Hectortillas
« Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé. » *
L'était un peu perdu le Hector. Faut dire qu'il n'avait pas l'habitude de ce genre de choses. Qu'on lui demande de tuer un clebs à main nues, et il s'exécutera sans problèmes. Voir même avec plaisir, le sourire au visage. Mais là, il s'attaquait au plus difficile des combats pour lui. Apprivoiser. Une femme qui plus est. Et quel femme !
A chaque fois qu'il la rencontrait, elle avait provoqué chez lui une inaptitude certaine à garder son assurance. Comme s'il se retrouvait à nu devant elle. Comme si elle lisait en lui. D'ailleurs, les rares fois où elle lisait en lui, elle ne fuyait pas devant l'horreur qu'il avait l'habitude de côtoyer. Au contraire, elle restait et semblait le comprendre, voir le pardonner. Cela perturbait fortement le Bâtard.
Et puis, elle ne semblait pas exempte, elle non plus, de sa part de souffrance, de moments sombres qui filent dans les recoins des souvenirs, restant toujours prêts, à sortir et à faire resurgir des sensations que l'on espérait oubliées.
Alors, pour la première fois de sa vie, il réfléchissait à des menus plaisirs vers laquelle il pourrait l'emmener. Il était sur de faire preuve de maladresse, ou de viser à côté. Il ne savait pas quels occupations pouvaient séduire une femme comme Elle. Mais baste. Fallait bien qu'il se lance. Fallait bien qu'il ose. Et la connaissant, s'il touchait à côté, elle le lui dirait. Il ajusterait alors en fonction.
Prenant sa plume et un vélin, il commença.
L'était un peu perdu le Hector. Faut dire qu'il n'avait pas l'habitude de ce genre de choses. Qu'on lui demande de tuer un clebs à main nues, et il s'exécutera sans problèmes. Voir même avec plaisir, le sourire au visage. Mais là, il s'attaquait au plus difficile des combats pour lui. Apprivoiser. Une femme qui plus est. Et quel femme !
A chaque fois qu'il la rencontrait, elle avait provoqué chez lui une inaptitude certaine à garder son assurance. Comme s'il se retrouvait à nu devant elle. Comme si elle lisait en lui. D'ailleurs, les rares fois où elle lisait en lui, elle ne fuyait pas devant l'horreur qu'il avait l'habitude de côtoyer. Au contraire, elle restait et semblait le comprendre, voir le pardonner. Cela perturbait fortement le Bâtard.
Et puis, elle ne semblait pas exempte, elle non plus, de sa part de souffrance, de moments sombres qui filent dans les recoins des souvenirs, restant toujours prêts, à sortir et à faire resurgir des sensations que l'on espérait oubliées.
Alors, pour la première fois de sa vie, il réfléchissait à des menus plaisirs vers laquelle il pourrait l'emmener. Il était sur de faire preuve de maladresse, ou de viser à côté. Il ne savait pas quels occupations pouvaient séduire une femme comme Elle. Mais baste. Fallait bien qu'il se lance. Fallait bien qu'il ose. Et la connaissant, s'il touchait à côté, elle le lui dirait. Il ajusterait alors en fonction.
Prenant sa plume et un vélin, il commença.
Citation:
Ma Très Chère Duchonesse,
Cela vous tenterait-il un petit moment en ma compagnie ? J'ai quelque chose à vous montrer, voir pourquoi pas à vous offrir si le coeur vous en dit.
J'espère que ce modeste présent vous conviendra.
Sachant votre nécessité de discrétion, je vous propose de me retrouver dans l'impasse du pendu, devant la portes portant le nom de Vilnius, après les vêpres du soir.
D'ici là, sachez que je pense à vous.
Votre,
H. T.
Ma Très Chère Duchonesse,
Cela vous tenterait-il un petit moment en ma compagnie ? J'ai quelque chose à vous montrer, voir pourquoi pas à vous offrir si le coeur vous en dit.
J'espère que ce modeste présent vous conviendra.
Sachant votre nécessité de discrétion, je vous propose de me retrouver dans l'impasse du pendu, devant la portes portant le nom de Vilnius, après les vêpres du soir.
D'ici là, sachez que je pense à vous.
Votre,
H. T.
Puis, ayant séché le vélin avec un peu de sable jeté nonchalamment dessus, il vérifia qu'il possédait bien tous les objets et toutes les affaires dont il avait besoin pour ce faire.
S'enveloppant alors de sa pélisse, il prit le tout, et s'en alla au lieu dit, tandis que le pigeon pris le chemin.
* Antoine de Saint-Exupéry
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