Camillle_
Trois jours, pas un de plus.
Dans une ultime inspiration, le seuil de sa chambre est franchi. A la fois apaisée et anxieuse, la Vipère retrouve ses repères et son odeur. Loin des herbes et des vapeurs entêtantes, cest lodeur délicate du jasmin qui simprime à ses tempes. Adryan. Doucement, Camille savance vers sa couche, effleurant du bout des doigts ce tissu dérobé. Sa chemise. Inconsciemment, elle hume, laissant ces flagrances se perdent et semer le trouble en son sein. La gorge aussitôt se noue, emportant avec elle le goût de lInterdit. Pourtant, elle ne peut sattarder ici lieu et senfermer dans ces limbes, Camille ne peut déroger à l'ordre du Comptable. Trois jours pas un de plus pour lui annoncer son retour.
Alors la courtisane regagne son bureau sur lequel repose son miroir et ses effets personnels et comme autrefois, les gestes reviennent. Les effets sont retirés, la toilette réalisée et alors que son miroir lui renvoi son reflet, elle détourne automatiquement le regard. Malgré ses efforts conjugués à ceux dUmbra, quelques hématomes et cicatrices persistes. Ne vas-tu donc jamais me laisser en paix ! Coupable, rongée par le remord et ces images qui lugubres lui reviennent, Camille peine à maitriser son palpitant et la moiteur de ses mains. Sous langoisse, le coffret chute et avoue ses trésors. Sous l'impact et ce bruit sourd, Camille sextirpe de sa torpeur. Le présent létreint, loin de ces cauchemars et de ces maux et comme pour tromper son Mentor, elle revêt lune de ses robes. Les tons ne sont plus au carmin et au pourpre mais aux couleurs chaudes et automnales. Sur létoffe marron, Camille y appose une ceinture de cuir noir épaisse pour contraindre le tissu à atténuer le saillant de ses hanches. Pour masquer les crocs de cet autre qui surplombe son épaule, Camille relâche sa chevelure et y imprime un léger mouvement. Pour détourner son regard de son visage, elle accroche à ses lobes ses plus belles boucles doreilles. La nuque est dégagée dun côté, le regard est attiré par ces pierres de lunes qui telles des larmes semblent couler sur lambré de sa peau. Un dernier coup dil et la Vipère redevient Courtisane.
Quittant sa chaise, elle sempare de ce flacon dessence de jasmin quelle contemple avec nostalgie et appréhension. Elle lavait acheté pour Lui, pour semer le trouble dans son esprit, pour leffleurer à chacun de ses pas par ces flagrances qui ne sont dédiées quà Lui. Pardonne-moi. Les mots séchappent de ses lippes tels une confidence et alors quelle verse quelques gouttes à lintérieur de ses poignets et entre ses monts, elle serre les mâchoires. Quallait-elle pouvoir lui dire ? Par quoi commencer ? Allait-il lui pardonner son départ ? Allait-il le comprendre ? Sétait-il inquiété ? Etait-il passé à autre chose ? Lavait-il simplement aimée ?
Prête, elle inspire une nouvelle fois, gonflant sa poitrine de cette angoisse qui corrompt son esprit. Les mains sont moites, le souffle est saccadé, le cur se serre et les tripes se vrillent. Pourquoi tant de maux ? Pourquoi tant dappréhension ? La réponse lui semble revêtir le poids de lInterdit et de sa naïveté. Que faisait-elle des mots de Dacien ? De cette vérité qui lavait conduite à quitter lAphrodite ? Elle, stupide martyr devenue courtisane. Elle, perfide création devenue le tourment de son Créateur. Une putain Ce sont les mots quelle lui cracha au visage, ce sont les mots qui se rappellent à elle alors quelle quitte le seuil de sa chambre pour savancer jusquau couloir.
Elle ignore encore ce quelle sera à même de lui dire une fois devant lui. Elle est incapable de préparer son arrivée, incapable de songer à ce moment quelle attend depuis plus dun mois. La Vipère sétait raccrochée à Lui et à ses souvenirs, à ses soupirs et à ses mots mais quen sera-t-il une fois confrontée à la Réalité ? La Vipère aimerait fuir, tourner des talons, regagner sa chambre pour sy enfermer et ne jamais en ressortir. Elle ne veut affronter cette Réalité quelle na eu de cesse de chercher à fuir Et sil lavait oubliée Et sil était lui aussi dans lattente de ses retrouvailles
Mais devant elle, cest un autre visage qui la rappelle à lordre. Les mâchoires aussitôt se crispent, les sourcils se froncent...La rancune se fait tenace
Dacien
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Dans une ultime inspiration, le seuil de sa chambre est franchi. A la fois apaisée et anxieuse, la Vipère retrouve ses repères et son odeur. Loin des herbes et des vapeurs entêtantes, cest lodeur délicate du jasmin qui simprime à ses tempes. Adryan. Doucement, Camille savance vers sa couche, effleurant du bout des doigts ce tissu dérobé. Sa chemise. Inconsciemment, elle hume, laissant ces flagrances se perdent et semer le trouble en son sein. La gorge aussitôt se noue, emportant avec elle le goût de lInterdit. Pourtant, elle ne peut sattarder ici lieu et senfermer dans ces limbes, Camille ne peut déroger à l'ordre du Comptable. Trois jours pas un de plus pour lui annoncer son retour.
Alors la courtisane regagne son bureau sur lequel repose son miroir et ses effets personnels et comme autrefois, les gestes reviennent. Les effets sont retirés, la toilette réalisée et alors que son miroir lui renvoi son reflet, elle détourne automatiquement le regard. Malgré ses efforts conjugués à ceux dUmbra, quelques hématomes et cicatrices persistes. Ne vas-tu donc jamais me laisser en paix ! Coupable, rongée par le remord et ces images qui lugubres lui reviennent, Camille peine à maitriser son palpitant et la moiteur de ses mains. Sous langoisse, le coffret chute et avoue ses trésors. Sous l'impact et ce bruit sourd, Camille sextirpe de sa torpeur. Le présent létreint, loin de ces cauchemars et de ces maux et comme pour tromper son Mentor, elle revêt lune de ses robes. Les tons ne sont plus au carmin et au pourpre mais aux couleurs chaudes et automnales. Sur létoffe marron, Camille y appose une ceinture de cuir noir épaisse pour contraindre le tissu à atténuer le saillant de ses hanches. Pour masquer les crocs de cet autre qui surplombe son épaule, Camille relâche sa chevelure et y imprime un léger mouvement. Pour détourner son regard de son visage, elle accroche à ses lobes ses plus belles boucles doreilles. La nuque est dégagée dun côté, le regard est attiré par ces pierres de lunes qui telles des larmes semblent couler sur lambré de sa peau. Un dernier coup dil et la Vipère redevient Courtisane.
Quittant sa chaise, elle sempare de ce flacon dessence de jasmin quelle contemple avec nostalgie et appréhension. Elle lavait acheté pour Lui, pour semer le trouble dans son esprit, pour leffleurer à chacun de ses pas par ces flagrances qui ne sont dédiées quà Lui. Pardonne-moi. Les mots séchappent de ses lippes tels une confidence et alors quelle verse quelques gouttes à lintérieur de ses poignets et entre ses monts, elle serre les mâchoires. Quallait-elle pouvoir lui dire ? Par quoi commencer ? Allait-il lui pardonner son départ ? Allait-il le comprendre ? Sétait-il inquiété ? Etait-il passé à autre chose ? Lavait-il simplement aimée ?
Prête, elle inspire une nouvelle fois, gonflant sa poitrine de cette angoisse qui corrompt son esprit. Les mains sont moites, le souffle est saccadé, le cur se serre et les tripes se vrillent. Pourquoi tant de maux ? Pourquoi tant dappréhension ? La réponse lui semble revêtir le poids de lInterdit et de sa naïveté. Que faisait-elle des mots de Dacien ? De cette vérité qui lavait conduite à quitter lAphrodite ? Elle, stupide martyr devenue courtisane. Elle, perfide création devenue le tourment de son Créateur. Une putain Ce sont les mots quelle lui cracha au visage, ce sont les mots qui se rappellent à elle alors quelle quitte le seuil de sa chambre pour savancer jusquau couloir.
Elle ignore encore ce quelle sera à même de lui dire une fois devant lui. Elle est incapable de préparer son arrivée, incapable de songer à ce moment quelle attend depuis plus dun mois. La Vipère sétait raccrochée à Lui et à ses souvenirs, à ses soupirs et à ses mots mais quen sera-t-il une fois confrontée à la Réalité ? La Vipère aimerait fuir, tourner des talons, regagner sa chambre pour sy enfermer et ne jamais en ressortir. Elle ne veut affronter cette Réalité quelle na eu de cesse de chercher à fuir Et sil lavait oubliée Et sil était lui aussi dans lattente de ses retrouvailles
Mais devant elle, cest un autre visage qui la rappelle à lordre. Les mâchoires aussitôt se crispent, les sourcils se froncent...La rancune se fait tenace
Dacien
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