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« Ta bourse ou ta femme ! »

Eliance
    « Vous venez d'où ?
    - De nul part.
    - C'est-à-dire ? C'est que c'pas très précis...
    - C'est-à-dire que ma baraque est un ch'min et mes seules affaires sur mon dos.
    - C'est vaguement plus précis.
    - Et vaguement suffisant. »

Voilà une discussion type qui ressort régulièrement entre la rousse et les éventuels inconnu(e)s croisé(e)s autour d'une choppe. Parce que pour bon nombre de gens, il faut venir de quelque part, vivre quelque part, appartenir à un lieu. Sa seul appartenance, à la Ménudière, elle est pour l'Italien. Et c'est tout. Il est son seul lien au monde des vivants.

Elle a bien des moitiés de frères et sœur, comme elle aime à le dire, mais c'est justement eux qu'elle fuit cette fois-ci. Elle fuit toujours quelque chose de toute manière. Sa vie est une fuite en avant. D'où les chemins arpentés quotidiennement pour aller toujours plus loin, pour bouger toujours plus, pour rencontrer toujours plus de badauds sans trop s'attarder ni s'attacher. Cette famille, elle l'aime. Elle a espéré tellement venant d'eux. Trop sans doute. Le premier a avoir fait irruption dans sa vie est Thomas. L'accueil a été chaleureux, trop parfois, au bord de la limite du raisonnable sans toutefois jamais franchir la ligne fatidique de l'immoralité entre frère et sœur. Il a accepté d'apprendre à la connaître, à la dompter, jusqu'à créer une réelle relation de confiance entre l'un et l'autre. Et puis, après plusieurs mois de séparation, le retour a révélé l'existence d'un autre frère, d'une autre sœur, tous liés à Thomas. Et là fut le drame.

Dans sa tête, une telle annonce a fait l'effet d'une jovialité extrême. Toute une famille pour remplacer la sienne originelle pourrie jusqu'à la moelle. Mais ça, c'était avant de se rendre compte que rien n'est jamais aussi rose qu'on le pense. Elle a troqué une famille où l'égoïsme, la violence et la mesquinerie sont roi pour une autre où le secret, la discrétion et la distance sont une devise adoptée à l'unanimité. Elle, qui se base sur la vérité, toute la vérité, pour offrir sa confiance, s'est vu refuser cet élément indispensable par les deux nouveaux comparses. Les discussions distantes, l'absence de curiosité, les secrets dissimulés, les mensonges omniprésents, les disputes entre eux inexpliquées ont eu raison de son beau rêve familial. La conclusion de la petite tête sur ces événements a été de les laisser se débrouiller entre eux, de fuir leurs problèmes qu'ils ne souhaitent pas partager, de revenir plus tard, et plus tard, peut-être, de parvenir à faire son trou dans cette fratrie si différente d'elle. Les adieux ont été brefs, relativement froids, comme toute attitude généralement relative à ces gens, et les chemins ont été repris avec une sorte de soulagement mêlé à un pincement au cœur. Quitter certaines personnes est dur, mais nécessaire.

Les pieds se sont remis à fouler la terre, les bras chargés d'un mioche chacun, les Corellio continuent leur bonhomme de chemin. Ces dernières semaines leur auront permis, entre deux disputes, de parler énormément de sujets de fond, dont les jumeaux qu'il a eu avec une autre et d'éventuels enfants légitimes à venir. La Ménudière a exprimé sa hantise des marmots, a expliqué le pourquoi du comment, mais a fini par succomber au souhait non dissimulé de l'Italien de voir un fils sortir de sa rousse de femme, un jour. Quoi de plus logique, donc, que de s'acclimater d'abord aux jumeaux pour balayer, ou du moins essayer, cette angoisse désormais quotidienne des enfants qui s'est immiscée discrètement dans sa conscience voilà plusieurs années déjà. Le petit mec qu'est Manolito aura bien compris les tourments de sa belle-mère. En moins de temps qu'il en faut pour le dire, il est devenu mignon tout plein dès qu'elle le touche ou s'occupe de lui, troquant les traditionnels hurlements effroyables contre de simples gazouillis discrets et risettes en tout genre. Reste plus qu'à apprivoiser l'autre chose, bien plus sauvage, bien moins commode et bien trop blonde à son goût. Mais Eliance ne désespère pas, le temps fera son affaire. C'est à souhaiter.

Toujours est-il qu'ils sont désormais une famille, à eux quatre, le mot sortant directement de la bouche de l'Italien. Après avoir paniquée la première fois que l'idée a été évoquée, la Ménudière s'est maintenant habituée à la chose. Puis, c'est pas comme si il était transcendé ces jours-ci, l'Italien, devenu sentimental, positif, imperturbable, joyeux, amoureux, d'un coup d'un seul. La conséquence de la réussite de leur mariage à ce qu'il dit et à sa longévité qui atteindra bientôt l'année complète dans quelques jours.

Du coup, Eliance partage cet état de fait, s'y habitue, et la petite famille est repartie pour avaler à nouveau bon nombre de lieues. La route file sous leurs pieds, la fatigue se fait ressentir à force, la nuit commence à tomber. C'est le moment que choisit Manolito pour chouiner dans les bras de sa belle-mère préférée.

    Hum... faudrait p't etre qu'on s'arrête un peu. Il en a marre, on dirait.

L'excuse est toute trouvée, Eliance est épuisée. Mais si c'est son fils qui réclame, Diego s'arrêtera volontiers. Maintenant qu'elle les a acceptés, ces enfants d'une autre, autant qu'ils lui soient utiles, parfois...
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Diego_corellio
Je regarde le visage serein de l’enfant repus qui dort comme un angelot sur son nuage. Il ne pouvait en être autrement, venant d’une mère déesse de son état je n’en attendais pas moins. Même s’il est vrai qu’on a toujours tendance à idéaliser ses mioches les miens sont beaux c’est un fait et non une certaine vue de mon esprit du côté " Pôpa poule". Si, si j'vous assure !

Vingt-sept ans déjà que j’avais poussé mon premier cri et voilà que je n’étais toujours pas posé, toujours pas stable, toujours aussi bancal, avec en prime le cul pris entre plusieurs chaises.
A cet âge j’aurai du avoir un foyer, un toit chaleureux qui abriterai une belle famille unis, bref vous voyez le tableau je crois, le truc bisounours au possible, avec une femme pour des demi douzaines de mioche trop mignons et tout le pataquès.
Sauf que moi je ne sais pas faire les choses dans le bon ordre. J’avais commencé par les marmots, ensuite la femme et pour le logis … disons qu’il était en construction dans mon esprit (ceci est un vilain mensonge !).
De toute façon à quoi bon essayer de se poser quand la vie en décide autrement ?

A la base je n’étais pas un mordue des chemins comme les deux Écossaises, non, moi ce que je voulais c’était des femmes et du soleil, non à l’endroit c’est mieux donc je reprends, ce que je voulais c’est du soleil et des nanas.
Résultat des courses : j’avais que peu de soleil et une seule femme, la mienne.

Ô rage, Ô désespoir…

Enfin pas exactement. Disons que j’avais l’officiel, et que de temps en temps j’avais quelques … écarts de conduite. Comme au mariage Corleone.
Un écart de conduite que j’avais décidé de passer sous silence pour une fois, car à part nous trois personne n’était au courant et au fond c’était mieux ainsi.

Et là, la grosse interrogation de venir se loger dans mon esprit ; est ce que je suis un homme normal ?
Pourquoi se fait-il que je sois le seul à avoir des sentiments sincères pour plusieurs femmes en même temps ?

J’avais commencé à me poser cette question lors d’une entrevue avec Kachi’ ; je lui avais raconté mes amours passés (enfin sensés l'être ), elle m’avait écouté lui narrer mon semblant d’histoire si l’on peut nommer cela ainsi.
J’avais parlé d’abord d’Aphrodite, notre passion dévorante qui avait eu raison de nos fiançailles bancales, puis de Sarah et enfin d’Eliance. Sur ce tableau de femmes aux multiples visages et aux divers caractères, trois avaient été passé sous silence.
J’avais tue mon histoire avec la nouvellement Corleone. Je n’avais parlé d’elle par peur de voir notre intimité et notre proximité mise à mal. Que l'on nous vol ce passé commun et ces souvenirs qui m'étaient si cher. J’avais été et resterait son premier, du point de vue charnel mais également sentimental, car j’avais aimé la nordique alors même que j’étais obsédé par une sœur aussi imprenable que le vent, elle m’avait rétablit dans le droit chemin, elle m’avait appris ce qu’était la douceur, et je l’en avait aimé d’un de ses amours qui ne se font pas volages mais qui restent et perdurent avec le temps. Et à son mariage j’avais fauté. Et elle aussi.

Je n’avais évoqué la tumultueuse rousse dans les veines desquelles coulaient le même carmin que le miens, une sœur avec qui je n’aurai du partager seulement le sang, seulement les choses avaient été poussé à l’extrême et la relation basculé dans une intimité qui choquait d’où mon manque d’empressement à confier à La Louve l’inceste qui me rongeait.

Puis il y avait Ayla. L’amie mais aussi l’amante, la mère d’un potentiel ex futur enfant. Elle je ne l’avais pas aimé comme les autres, plutôt comme une sœur de qui on est proche, (oui oui je sais j’ai tendance à être très proche de mes sœurs mais avec elle pas la même relation qu’avec Erilys) elle avait toute mon affection, mais à elle aussi je n’avais dévoilé son nom pour une unique raison ; celle de fuir les jugements hâtifs de ce qui ne peuvent comprendre qu’un cœur peut appartenir à plusieurs femmes.

Parce que c’était bel et bien le nœud du problème ; un cœur coupé pour plusieurs femmes et non une place unique pour l’épousée.
Alors que je ressasse cette conversation que nous avions eu avec La Louve, le petiote se met à gigoter et s’agiter dans mes bras, me signifiant très clairement qu’elle en raz l’cul qu’on marche et qu’elle voudrait bien s’arrêter pour casser la croute.
Et, Quand La Princesse veut quelque chose en soudoyant son vieux père avec des petites mimiques trop mignonnes en général elle l’obtient. Non en fait elle l’obtient même tout le temps.
Oui, ma gosse n’a même pas un an et elle me mène par le bout du nez !
Ce n’est pas beau ça ?!
Elle tient déjà de sa mère tout l’art de savoir plaire alors qu’elle ne parle ni ne marche encore, faut croire que ça leur a fait du bien aux deux ostrogots le séjour avec maman. J’avais retrouvé mes enfants changés et la mère aussi. Eux, changés parce qu’en un mois ils avaient grandis et pris certaines mimiques ou manières de la blonde, et leur mère parce qu’elle semblait plus femmes, elle dégageait quelque chose de nouveau et de non déplaisant.
Alors que la petiote se met à pousser de petits cris plaintifs, je me tourne vers la rousse pour lui signifier que nous allons nous arrêter mais elle me devance.

Oui arrêtons-nous sous l’arbre la bas près du ruisseau, avec cette chaleur nous pourrons les rafraichir et nous aussi par la même occasion.

Aussitôt dit aussitôt fait, et notre petite troupe d’installer un linge sur l’herbe pour y poser les petits, d’attraper un autre tissus et du lait pour commencer à se battre pour les faire manger. Ça c’était devenue un vrai calvaire à leur retour d’avec Aphro, étant donné qu’elle les avait allaités ils avaient pris gout au sein et lait maternel (ce que je comprends tout à fait …) et depuis pas moyen de les faire casser la croute sans s’énerver.

‘Tain font chier à plus vouloir bouffer comme ça !
On aurait dû emmener Aphro avec nous pour qu’elle les nourrisse parce que ça vire au cauchemar…

Quand le môme se décide enfin à boire tout son saoul, nous pouvons enfin commencer à prendre notre repas, eux repus et endormis à nos côtés.
Heureusement que j’en ai pas dix à mes basques parce que je crois que ma passade « mômes » que gonflerait vite.
Et de m’étendre près d’eux, la rousse calée dans le creux de mon épaule, main enserrant sa taille pour savourer ce moment de repos avant que nous ne devions prendre à nouveau la route.

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Zurich


J’marmonne encore et toujours. Ouais, parce qu’la vie pour nous, l’est pas facile.

C’fait deux jours qu’j’marche sur c’chemin attendant qu’y ait des péquenots pleins d’thunes q’passent. Mais personne passe. C’te route, l' est pas très fréquentée mais j’la flemme d’aller plus loin. 'Fin, j’ai surtout peur. Parce que plus loin, c’est l’domaine d’un groupe de brigands. Un groupe. Moi, j’travaille t’seul. Parce que t’seul, ça rapporte plus, pis pas b’soin d'partager les p’tites donzelles quand y'en passe, ni l'butin. D’jà qu’les passants s’font pauvres alors s’en plus j’dois partager…

Pis plus b’soin d’en garder pour ram'ner à la patronne, parce qu’ma femme l’m’a quitté parce que j’ai touché not’ fille. M’enfin j’comprends pas pourquoi d’ailleurs. Une bonne fille pour récompenser son pa’ qu’la nourrit, ça peut bien faire ça, nan ? Donc v’la ! Débarrassé d’la poule pondeuse et des chiards qu’vont avec ! Non, mais l’croyait quoi l’dame ? Qu’n’allait être… comment qu’on dit d’jà... ah... l'amour. Baaaah, c’mot m’file la gerbe !

M’femme, qu'on s’était rencontré en prison. Ouais, elle portait les r’pas aux prisonniers. Pis j’la trouvais bonne, mais faut dire y’avait pas un s’per éclairage, l’était carrément à chier en vrai ! Pis l’avait d’grosses miches et un derrière… j’salive en me les rapp’lant. Pis j’l’avais fait croire qu’j’étais au gniouf parce qu’ j’avais sauvé une 'tite donzelle en train d’se faire violer et qu’j’avais blessé son bourreau et qu’c’était un noble alors m’avait f’tu au trou pour éviter un scandale qu’ils disent. – rire gras – Alors qu’en fait c’tait moi qui m’tapais la ‘tite vierge et qu’c’tait l’noble qu’l’avait sauvé. Mais l’femmes sont stupides l’savent pas réfléchir si on l’dit pas comment faire !
D’coup, elle m’est tombée d’les bras comme un chat mort qu’tombe d’un arbre.

Mes oreilles crasseuses s’dressent parce que j’entends que’que chose.
J’tends la voix d’une poulette, et d'une jeune, pour sûr. J’frotte mes grosses mains terreuses et j’m’avance vers l’'z’arbres ou y a l’bruit.
Jackpot ‘jourd’hui ! ‘Tain l’a l’air bonne, la minette ! Pis y a m’ger et j’crève l’dalle.
Pas bouffé d’puis deux jours. Et là, j’vais pouvoir rassasier m’deux ventres, un en bouffant d’la nourriture et l’autre en bouffant l’minou d’la donzelle.
J’m’avance entre l’z’ arbres et j’me plante d’vant elle, l’dort, c’te folle, dans l’bras d’un homme. J’l’attrape par la tignasse et l’oblige à s’rel’ver, la plaquant contre moi 'vec délice, une main sur s’seins, l’autre s’sa gorge f’sant pression 'vec une lame bien tranchante.

Pis j’r'garde l’autre qu’dort et j’gueule :
« Ta bourse ou ta femme ! »
« Pis non comme j’suis généreux, j’vais t'débarrasser d’deux ! »


Et v’la comment gagner sa journée en trouvant à bouffer et un exutoire.
Eliance
    Je parle, je ris, je bois, j'aime. Je suis heureuse. Et mariée depuis peu à l'Italien qui est attablé en face de moi.
    Je fais tourner sur lui-même l'anneau qui enserre mon doigt, non habituée à cette étreinte ininterrompue, je me perds dans l'Italien, savourant ce moment magique comme il en existe par-ci par-là dans une vie, ces moments qui vous vont penser qu'elle vaut la peine d'être vécue, que les tourments ne sont rien, oubliés, quand une force empoigne fermement ma tignasse pour me tirer violemment en arrière sans ménagement. Je pousse un cri qui ne parvient pas à franchir la barrière de mes lèvres, je me débats, j'entends une voix, SA voix. Mon premier mari ressuscité vient me récupérer. Je panique, je me débats, mais une lame vient se coller à ma gorge, appuyant assez pour me faire comprendre que je dois être sage, qu'il n'hésitera pas.
    Une lame... Une lame ? Mais il était pas armé, le Gontrand !

Les paupières s'ouvrent brusquement face à ce constat, faisant sortir la Ménudière de son cauchemar endormi et l'enfoncer dans un autre bien réel et éveillé. Ce n'est pas Gontrand. Celui-là est bel et bien mort. Elle le sait, s'en souvient et revit souvent la scène dans son sommeil agité.
La voix entendue n'est pas connue. Un simple brigand ? Sûrement. Ses souvenirs se sont mêlés à la réalité en un éclair, sans doute à cause de la manière dont il l'a attrapé par les cheveux, de cette brutalité qu'elle n'a pas affronté depuis ce, jour sombre. Son esprit peine à se réveiller, calant dans son esprit des images de Gontrand affalé par terre, sans vie, le tout se mêlant à son Italien qui dort paisiblement sous ses yeux.


    Merde, Diego ! Faut s'réveiller, là !

C'est ce que ses yeux effrayés semblent dire. La Ménudière a peur. Pas pour sa vie. Non. Pas vraiment. Elle craint ce qui peut précéder son dernier souffle. Elle craint de voir des choses qu'elle préférerait éviter de connaître. Son regard se porte sur le couffin où dorment les jumeaux, dans un sommeil aussi paisible que celui de leur père. Elle craint que l'Affreux ne leur fasse du mal. Elle craint ça, même si ce sont pas ses enfants. Ils le sont finalement un peu devenus, avec le temps. Elle craint tout ça. Elle craint aussi pour Diego. Il a appris à se battre. Elle le croit, mais doute encore de ses capacités à occire une brute sanguinaire.

Les mains qui la maintiennent sont fortes. Celle qui compresse son sein est sans doute plus douloureuse que celle qui tient la lame. L'affront n'est pas le même. Les souvenirs non plus. Personne ne l'a encore menacé d'une dague. Le reste... ça doit rester un mauvais souvenir. Et pourtant, ça ressurgit toujours. Elle est immobilisée sous ces mains diaboliques. Elle sent un souffle fétide qui court sur la peau de son cou. Il pue la vinasse, la sueur, l'oignon et sûrement bien d'autres choses dont elle ne préfère pas détecter l'origine. Sa respiration à elle s'affole et, pourtant, la lame contre sa gorge ne lui permet pas de prendre tout l'air qu'elle voudrait. La lame comprime, avant peut-être de trancher. C'est donc ainsi.

Et l'Italien qui dort. Elle l'observe, s'en imprègne, lui sourit presque. Il est beau. Elle l'aime. Et ce sale type vient tout gâcher. La colère fait place nette dans sa caboche.


T'vas l'payer cher, connard...

Les mots sont soufflés dans un murmure, avec un aplomb inhabituel. Elle a confiance, n'ayant sans doute pas conscience, ou ne voulant pas avoir conscience de ce qu'elle risque à cet instant, de ce qui lui pend au nez...
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Diego_corellio
Je suis tellement heureux que le sommeil n’a pas dû me rappeler à deux fois avant de m’emporter avec lui et de ma happer. Je me suis laissé aller à ce moment de tendresse, blotti contre l’aimé, en famille avec mes enfants.
J’étais bien donc je n’ai pas lutté longtemps, pour ainsi dire pas du tout d’ailleurs.

Mes rêves vont cette après-midi là rejoindre la Nordique.
On avait tous les deux fauté.
Mais peut être que le pire était pour elle, car c’était son mariage. Il faut avoir du cran quand même de faire ça le jour de son propre mariage. Malgré les accoutrements, nous nous étions reconnus, souris et avions décidé de nous perdre dans le labyrinthe du château. C’était une bonne idée pour ceux qui cherchait à avoir la paix.

Puis je revis ce qui s’y est déroulé. Chaque instant. Chaque geste.
Cette soirée de retrouvailles avait été à la hauteur de mes espérances et bien au-delà. Et à être dans cette confidence nous étions trois. Dae’, Niallan et moi. Et peut-être d’éventuels curieux dissimulés dans l’ombre.

Alors que je revis cette soirée avec délice, brusquement celle que je tenais dans mes bras m’échappe, c’est comme si elle avait lu dans mon esprit les non-dits, et que mes pensées l’avaient fait fuir. Mais cela ne se peut, elle ne peut savoir qui, à ce moment-là hante les rêves les plus profonds.
Je finis par ne plus me soucier du fait qu’elle s’est violemment arrachée à mon étreinte.
J’oublie pour qu’à nouveau la volupté du sommeil me prenne. Je replonge et nage à nouveau « dans la mer de l’inavouable ». Des mots qui me ramènent encore plus loin dans mon passé commun avec la nordique. Cinq ans plus tôt.
Elle m’avait chuchoté ces mots. Des mots en apparence compliqués mais qui pourtant était si simple et surtout qui voulait pourtant dire tant mêlés à ses yeux si expressifs et sincères.

Mais une fois encore je suis interrompu par ma femme qui me cause. Putain …
Voilà elle a réussi à me mettre de mauvaise humeur ! Me fait vraiment chier …
Je garde les yeux fermés avant de lancer mécontent :

Putain Eliance vous ne pouvez pas la fermer un peu ! On repartira après, on n’a pas le feu au lac là à merde ! Vous faites vraiment chier ! Si vous ne voulez pas dormir c’est votre problème mais laissez-moi faire ma sieste tranquille.

Et sur cet intermède je rattrape et reprends le fils décousu de ma rêverie.
Puis des mots me parviennent. « T'vas l'payer cher, connard... »

Alors maintenant non contente de me tutoyer vous m’insultez ?! A la, vous avez beau être ma femme ça n’y changera rien vous ne payez rien pour attendre vous ! Et je subodore que fassiez plus attention à vos fréquentations à l’avenir !

C’est donc sur un mouvement rageur que j’ouvre les yeux et me relève comptant bien obtenir des explications à cela ne tolérant pas qu’elle m’insulte.
Et là, force est de constater qu’elle ne s’adressait pas à moi mais à l’homme qui la tient sous bonne garde. Ah donc c’est pour ça qu’elle s’était brusquement levée, qu’elle avait voulu me réveiller mais sans grand succès.
Tout d’un coup les lumières italiennes s’allument et je comprends toute l’ampleur de ma méprise.
Diego ce que tu peux être con des fois !

Oui je sais je sais mais c’est ce qui fait mon charme…

Sourire provoque à mon moi avant de me rendre compte que je viens de causer tout haut.
Triple buse !
Raclement de gorge à l’attention du malfrat qui ne m’a pas encore vue.

T’as pas un peu l’impression de t’installer sur quelqu’un qui ne t’appartient pas par hasard ?
Humm c’est ce que je me disais aussi.
Tu sais si tu mets un jour le prix je suis sûr qu’une putain en fermant les yeux et en se bouchant le nez arriverait à venir dans ton pieux. C’est pas de ta faute si t’es raté hein, on peut pas tous être parfait il faut bien des brouillons…


Oui oui vous avez bien entendu je suis en train de causer avec l’homme qui retient ma femme. Ça s’est mon côté naturellement avenant et italien qui ressort.

Bon c’est pas tout mais c’est ma femme que tu tiens donc si tu veux l’argent je vais te le filer de toute façon on est riche nous avons largement de quoi donner à un mendiant.
Viens je vais te le donner par contre tu lâches ma femme.
C’est soit la rousse soit l’argent. Mais tu ne feras pas une bonne affaire hein mes avis qu’il vaut mieux que tu te tires avec l’argent.


Non je n’ai pas de plan mais je vais y aller à l’improvisation, je veux juste qu’il lâche la rousse et après on avisera, enfin j’aviserai.

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Zurich



J’des étoiles plein les neuilles !
L’mari l’est trop gentil même si j’comprends pas tous les mots d’ses phrases il est gentil d’vouloir m’donner d’l'argent comme ça.
Mais... heu … y m’prend pour un mendiant l’bougre !
Non mais moi j’suis pas un mendiant j’suis un bandit d’grand ch’min et y a une grosse différence hein z’êtes d’accord ?

J’suis pas stupide t’vas essayer d’m’entourlouper qu’est ce t’as cru j’suis pas né d’la dernière pluie mon p’tit gars !
En plus tu m’fais insulte en m’traitant d’mendiant… c’pendant j’veux ton or et d’suite ! Sinon j’lâche pas c’qui t’sert d’femmes !
Pis qu’est ce t’as cru les femmes elles s’précipitent dans mon plumard elles veulent toute voir l’gros gaston !
Bon maintenant file la thune j’pas qu’ça a foutre t’crois quoi qu’tes le seul sur mon emploi du temps ?
Pis avant d’la lacher j’veux l’voir ton or. Ouai j’veux l’voir et après j’la lâche.


En attendant que je tiens l’corps d’une femelle contre moi j’en profite pour la serrer un peu plus étroitement en même temps qu’ma main sur son sein vient le palper sans aucune marque de douceur quelconque.
Pt’être bien qu’finalement en plus d’me tirer en étant riche j’vais m’taper c’te femme à la couleur de ch’veux non identifié s’lon moi ...
C’t’une bonne idée ça ! Et après j’tuerai les choses braillardes parce que ça pu, qu’c’est laid et en plus ça fait trop d’bruit pis tout simplement parce qu’j’en ai envie !

Pis quand l’machin à moustache y me montre son or bah forcément là j’suis heureux hein ! Moi plus tard j’srai enterré dans une tombe remplie d’or et diront les gens « c’est l’grand Zurich ».
Tellement content que j’resserre ma prise sur l’sein chopé avant d’la lâcher en la jetant par terre non sans lui avoir filé une taloche sur son derrière.

Écartes toi femme ! T’vois pas qu’tu gènes l’seigneur des lieux ?!

Et pour affirmer ma position je crache sur la gredine.
Pas d’chance j’me lave pas les dents.
Pis je me précipite sur mon or tel un dragon !
J’suis riche !

J’fouille dans l’sac et merde l’est presque vide l’avait juste posé sur un p’tit monticule d’terre pour qu’ça fasse comme si l’était plein.
T’ain j’viens d’me faire enfler !
Sauf qu’avant qu’je réalise l’est sur moi …
Eliance
Elle se fait engueuler. Si, si, je vous assure. Elle a un poignard près à lui trancher la gorge d'un moment à l'autre, un crado qui profite allègrement et abusivement de ses atouts féminins et son mari trouve rien de mieux que de l'engueuler. Ses yeux clignent lentement, très lentement. Elle n'en revient pas de ce qu'elle entend. Puis ses lèvres se pincent, ses mâchoires se resserrent à faire crisser les dents entre elles, ses poings se crispent. À ce moment-là, elle le déteste plus qu'elle ne l'aime, son enfoiré d'Italien. Elle aurait presque des envies de meurtre. La violence n'étant pas son fort, elle a juste une envie impulsive et folle de lui coller une torgnole pour lui faire ouvrir ses foutus yeux et aussi pour qu'il regrette tout ce qu'il vient de vociférer de manière totalement gratuite et diablement méchante.

Enfin, les paupières italiennes reprennent vie, mais l'espoir d'un arrangement de situation fuit définitivement la caboche ménudiérienne.


Vot' charme, j'vous en foutrais de vot' charme !

Le sourire affiché sans pudeur est le détail de trop. Jusque-là tendue, prête à lutter, à tout pour sortir de cette situation, Eliance se ramollit, s'offre entière à l'Affreux, laissant son corps se coller au sien puisque c'est ce qu'il veut. Ses prunelles brûlantes de détermination et de vie se vident pour n'être plus qu'ahuries en se posant sur le brun. Ce qui parcourt son crâne ? Diego s'en fout. Et pas qu'un peu. Royalement ! C'est clair, net et précis. Il en a rien à cirer d'elle. Tout s'effondre d'un coup. En un instant. Tout ce qui la fait vivre depuis presque un an. Tout est flanqué par terre, piétiné sans gêne par l'Italien. Il s'en fout et le cache pas. C'est donc comme ça qu'elle doit s'en rendre compte ? Avant de se vider de son sang ? Vie de misère.

Les causeries qui suivent ne parviennent pas à capter son attention. Elle n'entend rien de l'entourloupe mise en place par l'Italien. Elle se sent vide, avec une soudaine envie d'en finir. Elle ne pense plus qu'à ça. Finir ici, maintenant. Mais ne plus être. Alors elle ferme les yeux, les paupières closes de toutes ses forces pour prier elle ne sait trop qui d'exaucer son dernier vœu. Elle capitule. Elle ne peut plus.

Le Puant l'étreint encore plus fortement. À lui péter une côte, à lui arracher un sein. C'est le moment avant qu'il ne la tue. Elle en est persuadée. Soit. Qu'il fasse. Qu'il dispose. Elle s'abandonne encore un peu plus, ses jambes la portant de moins en moins. Au lieu de sentir la délivrance sur son cou, la lame a quitté le contact de sa peau et elle est jeté sans ménagement au sol comme un chien qu'on jette dehors. L'atterrissage est violent. À lui couper le souffle. À plat ventre, elle n'ose bouger. Elle n'a pas rouvert les yeux. Convaincue encore que c'est la fin, de tout. Elle attend. C'est tout.

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Diego_corellio
Je ne dis rien mais je souffre de le voir poser ses mains sur elle. Ma femme, mon aimée.
J’en ai des hauts le cœur, ma mâchoire se crispe tandis que mes poings se serrent et se desserrent convulsivement. J’ai des envies de meurtres et pour une fois je vais peut-être les assouvir.

Pourtant si je veux être sûr qu’il la laisse en vie je dois me contenir.
Alors je choisis l’entourloupe à l’italienne. Comment multiplier par cinq des pièces d’or que l’on a qu’en quantité limitée ?
C’est assez simple quand on possède ma cervelle détraquée.
Le plan est rapidement mis en place ; le sac est tout simplement posé sur une motte terreuse, puis ouvert, j’attrape trois des précieuses pour les laisser à nouveau tomber dans le sac de cuir. Tout est mis en scène pour duper. Air humble et compatissant mais pas de trop qui se peint sur mon visage de parfait comédien alors que dans mon esprit c’est un tout autre refrain qui est chanté, louanges sanguinaires aux accents de complaintes annonçant les vêpres.

Puis mon regard se porte sur la Rousse. Je la supplie en silence de m’accorder son pardon pour les choses que je la laisse endurer, je lui demande de comprendre ceux pour quoi je fais cela. Pour Elle. Pour sa vie. Parce que je pourrai il est vrai tenter de le tuer mais alors il romprait le fils de sa vie à Elle bien avant que je ne l’atteigne.
Alors j’ai opté pour la garantie de pouvoir vieillir à ses côtés.

A nouveau je reporte mon attention sur le malfaiteur qui fait tache dans ce paysage jusqu’alors paisible. Il fixe le sois disant trésor avide, vénal.
Le poisson vient de mordre à l’hameçon, ne reste plus qu’à tirer d’un coup sec avant de donner le coup de grâce.
Il la pousse, la jette et … Putain maintenant qu’il ne la retient plus je vais le tuer sans aucune retenue.
Aucune.
Je veux du sang, je veux laver par le précieux carmin l’affront qui vient de lui être fait, je veux qu’il paie pour ce qu’il a osé faire, la toucher.
Alors lorsqu’il approche et se penche il commet l’erreur fatale ; je n’ai plus qu’a le cueillir. Et c’est ce que je fais.

Mes mains viennent se poser avec violence sur ses épaules tandis que ce qui lui sert de visage vient rencontrer et dire bonjour à mon genoux. Et je cogne ainsi plusieurs fois, toujours plus vite, toujours plus fort.

Tu vas payer pour avoir osé poser tes mains dégueulasses sur ma femme.

Au bruit d’os qui se brisent et au hurlement que cela lui tire je sais que non content d’avoir mal il a le visage qui ressemble plus à un champ de bataille qu’autre chose.
Mais ça ne me suffit pas, j’en veux plus ce n’est pas suffisant pour dédommager l’Aimée. La vue du sang excite mes sens qui s’en nourrissent et alimentent ma colère.

Tu souffrir pour avoir posé une lame sur sa gorge délicate.


Le bras est saisit sans difficultés, c’est du gâteau, s’en est presque pas amusant. Je le remonte dans son dos, haut, très haut toujours plus haut, plus il cri, plus il agonise de douleur et plus son bras prend une posture étrange. Jusqu’à qu’il casse, le bruit de l’os couvert par ses beuglements de sauvages.
Les doigts sont saisit et brisés un a un.

Tu vas crever pour lui avoir craché dessus. Pour m’avoir tiré de ma sieste. Pour avoir effrayé à mes enfants. Mais tu mourras au nom de ma femme porc !

Je le redresse pour l’avoir en face, sortant ma dague. Je la plante en évitant soigneusement le cœur. Plusieurs coups, dans le thorax au pif tant qu’il ne meurt pas tout de suite.
Enfin je le repousse et attrape une corde pour lui lier les poignets et les accrocher à une branche pour qu’il ait les bras tendus au-dessus de sa misérable tête.
Un coup de genoux violent suivit d’un autre de dague sont placés à l’endroit des attributs masculins.
Et durant tout le temps de sa lente descente aux enfers je souris. Brève pensée pour la sanguinaire qui m’a transmit –en bonne professeure qu’elle a été – son gout pour le sang et le meurtre.
Je le regarde quelques minutes qui agonise avec un sourire satisfait, je vais le laisser crever la gueule ouverte, puis seulement après je m’agenouille près de ma femme pour la prendre dans mes bras et la serrer contre moi.

Je vous aime…

Aujourd’hui j’ai massacré un inconnu et ça m’a plu.

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Eliance
    « Tu vas payer pour avoir osé poser tes mains dégueulasses sur ma femme. »
Les mots résonnent. « Payer »... « ma femme »... À cela se joint un bruit de lutte. Le tout remué dans les esgourdes de la rousse avachie par terre sonne comme une piqûre de rappel, comme un éveil, une lueur d'espoir. Lentement, elle abandonne sa volonté d'en finir et s'appuie sur ses avants-bras pour éloigner sa trogne qui collait jusque-là à la terre, les paupières se remettant à cligner doucement. Doucement, elle reprend vie.
    « Tu vas souffrir pour avoir posé une lame sur sa gorge délicate. »
Sa respiration se fait plus hâtive. Son palpitant s'affole. Et toujours les échos de coups, dans son dos. Encore hagarde, elle s'emploie à se retourner, quitter la posture à plat ventre pour adopter une rotation à 180 degré qui lui permet de s'asseoir, les jambes allongées, un brin écartées, les mains posées entre celles-ci, inerte. Et là, elle voit. Et ce qu'elle voit lui fait écarquiller les yeux, entrouvrir la bouche de surprise. Elle n'en revient pas. Elle découvre le visage de l'Affreux, ou du moins ce qu'il en reste, maculé de sang, déformé de coups. Elle découvre son Italien violent, fort, adroit, sans pitié. Elle ne l'a jamais vu se battre depuis que Ayla lui a appris. Elle le pensait plus... moins... Il ne se contente pas de tuer ce type, il le fait souffrir. Méthodiquement, il lui assène des coups uniquement pour voir ses os se briser et elle regarde, le cul par terre, sans bouger.
Le bras n'est plus. Les doigts non plus.
    « Tu mourras au nom de ma femme. »
Elle s'est donc méprise ? Il ne l'a jamais abandonné. Les lèvres de la rousse se sont resserrées. Le désespoir s'est envolé. Loin, très loin. La peine aussi. Les mots forts entendus n'existent plus. À présent, ses prunelles claires ne quittent pas son Italien, observant chacun de ses muscles bandés pour mieux faire souffrir l'autre, observant son visage déterminé, ses mains vengeresses. Un frisson la parcourt quand la dague entame la chaire du puant, hérissant la peau duveteuse de ses bras.

Il le pend et le regarde. Elle aussi regarde. Elle n'a plus peur. Elle n'est plus vide. Elle sent au contraire quelque chose de nouveau, d'inédit qui réchauffe son âme. Quand l'Italien la serre contre lui, elle ne se soucie pas du sang qui va entacher ses frusques, elle met simplement un moment à bouger, à sortir de sa léthargie, à l'entourer de ses bras aussi. Son corps se fait plus ferme, à mesure, au contact du sien. Il est envahi d'une sensation étrange. Elle glisse ses jambes sous ses fesses, se retrouvant aussi à genoux, pouvant ainsi se redresser et se rapprocher encore plus de l'Italien. Il est celui qui lui a donné vie une fois. Puis une deuxième fois, aujourd'hui. Elle avait bien ressenti quelque chose, quand il avait étripé son premier mari, mais la chose était chaotique, non maîtrisée et accidentelle, et finalement, ce n'était pas pareil. Ce qu'elle ressent ce jour est unique. Elle ne s'est jamais senti aussi vivante. Elle a enfin conscience de tout son corps, comme s'il se réveillait d'un long sommeil, elle sent tout, chaque parcelle de peau, entend son sang cogner, son cœur battre, plus fort, plus vite.

Ses mains remontent pour encadrer le visage marital, ses lèvres cherchent les siennes, avidement, rencontrant d'abord la moustache qui lui procure un nouveau frisson incontrôlable. Le baiser est fougueux, sans doute comme jamais. Ses doigts quittent les joues italiennes pour partir à l'assaut d'une autre chair qu'elle sent brûler sous les vêtements avant même de l'avoir effleurée. Le gilet est écarté, la chemise remontée, pour permettre aux mains claires de s'engouffrer dessous, de tâter sans pudeur la peau plus sombre, se faisant caressantes, sans doute comme jamais. Il l'aime. Il l'a dit. C'est assuré. Elle est incapable de parler, elle le sent inutile, ce mot. Elle se laisse envahir par quelque chose de plus prenant que les sons, elle est droguée par cette sensation qui l'oblige à se coller à lui, à manger ses lèvres, à sentir sa peau contre la sienne. Sa chemise est retirée d'un mouvement sec, faisant sursauter et retomber violemment les boucles ambrées sur sa peau blanche. Sa chemise à lui aussi, est retirée.

Les deux bustes sont serrés dans une sensation de brûlure vitale. Ce qui reste de tissus est enlevé à la hâte pour permettre aux peaux de se sentir vibrer et les corps nus basculent, roulent sur la terre. Leurs chairs se mêlent, leurs âmes se mêlent, l'ultime étreinte est consommée devant l'Affreux qui pend, se vidant de son sang dans l'ignorance la plus totale et seuls les souffles de la passion viennent chanter les louanges de cette mort salvatrice.

Aujourd'hui, elle a appris à vibrer, grâce au son de la mort d'un inconnu, et ça lui a plu.

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