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[RP] Procès en réhabilitation d'Angelyque de la Mirandole

Arnault d'Azayes
L'heure de la délivrance avait enfin sonné ! Peinant à dissimuler son entrain, le cardinal ordonna :

« - Que l'on installe le dispositif protégeant l'audience du soleil. Que chacun profite des travaux pour boire, manger, se reposer et prier. L'audience reprendra à none. L'audience est suspendue ! »

Sur un nouveau coup de crosse, le cardinal ordonna qu'on le transporte dans ses appartements privés.


[Entre deux et trois heures plus tard*]


Rafraîchi, rassasié, reposé, vêtu de frais, l'Azayes se fit raccompagner à sa place alors que l'assemblée avait déjà repris position. L'ombre projetée par le dispositif installé par Chevreux** était bienfaitrice et allait permettre à la seconde phase de l'audience de se dérouler au mieux. Et cela ne serait pas de trop, tant cette seconde phase angoissait l'aveugle : les témoignages allaient-ils être tempérés par le repos pris par les témoins ? Rien n'en était moins sûr.

« - Nous allons à présent auditionner les témoins. Afin d'éviter que ce procès ne se termine après le coucher du soleil, les témoins sont priés de faire une déposition unique et non d'interroger Sa Seigneurie. Les témoins répondront à la question suivante : “Que savez-vous de la conduite et de la foi de Sa Seigneurie ; plaidez-vous pour sa réintégration à la communauté des fidèles ou non et quels sont vos arguments ?”. J'interrogerai moi-même Sa Seigneurie si nécessité s'en fait sentir en fonction d'un témoignage.

Nous commencerons par les témoins convoqués par le dicastère de l'Inquisition. Les personnes suivantes sont priées de se manifester auprès du service d'ordre qui les conduira jusqu'à l'estrade où elles auront la parole afin de répondre à la question que je viens de poser*** : Yut, Ambroise, Alexandre de Demessy, Alexandre Olund, Niall, Margot d'Euphor, Melian, Naudeas, Angelo de Montemayor, Istarr de Demessy, Hobb, Teo, Trixolas, Aryanha, Jehanne_elissa, Miguael_enguerrand. »




* L'office de none étant vers 15h. Angelyque aurait fini sa déposition vers 12/13h.

** Je ne sais pas ce que c'est, laissons LJD Chevreux nous le décrire à son retour.

*** Je serai absent du 14 matin au 17 soir inclus. Tout le monde peut poster d'ici là mais RP parlant seules les personnes nommées sont autorisées à s'exprimer, les autres le faisant à leurs risques et périls ! Que les joueurs des témoins cités postent successivement en essayant d'être le plus cohérent possible. On peut considérer qu'Arnault leur donne la parole à tour de rôle.

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Ceronnie
Le cardinal avait demandé une pause car la grande chaleur indisposait de nombreuses personnes, y compris l'accusée qui devait regretter l'espèce de robe de bure qu'elle portait. En effet Angélique de la Mirandole semblait souffrir de démangeaisons et des mouches tournoyaient autour d'elle. Son grossier et encombrant époux faisait perdre un temps considérable et il exaspérait tant de monde, y compris les témoins, que c'était à se demander s'il n'avait pas un compte personnel à régler avec sa compagne.

Chevreux s'était absenté mais il avait laissé des consignes et sitôt la place évacuée les teutoniques aidés des gardes épiscopaux firent coulisser des draps au-dessus des tribunes. Celles-ci seraient à l'abri et le soleil ne pourrait plus darder ses rayons sur l'assemblée cependant cela n'éviterait pas la chaleur.

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Alix_Alcidie
Elle se ratatinait dans son siège en écoutant la suite du témoignage de sa tante, se prenant la tête entre ses mains, et regrettant que le cardinal qui menait l'audience ne soit pas sourd au lieu d'être aveugle.

Elle eut un léger rire nerveux quand elle entendit le comte Cingoli se plaindre que son épouse avait été insultée. Si ce fidèle vassal n'avait pas entendu que sa tante avait plus ou moins qualifié son suzerain de vieux fêtard perdant la tête, elle pouvait espérer que la remarque s'était retrouvée noyée au milieu du témoignage, et que personne d'autre n'y avait prêté attention.

La suspension de séance arriva enfin, et c'est avec soulagement qu'elle se leva, les jambes flageolantes, et qu'elle partit rejoindre sa famille.
A la reprise, elle irait s'installer avec son oncle et sa tante, dans le vain espoir d'essayer de les faire taire si l'un d'eux s'avisait de perturber le déroulement du procès.

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Alexandre*
L'impertinante s'excusa avec peu de sincérité. Mais il ne fallait rien attendre de mieux de la part d'une excommuniée.

Le Comte de Cingoli entendit vaguement le Duc de Bourgogne qui avait du surement se remplir la panse de vinasse déblatérer sa suffisance qui n'avait d'égal que son peu de respect. Triste exemple de la noblesse françoise, heureusement tous n'était pas ainsi.

Une interruption de séance enfin arriva. Alexandre en profita pour aller se rafraichir.

Puis revint prendre sa place en attendant que les témoins soient appelés

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Ambroise.
Ambroise avait écouté la longue plaidoirie de la Duchesse Angelyque, du moins il le pensait s’il ne s’était pas assoupi pendant l’audience. Quant à Della, il l’avait aperçu discutant à l’entrée. Le jouvenceau avait gardé une place pour son amie, mais sa surprise fut grande quand elle alla s’installer ailleurs. Pourtant il était sûr qu’il avait croisé son regard.

Lorsque le cardinal appela les témoins à s’exprimer un à un, le jeune frère voulait en terminer rapidement pour rentrer chez lui. C’est qu’il avait encore beaucoup à faire pour préparer son déménagement de la Bourgogne, terre qu’il ne considérait plus comme terre sainte mais trop longtemps gouverné par des hérétiques, que la plupart des aristotéliciens s’étaient exilé pour une terre où les valeurs et la foy aristotélicienne serait au centre des institutions dirigeantes.

Il se leva donc et se présenta à la barre, se présentant d’abord à l’assemblée présente.


Bonjour Votre Eminence, je me présente à tous icelieu, Frère Ambroise de Blanchimont, Archidiacre d’Autun. J’ai été ici appelé à témoigner pour la réhabilitation de la Duchesse Angelyque de la Mirandole.

Il se tourne ensuite vers la Duchesse.

Votre Grâce, même si je vous ai pardonné en tant qu’enfant de dieu tout le mal que vous m’avez fait, c’est ici en tant qu’homme d’église que je viens témoigner. Et au regard de l’Eglise, je ne suis pas habilité à vous pardonner les péchés que vous avez commis durant la croisade, et la rébellion que vous avez faite contre l’Eglise Aristotélicienne et son Ministère.

Ceci était dit pour bien clarifier les choses avec Angelyque. Revenant sur le Grand Inquisiteur, il reprit la parole.

Votre éminence, voilà deux ans que je connais la Duchesse, d’abord sur les estrades électorales, ensuite lors de discussions sur ses choix à se rebeller contre notre Sainte Eglise. Ce qui m’a permis ces long mois de me forger une opinion sur son caractère. J’en ai d’ailleurs conclu que c’est une femme de caractère, qui malgré ces nombreux péchés, est et reste une femme de convictions, même si ses convictions ne sont pas toujours très aristotéliciennes hélas.

C’est d’ailleurs par conviction et par amitié qu’elle a soutenu avec ferveur le règne et les choix du Roy Eusaias au-delà de son serment vassalique. C’est ce qu’elle m’a dit lors de nombreuses discussions. Elle a donc fait le propre choix de le suivre dans sa rébellion contre notre Sainte Eglise Aristotélicienne. Elle l’a surtout soutenu parce qu’elle partageait ardemment les convictions de son ami.

De ce fait, lors de ses demandes de levée d’excommunication, elle n’a jamais pu se repentir sincèrement et faire vraiment pénitence pour tout le mal qu’elle a causé contre notre Sainte Eglise et son Ministère. Cela lui était tout simplement inconcevable car cela rimerait à trahir non seulement son ami Eusaias, mais surtout tout ce en quoi elle avait combattu. Elle était et je pense qu’elle l’est toujours tiraillée entre sa loyauté envers son ami et son désir d’être réhabilitées dans la communauté des croyants.

Au début, j’ai cherché à gagner son amitié, et ce de façon sincère tout comme Christos l’a fait en son temps. Offrir son amitié à ses ennemis est une chose très difficile à faire, mais je l’ai fait. D’abord, j’ai appris à la connaître, j’ai écouté ses griefs contre l’Eglise et son Ministère. J’ai cherché le dialogue, et ce, toujours dans l’unique but de restaurer la paix en Bourgogne, entre l’Eglise et ses fidèles et ceux qui s’étaient rebellés contre elle. J’avais l’intime conviction que si j’arrivais à ramener la Duchesse Angelyque sur le chemin de la vertu, ses amis la suivraient, tellement elle a une grande influence en Bourgogne. C’était d’ailleurs aussi la conviction de Monseigneur Aegon.

Tout en gagnant son amitié, j’ai appris la raison qui l’avait poussé à combattre notre Sainte Eglise. Je voulais connaître ce qui l’avait poussé à agir ainsi. Elle avait des griefs contre le Cardinal Rehael et le Cardinal Vincent Diftain, et je crois aussi le Cardinal Aaron. Le Cardinal Rehael avait, selon elle, agit trop précipitamment pour sanctionner le Roy Eusaias. Quand à Vincent Diftain, c’est parce qu’il faut à l’origine des excommunications massives et non nominatives. Je dois dire que tout cela me dépassait à l’époque, et que cela regardait le Ministère de l’Eglise et la Royauté. Et pourtant, c’est tout le peuple de France qui avait été pris en otage dans un conflit qui aurait pu se régler par le dialogue. Le souci, c’est que les deux parties, fort de leur orgueil, était tombé dans un dialogue de sourd. Si les partisans du Roy Eusaias campaient sur leurs convictions qui leur semblaient tout à fait légitime, de l’autre, nous avions le Ministère de l’Eglise qui suivait avec beaucoup de rigueur les loys canoniques et le dogme.

Une fois ami, je pensais pouvoir influer sur elle, car j’avais la certitude et je l’ai toujours, que même si Angelyque est une femme qui a de nombreux défauts, elle m’a toujours semblé avoir la foy. D’ailleurs, elle a toujours pensé que Dieu la soutenait dans ses agissements contre le Ministère de l’Eglise. Ce qui rendait d’autant plus difficile ma mission de ramener la brebis égarée parmi les fidèles. Lui apprendre l’humilité était vraiment très difficile. J’ai tenté au mieux de la conseiller mais en vain, car elle n’écoute qu’elle-même et n’en fait qu’à sa tête.

Et puis, peu à peu, j’ai compris que sous ses airs amicaux et mielleux, se cachait surtout une femme de mauvaises foy qui n’admettait jamais ses torts et qui usait de son charme et de sa persuasion pour arriver à ses fins, qui n’avaient que pour but de servir ses intérêts personnels, c’est-à-dire garder le pouvoir en Bourgogne, de tout contrôler et de gouverner en faisant pressions sur ses opposants tant politique que religieux. Elle soutenait ardemment l’Eglise de France aujourd’hui appelée Eglise Universelle. J’ai compris au fil des mois à voir défiler sur le trône ducal, son mari le Duc Crezus, puis son fils Azharr de Montestier, qu’elle cherchait à ce que sa famille et ses amis face partie de la noblesse afin de garantir un nombre conséquents de voix pour obtenir la majorité par rapport aux décisions prises au collège de la noblesse bourguignonne. Et lorsque ses opposants arrivaient en tête aux élections, elle faisait pression en coulisse, au conseil ducal, pour les décourager, en usant d'harcèlement moral par les insultes et les attaques verbales. Tout cela est monnaie courante au conseil ducal. Je n’y ai jamais mis les pieds mais j’avais des échos de l’ambiance très houleuses et tendues en salle du conseil ducal.

Lorsqu’on s’oppose à elle de façon tout à fait correcte et calme pourtant, elle devient colérique, voir même hystérique, au point d’en venir aux insultes. Elle en devient vraiment vulgaire. De plus, elle est hautaine et méprise la roture les traitant de « sent la pisse ». Ma bien-aimée Angeline en fit les frais lorsqu’elle a défendu ses convictions au conseil des maires.

Aujourd’hui, ce que je peux dire, c’est qu’elle a toujours été et sera toujours opposée à ce que l’Eglise Aristotélicienne récupère ses cures en Bourgogne. Elle a toujours joué un double jeu en faisant croire à tous en public qu’elle était ouverte à une paix durable avec l’Eglise, alors qu’une fois au conseil ducal, elle est la première à être contre l’Eglise. Cette hypocrisie et ce double langage est aussi l’apanage de tous ses amis.

Dernièrement, Sœur Eilinn Melani s’est présentée à moi pour demander mon approbation afin d’être ambassadeur apostolique pour représenter notre Sainte Eglise en Bourgogne et permettre de relancer le dialogue avec le conseil ducal. J’ai tout de suite approuvé l’idée, car j’ai toujours été dans un esprit d’ouverture à retrouver la paix, à ce que l’Eglise travaille de concert avec le conseil ducal, et afin de retrouver la Bourgogne pieuse d’antan. Hélas, par l’intermédiaire du Duc Télémaque, cela fût refusé par le conseil ducal. Il m’a été rapporté que la Duchesse Angelyque fut l’une des premières à manifester son refus au conseil ducal.

Alors, comment elle peut décemment venir demander sa levée d’excommunication alors que dans le dos de l’Eglise, elle la poignarde en refusant la main tendue au dialogue avec l’une de ses représentantes.

Ce n’est pas la première fois qu’elle demande sa levée d’excommunication. Elle en a fait notamment la demande à feue son Eminence Aristokolès et à Monseigneur Aegon. Elle voulait absolument tenter de faire lever son excommunication afin de faire reconnaître son mariage avec le Duc Crezus de Montestier. Un mariage qui a été célébré par l’excommunié Duc Théodomir de Hennfield auquel j’ai assisté. En fait, il en a découlé qu’elle a voulu faire cette demande d’excommunication uniquement par intérêt. Elle voulait voir levé son excommunication parce que la Hérauderie de France ne reconnaissait pas son mariage, et donc toute sa descendance avec le Duc Crezus serait donc illégitime, et donc ne pouvait hériter des titres et terres du couple. La Hérauderie de France ne reconnaissait pas à l’époque les sacrements donnés par l’Eglise de France.

Et aujourd’hui, elle m’a écrit récemment dans une lettre qu’elle comptait se présenter aux prochaines élections royales. Elle m’avait je cite « Après moult réflexions, j'ai également décidé de braver à mon tour la malédiction des rois si Sa Majesté Jean venait lui aussi à en être frappé. » Et je pense aujourd’hui que sa demande de levée d’excommunication n’a que pour intérêt personnel de redorer son image et préparer sa campagne pour les royales. Car, hélas, depuis que je connais la Duchesse Angelyque, elle a toujours agi que par intérêt.


Il donna la lettre à qui de droit pour étayer son témoignage.

Citation:
Bonjour,

Je viens prendre de vos nouvelles, j'espère que vous allez bien, ainsi que votre promise.

J'avoue être assez inquiète après avoir appris que vous démissionnez de vos charges.

Je tenais également à vous remercier pour l'offre que vous avez fait à mes ravisseurs, cela m'a beaucoup touchée, je ne sais si les mots que vous avez couchés sur le parchemin étaient sincères, mais ils m'ont remonté le moral lorsque j'en ai eu connaissance. C'était à un moment où je n'avais plus envie de lutter, simplement rejoindre le Très Haut. Durant ma captivité j'ai pu me remettre en question et ai demandé à la sainte Inquisition un procès de levée d'excommunication. Nous verrons ce qu'il en ressortira.

Après moult réflexions, j'ai égalements décidé de braver à mon tour la malédiction des rois si Sa Majesté Jean venait lui aussi à en être frappé.

J'espère que nous aurons l'occasion de nous rencontrer, je suis enfin de retour en Bourgogne, heureuse de retrouver ma terre.

Prenez soin de vous surtout.

Amicalement

Angelyque de la Mirandole-Monstestier


J’ai appris donc à mes dépends que la Duchesse Angelyque agit uniquement que pour son intérêt personnel. Que pour elle, afin d’arriver à son but, la fin justifie les moyens, et qu’elle est prête à user de tous les vices pour arriver à ses fins.

Pour ma part, ses intentions à venir levé son excommunication ne sont pas sincères et son attitude m’a montré qu’elle n’était aucunement prête à s’excuser pour tous les crimes qu’elle a commis contre l’Eglise. Elle ne se repentira jamais parce que selon moi, elle a agi par conviction. Je plaide donc contre sa réintégration à la communauté des fidèles, car elle n’a montré aucune humilité à reconnaitre ses errances, et pire … Il me semble qu’elle continuera dans son égarement. Ce qui va à l’encontre de tout acte de contrition et de repentance.

J’ai terminé Votre Eminence.


Ambroise incline la tête même s’il le savait aveugle et se retire prêt à quitter les lieux. Il restait encore quelques minutes pour s'assurer que SE Arnault n'avait aucune question à lui poser. Ce procès lui était trop pénible après toutes les persécutions qu’il avait dû subir par la Duchesse Angelyque et ses amis.
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angelyque
La duchesse du Charolais écouta Ambroise et se retint de lever les yeux au ciel devant tant de contradictions.
Il venait de démontrer par l'exemple à quel point elle était sincère quand lui n'agissait que de façon fourbe. Elle avait une fois encore failli se faire avoir par son grand coeur en lui écrivant alors qu'elle s'inquiétait pour lui.
Elle poussa un léger soupir et attendit la suite.

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Trixolas
Le néobéarnais avait écouté avec intérêt le témoignage d'Amboise, acquiesçant à tout ce qu'il disait, heureux de voir que son point de vue était partagé.
Une fois terminée la prise de parole de l'ancien maire de Autun, Trixolas se leva à son tour.


Bonjour.
Trixolas, natif de Joinville en Bourgogne.
C'est à ce titre que j'ai connu la Cha... la duchesse du Charolais. A ce titre mais aussi et surtout en tant que maire de ma ville natale puis conseiller ducal bourguignon à plusieurs reprises.

Je peux donc confirmer le témoignage du frère Amboise et notamment en ce qui concerne la position de la duchesse Angélyque vis-à-vis de Rome et son influence sur la noblesse et la politique bourguignonne.

Il a tout à fait percé à jour la véritable personnalité de cette femme bouffie d'orgueil et prête à tout pour arriver à ses fins.
Il a également raison de mettre en avant l'amitié avec Eusaïas qui aura conduit la duchesse au pire.

Le témoignage fleuve de cette dernière n'est, comme à son habitude, qu'une version enjolivée de l'histoire, version dans laquelle elle s'octroie le rôle d'une sainte agissant pour le mieux des intérêts de son duché.
Voilà pourquoi j'aimerais rappeler quelques détails de cette histoire, même si elle s'est déroulée un peu avant l'excommunication.

La duchesse du Charolais vous a parlé de la fronde d'Eusaïas et de la prise de Dijon.
Elle a omis de préciser que, si les ordres avaient peut-être été mal formulé, son expérience passée de duchesse et de chef d'armée lui permettait aisément de savoir ce qu'elle faisait, ne pas défendre la capitale bourguignonne et ainsi laisser y entrer l'armée de son ami Eusaïas.
Elle a également oublié de mentionner qu'au lendemain de cette prise du château par Eusaïas, elle a démobilisé ses hommes sous un prétexte fallacieux, consciente qu'on lui ordonnerait de reprendre le château.

Bref, alors en charge de la défense de la capitale bourguignonne, elle aura laissé Eusaïas, alors ennemi de la Couronne, prendre la ville tout simplement parce que le duc en place ne lui convenait pas et souhaitait remettre le dit Eusaïas aux mains du Roi d'alors.

Lors de cette triste période, elle a également oublié de signaler qu'une fois Eusaïas parti de lui-même, elle a pris part à un conseil de régence soi-disant neutre et pourtant reconnu illégitime par sa majesté Vonafred.
Ceci lui a surtout permis, alors qu'elle était capitaine de Bourgogne, d'attribuer l'agrément de notre duché à l'armée frondeuse d'Eusaïas alors parti semer le trouble au sein du domaine royal, en Champagne pour être exact.
Elle a oublié de signaler que lorsque les armées royales et bourguignonnes dont je faisais partie sont venus déloger ce conseil de régence illégitime, elle et une partie de la noblesse bourguignonne sous sa coupe ont incité d'innocents bourguignons à nous combattre en propageant de fausses rumeurs. Il s'agissait notamment d'effrayer la population en maintenant que sa majesté Vonafred souhaitait annexer la Bourgogne au domaine royal.
En réalité il s'agissait surtout de gagner un peu de temps, au détriment de la vie de nombreux innocents, afin qu'Eusaïas ne se retrouve pas sans agrément alors qu'il combattait les troupes royales.


Le joinvillo-béarnais reprit son souffle un instant avant de poursuivre, à l'adresse d'Arnault en particulier.

Je sais que je suis un peu hors-sujet mais tout ceci est essentiel et permet de démontrer que la duchesse du Charolais est surtout fidèle à son ami Eusaïas et à ses intérêts propres, comme nous l'a signifié le frère Amboise un peu plus tôt.

Je passerais sur les intrigues et la flagornerie coutumière à la duchesse qui lui auront permis d'être réhabilitée par sa majesté Vonafred. Mais souvenez-vous qu'une fois de plus elle s'en est sortie sans conséquence néfaste aucune et que cela lui a permis de réitérer le pire par la suite.

Hiver 1461, Alexandre devient régnant de Bourgogne, à une large majorité en ayant fait campagne de manière franche, c'est à dire en disant aux bourguignons qu'il refuserait de prêter allégeance à Eusaïas si ce dernier continuait à s'opposer à l'église romaine.
Le peuple de Bourgogne l'a élu en pleine conscience de ceci et pourtant, la triste charolaise a, une fois encore, fomenté un renversement armé du conseil ducal légitimement élu après avoir désobéi à un ordre direct du régnant lui commandant de quitter la capitale avec son armée.
Là encore, il s'agissait de soutenir son ami Eusaïas tout en chassant du conseil ducal tous ceux qui étaient opposés à elle, de manière à conserver la mainmise sur le pouvoir.
Je passerais sur les combats ayant eu lieu à Dijon et ailleurs, ces souvenirs sont trop durs à évoquer et d'autres que moi en parleront probablement plus en détail.

Mais sachez éminence que j'étais alors membre de l'armée de l'ordenmarschall Istar avant de prendre la tête d'une armée composée de bourguignons fidèles à Rome.
C'est à ce titre que j'ai été pourchassé, une fois la Croisade terminée, par l'armée de la duchesse du Charolais.
Et c'est pour avoir été à mes côtés que Téo de Niraco aura été attaquée et laissée pour morte par l'armée de cette même duchesse alors qu'elle se déplaçait seule sur une route bourguignonne aux alentours de Chalon.

C'est toujours pour avoir participé à cette Croisade que Téo, monseigneur Aegon et moi avons été invalidés par le Collège de la noblesse de Bourgogne, après avoir été élus par près de 40% de la population bourguignonne quand les partis affidés à la triste Charolaise peinaient à obtenir des voix.
C'est encore pour avoir protesté contre ces invalidations que Téo de Niraco et moi-même avons été bannis du duché par un homme présent ici, ami de la duchesse et tout autant fidèle à Eusaïas, aujourd'hui encore.


Non, il ne jetterait pas un oeil à la Mamelue, pas encore du moins.

Pour revenir au sujet qui nous occupe aujourd'hui, je puis encore témoigner puisque j'ai été membre du conseil ducal de Bourgogne D'avril ou mai 1461 jusqu'au début de l'année suivante et que la duchesse du Charolais y a ses entrées en tant que consultante et y donne régulièrement son avis, et ce même si c'est surtout en coulisses qu'elle influe sur la vie politique bourguignonne.

Bref, je l'ai vu cracher sur Rome et ses représentants dès que l'occasion se présentait. Je l'ai vu humilier et se moquer de certains membres de la noblesse bourguignonne qui avaient fait preuve de repentance pour leur soutien à l'anti-roi et leur participation aux combats contre les armées saintes.
Je l'ai vu menacer certains de ses vassaux à coup de chantage odieux afin que ces derniers finissent par acter en son sens.
Je l'ai vu soutenir un régnant bourguignon et faire tout ce qu'elle pouvait pour que ce dernier reste sur le trône ducal alors que le roi du moment avait refusé son allégeance au motif qu'il le considérait comme un menteur et un parjure. Et ce alors même qu'elle invoque sans cesse le refus d'allégeance d'Eusaïas envers Alexandre pour justifier le renversement du conseil ducal de l'époque.
Vrai qu'Alexandre n'est pas fils de la Mirandole mais voilà qui vous donnera une idée de la mauvaise foi dont parlait le frère Ambroise et qui caractérise si justement la duchesse du Charolais.

Vous vous demandez si son repentir est sincère?
Demandez-lui donc de renier Eusaïas, de reconnaître que ce dernier a bien mal agi, qu'il avait tort de créer une église de France et d'envoyer ses armées combattre tous ceux qui étaient fidèles à Rome.
Demandez-lui de renier les hérétiques qu'elle fréquente comme le tristement célèbre Falco de Cartel qu'elle aura soutenu lorsqu'il est devenu maire d'une ville de Bourgogne, qu'elle soutenait bien avant quand ce dernier attaquait d'innocents voyageurs sur les routes de notre duché.

Trixolas se gratta la tête, signe d'intense réflexion chez lui.
Vrai qu'il avait été un peu brouillon et décousu, la chaleur probablement, mais il ne savait plus trop quoi dire.
Enfin des exemples de la malhonnêteté de la Mamelue il en avait à la pelle, des ajustements de son témoignage fleuve, des détails croustillants aussi mais il ne fallait pas gâcher le plaisir des autres. Peut-être était-il temps de les laisser parler.
Se tournant alors vers Arnault...


Pour résumer votre Eminence, je confirme en totalité le témoignage du frère Ambroise et la description qu'il fait de la duchesse.
Je puis détailler d'autres points et reste à disposition pour toute question si le besoin s'en fait sentir.
Mais pour conclure, j'aimerais citer quelques mots de la baronne Aryanha de Farnèse. Elle a longtemps été une très proche amie de la duchesse du Charolais, avant d'enfin ouvrir les yeux et de subir ses foudres.


Un jour que nous discutions des exactions de la duchesse, elle m'a confié
: "Je ne la pensais pas ainsi. Enfin je crois qu'au fond de moi je le savais mais je ne voulais pas le voir."

Voilà toute la force de la Mirandole. Réussir à dissimuler sa véritable nature et manipuler les autres avec aisance.
Je me demandais quel intérêt avait la duchesse à venir ici demander la levée de son excommunication.
Le courrier exposé par le frère Ambroise m'aura éclairé sur les desseins sous-jacents de cette vile créature.


Trixolas se leva alors, brandissant le poing vers le ciel en se tournant vers Angélyque.

Cette femme ne mérite même pas la corde. Elle serait capable de retourner les corbeaux contre son bourreau.
Brûlez-la et qu'on en finisse une bonne fois pour toute!
aryanha
Après la très longue litanie d'Angelyque, la vénitienne crut qu'un vent commençait à souffler. Non, il faisait toujours aussi chaud mais les témoignages se succédaient et elle savait que son tour arrivait. Elle ne pourrait y échapper. Elle aurait voulu être à dix milles lieues d'ici et retrouver sa vie loin de cette noblesse bourguignonne. Elle qui avait enfin trouvé l'apaisement qu'elle avait tant recherché.
Elle se leva à son tour, prenant la place de ses prédécesseurs elle salua la Cour.


Révérendissimes Éminences, Messeigneurs, honorables auditeurs.
Je me nomme Aryanha Farnezze et pour ceux qui ne me connaissent pas, j'étais la régente que la duchesse du Charolais a soutenu en janvier 1461 lors du renversement de pouvoir du régnant Alexandre Olund.


Restée concentrée et modérée...qu'avait dit son Eminence ?

“Que savez-vous de la conduite et de la foi de Sa Seigneurie ; plaidez-vous pour sa réintégration à la communauté des fidèles ou non et quels sont vos arguments ?”

Je dois reconnaître que la duchesse du Charolais a de nombreuses fois fréquenter les églises. Avant, celles prêchées par Rome. Après celles prêchées par l'Eglise schismatique qu'elle a toujours soutenue.
Qu'en est-il aujourd'hui ? je l'ignore vu que j'ai quitté la Bourgogne en mars de cette année pour m'établir dans une autre contrée. Et puis, je n'étais plus en très bonne relation avec sa Grâce.

J'étais très liée avec elle, enfin...je le pensais sincèrement.
Je lui dois d'ailleurs le siège de Régence de Bourgogne, sans elle ce fut impossible. Elle m'a d'ailleurs à cette époque toujours soutenue. Evidemment, elle était liée à Eusaias également, sans ce duo rien n'aurait été possible comme tout le monde le sait ou s'en doute.
Je n'étais pas naïve pour la suivre, j'admirai sa force, j'en ai profité moi aussi.
Depuis j'ai tourné cette page et je l'ai brûlée...enfin la page. Et je regrette sincèrement ces evenements qui ont conduit à tant de haine encore aujourd'hui. Je pense que je m'en repentirai toute ma vie.

Comme chacun sait, j'ai réintégré notre Eglise la seule et l'Unique. Un chemin qui a été difficile et douloureux. J'ai dû subir les insultes et autres railleries de la duchesse du Charolais et cela jusqu'à mon départ de Bourgogne. Il ne se se passait pas une seule prise de parole de ma part ou de celles de mes amis pour qu'elle mette en avant ses moqueries, sa vulgarité sur ma repentance et sur notre Eglise. Qu'elle même, jamais elle ne renierait Eusaias ni ses actes.
Comprenez ma surprise de voir son procès en réhabilitation s'ouvrir. Etant donné qu'elle a toujours oeuvré pour son propre intérêt, offrant son amitié pour mieux l'utiliser plus tard, je me demandais bien pour quelle raison cette fois, nous étions tous ici. Suite au témoignage du Frère Ambroise, je vois pourquoi.

Bien avant mon procès en réhabilitation, après la guerre en Bourgogne en 1461, je n'arrivais plus à vivre, je m'enlisais dans la mélancolie. Beaucoup trop de monde avait souffert de cette guerre, beaucoup ont tant perdu à cause de nous...de moi.
Je me suis donc relevée en demandant pardon tout au long de l'année 1461 à ceux dont j'avais détruit la vie.
Qu'à donc fait la duchesse ? elle a pardonné ? Non. Bien au contraire, elle a mis en avant ses prises de positions contre l'Eglise romaine.
Je me suis engagée à désirer au plus profond de moi la paix entre tous les Bourguignons, ce que je fis à partir de mai 1461 en commençant par le conseil ducal.
Pensez bien que la duchesse du Charolais n'a jamais oeuvré pour cette paix puisque la suite en Bourgogne n'a été que procès, menaces, insultes et autres jolies choses à l'encontre de tous les bourguignons qui ont suivi notre Eglise. Evidemment vous me direz qu'elle n'était pour rien dans les procès mais elle les a encouragé.
Depuis le jour où mes lèvres ont prononcé le mot "paix" j'ai été chassée du coeur d'Angelyque.
Et j'ai du supporter le même vandalisme mental de sa part qu'elle porte sur les bourguignons qui ont suivi Rome et Alexandre à moins qu'ils ne rampent devant elle.

A la question "plaidez-vous pour sa réintégration à la communauté des fidèles ?" je réponds non.

Je voulais lui pardonner beaucoup en venant ici, en souvenir d'une amitié, oh pas pour moi mais pour la Vicomtesse Teo, le sieur Trixolas et tout ceux qui ont voulu continuer de vivre en Bourgogne et contre qui elle a été impitoyable. Leur a-t-elle demandé pardon ? Non. Jamais.
Sa plaidoirie m'a confirmé que rien n'était sincère chez elle et que tout est encore un leurre.
Tout est bien dommage.

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Olivier1er
Secoue la tete negativement en ecoutant Frere Ambroise.

Encore un qui base son jugement sur des ragots et rien auquel il n'ait assister en direct.

Des rumeurs et racontars... Pauvre diable qui se fait manipuler naïvement.

Puis vint Trixolas, qui confirmait tout se que le credule avait dit alors que lui non plus n'avait assister a rien de se que le frere Ambroise avait dit et son temoignage transpirait tellement la haine de la Duchesse Angelyque qu'il en perdait toute credibilité.

Dans le doute sur la qualité de ce proces puisque le juge n'intervenait pas, l'ex baronne Aryanha fit son temoignage...

La pauvre... A retourner sans cesse sa veste dans tous les sens elle avait fait courant d'air, attrapant ainsi un rhume de cerveau qui lui faisait tenir des propos...dicté par Trixolas sur l'oreiller. Encore une manipulée pour assouvir la haine de Trixolas envers la duchesse du Charolais.

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Primat
Les témoignages se succédaient et confirmaient tous que la duchesse de Charolais avait un Dieu unique, Eusaïas, bien au-dessus de tout et un amour immodéré pour le pouvoir.
Il se souvint quand son patron avait tenté de la convaincre de remettre la supposée relique des braies de saint Bynarr à l'étude des experts de l'Office du Cornichon de St Théodule. Soudain, arrivant au galop du diable vauvert, avait surgi Eusaïas qui n'avait eu aucun mal à s'en emparer. Et pour cause !

Oui, elle était en bien mauvaise posture et ça ne sentait pas bon du tout pour la duchesse après ces témoignages contre lesquels il n'aurait rien eu à dire. Allait-elle nous refaire le coup du cochon en pleine audience pour faire diversion ?
Primat, connaissant les immenses ressources de la duchesse attendit la suite avec curiosité.
Téo
La Rose écoutait, sagement, bien heureuse que Crezus se soit éloigné. Toujours à se faire remarquer alors que sa chère épouse était en plein mélodrame surjoué.
Qui serait dupe ? Elle espérait que personne ne le soit...

Quelques hochements de tête au cours des témoignages d'Ambroise, Trix le radin et son ancienne meilleure ennemie Ary... Puis elle prit, à son tour, la parole.
Concise ? Elle tenterait de l'être. Objective ? Assurément. Honnête ? Forcément....


Le bonjour à tous.
Je suis Téo de Niraco, Vicomtesse de Rouvres, Dame de Bouzot... voici pour les présentations.
Je vais essayer d'être brève car j'approuve les paroles des témoins qui m'ont précédée.

Alors je vais m'axer sur les questions auxquelles nous avons à répondre.

"Que savez-vous de la conduite et de la foi de Sa Seigneurie ; plaidez-vous pour sa réintégration à la communauté des fidèles ou non et quels sont vos arguments ?"

Si la Foy de la Duchesse de Charolais n'est, selon moi et objectivement, pas à remettre en cause, parce que oui, je pense qu'elle l'a, sa conduite laisse penser l'inverse.
Pour sa conduite, elle est simple... L'Eglise dissoute a son exclusive préférence. La Foy de la Duchesse c'est ça, plaider et défendre une Eglise qui n'existe plus, qui n'a plus de légitimité, de statuts et j'en passe.
A-r-elle renié Feue Sa Majesté Eusaïas, comme ont du le faire d'autres avant elle afin de voir leurs excommunications levées ? Non, pas dans mes souvenirs.
Sa sincérité ne devrait-elle pas débuter là ?

Lorsque j'ai fait ma pastorale, il était question d'un fou... Est-ce que croire et, pire, défendre, une Eglise inexistante et conservée clandestine, ne se rapproche pas d'une forme de folie ? Je le pense.

Je ne juge pas, car seul le Très Haut le peut, mais je constate, je m'interroge.

A la question " plaidez-vous pour sa réintégration à la communauté des fidèles ou non et quels sont vos arguments ? " je réponds non.

Si son envie de réintégrer la communauté des Fidèles était réelle, aurait-elle nommée, icilieu devant tous, "la Godiche", celle qui a défendu Rome ? Je ne pense pas. La Foy n'inclue-t-elle pas le respect de son prochain ?

La Duchesse ne respecte que ceux allant dans SON sens, qui se battent pour SES idées... L'a-ton entendue une seule fois, en Bourgogne, louer l'Eglise dite" Romaine" ? Non. Uniquement l'Eglise dissoute.

Ses longues tirades et lectures ici ne m'ont pas convaincue. Et nombre d'entre nous ici, ont eu à souffrir des scènes mélodramatiques qu'elle sait mener pour nous permettre de savoir si elle est sincère...

Les insultes des Fidèles, elle les clame haut et fort, nous sommes des fanatiques, NOUS avons fait couler le sang de nos confrères Bourguignons, Rome est responsable de la guerre en Bourgogne .... Tout cela est faux.

Et si ici, aujourd'hui, elle est prête à dire le contraire, ce n'est que pour faire bonne figure.

Quand j'ai été reconnue Duchesse de Bourgogne, j'ai moi-même eu le plaisir et le soulagement de demander à l'armée alors dirigée par Sire Caminho de procéder au placement de Monseigneur Lladrane dès que Rome l'eut nommée.
Monseigneur et moi avons échangés des courriers privés, entre Dijon et Rome .... Et la Duchesse a eu ces fameux courriers, elle les avait brandis en gargote Bourguignonne en se targuant d'avoir ses entrées à Rome.

Elle n'était alors, déjà pas capable de respecter les doutes de chacun. Si elle est réintégrée, la porte lui sera encore plus ouvertes pour faire ce dont elle a envie.

Ajoutons à cela la révélation quant à sa candidature aux Royales si Sa Majesté venait à trépasser.... qu'adviendra-t-il ? Elle ne louera certainement pas notre communauté... Au mieux, elle aura la fierté d'avoir su vous embobiner.

La Duchesse a des qualités qui pourraient la rendre bonne fidèle... mais je ne la crois pas capable de les utiliser de façon bénéfique. Je crois qu'en cas de réintégration, bon nombre de Bourguignons, entre autres, connaitront les doutes que moi-même j'ai pu avoir, il fut un temps..

De mon humble avis, elle devrait déjà faire preuve de sa volonté réelle de rejoindre la Communauté des Fidèles, avant que cela lui soit réellement permis.
Oserait-elle demander Pardon auprès de ceux dont elle a fait couler le sang comme Nous avons pu le faire ? Elle l'aurait déjà fait....

Je n'ai rien d'autre à ajouter en cet instant, mais j'espère que les éléments apportés par chacun seront considérés. La Duchesse, nous l'avons vécue et subie.


Et La Rose se tut, adressant un léger sourire d'approbation pour les paroles de ses amis passés avant elle aux témoignages... Et le sien fut, finalement, plus long que ce qu'elle n'avait pensé.

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aryanha
La baronne vénitienne, et oui, elle est fille de comte, et ex baronne bourguignonne parce qu'elle l'a choisi préférant renoncer à des titres qui lui faisaient honte. Un regard jeté dans la salle et elle sourit. Le roquet devait suffoquer en entendant ces témoignages. Puis la baronne se concentra sur celui de son ex meilleure ennemie.
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angelyque
Gardant la tête baissée, la duchesse écoutait les divers témoignages en poussant de temps à autres quelques soupirs discrets.
Les témoins de Rome confondaient malheureusement politique et religion, estrade et tribunal.

Leurs tentatives de manipulations duperaient-ils les membres du jury?

Ceux-ci se rendraient-ils compte qu'à aucun aucun moment la duchesse du Charolais n'avait parlé de l'Eglise de France? Cela faisait des heures qu'elle parlait de l'Eglise de Rome.

Alors qu'elle parlait de paix et d'amitié aristotélicienne, eux parlaient de haine et d'opposition.

Il aurait été simple de balancer deux ou trois phrases hypocrites afin d'obtenir sa levée d'excommunication. La Mirandole avait choisi la voie de l'honnêteté et de la sincérité.

Son regard sur Rome et sa relation future avec l'Eglise aristotélicienne romaine dépendraient de ce procès. Elle en était consciente.

Ce procès et les diverses réactions prouvaient deux choses:

- D'une part une foi indéfectible de sa part et un très grand engagement personnel pour sa religion.

- De l'autre une haine personnelle et ciblée des témoins de l'inquisition.

La Mirandole n'en avait en tout cas pas terminé et avait hâte d'entendre la suite, en espérant que les prochains témoins apporteraient de nouveaux détails, car il n'y avait pas à dire, on tournait en rond pour le moment.

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Alexandre908
C'est avec un sourire que le Sombre avait écouté la cérémonie. Avec un sourire, qu'il avait écouté les injures prononcés tours à tours à son encontre, celui de cardinaux et de croisés. Il avait écouté la plaidoirie de la Mamelue, et s'était demandé si la stratégie de cette dernière était d'endormir l'audience avant d'arriver au termes de son discours. Et finalement la pose vint. Sans quitter son sourire, il se retira, rejoignant la Villa Laurus Hormisdas, laissant un serf rejoindre la place Sainte afin de surveiller et revenir chercher son Maitre lorsque le temps s'en ferait. Installé tranquillement dans ses appartements il avait prit le temps de réfléchir, de parcourir les récents courriers qu'il avait échangé avec Angelyque. Puis, vint l'heure. Alexandre était revenu, s'installant silencieusement. Il avait écouté les premiers témoins, avant de s'élancer à son tour.

C'est la mine sérieuse qu'il s'avançait à présent. Pas à pas, ne laissant entendre que le claquement de sa canne contre le sol pavé de la place d'Aristote. Lentement -jetant tantôt un regard vers ceux qui furent ses frères d'armes, ceux qui furent ses amis, ceux qui furent ses ennemis, ceux qui aujourd'hui se battent contre ses convictions- il approcha de l'estrade, allant se présenter à la place des témoins, inclinant la tête à l'attention du Grand Inquisiteur, bien qu'il ne pu le voir, avant d'enfin se tourner vers l'auditoire.

La canne se posa une dernière fois au sol et simplement, le Vicomte y prit appui, observant Angelyque. Ses paupières se fermèrent, tandis qu'il prit quelques secondes pour réfléchir, puis, s'ouvrèrent à nouveau, tandis que son regard se planta dans celui de la repentante du jour.


Nos Salutations...

Alexandre Olund, Vicomte de Cesenatico, Seigneur de Mirabello et Talamello, décoré de l'Ordre du Saint Archange Michel, Archange de la Justice, et étoile d'or de l'ordre d'Aristote... Celui qui fut Régnant de Bourgogne...


Un instant il jeta un oeil vers celui qui l'avait nommé, plus tôt, l'infâme, puis revint vers Angelyque tandis que la question à laquelle il avait à répondre lui été énoncé.

Que savez-vous de la conduite et de la foi de Sa Seigneurie ?


Il serait mentir que d'affirmer que j'ai une maitrise parfaite du sujet. Voila à présent un an que j'ai quitté la Bourgogne. Cependant, j'ai récemment eût un échange de courrier avec sa Seigneurie. Ce dernier concernant le domaine intemporel majoritairement, puisqu'il y était question de l'excommunication de cette dernière. Nous nous sommes, à l'issu de cet échange, rencontré. Je pense que les discussions qui en ont découlé ont un certains intérêt dans la réflexion que nous avons en cours.

Tout d'abord, ce qui l'a opposée au Temporel, qui à été jusque là à de maintes fois cités.. Feu Eusaias, proclamé Anti-Roy par sa Sainteté. Elle à exprimée de manière clair dans l'une de ses missives, que j'ai pris soin d'apporter, qu'elle ne pouvait simplement choisir entre le Très-Haut et Eusaias. Si elle ne nie point son amour du Divin, elle place cependant Eusaias sur un plan égal. Cela reste à mes yeux un blasphème. Place un sicaire du démon à l'égal de l'êstre Divin.

Je relèverai aussi ses termes quant à m'êstre "vendu" à Rome. On ne se vend point à la Religion.. Pour ma part j'estime avoir respecté mes convictions, ma Foy. Avoir protégé mon peuple, mon royaume. C'est l'affaire du Sans-Nom que d'acheter ses hommes.


Se penchant vers le Notaire, il lui fit parvenir la missive, après avoir prit lui même temps de la lire, intelligiblement et à haute voix.

Citation:


De Nous Angelyque de la Mirandole-Montestier, Pair de France, Mirifique Duchesse du Charolais & de la Ferté Langeron, Baronne de Cruzy le Chastel,
A Vous, Alexandre Olund, Vicomte de Cesenatico, Seigneur de Mirabello et de Talamello,

Salutations et paix,

Alex,

Contrairement à vous, à toi, j'ai le courage de débuter ma missive par votre, ton prénom, celui que j'ai utilisé durant tant d'années, quand nous étions tous deux jeunes, naïfs, roturiers, au conseil municipal de Joinville.

Heureux.

Oui, je suis étonnée de recevoir une missive de votre, de ta part. Si vous, tu étais à mes côtés, j'aurai sans doute sortie ma vieille latte pour vous, t'en menacer comme je l'ai si souvent fait.

Comment oses tu penser une seule seconde que j'ai pu un seul instant préférer des titres et honneurs, comment toi...qui t'es vendu à Rome pour des terres peux tu penser cela une seule minute?

Non, Alex, ceux qui ont choisi les titres, tels tes amis d'alors, le prince Charlemagne, la duchesse Della, et quelques autres ont fui à l'aube même des combats. Tous deux ont choisi de répondre à l'appel de luxure et de la décadence, en veillant à ne justement pas prendre le risque de se voir retirer leurs titres en ne prenant pas part aux combats. Eux, ont choisi de ne rien perdre et ont été couards face au tiède soutien qu'ils t'ont apporté.

Le beurre et l'argent du beurre. Chacun grâce à cette position veillait à ne perdre aucun de ses acquis. Moi j'ai pris ce risque, ainsi que tant d'autres bourguignons.

Tu veux savoir pour quelle raison j'ai pris les armes contre toi et Rome?

la raison tient en un seul mot:

Eusaias.

A aucun moment je n'ai fait le choix entre le Très Haut et lui. Mon cœur était bien assez grand pour les aimer tous les deux. Avec passion, sans aucune demi-mesure. Oui, j'ai aimé Eusaias d'un amour inconditionnel. Je ne me remettrai sans doute jamais de sa mort. Les larmes me viennent aux yeux à sa seule pensée.

Avant chaque assaut, je priais Aristote et Saint Bynarr. A aucun moment, jamais, je n'ai renié ma foi aristotélicienne et tout ce qui m'a été inculqué depuis le jour de mon baptême.

Je me porte comme le vent, Alex, et non je ne connais pas l'Alençon, tout juste l'ai je traversé pour permettre à mon époux d'aller s'installer en Normandie. Je ne m'y suis pas arrêtée. J'aurai aimé le faire, sachant que tu étais là, mais le temps m'était compté.

Et toi, comment vas tu depuis tout ce temps?

J'ai souvent pensé à toi aussi durant cette année écoulée. Je n'éprouve pas de rancœur pour tout le mal que tu as pu me faire, à moi, aux miens, à la Bourgogne, à feu mon bien-aimé roi. Ma foi aristotélicienne me pousse à pardonner. Le Très Haut est amour et pardon. C'est lui qui jugera qui de nous deux doit aller sur la lune ou pas, Alex.

Oui, je suis excommuniée. Oui, j'en souffre terriblement. Je ne serai plus jamais en paix tant que cela sera le cas.

Je souffre chaque jour de savoir mes proches dans la même situation, parce qu'ils voulu défendre leur roi et la Couronne de France en défendant notre duché contre ces étrangers que tu as fait venir.

Je rêve chaque nuit de tout ce sang répandu sur les champs de bataille. Tout le sang des nôtres, de tous ces aristotéliciens qui n'auraient jamais dû combattre les uns contre les autres.

As tu un sommeil paisible, Alex? Les terres que tu as reçues de Rome suffisent t'elles à compenser tout ce que tu as perdu?

Comme tu peux le constater, oui je t'ai répondu. Avec du retard, certes, mais je l'ai fait.

Le temps est venu je pense de se parler enfin. J'accepte ta proposition. Envoie moi une voiture, vite avant que je ne change d'avis, et je viendrais à toi.

Que le Très Haut te garde, Alex, celui qui a été mon ami, mon compagnon politique, ennemi politique, ma cible, mais jamais...plus grand chose.




Lors de nostre entretien qui à suivit, j'ai bien entendu fait savoir ces choses à Angelyque. Elle à bien entendu, révisée sa position sur le Très-Haut, évoquant le fait que le Très-Haut et Eusaias ne pouvaient êstre comparés. Mais qu'elle pouvait tout de même aimer Eusaias sans renier le Très-Haut.

Voici pour ce que j'ai à dire quand à cette interrogation.. La suivante était ?


Plaidez-vous pour sa réintégration à la communauté des fidèles ou non et quels sont vos arguments ?

Mh... C'est une question complexe.. De tout ceux qui se sont précipités ici, tous on répondu sans aucune hésitation. Il reste nombre de témoins à passer, certes, mais jusque là le résultat est plutôt unanime.

Soupirant doucement.

J'ai écouté les arguments évoqués jusqu'ici, et je ne vais point les répéter. Pour la dernière partie des arguments de Frère Ambroise, bien que ce dernier ai sans doute raison, cela n'est point une raison valable à nostre débat en cours. Lui refuser le pardon simplement pour la voir perdre des arguments sur une tribune politique serait petit, et point digne de nous. Nous ne jugeons ici que le comportement Aristotélicien d'Angelyque. Et le comportement qu'elle à eût ce jour face à nous, ses mots, ses arguments.

Je passerai sur toute la partie concernant son passé, car nous ne jugeons pas le passé, mais bien le présent.

Il y à eût des excuses.. Il est vray. Sincère ou non ? Le Très Haut est juge de la Conscience de cette femme. Il y à eût des écarts aussi, des insultes envers des membres des Saintes Armées. De la comédie, il est certains.

Cependant, je connais sa Seigneurie depuis à présent bien trop longtemps pour ne point connaitre sa manière d'agir. De corrompre. Ces derniers mois, cette dernière année, comme l'on souligné les précédents témoins, Angelyque n'a eût de cesse de rabrouer l'Eglyse Romaine, de mettre en avant l'hérésie créée par l'Anathème, mise à plat ventre par Sa Majesté Nicolas qui par annonce royale à fait annuler la création de la prétendu "Eglyse de France".

De plus, elle à eût une année entière pour exprimer ses regrets, faire en sorte d'obtenir son audience. Une année complète. Si la réflexion demande du temps, on ne peut que douter de bonne volonté à se déplacer ice-lieu.

Aussi, je ne saurai me prononcer en son sens.. Je répondrai donc non à cette question.


Se redressant doucement il laissa son regard courir sur l'audience, s'arrêtant sur Crezus, un léger sourire se dessinant sur son visage.

Je m'excuse auprès de son Eminence, j'aimerai prendre un peu plus de temps afin de rappeler au Duc Crezus qu'en tant que Noble, sa manière de se conduire sort des limites de ses obligations...

Vostre Grâce, tout d'abord, sachez que vous êstes ici à Rome, non en France ou sur un quelconque territoire barbare. Aussi, si la France ne reconnait point mes titres, une fois que vous dépassez ses frontières, vous devez vous conformer au droit héraldique en vigueur. Conformément aux loys héraldiques Françaises, tout noble à droit au respect et à la déférence. Cela vaut pour moi dont le prédicat n'est point l'Infâme mais bien Monseigneur ou Vicomte, cela vaut aussi pour sa Grandeur Alexandre de Demessy qui n'est, ni un plouc, ni un freluquet. Si les Loys Héraldiques Française en vigueur sur ce point ne vous semblent point assez précises, nous passeront sur les devoirs des Nobles Français, ceux vous interdisant les rodomontades que vous nous avez servi durant toute la durée de ce procès. Et si réellement vous en voulez plus, nous avons les loys Héraldiques Romaines, auquels vous devez vous conformer sur les territoires de sa Sainteté, donnant droit -à la Noblesse de ce dernier- à la déférence, la considération et la politesse d'autrui.

Si je n'exige pour cette fois aucune excuse de vostre part, considérant vostre possibile ignorance de mes titres, je vous invite par la suite à vous exprimer avec plus de respect envers la Noblesse Romaine ainsi que l'ensemble des protagonistes présents ce jour...

Il est dommage de voir un chevaucheur d'arme se comporter ainsi... Vous faistes honte à vostre profession, ainsi qu'à celle que vous êstes venue supporter de vostre présence.


Jetant à nouveau un oeil vers le Cardinal inquisiteur il conclut simplement.

J'en ai fini. Je vous remercie pour le temps accordé.

Puis, silencieux, il alla rejoindre sa place, sa canne toquant le sol jusqu'à ce qu'il fut finalement assit.

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Crezus
Montestier leva à peine la tête alors que les témoins défilaient, ce n'est que lorsque le déchu s'adressa à lui directement qu'il daigna relever un tant soi peu les sourcils. Estimant que le vieil aveugle avait implicitement donné son autorisation aux tergiversations, le Duc répondit,
« - Vous l'avez dit Archange de la Justice... »

Ricanement perceptible et ostensible,
« - ...la France ne reconnait pas vos titres de pacotille, je n'ai donc aucune déférence à vous montrer, pas plus que je n'ai à me comporter comme si vous en aviez, vous n'êtes qu'un roturier qui à force de faire la poussière avec votre cape, avez réussi à gratter des titres ronflants qui ne vous donnent aucun pouvoir temporel sur le moindre lopin de terre... Ne soyez pas si fier ni si imbu. Quand à vous proclamer ancien régnant de Bourgogne... passez moi le grotesque, vous demandez respect et l’asservissement aux lois royales pour moi, et les foulez du pied l'instant d'après lorsqu'elles vous concernent.

Si vous étiez noble, je vous giflerai, hélas ou heureusement pour nous, vous ne l'êtes pas. Je vais donc me contenter d'un mépris amusé, comme celui que j'aurais pour un mignon tout petit Cricetinae.

Ravi de voir cependant que vous avez l'ouie d'une jouvencelle, ca en est presque maléfique - entendre en plein brouhaha quelques paroles dont vous n’étiez le destinataire, cela tient du miracle lunaire »


Petit coucou à l'éminence bigleuse pour lui signifier qu'il avait terminé - en vain puisque de toute manière il ne le verrait pas, et Crezus reprit place avec un air détaché pour discuter à nouveau avec ses voisins bourguignons, le temps que la longue litanie à charge ait cessé.
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