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[RP] Ex tenebris lux - Des ténèbres viendra la lumière...

Graindesable
Le frère Grain préparait des potions à longueur de journée. Il s'affairait, dans le plus grand silence, à oeuvrer pour extraire l'essence des choses, en l’occurrence, des plantes.
Il nota :
Extrait d'Angélique sur un bout de parchemin, et étiqueta sa dernière potion.

Voilà, 20 fioles de plus pour soigner la fatigue et les troubles digestifs !
Après les fêtes de la Sainte Noël, je parie qu'on va bien en avoir besoin...

Il continua à compter ses simples* et déjà, il voyait une pénurie se profiler...
Plus d'Anis, de Romarin, de Thym, d'Angélique, de Bourrache, de Menthe, de Camomille ou de Sureau ! Va falloir que je termine vite mes potions et que je retourne à la cueillette...
En même temps, il me reste encore de quoi travailler 3 semaines à faire des potions avec tout ce stock de Marjolaine, de Partenelle, de Tilleul et de Céleri.
Bien, je vais continuer quelques jours et je rentrerai à l'abbaye. Le marché de la capitale est vide, et je ne trouve pas de matière première pour forger des choses... Autant travailler sur mes fioles à Tastevin.



* les simples ne sont rien d'autre que des plantes médicinales.
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Inspiré par la philosophie Jarkovienne.
_messager_
Firmin a écrit:






Arras, vingt-quatrième jour de décembre de l'an de grâce 1462



Ch'est bien Firmin, j'vois qu'tu chuis l'converchation avec conchentration, j'en attendais pas moins d'toi hein?

Bah, bin obligé avec l'patron, j'chui bin obligé d'suivre. In pluche, cha cherait bin l'comble qu'un grin maistre de chais comme mi ne savo pas ki faut du bo pour faire des fûts.

Bon Firmin, hips...moi j'peux...hips ...en parler au padré d'ton ....hips...affaire mais j'peux ...hips...pas déchider ...hips... cheule hein? ch'est ...hips... qu'on est fort ... hips...cholichités nous ...hips... les moines tu chais..hips...hein? Hips..


Bin, ché normal min ptiot père, parles un à tin padré mi j'va aller prindre un ptiot peu de bon timps avec l'ptiote.
J'reste d'un l'coin chi t'as besoin d'autre kose.


Il retira sa main du chauffage corporelle et se leva avec difficulté
.

J'cro bin que pour un premier contact, cha che bin passé. J'te dis à un de ché quat m'fiu. A l'prochaine, l'moine.
Allez Berthoul, montons donc d'un l'chambre afin d'raviser un ptiot mieux che que tu caches là d'ssous.


Il salua une dernière fois le moine et se dirigea vers l'escalier donnant accès au chambre.

Pouche mi un ptiot peu les feches Berthoul, j'ai un p'tiot peu d'mal à mettre une guimbe devint l'autre.
Simeon_patern.got


Arras, vingt-cinquième jour de décembre de l'an de grâce 1462


Le moine eut bien des difficultés à rendre son prêche compréhensible:

De prime abord, si j'dévêtais le grand père noël d'ses habits et qu'le chef s'couvrait d'son bonnet, on verrait mieux sa longue barbe blanche et je n'suis pas chûr d'lui r'chembler sans mes apparats ,j'veux dire pour l'olifant n'est-ce pas ?


Le moine tenait des propos incohérents et triviaux, mais qu'avait-il attrapé? une vestibulite, une méningite? Ce n'était certainement pas la bière qu'il avait bue la veille avec Firmin, ça faisait des heures qu'elle était digérée ou alors? Hum....

Contentons-nous d'envisager que ce sont les conséquences du froid associé à la fatigue, d'ailleurs le moine se rendit bien vite compte de son problème et il finit par s'en remettre à son aide-mémoire, il suivit chaque ligne à l'aide de son index, articulant chaque syllabe tel un tiot qui débute la lecture:



La beau...té ré...sul...teuh... de cer...tai...neuhs pro...porrrr...tions et de cer...tai...neuhs me...su...reuhs et ryy...thmeuhs har..mo...nieux, celles que vous vou...drez bien hummm..ble....ment re....con...naître dans notre la...beur de
voyant approcher la fin du texte, il prit son élan:


brasseur de boulasse et dans le message que nous vous transmettons. Joyeuses fêtes de Saint-noël ! pfioouuuu
Le moine se frotta le visage à l'aide de ses deux mains et lorsqu'il les écarta, il aperçut celui qu'il n'attendait plus, si bien qu'il cria, content que quelqu'un venait le sortir de sa galère en ce jour et il ne croyait pas si bien dire:

Gabyyyyyy!!!!Le moine lâcha son parchemin et ouvrit les bras pour mieux accueillir le gamin qui courait vers lui, quand une image furtive lui passa dans le coin de l'oeil...Le moine ignora, il avait dû avoir une hallucination, vu son état c'était possible...Gaby se rapprochait et ce qui semblait n'être qu'un égarement prit progressivement forme...Le frère Toque s'immobilisa instantanément et laissa choir ses deux bras le long de son corps, il ne bougeait plus d'un pouce et Gaby était assez près pour que le frère Toque lui chuchote:


C'est pas elle si? Gaby, tu m'l'as pas am'née cré nom? Va falloir qu'tu répares cha gaby, ôte-moi le bonnet rouge et fourre-le dans ta poche, dépêche Gaby....non j'bouge pas cré nom!
Le moine maugréa intérieurement pour ne pas faire bouger ses lèvres bleues de froid et que dire de son teint, il était cireux...il continua discrètement à intimer des ordres à Gaby: Prosterne-toi Gaby! A g'noux, à g'noux j'te dis Gaby, j'vais être d'pierre y en a dans tous les coins des statues d'Aristote, j'chuis churtout d'glace, mais bon...En tous les cas, t'as qu'à faire comme si j'étais une chtatue hein? Fais-le pour moi Gaby, moi j'rechte d'marbre, non j'boug'rai pas, fallait pas m'l'am'ner, pas elle Gaby! Tu l'chavais hein?
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Irella


Arras, le vingt-quatrième jour de décembre de l'an de grâce 1462.




Gabriel, à deux doigts de rencontrer la bedaine rebondie de son moine préféré, se figea. L'adolescent laissa retomber ses bras le long du corps, interdit par les propos du moine. Il n'y comprenait rien et pourtant...

"réparer... le bonnet rouge... se prosterner... faire la statue..."

Déjà le moine ne bougeait plus. Les lèvres légèrement bleutées, le résultat était bluffant. Gabriel crut à un jeu du moine. Celui-ci l'avait habitué dès son plus jeune âge à des situations sibyllines ou croquignolesques. Il empoigna le bonnet comme le frère lui avait demandé; le geste à la volet ébouriffa le moine. Le jeune homme, saisi par le burlesque, en adolescent ingrat éclata de rire avant de poser genou à terre.


C'est que c'est froid par terre frère Marmiton. Ne pouvons-nous pas jouer plus tard?

J'ai créé un perso secondaire Gaby_de_selene... et ça veut pas marcher! grrrr! je ne peux même pas effacer le post . grrrrr
Colombe_got



Péronne, le vingt-quatrième jour de décembre de l'an de grâce 1462.


Trop beau !

La beauté était la cause du pourquoi la marmocchia était restée à Péronne. La veille, elle s'était tout simplement endormie, dans une cachette dont elle avait le secret et ne s'était réveillée que le lendemain matin et le Patern était déjà parti.

Elle avait fait une rencontre surprenante. Un renne de Noel. Un vrai. Un beau. Et pas un faux ! Même s'il était nain. L'animal se tenait devant elle, l'allure fière et contrairement aux autres animaux, il ne fuyait pas. Colombe s'approcha de lui, une main en avant, mais l'animal fit quelques pas et s'arrêta pour la fixer de nouveau. Bizarre !
Mais attend ! L'animal était reparti et la marmocchia s'était décidée à le suivre. Oublié les prêches contre les "crameurs de chat en robe" comme elle les appelle. Forcément, le renne lui titillait sa curiosité, jusqu'à ce que...

Jusqu'à ce qu'elle tombe sur un gros bonhomme habillé en rouge et blanc. Il avait le nez rouge. Lui, était moins beau.


Ho ho mais qui voilà ?

Colombe le regarda. T'es qui ? Pas tous les jours qu'elle croise quelqu'un qui avait de drôles habits comme lui.

T'as été bien sage cette année ?
Bin oui !
Alors voici un cadeau pour toi.

L'homme fouilla dans son sac et en sorti une poire. L'enfant la prit sans dire mot et la baissa légèrement la tête pour la regarder. Elle était jolie. Avec une bonne couleur. Bref, c'était une bonne poire, quoi. What else ?

Tu m'as demandé qui j'étais. Joyeux Noel et gloire à Sainte Boulasse, comme vous dîtes chez vous !


La marmocchia releva les yeux et l'homme était parti en courant dans la forêt. Il y'a quand même des gens bizarres dans ce bas monde ! Deuxième raison de pourquoi Colombe n'était pas à Arras ce jour-là.
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Simeon_patern.got


Arras, vingt-quatrième jour de décembre de l'an de grâce 1462


Le moine opina du bonnet aux dires de Firmin car certes, un maître de chais ne pouvait que savoir qu'il fallait du bois pour fabriquer un fût, par contre, un maître de chais avait peu de connaissances en ce qui concernait la fabrication de la bière et le moine ne put s'empêcher de penser à la maxime d'Aristote : "Que chacun se mêle de son métier, les vaches seront bien gardées", ben oui le frère Toque plonge le nez depuis des mois dans les écrits d'Aristote, le prophète ne pouvait si bien dire, encore une fois...

Tandis que firmin faisait du gringue à sa compagne pour monter, elle qui était restée muette comme une carpe, ne sembla pas s'en offusquer, le moine, quant à lui, salua firmin:
A l'arvoyure l'zique, on va se r'vir, j'pinse bin! et voilà qu'il accomodait à nouveau son discours aux circonstances...Polyglotte le frère Toque? Non Coq!

En parlant de polyglotte, le moine regarda La Berthoul mettre la main ou séant de Firmin pour l'aider à grimper les marches, tout en les observant, le moine soupirait en se disant que lui aussi il se ferait bien une Berthoul, de temps à autre, enfin pas la Berthoul à Firmin, c'était pas son genre mais une comme elle qui ne cause pas et qui fait ce qu'on lui dit, ....nouveau soupir... ça le changerait de la veuve poignet quoi que, le frère toque s'astiquait le poireau avec parcimonie car pour lui la perte de fluide c'était du gaspillage...

Le moine se remit à frissonner, la bière ne réchauffe pas, puis, après avoir vu le Firmin monter en chambre avec Berthoul, ça le défrisait le moine alors, il interpella le tavernier:


Tavernier, t'as pas un r'montant, un breuvage bien fort, parch'que là j'chuis r'froidi...hein?

Le tavernier n'avait rien perdu du manège et il eut pitié du moine, il s'approcha avec une petite cruche, déposa un petit godet sur la table et le servit de deux doigts du breuvage:

tute ça m'frère, ça va t'récauffer, tu m'in diras des novelles?

Le frère Toque porta le godet à ses narines et renifla, rien qu'à l'odeur, son visage se détendit, il n'en avait bu qu'une fois dans sa vie mais il avait adoré ça si bien qu'il s'xclama:

D'l'abchinte, dis donc l'ami, ch'est pas chouvent qu'on boit cha par ichi hein?

La tavernier fit un clin d'oeil au moine qui n'attendit pas une minute de plus pour siffler le godet d’absinthe...Ce fut le premier mais ce ne fut certainement pas le dernier de la journée...le moine se mit alors à bouillonner de l'intérieur si bien qu'il ôta sa robe de bure qu'il fourra dans sa besace...

Bien plus tard, le tavernier dut se résoudre à mettre le frère Toque dehors où l'attendait Cyrellix...Le Dogue tira le moine par la manche de sa chemise pour le ramener jusqu'à sa boulangerie, il mit pratiquement deux heures pour y arriver, chaque fois que son maître-queux tombait il fallait redoubler d'ardeur pour qu'il se relève...Enfin la paillasse fut en vue, le moine était mouillé des pieds à la tête, la neige, la sueur, quant au danois, il n'était pas plus frais ! Le frère Toque se laissa choir sur sa paillasse et se mit à ronfler comme un sonneur à moins que ce ne soit comme un ours ?

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Simeon_patern.got


Arras, vingt-cinquième jour de décembre de l'an de grâce 1462


Le moine ne put que remarquer que le gamin était resté, l'espace de quelques secondes, perplexe quant à sa demande de lui ôter le bonnet de Saint-Noël, néanmoins, il s'exécuta et mit un genou par terre non sans s'esclaffer et demander au moine replet de jouer plus tard....quo jouer?? il était Nig'doul le fils d'Irella ou quoi?

C'est ce qui arrivait aux enfants qui trainaient trop dans les nippes de leur mère, ça les rendait complètement nonoche de ne pas avoir une figure paternelle pour les rendre un peu plus virils, c'est pas à lui que ça serait arrivé se dit le frère Toque reniant ainsi son propre passé et les relations qu'il avait eues avec sa chrétiennote de mère, cette dernière l'ayant castré sans une once de remords, "tu ne dois churtout pas déchevoir ta mère chiméone" lui serinait-elle la mi-angloise, mi-normande pendant que son père courait le guilledou...Et ta soeur! Pensa-le moine qui en parlant de soeur, posa un regard noir sur Gaby qui manifestement se foutait de sa guiffe, l'ingrat...Et le marmiton de se tourmenter:


Mordiable Gaby, 'spèche d'bourriquet, t'vas tout faire capoter! Tu vois pas qu'j'chuis en danger? Ch't'une caraudes, faut pas qu'elle me voit hein? Gaby?? Le moine avait haussé le ton et redoutant que la nonne ne l'ait entendu, à nouveau il s'immobilisa et il ferma les yeux pour prier Aristote de le sortir de ce mauvais pas...C'était cuit ou pas?
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Irella
Bis repetita. Je n'arrive pas à poster avec mes pnj. Pfffff! Bonne année!






Arras, le vingt-quatrième jour de décembre de l'an de grâce 1462.


La sœur Marie-Sainte-Thérèse regardait le charmant tableau du moine de de Gabriel. Un petit air vient lui trotter dans la tête et ça faisait "chabadabada, badabada..." qui cessa net quand le moine se figea. La nonne leva un sourcil quand le garçon attrapa le bonnet et posa un genou à terre.

Ben qu'est-ce qu'i' sont en train fricoter ces deux là?

Le moine semblait encore bredouiller quelque chose entre les lèvres. Ça commençait sérieusement à asticoter la nonne.

Si tu n'vas pas à Ste Thérèse, c'est Ste Thérèse qu'iratatoi! s'encouragea-t-elle en pointant l'index comme un chevalier brandissant la lance devant lui.

Endeux temps, trois mouvements, elle fut sur lui et lui donna quelques tapes dans le dos.


A quoi donc vous jouez, frère Frocard? Vous vous prenez pour un santon d'la crèche? Hm... I'fait froid dans vot'pat'lin, là. Vous d'vriez r'mettre vot'bonnet. Mais qu'est ce que j'vois là?!

Ses yeux se posèrent sur la bedaine du moine.


Ca doit faire belle lurette qu'vous êtes pas monter sur vot'rafiot vous!

Simeon_patern.got


Arras, vingt-cinquième jour de décembre de l'an de grâce 1462


Adieu, veau, vache, cochon, couvée*...Le lait venait de bouillir et tous les souhaits du moine replet avaient débordé du casseron avec lui...la nonne n'avait rien d'un leurre, sa langue de vipère avait directement persiflé si bien que le moine soupira de découragement en pensant: pour sûr qu'il faisait froid dans son patelin et pour sûr qu'il aurait préféré se prendre pour un santon, ça sentait la Provence, le pays de la lavande et il y faisait plus chaud en ces périodes...et voilà que le moine se laissa aller à se remémorer cette rencontre qu'il avait faite en Gascogne, cet Adonis à la voix cristalline...

C'était un souvenir qu'il aurait préféré oublier mais à l'occasion, ça ne lui faisait pas de mal, puis, dans l'immédiat, ça l'aida à se réchauffer et il fallait bien ça pour affronter la mégère MST qui lui reluquait le bedon à moins que ce soit plus bas, c'est qu'il la voyait venir la nonne avec ses gros sabots de vache normande...

Et le moine de lui répondre sur son ton le plus méprisant:


Parlez pour vous la nonne,n'avez rien à m'envier, le beurre normand n'vous a pas été rationné!

Et à Gaby il dit:

Ben pour une surprise, ch't'un cadeau! Empoisonné... cré nom d'une amanite phalloïde, qu'est-ce qu'y t'a pris Gaby? Hein?
Et d'ajouter: Bon file-moi mon bonnet d'chaint-noël, on est jamais mieux servi qu'par choi-même hein?


*Extrait de Perrette et le pot-au-lait (J. de Lafontaine)

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Marie_sainte_therese
Et voilà, c'était parti comme en 1414! Les salves sifflaient, la riposte ne se faisait pas attendre et frappait au mieux pour se faire du bien là où ça faisait mal. La routine entre eux, en somme.

J'ai bien vu qu'vous aussi en Normandie vous n'crachiez pas sur la crème fraîche... Et si... et si... et si vous n'vous étiez pas goinfré l'an passssssé, je s'rai pas venue à Arrasssss vous r'mettre sur pieds. Et toc!

La nonne ponctua son propos par un geste du pouce sous son menton pour lui indiquer qu'elle le bisquait.

"Bisque bisque rage", se pensait-elle alors que Gabriel expliquait au moine pourquoi la nonne l'avait accompagné.


Ben, tu la connais... M'man-mère supérieure* n'aime pas que je voyage tout seul, lâcha-t-il avec un haussement d'épaules. En Artois en plus! Tu imagines! La contrée où ils ont tué le père Honoré! La sœur Marie-Sainte-Thérèse faisait bien l'affaire. Elle sait se battre mon frère! tentait-il afin de sauver les meubles.

Ça avait laissé à la nonne le temps de rebondir.

Ah tiens, en parlant la ssssœur, elle vous donne son chenu reluit**! Et au fait... enchaina-t-elle pour ne pas lui laisser le temps d'en placer une, ça roule les prêches? C'est-y senssssib' à Arissstote?

La nonne aimait bien forcer le trait sur les S, histoire d'en rajouter une couche.


* Ne dites surtout pas à Irella que son fils l'appelle ainsi.
**chenu reluit: ici
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Simeon_patern.got


Arras, vingt-cinquième jour de décembre de l'an de grâce 1462


La nonne n'avait rien perdu de sa verve, en fait, le moine aurait dû s'y attendre, d'ailleurs il s'y attendait mais la seule chose à laquelle il aurait préféré ne pas devoir s'attendre c'était qu'elle débarque en Artois...Bon, Irella lui en avait bien vaguement touché un mot mais le frère toque avait fait la sourde oreille espérant que l'autre ruminante abandonnerait l'idée de faire le trajet...

Mais c'était sans compter sur la venue de Gaby à qui la nonne avait servi de garde du corps, vu le bovidé, pour sûr que le gamin ne risquait rien sur les chemins, à la place des brigands moi aussi j'aurais déguerpi en voyant la pièce de viande se rassura-t-il...Là le moine était on ne peut plus de mauvaise foi, avait-il oublié ce qu'il avait ressenti lorsque la nonne s'était dévêtue pour enfiler une de ses robes de bure parce qu'il avait vomi sur celle de MST...

Or, là il n'en pouvait plus d'entendre la pie-grièche lui siffler les fins de ses phrases comme un serpent qu'elle était, alors, le moine éructa:


En quoi cha vous r'garde? Z'aviez tout d'même pas l'intenchion d'prêcher, hein? z'êtes qu'une nonne, j'doute qu'vous compreniez grand chose à cha vous hein? Dit le moine en chuintant, tellement la grosse boudenne le mettait hors de lui...

A peine le frère Toque eut terminé sa phrase qu'il se mit à tousser, un grosse toux bien accablante qu'il n'arrivait pas à maîtriser:


KOF KOF KOF...KEUF KEUF KEUF....KOF KOF KOF..


Le moine en avait les larmes aux yeux, sa gorge grattait si fort qu'il arrivait à peine à déglutir:

Profitant d'un moment d'accalmie, le moine fit signe à Gaby de s'approcher, il avait le souffle si court qu'il se retînt en prenant l'épaule de Gaby à qui il dit:


On va arrêter là pour jourd'hui,..Keuf Keuf Keuf....j'crois qu'j'ai attrapé...Keuf Keuf Keuf...la malemort! Va falloir qu'tu m'ramènes...Keuf Keuf Keuf... à la boulang'rie hein? Keuf Keuf Keuf...

Et la toux reprit de plus belle:


KOF KOF KOF...KEUF KEUF KEUF....KOF KOF KOF..

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_messager_
Firmin a écrit:






Arras, cinquième jour de décembre de l'an de grâce 1463


Firmin était resté dans la capitale avec Berthoul. Il n'y avait rien de spécial à faire au domaine et Berthoul s'était occupée parfaitement de son bien être. Pour sûr qu'elle était passée experte en décoration de Noël en sachant manier parfaitement les boules.
Après le plaisir, fallait bien se remettre au turbin. Lui, il avait oublié un peu les moines durant ses festivités mais son patron lui avait envoyé un convoi de pigeons pour lui rappeler qu'il voulait des résultats. Incroyable quand même ces volatiles qui arrivaient à le retrouver à chaque fois, où qu'il se trouve.
Il se mit donc à la recherche de Frère Toque et c'est à proximité d'une taverne, comme par hasard, qu'il croisât le moine.


Alors m'fiu, cha c'éty bin pacher ché fêtes et t'as ti fini de prêche l'bonne parole ?
Bon, ché nin tout chà mais as tu réussi à joindre tin patron car mi, y m'lâche nin ?
Y voudro bin chavoir kekekose. Li, y boche chimplement. Faudro lui dire che dont vous avo besoin et à quel prix et li y t'dira chi y peut vous continter. Ché t'y nin simple tout chà ?
Tavernier, ramène donc kekes chopines.


Un oeil sur Berthoul, enfin son décolleté et un autre sur le moine.


Tu pourros auchi dire à tin patron pour l'motiver un ptiot peu que min patron y sero prêt à prindre au moins chinquinte fûts, voire plus, pour les vindre achez loin.

Il descendit une des premières chopines ramenées et lâcha un gros rôt.


Cha chéto d'bon coeur. J'aimero bin avoir l'cou d'une girafe pour que chà me coule bin plus longtimps dans l'gosier.
Poussix


Cambrai, vingt-cinquième jour du mois de décembre de l'an de grâce 1462.


Le Padré en était convaincu. Par ses dernières lectures sur la Vita d'Aristote, la métaphysique est la science de ce qui est, en tant qu'il est : de l'étant en tant qu'étant. Il en avait même une idée claire et distincte, et de surcroît, il était content ! Que demander de plus ?
Il s'installa donc sur un étal, près du marché, afin d'attirer un maximum d'habitants et de visiteurs venant profiter des rabais de Noël.

Son âne avait trimbalé deux fûts de bière jusqu'à l'entrée de la ville. Le Padré en fit rouler un jusqu'à l'étal avant de grimper dessus. Il aimait la hauteur des tonneaux, perfection d'un artisan ayant bien mesuré les proportions à la conception de ce joyau. Sainte Boulasse en aurait été fière... D'ailleurs pour l'honorer ce jour-là, il fit rouler le second fût qu'il perça en libre service devant l'étal, avec un écriteau
"Servez-vous !".
Ainsi donc, il démarra son prêche du jour.

Cette nuit, vous avez été bien des artésiens à veiller, c'était l'une des nuits les plus longues de l'année et vous êtes nombreux à vouloir l'illuminer de mille feux par vos actions multiples. Parmi ces illuminations, il y a cette liesse populaire qui ne fait que se réchauffer au fur et à mesure qu'elle est abreuvée mais également ce besoin de parer le roi de la forêt de décorations colorées et de l'entourer de bougies plus éclairantes les-unes que les autres.

Mais savez-vous que de la pomme de pin, aussi appelée cône, que vous ramassez dans les bois est en un sens un conifère, mais seulement en puissance, tandis que le sapin l'est effectivement, c'est-à-dire en acte ! Concrètement, c'est grâce à deux petits cônes, un mâle et une femelle, que vous pourrez découvrir celui que vous allez couper afin de rendre vos chaumières plus accueillantes. Ce sapin remplira tous vos intérieurs, tant au niveau spirituel qu'au niveau du foyer, on peut parler d'âme, il est cette petite touche de verdure qui vous manque autant que les fleurs et les camaïeux du printemps qui est encore long à venir.

Il est dit que la métaphysique est la science de ce qui est, en tant qu'il est : de l'étant en tant qu'étant. Comprenez par-là qu'en chaque chose ou être en puissance, il est une évolution qui aboutira à un moment donné, c'est le passage du virtuel à la réalité. Ce qu'on appelle l'étant est la substance première, comme le cône est celle du sapin, l'oignon celle du narcisse, la fleur celle du fruit, la pomme, la framboise et j'en passe, chacun évoluera selon un processus naturel bien déterminé et durant certaines périodes nous ne pourrons les manquer afin de bénéficier de leur vertu, leur senteur, leur goût, leur vertu thérapeutique, etc... Or, l’étant ou substance première se maintiendra quel que soit le changement.

Le 25 décembre n'est pas un journée comme les autres, et encore moins aujourd'hui car les moines du Tastevin ont décidé de se plier en quatre pour vous faire bénéficier du seul message auquel ils croient, celui de leur vénéré prophète Aristote, alors, ne les manquez pas !

Les moines de l'abbaye du Tastevin vous souhaitent de passer une lumineuse journée de la Saint-Noël !

Votre dévoué Padré.


Content de son intervention, à la mesure du créateur l'ayant pensé, il sorti une pomme de pin et commençait à en retirer les pignons dont il raffolait, surtout en cette saison froide.
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