Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

Une alliance pour débo(u)cher un Secret

Eliance
Tout a commencé comme ça : « nous vous demandons de l'aide en ce jour », et un Thomas inhabituellement déstabilisant dans ses confessions de faiblesses et son besoin de soutien adressés à ses vassaux et sa famille.

Ou plutôt, tout a commencé comme ça : « Bonjour, je suis Eliance », une année plus tôt, quand la Ménudière a débarqué dans sa vie et que le jeune noble a accepté à bras ouverts la jolie gueuse boueuse au vocabulaire rongé comme une sœur à part entière. Passée la frontière perturbante d'un Thomas tout en « nous », Eliance a appris à connaître ses facettes dissimulées, quelques-unes de ses angoisses et elle a surtout appris à l'aimer malgré le secret permanent qui entoure cet homme. D'ailleurs, elle l'aime en tête-à-tête autant qu'elle le déteste au milieu du monde, tant elle le trouve changeant. Et puis ces gens qui l'entourent, le détestant ou l'adulant tour à tour, ces gens et leurs manières nobles dépareillent avec la moitié de sœur aux mœurs plus roturières. Si leur père commun a enseigné à Eliance les comportements adéquats en haute société, elle les a laissé de côté aussitôt la maison conjugale fuie. Les retrouver à présent serait pour elle perdre la Eliance qu'elle a créé, après tant d'efforts pour oublier celle qui n'existait pas ou si peu auparavant.

Mais peut-être que tout a réellement commencé avec un « il faut sortir Thomas de là » lancé en taverne lors d'une confrontation ami-sœur. Il faut dire que leur sujet principal de discussion a résidé en Thomas. Ainsi, ils ont pu partager leurs inquiétudes, leurs sentiments, leurs idées, aussi. Et des idées, chacun en a eu à la pelle. Toutes se recoupent tant ils ont une vision similaire de l'homme qui les rassemble autour d'une table, ainsi que des besoins dudit homme pour retrouver le sourire. Quelqu'un a dit un jour « Du rhum, des femmes, de la bière, nom de Dieu ». La recette qui collerait à la peau du Secret, d'après un Caton et une Eliance, serait plutôt « De la liqueur, de l'opium et des femmes pas chiantes ».

Caton s'occupera de la femme ou des femmes. Les critères ont été déterminés rapidement avec une précision déconcertante pour ceux qui ont pu écouter la conversation. Belle bien sûr, intelligente mais pas trop, drôle à souhait, pas chiante pour un écu, pas exigeante sur l'avenir, légère en somme, fraîche, et non vénale. Thomas a déjà une femme à couvrir de cadeau, celle-là devra se contenter des merveilleux moments non quantifiables qu'il saura lui procurer et devra rester à sa place, soit aucune ! L'éventualité d'une rencontre à plusieurs n'est pas écartée non plus, seulement il sera sans doute déjà dure de trouver une femme adéquate, alors six (soit une par jour en comptabilisant l'épousée)... passons.


Eliance s'occupera de l'opium. Pas qu'elle en connaisse des revendeurs, mais trouver une femme lui semblait bien trop compliquée et elle s'est dit qu'au pire du pire, elle pourrait chourer l'opium de son cher mari dès qu'il sera rentré de son périple amoureusement extra-conjugal. Comme attendre, elle en a marre, elle prend les devants sur l'opium, bien décidée à en trouver par elle-même. Un nouveau défit que de montrer qu'elle peut se débrouiller toute seule.

                    ***

La pluie bat le pavé, trempant tout sur son passage, rendant les ruelles glissantes et collantes de boue. Une petite forme floue s'avance, s'arrêtant ça et là sous un porche quelques minutes, pour repartir rapidement, foulant le sol dans des petits pas caractéristiques à la race féminine, jusqu'à une autre entrée de bouge. Le quartier n'est pas des plus malfamé. Simplement une succession de bouges relativement bien fréquentés, avec des portiers pour faire la circulation et parfois reluquer une donzelle qui s'égare, constitue la ruelle.

La donzelle, elle est là, planquée sous sa capeline et son capuchon, se protégeant de l'averse, du froid cinglant et du regard des passants comme elle peut. Les épaules se sont un peu voûtées sous la volonté de se faire discrète. Mais quand elle s'arrête devant le premier portier, c'est bien une rougeur pas discrète du tout qui s'invite sur le visage d'Eliance.


    - Sauriez pas où que j'peux trouver d'l'opium ?
    - Nan ma p'tite dame. Qu'y en a pas par 'fez nous. L'ta'fernier est un braf' type.
    - Tant pis... merci !

La quête est lancée. De la détente à son frère, elle saura en trouver. Foi de Ménudière ! Mais où ?...
Les porches s'enchaînent avec le même genre de réponse désespérément négative.


    - Pas d'ça chez nous gueusaille ! Fous-moi l'camp d'là !
    ...
    - C'pas pour toi ma belle, ça pourrit les pensées c'machin-là.
    ...
    - T'ey' pas dans l'bon'g coin'g, minadiou. Tout l'monde sayt' ça !
    ...

Une chose est sûre, ces petites bêtes ne grouillent pas de partout comme Eliance l'a pensé. La soirée se passe, l'opium court toujours et Eliance s'agace. Le retour à l'auberge se fait alors que le clocher sonne minuit. Les frusques retirées dégoulinent sur le plancher de la chambre, marquant le bois de larges auréoles, tandis que la flambée réchauffe tout ça, y compris une Ménudière congelée, emmitouflée dans deux couvertures, qui tente de se réchauffer contre un minuscule chat sur sa paillasse désespérément vide d'époux. Les paupières s'abaissent, alors que quelques mots passent la barrière de ses lèvres qui remuent à peine, s'adressant en quelque sorte au félin couché en boule contre elle.

    Faudra que j'en parle à Atro...

_________________
Catonlecenseur
« Nous vous demandons de l'aide en ce jour ».

L'en avait de bonnes, le Thomas! Qu'est ce qu'il croyait? Que tous allaient courir sus à ses ennuis? Mais c'est qu'on a qu'une vie, et faut en profité, mon bon monsieur!!!! Alors....

...

Alors, rien. Bah oui. Comme d'habitude, il avait céder et ramener son fessard jusqu'au lieu de rendez vous. Son bon coeur avait pris le dessus, encore. Foutu coeur. Tu me perdras.
Bref, il était parti au rendez vous en terre inconnue (nia nia nianiania, nia nia nianiania...), pour écouter la familia discourir...si peu. Déjà qu'il en manquait, en plus, ceux qui étaient là semblaient changer en statue de sel. Seul Paul avait parlé, avec la générosité qu'on lui connaissait. Et lui. Et Eliance, avec sa verve habituelle, et sa gaieté - pied dans le plat. Mais au final, qu'en était il ressorti? Rien, encore.


Et puis...

Quelques semaines plus tard, une rencontre fortuite (?) Caton-Eliance à Annecy, carrefour de tous les voyageurs et rumeurs de la Terre. Du blabla, en veut tu, en voilà, l'Antique suit cela d'une oreille discrète, trop de boucan, ça l'énerve en taverne.
Et puis Eliance, discrètement, qui engage la discussion sur Thomas. Et Caton embraye. Et finalement, à eux deux, ils finissent par faire un tel bruit que toutes les autres conversations s’arrêtent pour suivre la leur. Le lorrain en sourirait presque, petite revanche sur cette ville criarde. Mais de tout ce tintouin, qu'en ressort il? Que les deux compères ont la même vision de l’intéressé, et qu'il faut le secouer pour le sortir de sa neurasthénie, quitte à faire exploser sa bulle de noblesse ou il s’abîme.

Il avait fallu se partager les taches du triptyque « De la liqueur, de la fumette et des femmes pas chiantes ». Naturellement, qui c'est qui avait récolté la partie sur les femmes?????


Et aujourd'hui, il se retrouvait à arpenter les chemins savoyards, en attendant d'autres détours, histoire de voir si on ne trouvait pas celle qu'il fallait au duc. On l'avait renseigné sur certaines "demoiselles", mais l'Antique se refusait à cela, manquerait plus que le Thomas chope la vérole! C'est qu'il tenait à sa tête. Alors, il poursuivait ses recherches, suivait des pistes.

Il avait même passer une annonce dans un journal local, au cas ou. Bah oui, comment voulez vous qu'on trouve une femme belle, intelligente mais pas trop, drôle à souhait, pas chiante pour un écu, pas exigeante sur l'avenir, légère en somme, fraîche, et non vénale? Sous le sabot d'un cheval?

On était pas sorti de la galère thomassienne...
Eliance
L'opium n'est toujours pas en vue. Tout comme l'époux qui brille par son absence. L'un étant en possession de l'autre, Eliance a mis en attente sa recherche des opiacés, trop accaparée à pleurer son beau rêve de prince charmant idéalisé.

Il devait venir la sortir du couvent. L'enfermement entre des murs étant sa dernière idée pour le faire rappliquer rapidement. Échec cuisant. Elle s'est pris à rêver de ce cheval blanc sur lequel il a promis de débarquer, ces images délicieusement teintées de passion dévorante hantant ses jours et ses nuits. Mais rien. Et au 11 janvier, date fixée comme butoir, toujours rien ni personne.

Alors elle a pris la route, seule, effondrée, dans une léthargie qui ralentit étrangement ses gestes, ses réflexions. À part ses pieds, rien ne fonctionne normalement, en fait. C'est au coin d'un feu de taverne déserte que ses pensées reprennent vie, comme réveillées par la chaleur douçâtre des flammes. Et ses premières pensées vont vers un autre homme de sa vie. Son frère, le frère, celui qui lui manque terriblement. Celui a qui elle doit trouver de l'opium et Caton des femmes. Celui qu'elle doit sortir de la panade. Tout ça lui revient subitement et c'est dans un sursaut d'énergie qu'elle prend mine et papier pour s'inquiéter de ce sang.


Citation:

    Thomas, mon frère,

    Si longtemps que je ne vous ai pas écrit. Je suis impardonnable. Ce n'est pas faute d'avoir pensé à vous. J'ai même rencontré votre ami Caton avec qui nous avons longuement discuté de votre personne.

    Racontez-moi, Thomas. Où êtes-vous ? Que faites-vous ? Comment allez-vous ?
    Je ne peux m'empêcher de repenser à notre dernière rencontre à Gratibor. Je ne peux m'empêcher de penser à vous et de m'inquiéter.

    Je crois que j'ai besoin de vous.
    Vos mots me manquent.
    Vous me manquez. Tellement.

    Eliance


Eeeeeh ! faites gaffe ! vous pr'nez feu !
Les yeux cernés se lèvent vers l'aubergiste braillard, avec une lueur d'incompréhension. Assez d'incompréhension pour que le bougre précise :
Mais lààà ! boudiouuu ! votre cape !

Le regard se baisse sur la cape en question et lentement, le terrible constat qu'elle a effectivement pris feu par un coin monte à la cervelle ménudiérienne. Pour se réchauffer, elle a l'habitude de s'asseoir sur le rebord de l'âtre. Une étincelle aura embrasé le tissu. Ou un mauvais geste aura trempé le coin dans les flammes. Toujours un peu dans sa torpeur maladive, Eliance se lève lentement, laisse glisser sa cape à terre à la piétinne avant de la regarder avec soulagement.

'reusement, c'pas celle de Thomas...

La cape est ramassée et remise sur les épaules tandis que les prunelles se braquent sur l'aubergiste qui fuit en grommelant.

Soit aimable... sauve des gens... pardi ça m'perdra... C'qu'un peu plus, elle foutait l'feu à chez moi, la couillonne...

Pas un instant le visage impassible d'Eliance n'a vu une quelconque lueur le traverser. Rien. Aucun sentiment. Elle est comme vidée d'émotion. Et c'est calmement, toujours, qu'elle se rassied et reprend son crayon et un autre papier. La mine vient s'humidifier un peu dans sa bouche, tournant plusieurs fois sur la langue. Quelques secondes pour savoir quoi écrire à l'ami du frère.

Citation:

    Caton,

    Avez-vous les femmes ?
    Je ne trouve pas d'opium. Je retourne en Savoie. Là-bas, je sais où en trouver.
    Avez-vous des nouvelles de Thomas ?
    Et vous ? Comment allez-vous ?

    Eliance


Des lettres courtes. Ne pas s'étaler sur sa propre situation est primordiale pour affronter les heures sombres qui l'attendent. Les papiers sont confiés à l'aubergiste accompagnés de quelques écus et de chaudes recommandations, pour ne pas dire d'ordres précis et autoritairement étranges sortant de la bouche de la douce Eliance. Les plis devront arrivés vite et bien. Puis elle repart, claquant la porte derrière elle, son baluchon sur l'épaule, enroulée dans sa cape la protégeant du froid glacial de ce début d'année. Aussitôt les portes de la ville franchies, elle ne pense plus à rien. Thomas est sorti de sa tête. Ses peines aussi. Elle n'est plus qu'une ombre qui marche machinalement sur des chemins hasardeux.

_________________
Catonlecenseur
Occupé à paver des routes avec des cailloux, comme les plus pauvres manants, l'Antique revenait fourbu de ses journées de labeur, ou il côtoyait la misère la plus totale, et ou l'on était payé à coup de triques. Mais la misère lui plaisait en ce moment, il se revivifiait au contact des plus humbles, et en profitant pour leur porter la bonne parole.

Revenu dans sa maisonnette, il trouva un courrier devant sa porte. Essuyant ses mains sur sa robe de bure, il décacheta le tout en entrant et lut en marchant. Lecture rapide d'un pli court, qui lui arracha un sourire.

Il alla s’asseoir alors, et trempa sa plume dans l'encrier pur pouvoir écrire...

Citation:


Chère Eliance,

Comment vous portez vous? Avez vous fait bonne route, depuis tout ce temps?
Je suis bien chafouin de savoir que votre recherche fut sans succès, mais rassurez vous, je bloque aussi. A croire que cela effraye, un frère comme le votre...

Néanmoins, je ne désespère pas, car j'ai peut etre une piste. Une faible piste, mais piste quand meme.

Quand à votre frère, il est parti en voyage dans les terres du Sud, au delà de chez les Vascons, vers le pays du soleil européen.
Il m'a déclaré s'y reposer, et je le comprends.

Portez vous bien, Eliance

Avec toute mon amitié

Caton


Thomas_sauveur
Le royaume du Portugal est tellement loin du Saint-Empire, et semblait tout aussi loin du Royaume de France. Pourtant il avait fait le choix de prendre ce bateau et de partir, tout claqué voilà ce qu'il lui fallait, tout plaqué là, planté là ! Et partir, loin avec les membres les plus proches de son escortes. Parfois il regrettais, quelques âmes lui manquait tout de même. Son Vicomte était le premier à qui Thomas avait pensé, Nikolai était sans aucun doute son meilleur ami, celui qui pouvait entendre les vérités et les âneries, celui qui savait que dernière les remparts ce cachait une personne simple aimant la chair et l'or autant que le vin et les jeux de cartes. Lorsqu'on plume un Roi de Lotharingie au Ramponneau – bien que celui-ci soit soupçonner d'avoir perdu par générosités – Certains prennent la grosse tête et d'autres en riant en dansant dans une cours d'un vieux restaurant. Nikolai, ses cheveux blond, son teint blanc et ses paroles rassurantes lui manquait oui... Thomas avait souvent songé à lui écrire, mais pour dire quoi exactement ? Son absence était sans doute ''normal'' pour le Vicomte -Oui oui Duc ! -

L’autre personne qui lui manquait énormément était Caton, le Lorrain était un piller franc dont Thomas ne pouvait ce passer, et même si quelques lettres étaient échangées ici ou là, cela ne remplaçait pas les long discours et les longues étreintes. Colombe également lui manquait, la Princesse Héritière en Suède était une amie précieuse et de longue date, qu'il n'avait pas toujours bien traité et pas souvent prit soin d'elle, mais dont il était attaché et ne pas la savoir en sécurité le rongeait parfois la nuit.

Sa soeur également lui manquait, bien que sans aucun doute Diego veillait sur elle, cela ne le rassurait pas franchement et la présence de la rousse était comme une drogue rassurante. Bien que, avouons-le il l'aimait autant qu'il pouvait la détester. Elle était la souris, il était le chat et parfois dans un coup de dent, il voulais lui rompre le cou net !


Ce jour-là il était proche d'un port, le bateau était accroché par de longue corde au bois du port et les gens la foule, ne parlaient pas leurs langues. Thomas, s'en moquait bien il avait l'habitude des étrangers. Se tournant vers Théran et Fleurr il regarda le couple un fin sourire aux lèvres, Paul traînait dans le coin et le Duc Impérial posait toujours sur lui un regard emplit de tendresse et de protection. Sa femme était aller faire quelques courses pour le reste du voyage et lui fumait sa pipe au coin d'une caisse de vin. Il pensait à ses amis, sa famille, mais également ceux dont il avait la garde comme Nazarya, la petite lui manquait et il porta une main aux quelques écus qu'il avait au fond de sa poche en soupirant de ne pouvoir lui donner.

Elle était en sécurité avec une dizaine de gardes, mais ou ? Il l'ignorait... et cela l’agaçait. Lorsqu'au loin arriva une silhouette bien connu, l'homme se redressa et fixa la femme devant lui, entre crainte et étonnement. Lilya était une blonde guère grande aux formes généreuse et grassement payée pour veiller sur les siens alors qu'il était loin de tout. La voir signifiait une mort, un problème ou peut-être quelques choses de plus léger.

Après un cours dialogue entre les deux protagonistes, il apprit qu'Eliance lui avait écrit et que plus ou moins tout allait bien. Il soupira et prit la lettre, invitant Lilya à rejoindre le Saint-Empire, bien que le voyage était long, la était sa place !

La lettre de son sang dans la main, il l'ouvrit du bout des doigts et lu les quelques lignes.


Eliance....

Remontant a bord, il posa sa pipe sur le bureau du capitaine et écrivit une réponse, la plume tremblante, mais soutenus.

Citation:


Chère soeur, cher sang, chère Eliance,

Nous sommes vivant, cela doit déjà être une nouvelle qui vous rassure autant que ses mots peuvent rassurer. Les mots, ne remplacerons jamais les actes et la tendresse d'un regard, nous le savons.

Aujourd'hui, nous ne pouvons que vous écrire ses mots : Nous sommes vivant et en sécurité.

Bien que la fin soit fausse, nous sommes au milieu d'une guerre qui ne nous regarde pas, mais vivant et nous comptons le rester figurez-vous. Voyez-vous, un soir nous avons décidé de partir, embraquer sur le bateau de notre épouse et partir... Loin de tout ses gens égoïstes, loin de toutes ses magouilles qui nous déplaisent tant. Partir, déposer couronnes et rangs sur le pont d'un bateau et d'être seulement Thomas Sauveur.

Eliance, vous nous connaissez désormais et vous savez que nous n'avons rien abandonné, lorsque certains sont payés pour veiller sur Ratibor et nos autres terres, d'autres espionnes nos ennemis et surveille nos amis. Nous sommes donc là, prêt de vous au coin d'une ruelle, au détour d'un feu de camp et soyez certaine ma soeur qu'aucuns mots, aucuns détails n'échappe à notre vigilance.

Ils sont là à croire qu'ils peuvent cracher sur la mort de notre oncle et son testament en léchant le postérieur de ceux qui ont prit sa place, ils sont drôles et amusant, mais ne s'attendent pas nous revoir... Ils ont tort.

Nous prenons l'air, donc vous l'aurez compris et reviendrons, rassurez-vous, assez rapidement, quoi que plus nous attendons plus nous jouissons d'informations, aussi le retour sera peut-être plus long que prévus. Mais nous serons là avant que la neige recouvre à nouveau le Saint-Empire, une année passe rapidement soyez-en certaine.

Prenez soin de vous et soyez sage, n'oubliez pas chère soeur que nos remparts protège tous ceux qui ont la clé.

Avec tendresse et respect

Votre frère.



Trouvez là... Et donnez lui ceci.

Il tendit la lettre au messager ainsi qu'une dizaine d'écus et le bateau déjà leva l'encre pour d'autres lieux, le Duc offrit au planche du port un fin sourire, il était vivant et là était toute l'importance. Le secret n'avait jamais été aussi bien représenté.
_________________
Eliance
Belley. Une chaumière. Des trous dans le toit. Diego. Les jumeaux. Une famille.
La noirceur de la nuit a envahi le logis et seul une petite flamme vacille, éclairant un minois pâlot penché sur la table, mine de plomb en main. Le rêve d'Eliance est à portée de mains. Pourtant, il lui semble encore si éloigné. Tout a été trop idéalisé. Tout semble la décevoir. Tout, sauf ses amis. Elle se ressource en eux pour pouvoir affronter le soir un Diego qu'elle trouve tant changé, devenu si insaisissable. Si secret.

Le Secret. Ce frère qui est à la fois si loin sur des terres étrangères mais si présent dans ses pensées. Pas un jour ne se passe sans qu'elle ne songe à lui, qu'elle ne parle de lui. Et c'est quand le sang s'est enfui d'Empire que la Ménudière vient y habiter. Suis-moi, je te fuis. Fuis-moi je te suis. Ici, elle a l'impression qu'il peut surgir à chaque coin de rue, derrière chaque porte d'auberge. Ici, ils ont insulté un maire, ensemble. Ils ont été unis sans doute pour la première et dernière fois dans un seul et même rire, une seule et même injure. Ici, Eliance croise des gens, des connaissances à son frère. Elle espère trouver en eux un peu de lui. Mais à chaque fois, ce n'est que déception. Rien ne remplace l'homme. Rien ne remplace la présence. Même une lettre ne peut remplacer l'assurance d'un sourire qui dit que tout va bien.


Citation:


    Caton,

    J'ai reçu une lettre. De Thomas. Et une autre, d'un type disant que le Portugal entre en guerre.
    Je m'inquiète. J'ai peur que Thomas soit coincé là-bas. J'ai peur qu'il meur là-bas.

    J'ai trouvé ce que je cherche. Diego est rentré. Je lui en ai piqué un peu... C'est de bonne guerre, disons. Ca fera au moins l'affaire pour une soirée. La première soirée de son retour.

    J'ai entendu que vous lâchiez l'affaire, de votre côté. J'espère que ce sont bien des mensonges qui sont sortis de la bouche de cette femme que je déteste au plus haut point. J'espère que vous ne pensez pas, comme il m'a été répété, que Thomas se satisfait très bien des hispaniques.

    Si vous pensez ça, c'est donc que vous le voulez là-bas pour toujours. C'est que son retour et son bien-être vous importe peu. J'espère que la catin d'Annecy m'a raconté des conneries.

    Eliance



La première lettre achevée relativement vite est repoussée sur le côté alors que la main gauche s'est saisi d'un second papier. Cette fois-ci, la Ménudière prend son temps, laisse ses pensées dévier vers des souvenirs communs, facilitant l'accès à ce frère fantôme dont elle imagine si souvent la présence l'effleurer.

Citation:


    Thomas, mon sang, mon inquiétude, mon secret,

    Vous étiez vivant lorsque vous avez écrit votre lettre. Le temps de la lecture, j'ai été soulagée. Heureuse. Et puis une bien funeste pensée a pris le dessus : le temps que je reçoive cette lettre, vous avez eu le temps de trépasser vingt fois.

    J'ai peur, mon frère. Et vos lettres ne sont que de courts réconforts. Un homme m'a écrit pour me parler de la situation au Portugal. De l'invasion irlandaise. De ces armées sanguinaires.
    J'ai peur, mon frère, que vous n'en reveniez jamais.

    Je vis en Savoie, maintenant. À Belley. Vous vous souvenez ? Cette ville atrocement vide où le maire nous avait insulté. La ville n'est plus la même depuis notre venue. Elle en est devenue agréable. Elle me rappelle vous. Je pense souvent à cette installation tardive. Je pense souvent que j'aurais pu y vivre plus tôt. Être plus proche de vous. Sans fuir toujours. J'y pense...

    J'ai beau regarder derrière moi, je ne vois jamais vos hommes. Et pourtant, j'aime l'idée que vous ayez un œil sur moi. Que vous me protégiez. J'ai hâte de voir les prochaines neiges, même si j'en ai marre d'avoir froid. Ça voudra dire que vous êtes de retour. Que vous serez reposé, requinqué, joyeux.

    Je ne vous ai pas dit. Mais je suis la nouvelle rédactrice en cheffe, au journal. Je crois que ça vous aurait rendu fier. Un peu. J'aurais aimé fêter ça avec vous. Je m'y amuse. Ça me fait descendre à Paris, très souvent. Seule. Là-bas, il se passe des choses, vous savez. J'ai rencontré un homme. Il faudra que je vous le présente. Il a un certain talent pour tailler des habits et je sais combien vous aimez être beau.

    Thomas, je n'oublie rien. Et je garde votre clé, depuis toujours. C'est si précieux.
    Par pitié, faites attention à vous. Je sais pourquoi vous êtes parti. Je sais qu'il le fallait. Mais vous me manquez.

    Avec tout mon amour.

    Votre sœur


_________________
Catonlecenseur
Épinal. Sa chaumière. Sa vétusté. Ses parchemins mal rangés. Sa solitude.

Des brumes vaporeuses du matin il émerge, encore mal réveillé. La douleur est forte dans sa poitrine, il se sent opprimé. Des vêtements sur le sol en tout sens. Restes d'une nuit débridée, d'une nuit de folie?

Non, ce sont les siens. Tout ceci n'était qu'un rêve. en grommelant, il se lève, va faire un brin de toilette, va uriner dehors, dans la cabane au fond du jardin, et s'en revient chez lui, pour jeter un coup d'oeil aux nouvelles du jour. C'est sa voisine, Tami, qui s'occupe de ses pigeons, et veille à l'intendance de sa maisonnette. Que voulez vous, les vieux garçons,...

Son oeil plonge alors sur un courrier en provenance de Savoie. Mhhh? direct au signataire. Eliance. Un sourire sur son visage naît. Puis il parcourt la missive, et il disparait. C'est quoi encore cette histoire?

Aussitot, il s'assoit à sa table et écrit


Citation:

A vous Eliance,

Je vous l'avis bien dit qu'il était là bas! Mais ne vous inquiétez pas pour lui, il va s'en sortir. Comme toujours! Ayez confiance en lui, voyons! Vous devriez quand même le connaitre, c'est un joueur. et un joueur n'abat pas ses cartes sans raison, jamais.

Quand au reste...Je ne vois pas d'ou vous avez pêche cela! C'est juste que j'ai du mal à trouver qui de droit!
Trop maligne, trop maigre, trop grande, trop ambitieuse, trop croqueuse de diamant... Pas facile de trouver chaussure au pied du Secret!
Quand à savoir qu'il se satisfait des hispaniques, je n'en sais mie, je ne suis pas avec lui voyons!

Est ce cette femme que vous détestez "au plus haut point", je cite, qui vous a dit cela? Est ce cette "catin d'Annecy", je cite toujours, qui vous l'a rapporté?

d'ailleurs, qui est elle, cette femme qui parle en mon nom? je la connais au moins? Et elle, connait elle Thomas?

Non, non, Eliance, n'écoutez pas ce qu'on vous dit, et croyez moi, retard dans recherche ne veut pas dire jean-foutisme, je veux juste le meilleur pour lui.

Comme Toujours.

C.


Et hop, direction Belley! En attendant, le voilà faché pour la journée à cause de cette histoire. La poisse!
Eliance
Il était là, à chaque fois que Diego est parti. Il était là, à embrasser son front, à l'accueillir et la protéger de ses bras. Il était là à s'inquiéter pour elle sans trop le montrer, à la promener et l'occuper pour lui faire oublier. Il était là et le lui faisait savoir.

Cette fois, c'est différent. Diego est parti et ne reviendra pas. Thomas est loin.
Les inquiétudes vont bon train. Tout comme la déprime.

Elle a laissé couler du temps, avant de répondre à Caton. Elle n'a pas franchement repris ses esprits. Mais Thomas hante ses nuits. Elle imagine des malheurs tous plus ignobles les uns que les autres. Faut dire qu'elle ne parvient pas à avoir l'âme gaie. Et si un homme embrasse son front et joue le mystérieux, à la manière de Thomas, rien ne peut égaler la présence réelle d'un frère. Le sang reste le sang.



Citation:


    Caton,

    Je crois vous devoir des excuses. J'ai écouté une femme sans vous faire confiance à vous.
    Ça ne se reproduira pas. Je sais le lien qui vous unit à mon frère. Ou du moins, je l'imagine. J'aurais dû ne pas croire un traître mot de ce qui m'a été conté.

    D'ailleurs, je crois que je me souviens mal. Ce n'est pas la catin d'Annecy, qui a parlé, mais une autre femme qui se fourvoie sur l'état de mon âme. Satine. Vous semblez la connaître. Et elle a bien connue Thomas.
    Vous avez raison sur une chose : aucune femme ne le méritera jamais complètement.

    Je ne sais pas comment vous faites pour être si confiant alors qu'il est si loin. Je ne fais que m'inquiéter toujours plus à chaque jour qui passe. Je fais des rêves horribles, Caton. Tous les matins, j'espère recevoir un pli qui dise « Je suis là demain ». Mais rien. Aucune nouvelle.

    J'ai peur.

    Je viens à Annecy dans les jours qui viennent. J'espère vous y voir.

    Eliance



La mine de plomb est lâchée et les mains féminines viennent se perdre dans les cheveux ambrés coupés court, tentant de cacher ce qui ruisselle sur les joues.
Eliance se perd. Eliance s'égare, sans son frère.

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)