Aysun
Citation:
Journal de bord.
Onzième jour d'avril,1463.
Finalement le séjour à Barcelone qui aurait du se prolonger encore une dizaine de jours s'est écourté.
Un catalan n'a pas apprécié son masque d'argile au tarif Ambuleur et a eu la bonne idée de coller une plainte au cul du Patron.
Comme si les soins esthétiques devaient être offert ... Où va le monde? Je me l'demande!
Bon j'dis pas, les mains du vieux sont légèrement rugueuse mais quand même. C'est pas une raison.
Enfin, quelque part, ça m'arrange un peu, j'avoue. J'avais hâte de rentrer et le temps commençait à être long là bas.
J'ai réussi à choper le fer en urgence et nous voilà en route pour la Phare. C'est Mad qui va être contente! Elle va pouvoir finir le neuvième ponton avant la fin de son mandat de chandelière.
Et moi, je vais pouvoir reprendre la construction des remparts et l'accueil des nouveaux arrivants.
J'aurais jamais cru que ce genre d'occupation me manquerait autant ... Ça me fait me sentir utile, c'est pas déplaisant et ça donne un but.
Puis j'ai un marquage à préparer. J'ai l'honneur de poser la morsure du Lion sur le bras d'une sur. Un sicarisation hautement symbolique. Pour moi en tous cas. Cette cérémonie signifie que la Vérité peut frapper n'importe qui, n'importe où et n'importe quand, que notre mission n'est pas vaine. On s'essouffle souvent et on se demande si tout ça est vraiment utile, si notre chemin est le bon, si finalement la Réforme ne grandirait pas mieux sans nous. Puis, un jour, une âme s'illumine et nous rejoint. Une seule sur des centaines souvent, c'est pas grand chose mais c'est quand même énorme.
Puis ça se passera à Genève. Ça aussi c'est important. C'est la première fois que je tiendrais le fer. Le faire sur une rive du lac me rassure. Un endroit que je connais, où nous ne serons pas forcés de procéder masqués, cachés.
J'ai été marquée à Arles, je la marque à Genève. C'est beau non?
Et sinon ...
"S"
Aucunes nouvelles si ce n'est par le biais de l'avoyerie et de nos fonctions respectives.
Pas un mot, pas une lettre, rien. Ni de son côté, ni du mien.Je me suis rongé les ongles une paire de fois pour ne pas lui écrire. Mais j'ai réussi à résister. C'est terminé.
... Je crois ...
Évidemment que quand je vais le revoir mon cur va refaire ce petit pincement qui va encore me faire douter. Mais je pense être assez forte aujourd'hui pour ne pas retomber dans le piège (où je me suis embourbée toute seule comme une grande., notons le. ) .
"N"
Nous continuons à nous écrire.
Chacune de ses lettres me donne l'impression de l'avoir un peu à mes côtés. Je lui écris plus qu'il ne m'écrit mais dès qu'il le peut, il prend le temps de m'envoyer quelques mots.
Doux mots que je prends plaisir à lire, évidement.
Je l'imagine m'attendre sur le ponton. Je débarquerais en courant et nous nous serrerions enfin dans les bras l'un de l'autre. J'imagine que nous ne nous dirions rien. Nous nous contenterions de savourer cet instant que nous avons tant attendu. Je blottirai mon visage au creux de son cou pour respirer enfin sa peau et me rappeler de son odeur. Je l'imagine prendre ma tête entre ses mains et plonger son regard dans le mien puis déposer un doux et tendre baiser sur mes lèvres ... J'imagine qu'à ce moment là j'oserais à nouveau lui dire que je l'aime. Que je l'ai toujours aimé ... A partir de là, j'imagine que jarrêterai de lui dire que je suis désolé.
J'ai tellement hâte de le revoir ... laisser le passé derrière nous et vivre enfin cet amour qui nous a lié dès le premier jour et qui ne nous a jamais quitté.
Je regarde le bracelet de P'pa et je relis . "Si une personne t'aime vraiment, elle ne part jamais." . Elle avait raison. J'aurais aimé la connaitre. Je suis certaine qu'elle aurait su me donner de précieuses leçons sur le fonctionnement du cur des femmes. Et celui des hommes aussi ...
Onzième jour d'avril,1463.
Finalement le séjour à Barcelone qui aurait du se prolonger encore une dizaine de jours s'est écourté.
Un catalan n'a pas apprécié son masque d'argile au tarif Ambuleur et a eu la bonne idée de coller une plainte au cul du Patron.
Comme si les soins esthétiques devaient être offert ... Où va le monde? Je me l'demande!
Bon j'dis pas, les mains du vieux sont légèrement rugueuse mais quand même. C'est pas une raison.
Enfin, quelque part, ça m'arrange un peu, j'avoue. J'avais hâte de rentrer et le temps commençait à être long là bas.
J'ai réussi à choper le fer en urgence et nous voilà en route pour la Phare. C'est Mad qui va être contente! Elle va pouvoir finir le neuvième ponton avant la fin de son mandat de chandelière.
Et moi, je vais pouvoir reprendre la construction des remparts et l'accueil des nouveaux arrivants.
J'aurais jamais cru que ce genre d'occupation me manquerait autant ... Ça me fait me sentir utile, c'est pas déplaisant et ça donne un but.
Puis j'ai un marquage à préparer. J'ai l'honneur de poser la morsure du Lion sur le bras d'une sur. Un sicarisation hautement symbolique. Pour moi en tous cas. Cette cérémonie signifie que la Vérité peut frapper n'importe qui, n'importe où et n'importe quand, que notre mission n'est pas vaine. On s'essouffle souvent et on se demande si tout ça est vraiment utile, si notre chemin est le bon, si finalement la Réforme ne grandirait pas mieux sans nous. Puis, un jour, une âme s'illumine et nous rejoint. Une seule sur des centaines souvent, c'est pas grand chose mais c'est quand même énorme.
Puis ça se passera à Genève. Ça aussi c'est important. C'est la première fois que je tiendrais le fer. Le faire sur une rive du lac me rassure. Un endroit que je connais, où nous ne serons pas forcés de procéder masqués, cachés.
J'ai été marquée à Arles, je la marque à Genève. C'est beau non?
Et sinon ...
"S"
Aucunes nouvelles si ce n'est par le biais de l'avoyerie et de nos fonctions respectives.
Pas un mot, pas une lettre, rien. Ni de son côté, ni du mien.Je me suis rongé les ongles une paire de fois pour ne pas lui écrire. Mais j'ai réussi à résister. C'est terminé.
... Je crois ...
Évidemment que quand je vais le revoir mon cur va refaire ce petit pincement qui va encore me faire douter. Mais je pense être assez forte aujourd'hui pour ne pas retomber dans le piège (où je me suis embourbée toute seule comme une grande., notons le. ) .
"N"
Nous continuons à nous écrire.
Chacune de ses lettres me donne l'impression de l'avoir un peu à mes côtés. Je lui écris plus qu'il ne m'écrit mais dès qu'il le peut, il prend le temps de m'envoyer quelques mots.
Doux mots que je prends plaisir à lire, évidement.
Je l'imagine m'attendre sur le ponton. Je débarquerais en courant et nous nous serrerions enfin dans les bras l'un de l'autre. J'imagine que nous ne nous dirions rien. Nous nous contenterions de savourer cet instant que nous avons tant attendu. Je blottirai mon visage au creux de son cou pour respirer enfin sa peau et me rappeler de son odeur. Je l'imagine prendre ma tête entre ses mains et plonger son regard dans le mien puis déposer un doux et tendre baiser sur mes lèvres ... J'imagine qu'à ce moment là j'oserais à nouveau lui dire que je l'aime. Que je l'ai toujours aimé ... A partir de là, j'imagine que jarrêterai de lui dire que je suis désolé.
J'ai tellement hâte de le revoir ... laisser le passé derrière nous et vivre enfin cet amour qui nous a lié dès le premier jour et qui ne nous a jamais quitté.
Je regarde le bracelet de P'pa et je relis . "Si une personne t'aime vraiment, elle ne part jamais." . Elle avait raison. J'aurais aimé la connaitre. Je suis certaine qu'elle aurait su me donner de précieuses leçons sur le fonctionnement du cur des femmes. Et celui des hommes aussi ...