Anghell
Immobilisée. Les jours passent comme un défilé dénué de tout entrain. Le corps reprend rigueur. Les membres brisés se cicatrisent dans un silence lourd de sens. Le silence qui hurlait à la solitude. 40 jours, 30 jours, 20 jours et enfin la dernière semaine de convalescence qui arrive comme salutaire ! La plus longue et la plus difficile.
Si au début elle avait compté chaque jour qui la séparait de sa liberté, désormais, elle ne comptait aucune seconde. La notion du temps sétait envolée.
Si le corps était vouée à être immobilisée, son sol ancré dans ce trou perdu, son esprit, lui, partait complètement à la dérive. Il se reposait dans la lisière de ses souvenirs. Chaque jour, ses pensées creusaient un peu plus dans les méandres de ses souvenirs les plus anciens. Tout à un commencement. Le sien débuta à Agen, il y a de cela plus de 10 printemps.
Laventure lavait toujours attiré dès son plus jeune âge. Linsouciance dune enfant désireuse daller à la conquête du monde. Voyant ses parents monter leurs projets dune main de fer, elle sétait mise à rêver dun sentier tumultueux. Après sa tentative de voler tel Icare, une autre idée murissait dans sa petite caboche châtaigne !
Par une journée printanière où les rayons du soleil appelaient à la sérénité et à la bonne humeur, une petite fille sétait décidée à passer un cap. Après avoir trouvé un instant où sa nourrice Margareth, quelle détestait, ait le dos tourné, Anghell en profita pour séclipser. Elle séloigna de ce chemin tout tracé par ses parents, de cette route trop protectrice et trop envahissante.
De ses huit printemps, elle grimpa sur une charrette marchande et sy cacha le temps du trajet. Lorsque le chargement sélança, elle réalisa quelle ne pouvait plus faire machine arrière. Liberté avait elle envie de sécrier. Fini les ordres, Fini les surveillances, Adieu nourrice grincheuse incapable de contrôler une petite teigne. A moi la vie se murmurait elle en son for intérieur.
Lorsque les mouvements cahoteux du véhicule stoppèrent leur élan, elle sortit de la caisse qui la camouflait pour descendre en catimini. Sans un regard vers derrière de peur de voir le conducteur tenter de larracher à sa décision, elle couru en direction de la forêt. Son père qui aimait la chasse avait tôt fait de lui apprendre comment sorienter dans un endroit aussi luxuriant en chênes et en ormes. Ses émeraudes claires, à cette époque, scrutaient chaque détail pour les imprimer dans son esprit. Après être tombée une bonne dizaine de fois sécorchant le genou à plusieurs reprises, elle arriva enfin dans une bourgade.
Courant vers une nouvelle civilisation, elle sentit le vent lui caresser le visage, les cheveux balayant les airs à leur guise. Oui, cétait là le souffle de la Liberté ! Elle balança une jambe après lautre avec enthousiasme ignorant la douleur de ses écorchures. Visitant la ville sans se poser de question, elle entra dans une taverne pour sabreuver. Elle avait toujours su faire usage de son jeune âge pour amadouer les adultes. Avec un sourire innocent et un battement de cil, elle parvenait à tout avoir. En sortant pour poursuivre son ascension dans cette ville inconnue, elle vit un jeune homme dà peu près son âge coller une femme rondelette. Étonnée et ravie de voir quelquun daussi jeune quelle, elle lapostropha.
Hé toi là, elle agita sa petite main en sa direction alors que ce dernier lignora totalement concentré.
Fronçant les sourcils, elle savança dun pas déterminé vers lui quand elle le vit glisser sa main dans la poche de la passante qui bavassait avec un vendeur de tissu. Anghell écarquilla les yeux devant ce spectacle. Partagée entre lenvie de crier au voleur et celui de continuer à admirer la scène, elle cria :
Mdame, mdame.
Cette dernière, trop occupée à battre des cils auprès du tisserand, lui lança un regard dédaigneux en guise déloignement. De nature susceptible depuis toujours, elle se pinça les lèvres et haussa les épaules murmurant tant pis pour toi sale peau de vache !
Le coup final du jeune homme fut une bousculade sur la femme qui chassa le garçonnet par quelques jurons. Anghell nattendit pas deux minutes pour courir vers lui et le suivre. A bout de souffle, il s'arrêta enfin pour se retourner et lui lancer un regard sombre. Il était plus grand qu'elle d'environ une tête, des cheveux blonds en bataille, pas coiffé, un visage fermé emprunt de crasses et de poussières. Seuls ses yeux étaient lumineux malgré leur couleur sombre.
Dis donc toi ze tai vu hein même que z'aurais pu touuuut cafter ! sourire des plus angéliques devant la moue du jeune garçon. Zdirais rien, elle la bien mérité. Ils sont où tes parents ? Pourquoi tes aussi mal habillé ? Pis, cest quoi cet endroit ? Oh et tu pourras me montrer comment qutu fais pour voler ? Pis comment que tu tappelles ? Pis tas quel âge ?!
Trop excitée par une jeune tête, elle le mitrailla de questions le dévisageant de haut en bas. Inspectant chaque trait de son être. Pourtant, elle ne vit pas le décor insalubre qui les entourait. La face cachée du décor. La réalité du monde côté verso, loin de la sécurité. Elle venait douvrir une porte interdite qui lentraînera sur un chemin cahoteux.
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Si au début elle avait compté chaque jour qui la séparait de sa liberté, désormais, elle ne comptait aucune seconde. La notion du temps sétait envolée.
Si le corps était vouée à être immobilisée, son sol ancré dans ce trou perdu, son esprit, lui, partait complètement à la dérive. Il se reposait dans la lisière de ses souvenirs. Chaque jour, ses pensées creusaient un peu plus dans les méandres de ses souvenirs les plus anciens. Tout à un commencement. Le sien débuta à Agen, il y a de cela plus de 10 printemps.
- Prémisses dune vie trépidante.
Laventure lavait toujours attiré dès son plus jeune âge. Linsouciance dune enfant désireuse daller à la conquête du monde. Voyant ses parents monter leurs projets dune main de fer, elle sétait mise à rêver dun sentier tumultueux. Après sa tentative de voler tel Icare, une autre idée murissait dans sa petite caboche châtaigne !
Par une journée printanière où les rayons du soleil appelaient à la sérénité et à la bonne humeur, une petite fille sétait décidée à passer un cap. Après avoir trouvé un instant où sa nourrice Margareth, quelle détestait, ait le dos tourné, Anghell en profita pour séclipser. Elle séloigna de ce chemin tout tracé par ses parents, de cette route trop protectrice et trop envahissante.
De ses huit printemps, elle grimpa sur une charrette marchande et sy cacha le temps du trajet. Lorsque le chargement sélança, elle réalisa quelle ne pouvait plus faire machine arrière. Liberté avait elle envie de sécrier. Fini les ordres, Fini les surveillances, Adieu nourrice grincheuse incapable de contrôler une petite teigne. A moi la vie se murmurait elle en son for intérieur.
Lorsque les mouvements cahoteux du véhicule stoppèrent leur élan, elle sortit de la caisse qui la camouflait pour descendre en catimini. Sans un regard vers derrière de peur de voir le conducteur tenter de larracher à sa décision, elle couru en direction de la forêt. Son père qui aimait la chasse avait tôt fait de lui apprendre comment sorienter dans un endroit aussi luxuriant en chênes et en ormes. Ses émeraudes claires, à cette époque, scrutaient chaque détail pour les imprimer dans son esprit. Après être tombée une bonne dizaine de fois sécorchant le genou à plusieurs reprises, elle arriva enfin dans une bourgade.
Courant vers une nouvelle civilisation, elle sentit le vent lui caresser le visage, les cheveux balayant les airs à leur guise. Oui, cétait là le souffle de la Liberté ! Elle balança une jambe après lautre avec enthousiasme ignorant la douleur de ses écorchures. Visitant la ville sans se poser de question, elle entra dans une taverne pour sabreuver. Elle avait toujours su faire usage de son jeune âge pour amadouer les adultes. Avec un sourire innocent et un battement de cil, elle parvenait à tout avoir. En sortant pour poursuivre son ascension dans cette ville inconnue, elle vit un jeune homme dà peu près son âge coller une femme rondelette. Étonnée et ravie de voir quelquun daussi jeune quelle, elle lapostropha.
Hé toi là, elle agita sa petite main en sa direction alors que ce dernier lignora totalement concentré.
Fronçant les sourcils, elle savança dun pas déterminé vers lui quand elle le vit glisser sa main dans la poche de la passante qui bavassait avec un vendeur de tissu. Anghell écarquilla les yeux devant ce spectacle. Partagée entre lenvie de crier au voleur et celui de continuer à admirer la scène, elle cria :
Mdame, mdame.
Cette dernière, trop occupée à battre des cils auprès du tisserand, lui lança un regard dédaigneux en guise déloignement. De nature susceptible depuis toujours, elle se pinça les lèvres et haussa les épaules murmurant tant pis pour toi sale peau de vache !
Le coup final du jeune homme fut une bousculade sur la femme qui chassa le garçonnet par quelques jurons. Anghell nattendit pas deux minutes pour courir vers lui et le suivre. A bout de souffle, il s'arrêta enfin pour se retourner et lui lancer un regard sombre. Il était plus grand qu'elle d'environ une tête, des cheveux blonds en bataille, pas coiffé, un visage fermé emprunt de crasses et de poussières. Seuls ses yeux étaient lumineux malgré leur couleur sombre.
Dis donc toi ze tai vu hein même que z'aurais pu touuuut cafter ! sourire des plus angéliques devant la moue du jeune garçon. Zdirais rien, elle la bien mérité. Ils sont où tes parents ? Pourquoi tes aussi mal habillé ? Pis, cest quoi cet endroit ? Oh et tu pourras me montrer comment qutu fais pour voler ? Pis comment que tu tappelles ? Pis tas quel âge ?!
Trop excitée par une jeune tête, elle le mitrailla de questions le dévisageant de haut en bas. Inspectant chaque trait de son être. Pourtant, elle ne vit pas le décor insalubre qui les entourait. La face cachée du décor. La réalité du monde côté verso, loin de la sécurité. Elle venait douvrir une porte interdite qui lentraînera sur un chemin cahoteux.
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