Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Heuuu… Papa, c’est qui celle-là … ?

Diego_corellio
Au-dessus de moi, le ciel est bleu et les oiseaux chantent, la nature renait, se délestant des dernier bris de glaces qui ne lâchent prise.
Je savoure cette renaissance, reconnaissant au soleil de darder sur mon torse nu ses rayons bienfaiteurs, couché sur une nappe, pipe en bouche au milieu d’un champ, tableau campagnard illuminé d’une multitude de petits points colorés pointant craintivement leurs nez entre les hautes herbes qui se font rempart.

C’est dans ses moment-là que j’me dis qu’la vie est belle.
C’est aussi dans ses moment-là que je réalise à quel point je me suis éloigné de mon existence passé et à quel point, parfois elle me manque.
Avant j’étais quelqu’un, je faisais ce que je voulais quand je voulais, ceux qui me connaissaient, respectaient mon indépendance, mon penchant pour les conneries, soirées et les femmes.
Aujourd’hui je suis comme tous ces types, j’ai une femme, j’ai des enfants et j’m’ennuie parfois.

Avec ma femme c’est géniale sauf qu’on est toujours, et je dis bien toujours en train de se prendre la tête pour rien.
Par exemple l’autre jour on s’est encore engueulé à cause de mes gosses (enfants que j'ai eu avec mon ancienne amante /compagne) pour une histoire de parenté ; en effet elle ne veut pas s’occuper d’eux mais après se plaint (bon c’est peut-être pas exactement ça mais j’essaie de tourner ça comme je peux pour éviter que ça amène à mon désavantage...).
C’est parti à peu près comme ça ; je voulais lui faire partager un moment important de leur vie à savoir qu’ils avaient dit « papa ». Je m’attendais pas à c’qu’elle saute de joie ou quoi mais je m’attendais pas à c’qu’elle s’en fiche non plus.
Et ça a fini à peu près comme ça « de toute façon vous n’êtes pas leur mère quand on la retrouvera dans quelques jours je partagerai ça avec elle ».
De cette super engueulade en est ressortie quelque chose comme « j’essaierai d’apprendre à les connaitre ».

D’un côté c’est vrai que j’ai envie qu’elle essaie de les connaitre de faire des choses avec eux mais c’est vrai que d’un autre ça me gêne parce que ce n’est pas leur mère et que je ne veux pas qu’elle prenne la place qui revient à Aphrodite même si Eliance est ma femme.
Parce que quand je regarde mes enfants c’est la blonde que je vois en eux pas la rousse, ils ont les traits de cette femme avec qui j’ai vécu tant de choses et non mon épouse.

Je voulais pas être père et voilà pourtant que je le suis et le serai bientôt à nouveau dans quelques mois.
Lucrezia et Manolito ont réussi à me conquérir, à tisser entre nous trois des liens si fort que je suis à leur merci (façon de penser bien sûr). A un peu plus d’une dizaine de mois je suis émerveillé par l’évolution de mes deux bestioles, essayant d’assumer mon rôle de père du mieux que je le peux et surtout seul sans la mère qui va avec, mais bon bientôt ce problème sera réglé.

Par contre si je suis heureux de bientôt revoir Aphrodite mère des jumeaux qui est enfin prête à s’en occuper ça m’effraie quelque peu de savoir que je vais passer mes journées avec cette superbe femme et me demande comment je vais bien réagir même si j’ai ma petite idée la dessus...

Alors que mes doigts caresses ceux de ma femme, un cri suivit d’un autre déchire cette atmosphère de printemps, me tirant trop vite de mes pensées.
La pipe est posée (non je ne fume pas en présence de mes marmots, l’opium ce n’est pas encore bon pour eux …!), d’une main d’expert j’attrape ma fille la cale dans mes bras et m’apprête à attraper son frère quand une idée me traverse ; me tournant vers la demi rousse couchée à côté de moi, je lui dédie mon plus beau sourire et lui lance l’air de rien :

Dites, j’sais bien que faire la sieste est votre passe-temps favori mais vous ne voudriez pas m’filer un coup d’main j’ai qu’deux bras et les monstres ont décidés que c’était plus l’heure de dormir mais celle de jouer... ?

Je me laisse tomber en arrière sur le tissu, la petite tenue à bout de bras au-dessus de moi riant aux éclats alors que je lui fais faire ce qui s’appellera plus tard « faire l’avion ».




En gras ce qu'est supposé avoir dit Eliance lors de leur discussion en taverne et en vert pâle ce que Diego à dit lors de cette même discussion.

_________________
Eliance
En bleu, les actions de Manolito qui ont été rédigées par JD Diego.


Effectivement, les oiseaux sont au rendez-vous, le calme aussi. Un calme qui manque un peu ces dernières semaines, dans le quotidien du duo. La vie n'est pas simple. Jamais. Surtout quand un infidèle incestueux épouse une effarouchée peureuse. Il faut bien dire qu'à part les tourments, ils ont pas grand chose en commun. Mais allez savoir pourquoi, ils s'accrochent l'un à l'autre. Les sentiments semblent se fichent complètement de tout ça et sèment la zizanie.
Et ce calme savouré, la Ménudière en profite passionnément. Pas de sœur hystérique en vue, pas de bruit de mioches, pas de dispute. Le bonheur, quoi. Un instant qui lui permet de ne penser à rien. Juste de poser sa cervelle au fond de son crâne pour mieux profiter du soleil, de l'Italien à ses côtés.

Parce que si elle se met à penser, toute la plénitude va foutre le camp assez vite.

Penser à Erilys, c'est donner un nom au Sans-Nom lui-même. Cette harpie a déjà fait tué un de ses frères et semble vouloir détruire le second. Coucher avec toute la fratrie est une chose, faire des avances à l'Italien devant sa femme en est une toute autre. Eliance sait ce qu'elle cherche, la harpie. Et elle ne lui fera pas cette joie. Elle ne fuiera pas, ne se mettra pas en colère, ne balancera pas à l'Italien que sa sœur est une chienne, une manipulatrice. Elle préfére adopter l'amabilité comme arme fatale. Une amabilité fausse, qui sonne le mensonge à plein nez, mais qui la fait réellement rester douce pour celui qui hante son âme. Elle en crèvera à tout engranger sans broncher. Mais tant pis, si jusque-là elle reste avec lui.

Penser à son frère, c'est se demander quelle mouche l'a encore piquer pour se marier aussi vite, avec une femme qu'il ne semble pas connaître. C'est imaginer ce qui aurait pu se passer si l'Italien n'était pas revenu. C'est ressentir un manque du sang pourtant connu depuis peu, mais devenu indispensable. C'est souffrir de savoir que les deux hommes de sa vie ne seront plus jamais réunis dans une seule et même pièce à moins de s'étriper.

Penser à ces mioches qui dorment tout à côté, c'est revoir leur mère. Leur mère à poil, en train d'essayer de récupérer l'Italien. Leur mère, si belle, si dangereuse. Leur mère qui va faire une réapparition auprès d'eux et, donc, auprès de l'Italien. Une nouvelle femme qu'elle devra supporter de voir lui faire les yeux doux, une nouvelle femme qu'il voudra sûrement satisfaire, une nouvelle femme qui lui fera se demander, à la Ménudière, pourquoi il l'a épousé, elle, et pas une autre. N'importe quelle autre, puisqu'il les attire autant.

Penser, pour Eliance, c'est tordre son cœur comme on essore un linge. Elle préfère de loin être vide. Seulement sentir la main de l'Italien sur la sienne. Et c'est tout.

Mais ce n'est jamais tout. Le cerveau se voit remonter brutalement en action suite aux hurlements des chiards. Parce qu'il faut bien le dire, autant y en a qui chouinent tout doux, autant les jumeaux, eux, ont pris le parti un peu particulier de défoncer un tympan à quiconque se trouve à proximité. Les paupières sont fermées un peu plus forts, les poings se crispent, une prière est même adressée à on ne sait trop qui pour que ce raffut cesse.
Aux paroles de l'Italien, elle ouvre un œil et le regarde, lui son mari, histoire de voir si c'est une blague de mauvais goût. Sauf qu'à le voir, il a l'air sérieux comme un pape, le bougre. D'accord, elle a dit qu'il faudrait peut-être qu'elle apprenne à les connaître, mais elle pensait plutôt le faire en douce, quand personne la regarde, et surtout pas lui. Ça lui apprendra à ouvrir sa bouche et dire ce qu'elle pense. Elle se redresse sur les coudes et observe un moment la scène qui se déroule. L'Italien en bon papa-poule.
Elle se souvient de la naissance des jumeaux, de lui qui voulait les abandonner. D'elle qui a tout fait pour le convaincre du contraire. La Ménudière ne regrette rien, non, mis à part que les enfants qui ont donné envie à l'Italien d'être père ne soient pas les siens. Encore une chose qui les éloigne. Elle, ne sera pas mère. Elle ne pourra pas. Trop de rejetons morts sous les coups. Trop d'âmes envolées dans son ventre. Et depuis, elle les évite, les marmots, s'étant convaincu avec rigueur qu'elle les déteste. Tous. Tous sans exception.
Elle aurait pu être mère, par un heureux accident. Elle aurait pu apprendre à être mère en même temps que l'Italien. Aucun d'eux n'en voulait. Aucun d'eux ne l'avouait. Maintenant, c'est trop tard. Il l'est sans elle. Elle se retrouve laissée en arrière. Elle pensait que cette souffrance, cette barrière pourrait être surmontée à deux. Aujourd'hui, elle sait que ça ne sera jamais le cas. Il s'est découvert père, sans elle. Elle est seule. Et seule, si elle veut, elle devra devenir mère.

Son regard s'est vite tourné vers le jumeau restant. Elle le détaille un moment, un peu hésitante. Elle sait qu'elle n'a pas droit à l'erreur. Elle angoisse. Ses mains deviennent moites. Combien de temps qu'elle n'a pas pris un enfant dans ses bras. Un enfant vivant. Un enfant qui gigote, qui gazouille. Elle s'assied en tailleur, prend l'enfant et le tient devant elle, à bout de bras, pendant un certain temps, à le dévisager. Aucune expression ne transparaît sur son visage. C'est le temps nécessaire à une première adaptation. Elle est presque rassurée qu'elle doive s'occuper de Manolito. L'autre, elle aura toujours plus de mal, y voyant dans ses yeux sa blonde de mère.

    Alors que je m'attends à ce que ce soit les grosses paluches de mon papa, des petites menottes m'attrapent, me soulèvent hésitantes pour finalement me tenir loin à hauteur de visage. Les yeux ronds comme des soucoupes, je la dévisage, m'arrête un instant de pleurer, cherche ma sœur, la trouve dans les bras avec papa.


Manolito... donc... Ne lui demandez pas tous ses noms, elle ne s'en souvient pas. Elle ne saurait même affirmer si leur mère les connaît tous, l'italien ayant eu la lubie de leur en affubler trois à chacun. Et des italiens s'il vous plait, histoire de galérer même à les prononcer.


    Je fixe à nouveau mon regard sur l'étrangère avant de me mettre à nouveau a hurler plus fort. Je veux papa !


Et puis elle marmonne. Elle marmonne pour elle-même plus que pour le bébé porté à bout de bras.

Avec un peu d'chance, tu r'ssembleras à ton père, toi. Tu s'ras beau. Pis intelligent, tiens. C'est cadeau. Mais arrête donc de pleurer.

    La femme en face de moi marmonne. Je trouve qu'elle parle bizarre...

Elle se rend bien compte que quelques longues minutes se sont écoulées depuis qu'elle tient le marmot en l'air. Qu'en faire... elle ne sait pas. Elle hésite. S'il pleure, c'est peut-être qu'il est mal dans cette position. Elle le pose délicatement, très délicatement, trop délicatement peut-être, sur ses jambes repliées, face à elle. La crainte qu'il se brise en mille morceau au contact de sa peau lui traverse l'esprit. C'est absurde, mais c'est la Ménudière. Puis, la rencontre peut commencer. Faire connaissance avec un mioche qui n'est pas le sien, c'est pas évident. Eliance a une technique... assez particulière. Son index se pose sur le front du gamin pour courir sur chaque trait de son visage, sur chaque pli de son cou, jusqu'à descendre sur un bras potelé et terminer sa course au bout d'un doigt minuscule. N'allez pas lui demander pourquoi elle fait ça, à partir du moment où elle doit s'occuper de Manolito, elle ne répond plus de rien.
    Mais qu'est-ce qu'elle me fait ?! Papa, elle me découpe avec son doigt !
    Alors, voulant alerter mon papa qu'on me veut du mal, je me remets à hurler, plus fort en gigotant.
    Papa sauve moi !!!

_________________
Diego_corellio
Là je suis heureux.

Heureux parce que je vois le visage illuminé de ma fille au-dessus de moi et même si par moment je vois des filets de baves me descendre dessus, ça ne me gêne pas, enfin ça ne me gêne plus.
Je ne pensais pas possible d’aimer des bestioles comme ça, je m’explique c’est vrai que les enfants, si on fait bien le tour de la question ce n’est pas très … enfin ça donne pas envie d’en avoir ; en effet, ça chialent, ça puent, ça bavent, ça bouffent l’intimité, ça demande une attention constante et ça mord ! Oui ça mord et fort en plus, j’ai gardé la marque plusieurs jours.

Je peux, après ça, rien qu’après ça affirmer que Lucrezia est bien la fille de sa mère même si je doute que celle-ci m’ait mordu pour les mêmes raisons que sa génitrice. (heuuu par contre grosse rectification pour éviter un horrible malentendu ; c’est pas parce que je couche régulièrement avec ma jeune sœur Erilys que j’ai des vues sur ma fille, loin de là, parce que ma fille je l’aime juste de manière inconditionnelle mais y a rien d’autre je ne pourrai jamais la toucher comme je touche les autres représentantes du sexe opposé !)

En parlant de la blonde d’ailleurs, je me demandais comment elle réagirait en voyant les deux monstres qu’elle n’avait pas revu depuis cette fameuse naissance qui s’était déroulée à la hâte allant de surprises en surprises dans cette forêt pourtant tranquille avant que nous ne venions troubler cette tranquillité.
Je me demande comment elle s’en sortira, si elle se découvrira un instinct maternel inné ou si au contraire elle devra apprendre comme je l’ai fait.
J’ai appris tout seul, avec pour m’aider et me conseiller Ayla quand je paniquais trop mais sinon je me suis débrouillé tout seul. (Ouai ouai j'suis assez fier faut l'dire...)

Je crois que ce qui, d’ailleurs a été le plus dur c’est de devoir les changer et leur donner à manger. Non en fait tout a été dur. Voir mes nuits écourtées par des braillards, mes journées préprogrammées à l’avance et devoir sortir pour fumer avait été le comble.
Bref tout ça pour dire que ces pourrisseurs de vie je les aime !

Un coup d’œil est jeté à la dérobée à la rousse pour voir si elle n’est pas en train de tuer mon fils, bon d’accord je sais elle ne va pas le tuer j’ai confiance m’enfin je me rends compte je me transforme en Ayla. Elle elle fait des trucs d’hommes malgré un corps qui cri la féminité, mais elle couve sa fille et avec elle fait preuve d’une tendresse déroutante, et ne confie sa fille a personne. Je crois que je suis comme elle, je n’aime pas voir mes mioches dans d’autres mains que les miennes.

Bref toujours est-il qu’à part le fait que les deux semblent plongés dans une contemplation mutuel ça a l’air de plutôt bien rouler… jusqu’à … c’qu’il se remette à pleurer ! Truc encore plus déroutant elle fait des choses bizarres à mon fils avec son doigt, pourtant même si les pleurs du capricieux me vrillent les tympans je la laisse faire, curieux et confiant.
Mon inattention à suffit à cette chipie pour fourrer n’importe quoi dans sa bouche en l’occurrence ce qu’il y avait a porté de ses mimines : ma pipe (aucune connotation sexuel, c'est une pipe pour fumer d'l'opium) à laquelle elle a attribué une nouvelle fonction.
Rituel habituel, je lui sors l’objet en question des mains ou de la bouche essaie de la gronder, puis m’interrompt quand elle commence à tordre la bouche en une mimique semblable à celle que faisait sa mère. Oui je suis soumis à ma fille… !

Alors que plusieurs minutes se sont écoulées, le braillard teste toujours ses cordes vocales en gigotant plus encore.
La chieuse est posée sur la couverture à côté de moi, me surélevant sur mes coudes pour observer la femme et l’enfant qui ont du mal à s’entendre. Pas que je sois inquiet mais je déteste entendre mes enfants pleurer...

V’voulez un coup d’main ?
En fait je crois que vous devriez prendre Lucrezia, comme vous êtes des filles vous devriez mieux vous entendre en plus elle est

Alors que je me tourne vers la gamine en question, surprise est de constater qu’elle s’est fait la malle ! Depuis qu’ils ont découvert le quatre pattes ils tracent comme pas possibles. Je la repère aux herbes qui bougent, la tire par les pieds (oui je le concède un peu brusquement) et la regarde s’affaler à plat ventre en riant pour finalement la ramener au point de départ et achever ma phrase :

...Plus calme que son frère…enfin ça dépend des jours je suppose…
Peut-être que vous vous entendriez mieux avec elle, enfin à vous de voir j’vous laisse vous débrouiller.

Ou alors occupez vous des deux en même temps comme ils jouent souvent ensembles ...

Je me laisse à nouveau tomber sur la couverture, calant la monstresse au creux de mon épaule histoire de la calmer un peu.

_________________
Eliance
On peut appeler ça un échec. Un échec total, même.
Le braillard continue de brailler et la Ménudière de l'examiner comme une bête curieuse. Son doigt est sagement revenu dans sa main en position initiale et elle ne fait plus que le regarder. À chaque clignement de paupières accompagné en fond par ce bruit insupportable, de douloureuses images lui apparaissent dans des éclairs furtifs. Des images de chacun de ses enfants, morts-nés ou bien expulsés trop tôt. Des petits corps sans vie baignés de sang. Voilà ce qui envahit la cervelle de la Ménudière et qui la fait bloquer sur ce môme qui squatte ses genoux. Elle est incapable de le toucher, incapable de bouger, incapable de le rassurer. Elle ne perçoit en lui et en ses cris que la souffrance qu'elle-même a engendrée. Il lui hurle au visage son incapacité à être mère. Comme si les pleurs du gamin l'accusaient à chaque poussée dans les aiguës de ne pas savoir donner la vie.

Alors la rousse s'est décomposée, est devenue plus pâle encore que d'ordinaire. Ses lèvres ont pris une teinte livide, son regard est devenu habité par une étincelle de frayeur. Elle se fait horreur, elle a honte. Elle ne sait pas quoi faire à part lancer un regard d'outre-tombe à l'Italien. Sauf qu'il est occupé à ramper après sa fille qui se fait déjà la malle, si jeune. Ses mots lui parviennent comme lointain, incompréhensibles. La bonne humeur ambiante est à mille lieux de ce qui se déroule en elle. Elle se sent étrangère à tout ça, plus que jamais. Plus que jamais, elle est prise d'une envie de courir, loin, loin d'eux, loin de lui. Plus que jamais, elle voudrait être capable de les abandonner à eux-mêmes, la petite famille qui n'est pas la sienne.

Et puis ses yeux s'égarent lentement sur Manolito. Il ne pleure plus. L'enfant se contente désormais de la dévisager comme elle-même l'a fait quelques minutes auparavant. Les yeux de l'un sont happés par les yeux de l'autre. Est-ce qu'il aurait compris ce qui se trame dans les méandres psychiques de sa belle-mère ? Toujours est-il que ce regard capte la rousse, la fait frissonner d'abord, pour ensuite la rassurer quelque peu. Le monde à l'envers. Un mouflet de quelques mois qui parvient à apaiser les tourments d'une pauvre femme de vingt ans. C'est pourtant ce qui se passe. Les regards ne se quittent pas, s’immisçant l'un dans l'autre, de manière à ne rien se cacher. Ces yeux enfantins semblent parler à la rousse, semblent s'incruster dans ses pensées, semblent voir clairs en elle. Comme l'Italien depuis leur rencontre, son fils semble comprendre ce qui la tracasse, ce qui la dévaste. Et voilà l'enfant qui se met à sourire, d'un de ces sourires qui illumineraient une journée sans vie, une journée sombre sans soleil. La contemplation se poursuit pour les deux êtres en passe de s'apprivoiser. La Ménudière finit par répondre à l'offrande et étire à son tour les lèvres. Ce qui se passe chez l'Italien et l'autre gamine ne les concerne plus. Ils ne sont que tous les deux, l'un face à l'autre, dans une sorte de bulle intemporelle.

Cet enfant ne sera jamais le sien. Mais il sera toujours le fils de Diego. leur relation devra tisser quelque chose de particulier. Eliance ne peut finalement qu'aimer le fils de Diego. Elle s'en rend compte à cet instant précis. Elle ne songe pas à Lucrezia. Non. Lucrezia restera toujours la fille de sa mère, sauf contre-ordre. Elle finira par lui ressembler et la rousse ne pourra jamais s'y faire. Mais lui, ce petit italien, sera le portrait de son père. Elle fera tout pour qu'il soit un grand homme, comme son père, en mieux.

Quelques mots sont murmurés, en guise de remerciements.


T'es bien l'fils de ton père...

Puis un rire vient franchir la gorge de la rousse, un rire franc, joyeux, libérateur de tension, aussitôt rejoint par un gazouillement réjoui d'enfant qui se transforme rapidement en éclats de voix. Les deux se regardent et se fendent la poire.
_________________
Diego_corellio
Au creux de mon épaule elle se calme.
Chuchotis et murmures à son oreille d’une vieille berceuse italienne entendue je ne sais ou, certainement pas de la bouche de ma mère si peu maternelle, sont chantés pour qu’ils déversent leur effet enchanteur sur l’enfant qui déjà s’est calmé.
Les mots qu’elle ne comprend pas l’apaise, son petit poing serré vient trouver place dans sa bouche qu’elle tête avidement, alors que, papillonnent ses paupières lourdes de sommeil, déjà, lentement elles se ferment jusqu’à ne plus se rouvrir.
Le démon s’est profondément endormi, évadé dans les bras de Morphée pour laisser place à l’ange qui plane sur les traits silencieux de ma fille.
Un ange, comme sa mère avant elle. Derrière les joues potelettes du bébé se cache une beauté qui ne tardera pas, qui ne tardera plus à éclore, présente dans les gènes mêmes de l’enfant.
Lucrezia, future Vénus à l’effigie de sa génitrice. Déjà la chevelure de s’épaissir en une petite masse blonde laissant présager d’épaisses boucles d’or qui encadreront un visage ou brillent déjà deux perles lagons, parfait mélange entre les émeraudes de la blonde et les azurites foncés qui me servent d’yeux.

Un parfait mélange de nous deux. Tout comme son frère.
C’était inévitable qu’elle donne naissance à des jumeaux, ayant eu un frère jumeaux, Ezequiel et Aphrodite ayant eu pour jumelle Liu.
Et voilà qu’à notre tour nous avons créé.
La perfection.

Alors que je me perds irrémédiablement dans la contemplation de ma fille les cris de mon fils s’espacent, perdent en vigueur pour ne plus être.
Ma rousse de femme lui aurait- elle fichu un coup sur la tête ?
Je lui jette un coup d’œil, levant le visage en prenant garde de ne pas déloger la bestiole qui sommeille contre moi.
Mon fils est bien vivant, respirant rapidement pour reprendre sa respiration après tant de cris et de larmes déversés, les yeux bien ouvert rivés à ceux de sa bienfaitrice et belle-mère.

Ils s’observent, se regardent et je donnerai cher en cet instant pour pouvoir faire un tour dans leurs esprit et savoir ce qui s’y trame, ce qui s’y dit.
Parce que ce que bien plus que des mots, un lien indéfectible est en train de se créer. Ils ne se parlent pas avec des sons mais je suis sûre que chacun puise dans le regard de l’autre ce dont il a besoin pour lui accorder sa confiance et lui laisser ainsi main mise sur des sentiments qui naissent.
Des sentiments qui auraient dû être depuis le départ si ces enfants avaient été véritablement les siens, des sentiments qui prennent naissance au creux du ventre des femmes et grandissent en même temps que l’enfant qui se forme, se développent et s’amplifient pour que dès son apparition hors du cocon chaud qui lui a servi de nid durant neuf mois, il retrouve la voix rassurante qui l’a bercé alors qu’elle ne pouvait encore le tenir dans ses bras, seulement le ressentir au plus profond de son être.
Alors pour eux il faut que cela se fasse autrement et que ce qui aurait dû être fait par sang et que lien naquisse d’autre manière.

Elle fera pour eux une mère formidable je n’en doute pas un instant mais jamais je n’effacerai leur mère naturelle au profit d’une autre, qu’elle soit mon épouse ou non ils auront droit de connaitre celle qui les a porté et sans qui, ils ne pourraient aujourd’hui exister.
Jamais je ne leur mentirai quant à leur origine ni ne le prétexterai un quelconque amour entre la déesse et moi.
Ils auront la vérité cru et sans artifice d’une histoire dans laquelle ils ont pris vie.
Ils sauront tout, de la rencontre, jusqu’à la séparation en passant par l’annonce d’une grossesse qui arrivait déjà à son terme sans que j’ai pu assister et suivre avec bonheur l’évolution d’un ventre qui s’arrondit.
Des enfants qui je veillerai à ce qu’ils ne suivent en aucun cas le chemin de leurs ainés mais plutôt qu’ils empruntent une destiné moins sombre et plus harmonieuse.

Alors que mon esprit s’éloigne pour méditer sur l’avenir, mes yeux, suivant l’exemple de ma fille viennent se fermer pour me plonger dans un sommeil au moins tout aussi profond que le siens, laissant Eliance avec désormais « son fils » pas mariage.

Je vous aime tous les trois. On est une famille maintenant.

Et des mots d’être marmonnés avant d’être entièrement happé dans la spirale de l’inconscience.

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)