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[RP] Procès en réhabilitation d'Angelyque de la Mirandole

Frère Leonhard
Précédé de sa sempiternelle odeur de fromage et de bière brune d'abbaye, frère Leonhard, de retour à Rome après un périple en terres barbares, comptait déambuler et observer les badauds de la place d'Aristote quand il aperçut que celle-ci s'apprêtait à être le théâtre d'un événement peu commun. Pour rien au monde il n'aurait manqué ça. Il s'approcha du groupe croissant de spectateurs et débuta son observation, suant à grosses gouttes sous son épaisse robe de bure traditionnelle.
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Hors de l'Église, point de salut !
Yut
Le prélat avait eu la chance de discuter longuement avec la Duchesse du Charolais au courant de l’hiver quant à son excommunication, venant à en arriver sur la possibilité de sa levée. Il avait pris un grand temps pour écouter Angélyque, pour analyser ce qu’elle pensait de cette bien épineuse question. Ils en étaient même arrivés à rédiger une missive où elle expiait ses fautes, missive s’étant finalement retrouvée dans les annales et qui n’a jamais pu être publiée.
Mais aujourd’hui, la cause charolaise semblait avancer, et le cardinal avait été prévenu qu’il se tenait un procès en réhabilitation de la Duchesse en place d’Aristote. Un grand travail avait dû être effectué par le Grand Inquisiteur, et pour avoir devisé avec la dame, le merveilleux en était bien conscient. Mais Arnault semblait vouloir faire avancer les choses pour le mieux et Yut ne pouvait qu’en être heureux. Le lyonnais avait été impliqué d’assez près, en tant qu’Archevêque de Bourgogne, et il savait que son témoignage allait être demandé devant le tribunal. C’était nécessaire et il en était bien conscient. Et parce qu’il tenait véritablement à ce que cette histoire soit réglée de la meilleure façon, il était bien entendu qu’il ne manquerait pas de faire acte de présence au procès.

Il quitta son confortable Palazzo San Foca romain au petit matin, drapé dans son habituelle pourpre, sa barrette rouge venant coiffer sa crinière brune. Après un court trajet pour se rendre en place d’Aristote, il descendit de son carrosse, une effervescence se faisant déjà sentir au lieu où se tiendrait le procès. Évidemment, c’était à prévoir. Ce n’était pas une affaire négligeable qu’on traitait là, et de nombreux acteurs seraient impliqués. Déjà, il reconnut plusieurs personnes qu’il connaissait. Il les salua un à un d’un signe de tête, n’osant en approcher aucun pour débuter une conversation qui serait trop fade et sans intérêt réel au goût du prélat en l’état actuel. C’eut été bien inapproprié en les circonstances de toute façon, du moins selon son opinion.

Placide, presque froid, le prélat longea de son pas lent les nombreuses rangées de bancs disposées les unes contre les autres, sa longue cape écarlate traînant contre le sol. Il finit par s’asseoir, sans un mot, sans un autre regard vers personne, visiblement songeur. Cette affaire le préoccupait grandement, et la plupart des évêques qui étaient présents lors de la croisade le savaient pertinemment. Tout cela l’avait touché de plein fouet, et c’était aujourd’hui une grande possibilité pour tenter d’apporter une solution. Un procès qui avait une plus grande portée que la plupart des gens pouvaient le croire. Contemplant son anneau cardinalice, muet et bien solitaire, le Borgia attendait le début du procès.

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« Les paroles sincères ne sont pas élégantes ; les paroles élégantes ne sont pas sincères. »
Chevreux
[Sur la Place d'Aristote]

Tel que prévu, la foule commençait à arriver.
Le chevalier avait l'impression de ne pas être prêt mais le serait-il un jour dans ce genre de situation.
Une place publique, un lieu si achalandé par tous et chacun.

Déjà, des dignitaires arrivaient. Chevreux s'efforçait pour être proche de l'entrée, jetant un regard rapide sur les arrivants, les saluant lorsqu'il le pouvait.

Sa formation de Héraut l'aidait particulièrement beaucoup car il pouvait, d'un simple regard, reconnaître les nobles en fonction des couleurs ornements de leur blason qu'ils portaient généralement sur leur mantel ou sur l'un de leur serviteur. Pour les ecclésiastiques, cela n'était plus un secret pour lui. Pour certains, il les avait déjà rencontré et connaissait leurs noms.


« Dominus Vobiscum, votre Eminence Aaron. »

Nul besoin de fouiller un cardinal, ou un homme d'église. Lui-même portait en ce moment la seule arme qu'ils s'autorisait d'avoir dans tous les lieux, même les lieux Saints: l'épée d'Isenduil, signe de la défense qu'il portait en tout temps à la Très Saint Église Aristotélicienne.


L'homme qui suivi peu de temps après était un noble.


« Mes respects, vicomte.
Monseigneur, veuillez excuser mon indiscrétion, mais par sécurité, il est de mon devoir de vous demander que si vous possédez une arme sur vous, je vous invite à la remettre à ce garde qui vous la rendra à votre départ. Une fois fait, vous serez libre de circuler dans l'enceinte de cette place.
»


Il ne reconnaissait pas le blason, ne pouvant l'appeler par son titre complet. Et sa demande se voulait être répétée à tous les nobles et gens d'armes qui pouvaient se présenter sur la grande place.

Derrière les barrières, la foule commençait a se rassembler. Il alla voir le garde à la porte d'accès pour lui donner d'autres consignes.


« Garde, assurez-vous que le passage demeure dégager.
N'hésitez pas a repousser les observateurs sur les côtés pour libérer le passage.
»

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Nolite haud magni facere imbecilliorem vobis.
Ne sous-estimez pas plus faible que vous !
Chevreux
[Sur la Place d'Aristote]

Toujours plus de monde... Chevreux ne savait pas où mettre de la tête.
Il savait que sa tâche serait difficile, mais l'accueil était probablement la partie la plus simple a gérer. C'est lorsque le procès commencera que les esprits commenceront à s'échauffer.

Il salua le Frère Ambroise qu'il reconnu pour l'avoir à l'occasion rencontré. Jamais officiellement, mais il le connaissait de nom. Ce dernier sembla vouloir demeurer discret et alla prendre place sans dire mot.

Puis un autre clerc, et un autre. Prêtres, curés, évêques, cardinaux. Tous se suivaient, sans réellement se suivre. La Place d'Aristote devait avoir connu peu de fois autant de dignitaires en un même endroit, en même temps.

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Nolite haud magni facere imbecilliorem vobis.
Ne sous-estimez pas plus faible que vous !
Alexandre908
Peu à peu la foule affluait. Certains venaient silencieusement, prenant place sans mot dire, absorbés par leurs univers. Le Sombre avait aperçu Chevreux qui s'approchait du coin de l’œil, se retournant lentement vers ce dernier il inclina légèrement la tête avant de finalement montrer sa canne d'apparat, seul attribut qui le suivait en tout temps au garde qui l'accompagnait.

Je n'ai nulle arme sur moi. Cependant, et si vous considérez que ma canne puis êstre utilisé pour se battre alors je la remettrai sans sourciller. Je ne suis pas homme à guerroyer et je serai mal avisé de lever une arme sur les terres de mon suzerain sans risquer de le voir offensé.
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Chevreux
« Je vous en pris, Monseigneur, conservez-la.

Mes intentions sont de veiller à la sécurité de tous, et je suis certain que votre honneur de vicomte ne saurait déranger cette paix. Gardez là près de vous, au cas où quelqu'un de moins avisé que vous n'ose l'utiliser pour frapper son voisin, ou simplement pour vous nuire.

Il y aura tant de monde sur cette place dans quelques minutes que tout peut arriver très rapidement.
»

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Nolite haud magni facere imbecilliorem vobis.
Ne sous-estimez pas plus faible que vous !
angelyque
[ Presqu’île de Quiberon - Chez les Ó Mórdha]


De la dentelle?

La Mirandole réfléchit un bon moment et secoua la tête.

Si je mets de la dentelle pour égayer cette horreur, je risque d'être tentée de vouloir broder des pierreries et porter mes bijoux....autant porter mes jolies robes, vous ne pensez pas?

Un long soupir s'échappa des lèvres de la duchesse. Pour sûr qu'elle aurait préféré être apprêtée comme à son habitude...mais pas sûr que cela lui serve à Rome. Et l'idée d'y aller pieds nus était loin de l'enchanter.

C'est un coup à avoir de la corne sous les pieds! Des fois je me demande ce qui m'a pris de vouloir faire amende honorable auprès de Rome. Pour sûr ceux que j'ai traité de rats voudront que je leur demande pardon. Sans compter tous ceux qui sont tombés face à la Vache Folle. Ils doivent être encore hargneux je pense, surtout s'ils ont des séquelles. La place d'Aristote risque de ressembler à la Cour des Miracles avec tous les boiteux qui risquent de faire le déplacement.

Les heures passaient et il était temps qu'elle parte. Un dernier coup d’œil à sa tenue la fit grimacer. Les découpes et le décolleté donnait un certain chic à la robe de bure, mais elle était loin de ressembler à une gravure de mode. Pire même, l'odeur était suffocante, les effluves de lilas n'étaient pas assez puissants et il semblait à la Charolaise que c'était même pire qu'avant. La Mirifique avait hâte que ça se termine.

Cette robe sent la catin bon marché Marzina. C'est terrible! je risque d'être obligée de changer de parfum tellement cela me rappellera de mauvais souvenirs.

Mieux vaut que vous me prêtiez un de vos coches. Je ne sais quelle serait la réaction de Finn si son odorat est assez développé pour reconnaître cette antiquité. Je compte sur vous pour veiller à ce qu'il fasse le gentil à Rome.

Priez pour moi, Marzina. Le plus dur m'attend à présent
.

C'est sur ces mots que la duchesse du Charolais prit la route de Rome avec pour seule compagnie le livre des vertus qu'elle avait pris soin de prendre avant de partir.


[Place d'Aristote]

La tension était palpable au fur et à mesure que la voiture se rapprochait de Rome. La duchesse dut faire appel à toute sa bonne volonté pour ne pas demander au cocher de s'arrêter devant le bassin de Trevi. C'est qu'elle y aurait bien fait trempette, l'atmosphère confinée lui rappelait cruellement ce pour quoi elle allait à Rome. Tout était en réalité la faute d'Innocent. Rien de cela ne serait arrivé si Eugène était resté en vie. Elle prit le livre des vertus et posa sa main droite dessus.

Si mon excommunication est levée, je jure solennellement de veiller à ce que ce bassin devienne une fontaine monumentale, si grand qu'on pourra s'y baigner. Les gens se presseront du monde entier pour venir l'admirer.

Le coche s'arrêta et la Charolaise retira ses souliers. Sur la place d'Aristote, la foule en délire put voir un pied nu sortir d'une voiture aux couleurs bretonnes et une Charolaise en robe de bure descendre. D'une main, elle tenait son précieux livre des vertus tandis que l'autre jouait nerveusement avec la corde qui entourait sa taille. C'était le seul ornement qu'elle avait consenti à rajouter. Ses cheveux étaient simplement tressés et ramenés sur une de ses épaules, et elle avait la tête baissée.

Reconnaissant Chevreux, elle se présenta à lui.


Salutations. Vous pouvez me fouiller si vous le désirez, mais je ne porte aucune arme sur moi.

Elle avait beau tendre le cou, elle ne reconnut aucun visage amical. Seuls les fanatiques semblaient avoir fait le déplacement, et il y en aurait sans doute d'autres. Un petit soupir s'échappa de ses lèvres tandis qu'elle adressait une prière au Très Haut pour qu'il la soutienne dans cette épreuve.
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Della
Après des mois de silence, sans se donner de nouvelles ni l'une ni l'autre, Della avait eu l'irrépressible besoin d'écrire à sa Mère et voilà que celle-ci lui apprenait que son procès allait débuter, à propos de sa levée d'excommunication et qu'elle lui disait espérer qu'elle soit là.
Cela devait sans doute être un signe du Très Haut qui désirait réunir la Mère et la Fille pour traverser cette épreuve.

Les griefs du passé étaient, pour Della, oubliés et balayés. L'eau avait coulé sous les ponts et les évènements avaient bouleversé sa vie, la mettant face à elle-même, l'obligeant à faire le point et à se retirer à Sainte Illinda où elle avait redécouvert que l'essentiel de la Vie était le chemin parcouru et les fruits cueillis.

Ainsi elle revenait à Rome où quelques semaines plus tôt, elle avait reçu l'Etoile d'Aristote, pour soutenir sa Mère de sa présence. Car si les actes d'Angélyque avaient parfois été répréhensibles, il lui semblait évident que l'Eglise devait pardonner et rouvrir les bras au pécheur repentant. Sa Mère était-elle repentante ? Là était la question.

Sur la Place, beaucoup de monde, énormément de monde !
Visiblement tout le monde ne pouvait pas approcher, des gardes veillaient et repoussaient celles et ceux qui n'avaient rien à faire là. Parmi les gardes, Della reconnut Chevreux et c'est vers lui qu'elle se dirigea en se frayant un chemin. Sa mère était là.


Pax vobiscum, mon Frère.
Ils s'étaient revus dernièrement alors que Della prononçait ses voeux d'Oblate à l'Ordre Cistercien. Elle sourit à son Frère Teutonique.
Hé bien, après une si longue période sans se rencontrer, voici que nous ne nous quittons plus ! Plaisanta-t-elle.
Je n'ai pas d'arme, mon Frère, je viens soutenir ma mère, Angélyque, par ma présence. Je la tuerai un autre jour...La fin de la phrase fut dite avec un regard amusé, c'est que entre la Mère et la Fille, parfois, l'ambiance était chaude.
C'est à ce moment qu'elle adressa un sourire sincère à sa mère, posant sa main sur son bras.

Je suis venue, Mère. Je vais prier.

Tandis qu'elle discutait avec Chevreux, Della reconnut Ambroise, elle irait s'installer près de lui et elle irait aussi baiser l'anneau du cardinal d'Azayes. Mais avant cela, elle jeta un coup d'oeil derrière elle.

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    Blason en révision
Finn Ó Mórdha
[Presqu’île de Quiberon - Chez les Ó Mórdha]


Pour mémoire.

Marzina a écrit:
Baron,

Suite à votre dernière confession, il m'apparait nécessaire que vous subissiez pénitence afin de racheter vos fautes auprès du Très Haut que vous avez outrageusement offensé.
A partir de maintenant et ce pour une semaine, il conviendra que vous cachiez la beauté de ce monde à vos yeux.
Bandez-vous les yeux dès maintenant, ou Dieu punira votre famille et rendra votre fils infirme!

Soeur Valyria



[Rome - Place d'Aristote]


La route s’effectue en coche. Il aurait préféré avaler les dizaines de lieues séparant Quiberon de Rome à cheval, mais difficile de ne pas finir dans un fossé quand on n’y voit goutte. Les yeux bandés, puisque la Chapelaine de la presqu’île en avait décidé ainsi, le Baron rumine son acte de pénitence aux côtés de son Altesse d’épouse et du jeune héritier Ó Mórdha.

- « Non mais vous imaginez ça ? UNE semaine à jouer les taupes aveugles. », confie-t-il à Marzina sans s’imaginer une seule seconde qu’elle est à l’origine de la magouille. « Heureusement que je lui ai pas tout confessé, elle aurait demandé à ce que j’me crève les yeux pour de bon ! »

Puis la « beauté de ce monde », c’est vite dit. L’Irlandais n’y avait jamais vu autre chose qu’une mauvaise comédie entrecoupée de quelques rasades de whiskey à l’entracte, et se terminant inéluctablement par le décès de ses misérables acteurs. Rien de bien appétissant pour l’œil, si ce n’est qu’aujourd’hui il assisterait peut-être à la fin prématurée de la Mamelue. Et ça, l’Infâme ne compte pas en perdre une miette.

Le coche s’étant immobilisé Place d’Aristote, Ó Mórdha se débarrasse du bandeau avant de quitter la chaleur étouffante de la caisse dans laquelle ils rôtissaient jusque-là. Ayant ainsi retrouvé la vue, et levant son bras pour aider l’Altesse bretonne à descendre, il découvre avec une certaine perplexité la tenue dans laquelle celle-ci a choisi de célébrer le probable renouvellement de l’excommunication de son amie Charolaise.

- « Vous savez que c’est juste un procès en plein air, hein ? Pas l'sacre de l'Empereur d'Europe. »

Et pour cause, la Blonde a opté pour sa robe la plus tape-à-l’œil, celle de leur mariage, quand lui se contente d’arborer un pourpoint tout juste un peu mieux taillé que d’ordinaire. Écarquillant les yeux, le Grisonnant constate que son fils n’est pas en reste, attifé comme un petit prince, alors qu’il mouille encore ses langes. Soupirant devant tant de chichis, le Gaélique remet enfin ses armes à l’un de leurs valets quibronnais avant de leurs donner sa dernière recommandation :

- « Laissez aucun Rital approcher cette voiture, je tiens à la retrouver en une pièce. »

Bon, il s’agit de maintenant de traverser les gueux pour se frayer un chemin jusqu’au premier rang.
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Eloin
Le cardinal d'Azayes avait dit qu'ils pouvaient tous venir, pourvu que l'audience ne soit point perturbée. Adoncques, l'évesque de Limoges suivit le flot de fidèles qui se pressait en place d'Aristote pour assister au procès de la duchesse Angélyque, cette dame dont elle avait tant oui parler ces derniers moys, sans pour autant avoir eu l'occasion de la croiser.
Se plaçant là où cela lui fut indiqué, après avoir déclaré qu'elle n'avait nulle arme en sa possession excepté sa crosse épiscopale qui luy servait de canne pour marcher lorsque ses jambes montraient des signes de fatigue, elle attendit patiemment le début de cet office particulier.

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Drahomir
Car si la Mirandole -fille- jette un œil derrière elle, c'est pour s'assurer que son sempiternel garde du corps -même si accessoirement, il ne l'est plus, avec sa fulgurante montée en grade à la place de compagnon, mais pas compagnon genre je t'accompagne mais plutôt le genre avec qui tu dors- bref, pour s'assurer que l'imposant, le terrifiant, le tchèque, suit. Et il suit, il est là, le visage fermé, les traits grossiers légèrement amusés. Quelques pas, il vient se positionner aux côtés de Della et salut la Matriarche Mirandole.

Duchesse, mes hommages.

Son faciès se porte sur la foule, qu'il détaille nerveusement. Comme tout le monde il a déposé les armes à l'entrée même si en bon barbare il garde dans sa botte un canif rugueux toujours utile en cas d'entourloupe, se demandant même si il ne va pas s'en servir quand son regard s'arrête quelques instants sur la trombine d'Arnault d'Azayes. Ah oui, c'est lui qui dirige cette foutue foire.

Et bon courage, je connais l'orchidoclaste qui va juger de votre réhabilitation...

Et bien que ne disant pas clairement qu'il a un doute quant à ses capacités, l'idée est exposée sur sa trogne patibulaire tordue de mépris. Il connait le cardinal temporellement, a eu l'occasion de faire un bon bout de politique avec et contre lui pour en arriver à la conclusion déplaisante que l'aveugle Romain représente à peu de choses près tout ce que le Vadikra a toujours méprisé chez l'église.

D'ailleurs, à l'époque, il cachait sa face. Le très haut n'est pas charitable avec tous ses bergers.

C'est petit, c'est mesquin mais c'est jouissif. Le rire se fait entendre et le bras est offert à la prime secrétaire d’État. Au moins, le temps qu'elle est près de lui il ne se risquera pas à quelques grossières incartades ou quelques violentes sorties.
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Effelissianor
[Rome - Place d'Aristote]

Le voyage était fatiguant mais la jeune Duchesse voulait absolument être aux côtés d' Angélyque de la Mirandole.

Aussi malgré la foule , elle se fit discrète et traversa la place calmement.

Elle reconnu le frère Ambroise qu'elle salua au passage .

Arrivée à l'entrée , elle se fit annoncer à la garde.


Bonjour, je suis Effélissianor de Vosne-Romanée Duchesse de Bourgogne, je ne porte aucune arme , vous pouvez vérifier.....
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Niall
Une curieuse lettre s'était échouée sur le bureau Montréalais ce jour. Elle était scellée de gueules et Niall avait reconnu le scel utilisé. Difficile de l'oublier après l'avoir vu plusieurs fois lors des ses nombreuses incursions à Rome. Ces derniers temps, Rome avait pu être visitée à loisir par le Montréalais qui n'avait pas été mécontent de rentrer chez lui. Que pouvait bien vouloir le cardinal si ce n'était une missive validant sa dissolution.

Niall décacheta la missive pour en lire le contenu et il fut autant surpris que circonspect. Procès en réhabilitation? D'Angelyque? Non mais c'était sérieux ça? Et en plus on l'appelait à témoigner. Mais que pouvait donc bien pouvoir apporter comme témoignage le Duc. Pas la moindre idée. Mais de fait il ne pouvait pas refuser la demande cléricale. Mais avant de répondre il allait falloir en informer Margot. C'était d'ailleurs le plus important.
Il traversa alors les nombreuses pièces séparant le bureau de celle où se trouvait la brune a ce moment là afin de lui montrer la lettre.Dernièrement il s'exprimait de manière très poétique dès qu'il adressait la parole à Margot et c'est donc comme ça qu'il s'en ouvrit à la bourguignonne.


Ô belle Duchesse en devenir. Tu ne devineras jamais ce que je viens de recevoir.

Et voilà qu'il pointait la lettre du doigt pendant qu'il continuait son homélie.

Figure toi qu'Angelyque va avoir un procès en réhabilitation. Et figure toi que je suis appelé à témoigner. Je ne vais pas vraiment avoir le choix. Je ne peux pas refuser hein?
Il va falloir que j'aille à Rome ... encore.


Margot, posée sur le lit à lire la lettre qu'un des gardes venait de lui apporté écouta son futur époux en souriant.

Je t'accompagne.

A son tour, elle secoua le parchemin sous les yeux de Niall en se levant.

L'on vient de m'apporter exactement le même courrier. Et si j'étais sur le point de râler de me rendre encore une fois à Rome, je suis maintenant ravie de savoir que je ne ferais pas le chemin seule.

Niall regarda de travers le parchemin avec le même scel qui ornait le sien. Apparemment il allait y avoir du monde a cette petite sauterie. Il savait que si un jour possibilité de levée d'excommunication pour Angelyque devait se faire ça serait long et douloureux mais jamais il n'aurait pensé faire partie de ça, ni que Margot en serait aussi.

Le voyage vers Rome serait lui aussi très long, et certainement dangereux également. Et même si pour l'instant ni lui ni elle ne pouvaient se montrer comme étant ensemble il se voyait mal, d'ailleurs c'était hors de question pour lui, lui demander de voyager de son côté pour atteindre la cité sainte. L'on pourrait toujours arguer de ce fait si trop de questions se faisaient sentir le moment venu. Qui reprocherait à Niall d'avoir voulu assurer la sécurité de Margot sur des routes qui étaient de moins en moins sures de nos jours.


Bon eh bien, je pense qu'un rude voyage jusqu'en Italie nous attends, lumière de mes jours. Hors de question que tu voyage seule cependant. Les brigands sont de plus en plus gourmands et puis tout ce temps aussi loin de toi me rendrait malade.

Je ferais affréter le carrosse de manière convenable.


Le temps de rassembler quelques affaires et je serais prête.

Joignant le geste à la parole la brune se dirigea vers sa garde robe tandis que Niall partit s'occuper de donner les ordres d'organisations du voyage. pour rassembler quelques sobres et légères tenue, il faisait chaud à Rome à cette période, il ne fallait pas attraper d'insolation.

Ceci étant fait, la brune rejoignit le Duc devant le forteresse.


Tout fut donc préparé pour que le voyage soit le plus confortable possible. La suite fut composée essentiellement de gens d'armes aguerris afin d'éviter tout problème sur les routes. Le carrosse qui leur servirait de "maison" durant le temps du voyage avait été calfeutré pour éviter les regards et le soleil, ainsi que les envieux qui auraient eu le malheur de convoiter les biens matériels.

Autant Niall s'attendait a avoir un peu d'action , mais en fait il n'en fut rien. Le voyage fut des plus paisibles. En compagnie l'un de l'autre les deux tourtereaux ne se préoccupaient pas du temps qui filait. En moins de temps qu'il n'en fut pour le dire les voilà arrivés à Rome où maintenant il allait falloir faire attention a tout ce qui serait dit ou fait par chacun d'eux. Une posture neutre , un détachement calculé fut pris par Niall dès qu'il dépassèrent les portes de la ville. A partir de maintenant, le Montréalais ne serait plus que le galant homme qui avait jugé bon de faire route avec Margot pour lui éviter les embûches et rien de plus.

L'endroit du procès fut atteint et le carrosse ducal stoppa afin d'en laisser descendre les occupants.
Galant, Niall descendit aussi sec de celui ci armé de pied en cap afin d'aider la belle brune a en descendre également. Toujours avec ce détachement et cette distance calculée.


La main fut saisi par la brune qui descendit à son tour du carrosse.

Nous y voilà !

D'un geste poli de la tête elle remercia son galant homme et suivit Niall en direction de l'endroit où devait se tenir le procès.

Faites annoncer Sa Grâce Niall de Rivien et Dame Margot d'Euphor je vous prie. Nous venons tous deux de Dijon après avoir été convoqués par son Eminence Arnaut concernant sa Grâce Angélyque de la Mirandole.

Citation:
* Post écris à quatre mains avec les deux protagonistes

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Naudeas
Discrètement, elle se glissa dans la salle ou Angélyque était entendue comme témoin. Pourquoi, elle s'en doutait mais cela datait à des années. Personne à l'époque n'avait rien dit, d'ou cette annonce. Elle n'avait que sa mémoire en guise de preuve, mais oui, elle relaterait les faits comme on lui avait toujours appris.

Elle prit place, écoutant ce qui pouvait se dire, bien la première fois qu'elle prenait la place de témoins, elle verrait comment cela se passerait.

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Ca refont de partout.. Blason etc
"Caedite eos. Novit enim Dominus qui sunt eius" (Arnaud Amaury)
Dimitri Mikhaïlovich
Le sergent russe avait reçu consigne de la part du Cardinal Connétable de se mettre sous les ordres du Chevalier Chevreux.

Il se présenta à lui, au garde-à-vous.


Mes respects, Chevalier Chevreux ! Sergent Dimitri Mikhaïlovich, à vos ordres !

Claquement de bottes.
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