Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Une lettre, un secret, un bâtard

Eliance
Allongée sur le dos, la couverture tirée jusqu'au menton, Eliance a les yeux grand ouverts malgré la pénombre qui hante la cabane. Les nuits commencent à être fraiches, mais la chaleur de l'italien parvient jusqu'à elle. Elle sent ce corps à proximité du sien, elle sent son souffle.
Elle jette de temps en temps des coups d’œil appuyés à cet homme qui partage sa paillasse. Elle aime le regarder dormir, juste observer son visage, serein. Elle aimerait se glisser dans ses rêves, sauf qu'elle a le sommeil difficile en ce moment la rousse. Alors elle profite de cette présence à ses côtés, de ce calme pour réfléchir.
Mais ce qu'elle aime le plus, c'est scruter, à travers un trou béant dans le toit, les minuscules points lumineux qui se détachent du ciel obscur.
La cabane qui abrite le couple n'est toujours pas rafistolée. À part les jours de pluie, cela ne la dérange pas et puis ce n'est que temporaire. Bientôt, ils repartiront.

La rousse est un peu perdue depuis... depuis toujours en fait.
Sauf qu'il y a encore peu de temps, elle ne réfléchissait pas autant. Pas du tout même. Elle acceptait sa vie sans sourciller, en bonne bête de somme.
Elle ne sait même plus ce qui l'a amenée à tout cela. Son besoin soudain de liberté, sa fugue, Diego...

Elle ne sait pas ce qu'elle veut, alors elle cherche la réponse chaque nuit. Elle essaie d'imaginer son avenir, ses désirs. Mais aucune image ne vient, à part la silhouette de l'italien qui se dessine dans son esprit. Cet italien qui la comble tant... et la fait tant souffrir.
Elle est convaincue qu'elle est sur terre pour en baver. Depuis toujours, c'est le même refrain. Alors pourquoi le bon Dieu changerait donc soudainement le destin qu'il a tracé à la rousse ? Elle s'en accommode et profite de cet amour offert. Vivre sans illusions : paraît que c'est le secret du bonheur. Elle est peut-être pas si malheureuse que ça au fond.

Et puis, elle a appris à oublier ses tourments. Elle a oublié sa famille, son mari, l'accident... elle a oublié Aphrodite, Sarah... elle oublie même les jumeaux de Diego, régulièrement.
Oublier est le secret des existences fortes.
Elle se plie donc à cette tâche sans rechigner. C'est même plutôt facile à force, mais elle oublie parfois plus qu'elle ne devrait, plus qu'elle ne voudrait. Peu importe pourvu qu'elle se souvienne toujours de l'italien.

Un regard à Diego qui vient de se retourner lourdement, se rapprochant un peu plus.
Un sourire à cette main pleine de douceur qui arrête sa course sur le ventre de la rousse, dans une chaude caresse somnambule.
Un sursaut, un cri étouffé, au bruissement d'ailes et aux pattes crochues qui se posent à côté de sa tête.

Si c'est une heure pour les pigeons de voler !
Eliance repousse doucement la main de l'italien, lui jette un dernier regard pour s'assurer qu'il dort profondément, sommeil confirmé par un lent soupire suivi d'un ronflement régulier, et se glisse en dehors de la paillasse.
Elle choppe l'oiseau et lui arrache le message solidement accroché à sa patte.
Pourquoi prendre des gants pour un volatile qui finira rôti dès l'aube !
Une chandelle est allumée et la lettre est déroulée, lue... relue... encore... et encore.





    À ma fille Eliance Pardieu, Eliance la Ménudière,

    Après la dramatique mise à sac du village, nous avons cru que tu n'étais plus de ce monde. Nous avons d'ailleurs fait installer une croix à ton nom au cimetière et le curé est venu dire quelques mots. Puis ton cher Gontrand, en se remettant peu à peu de ses brûlures, s'est remis à parler, après des mois de bandages, de cataplasmes et de mutisme. Et c'est là que nous avons su quelle ignoble fille tu fais. Il nous a dit la bassesse de ton âme. Cette âme qui a trahi son époux en l'enfermant dans sa propre demeure en feu !

    Comment as-tu pu me faire une chose pareille ? J'ai fondé tous mes espoirs en toi en te faisant épouser ce cher Gontrand. Un homme d’exception, tu sais. Je voulais l'accompagner pour te retrouver. Il n'a pas voulu. Il veut faire cela seul. Tu l'as blessé, mais il te pardonnera.

    Tu m'as déçu, ma fille. Je t'ai tout donné, j'ai tout sacrifié pour ton éducation. Je t'ai tout appris pour que tu sois une bonne épouse, je t'ai trouvé ce bon mari car je savais qu'avec lui, ta vie serait douce ; tu ne manquerais de rien et moi non plus.

    Tu es ma préférée. Tu l'as toujours été. Tes sœurs me dégoûtent. Quelles sont laides ! Toi, tu es mon rayon de soleil, ma belle Eliance.
    Tu es aussi envoûtante qu'ELLE... D'ailleurs je n'aurais jamais dû l'abandonner. ELLE a su me donner un garçon... il aurait été mon fils, mon héritier. Mais ta mère... elle m'a ensorcelé. Cette gueuse, devenue aussi repoussante que tes soeurs, n'est capable que de pondre des filles ! Je suis parti sans jamais voir mon fils. ELLE m'a écrit, une fois, une seule, pour que je sache son nom... Thomas Sauveur...
    Je te croyais différente de toutes ces femelles inutiles, mais au fond, tu ne vaux pas mieux. Depuis ta disparition, je suis contraint d'aller au lupanar ! tu devrais avoir honte de laisser ton propre père ainsi.

    Si je t'écris, c'est parce que voilà plusieurs semaines que nous sommes sans nouvelles de Gontrand. Sa dernière lettre disait qu'il t'avait retrouvé. Depuis, plus rien.
    J'ai peur qu'il ne vous soit arrivé malheur sur le chemin du retour.

    Rassure ton vieux père, veux-tu.
    Je serais tellement peiné de te perdre à nouveau.
    Vois mon malheur. Je me suis trompé de vie. Trompé de femme. Tu es mon seul réconfort.
    Je t'attends.

    Alphonse le Ménudier


Eliance s'est laissée choir sur la couche, sans se soucier du sommeil de l'italien cette fois.

La fraîcheur nocturne frôle son corps à moitié nu, tourne autour de lui. Mais pas un frisson ne survient. La rousse est immobile, les yeux rivés sur les mots gribouillés à la hâte.
Sous sa peau de marbre, son cœur s'agite, s'emballe, bat la chamade.

Elle relit une nouvelle fois ce nom, ce secret dévoilé.
Thomas_sauveur
Il était assit sur les marches du Manoir qui était le sien, seul, serein avec dans ses mains le journal du matin ouvert à la page du cours des marchandises. Celui-ci n'avait rien de réaliste, pourtant Thomas appréciait prendre le temps d'y jeter un oeil tout les soirs, une façon comme une autre de s'assurer que le Royaume n'était pas devenu trop fou. Enfin avec de la viande à vingt écus par sûr qu'il n'était pas fou finalement, mais soit. Un mouvement dans son dos et l'homme aperçu son domestique avec à la main deux chopes fumante de tisane. Sebastian était grand, costaud et offrait une silhouette massive à l'élégance pourtant naturel, il s'installa à coté de lui et lui offrit la tasse. Les deux hommes étaient proches et partageait bien des choses depuis leurs rencontres six années plutôt lors de la guerre d'outre manche. Ils n'étaient pas très bavards, pas vraiment démonstratif, mais s'accordait une confiance totale et partagée. Un sourire et Thomas bu une gorgée de tisane sans souffler, lui brûlant la gorge. Le thé, quelque chose d'outre manche encore que tout deux aimaient au même titre qu'un bon cognac ou un verre de mirabelle. De retour à la page des cours, le Maire d'Epinal futur possiblement Duc de Lorraine reposa le journal en pestant.

La colère ne te conviens guère, Thomas.
Le tutoiement non plus, pourtant vous vous acharnez.
Je suis audacieux
Ou suicidaire, nous avons le choix.


Leurs accent anglais frappaient tout ceux qui ne le connaissait pas, puis avec le temps l'oreille était habitué et le charme disparaissait dans le vent. Une autre gorgée de tisane et il observa au loin le village d'Epinal s'éteindre sous les dernier rayons de soleil. Il fut son maire trois fois, un maire controverser autant aimé que détesté, autant féliciter que critiquer, mais il savait que combler tout le monde était du domaine de l'impossible, il y auras toujours des gens pensant pourvoir faire mieux, la tribu des ''Yaka'' disait Liz et Louis, lui préférait les nommés les éternels insatisfait. Et demain ne changera rien, cependant avait-il le droit de ne pas écouter ces gens-ci ? Sans doute pas. L'homme passa une main dans ses cheveux et glissa celle-ci sur sa nuque en se grattent l'épaule peu de temps après, un coup d'oeil vers Sebastian.

Ramponneau.
Tu as dès écus à perdre ?
Vantard.
Audacieux.


Le domestique eu droit à une frappe derrière la tête douce et complice alors que le Maître des lieux ce leva et lui offrit le droit de perdre quelques écus autour d'un table de ramponneau.
_________________
Diego_corellio
Les nuits fraîchissant avec l’avancée dangereuse de l’été vers sa fin pour laisser place à l’automne et ses couleurs fauves, ses couleurs chatoyantes qui n’ont de cesse de me rappeler le visage de Ma rousse, Ma femme, ce corps et cette âme si douce et parfaite, silhouette blottie contre moi, qui m’empêche d’oublier qu’à côté d’Elle je ne suis rien, je suis indigne de son cœur et de son amour pourtant je l’accepte, je l’accepte parce que sans je ne peux pas vivre, parce que sans je ne suis rien, sans Elle je suis vide, vide parce qu’Elle est tout.

Livrant enfin mon esprit tourmenté au sommeil, je me laissais aller dans les bras de Morphée, osant quelques rêves heureux aux côtés de l’aimée, rêvant mes mains sur ce corps, ma bouche emprisonnant la sienne ne faisant qu’un avec elle, quand subitement les formes sous mes mains changèrent, pour d’autres tout aussi agréables, la bouche pressée contre la mienne se fit plus violente, celle que je chevauchais n’étais plus Eliance mais une autre une Rousse, Belle, Tellement, une beauté différente, familière, une femme à qui j’étais lié par le sang, Ma sœur, Mon Unique, que j’avais par le passé , passé pas si lointain que ça, possédée, corps et âme.

Non juste possédée par le corps, elle n’a pas d’âme, elle n’en a plus, un démon venue de l’enfer pour séduire les hommes.

Dieu que je l’ai aimée, que je l’aime encore cette garce de sœur qui m’a rendu dépendant, seulement elle n’est plus la seule, finalement Elle a gagné la Rousse, Ma femme….

Agité par les tourments de mes rêves, rattrapés par le passé, à demi endormi, je me réveillais en sursaut, tiré avec violence de ce monde crée par l’imagination.
Tâtant la paillasse je constatais qu’Elle n’était plus à mes côtés, à la lueur de la flamme dansant sur son visage je distinguais son mal sa pâleur, sa peur.

Échouée au pied du mur, son regard était perdu dans le vide, tenant un vélin, surement la source de ses tracas qui m’avaient tiré du sommeil.
M’approchant d’elle, je me laissais choir à ses côtés, entourant ses épaules d’un bras protecteur, ramenant se corps contre le mien, offrant le réconfort et la sécurité de mes bras que des mots ne pourraient exprimer.

Déposant un doux baiser au sommet de sa chevelure fauve je murmurais :

Je suis là, quoi qu’ai révélée cette lettre, quoi qu’elle implique je suis là, et serai toujours là, dans le passé comme dans le futur, marchant à vos côtés dans les pires épreuves que la vie inflige…

La fin de ma phrase mourut avant d’avoir passé mes lèvres, qu’importe, parfois il vaut mieux garder le silence, laissant ainsi à l’autre le choix ou non de dévoiler ses tourments, pour ensuite affronter ensembles les épreuves.

_________________
Eliance
Elle frissonne en sentant l'italien contre sa peau. Sous cette étreinte, son corps engourdi recommence à vivre. Elle sent son cœur à nouveau se soulever. Le bourdonnement de ses oreilles s'en va peu à peu.
Ses yeux figés pivotent lentement pour se poser dans ceux du brun.
Aussi imparfait soit-il, il prend soin d'elle quand elle en a le plus besoin. Et ça, c'est bien plus qu'elle n'en a jamais rêvé.

Les mots se bousculent et jouent à saute-mouton dans sa cervelle.

« C'est mon père... Il veut des nouvelles de Gontrand... Il me tuera quand il saura... J'ai un frère... un bâtard d'une première couche... Thomas Sauveur... »

Mais rien ne sort. Comment expliquer cela ? Elle se contente de lui tendre la lettre.
Après tout, c'est son mari. Il a le droit de lire. Et puis il comprendra mieux et plus rapidement que si elle essaie de lui expliquer en bafouillant. Elle n'attend aucune réaction de sa part. Elle sait qu'il l'aidera. Il vient de le dire. Et elle le savait bien avant. Il est comme ça l'italien, protégeant à souhait Roussette. Bon, plus ou moins efficacement... mais protecteur quand même.


Je dois le chercher. Je dois le trouver.




Des semaines que ça lui trotte dans la tête. La rousse n'a plus que ce nom à la bouche « Thomas Sauveur ».
Bien peu d'éléments en fait pour trouver un homme qui vit éventuellement quelque part sur terre.
Ses discussions se résument à
« Bonjour, vous connaîtriez pas un Thomas Sauveur ? » Passionnant... Autant dire que les interlocuteurs lui faussent rapidement compagnie. Seul l'italien semble trouver cela normal et ne rechigne pas à entendre ce nom à longueur de journée.
Elle commence à craindre qu'aucun Thomas Sauveur n'existe réellement, que ce soit une trouvaille de son père pour lui troubler l'esprit et la faire revenir dans l'espoir de recueillir auprès de lui de plus amples informations, quand un soir, elle pose sa fameuse question à un vieux marchand ambulant. Ce dernier, contrairement aux autres types interrogés précédemment, ne secoue pas vigoureusement la tête avant de la regarder d'un drôle d'air. Bizarrement, il semble réfléchir quelques instants avant de prononcer une phrase qui redonne immédiatement de l'espoir à la rousse, faisant briller ses yeux clairs et redonnant un sourire radieux à ce visage devenu si préoccupé.

Thomas Sauveur... attendez... ça me dit un truc...


Aussitôt prononcés, ces quelques mots entraînent chez la rousse un flot ininterrompu de nouvelles questions toutes fraîches.
Il est pas mort ? Vous l'avez déjà vu ? rencontré ? Vous le connaissez ? Il vit où ? Il est comment ? Il est marié ? Quel âge ? Des enfants ? Il est gentil ?
Trombine ébahie du vieux devant la rousse devenue presque hystérique.
Euh... ben... c'est-à-dire que... non j'le connais pas vraiment vot'e gars, là. Mais ce nom...
Doigts grattouillant sa barbe grisonnante, le marchand cogite, remue ses souvenirs, les soirées en taverne, les péquenots rencontrés.

Je crois... que c'était en Lorraine... un maire ! ou quéque chose du genre, voyez !
Mais après... j'me souviens pas de sa tronche... trop de bibines sûrement...

Il étire son sourire édenté, ravi de pouvoir satisfaire une jolie jeune femme.

Mais la rousse a déjà filé comme une dératée jusqu'à l'auberge où la veille ils ont pris une chambre avec l'italien.
Entrant en trombe, elle se précipite vers la table, manque de tomber en se jetant sur la chaise et attrape l'encrier, pistachant par la même occasion de l'encre partout sur le mur.

Plume et papier sont devant elle. L'excitation la fait parler à voix haute.

Un pigeon va bien être capable de trouver un maire en Lorraine ! doit pas y en avoir cinquante !

Mais quoi lui écrire ? comment présenter les choses ?
Son palpitant bat à tout rompre. Elle ne sait même pas ce quoi espérer de ce frère inconnu.
Peut-être une famille enfin acceptable qui lui permettrait d'oublier les fous des Pyrénées ? tirer un trait définitif sur cette vie ? son passé ?
La "seconde" mort de feu son mari a déjà été un grand pas dans sa nouvelle vie, si on peut dire les choses ainsi... Sa liberté chèrement acquise.

Une pensée sombre traverse son esprit : et si il avait hérité de la noirceur paternelle ?... Elle chasse cette idée d'un geste de la main et se met à gribouiller des mots à la hâte, comme si elle devait rattraper le temps perdu. Un temps perdu à souffrir, là-bas.
Ce frère, elle veut qu'il fasse partie de sa nouvelle vie, qu'il soit sa nouvelle famille.





    À Thomas Sauveur, maire quelque part en Lorraine

    Messire,

    Ce sont d'étranges raisons qui me poussent à vous écrire en ce jour. J'espère que vous ne me prendrez pas pour une folle et ne brûlerez pas trop vite cette lettre.
    Je n'ai, à vrai dire, aucune preuve véritable de ce que je vais écrire plus loin, à part la parole d'un homme.

    Cet homme se nomme Alphonse le Ménudier. Il semble qu'il serait... votre père. Ainsi qu'il est le mien.
    Je n'en sais réellement pas plus. Mais j'aimerais vous rencontrer.

    Si vous êtes fortuné, n'ayez crainte, je me fiche des écus.
    Si vous êtes en colère, je le suis aussi et n'ai pas vu mes parents depuis plusieurs mois déjà.
    Si vous êtes suspicieux, je vous comprends... j'ai moi-même du mal à intégrer la nouvelle.
    Je voudrais vous rencontrer, messire, pour justement être sûr que vous puissiez être mon frère.

    Je comprendrais que vous ne vouliez pas même entendre parler de moi.
    Cependant, je suis curieuse de vous connaître. Ne serait-ce qu'à travers quelques lettres.

    En espérant quelques mots en retour,

    Eliance Corellio


La rousse roule soigneusement le papier et attrape le pigeon. Celui qui a porté la lettre de son père.
Elle regarde le ramier avec une pointe de remors. Elle aurait peut-être dû être plus douce avec cette pauvre bestiole. Peu importe. Ça l’empêchera pas de voler.
Elle attache le pli à sa patte valide et lui donne une caresse, histoire qu'il lui en veuille pas trop et trouve le destinataire, avant de le jeter dans les airs. Le regardant disparaître peu à peu, Eliance reste appuyée sur le rebord de la fenêtre, sourire aux lèvres. L'espoir d'une vie nouvelle se dessine.
Diego_corellio
Elle me tend le vélin d’une main tremblante lisant dans ses prunelles la confusion de ses pensées.
Parcourant rapidement les lignes, la situation m’apparait clairement, une lettre un secret révélé en quelques mots, un frère inconnu qui lui a été caché depuis de longues années déjà.

Elle prononce les mots que j’attendais, je me doutais qu’elle voudrait partir à sa recherche, normal me dirais-vous, qui ne voudrait connaitre sa famille ?

Moi.

J’ai tellement de frères que je ne connais les prénoms de chacun, en revanche je n’ai qu’une sœur, une sœur qui, même si elle a commis d’affreuses choses, je ne peux m’empêcher de l’aimer.
Une sœur, qui m’est si chère que je lui ai pardonné l’impardonnable, je lui ai pardonné le rôle qu’elle a joué dans viol de La Callahan, je l’aime et je la déteste en même temps, deux sentiments si proches l’un de l’autre et pourtant tellement différents…

J'connais le nom d'un frère aussi, mon jumeau, Ezequiel, une ordure à qui je suis étroitement lié, par le sang mais pas seulement.

Une pensée me traverse soudain l’esprit ; pourquoi le destin s’évertue-t-il à toujours faire ressurgir nos passés respectif au moment où tout va pour le mieux ?
Sont-ils donc condamnés à vivre éternellement comme cela ?

Ne préférant méditer plus longtemps sur la question, je me levais et entrainais la rousse vers notre couche, histoire de terminer la nuit et de se repencher sur la question plus tard, quand la luminosité naturelle permettrait un réveil totale.

Les semaines passe mais justement rien ne se passe, ils ne trouvent rien, personne ne sait rien et ne connait l’homme en question, le frère.
Des semaines à arpenter les routes, à demander, à courir chaque marchand de chaque rues.

Mais rien.

Des semaines que le brun fait son possible pour aider la rousse mais rien. Et plus le temps passe, plus les jours défilent en même temps que le pays qu’ils sillonnent et plus je sens l’inquiétude me gagner en même temps qu’un autre sentiment inconnu jusque-là : de la mélancolie, avec un chouia de peur.

En effet plus ils s’éloignent du point de départ et plus ils s’éloignent de ses enfants, des jumeaux, la distance en eux augmentent, et le manque de ne les voir se fait plus pressant que jamais.

Je n’aurais jamais pensé éprouver ces sentiments envers des enfants que je ne désirais pas, des bébés qui auraient dû grandir sans leur père.
Pourtant il avait suffi de peux, un regard de trop pour les deux angelots, une étreinte trop longue et le mal était fait avec tout retour en arrière impossible, ses enfants je les aime, et maintenant la séparation se fait douloureuse.

Qui l’eut cru ? Qu’un beau parleur dans mon genre se laisserait si facilement gagner par sa paternité ?

Ce manque commençait à se ressentir au niveau du couple qui en pâtissait, même si je faisais mon maximum pour aider la rousse, je partais souvent pour de longues promenades solitaires, m’arrêtant ça et là pour écrire une lettre destinée à Lucrezia et Aaron, lettre qui bien sûr ne serai envoyée, lettre que je finissais par ranger comme toujours avec leurs consœurs.

Dans la foulée j’en rédigeais une autre pour Ayla, qui portait mon enfant, dépérissant les mois de sa grossesse passant, une lettre de soutien à cette amie qui par ma faute perdrait la vie.

Emporté par un flot de sentiments refoulés, ma main courrait sur le papier écrivant à la sauvageonne, Mia Bella, l’amante de nuits trop courtes, l’amante pour qui, une nuit passée dans ses bras, j’avais fallu sacrifier mon mariage avec la rousse.
Revenant à la réalité, je rangeais ces missives, n’envoyant que celle destinée à Ayla.

Je revenais tard et fatigué, pas assez pour trouver le sommeil aux côtés de ma femme douce et aimante. Je m’en voulais de ma conduite pourtant je n’arrivais à changer.

Durant mes absences elle n’avait pas chômé la belle, ses recherches veines ayant enfin trouvé une réponse à une question parmi tant d’autre, elle avait un lieu, certes peu précis mais c’était déjà cela.

Direction la Lorraine, pour chercher un sois disant maire… Elle rédige une lettre, une seule adressé à un inconnu, cependant je la soutiens, j’aurais probablement fait de même, la fin me fait sourire « Eliance Corellio », le nom que le mariage lui à imposé mais qu'elle n'est cependant pas contrainte d'utiliser.

Encore un peu plus de ville entre eux et moi, mais c’est connu, il faut faire des sacrifices, je sacrifie mes enfants pour vivre aux côtés de la femme que j’aime.

_________________
Thomas_sauveur
La nuit tombait sur la ville d'Epinal en Lorraine lorsque son Maire décida de ce rendre au chevet de sa cousine j'ai nommée : Carlotta Isabèl Colombe de Volpilhat-Talleyrand. Il était inquiet à son sujet, la maladie l'avait prise depuis quelques jours et cela n'avait rien de rassurant lorsqu'on sait que c'était l'une des femmes les plus importantes de sa vie. Il entra dans la maison qui était sienne, congédia les domestiques l'entourant et s'installa sur la chaise des journées qu'il avait ce rituel idiot, après quoi il glissa sa main dans la sienne, la pressa avec tendresse et attendait... Un geste, un mouvement de paupière, un sourire forcé, il attendait que quelque chose arrive. Parfois il lui parlait, de lui, de la mort de Philip, du temps, des problèmes de la vie. Il embrassait régulièrement sa joue, lui souffrant au creux de l'oreille qu'il l'aimait trop pour la perdre. Mais pouvait-il retarder indéfiniment ce que Dieu lui-même avait décidé ? Non. Tout cela était un pur délire, il avait détester sa famille, maudit son père, rêvé de tuer sa marâtre, maudit sa mère de l'avoir abandonné aux mains des Belrupts ces gens froid et sans aucun amour et le voilà... Il cède, tombe sous le charme de sa cousine, lui ouvre son coeur, ses bras, acceptent qu'elle soit de sa famille que la famille c'est peut-être pas atrocement horrible dans le fond et elle...risque la mort. Il la fixa lui offrant un bol de soupe chaude lorsque son domestique entra dans la pièce une lettre à la main. Le Talleyrand le chassa d'un geste sans erreur et se leva embrassant la tempe de son sang.

Rien est plus important que le sang, remettez-vous doux ange.


Il alla rejoindre Sebastian lui prenant de courrier des mains et fronça les sourcils à la toute première ligne. '' Maire de quelque part'' Dieu qu'il détestait les gens mal informé. Mais la suite de la lecture lui donna la nausée, qu'est-ce encore cette blague, il se crispa d'inquiétude et retrouva son bureau au Manoir pour répondre. Attrapant sa plume, il traça les courbes des lettres de son écriture soigné et fine.


Citation:


    Eliance Corellio, Salutations !

    Nous ne savons que vous écrire, si cela est une blague elle est de fort mauvais goût Madame. Nous sommes né d'une mère et d'un père certes guère mariés mais bien connu et aucun d'eux ne ce nomme le Ménudier ou tout autre noms en dehors de ceux que nous portons.

    Nous ne pouvons refuser une rencontre, et il est évident que si vous ne voulez pas d'argent, nous ne savons ce que vous souhaitez. Mais cependant, nous sommes fortuné, en colère et plus que superstitieux. Comment tirez-vous ses informations ? Qui êtes-vous ? Ou êtes-vous ?


    Thomas Sauveur de Talleyrand.

    P.s : Maire de quelque part, vos informateurs sont douteux, changez-les et ne payer pas trop. Nous sommes maire d'Epinal-Lorraine.


_________________
Eliance
Une chevelure fauve plus qu'hirsute surgit de l'angle d'une rue à toute allure. Elle se faufile entre les bedauds, dégommant quelques épaules trop envahissantes au passage, dans une course instable, trébuchant parfois contre des pavés mal scellés, glissant sur des pommes écrabouillées et échappées de paniers bien trop garnis, mais toujours brandissant du poing une lettre au-dessus d'elle.
L'italien est en ligne de mire ; ses jambes tricotent encore un peu plus vite, lui coupant carrément le souffle, ce qui ne l'empêche pas de beugler.


Diegoooo ! il a réponduuu ! mon frèr' ! j'ai une leeeettre !


Arrivée à sa hauteur, pas le temps de reprendre sa respiration, toute excitée qu'elle est par la réception du pli, la rousse prend tout de même la peine de relever les mèches en vrac sur sa frimousse rougie par l'effort pour découvrir un sourire rayonnant.


Figurez-vous il est riche le frangin ! Il a un nom en "de" ! Thomas Sauveur de Télé-quelque-chose !
Qui aurait cru que j'aurais un frère comme ça dites donc ! Qui aurait cru qu'un miséreux comme mon paternel engendre un gentilhomme !

Et il écrit "nous" quand il parle de lui... C'est cocasse n'est-ce pas. Ou bien il aurait un jumeau, comme vous ?
'fin, j'trouve ça bizarre comme manière de faire. Mais j'suis sûre c'est un type bien ! je le sens !

Et... il accepte me voir !!!

Elle pointe le passage sur la lettre qu'elle lui a plantée sous le nez puis se met à sautiller en riant aux éclats.


J'ai déjà écrit la réponse, mais mon pigeon a rendu l'âme. C'est que c'est pas tout près la Lorraine !
Vous voulez pas l'envoyer avec le vôtre ? vous s'rez un amour !

Bisou tendre mais vigoureux claqué sur la joue du brun et la lettre lui est soigneusement remise, sans trop lui laisser le choix.






    Thomas Sauveur de Talleyrand,


    Je vous prie encore une fois d'excuser ma démarche qui peut paraître audacieuse. Je ne m'amuserais en rien à divulguer de telles informations erronées dans le seul but de plaisanter. Je ne suis peut-être pas un exemple de vertu, mais j'ai quelques principes tout de même et je ne puis envisager de jouer avec de tels sentiments.

    Je pensais également connaître la totalité de ma fratrie, depuis le temps. Hélas, mon paternel est plein de surprises et a, semblerait-il, décidé tardivement de partager ses secrets avec ma personne. Je pense même qu'il n'a rien divulgué à mes autres sœurs... mais peu importe... qu'elles aillent au diable ! Votre mère aura sans doute voulu vous protéger en taisant la réalité. Il faut bien dire que le Ménudier n'est pas un père ni un mari comme on en rêve. Elle lui aura préféré un homme bien comme il faut qui puisse garantir votre avenir. Sage décision puisque vous voilà maire et donc chef de toute une bourgade.

    J'ai eu un mal de chien à trouver ne serait-ce qu'une minuscule information sur vous. Nous n'avons apparemment pas les mêmes moyens... Mes informations se révèlent imprécises, certes, mais satisfaisantes pour ma part puisqu'elles ont suffit pour que mon ramier vous trouve à l'autre bout du royaume. Il semblerait que parfois la ténacité prime sur la fortune.

    Il est vrai que je ne me suis pas présentée. J'avoue que je ne m'attendais pas à une réponse, ni même à la réussite de mon expédition. Mais puisque c'est votre désir, je vais satisfaire un bout de votre curiosité. Je vous dois bien cela vu les tourments que j'apporte avec moi.

    Je suis Eliance la Ménudière et j'ai dix-neuf printemps. Je viens de me remarier il y a peu avec un italien, Diego Corellio, mon précédent époux étant décédé. Mon père est menuisier dans les Pyrénées. J'en suis moi-même partie il y a de cela bien des mois déjà. D'après les écrits de mon géniteur, il aurait rencontré votre mère avant la mienne, ce qui me laisse penser que vous êtes plus âgé que moi. Je ne sais que dire de plus sur moi... Ma vie est peu intéressante, n'ayant pas de fonctions officielles comme les vôtres.

    Je suis actuellement en Périgord pour des affaires, mais compte bien prendre la direction d'Épinal avec mon époux dès que cela sera possible pour vous rendre visite, si vous le permettez, bien sûr. Nous ne demanderons ni le gîte ni le couvert, ne vous inquiétez pas. Nous logerons fort bien dans une auberge et aurions peur d'empiéter de trop dans votre vie... si ce n'est déjà fait...
    Je suis très curieuse et savoir que je puisse avoir un frère inconnu me ronge. La famille n'est-elle pas faite pour être connue ?


    J'espère ne pas vous avoir raconté trop de futilités.

    Au plaisir de vous lire à nouveau,

    Eliance Corellio
Diego_corellio
Je marchais tranquillement ou plutôt pressant le pas, bien décidé à faire un saut chez la brune pour prendre de ses nouvelles quand une femme me sauta littéralement dessus.
Une femme qui ne m’était pas inconnu, la mienne.
Les joues roses, les cheveux en bataille comme à son habitude, elle avait tout les symptômes d’une femme qui venait de courir…

Elle ne prit pas le temps pour des salutations ni pour reprendre son souffle qu’elle lança à la hâte l’objet de son agitation : une lettre de son frère.

Je me réjouis pour elle, elle avait donc eut ce qu’elle voulait, elle pourrait retrouver un morceau de sa famille, et après un passage éclair à Castillon nous partirions vers le village ou se trouve ledit frère.

Ma famille à moi me fait honte ou du moins une partie, fils bâtard d’une mère à la cuisse légère et d’un père croqueur de femmes, j’avais une bonne dizaine de frères et une seule sœur, l’Unique.
Mis Catalan mis Italien j’avais gardé contacte avec seulement eux deux : mon frère jumeau et ma sœur.

Une question, dans mon esprit avait pris forme depuis la découverte du frère, depuis que la rousse avait annoncé qu’il avait répondu, une question qui m’obsédait, une question qui, me perturbait ; qu’elle accueil nous réservait-il, comment verrait-il sa sœur ?

Comme une femme qui a raté sa vie en épousant un connard née d’une famille illégitime d’italiens Catalan avec de petits moyens ?
Comme une femme banale à la vie ordinaire ?
La rejetterait-il ?
Si il refusait de l’intégrer dans sa vie, elle le prendrait mal, serai détruite, elle avait besoin, la rousse de savoir qu’elle avait de la famille enfin je crois…
Enfin, j’avais peur qu’elle ne ressorte déçu de cette entrevue, je me foutais de ce que pourrait penser de moi cet homme qui pour moi était un inconnu, ce que je voulais c’est qu’il la rende heureuse, qui excelle là où j’avais échoué !

Me tendant la lettre qu’elle avait écrite en réponse, je fourrais le plie dans ma chemise et l’attirais contre moi, un petit moment que je découchais chaque nuit, non pas pour rejoindre une autre femme ou amante, simplement que depuis notre dernière dispute, j’avais du mal à la toucher à nouveau, les moments de tendresses se faisaient rare et les scènes charnelles plus encore.

Calant la rousse contre mon torse je la câlinais cinq minutes, avant de la lâcher et de partir, me retournant je lançais :

Je fais partir mon pigeonneau ce soir, félicitation, vous allez revoir votre frère, cependant attention aux actes incestueux je vous surveille…

Un sourire taquin aux lèvres je m’éloignais, me perdant à nouveau dans la foule se refermant derrière moi.

_________________
Thomas_sauveur
Duc, la Lorraine avait un Duc ! Il ce nommait Thomas Sauveur de Talleyrand et en ce jour fut déranger par un pigeon à moitié mort. Ciel, qui lui envoyait parait volatile, il pariait sur la femme ce disant sa demi-soeur, Thomas soupirant tiens l'animal du bout de la patte et l'offrit en cadeau à un domestique du chateau dans un vague '' Occupez-vous de cette...chose.''

Il avait raison le courrier était bien celui de la dénommée Eliance, et le Duc du attendre la fin de la journée pour le lire. Des excuses, encore des excuses, ciel elle n'était donc bonne qu'as demandée pardon, il soupira et continua sa lecture songeant que sa possible sœur aura besoin d'une sérieuse leçon afin qu'elle s'impose un minimum. QUOI ?! Pas un exemple de Vertus ? Oh pitié pas une catin NON ! Il n'était pas arrivé sur le siège de Duc pour devoirs sauver une gourgandine et son honneur au passage. Pourquoi elle parle de sa mère, une femme qui l’abandonne n'est pas une mère, il ronchonne et continu sentant la colère naître en lui. Bon elle est pauvre et ses informateurs sont nuls, il masse ses tempes songeant sérieusement à la faire venir pour lui apprendre quelques points de la vie à la gamine.


Votre Grace.
Occupé
Mais...
Occupé !
Mais...
Mais, quoi ?!
Le pigeon là, il est m...
Mort ?
Mangé par les gardes.
....
Votre Grace.
Trouvez en un autre ! Gros, gras, poilu !
Poilu ?
Oui, vous êtes sourd  ou quoi.
Mais....Vot...
Dehors !


Reprenons donc, quoi est cette mystérieuse femme qui lui écrit des lettres. Bla, bla, bla, bla, Périgord pour des affaires ?! Affaires ? Il soupir, et continu souhaitant vraiment qu'elle ne soit pas bandit, catin ou encore d'autres choses. Venir en Lorraine ? Bha voilà ! Ca commence comme ça et fini dans votre coffre, il soupir, grimace, soupir encore prend sa plume et rédige.

Citation:


    De nous Thomas Sauveur de Talleyrand,
    A vous Eliance Corellio,


    Salutations et paix,

    Nous irons pas par quarte chemins votre pigeon est mort, nous l'avons fait brûler dans la cheminé du Palais de Nancy, il reposera sans doute en paix ou du moins ne sera guère mangé. Cessons l'humour ! Donc vous êtes pauvre, c'est ... une chose que nous avons connu à votre âge, pas longtemps ce n'est pas vraiment notre genre la pauvreté. Notre mère – vous que vous semblez la prendre en respect- est la demi-soeur d'un Duc qui nous à abandonné à une jolie famille n'en ayant rien à faire que celle-ci ne nous apprécie pas. Aussi, nous doutons que celle-ci soit préfère un homme 'bien' ou 'convenable', mais si vous vous plaisez à le penser, faite donc.

    La ténacité ne prime jamais sur la fortune, apprenez chère Eliance que RIEN ne prime sur l'argent. RIEN, absolument RIEN, l'argent paye tout, cache tout, et surtout fait tout oublier SAUF les sentiments. Alors ne nous dite pas que la ténacité prime sur les écus que nous avons à notre dispositions, vous auriez tort. Fermé votre cœur à tout sentiment, n'éprouver jamais rien pour personnes et devenez riche, n'hésitez pas à trahir toutes vos connaissances et le pouvoir vous ouvrira les bras. Enfin, que vous soyez rassurez nous ne sommes guère ainsi et avons pour vous une énorme curiosité.


    Revenons à nos affaires, enfin les vôtres. Des affaires donc, de quel genre ? Pourquoi ? Pourqui ? A quel prix ? Nous vous prévenons que nous n'allons pas venir vous chercher dans des histoires aux apparences douteuses, sortez vous seule de la boue dans laquelle vous tomber chère... Corellio. Mariée , bien il ne vous bat pas trop ? Est-il bon et assure-t-il sa charge d'époux ? Si non obéissez et faite vous coquine.

    Vous voulez venir en Lorraine et vous serez les invités de son Duc -Nous- au seins de la ville d'Epinal, demandez Thomas Sauveur une fois que vous y êtes. Enfin prévenez de votre arrivée avant tout de même, nous sommes hommes occupé. Quant à savoir la place de la famille, c'est à droite... Et aussi haut que possible, nous avons du chemin à faire tout les deux.

    Affectueusement,

    Thomas Sauveur de Talleyrand,
    Duc de Lorraine.



Il referma le parchemin et se leva pour ouvrir la porte de son bureau au sein du Conseil Ducal. Un domestique arriva avec un pigeon, guère poilu, mais bien gros et gras, l'oiseau allait mourir en vol, s'il volait.

C'est quoi ce truc ?
Un...pi...un pipi.
Suffit ! Envoyez ce courrier avec un oiseau du pigeonnier Ducal et pitié achevez cette pauvre bête . Nous le mangerons au réveille.

_________________
Eliance
La perspective de rencontrer son nouveau frère ravit la rousse. L'appréhension est bien là, mais la joie surplombe tout. Elle sait tirer le meilleur de chaque situation, son instinct de survie qu'elle dit. C'est vrai que l'italien a l'air nettement plus angoissé qu'elle par ce frère lorrain. Elle trouve ça assez extraordinaire d'avoir un frangin si haut placé ! Tandis que l'italien, lui, ne songe qu'au fait qu'ils vont débarquer avec leur pauvreté et leur passé tourmenté affichés sur la trogne, avec les trois mouflets sur les bras, face à ce type qu'ils ne connaissent ni d'Eve ni d'Adam et que l'accueil risque d'être décevant, distant, voir totalement glacial. Parce que c'est vrai qu'elle a pas parlé de sa fille à son frère... encore moins des bâtards de l'italien qu'ils vont traîner derrière eux d'ici peu... en même temps, tout arrive tellement simultanément... elle expliquera l'oubli commis le moment venu.

Si la rousse réfléchissait, elle partagerait la méfiance de son mari, et voudrait peut-être ne plus y aller du tout en Lorraine, mais elle préfère s'imaginer les choses selon sa logique plutôt que de prendre conscience de la réalité.
Elle se prend à rêver de ce frère, l'imagine... Elle le voit grand et fort, plutôt beau garçon, parce que oui c'est important même pour un frère, très respectable et respecté, une intelligence et une clarté d'esprit débordante. Bref, un frère qui puisse lui apprendre des choses, enrichir... son cervelas, bien sûr. Elle l'imagine en bon mari et père de famille aimant et attentionné. D'ailleurs, faut qu'elle pense à lui demander si tout ça est vrai, au moins pour les rejetons et l'épouse.
Parce qu'en y repensant, l'allusion douteuse de l'italien sur une quelconque relation incestueuse est totalement déplacée. Il croit quoi ? y a des gens bien aussi... qui sont pas attirés par les miches de la sœur ! non mais...

Autant de naïveté assumée et stupide permet à la rousse d'affronter toutes sortes de difficultés en s'en sortant pas trop mal. Ça et l'oubli, ça la connaît bien. Elle parvient ainsi à être heureuse d'avoir épousé un homme infidèle, qui a des bâtards qui tombent des plafonds et possède une famille de dégénérés. Ce qu'elle voit, elle, c'est un homme attentionné – il peut... –, qui s'est quelque peu égaré entre les cuisses d'une écossaise – elle lui trouve même des circonstances atténuantes et le reste du temps oublie carrément l'existence de la brune –, mais qui a maintenant juré fidélité à sa femme – il était temps, après des semaines de mariage –, qui est rattrapé par son malheureux passé de coureur de jupons – d'où le débarquement de bâtards – et qui doit assumer son frère totalement timbré et consoler sa folle de sœur dépourvue d'âme et de bon sens – en oubliant encore une fois que pour la consoler, il l'a culbuté.

Elle arrive donc à voir la rencontre avec son frère comme étant une chose formidable, et uniquement formidable. Qu'en à l'apparition soudaine de sa fille, elle cherche encore comment assumer ça, mais c'est plus difficile à digérer. C'est coriace un mioche, bruyant, et plein d'os qui plus est.


Le pigeon en super-forme est accueilli sous les acclamations de la rousse. Elle pourrait mettre sa main au feu qu'elle en a jamais vu d'aussi beaux.
La lettre est parcouru avec un sourire à la fois amusé et admiratif. Le frère maire d'Épinal est donc maintenant duc de Lorraine... ça en jette... Duc qui est curieux de la connaître... ouha... Le « Affectueusement » fini de l'achever dans sa béatitude.
Elle s'empresse de lui répondre, après avoir pris soin de disposer une coupelle d'eau devant le piaf. C'est qu'il faut y faire attention au superbe volatile du frangin !




    Thomas Sauveur de Talleyrand,

    Ne vous en faites pas pour mes pigeons, je les sais de faibles constitutions. Mais je vous préviens, quoiqu'il sera sans doute trop tard à la réception de cette lettre, il faut une mastication effrénée si on veut les digérer convenablement.

    Vous me voyez navrée par l'histoire de votre enfance, je pensais naïvement qu'elle avait été somme toute relativement heureuse. Nous avons du coup une chose en commun, si je puis dire. Votre réussite est encore plus exceptionnelle à mes yeux. D'ailleurs, je dois vous féliciter, puisqu'il me semble que vous n'étiez pas encore duc lors de votre précédente missive.

    Malgré tout le respect que je vous dois, je me permets de ne pas partager vos idéaux quant à la nécessaire possession d'écus. Me voilà bien dépourvu de ce bien aujourd'hui, pourtant durant les six dernières années, j'ai été richement vêtue et nourrie à souhait. Cependant, je ne voudrais revenir à cette époque-là pour rien au monde, époque qui est plutôt synonyme pour moi d'enfer que de réussite. Je pense que cette différence de point de vue peut provenir de nos perspectives d'avenir. Vous semblez très ambitieux et avez apparemment la faculté de l'être, tandis que j'ai uniquement quelques rêves candides et très peu de capacités. Je me méfie autant des sentiments que de l'argent, l'un comme l'autre amenant la déception bien souvent. Je garde cependant vos conseils dans un coin de la tête, peut-être me serviront-ils un jour.

    Les affaires qui nous ont conduites à Castillon ne sont en rien douteuses comme vous avez l'air de le penser. Il s'agit simplement de récupérer les affaires de mon mari et les écus de la vente de sa propriété. Et même si je me trouvais dans la panade, je ne vous demanderais pas d'aide. J'ai l'habitude de me débrouiller seule, et cela restera ainsi.
    Quant à mon époux, il est bienveillant à mon égard, c'est d'ailleurs pour cela que je l'ai épousé.
    Vous ne m'avez pas parlé de votre situation. Êtes-vous marié ? avez-vous des enfants ?


    J'ai hâte d'arriver sur vos terres, et saurais vous en avertir dès qu'un pied aura foulé territoire lorrain.

    Bien à vous,

    Eliance Corellio

La lettre est soigneusement pliée et laissée en plan sur la table. Elle sera expédiée au petit matin, dès que le ramier aura repris du poil de la bête.
Ne serait-il pas inconvenant de renvoyer un pigeon épuisé à son cher duc de frère ?
Thomas_sauveur
Le jour s'écoulaient et tout était tranquille en Lorraine, la vie avait prit son droit et Thomas avait des journées parfaitement remplit et ordonnée. Le matin il était au château, le soir aussi et le reste du temps également. Au moins ses amis savaient ou le trouver, pas de risque qu'il s'envole Dieu seul sait ou. Il était toujours à porter de vue, ses bottes claquant sur le sol des salles, des institutions ordonnant la mise en procès, la fermeture des frontières, la levée du pont levis, la livraison de tonneau de Mirabelle. Des trucs de Duc quoi, cependant se soir là, alors qu'il cherchait le sommeil dans son salon privé portant le numéro deux – Notez que Thomas n'aime pas donner un nom au chose – Le Duc entendit frapper à sa porte. Pieds nus et chemise à demi ouverte, voilà qu'il ouvre la porte sur un domestique embarrassé.

Ne vous fâchez pas
Jamais
Bha...un...peu quand même quoi.
Parlez
Vous savez votre messager pour le...pour Le pépé...ppépéri
Périgord
Il est m...
Mangé 
M...
Mort
Mâchouille
Plait-il ?
Bha vous savez il est un peu mâchouille, hein, vous voyez Votre gracieuseté.
Pas vraiment, là non.


C'est un peu prêt pour cette raison que Thomas marcha pied nu dans les couloirs du chateau à la recherche du dit pigeon. Lorsqu'il arriva au sommet de la plus haute tour de fut pour voir un pigeon ma fois tout sauf ''Mâchouille''. Il pencha la tête, attrapa le courrier et regarda le domestique l'air de lui dire : '' Explications !'' et l’explication arriva.

Mais regardez-le il est tout mâchouille, il saute sur ses petites pattes et tape du bec au sol. Il ressemble à ma grand-mère Yugette, paix à son âme. Il mâchouille en poussant des cris.
Vous voulez dire qu'il agit en pigeon.
OUI ! Il Mâchouille en pigeon !
....
C'est un pigeon
Ah bon ?!


Bon vous comprenez que la suite de la scène fut coupé et que nous retrouvons Thomas dans son bureau à lire le courrier de sa demi-soeur, vêtu et propre pour attaquer la soirée.

Citation:


    De nous Thomas Sauveur de Talleyrand,
    A vous Eliance Corellio,

    Ne soyez pas navrée, et cessez donc de parler de réussite exceptionnelle vous même pouvez très bien y parvenir en le souhaitant. Nous sommes cependant reconnaissant de vos félicitations et les acceptons.

    La noblesse et l'éducation sont un enfer, le tout étant de faire croire aux autres qu'il n'y à pas mieux dans la vie. Que cela soit faux, n'importe pas. Nous n'avons jamais dit apprécié être riche, avoir les cartes dans nos mains et risquer notre réputation aux moindre mots. Mais nous le sommes et nous sommes bien mieux dans notre Manoir que dans la rue. Cessez donc de voir les choses d'un point de vue négatif chère 'sœur' et chercher le bon en tout temps, il y en à toujours du bon.
    Vous voulez vraiment connaître notre situation ? Soit : Nous étions marié à une femme de bonne famille, mais nous ne le sommes plus. Elle nous à donné un fils James Thomas de Talleyrand qui est né il y a quelques jours au seins de notre ancien Manoir. Nous avons également une fille adoptive de neuf années, nommée Aelis. Notre coeur est épris d'une blonde Duchesse qui ne vis point en Lorraine, mais y à ses terres. Nous sommes entourés d'amis et d'ennemis comme toute personnes un brin doté de paroles.

    La seconde de nos filles est morte de maladie et avait sept années... Rien de plus, sauf peut-être quelques domestiques.

    Nous cassons l'image d'un aîné parfait n'est-ce pas ?

    Thomas Sauveur de Talleyrand,
    Duc des lorrains.


_________________
Eliance
Déçue, la rousse ? non, du tout. Le Thomas lui paraît simplement un chouilla plus humain. Il a quitté ses habits de lumière divins pour revêtir couronne et frusques satinés de duc. Bienvenue dans la réalité, Eliance !

Mais l'admiration est toujours bel et bien présente dans la cervelle de la sœurette. Ça s'en va pas comme ça ces p'tites bêtes. Pour briser le piédestal, il faudrait une révélation de type meurtre de sang froid ou torture peut-être. Une répudiation d'épouse, c'est de la gnognotte !
Par contre, elle se dit qu'un type qui adopte des mioches à tout va et qui fait dégager sa femme fraîchement accouchée, ça doit avoir un esprit relativement ouvert, en tout cas assez pour pas être outré par les histoires de la rousse.

Elle fonde tellement d'espoir dans la rencontre avec son frère qu'elle, si méfiante d'ordinaire, ne prend pas garde, ne serait-ce qu'un soupçon, à cet homme qu'elle connaît à peine à travers quelques lettres. Elle se jette à corps perdu dans la relation qu'elle imagine tisser avec lui. Mais faut la comprendre, depuis qu'elle a pris la fuite et arpente le royaume, elle ne se lie à personne de peur de le regretter. Enfin... personne à part l'italien. Sauf qu'elle n'a du coup qu'un seul et unique interlocuteur. Et elle aurait bien besoin d'un autre confident... ne serait-ce que pour partager et pouvoir se plaindre des sautes d'humeur de monsieur et de quelques doutes, sans ennuyer ledit mari. Des restes de son éducation d'épouse parfaite sûrement.

Alors oui, elle préfère penser que ce frère est un type bien à qui elle pourra faire confiance, sur lequel elle pourra s'appuyer, demander conseil. Tiens... elle a jamais demandé conseil. Voilà une chose qu'elle devrait ajouter sur sa liste « À faire avant le trépas ».
Parce que c'est connu, un frère reste un frère, rapport à un mari qui peut devenir rapidement « feu », on peut toujours compter sur un frère. Le sang, ça trahit jamais.






    Cher Thomas Sauveur de Talleyrand,


    Je suis ravie d'en apprendre un peu plus sur vous. J'ai hâte de vous rencontrer, mais je dois aussi vous faire part de mon appréhension. Je ne compte pas être envahissante, mais je vous vois avec une vie bien remplie, du monde à charge, et je voudrais être sûre que vous me diriez de dégager si je venais à vous gêner. Je souhaite être une sœur et non un boulet.

    Je sais, vous allez me trouver anxieuse, peu sûre de moi. Mais sachez que ce monde est relativement nouveau pour moi. Je n'ai guère l'habitude de rencontrer ni de fréquenter des gens et ne sais parfois pas comment me comporter exactement. J'apprends donc petit à petit, et j'espère que vous ne me tiendrez pas rigueur de mes maladresses.
    Vous pouvez cependant vous rassurer, même si certains pans du quotidien me sont inconnus, j'ai une certaine éducation et sais me faire discrète à souhait. Je saurais ainsi respecter la réputation qui est due à votre rang.

    J'ai montré un mauvais côté dans ma précédente lettre, puisque vous avez cru que je broie beaucoup de noir. Je tiens à rétablir la vérité, ou en tout cas, ce que je pense être. En toute situation, je m'efforce de n'en tirer que les bons côtés, oubliant en quelque sorte ceux qui me sont désagréables, ce qui me permet de garder le sourire bien souvent et de rendre la vie plus douce. C'est ce que vous avez vu dans mon couplet contre les écus. Je n'en ai pas, et trouve donc des atouts à n'en point posséder. Je suis consciente que chaque affaire possède ses avantages et ses inconvénients.

    Je passe du coq à l'âne. Je crois n'avoir jamais entendu le prénom de votre fils, James. C'est tout à fait original. Est-ce un nom de par chez vous, en Lorraine ?

    Bien à vous, cher frère


    Eliance Corellio
Diego_corellio
Des lettres, encore des lettres et toujours des lettres …
Derrière ces pensées, ce cache surement de la jalousie, de la jalousie envers un autre homme qui a pris place dans le cœur si aimant de la rousse, une jalousie injustifié ou alors la peur, peur qu’après de si longues années de séparation, de si longues années d’ignorance il n’y ait un lien trop fort qui se tisse, un lien qui pourrai mener à l’acte incestueux, un lien qui après avoir unis leur corps par l’acte charnelle, deviendrai indestructible, un lien qui ne pourrait plus être brisé, quoi qu’il puisse se passer.
Et puis elle en faisait des montagnes aussi pour le piaf du frangin, mais on s'en fou c'est un oiseau !

Les angoisses mises de côtés, il observe sa femme dans un état second, à chaque lettres reçut elle rentre dans une espèce de transe, espérons qu’elle ne soit pas déçu par ce frère qui sort de nulle part, qui plus est si il est comme le reste de la famille côté masculin ça va pas être joyeux, surtout un passage dans le courrier de ledit frère qui dit et je site « Mariée, bien il ne vous bat pas trop ? »

Jamais je n’aurais posé une tel question à ma sœur ou plutôt pas de la sorte plutôt « j’espère qu’il est doux avec toi ? » ou encore « qu’il s’avise de lever la main sur toi pour autre chose que pour des caresses et je lui coupe les mains et autre chose... »
Des mots plus fort, plus protecteurs, des mots qui prouvent l’amour qui me lies à elle, ou plus exactement je ne supporterais pas le fait qu’elle soit marié, je supporte déjà difficilement celui que d’autres hommes la touchent…

« Est-il bon et assure-t-il sa charge d'époux ? Si non obéissez et faite vous coquine. »

Bah voilà l’exemple type d’un homme riche, ils pensent que les femmes doivent leur être soumises et « se faire coquines », quel mentalité, même s’ il est vrai que les femmes aimant faire plaisir à leur mari de façon coquine était tout à fait appréciable, même moi qui aimais la frivolité et tout l’tralala ne pensais pas de la sorte ou plutôt de manière différente…

Pour tout dire, ce frère, même avec des défauts ne semblait guère humain, hautain par le ton employé dans ses missives, je ne m’attendais pas à un accueil chaleureux comme la rousse le pensait, cependant je préférais ne pas en l’inquiéter avec mes pensées, après tout elle avait bien le droit de rêver un peu et qui sait avec un peu de chance ils se réaliseraient.

_________________
Thomas_sauveur
Le château de Nancy encore, il fallait l'avouer l'homme ne quittait pas souvent cet endroit depuis le début de son mandat. Parfois il y était bien, parfois il rêvait d'autre horizon, des plaines d'outre manche, des vallée du Limousin cette région chaude et pourtant très verte, la foret de brocéliande, les plages du Languedoc. Mais il revenait bien vite à la réalité et les murs du Château gardé par une foule des torches qui représentaient chaque âmes. Il sourit, fier de son Duché, fier de son peuple également. Lorsqu'il entendit le domestique dans son dos, il se retourna pour voir Sebastian son domestique et ami le plus proche depuis bien des années.

Les nouvelles sont bonnes ?
Plusieurs courriers,un d'un Duc et un d'une Eliance Corellio, quelques autres du peuple.
Notre demi-soeur
Eliance Corellio ?
Parait-il.
T'en pense quoi.
Elle nous amuse, elle est fraîche.
C'est la vérité ?
Aucune idée, sûrement pas. Mais nous sommes curieux.
C'est un défaut
Ou une qualité
Thomas, protège toi des folles.
Elle n'est pas folle, peut-être simplement dans le besoin.
Et cela te parle.
Oui, Sebastian, nous avons connu cela.
Ne te perd pas dans le jeu.
Nous risquons juste de perdre des écus.


Le courrier fut ouvert et lu, la première phrase déjà le fit sourire, elle était fraîche c'était le mot et arrivait à le sortir des problèmes du Duché pendant quelques minutes, oh ce n'était pas là seule, mais cela lui donnait un coup de bonheur sur lequel il ne pouvait cracher. Elle me parla pas de son époux et il conclus qu'il la frappait pas trop, ou qu'il lisait son courrier. Prenant sa plume il écrivit.

Citation:


    Eliance Corellio, chère demi-soeur,

    James est un prénom pas très courant chez nous non plus, mais nous en avions rencontré quelqu'uns et cela nous à beaucoup touché. C'est un prénom peu courant, apte à faire de grande chose, lorsqu'on fait que certain ce nomme fleurdejardin et sont Maire, pourquoi pas un James Thomas Duc ou prince n'est-ce pas.

    Nous nous sommes remis avec notre épouse, c'est compliqué en réalité. Disons que nous réapprenons à nous faire confiance, doucement petit à petit. Nous sommes toujours méfiant, un peu apeuré à l'idée de retomber dans les méandres de l'amour et la complication d'un couple. Celui-ci tiendras-t-il ? Nous le souhaitons, mais parfois c'est compliqué de satisfaire l'homme et la femme, ils sont très différent.

    Ne vous souciez pas de votre arrivée en Lorraine, ce n'est pas grave d'être parfaite ou pas du moment que vous cherchez à l'être et faite des efforts.

    Et vous avez vous des enfants ? Des amants ? Des animaux peut-être ?

    Cordialement

    Thomas Sauveur de Talleyrand,
    Duc des Lorrains.


_________________
Eliance
Les routes, ça la connaît. C'est son quotidien depuis des mois. Marcher, flâner, user les bottes sur les sentiers caillouteux. Ça lui plaît d'aller où bon lui semble sans anticiper des semaines à l'avance. Elle apprécie cette liberté totale. D'ailleurs l'italien l'a bien compris et l'interroge toujours pour savoir où elle veut aller, quand elle veut partir.

Aujourd'hui, c'est différent. Le départ a une saveur différente. C'est un but bien défini qui les conduit dans le grand nord et non plus une déambulation hasardeuse. Alors, oui, Castillon était déjà un point précis à atteindre, mais ça l'était surtout pour Diego, et aucun sentiment d'urgence n'accompagnait le couple sur les routes.

Aujourd'hui, c'est différent. Peu importe les villes traversées, les gens rencontrés. Sa seule hâte est d'arriver là-bas. Le plus vite possible. Jamais elle n'aura été aussi loin, aussi haut. Elle s'apprête à traverser tout le Royaume pour lui, son frère.

Aujourd'hui, c'est différent. Le départ est accueilli avec une impatience et une euphorie inhabituelles. Comme à la réception des fameuses lettres, elle affiche un grand sourire, incapable de dissimuler sa joie. Elle est la bonne humeur du petit groupe qui, faut bien le dire, traîne un peu les pieds. Son état cérébral l'empêche de remarquer l'italien qui tire la tronche à chaque lettre reçue, à chaque évocation du frère prodigue. Elle ne voit pas sa jalousie grandir. Elle l'entraîne sur les routes. Le temps où il la portait dans ses bras pour lui éviter d'être fatiguée est révolu.

Aujourd'hui, c'est différent. C'est elle qui l'emmène, qui l'entraîne en serrant sa main. Elle essaie de lui faire partager sa béatitude sans comprendre qu'elle installe en lui de nouvelles préoccupations. Ce frère est pour elle une part de bonheur non négligeable dans le fardeau misérable qui leur emboîte le pas. Elle sait que le bien-être est furtif, surtout le leur. Alors elle en profite le plus possible et essaie de le faire partager à son mari, en toute naïveté.

Aujourd'hui, c'est différent. Ils ne voyagent plus seuls, en amoureux. Derrière eux, sa fille les suit péniblement, sans entrain. Un simple regard noir suffit pour la faire accélérer. On est pas encore dans les effusions de tendresse.

Aujourd'hui, comme régulièrement depuis quelques temps, un ramier vient illuminer la tête de la rousse. Les premiers mots la font rire. Fleurdejardin... c'est moche c'est sûr.
Une pause est imposée à la petite troupe pour répondre aussitôt à ce Thomas Sauveur qui entre peu à peu dans sa vie, dans son âme.





    À Thomas Sauveur

    Cher frère,

    Vous faites bien de reprendre votre mariage en main. On n'arrive à rien sans persévérance, et le mariage est une des choses les plus compliquées à maintenir stable et quelque peu heureux. L'oubli fonctionne plutôt bien pour accepter les erreurs de l'autre. Cela évite de souffrir de trop et permet de poursuivre le chemin, l'air de rien, tourné vers le lendemain. J'espère que vous y parviendrez, vous et votre épouse, parce que ça permet de se sentir moins seul face au vide si immense qui nous entoure. L'avez-vous choisi votre épouse, ou est-ce des noces arrangées ?

    Je connais la différence que cela peut avoir. Je suis veuve d'un premier mari qui m'a été imposé. Diego, je l'ai épousé pour ce qu'il est. Mais je sais à quel point c'est compliqué de satisfaire pleinement deux être si différents en même temps, de gérer les inquiétudes et les caractères de l'un et de l'autre. Pour ma part, je prends sur moi et cela a le mérite d'éviter certains problèmes.

    Et je n'ai pas d'amant, je ne suis pas femme infidèle.
    Je n'ai pas d'animaux, j'ai bien assez de tracas avec moi-même.
    Quant aux enfants, j'ai une fille. Une gamine de feu mon mari qui m'est tombée au coin du nez il y a peu et que j'essaie d'apprivoiser. Je vous en parlerai plus longuement dès mon arrivée en Lorraine. Les choses sont particulières entre elle et moi, et je ne voudrais pas que vous me preniez pour une folle, ou pire...

    Prenez soin de vous.
    Affectueusement,

    Eliance Corellio
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)