensais qu'en étant pas gentille, je craquerais pas. Bon. Ben en fait, ma théorie était nulle. Très nulle même.

    On part. Je suis heureuse. J'ai peur de m'éloigner encore un peu plus.
    Mais ça ira. Je vais m'occuper de Louis demain. Je suis heureuse.

    Et puis je t'ai retrouvée. On a retrouvé Atroliance, cet après-midi.
    Je t'avais bien dit qu'on se retrouverait ! Je suis si heureuse, Atro.

    Tu es ma soeur. Mon Atro. Celle avec laquelle j'aurais aimé grandir. Ou jouer. Pas dans ma mansarde ni chez ta mère. Non. C'est juste une idée comme ça.

    Je partirais plus. Jamais. Même si Diego me le demande, je sais pas si je pourrais.
    Tu me le pardonnerais pas une seconde fois. Je m'excuse encore pour cette unique fois de trop. J'aurais dû rester. J'ai été nulle.

    Je vais me rattraper. Je te promets. On va faire des choses chouettes. On va s'amuser. On fera ce que tu veux. Tu auras qu'à choisir un souhait par jour, tiens. Je ferais. Ca sera mes premiers caps. J'en ai jamais eu.

    Merci Atro. Je suis plus seule grâce à toi.
    Je ferais en sorte que tu le sois plus non plus. Même si tu as Mike. Et Lucie. Et Louis.
    Je te promets.

    Je t'aime.

    Eliance



La lettre est pliée et Eliance va la glisser dans les bagages de la Teigne. Disons plutôt que l'alcool la lui fait lâcher nonchalemment au-dessus d'une malle alors qu'elle tente de ne pas se vautrer dans une perte d'équilibre incontrôlée.
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