Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 19, 20, 21, 22, 23   >   >>

Drak
Après avoir communié, les paroissiens retournèrent s'asseoir. Le curé chuchotta quelques instructions au sacristain qui sortit discrètement de l'église.
Debout dans le choeur, le curé conclut la célébration:


Mes amis, tous ensemble prions le Tout-Puissant
d'avoir pitié des hommes et des femmes dans l´épreuve :
Et tout spécialement la Marquise Hersende.
Qu´il débarrasse le monde de toute erreur,
qu´il délivre les captifs,
qu´il protège ceux qui voyagent,
qu´il ramène chez eux les exilés,
qu´il donne la force aux malades,
et accorde le salut aux mourants et aux morts,
en particulier à notre défunt pape Eugène V.


Il fit une pause pendant que tous priaient en silence. Puis il dit :

Logos éternel et tout-puissant,
moteur suprême qui gouverne
le corps entier de l'Église,
exauce les prières que nous t'adressons
pour tous les ordres de fidèles qui la composent :
Que chacun d'eux, par le don de ta grâce,
te serve avec fidélité,
par Christos et Aristote nos prophètes.
Puissent Foi et Raison les guider,
et que Saint Arnvald le justicier, les protège.


Puis il tendit les bras vers les fidèles, et leur dit :
Allez en paix ...
à l'apéritif qui est servi sur le parvis de l'église !
Morigane
Morigane attendait que la foule sorte de l’église pour s'y faufiler discrètement.
Il lui arrivait parfois de ne pas avoir envie de suivre l'office bèèèètement....
Elle s’empara d’un prie-Dieu et s’agenouilla.
Cette position était plus propice à sa prière.


" Ton esprit m'a pénétré,
Forgeant ma conscience,
Me révélant ton secret merveilleux,
Il a fait jaillir en moi
Une source de connaissance,
Une fontaine de puissance,
Un torrent de sagesse
Semblables à la splendeur
de la lumière éternelle."

Après quelques instants de méditation, elle se leva et s'en alla ...
Drak
Cela faisait maintenant quelques semaines que Nicolae avait repris la paroisse de Brignoles. il s'y sentait bien maintenant et pouvait enfin penser à honorer son prédécesseur. Il accrocha donc une affiche à la porte de l'église.

Farwen
Elle qui ne voyageait que fort peu, elle était venue d'Arles pour l'occasion. triste occasion, triste évênement, triste voyage...
Bien sûr c'était Délia qui l'avait entrainée, Flo ne voyageait jamais seule.
Ce matin toutefois elle s'était levée un peu plus tôt que sa cousine et elle se tenait là, alors que pointe le jour, à la porte de l'église de Brignoles.
L'affiche est claire, elle ne peut plus nier la véracité des faits que son cerveau refuse encore d'admettre et plus encore de comprendre.
Mais même si cette disparition reste incompréhensible, Flo sait que sa place aujourd'hui est là, dans cette église, pour un dernier hommage au popa Yu du fils de Yun. Que de souvenirs...
Elle soupire, hésite à entrer, et finit par décider d'attendre Délia sur le parvis. Le jour est levé, le soleil le suit de près, la journée promet d'etre belle - infiniment triste, mais belle.

_________________
Florence dou Paradou, dite Farwen, Dame de Maussane les Alpilles
Milady
Elle était à Brignoles depuis quelques jours déjà à attendre pour l'enterrement de son ami. Il était passé le temps de l'idole, ceci n'avait été qu'un jeu. Oh bien sûr elle l'admirait, bien sûr elle l'aimait, il avait été son mentor, son guide mais avant tout elle avait perdu un ami, un frère... C'est avec le sentiment qu'on allait mettre en terre un peu d'elle même qu'elle s'était levée ce quinze septembre de l'an quatorze cent cinquante neuf. Une douleur avec laquelle elle vivait depuis qu'elle avait appris sa mort. Elle se sentait vide, elle avait perdu un à un tous ses amis, elle s'était éloignée des autres aussi... Sans vraiment s'en rendre compte elle avait été exclue et s'était exclue d'elle même depuis son décès. Une seule chose lui faisait vivre cette mort avec une légère sérénité : elle allait bientôt le rejoindre.

Michel son page vint frapper à la porte de l'auberge où elle s'était arrêtée. Elle entendait déjà les critiques "une comtesse ne peut pas dormir dans une auberge comme de la simple roture"... Une comtesse peut être pas mais une diaconesse pouvait revêtir la simplicité !

Entre ! dit-elle d'une voix molle à l'enfant.

Il pénétra doucement la chambre d'un air grave et posa sur un guéridon un plateau sur lequel on pouvait voir une dague et un bol contenant une infusion à l'odeur peu ragoutante.

J'ai chauffé la lame pour votre saignée afin d'éviter les infection Votre Grandeur.

Elle acquiesça d'un signe de tête tandis que le jeune enfant posait sur le lit la robe noire et austère qu'elle avait fait venir de Sicile. Là bas ils savaient porter le deuil.

Après s'être fait une saignée, avoir bu le mélange d'herbes et de champignons censés prolonger ces dernières semaines de vie, elle se vêtit de la robe. Aucun décolleté, la robe descendait jusqu'au bas des chevilles, recouvrait l'intégralité de ses bras et remontait entourant son cou et sa nuque. Elle prit un peigne en argent et remonta ses cheveux en chignon serré. La seule couleur qu'elle s'était autorisée vint de sa médaille de baptême qu'elle avait décidé de porter pour faire honneur à celui qui lui avait appris une seconde fois le foi après qu'elle s'est détournée du chemin de la vertu.

Elle partit donc en direction de l'église -où son ami avait officié tant d'années- s'autorisant un détour par les bois ce qui lui permit de se laisser aller à quelques larmes, loin des regards indiscrets.
Elle se sentit heureuse et idiote en apercevant Farwen sur le parvis de l'église. Elle avait quitté Arles se pensant la seule en deuil, la seule à se souvenir de lui... Elle avait eu le sentiment que toutes ces personnes qu'elle avait considéré comme des amis n'avaient plus rien en commun avec elle. La politique l'avait isolée et elle s'était forcée à vivre la peine seule. Yueel avait été haï et aimé aussi. Aimé par d'autres que Constance, d'autres avaient fait le déplacement. Elle sourit bien que ses yeux respirent eux la tristesse et s'avança vers la cette arlésienne.

Je pensais être seule... je suis heureuse de voir que tu as pensé à lui.

Elle n'avait pas mis les formes de la Noblesse, elle n'avait même pas dit bonjour... elle n'avait l'esprit qu'à la perte de son ami.
_________________
Prunille.
Dire qu'elle avait mal dormi ne serait qu'un euphémisme. Et à présent elle était là, tournant en rond dans les rues de Brignoles. J'y vais ? J'y vais pas ? Pas vraiment une question de courage, mais elle se demandait ce qu'il aurait préféré. S'il était mort en la haïssant, et la voir présente à ses funérailles le ferait se retourner dans son cercueil plus que dans sa tombe, ou si au contraire la voir présente pour sa dernière messe lui aurait fait plaisir. Elle se laisse choir sur un banc, elle pleure. Elle se relève, recommence à faire les cent pas. Elle aussi avait dormi à l'auberge. Le presbytère... Elle n'osait plus y mettre les pieds. Pourtant, il le faudrait. Viendrait le temps où elle devrait retourner sur les traces du passé. Trier ses affaires, choisir ce qu'elle pouvait garder et ce qu'elle ne pouvait pas. Elle voudrait tout garder. Elle ne le pourra pas.

Trempant sa main dans la fontaine, circulant au milieu de toutes les matrones qui venaient remplir leurs cruches, et qui savaient pertinemment qui elle était, et quelles fonctions elle exerçait, elle s'humidifia lentement le visage. L'eau fraiche sur ses joues en feu lui fit l'effet d'une bouffée d'oxygène. Elle respirait mieux, elle réfléchirait mieux. Elle irait. Son frère était un saint, il lui pardonnerait de l'avoir abandonné, de s'être murée dans sa fierté.

Fantomatique, elle enfonce ses pas dans le chemin menant à l'église. Qui serait là ? Mila, qui la haïssait. Qui d'autre, elle ne savait. Elle n'avait convié personne, n'aurait pas d'épaule sur laquelle pleurer. Mateù était à des kilomètres de là, sur la route de retour d'Aachen. C'était tant mieux, elle n'aurait pas supporté de présence hypocrite, les deux hommes s'étaient toujours détesté, avant même de se rencontrer, et même si elle ne doutait pas qu'en l'accompagnant les intentions du Sabran auraient été louables, elle l'aurait sans doute au final refusé.

Seule.

C'est ce qu'elle pense, du moins, la sombre silhouette qui débouche sur la place de l'église. Deux silhouettes, qu'elle repère pour les connaitre, sont là. Mila, comme prévu, et Fa. Florence état là, bien sûr, Délia le serait donc aussi. Cette vision lui arracha un sourire. Pour autant, elle n'osait plus s'approcher. Adossée à un mur, elle regardait Saint Massimim qui semblait vouloir l'écraser. Cette fois, elle doutait avoir la force d'entrer. Affronter le regard de Constance, ses reproches, les mêmes que ceux qu'elle se faisait elle-même depuis le jour où elle avait appris la mort de Yu... Elle l'avait laissé mourir, pire, elle avait été la cause de sa mort, en n'en faisant qu'à sa tête, en refusant de l'écouter.

A présent qu'avait-elle ? Un fiancé qu'elle pensait - à tort ou à raison - infidèle, mais qu'elle ne parvenait à haïr. Une belle couronne, qu'elle avait acquis en se livrant à la corruption par les sens. Elle s'était livré au péché de chair avant le mariage. S'il l'avait connue aujourd'hui, il l'aurait enfermée dans l'église et lui en aurait fait nettoyer le sol avec sa langue. Ou il l'aurait renvoyée au couvent. A nouveau, elle sourit à cette idée, un sourire triste, mélancolique. En même temps que son frère partait tout ce qui lui restait de jeunesse et d'innocence.

_________________
Anyya
La fine silhouette traverse la Place de Brignoles, pour se rendre d'un batiment public, la Mairie, à un autre religieux, l'Eglise. Sur son passage, quelques habitants inclinent la tête pour la saluer, elle leur repond gracieusement d'un sourire.

- Bien le bonjour Madame la Maire !

Maire, qui l'eut cru ! Mais pas le temps de s'attarder sur les derniers évènements, ce n'est pas le moment. L'Eglise de Brignoles se détache enfin des batiments alentour, Anyya s'arrete un instant, prend une grande inspiration, lisse le devant de sa robe. Classique la robe, pas ostentatoire. Normal me direz vous pour le cadeau d'une Mere Supérieure. En velours, elle a un faible pour ce tissu si doux au toucher, un decolleté arrondi qui laisse à peine entrevoir la naissance des épaules, et d'un bleu aussi foncé que les profondeurs marines. Une résille noire discipline sa longue chevelure dorée en un chignon bas, donnant un air plus solennel à son visage ainsi degagé.
Le regard d'émeraude descend du clocher de l'Eglise au parvis, où quelques personnes attendent déjà, et Anyya se remet en marche. Seule sa main gauche, dont le pouce vient jouer avec l'alliance passée à son annulaire, trahit sa nervosité. Les choses seraient plus faciles si son époux était là. Sans doute lui chuchoterait il à l'oreille que cela ne peut qu'être un exercice bénéfique pour lutter contre sa propension à l'isolement. Mais les derniers choix de vie qu'ils ont fait, bon gré mal gré, font qu'il n'est pas là. Peut-être, peut-être arrivera-t-il quand même à la rejoindre... Elle s'efforce d'ignorer le pincement au coeur à la pensée de son absence, de refouler ses doutes et ses craintes loin dans son esprit, elle ne peut se permettre ce luxe aujourd'hui.

Anyya n'était pas intime avec celui que l'on va enterrer. Yueel... Elle l'avait déjà croisé au village, ou à l'Estampel, se rappelle de la période où il était Maire de la ville. Mais elle n'etait pas intime avec. Ce qui ne l'empeche pas d'eprouver de la tristesse car une personne de bien a disparu, et de la compassion pour ceux et celles qui restent sans lui.
Mais nerveuse, ça elle l'est. Car aujourd'hui c'est à Brignoles que cela se passe. Et que la voilà Maire de Brignoles. Il est donc de son devoir d'honorer la memoire d'un de ses predecesseurs, et de représenter dignement la commune aupres des personnes présentes. Plus facile à dire qu'à faire, pense-t-elle, en arrivant pres de trois Dames, une à l'écart des deux autres. Trois Dames qu'elle ne connait pas. Ciel, comment y mettre les formes si elle ne sait pas à qui elle a affaire ?!
La jeune femme inspire à nouveau, fait une reverence respectueuse, au cas où, et se redresse, mains croisées devant elle.


Mesdames... Pardonnez moi si je n'use pas de vos titres, si vous en avez, n'ayant pas l'honneur de les connaitre.
Je suis pour ma part Anyya, Maire de Brignoles. Permettez qu'au nom de la ville, je vous souhaite la bienvenue parmis nous, même si je regrette que cela soit en des circonstances aussi tristes.

_________________
Milady
Un sourire discret à l'arrivée du maire de Brignoles. Elles avaient échangé du courrier mais n'avaient pas encore eu l'honneur de se rencontrer.

Bonjorn, madame le maire, dit-elle d'un ton polie mais dans lequel ne transparaissait aucune énergie, la maladie et le deuil faisant office. Je suis Constance de Champlecy. C'est très aimable à vous d'être venue, il aurait apprécié. Maire était la charge qu'il affectionnait le plus, il avait toujours très à cœur cette fonction....

Elle se souvint alors de tous les conseils qu'il lui avait donné lorsqu'elle même était passé maire d'Arles. Elle n'y serait sans doute pas aussi bien arrivé sans lui, les lois sur la navigation, le commerce, la "Très Sainte Économie". Ses yeux humides floutaient son regard et après avoir passé ses doigts sous les yeux pour recueillir ses larmes. Ce ne fut qu'une fois la netteté recouvrée qu'elle aperçut Prunille à l'écart. Elle fixa la Comtesse d'un regard noir ne comprenant pas comment celle qui était à l'origine du décès de Yueel ose se présenter ici.

_________________
Doch
15 septembre...
Elles avaient fait le voyage depuis Arles, s'y prenant un peu en avance. Quelques jours que les deux cousines étaient donc à Brignoles et oh combien depuis que Délia n'avait remis les pieds dans cette ville.
Ses derniers passages étaient marqués pour elle de souvenirs joyeux, de discussions en taverne avec Sherry et Thuf. Ou peut-être était-elle revenue ensuite, mais elle l'avait oublié alors. Sherry... Elle le savait, cette chère amie aurait aimé être ici aussi ce jour où des circonstances bien moins gaies les réunissaient.

Florence était partie un peu en avance, Délia lui avait dit qu'elle la rejoindrait devant l'église. Elle se mit en route, se remémorant en chemin quelques anecdotes et ses lèvres esquissant un sourire au souvenir particulier de toutes ces "mises à jour" il fut un temps.
Arrivée sur le parvis, parcourir du regard le petit groupe de personnes déjà présentes... et noter la petite silhouette isolée de sa filleule. Après un léger signe de la main à destination de sa cousine, suivant ses pieds, pas à pas, elle s'avança jusqu'à faire face à la jeune fille. Seule. Mais plus maintenant.
Tout simplement, Délia prit sa main entre les siennes et la serra légèrement.
Geste qui s'accompagne alors d'un regard, mains qui lâchent la sienne pour se poser sur ses épaules et l'embrasser. La relâcher, doucement mais pas totalement, tout en lui murmurant à l'oreille.


Viendras tu?

Et doucement, amorcer un mouvement vers l'église. Mais sans la forcer.
Si elle souhaite rester à l'écart, alors Délia restera quelques temps à ses côtés, simple présence... réconfortante, elle l'espérait.

_________________
Farwen
Mila a écrit:
Je pensais être seule... je suis heureuse de voir que tu as pensé à lui.


Tiens c'est curieux, ce n'est pas la voix de Délia, c'est

Bonjour Mil....

Le sourire triste mais sincère de Flo se fige.
Oh mon Dieu... ce visage émacié, cette voix atone... ça ne peut pas être Mila! ou alors...
Il va falloir qu'elle interroge sa cousine, elle sait toujours tout.
Enfin, interroger n'est pas nécessairement le bon terme, il faudra juste... bref, elle lui en parlerait plus tard.

Elle espère que son amie n'a pas remarqué sa surprise et son hésitation, et c'est naturellement qu'elle enchaine.


Bien sûr que je pense à lui! Je ne peux pas oublier que c'est au popa Yu que je dois d'avoir été, hé bien un assez bon maire, en mon temps.
il était exigeant pour lui même autant que pour les autres! et puis je lui dois ma pastorale, ce n'est pas rien...


Un sourire triste, un mouvement vers sa médaille de baptême sous sa robe sombre, et l'ombre d'une larme, déjà.
C'est à ce moment qu'une dame inconnue les apostrophe.


Anyya a écrit:
Mesdames... Pardonnez moi si je n'use pas de vos titres, si vous en avez, n'ayant pas l'honneur de les connaitre.
Je suis pour ma part Anyya, Maire de Brignoles. Permettez qu'au nom de la ville, je vous souhaite la bienvenue parmis nous, même si je regrette que cela soit en des circonstances aussi tristes.


Bonjour dame maire, je suis Florence dou Paradou et enchantée de faire votre connaissance, malgré les tristes circonstances.

Du coin de l'oeil elle a remarqué la silhouette solitaire de Pru, la soeur du popa Yu.
Elle a hésité à laisser Mila visiblement malade et la maire de Bri pour aller la rejoindre, mais elle apperçoit sa cousine - enfin - qui dirige ses pas vers la blonde isolée, lui prend la main et l'embrasse.
Flo comprend au mouvement de Délia que Prune hésite à venir - trop fière pour montrer son chagrin? ou simplement tellement submergée de tristesse que toute compagnie l'indispose?
Alors c'est à la dame Anyya qu'elle s'adresse


Je vous présente ma cousine, Délia dou Paradou, baronne de Fayence. Et là-bas, dans l'ombre...

Flo hésite, puis se tait. C'est à Pru de décider de se présenter... ou pas.
_________________
Florence dou Paradou, dite Farwen, Dame de Maussane les Alpilles
Milady
Elle ne dit plus rien, elle observe. Doch vient d'arriver et reste avec Prunille. La jeune Comtesse reçoit de l'affection... une pointe de jalousie la submerge. Elle n'aurait jamais dû être comtesse elle, cela l'avait isolée de ses amis... Elle qui s'était sentie proche de la Baronne de Fayence, de Pillon, de Prunille, de Farwen et tant d'autres les regardait à présent comme des étrangères. Des mois sans leur parler vraiment, des mois qui lui semblaient des années... et elle mourait loin de son ancienne vie, loin des rires, des colères... des yueelades comme ils disaient. Yueel lui manquait tellement. Il était le lien nécessaire à ces amitiés. Lui mort c'est elle même qui se mourait. Enfin non, ils s'étaient mis à mourir ensemble, leurs vies avaient commencé à s'échapper en même temps. Lui avait juste eu la chance de partir plus tôt, de connaître la paix avant elle.

Constance n'était plus que l'ombre d'un passé oublié... elle le savait. Elle aurait aimé rire comme avant, faire des projets fous avec les autres... elle était nostalgique. Elle comprenait ce qu'il avait vécu : l'abandon, mourir seule en se sentant être déjà mort. Elle le comprenait, elle le vivait.

Alors elle observait cette jeune femme qui pleurait un peu plus loin, cette soeur de coeur, cette fille sortie du couvent qui avait froid. Si elle était là c'est qu'elle aimait son frère... Pourquoi ne pas lui avoir dit ? Il serait sans doute encore en vie...
Non, elle avait choisi la facilité. Tout mettre sur le dos de Prunille et se déculpabiliser elle même. Pourquoi avait-il fallut qu'elle reste en Arles, qu'elle ne vienne pas le voir ici. Qu'avait-elle cru ? Elle avait bien vu qu'il n'arrivait pas à faire son travail au conseil, qu'il était devenu agressif même avec ceux qu'il aimait. Elle avait bien vu le changement, elle avait bien vu qu'il allait mal... Elle avait continué son chemin. Elle avait cru que c'était une passage et n'avait pas pris le temps de s'occuper de lui, trop concentrée sur cette saleté de politique ! Prunille et lui étaient déjà en froid, ils n'attendaient surement pas que sa soeur lui vienne en aide... mais elle, son amie, celle qu'il avait toujours soutenu et aimé. Elle était resté une comtesse au lieu d'une amie !


....

Veuillez m'excuser.


Son visage s'inonda de larmes et dans un élan soudain elle partit. Constance se mit à courir loin de cette église, loin de ses personnes qui finalement ne l'avait pas trahi, loin de l'image que sa présence lui renvoyait d'elle-même. Elle courait vers les bois, sanglotant et titubant. Depuis que sa maladie l'avait inondée, elle n'avait plus réussi à courir.
_________________
Farwen
Milady a écrit:
....

Veuillez m'excuser.


Oh bon sang.
Mila a... littéralement craqué. trop de chagrin, trop d'émotion.... et elle est visiblement malade, gravement malade, malade à en mourir.
Flo secoue la tête pour en chasser cette pensée. Un enterrement, n'est-ce pas suffisant?
Elle la regarde partir en courant... enfin, courir n'est pas vraiment le terme adéquat : elle titube, bafouille des guiboles, tangue et manque chavirer à chaque pas.
Flo marque un temps d'hésitation. va-t-elle se précipiter à sa poursuite? la soutenir, la relever, la ramener? Après tout Délia s'occupe de Pru, la seconde éplorée, alors Flo rassemble ses jupons et relève sa robe sombre, et s'apprête à s'élancer à la poursuite du fantôme encore vivant de son amie - vivante, certes, mais pour combien de temps encore?
Elle arrête net son mouvement en croisant le regard de Délia, qui attend toujours Pru. Un mouvement de tête, un geste de la main, Délia a suspendu le temps et surtout l'élan de Flo. Laquelle laisse retomber jupons et robe, et interroge sa cousine du regard.
Pourquoi?
Pourquoi ne pas tenter de rattraper la silhouette vacillante?
....................
Mais Flo a compris. elle ne veut pas l'admettre mais elle a compris.
Plus le chagrin est grand, plus il se veut solitaire. et celui de Mila est immense, étouffant, écrasant.
Flo attendra son retour.

_________________
Florence dou Paradou, dite Farwen, Dame de Maussane les Alpilles
Anyya
Bonjorn, madame le maire. Je suis Constance de Champlecy. C'est très aimable à vous d'être venue, il aurait apprécié. Maire était la charge qu'il affectionnait le plus, il avait toujours très à cœur cette fonction....

Un sourire chaleureux relève les coins de la bouche ourlée d'Anyya.

Constance de Champlecy, dicte Milady, c'est bien ça ? Je suis heureuse de pouvoir vous rencontrer en chair et en os, cela me donne l'occasion de vous remercier de vive voix pour votre courrier fort aimable.

La Dame s'essuie les yeux, et Anyya rajoute d'une voix douce:

Et bien que je ne l'ai guère connu, je sais pour avoir été une de ses administrées qu'il fut un tres grand Maire...

Une nouvelle Dame arrive, rejoint la belle jeune femme blonde qui reste à l'écart, semble la soutenir. Respectueuse de leur peine, Anyya detourne le regard.

Bonjour dame maire, je suis Florence dou Paradou et enchantée de faire votre connaissance, malgré les tristes circonstances.

De bien tristes circonstances en effet Dame, mais je suis enchantée moi aussi.

Je vous présente ma cousine, Délia dou Paradou, baronne de Fayence. Et là-bas, dans l'ombre...

Dame Délia ne termine pas sa phrase, laissant la Maire de Brignoles dans l'expectative sur l'identité de l'inconnue. Mais on est ici à un enterrement, moment de respect, de recueillement. Alors elle respecte, ne demande rien.
Puis d'un coup, Milady se détourne, s'enfuit, en pleurs.
Anyya hésite, elle interroge les autres Dames du regard, mais celles ci ont l'air de penser qu'il vaut mieux laisser seule Milady, respecter son chagrin. Une pointe d'inquiétude vrille malgré tout son coeur, car elle n'a pas manqué de remarquer la pâleur extreme de cette dernière, presque maladive.
Pour finir, elle se contente de demander d'une voix timide:


Y-a-t-il quoi que ce soit que je puisse faire pour aider ?

_________________
Drak
Le père Nicolae entra dans l'église comme il le faisait souvent mais il ne s'arrêta pas pour sonner les cloches: l'ambiance n'était pas à la gaYté... encore que... Il alla directement à la sacristie pour revêtir une tenue liturgique de circonstance; puis il se rendit sur le parvis pour accueillir la famille, les amis et surtout pour bénir le cercueil.

Quelques personnes étaient déjà arrivées. Il salua le nouveau maire de Brignoles qui était venu rendre hommage au défunt curé, puis il vit Florence dou Paradou qu'il connaissait peu. Il fit signe au sacristain qui sonna le glas et attendit l'arrivée du cercueil et de la famille.

Thufthuf
[Au coin de la rue, derrière l'Eglise]

Que c'est long, le chemin d'Aix à Brignoles. Surtout quand on est parti d'Avignon. Et pour assister à l'enterrement de quelqu'un qu'on n'aimait pas. Heureusement, à Brignoles, il y a Anyya. Sa Anyya. La femme de sa vie. Et en plus, il y a des chances que Doch soit présente également, vu qu'elle était assez proche de Yueel. Une autre bonne raison d'entreprendre le voyage, donc. Et il s'était donc mis en route.

L'étape à Aix avait été éprouvante, en raison des interminables débats qui s'y déroulent. Et encore... ces derniers temps, il n'est pas question de débats mais de chicaneries superflues concernant des virgules oubliées et des accents effacés sur des documents obsolètes depuis des années. Bref, de la perte de temps inutile, mais nécessaire si l'on ne veut pas passer pour un fainéant ou un corrompu.

En débouchant de la forêt, le chemin menant à l'eglise du village passe devant une taverne, réputée à Brignoles pour la qualité de son vin et la gentillesse de la fille du patron. C'est en faisant des efforts inimaginables pour ne pas y entrer que notre Porte Parole percute Mila de plein fouet. Enfin... C'est plutôt la Comtesse de Cassis qui, dans son élan, emporte le boiteux, qui se raccroche à elle. Après quelques secondes qui lui parurent une éternité, ils finirent par rouler à terre.

Hébété, ThufThuf finit par se redresser en se massant le crâne et en cherchant des yeux la cause de son arrivée au sol. Stupeur. La nolbe dame, en larmes, corps emmêlé au sien, plus pâle encore que d'habitude.


Milad... Madame la Comtesse? Mais... que vous arrive-t-il? Ce n'est pas la chute qui vous a mise dans cet état?

LA galère. Blesser un noble, ça va chercher dans les combien de semaines de cachots?
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 19, 20, 21, 22, 23   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)