[RP]La Blanche au 13eme

L'excitation était à son maximum. La môme avait passé son temps à interroger Vlaad sur ce qu'il fallait faire pour se préparer au jour du tournoi. Ne sachant pas lire, elle ne pouvait que regarder, écouter, admirer. Vlaad, c'était son modèle, le seul et l'unique raison de sa présence en ces lieux. Elle ne voulait le décevoir.

Depuis qu'il lui avait annoncé que Flores était avec eux, la jeune fille appréciait moins l'idée de combattre. Non pas qu'elle détesta Flores, loin de là même. Mais ne pas être seule avec son Vonvon la contrariait grandement. Ravalant ses commentaires, elle s'avisa de la technique du tonton et entreprit de faire, malgré tout, de son mieux. Mais quelque chose lui disait que leur petite équipe n'était pas la mieux partie.

Pastis ? Beuuuurk ! Moi j'prends d'la bière et d'la bonne seulement ! Mais j'crains que ça soit pas suffisant ! Dis Vonvon ? Tu crois qu'on risque de taper sur le Tuc et Zeb ?
Ca s'rait moche !

Déjà l'aube pointait son nez sur les ruines de la vieille Morat. Le tournoi allait commencer et les équipes s'affronteraient méchamment et sans pitié. C'est face à un genévois assez petit dont l'accent laissait présager quelques origines lointaines et une petite blonde, genévoise elle-aussi, que le groupe eut son premier combat. Malgré que Faline les trouva fort mal assorti, ils semblaient relativement bien entrainés.

La gamine, vêtue de sa peau d'ours de jeta sans vergogne sur les opposants, tentant une approche bestiale mais qui n'eut aucun effet, à part celui de se faire repoussée assez violemment. Enrageant, elle tenta de tenir mais en vain. Quelques griffes et morsures plus tard, malgré les efforts de son tonton et de Flores, le groupe dut abandonner, laissant vainqueur les opposants.

Faline eut son poignet endolori et plusieurs contusions partout sur le corps. De mémoire, des coups pareils, elle n'en avait reçu que de son grand-père. Depuis, elle avait toujours fait en sorte de pouvoir fuir ou esquiver. Ce genre de combat ne permettait hélas pas ce genre de tactique et sans sa lame, elle se sentait fortement vulnérable.

Assise dans un coin, près de leur feu de camp, la gamine ne parla pas. Malgré les encouragements de Vlaad, quelque chose avait meurtri la petite sauvageonne : des histoires qu'elle ne désirait pas raconter.

Les nouvelles données par Vlaad à propos du bourru Tuc et de la vaillante Zeb soulagea un peu Faline. Savoir que ces deux amis pourtant bien plus forts qu'elle n'avaient pas fait mieux la rassura. Mais pendant la nuit, la gamine ne put s'empêcher de revoir le combat et de chercher ses erreurs. C'est pratiquement une nuit blanche qu'elle passa, une nuit blanche comme la compagnie fondée par Vlaad.

Au petit matin, la sauvageonne remit sa cape d'ours. Malgré le froid et la brume, elle était plus hargneuse que jamais. Son bras lui faisait moins mal même si la douleur sourde lui rappelait le combat de la veille, la petite teigne se concentra sur la suite du tournoi. De nouveaux opposants se montreraient et l'affrontement, cette fois, serait bien plus difficile encore.

Compensant sa faiblesse de force et sa blessure, la gamine tenta une approche rapide. Il n'était plus question pour elle de fuir ! Leurs premiers opposants furent rapidement identifiés. Du moins, l'un des deux. La gamine reconnut celle qu'elle avait rencontré à Genève et qui aurait pu être sa mère, si celle-ci n'avait pas péri à l'aube de ses premiers jours. Yohanna. La brune lui avait sembler très forte et pleine d'audace. Une furie certainement au combat. Mais Faline était aussi filoute et déroutante qu'une fouine. Et c'est sans doute la cape d'ours qui fit toute la différence ! En tournant autour de sa proie et détournant le regard de sa "maman", elle avait permis aux autres de maitriser Yohanna. Sa coéquipière aux cheveux noirs tenta d'affronter Vlaad qui n'eut aucun mal à se débarrasser d'elle. Le combat fut fini très rapidement. Ce qui permit au groupe de se jeter sans vergogne sur d'autres combattants.

Ils étaient tous tellement déchainés par leur première victoire que Faline recommença à tourner autour des opposants comme une bête enragée, jouant de leurs nerfs et semblant insaisissable. Ce qui permit à ses compagnons d'user de la même technique que précédemment et de renverser les adversaires. Faline reconnut l'organisateur du tournoi, le dénommé Sanctus. Elle ne put s'empêcher de glousser de plaisir quand elle s'assit sur le ventre du pauvre homme étalé sur le sol, l'obligeant ainsi à déclarer forfait.
Sa compagne Genèvoise s'avisa d'abandonner également.

Victoire était leur !

Vonvon ! Regarde !! On les a eu ! En plus c'est Sanctus là ! Tu te rends compte ? On a vaincu Sanctus !! Héhé !! Ca se fête !

La gamine quitta le ventre de l'homme pour se mettre à danser comme une petite folle autour du groupe. Elle était fière mais surtout, dans son regard brillait la satisfaction d'avoir plu à Vlaad.