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[RP] Procès en réhabilitation d'Angelyque de la Mirandole

CastelOrAzur
Ca y est !

Enfin le Provençal avait réussi à capter les regards qu’il cherchait. C’est-à-dire ceux du Chevalier Légat et de la Vicomtesse de Rouvres.

Il réussit à alpaguer le premier qui l’autorisa à pénétrer dans l’enclos*.

Après s’être délesté de ses armes, il put s’approcher de Lisa. Ce faisant, il remarqua qu’elle bénéficiait d’un geste de familiarité. Sans doute un soutien supplémentaire.

C’est du moins ce que pensa Mateù dans un premier temps. Cependant, la réaction froide et ferme de Lisa ne laissait planer aucun doute : l’homme en question n’était pas d’un grand réconfort. Et s’il s’agissait de... Mais oui ! Ce devait être lui ! Surgissait là une évidence aux yeux du Baron !

Le Provençal fronça les sourcils et réajusta nerveusement une mèche de cheveux, plus sel que poivre. D'un pas décidé, il avança... Mais déjà Lisa prenait place. Ce n’était sans doute pas l’endroit pour faire esclandre. Aussi, Mateù se contenta de frôler celui qui malmenait l’Ebène. Dans un accent provençal qu’il maitrisa mal et un regard plein de défi, il lui glissa :


Nous aurons à causer, vous et moi.

Sans se présenter -sa cape de Chevalier Teutonique en disait assez à son goût- il s’installa en seconde ligne, juste derrière la rangée réservée aux témoins. Ainsi, seuls quelques centimètres séparaient Parrain et Filleule.

Après les salutations d’usage, Lisa se plaignit de l’arrogance du... mari de la Charolaise ?!
Mateù blêmit, un instant.

Ah... Oh... De la Cha... Hum.

Sur un ton plus confident, il tâcha de reprendre contenance.
Je croyais qu’il s’agissait de quelqu’un d’autre. Vois-tu, je pensais qu’il était le goujat que nous devions émasculer !

Quelle méprise...


Cependant, Mateù était là pour soutenir sa Filleule. Et non pour l’embarrasser tant et plus ou pour étaler sa méconnaissance du gratin bourguignon. Il réfléchirait plus tard à comment sortir de ce mauvais pas.

Après avoir ôté son gant et posé à son tour une main sur l’épaule de la Rose, il enchaina :

Tout va bien se passer. Il te suffira de suivre les instructions et de confier ce que tu crois juste et vrai.

Tu comptes, tu as une place, de tes mots dépendent l’avenir, Lisa.



*Avec l'autorisation de ljd Chevreux.
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- Mateù 'Castel' de Sabran -
Rehael
Le Connétable répondit sans hésitation, d'une voix calme et ferme.

Mon estimé confrère, Son Eminence de Nagan, a bien résumé la situation dans ses grandes lignes.

Une attaque contre une armée sainte - dont le rôle est défensif et de protection des aristotéliciens - entraine l'excommunication de son auteur, considéré comme ayant attaqué la Sainte Eglise dans son entiéreté.

A ce moment là, une armée sainte avait été constitué pour répondre à l'appel du conseil ducal bourguignon, par la voix de son duc Alexandre Olund, qui craignait pour la sécurité des aristotéliciens bourguignons.


Il fit signe à un garde de faire parvenir un document à l'assistant du cardinal aveugle.

Citation:





            La Bourgogne accueille une armée en son sein.








De Nous, Alexandre Olund, duc de Bourgogne,


A tous ceux qui la présente annonce liront ou feront lire,
Salutations !

Soucieux de la sécurité de notre Duché, à l'heure où deux de nos armées ont préférés, à l'obéissance au Duc élu par les urnes, l'appel à la sédition et les choix individuels la Bourgogne accueille avec plaisir et soulagement une nouvelle force défensive.

Ainsi qu'il soit su que l'armée Deus Manum Ducit a toute notre confiance pour pénétrer sur les terres de Bourgogne légitimement.

Car la sécurité et la santé de nos citoyens prévalent,

Qu'il en soit ainsi par nostre volonté,


Faict le 08 décembre de l'An de Grasce 1460 au Palais des Ducs de Bourgogne,

Signé et scellé par nostre main.







Pendant ce temps, il poursuivit en ces termes :

L'armée sainte "Deus Manum Ducit", stationnée dans la campagne bourguignonne, fit l'objet d'une agression en règle de la part de plusieurs armées. Angelyque de la Mirandole dirigeait l'armée dite "La Vache Folle III", ce qui explique son excommunication.

Toutefois, il faut souligner qu'une procédure inquisitoriale était déjà en cours depuis le mois de janvier, pour crime de foy et apostasie, ayant par ailleurs conduis à la prononciation d'un interdit conservatoire. Il est fort probable que l'instruction entamée par le Grand Inquisiteur aurait aboutie à une sanction similaire à celle prononcée pour l'attaque contre l'armée sainte.

J'ai noté que le point concernant l'interdit sera abordé ultérieurement, je ne m'y attarderai donc pas davantage. Il convenait toutefois de préciser d'emblée que cette excommunication ne fut ni le début ni la fin d'une attitude...


Il s'interrompit un instant, avant de reprendre.

...disons "problématique", de l'intéressée envers la Sainte Institution.
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Primat
Primat écouta s'exprimer le procureur du tribunal.
Pour sûr que la conduite d'Angélyque de la Mirandole n'avait jamais été très orthodoxe religieusement - il se souvenait notamment de l'épisode des braies dites de saint Bynarr dont il avait été témoin - et qu'entre foi, liberté et fidélité temporelle, elle avait souvent pensé pouvoir privilégier les deux dernières et s'accommoder avec la première, tout en étant fort assidue aux messes importantes, car aussi bizarre que ce soit, Angélyque était une fervente croyante quoique rebelle à l'obéissance absolue et inconditionnelle à certaines règles ou certaines prescriptions.
Un personnage complexe assurément dont il serait intéressant de suivre l'état d'esprit présent et dont il pourrait bien sortir de la nouveauté.
Il attendait de voir la suite pour se faire un jugement.
Ceronnie
Ceronnie vit arriver le Primat de France et s'avança à sa rencontre afin
de l'escorter, l'homme semblait soucieux et écoutait l'auditoire avec
attention.


- Votre Eminence, j'ai été chargée de vous conduire vers un siège qui vous
est réservé dans la zone des témoins, je vous prie de bien vouloir me suivre.


Lui dit-elle en passant devant pour lui ouvrir le chemin
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angelyque
Un léger soupir s'exhala des lèvres de la duchesse. En réalité, tout venait d'être dit de la part des deux premiers témoins. Et était à l'origine du gouffre profond qui s'était creusé entre le spirituel et le temporel.
Elle attendit d'avoir la parole pour donner sa version des faits de façon plus détaillée, espérant ne pas avoir à subir la petite floppée de témoins dont elle ressentait la haine viscérale.

Elle considérait encore Rome comme un lieu saint, mais commençait à sentir un certain malaise qui commençait à la déranger. Elle n'était pas venue ici régler ses comptes avec ses anciens adversaires politiques dont elle ne comprenait pas vraiment la présence, mais demander sa propre levée d'excommunication.

Son regard croisa celui de Crezus et elle répondit à son salut par un petit sourire énigmatique qu'il pourrait déchiffrer sans peine.

Cela venait à peine de commencer. Mais pouvait se terminer plus vite que prévu. Et de façon mirandolienne.

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Crezus
Crezus qui était empli de bonne volonté n'entendait pourtant pas les pensées des autres, c'est donc déçu qu'il tentait de déchiffrer ce qui se tramait dans le cervelet de la Nirac', en vain... N'y pensant plus il se concentra sur sa place, pas évident de se déplacer dans le sérail des témoin, un coup de coude à droite, un taquet du tibia à gauche, et hop, au milieu,
« - Poussez-vous donc, on étouffe ici. Ça grouille ! »

Il écouta distraitement les deux éminences grises de cette cabale, jouant avec son pourpoint avec un intérêt croissant au fur & à mesure que le procès - encore jeune - s'engouffrait dans des considérations théologiques et grammaticales dont l'importance n'avait que celle qu'on voulait bien lui donner. D'un coup pourtant il releva la tête, croisa le regard de sa Seigneurie sans y penser, et s'exclama - ne maîtrisant pas la portée de sa voix,
« - Mais Olund l'Infâme, il n'a jamais été Duc de Bourgogne non ?? Pourquoi considère t-on ses paroles comme celles de l'archange... »

Regard perplexe à dextre, à senestre, attendant une réponse de bon sens...
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Melian
C'est alors que le procès commença. Son Eminence de Nagan, puis Son Eminence de Plantagenêt firent l'exposé des raisons qui avaient abouti à l'excommunication de l'intéressée.

On sentait dans la salle une tension croissante, et Melian ne put que voir, tant ils étaient peu dissimulés, les regards haineux que les uns et les autres se jetaient.

Fort heureusement, c'était ici la question religieuse qui était jugée, et ni les inimitiés personnelles ni les bisbilles politiques ne seraient de la partie. Elles n'avaient pas voix au chapitre ici. Des crimes de l'intéressée contre le Très Haut il serait question.

Mais Melian savait aussi que quelque part, cela allait au-delà de tout ceci car la Couronne et l'Eglise ne se comprenaient plus du tout, jusqu'au fonctionnement manifestement, vu certaines des réactions qui se lisaient sur les visages des uns et des autres. Comme si elles parlaient deux langues différentes.

Pieuse s'il en est, tout comportement contre l'Eglise, et donc le Très Haut, lui était totalement incompréhensible. Elle restait cependant calme, sereine et silencieuse. La seule chose qui importait ici était que Vérité sorte et que Justice soit faite, quel que soit le résultat.

Elle gardait un œil sur chacun néanmoins, sachant comme les Bourguignons ont le sang bouillant. La Garde Pontificale n'aurait certainement aucun mal à les calmer. Chaque jour que Dieu fait, ils veillaient sur la Cité Vaticane dans ses rues, sur ses places, devant et dans ses bâtiments ou depuis le Fort San Angelo et la Forteresse Kyrène, protégeant discrètement mais efficacement toute personne qui y officiait, comme celles et ceux qui y réclamaient asile et protection.

Mais juste au cas où...

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Arnault d'Azayes
La bouche s'ouvrit lorsque Tibère eut fini puis se referma lorsque le duc Crezus vitupéra sur son siège. La lourde crosse épiscopale du cardinal, jusqu'alors déposée sur la table aux documents, fut soulevée et abattue trois frois avec fracas.

« - Silence dans l'assemblée ! Toute personne perturbant l'audience, témoin ou non, peut à tout moment être évacuée par le chevalier d'Entrelacs, quel que soit son rang ! »

Puis, sur un ton plus chaleureux :

« - Merci Éminence. Chevalier Chevreux, vous pouvez raccompagner le connétable à sa place et faire revenir Sa Seigneurie à la barre. »
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Chevreux
Le duc Crezus venait de s'exclamer haut et fort alors que cela ne lui était pas autorisé.

Il était le premier a oser perturber l'assemblée et il se serait certainement pas le seul.

Le chevalier allait se diriger vers le duc lorsque le Cardinal d'Azayes frappa sur sa table demandant le silence. Le chevalier se retint de partir vers le duc, mais fit signe à un de ses garde d'aller l'aviser des conséquences possibles s'il recommence.

Puis, tel que demandé, il raccompagna le Cardinal Connétable à sa place et retourna à la rencontre de l'accusée.

Il l'invita à le suivre, jetant sans cesse un regard aux alentours pour s'assurer que personne n'oserait s'interposer de quelque façon que ce soit. On pouvait sentir, de par l'intervention du duc, que les esprits commençaient à s'échauffer.

Il accompagna donc la duchesse jusqu'à la barre.

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Nolite haud magni facere imbecilliorem vobis.
Ne sous-estimez pas plus faible que vous !
Hobb
Un pertubateur !
Hobb, Chevalier d'Isenduil et Ritter Teutonique avait été chargé par son Frère de Sang le Ritter et Chevalier d'Isenduil Chevreux de porter assistance à la Garde Episcopale. (Vous suivez ? NDLR).


Le Cardinal fit savoir au quidam bruyant, qu'ici c'était la discipline qui régnait.
Un coup de crosse !
Mais pour affirmer son pouvoir, quoi de mieux que les Milites, c'est plus convivial diront les connaisseurs

Hobb jeta un regard vers Chevreux. Puis s'avança vers le perturbateur, se plaça derrière lui, il fut rejoint par un Garde envoyé à dessein et attendit là que tout entre dans l'ordre.

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Jehanne_Elissa
Ils étaient arrivés, et ils s'étaient annoncés au greffier, en tant que témoins : Jehanne Elissa de Volpilhat, Vicomtesse de Cauvisson, Baronne de Ternant, noble bourguignonne et languedocienne, et Miguaël Enguerrand de la Louveterie, Comte Palatin de Saint-Jean du Latran, Vicomte de Tarquina et Mondolfo, Etoile d'Or d'Aristote, vassal de Sa Sainteté, et Seigneur de La Motte Josserand.

Désormais, tous deux côte à côte, vêtus humblement mais à la mesure de leurs rangs respectifs, ils écoutaient et attendaient, saluant le cas échéant les proches et autres aimables figures qu'ils reconnaissaient.

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angelyque
Haaaaa!

L'accusée sursauta et poussa un cri quand la crosse du cardinal inquisiteur s'abattit avec force sur la table. Les romains étaient des sauvages! Et l'aveugle, dont le visage sec et émacié faisait peur à la duchesse semblait pire que les autres. Aristokolès était un doux agneau à côté de lui et ne montrait pas de crise de violence physique. Elle se tourna et lança un regard courroucé au duc de la Ferté, même si elle-même avait manqué crier la même chose un peu plus tôt. Ses témoins n'allaient pas lui faciliter la tâche.

Docilement, elle suivit à nouveau le chevalier d'Entrelacs à la barre des témoins, lançant un regard craintif en direction du cardinal d'Azayes, au moindre signe de fureur, ou s'il brandissait sa crosse dans sa direction, elle prendrait ses jambes à son cou. Elle avait d'ores et déjà répéré une possible issue en passant derrière la notaire. L'aveugle n'aurait pas le temps de sentir les effluves de lilas moisi qu'elle serait déjà près de Hobb en train d'entrainer le Montestier avec elle.

Tout en surveillant du coin de l'oeil l'inquisiteur, elle posa ses mains sur la barre et fit face à l'auditoire.


Votre Eminence, Angelyque de la Mirandole-Montestier. Je suis à vous.

Cela paraissait idiot de dire ça, mais fallait bien le prévenir qu'elle était là, le chevalier d'Entrelacs aurait pu l'annoncer en disant "le témoin est à vous", ou "l'accusée", voir "la coupable" au vu de la tournure que prenaient les choses. La Mirandole aurait bien dit "la victime innocente", c'eut été plus juste, mais un brouhaha se serait fait entendre. La formule choisie était donc parfaite. Nul doute que la crosse retournerait à sa place. La Charolaise avait longtemps manié la latte sur ses conseillers récalcitrants ou longs à comprendre, elle devenait douce et charmante dès qu'ils se montraient dociles.
Le cardinalus terribilus deviendrait-il doux et charmant? La duchesse osa un petit coup d'oeil en sa direction et se renfrogna. Il semblait encore plus désséché qu'un peu plus tôt. Aouch! C'était pas gagné.

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Arnault d'Azayes
Le cri de pucelle poussé par la duchesse dont la vertu était chantée par kyrielle de ménestrels amusa grandement l'Azayes qui peina à contenir un ricanement sournois. Cette bonne humeur ne tarda pas à être dissipée par l'arrivée de la Mirandole à la barre, sur l'estrade. Les choses sérieuses commençaient.

« - Votre Seigneurie, je suis persuadé que vous avez beaucoup à nous dire sur votre excommunication et sur vos rapports avec l'Église. Nous vous écoutons. »

À présent, c'est sans la moindre pitié que le soleil romain dardait ses rayons sur la place d'Aristote. L'Azayes souffla à la notaire Anne :

« - Ma mère, demandez donc au chevalier d'Entrelacs de fournir à l'assistance brocs d'eau claire et godets en suffisance. »

Et, quelques secondes plus tard :

« - … et qu'il veille à ce que personne ne crache dans celui destiné à la Mirandole. »

Pour l'heure, les effluves musquées de la pair de France ne parvenaient pas encore à l'Azayes qui tenait à se montrer bienveillant avec elle.
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angelyque
Certes Votre Eminence.

La Mirandole parlait d'une voix douce. Car avant de se retrouver excommuniée et en conflit avec l'Eglise, il y avait eu une très longue relation emplie de joie entre la Mirandole et la religion.


Tout a commencé à Joinville, il y a plusieurs années. J'étais alors très jeune, nous n'avions à l'époque aucun clerc pour nous guider. Et il faut reconnaître que cela nous convenait à tous très bien. Nous vivions comme des impies, passions nos journées en taverne à boire, à jouer aux dés, à nous taper dessus à l'occasion. Bref, Joinville étaient une ville de sauvages, certains disaient un village de fous quand ils avaient l'occasion de passer par chez nous.

J'en étais alors la bourgmestre.

Jusqu'au jour où mon fiancé vint m'annoncer qu'un diacre venait d'arriver à Joinville et que je me devais d'aller l'accueillir et montrer l'exemple aux habitants.

Au début, avec avoir demandé l'avis de mes conseillers, je refusais. Ce fameux diacre avait décidé de tous nous mettre au pas, de faire de nous des gens pieux. Nous avions tous décidé de ne pas faire attention à lui, pensant que lassé, il passerait son chemin.

Sauf que mon fiancé, Stam de Montestier, ne me laissa nul moment de répit jusqu'à ce que j'accepte d'aller accueillir le frère Arilan de Louvois. Il me menaçait des pires choses si je ne le faisais pas. Que j'irais sur la lune, et qu'à cause de moi, les joinvillois connaîtraient le même sort.

J'ai cédé.

Et suis allée accueillir le diacre, en ordonnant à mes administrés de se montrer aimables avec.

Au contact d'Arilan, et après qu'il eut commencé de me parler, j'ai eu comme une révélation. Nous vivions dans les ténèbres, et il me fallait aider Arilan à apporter la lumière divine à Joinville.

Tout naturellement, alors que Stam et Arilan devenaient de plus en plus complices, je me retrouvais baptisée, et mariée dans la foulée en fait. Stam était bien entendu très satisfait de lui, et Arilan refusait régulièrement mes demandes de dissolutions, estimant que le refus de mon époux de m'acheter de nouveaux vêtements n'était pas un péché aux yeux du Très Haut. Il me faisait prier, et prier davantage....

Très rapidement, j'ai créé pour lui le poste de conseiller religieux au sein du conseil municipal. Pour Arilan. Qui devenait de plus en plus populaire, l'église de Joinville, entièrement rénovée par les joinvillois était de plus en remplie tous les dimanches. Je mettais un point d'honneur à arriver tôt et continuant à montrer l'exemple.

Les finances municipales étaient florissantes, je créais donc une bourse pour les personnes désireux de choisir la voie de l'église, la mairie participait de cette façon aux études longues et coûteuses des personnes choisissant cette voix.

Cela a duré longtemps ainsi. Jusqu'au jour où Arilan, devenu curé entre temps nous annonça qu'il quittait Joinville, pour devenir évêque je ne sais plus trop où.

J'ai donc lancé une pétition auprès de la population, afin de me permettre de tout mettre en œuvre pour que le Père Arilan reste chez nous. Il y eu un nombre incalculable de signatures
.

La duchesse se mordit les lèvres, ce qu'elle avait fait n'était pas très aristotélicien mais c'était pour la bonne cause.

Avec cette pétition à la main, et accompagnée de Margot d'Euphor, dicte Miss, ici présente, nous nous sommes introduites dans l'église, nous sommes jetées sur le pauvre Arilan et l'avons attaché. Nous l'avons retenu prisonnier ainsi jusqu'à ce qu'il accepte de rester.

Les joinvillois étaient pas tellement contents d'avoir participé malgré eux à cette prise d'otage. J'avais alors ma latte à la main et menaçais quiconque qui tenterait de libérer le pauvre curé. Miss et moi nous relayions auprès de lui, jusqu'à ce que notre prisonnier accepte de rester à Joinville.

Nous avons beaucoup prié avec Margot pour nous faire pardonner, c'est là que nous avons appris par cœur le Confiteor.

Le calme revint très rapidement, au final tout le monde était content, d'autant plus qu'Arilan devint évêque de Langres donc restait à Joinville. Guillaume de Lyseuil, qui avait pu profiter de la bourse municipale et était en charge également d'aider les nécessiteux et nos soldats, était devenu curé. Guillaume devint mon confesseur peu à peu, et suivit les traces d'Arilan en devenant par la suite à son tour évêque.

Monseigneur Guillaume de Lyseuil, devint la seule personne que j'écoutais sans discuter. Il appelait au calme dès qu'une discussion s'envenimait au conseil, me guidait, m'apprenait à être moins violente. Sa parole était sacrée, je me confessais régulièrement à lui, j'étais entre temps devenue noble de Bourgogne, puis duchesse, et continuais mon parcours.

Au conseil ducal, je veillais à ce que les évêques aient leurs clés et fassent partie intégrante de la vie de Bourgogne. Je n'imaginais pas le temporel diriger sans le conseil avisé du spirituel. Le spirituel intervenait alors pour apaiser les esprits, éviter les conflits, apporter la paix et la sérénité.

La Bourgogne était alors sans doute le plus bel exemple aristotélicien de tout le Royaume.

Lors de la guerre en Savoie, je fis monter des armées, appelais aux armes, et envoyais nos militaires libérer la Savoie et combattre l'hérésie.

Avec moi, se trouvait Eusaias. Nous deux avons tout mis en œuvre pour aider l'Eglise. Nous fûmes remerciés pour cela d'ailleurs tant notre implication fût grande et nos efforts remarqués.


La duchesse tendit deux annonces à un huissier pour qu'il en fasse la lecture au cardinal inquisiteur.

Citation:






    Condamnation de l'agression de la Très Aristotélicienne Savoie par l'impie république genèvoise


    Nous, Cardinaux de la Sainte Eglise Aristotélicienne et Romaine, réunis en Sacré Collège, devant le Très-Haut et sous le regard d’Aristote,


    Condamnons l'agression, ayant débuté il y a quelques jours, de la Très Aristotélicienne Savoie par les hordes impies de la république de genève.

    Assurons le Duc de Savoie du total soutien de la Sainte Curie et de l'ensemble de la Sainte Eglise Aristotélicienne, face au fléau qui s'abat sur son territoire.

    Appelons à la mobilisation des Saintes Armées pour défendre le Peuple Savoyard de l'infâme engeance de la créature sans nom qui déferle sur les Terres Savoyardes, comme la vermine sur un champ prospère.

    Demandons enfin, à toutes les Provinces Aristotéliciennes frontalières de la Savoie, d'envoyer, dans la mesure de leurs possibilités, des soldats pour aider à la défense du Peuple Savoyard.


    Ad Majorem Dei Gloriam

    Donné à Rome le XIII du mois de Décembre de l’an de grâce MCDLVIII de Notre Seigneur.



    Pour le collège des Cardinaux, Son Eminence Vincent Diftain d'Embussy, Archidiacre de Rome.





Citation:






    De la Bourgogne, bélier de la foi



    Nous, Cyril Kad d'Azayes, vice-primat de France, cardinal de la Sainte Eglise Aristotélicienne et Romaine, évêque in Partibus de Tibériade, chevalier d'Isenduil, préfet des Vidames, comte du Forez et vicomte de Brantôme, devant le Très Haut et sous le regard d’Aristote, au nom de l’assemblée épiscopale de France,



    Alors même que l'illustre Duché de Bourgogne se dote d'un nouveau régnant, l’Église de France tient à revenir sur le rôle central qu'à tenu la province dans la croisade contre la réforme, tantôt en Savoie, tantôt en Confédération Helvétique. Aussi l'épiscopat dans son ensemble se mobilise t'il afin d'exprimer sa gratitude et sa reconnaissance à la Bourgogne en réponse à son tant durable qu'indéfectible soutien.

    En effet, par le truchement de ses deux derniers régnants, de ses conseillers, de sa noblesse & de son peuple, la Bourgogne s'est érigée en tant que bras armé de l'Eglise, faisant montre de sa puissance militaire au monde aristotélicien en contribuant à l'éradication du mal et au triomphe de la foi. Nous ne pouvons que saluer l'implication de Sa Grâce Angélyque de la Mirandole qui ordonna le branle bas de combat et conféra au Capitaine Ducal Jusoor de Blanc Combaz la responsabilité de conduire les forces bourguignonnes jusqu'au front. Tenons à citer en outre le rôle essentiel du Baron de Sars et de la Princesse de Mortain dans cette campagne. Loués soient les soldats et volontaires bourguignons, fidèles croisés ayant œuvré pour la libération du joug hérésiarque en Savoie puis à Genève, et leurs adressons notre bénédiction.

    Remercions également Sa Grâce Eusaias de Blanc-Combaz qui, dès lors qu'il accéda au pouvoir, s'inscrivit dans la poursuite de la politique Ducale en délivrant aux armées croisées l'agrément bourguignon qui, nous n'en doutons un instant, contribuera prochainement à la reconquête de Genève la ballotée pour la plus grande gloire de Dieu.

    Illustre bélier ailé à la toison d'or symbolisant la foi rayonnante du Duché, puisse la Bourgogne demeurer à jamais l'un des précieux maillons du bras armé de l’Église et faire voler en éclats chaque porte abritant l'infidèle.


    Ad Majorem Dei Gloriam

    Fait à Rome le mercredi 11 mai de l’an de grâce MCDLIX




    Pour l'assemblée épiscopale de France,
    Cyril Kad cardinal d'Azayes, Vice Primat.







La Mirandole reprit son souffle, elle avait la gorge asséchée à force de parler, et il y avait encore beaucoup à raconter.
_________________
Miss.
Margot avait prononcé les prières, se comportant on ne peut mieux. Des sourires distribués aux têtes connues, des signes de tête, parfois de la main. Maintenant qu'elle faisait de nouveau partit de la communauté des fidèles et que sa dissolution avait été actée, elle faisait en sorte d'avoir un comportement irréprochable …

Tout semblait bien se passer jusqu'à ce qu'Angélyque prenne la parole et se mit à raconter leur jeunesse commune.
Margot s'empourpra au fur et à mesure que la Mirandole parlait, se tassant de plus en plus pour passer inaperçu, discrètement elle baissa un peu plus son chapeau blanc sur son visage pour se camoufler un peu.

Oui, elle et Angélyque avait bien comploté pour prendre en otage un homme d'Eglise à l'époque.... Et, alors qu'elle était rouge pivoine, elle ne put s'empêcher de se mettre à rire en repensant à cette merveilleuse époque.
Pour sur que son amusement ne passerait pas inaperçu bien que caché sous son chapeau, les éclats de rire jusqu'à en donner les larmes aux yeux à la brune raisonnèrent sur la Grande place.


Se reprenant, du bout du doigt elle essuya les petites larmes présentes au coin de ses yeux puis elle s'aventura à jeter un œil aux hommes d'Eglise, qu'elle idée avait elle eu de vouloir se mettre tout devant pour ne rien louper de ce procès …. Doucement, à voix basse, elle se sentit obligée de s'excuser face au fou rire qu'elle venait d'avoir en repensant à ce pauvre Arilan attaché dans son Eglise.


- Je vous prie de m'excuser.

Puis un coup d'oeil à Niall, telle une enfant prise en flagrant délit en train d'avouer une bêtise.
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