Camillle_
Empli de Lui, de sa tendresse, de sa chaleur, Camille fait le vide entre ses tempes. Bercée par ces ondulations qui l'embrasent et la rendent suppliante et frémissante, la Vipère perd pied. Les soupirs se perdent, inscoucients et assumés entre les murs de sa chambre, enveloppant, étreignant les amants d'une intimité salvatrice. Alors qu'une goutte de sueur perle sur ses monts dressés, les reins se creusent, fiévreux, les mains cherchent avidement les siennes pour ne plus les quitter. De Lui, elle veut tout. Soupir, rage, haine, désire, perdition, raison...Camille se laisse envahir par cette chaleur qui irradie son bas ventre et étreint son échine. Les iris sombres, se nichent dans les siens et alors qu'elle lui offre cette humanité, sa sensibilité, Lui, semble ailleurs, condamné, forcé et pourtant envieux et Interdit. A son rythme, pour se rassurer, elle prend et décide, accélérant, ralentissant le rythme de ses hanches pour se sentir pleine de Lui et de ses soupirs. De Maximiliann, il n'en reste désormais que les traces visibles, celles-là même qu'il effleure et regarde avec haine et angoisse. La douleur, la force, tout ces maux se dissipent sous Son étreinte. Silencieuse, elle navoue que ces soupirs qui s'échappent de ses lippes, vrais et intenses. Ils lui arrachent la gorge, lui brûlent les tempes et pourtant, elle ne cherche plus à lutter. Entre ses veines, aucune drogue sinon celle de l'Interdit qui doucement, la conduit vers ce monde éphémère et corrosif. La chaleur se transforme en brasier, le regard vipérin se noie dans le sien et alors qu'elle s'enivre de cette vague qui paralyse son être, il s'abandonne à son tour.
Tremblante, brûlée vive, Camille se repaît de ce regard nobiliaire et de ces attentions. Corrompu par sa jouissance, Adryan retrouve peu à peu sa Raison et ses craintes. D'un geste doux, il effleure sa joue, range quelques mèches de cheveux qui lui barrent le visage et Camille, troublée, se mord l'intérieur de la joue. Noyée dans cette abysse, la Vipère peine à réaliser que ce plaisir qui ronge encore son bas ventre est réel et pourtant, il est bien là, sa chaleur et son odeur enveloppant encore sa chair hâlée. Soulagée, elle effleure son visage de ses iris avant d'être happée par la réalité d'un cauchemar. Les questions se posent, s'impriment à ses tempes et Camille, déglutit. Sous la réflexion, les iris se détournent de Lui tandis que le corps glisse pour se trouver à ses côtés, pudique. Sa tête lovée contre le creux de son épaule, un bras et une jambe perdus contre son corps, la Vipère abdique. De Lui, elle ne peut espérer que son corps quand pendant un mois entier, elle espérait plus. Pourtant, elle hésite, étouffe à plusieurs reprises l'aveu qui n'aspire qu'à être délivré et qui pourtant, causerait des souffrances inutiles à son Autre. Lui avouer la Vérité serait accepter son Mal qui sommeille en elle, reconnaître qu'au delà de cette fragilité se cache une noirceur qui lécure et l'effraie. Comment pouvait-elle lui avouer que pour survire, elle avait ôté la vie par deux fois ? Que pour l'affaiblir, elle lui avait servi, jour après jour, des morceaux de chairs putrides...Que cet amas de chair portait un nom, un visage, une conscience et que par son geste inconsidéré, elle avait réduit Miri en un vulgaire tas de charogne puant...Comment pouvait-elle lui expliquer que ce fut dans cette même position, qu'elle avait planté à maintes reprises une dague dans le corps encore ivre de son bourreau ? Elle refuse de lui avouer ce Mal, de lui peindre un portrait qu'elle-même peine à assumer. Et pourtant, elle comprend, réalise que d'elle, lui aussi attend plus qu'une simple étreinte charnelle. Il n'est pas son courtisan, il est son Interdit.
Il n'est plus.
L'aveu se perd, faible aux tympans masculin tandis qu'elle redresse son échine pour le surplomber. Les mèches tombent, ondulées de sueurs. Confessionnal. Les iris se plantent, inquisiteurs, coupables dans les abysses nobiliaires et les lippes poursuivent.
Il avait une esclave, Miri. Elle n'était qu'une ombre, une martyr, une chienne apeurée, le reflet d'une entité qu'il aspirait me voir devenir. Enfermée, j'ai crié plusieurs fois à l'aide sans réponse. J'ai pensé à toi, à Alice...Mais je n'ai eu pour seul échos, ta dague. Miri est entrée, je l'ai poignardée...Sous cette vérité qui s'échappe de ses lippes et emportent avec elles, le poids d'une culpabilité qu'elle est incapable de porter seule, Camille peine à respirer. Je n'avais plus de drogue pour lui...Alors j'ai attendu que Miri pourrisse pour lui servir sa propre création sur un plateau d'argent.
J'ai menti, j'ai simulé, j'ai crié pour son plaisir jusqu'à devenir insipide à ses yeux. Puis, alors qu'il s'affaiblissait, j'ai profité de sa jouissance pour le poignarder, lui aussi. Umbra m'a retrouvée conduise ici et Alphonse m'a offert toit et gîte.
La main se pose sur celle de son Autre, incapable de s'en défaire, incapable d'imaginer qu'il puisse, choqué par ses révélations, l'abandonner. Pour la seconde fois de sa vie, elle laisse son souffle en suspend, concentrée, terrifiée par ce qui pourrait sortir de ses lippes, paniquée à l'idée que cette Vipère soit un poid trop lourd à porter pour Lui.
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Tremblante, brûlée vive, Camille se repaît de ce regard nobiliaire et de ces attentions. Corrompu par sa jouissance, Adryan retrouve peu à peu sa Raison et ses craintes. D'un geste doux, il effleure sa joue, range quelques mèches de cheveux qui lui barrent le visage et Camille, troublée, se mord l'intérieur de la joue. Noyée dans cette abysse, la Vipère peine à réaliser que ce plaisir qui ronge encore son bas ventre est réel et pourtant, il est bien là, sa chaleur et son odeur enveloppant encore sa chair hâlée. Soulagée, elle effleure son visage de ses iris avant d'être happée par la réalité d'un cauchemar. Les questions se posent, s'impriment à ses tempes et Camille, déglutit. Sous la réflexion, les iris se détournent de Lui tandis que le corps glisse pour se trouver à ses côtés, pudique. Sa tête lovée contre le creux de son épaule, un bras et une jambe perdus contre son corps, la Vipère abdique. De Lui, elle ne peut espérer que son corps quand pendant un mois entier, elle espérait plus. Pourtant, elle hésite, étouffe à plusieurs reprises l'aveu qui n'aspire qu'à être délivré et qui pourtant, causerait des souffrances inutiles à son Autre. Lui avouer la Vérité serait accepter son Mal qui sommeille en elle, reconnaître qu'au delà de cette fragilité se cache une noirceur qui lécure et l'effraie. Comment pouvait-elle lui avouer que pour survire, elle avait ôté la vie par deux fois ? Que pour l'affaiblir, elle lui avait servi, jour après jour, des morceaux de chairs putrides...Que cet amas de chair portait un nom, un visage, une conscience et que par son geste inconsidéré, elle avait réduit Miri en un vulgaire tas de charogne puant...Comment pouvait-elle lui expliquer que ce fut dans cette même position, qu'elle avait planté à maintes reprises une dague dans le corps encore ivre de son bourreau ? Elle refuse de lui avouer ce Mal, de lui peindre un portrait qu'elle-même peine à assumer. Et pourtant, elle comprend, réalise que d'elle, lui aussi attend plus qu'une simple étreinte charnelle. Il n'est pas son courtisan, il est son Interdit.
Il n'est plus.
L'aveu se perd, faible aux tympans masculin tandis qu'elle redresse son échine pour le surplomber. Les mèches tombent, ondulées de sueurs. Confessionnal. Les iris se plantent, inquisiteurs, coupables dans les abysses nobiliaires et les lippes poursuivent.
Il avait une esclave, Miri. Elle n'était qu'une ombre, une martyr, une chienne apeurée, le reflet d'une entité qu'il aspirait me voir devenir. Enfermée, j'ai crié plusieurs fois à l'aide sans réponse. J'ai pensé à toi, à Alice...Mais je n'ai eu pour seul échos, ta dague. Miri est entrée, je l'ai poignardée...Sous cette vérité qui s'échappe de ses lippes et emportent avec elles, le poids d'une culpabilité qu'elle est incapable de porter seule, Camille peine à respirer. Je n'avais plus de drogue pour lui...Alors j'ai attendu que Miri pourrisse pour lui servir sa propre création sur un plateau d'argent.
J'ai menti, j'ai simulé, j'ai crié pour son plaisir jusqu'à devenir insipide à ses yeux. Puis, alors qu'il s'affaiblissait, j'ai profité de sa jouissance pour le poignarder, lui aussi. Umbra m'a retrouvée conduise ici et Alphonse m'a offert toit et gîte.
La main se pose sur celle de son Autre, incapable de s'en défaire, incapable d'imaginer qu'il puisse, choqué par ses révélations, l'abandonner. Pour la seconde fois de sa vie, elle laisse son souffle en suspend, concentrée, terrifiée par ce qui pourrait sortir de ses lippes, paniquée à l'idée que cette Vipère soit un poid trop lourd à porter pour Lui.
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