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[RP] Les aléas d'une vie de ... femme.

Rayanha
[rp plus ou moins ouvert/fermé. Un mp et ça roule! enfin, faut voir... ]


Le soleil se lève doucement sur la cité. Quelques rayons de lumière passent à travers des rideaux du salon entrouverts.
La brune est là, debout devant la fenêtre. Ses cheveux tombent en cascade sur son dos, nu.
Un simple drap en guise de robe de chambre de fortune.
Elle s'est levé tôt. Avant le soleil.
Elle le regarde se hisser lentement dans le ciel. Elle essayes de lui prendre un peu de cette lumière si douce, de la stocker quelque part en elle, espérant réchauffer son cœur devenu trop froid.

La maison est calme.
Le feu ne crépite plus.Il a dû s'éteindre dans la nuit.
Ses rats sont partis, un lourd silence les a remplacés.

Dans la chambre, un homme dort. Qui est-il? D'où vient-il? Elle n'en sait rien. Elle s'en fout. Dans quelques heures il ne sera plus là.

Le temps semble être arrêté. Elle ne bouge pas. Le regard vide, elle fixe l'horizon.

Des bruit de pas viennent troubler la sérénité de l'instant.
Elle le sent qui s'approche doucement vers elle. Elle ferme les yeux et respire profondément. Elle déteste ces moments là.

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--Guilhem
Au chant du coq, je me réveille et roule sur le côté pour l'enlacer mais sa place est vide. Comme tous les matins.
Je me questionne. A quelle heure se lève-t-elle? Fait-elle des insomnies? Dort-elle au moins à mes côtés?
Finalement je ne sais que très peu de choses sur elle. Elle, elle sait quasiment tout de moi. J'aime son côté mystérieux. C'est ce qui m'a attiré en premier chez elle.
Bon ok. Pas tout à fait en premier. D'abord il y a eu ses yeux. Puis ses hanches. Sa voix aussi. Et ses mains. Et toutes ses courbes ...
En fait, ce trait de caractère m'a attiré au fil du temps. A force de la côtoyer, à force de la regarder.
Quand je l'observe, tout me plait chez elle. Même si elle est peu bavarde. Limite froide, c'est vrai. Mais avouez que c'est une grande qualité chez une femme. Elles qui d'habitude nous saoulent de paroles dés les dix premières minutes passées en leurs compagnie, j'ai trouvé une perle rare.
Mais quand même ... Des fois j'aimerais qu'elle se livre un peu. Pas forcement sur son passé.On a tous un jardin secret qui doit le rester et dans lequel on a enfoui quelques souvenirs plus ou moins agréables.
Non. J'aimerais juste qu'elle parle. De tout et de rien. Du temps qu'il fait, de la politique actuelle en Savoie,en France ou même chez les Saxons.De la couleur de sa robe ... Ah non. Elle ne mets pas de robe ... de la couleur de ses chaussette alors!

Bref, qu'elle papote, comme n'importe quelle femme ferait avec son ... Son quoi en fait?
Puis-je prétendre être son conjoint? Son compagnon? son mari non, pas encore.Bientôt, si Déos le veut.

Moi je sais ce qu'elle est pour moi. Quand je dois la quitter pour aller aux champs ou à la mine, je sens un vide en moi. Comme si il me manquait d'air pour respirer quand elle n'est pas à mes côtés.
J'ai aimé déjà. Plusieurs fois je crois même. Mais jamais je n'avais ressenti ça pour aucunes femmes. Aucunes ne me fait chavirer comme elle le fait.
Et quand le soir venu elle s'offre à moi ... un avant gout du jardin des délices. Rien que ça.
Elle ne peut ne rien ressentir pour moi. C'est impossible. Pas en s'abandonnant à moi comme elle le fait.
Je l'aime. M'aime-t-elle? Je n'en doute presque plus.

Le coq chante à nouveau. je me lève. J'enfile une chemise et une braie et je la rejoins dans le salon. Comme tous les matins, le feu est éteins et elle est là, immobile, devant la fenêtre.
je me faufile doucement vers elle et enlace sa taille de mes bras. Je rassemble ses long cheveux noirs sur le côté et embrasse son cou en respirant son odeur. Sa peau si douce me ferait flancher à chaque instants.


Bon matin ma douce Raya.

C'est décidé, aujourd'hui je lui parle. Aujourd'hui je lui confit mes sentiments. Aujourd'hui, je lui demande sa main.
L'anneau que j'ai fais forgé spécialement pour elle attend sagement dans son écrin, au fond de ma poche. Je laisserais passer la journée et je rentrerais plus tôt que d'habitude. Je ne la rejoindrais pas en taverne comme tous les jours depuis notre rencontre. Je laisserais un mot au tavernier à son attention, lui disant de me rejoindre, ici. Dans cette maison qui sera bientôt notre.
Rayanha
Voilà l'instant qu'elle ne supporte pas. Ces mains qui la touche, ce souffle dans son cou ... et ces petits mots doux ... Cet homme qui se croit en terrain conquis sous prétexte qu'elle a bien voulu partager sa couche ... elle a envie de lui hurler de dégager mais elle ne le fait pas. Elle se retient. Elle a encore une once d'humanité au fond d'elle. Très au fond.
D'abord elle lui offrira une tisane ou un verre de lait. Peut-être même qu'elle lui proposera une tartine de pain.


Salvé. J'vais faire d'la tisane. T'en veux?

Très rapidement elle se libère des griffes de l'homme et se dirige vers la cuisine ou elle manie nerveusement son bocal d'herbe et sa théière.
Elle ne l'a même pas regardé. Elle s'en fout. Elle a juste envie qu'il se casse vite de chez elle.

Il reste des braises dans la cuisinière. Elle ravive la flamme et met la casserole d'eau à chauffer.
Lui, il est en train de rallumer le feu de la cheminée. Parfait. Elle peut aller s'habiller tranquille.
C'est ce qu'elle fait. Elle enfile machinalement sa tenue de tous les jours. Bas noirs, braies rouge,chemise noire , bustier rouge.
"En rouge et noir ..." ...mouais ... bof.

L'eau est chaude.Il est là, assis à table, tout sourire, cet air niais que peuvent avoir les hommes satisfaits sur son visage.
Elle soupire et va chercher la tisane. Elle balance une tasse à table et s'assoit pour enfiler ses bottes. rouges.


Si tu veux du pain, y'en a dans la huche. Sers toi. Fais comme chez toi.

"Fais comme chez toi" ... pourquoi j'ai dis ça moi? tsss ... non fais pas comme chez toi! T'es pas chez toi! Tu s'ras jamais chez toi! Tu vois pas qu'tu m'emmerde à être là?! T'attends quoi avec ton sourire benêt? Que j'te beurre tes tartines? Que j'te roucoule des ptits mots doux? Dégage bordel! DÉGAGE!

Elle en a marre. Elle sait qu'il n'y est pour rien. Il est juste passé en taverne au mauvais moment.
Elle était saoule et elle ne voulait pas rentrer seule. Comme presque tous les soirs depuis ... trop longtemps.

Elle se lève et enfile sa cape. jaune. Pour changer.


Bon bin ... J'ai du boulot au champs. heu ... Bonne journée ...

Merde comment il s'appelle?! Pierre? Paul? Jacques?


Impossible pour elle de se rappeler. L'a-t-elle seulement su? Peu importe. Elle s'en va. Non pas au champs. Elle va se ressourcer près de l'Arbre du Savoir. Lire et relire les textes. C'est encore la seule chose qui l'apaise.
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--Guilhem
Mince. Elle a pas l'air d'humeur ce matin. Comme hier. Et avant hier. Comme tous les jours en fait. Elle est pas du matin. C'est sur.
Remarquez, elle est pas du soir non plus.
Tous les matins, elle se lève à l'identique.Elle me dit aller à son champs mais je sais qu'elle n'y est pas. La semaine dernière j'ai voulu lui apporter un repas surprise le midi. Elle n'y était pas. Un homme labourait la terre et aucune traces de ma belle.
Tout ce que je sais c'est qu'elle est en taverne à la nuit tombée. C'est là que je la rejoins. On y boit quelques chopes de bière ou quelque verres de vin et on rentre. Elle n'a jamais voulu venir chez moi.
Le mois dernier j'ai voulu aller marcher sur les bords du lac. Il ne faisait pas trop froid et la lune était ronde. je me suis dis que ça pouvait être romantique que d'aller promener main dans la main sous les étoile et au bord de l'eau. Refus. catégorique.
"Pour quoi faire." qu'elle m'a répondu assez sèchement. Je n'ai pas insisté et on est rentré.

Ce matin elle a quand même l'air pas bien. Je n'aime pas la voir comme ça.
Je prend mon courage à deux mains et je la rattrape dans le couloir. Elle a la main sur la poignée de la porte. Prête à partir.


Attends! Ne pars pas s'il te plait.

J'ose lui prendre la main et la tire un peu vers moi. Je ne sais pas du tout comment elle va réagir.
Son regard est plus sombre que d'habitude. Je donnerais tout pour la comprendre!
Je garde sa main dans la mienne. Je ne veux pas qu'elle parte. Pas aujourd'hui.
L'écrin est dans ma poche. C'est peut-être le moment. Peut-être que ce qu'elle attends c'est qu'un homme décide enfin de s'engager auprès d'elle? Quelle femme ne rêve pas qu'un homme doux et attentionné (sans aucune prétention) lui offre son cœur sur un plateau et lui dise qu'il l'aime à jamais?
Je pose un genoux à terre et je la regarde.


Hum ... Rayanha. Ma chère et tendre Rayanha. Voilà maintenant plusieurs mois que l'on partage un semblant de vie commune. Il est temps que je sois sincère avec toi.

Mon cœur s'emballe. J'ai peur.


Voilà, quand je te regarde, quand je te touche, quand je te sens, quand je t'entends, tout mon être s’enflamme. Mon cœur ne cesse de se remplir de toi.
... Je t'aime Rayanha.
Je ne veux plus passer une minute de ma vie sans toi. Tu es devenue ma raison de vivre
.

Elle reste de marbre. Rien de bouge. Même pas un haussement de sourcil. rien.
L'effet de surprise sans doutes.


Je sais que tu es une femme libre et c'est ce que j'aime le plus chez toi. Jamais personne ne pourra t’enchaîner. Je le sais et jamais je ne permettrais que ça arrive. Je veux que tu reste toi même. Jamais je ne voudrais te changer.

Tout en gardant sa main dans la mienne, je sors l'écrin de ma poche et lui tends, ouvert.

Je te le demande solennellement: Rayanha, veux tu m'épouser?

Les dés sont jetés, rien ne va plus.
Mon cœur est sur le point de lâcher tellement il bat vite. J'ai les jambes qui tremblent et j'ai une sensation de froid et chaud en même temps sur le visage.


Il est vrai que j'avais prévu autre chose comme demande en mariage. Mais on fait avec ce qu'on a quand le moment se présente.
Je sais que c'est le bon moment.
J'en suis convaincu mais je vais prier un petit coup quand même. Histoire de.
Rayanha
Attends! Ne pars pas s'il te plait.

Une main la retient. L'homme l’empêche de partir. Elle bouillonne de l’intérieur.
Elle respire profondément et se tourne vers lui, le visage figé.


[...]Voilà maintenant plusieurs mois que l'on partage un semblant de vie commune [...]

Plusieurs mois?! Qu'est c'qui raconte c'ui là? On s'est pas rencontré hier?non? ...


Elle est perdue. Le temps passe vite, certes, mais de là à ne pas voir des mois de "vie commune" avec un homme ...
Elle s'enfonce un peu plus dans sa stoïcité.


[...] femme libre blablabla reste toi même blablabla jamais blablabla te changer [...]

Elle n'écoute plus. Elle le regarde sans aucune expression sur le visage, sans laisser passer la moindre émotion.
Et pourtant à l’intérieur tout est en branle. Elle hurle tout ce qu'elle peut, elle le frappe même, elle s'enfuit en courant, le sort de chez elle a grand coups de pompes. A l’intérieur seulement.

Il n'y en a qu'un qui pourrait me faire redevenir celle que j'étais. Ce n'est pas toi. Tu n'y arrive pas à la cheville. Et si tu y arrivais seulement à la cheville, je pourrais éventuellement me rappeler de ton nom. tss ... pauv'mec.

L'homme sort une petite boite de sa poche et lui tend. A l’intérieur : une bague. Un anneau gravé,serti d'une pierre verte.


Rayanha, veux tu m'épouser?

Le sol s'ouvre sous les pieds de la brune, ses bras tombent, ses genoux sont coupés, sa mâchoire se décroche.
C'était presque une bonne journée qui commençait. raté.

Ho le con! Il a pas fait ça?! L'épouser? C'est une blague? Ya Jéjé qui s'cache dans un coin c'est pas possible!

Elle pousse l'homme et cherche rapidement dans le couloir et le salon si elle ne la trouve pas. Son cœur s'emballe au fur et à mesure qu'elle cherche.
Elle a l'impression qu'elle va s'évanouir. Elle a les joues qui brûlent. Comme si d'un coup sa bouche se remplissait de braise.
Elle revient, haletante, près de l'homme, toujours à genoux, sa boite à la main.


Hum.

Elle replace ses vêtements et s'époussette les épaules.

Écoutes ... Merde comment il s’appelle bordel! ... Je suis navrés que tu es pu croire une seconde que j'ai un quelconque attachement pour toi.
Pour être honnête ...


Elle se frotte le visage entre ses mains et l'aide à se relever. Il n'a pas l'air de comprendre ce qu'il se passe et elle pourrait presque apercevoir des larmes se former dans ses yeux.

Putain mais je me rappelle même pas de ton nom et tu veux qu'on s'épouse?! Pour moi t'as débarqué hier soir en taverne, j'étais bourrave et j'voulais pas être seule, tu m'a suivi, on a fait nos affaire et baste!


Elle sait plus. Elle est en colère. Contre elle même. Pour avoir laissé un homme s'amouracher d'elle sans s'en être rendu compte.

MERDE!

Le vase vide posé sur le guéridon de l'entrée vole au travers du couloir et s'éclate contre le mur de la cuisine.

Tu veux que j'te dise? Va t'en. Prends tes affaires et dégage. Sors de chez moi et n'y reviens plus jamais. Offre cette bague à une femme qui le méritera, qui t'aimera et qui te rendra heureux. Et surtout! Oubli moi!

Elle lui ouvre la porte et reste sur le pas, le visage durci. Ses mains tremblent de colère, une fois la porte fermée elle entrera surement dans un moment de profonde hystérie et tout va encore voler chez la brune. Les meubles suisse c'est du solide, il en ont vu d'autre.
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--Guilhem
Je suis anéanti.
Elle vient de m'arracher le cœur et le piétiner après l'avoir froissé, déchiré et mit en boule.
Je pensais être quelqu'un pour elle. J'y croyais.

J'ai vécu les quatre derniers mois avec une femme qui ne se souvient pas de comment je m'appelle! Et moi, au contraire, j'aime une femme dont je ne connais QUE le prénom.

C'que tu peux être stupide Gui!

Un vase traverse le corridor. Elle me demande de partir. Elle exige que je parte.
Vais-je le faire? Evidemment. Elle ne me laisse pas vraiment le choix.

Je récupère mon manteau. Seule chose à moi dans cette maison. J'enfile mes chaussures sans les lacer et prends la direction de la sortie.
Avant de partir je m’arrête et la regarde. sans doutes pour la dernière fois.


Guilhem. Je m'appelle Guilhem et j'ai cru pouvoir faire revivre ton cœur.

Je tourne les talons et m'en vais. Pour toujours. Elle était la seule chose qui me retenait ici. Aujourd'hui je n'ai plus rien. Je viens de tout perdre.

Adieu Raya. J'espère qu'un jour tu pourras à nouveau aimer.

Fin de notre histoire.
Rayanha
C'était prévisible. La maisonnette était sans dessus dessous.
Des débris de cruche, de bouteilles, de seau jonchent le sol. Une chaise cassée, un carreau de la fenêtre aussi. Les deux sont certainement liés.
Si elle avait eu des voisins, ils auraient pu se plaindre du bruit. Mais elle n'en a pas.

Elle ... elle picole une bouteille de vin devant l'âtre, le regard dans les flammes.
Parce que tout péter dans sa baraque, ça donne soif. Et ça calme.

Elle aimerait que sa Jéjé soit là. Mais ce n'est pas le cas.
Elle aimerait qu'il soit là. Mais ce n'est pas le cas non plus. Et c'est d'ailleurs ce qui la ronge.
Au plus profond d'elle elle s'était juré de ne plus jamais faiblir devant un homme. De ne plus jamais avoir de sentiments.
Prendre le plaisir de chair et rien d'autre. Ne rien prendre de plus et surtout, ne rien donner de plus.

Mais tout ne se déroule pas toujours comme on le voudrait et ça, la brune, elle en ferait presque un sport national tellement elle en est adepte.
Cet homme là, c'était un jeu au départ. Un copine qui sort un "pas cap" et hop! La brune elle marche pas, elle court.
Et voilà. Patatra! Elle se rend compte quelques mois plus tard qu'elle l'aime.
La réciproque serait bien trop simple. Non. Il ne l'aime pas. Pas d'amour. Lui, il est passé à autre choses. Plusieurs fois.
Si elle lui a dit? Bien sur que non! M'enfin. Une femme n'a pas besoin de poser la question pour savoir tout ça.

N'empêche qu'en attendant , elle souffre. Elle souffre et elle fait souffrir. Et en plus elle s'en tape royalement.


Ils peuvent bien tous chialer!RANAFOUT' !! Tous les mêmes! ça t'fais des nianiania des blablablas et PAK! POF! et zou! Plus personne!T'es toute seule comme une conne avec ton cœur qui saigne! ENCORE!


Ouais ... elle est cuite.
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Rayanha
[Quelques jours plus tard, sur le chemin du retour. ]

La fête est finie. Ils ne sont pas vainqueurs, loin de là.
Les corps sont couvert de coups en tout genre. Signe d'un tournois au top.
Deux jours de castagne acharnée. Voilà ce qu'il lui fallait pour être de nouveau sur les rails.

La petite troupe chevauche tranquillement vers le Phare. Retour au bercail. Chacun va retourner ses activités. La vie va reprendre son cours et la monotonie de la routine va se réinstaller.
D'habitude ça la ferait déprimer d'avance de savoir que la récrée est terminée. Mais pas là, elle s'en fout.

Elle cherchait des réponses, elle les a trouvé. Pas vraiment celles qu'elle espérait mais c'est déjà un début. Juste ce qu'il lui fallait pour remonter sur selle et se redresser.
Aujourd'hui elle a de nouveau une envie, un but.
C'est important d"avoir un but. Savoir où on va et pourquoi on y va.
Oui, à présent elle le savait. Elle l'a toujours su mais Déos à ses raison que la sicaire ignore et elle s'était quelque peu perdu en route.

Alors c'est tout simplement heureuse qu'elle chevauche aux côtés de ceux qui sont plus important que n'importe qui d'autre sur terre. Ses frères et sœurs, liés par la foi qui les animent. Par la marque sur leurs bras, ils ne font qu'un.
Ils ne sont pas tous là, il en manque même pas mal.

Une surtout. Mais malgré son absence physique, elle est toujours avec elle. Elle l'accompagne partout et nul part. Juste là. Dans son cœur.

Elle se retourne , le regarde et sourit.

Elle est bien naïve celle qui croit pouvoir mettre Le Lion en cage.

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Rayanha
La nuit est tombée depuis plusieurs heures sur la cité. Dehors il fait froid et les rues sont silencieuses.
Une douce lueur passe à travers les rideaux fermés de la maisonnette.
Dedans, des bougies de toutes tailles sont posées ça et là.

La sicaire est là. Elle a ramené la grosse baignoire en bois devant l'âtre qui crépite et elle s'y prélasse.
Voilà bien longtemps qu'elle ne s'était pas accordé un moment de détente.
L'eau est à température idéale et elle y a ajouté quelques gouttes d'essence de rose.

La brune ferme les yeux.
Il n'y a pas un bruit à part le bois qui craque doucement sous la chaleur des flammes.
Un verre de vin est posé sur le guéridon, à portée de main.

La soirée presque parfaite. Oui, presque.
Si des mains fermes et tendres à la fois pouvaient lui masser ses muscles qui se rappellent encore du tournois, la soirée serait vraiment parfaite.

Mais ce soir elle n'est pas allée cueillir un homme au hasard en taverne. Non. Ce soir elle est rentrée seule après une journée épuisante à la mine.
Ce soir elle n'a pas envie d'être seule mais elle préfère ça à être accompagner d'un inconnu qui risquerait de tout gâcher.

Et puis elle n'a pas envie de n'importe quelles mains. Elle voudrait les siennes. Ses mains à lui et aucune autres.

Alors elle se laisse aller, sirotant son nectar de Vully , elle fait le vide en elle et profite de ce rare instant de sérénité.

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Rayanha
[ Quand Déos est d'humeur à faire plaisir à ses fidèles. ]

Finalement elle ne sirote pas son verre seule.
Finalement la baignoire est assez grande pour deux.
Finalement elle a eu les mains qu'elle voulait.
Finalement, c'est dans ses bras, le visage serein, reposé et le sourire au coin des lèvres, qu'elle se détend.

Les bougies se sont complètement consumées, des braises crépitent encore dans l'âtre. Dehors, le jour se lève.

Elle joue à faire glisser l'eau le long de sa jambe quand il lui pose une question.
La brune ferme les yeux sous les doux baisers qui parcourent son cou et se retourne légèrement pour le regarder.

Que lui dire? Qu'elle ne se donne à personne d'autre comme elle vient de le faire avec lui? Qu'elle a pour habitude d'attendre sagement que l'homme termine simulant un semblant de plaisir? Qu'elle ne voudrait que lui et qu'il soit à elle? Que depuis cette nuit magique sous un cerisier du verger de Sion, il y a plus d'un an, son cœur ne bat que pour lui? Le faire fuir et ne plus jamais savourer un instant intime en sa compagnie en lui parlant de sentiments et autres mots qui font peur?
Elle hésite.


En toute sincérité?

Elle baisse les yeux et dessine sur le torse de son amant des arabesque d'eau du bout des doigts.

Non ... Jamais je n'ai ... J'pourrais pas ...


Tais toi Raya. Gâche pas tout.

Elle relève la tête et l'embrasse tendrement.

La foi sans doutes ... Un vieux lion et une jeune lionne , ça fait des miracles.

Elle le regarde en souriant.
Le coq chante dehors. Il va être l'heure de mettre fin aux barbotages, aussi sensuels et agréables soient-ils, et vaquer à leurs obligations respectives.

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Sanctus.
L'homme barbote dans la baignoire, la belle collée à lui. Le coq chante. Il va être l'heure de rallier le gouvernement de la cité.

Raya, j'ai passé un moment exquis avec toi. J'espère que ce ne sera pas un coup dans l'eau ; un coup d'épée dans l'eau je veux dire.
Je suis en train de devenir hédoniste me semble-t-il. Et puis le prophète n'a-t-il pas dit : "Et l'Unique l'a décidé : Le plaisir est le souverain bien. Il nous aidera à fuir la douleur. Et l'Homme dès sa naissance sera en quête du plaisir. Ainsi l'a-t-il voulu car Il est sage et omniscient".
Nous devons donc profiter de tous ces petits moments Raya.


Il se relève. Son corps est musclé, bardé de cicatrices. Il sait qu'il impressionne les pucelles qu'il croise dans les venelles de Genève. Il sait qu'il ne rend pas cette femme indifférent. Mais son esprit à soif de liberté de monts à connaître. Il sort de l'eau.

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Le Vieux Lion. Tyran de la République de Genève.
Rayanha
"Jouis et fais jouir, sans faire de mal ni à toi, ni à personne, voilà je crois, toute la morale." *
La brune le regarde sortir de l'eau. Ce corps taillé dans la pierre, marqué de ses expériences, elle ne s'en lasse pas. Il la fascine.

Elle sort du bain à son tour, et se serre contre lui.


Tu as certainement raison. Profitons. On sait si bien le faire.

Elle l'embrasse dans le cou et attrape un drap posé sur une chaise qu'elle enroule autour du corps humide de Sanctus.

Rhabilles toi avant que je n'ai à nouveau l'envie de te dévorer Ô beau Lion.

La sicaire lui sourit et enveloppe son corps dans un drap à son tour.
Le coq chante une deuxième fois. Il est temps.


Le devoir nous appelle mon doge. J'ai un tournois d'archerie à préparer.

Elle enfile ses habits en fredonnant un air Kirkwoodien et se dirige vers la porte en glissant sa sica dans une boucle de sa ceinture.

Tu sais où me trouver ...



*Chamfort.
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Rayanha
[Quelques jours plus tard, J'ai pas sommeil. ]

Il est tard dans la nuit, très tard.
Genève dort paisiblement. Le foehn s'est levé et balaye doucement les rues désertes annonçant la fin de l'hiver.

Une silhouette tourne et retourne dans les draps.
Le corps nu se lève et s’arrête devant l'âtre. Une main s'appuie contre la pierre tiède du conduit, la tête se baisse et un regard sombre se plonge dans les flammes.

Le sommeil ne vient pas. En fait, elle n'est même pas fatiguée. Elle aimerait dormir, oui, mais seulement parce qu'à cette heure ci c'est ce qu'on est censé faire. Parce qu'à cette heure avancée de la nuit il n'y a rien à faire d'autre que de se laisser aller au fond de ses draps jusqu'au chant du coq.
Mais elle n'a pas sommeil. Alors elle tourne en rond. Sa réserve de bois en prend un coup. La cheminée carbure jour et nuit. Heureusement, le printemps arrive bientôt et avec un peu de chance, il chassera le grand froid.

Après avoir nourrit le feu, elle se dirige vers la fenêtre. Dehors il n'y a ... rien. évidemment. Même les chats ont déserté la rue des botanistes.
Elle s'enroule dans sa cape et sort sur le parvis. Profiter du calme nocturne et admirer le ciel dégagé. Des million d'étoiles s'offrent à elle. Elle s'assoit sur la petite marche devant l'entrée et s'appuie sur la porte d'entrée.

A sa gauche , la maison de Picanium. pas une lumière, le calme plat.
A sa droite , celle de Sacha suivie de celle de la buse des Alpes. Toutes aussi calmes.
En face, le long de la rue des chevaliers, la maison de Phonya et l'Absobulle. Même la taverne est silencieuse.
Puis, la maison de Léo... et sa forge. Puis tout en bas de la rue des Chevaliers, le taudis. Il serait mal venu d'aller faire un tour à son bureau. Ronnel et Svenja doivent dormir.
Puis, entre la forge et le taudis, la maison du doge. Lui aussi doit dormir paisiblement.

Elle recroqueville ses jambes le long de son corps, drapée dans sa cape, elle se questionne.
Si elle osait ...

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Rayanha
Mais elle n'osera pas. La brune reste sur le pas de sa porte à admirer les étoiles jusqu'à tard dans la nuit.

Elle songe à une lettre.
Juste quelques mots délicatement posés sur un bout de papier qui la plongent dans de lointains et doux souvenirs.
De simples mots qui lui rappellent le véritable amour. Celui qui ne fait pas souffrir. Celui qui se partage, s'échange et se vit. L'Amour qui réchauffe le cœur quand on ne croit plus en rien et qui finalement ne se perd jamais.

Dans sa vie, on aime qu'une fois. La plupart du temps, on apprécie, on envie, on espère et, le plus souvent, on souffre.
Et c'est en lisant ces quelques mots que la brune en prend conscience.
Tout ce qu'elle a vécu depuis Lui n'était pas de l'Amour. Elle y a cru bien des fois et elle en a pleuré souvent. Jusqu'à se croire incapable d'aimer.Jusqu'à être persuadée de ne pas mériter d'être elle même aimée.

Mais en le lisant, elle se rend compte de tout ça.
L'Amour ne fait pas mal. L'amour est doux, l'Amour enveloppe quand on se sent perdu. Il suffit d'y penser pour qu'il réchauffe et rassure.
L'Amour avec un grand A commence par un N.

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Aysun


[Au port de Barcelone, à bord du navire Ambuleur , le Jardin des Délices. ]

Citation:
Journal de bord.
Vingt-neuvième jours de mars, 1463.

Nous voilà au port de Barcelone. A l'heure.Pour une fois!
Nous attendons que la demande d'accostage soit acceptée. Une fois à quai, je descendrais et irais chercher les 50 kilos de minerai de fer qui m'attendent. Puis nous repartirons aussitôt chargés à bord.
Sur le bateau, il ne se passe rien. Et c'est pas plus mal. Ça me permet de réfléchir.

"S"
Je ne lui ai pas écris. Je ne lui écrirais pas.
Une semaine que je suis partie et je n'ai pas de nouvelles de lui. Pas un signe de vie.
Je suppose que je ne lui manque pas. Alors j'essayes de faire en sorte qu'il ne me manque pas non plus. J'essayes oui. C'est compliqué ... Évidement qu'il me manque. Mais je tente de me convaincre que c'est terminé. C'est allé trop loin, en moi, dans mes sentiments, mes espérances. Je sais qu'il n'aimera jamais que moi. Pas qu'il n'en soit pas capable, il sait aimer. Mais il ne peut se consacrer qu'à une seule femme. Il ne le souhaite pas en tous cas. Et s'il le voulait? Maintenant? Avec moi?
Serais-je capable, moi, de lui dire que c'est trop tard?
Je n'en sais rien et je préfère ne pas savoir. C'est déjà suffisamment compliqué en moi comme ça.
J'ai tellement espéré ... Aujourd'hui mes espoirs se sont estompés, il finiront par totalement disparaître . Ce jour là je serais guérie pour de bon. En attendant, je me soigne en fuyant.
"Loin des yeux, loin du cœur" , Espérons que cet adage soit vrai.


"N"
On s'écrit régulièrement. JE lui écris régulièrement. Pour lui c'est un peu plus compliqué. Ses affaires lui prennent du temps et il n'a pas le temps libre dont je dispose. Mais il m'écrit. C'est l'essentiel.
J'aime le lire. Et j'aime savoir qu'il lui plait de me lire.
Je ne sais dans combien de temps nous nous reverrons enfin ni si nos sentiments seront aussi intacts qu'il ne le paraissent sur le papier.
Je crois que je n'ai jamais cessé de l'aimer et j'ai la très forte impression qu'il en est de même pour lui. Et pourtant ... Il s'en est passé des choses depuis.
Mais ce qu'on a vécu était tellement fort, tellement sincère ... J'ai peur que nous ne vivions dans le souvenirs de nos sentiments au travers de nos lettres et qu'une fois que nous aurons l'occasion de nous voir et de nous parler, nous nous rendions compte que finalement, notre amour n'est plus.
Je ne pense pas mais parfois cette idée me traverse l'esprit et me fait peur.
J'évite d'imaginer de telles choses et je savoure chacun de ses mots.
Il faut que j'apprenne à vivre l'instant présent sans ressasser le passé ni me soucier de l'avenir. J'y travaille
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