Eliance
« Vous ». Un mot qui revient toujours. Un mot qui rassemble dans l'âme de la Ménudière, à la fois la Louve et le Dracou.
« Vous ». Quatre lettres. Toujours les mêmes. Quatre lettres qui en disent long.
Les deux lettres du « tu » sont parfois simples, plus fluides et pourtant inenvisageables quand il s'agit de s'adresser à eux.
Ce mot traduit toujours beaucoup.
Quatre lettres pour quatre principes. « Vous » pour le respect, l'admiration, la confiance, l'estime, l'amour. Quatre principes qui ne peuvent que passer par ce « vous », rendant le « tu » faible, familier, mesquin, inutilisable.
Ce « vous » étonne parfois. D'aucuns le trouvent froid, distant. Ceux-là n'ont rien compris. Ceux-là ne savent pas que le Dracou et la Ménudière s'aiment autour de ce « vous ». Grâce à ce « vous ». Ils n'ont pas compris qu'il est le reflet de leur union.
La Louve l'aura compris, elle. La Louve comprend tout. Le « vous » unit aussi les deux femmes. Pas de basses familiarités pour celles qui se comprennent et se parlent à coeur ouvert. Elles perçoivent les angoisses, les tourments de l'autre et c'est ce « vous » qui le dit. Il dit la grotte et la falaise qui parviennent à les apaiser l'une et l'autre. Seule la Louve comprend son besoin de falaise. Ça vaut bien un « vous ».
« Vous ». Quatre lettres. Toujours les mêmes. Quatre lettres qui en disent long.
Les deux lettres du « tu » sont parfois simples, plus fluides et pourtant inenvisageables quand il s'agit de s'adresser à eux.
Ce mot traduit toujours beaucoup.
Quatre lettres pour quatre principes. « Vous » pour le respect, l'admiration, la confiance, l'estime, l'amour. Quatre principes qui ne peuvent que passer par ce « vous », rendant le « tu » faible, familier, mesquin, inutilisable.
Ce « vous » étonne parfois. D'aucuns le trouvent froid, distant. Ceux-là n'ont rien compris. Ceux-là ne savent pas que le Dracou et la Ménudière s'aiment autour de ce « vous ». Grâce à ce « vous ». Ils n'ont pas compris qu'il est le reflet de leur union.
La Louve l'aura compris, elle. La Louve comprend tout. Le « vous » unit aussi les deux femmes. Pas de basses familiarités pour celles qui se comprennent et se parlent à coeur ouvert. Elles perçoivent les angoisses, les tourments de l'autre et c'est ce « vous » qui le dit. Il dit la grotte et la falaise qui parviennent à les apaiser l'une et l'autre. Seule la Louve comprend son besoin de falaise. Ça vaut bien un « vous ».
Citation:
Kachina,
Je ne vous ai pas croisé hier et n'ai donc pas pu vous dire au revoir. Je m'en excuse.
J'aurais voulu pouvoir vous embarquer avec nous aussi, non que je veuille vous éloigner de votre Boulvay, plutôt que j'aime nos discussions et que j'aurais bien eu besoin de votre avis éclairé sur certaines choses dont j'arrive pas à me dépêtrer.
Une chose me taraude, surtout.
Je me pose des questions. Une foule de questions. D'ordinaire, je me laisse vivre, je ne réfléchis pas trop et ça fonctionne plutôt bien. Mais le Cosaque a écrit des choses qui ont mis tout ça en marche. Je me demande si il a tort ou raison. Il dit que je m'enferme dans mon mariage pour de mauvaises raisons. Il dit que je pourrais être heureuse tout à fait si je partais. Il dit que je me cache. Que j'assume pas d'envisager quelque chose de mieux.
Vous qui connaissez Diego. Vous pensez qu'il m'aime vraiment ? Qu'il m'est encore fidèle ? Des mois qu'il me dit qu'il est sage. Je le crois. Je l'ai cru, du moins. Aujourd'hui, je doute. Je sais plus vraiment. Il est parti à ce mariage de son ancienne amante, a refusé que je l'accompagne et ne m'en a pas dit un seul mot, en revenant. J'ai peur de lui poser des questions.
Vous, vous auriez fait quoi, à ma place ? Vous feriez quoi ?
Ne croyez pas que c'est pour rejoindre Torvar et trouver un avis approbateur à ma démarche. Non. Je l'ai tout à fait perdu, le Cosaque. Il ne m'écrira plus, ne voudra jamais me revoir.
Je voudrais seulement savoir. Pour moi. Rien que pour moi.
Eliance
Citation:
Eliance, ma jolie Abimée,
Moi aussi j'aurais aimé vous dire au revoir. Mais vous savez comme moi qu'on ne choisit pas. M'éloigner de mon Boulvay, tant ont essayé, vous savez . Néo et moi étions par le passé inséparables, jusqu'à cette incompatibilité d'humeur avec mon Brun qui je l'avoue se comporte parfois comme le dernier des rustres quand il sent le vent le pousser trop fort loin de moi.
J'aime aussi nos discussions et je dois vous avouer me sentir bien souvent plus en confiance avec vous qu'avec certains du clans. Ainsi va la vie.
Vous vous posez bien trop de questions. Mais ainsi sommes nous faites les filles, a vouloir toujours plus qu'ils ne peuvent nous donner.
Le Cosaque dit surement vrai en parlant de ces choses. Mais il a tort aussi.
J'ai quitté Boulvay un jour pour ce genre de raisons. Et croyez moi, ce n'était pas mieux loin de lui. C'était mille fois pire. Je suis revenue à lui, et j'ai accepté de n'etre plus qu'à lui. Depuis certains de mes amis qui n'en n'étaient pas vraiment au final disent que la Louve se comporte souvent en chienne soumise.
Savent-ils seulement ceux là que les femmes comme nous quand elle se donnent, choisissent elles mêmes leurs chaines, tant elles sont douces ?
N'écoutez pas le Cosaque. Il vous convoite, ça le rend cruel et peu crédible.
J'ai vu Diego. Peu de fois, à vrai dire. Mais ce que j'ai vu de lui me plait plutôt. Et à chaque fois dans nos conversations, revenait votre nom . Chaque fois, il s'inquiètait de vous. Je le crois vraiment fidèle. Je sais respirer à 10 lieues à la ronde le parfum d'un queutard.
Votre homme ne porte que votre odeur sur lui.
La dernière fois que je l'ai vu, il était perdu et amer. Vous veniez de vous faire défigurer. Je lui ai expliqué la raison de votre geste. Il a eu ces mots que je n'ai jamais vraiment osé vous redire en face : qu'elle fasse seulement en sorte que tous les hommes ne la désirent plus, et pas besoin de se défigurer pour ça. Il souffrait Eliance.
Vous le faites souffrir. Il vous fait souffrir. Je crois que l'amour c'est ça, toujours avoir peur de perdre l'autre.
Concernant ce mariage, écrivez lui, ouvrez vous à lui sans peur. Dites lui vos craintes, vos doutes, votre rancoeur.
Un jour, nous nous sommes disputés Boulvay et moi et j'ai vidé mon sac. Je lui ai dit tout ce que j'avais sur le coeur. Il m'a dit plus tard qu'il n'en n'avait pas deviné la moitié , qu'il pensait juste que je me lassais de lui.
Il ne dit jamais qu'il regrette. Il dit juste parfois : je suis un sacré crétin quand je m'y mets. Et croyez moi, c'est vrai.
Il dit aussi que je lui en fais baver, qu'il est jaloux à crever et c'est vrai aussi.
A votre place, j'aurais eu le coeur déchiré de le voir partir à ce mariage. Il n'aurait pas du faire ça, il l'a fait. Ils ne pensent pas , parfois au mal qu'ils nous font. Ce sont des hommes, je crois qu'on aime toujours plus. Il n'aurait pas du, il la fait. La question est : pourquoi est ce que c'était si important au point de vous laisser seule sans lui. Peut-être voulait-il vous éprouver, voir si vous voudriez le suivre, si vous l'aimiez assez pour ça, ou si vous alliez lui interdire. Je ne sais pas.
Mais voir une de ses anciennes amantes en épouser un autre, ça ne doit pas etre particulièrement amusant pour un homme, fiers comme ils sont.
Peut-être aurait-il surement aimé y aller avec vous à son bras. Montrer à tous qu'il marchait au côté de la magnifique femme que vous êtes.
Dites lui vos doutes, vos peines. Dites lui la plaie qu'il a ouverte en partant.
Comblez ce vide entre vous. Pour le tenir enfin, serré si fort entre vos bras et faire de lui un homme heureux
Je vous regarde. Vous. Lui. Je vois deux êtres qui s'aiment.
Qui doutent de l'autre
Qui ne sont pas vraiment comblés.
Vous seule avez la clé de ça. Je fais toujours le premier pas avec Boulvay. Mais il en fait tant pour venir à moi, d'autres façons.
Je vous embrasse, vous me manquez déjà. Revenez vite
Kachi
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