Missrose
Quelques heures plus tôt
(Parvis de l'Eglise d'Argentan, le 6 Mai 1457 en milieu d'après midi)
Rose descendit les quelques marches de l'église d'Argentan. Le soleil l'éblouissait. Elle n'avait pas beaucoup de force ces derniers temps, c'était d'ailleurs la raison pour laquelle elle n'avait pas accompagné Ztneik en la capitale. Celui ci, parti quelques jours plus tôt a Alençon pour organiser le travail des charpentiers a son hôtel particulier, aurait voulu qu'elle l'accompagne encore une fois, mais elle avait refusé. Elle ne lui avait rien dit bien sûr, pour ne pas l'inquièter, prenant l'aménagement de leur Vicomté pour excuse.
"Je te rejoindrai plus tard" lui avait elle dit. Cela faisait une semaine déjà, le manque était là mais la force lui manquait toujours. Rose espérait que ce n'était pas le mal qui l'avait rongé a la fin du mois de Décembre dernier qui revenait. Il avait failli l'emporter. La neige recouvrait alors le paysage, l'absence de Zt alors attelé au poste suprême du Duché n'avait rien arrangé. Affaiblie par le manque engendrant lassitude, la fatigue des mois de travail, la maladie en avait profité pour l'assaillir mais heureusement, Rose avait été plus forte.
Le printemps était revenu, Zt était revenu, l'amour était là, plus fort que jamais. Depuis quelques mois ils avaient beaucoup voyager, d'abord voyage d'agrément, vacances bien méritées après une pèriode de travail acharné. Ils pensaient enfin a eux. A cela avaient succédés les voyages commerciaux, puis les voyages a Alençon pour la construction de l'hôtel. Le répit avait été rare et Rose espérait que cela était la raison de cette fatigue qui ne la quittait que trop rarement depuis quelques jours.
Arrivée au bas des escaliers, elle pris un grand souffle. La Vicomté de Trun n'était pas toute proche. Elle aurai du venir accompagnée, si au moins elle y avait pensé avant, elle aurai pu s'organiser. Son filleul l'avait prévenu la veille pour le baptême. Le moment venu, affairée a quelques rangements, elle avait failli oublier et était partie précipitamment.
Elle pourrait peut être quérir une charrette mais après tout non, cette marche lui ferai surement du bien.
Rose commença la route, elle n'avait pas de temps a perdre, des tâches l'attendaient a la Vicomté. Rangements, décorations, elle voulait que tout soit parfait pour le retour de Zt bientôt. Assurément il trouverai du changement.
Lorsqu'ils y avaient emménagés quelques semaines auparavant, ils avaient trouvé une vieille bâtisse, majestueuse certes mais délaissée depuis quelques années déjà. La poussière avait envahi les moindres recoins et le jardin n'était que broussailles. Le travail n'était pas titanesque, mais leur nid avait besoin d'un petit rafraichissement et Rose se faisait aidé d'une servante et d'un jardinier que Zt avait embauché avant son départ.
Leurs voyages successifs ne leurs avaient pas permis de trouver le temps pour emménager complètement. L'excuse donnée a Zt n'en était pas vraiment une, elle voulait que tout soit parfait, elle voulait le voir heureux.
Elle le sentait soucieux ces derniers temps. Bien sur son hôtel accaparait ses pensées, mais il n'y avait pas que ça, Rose le savait, le sentait, elle aussi y pensait. Leur mariage, malgré l'amour qui les unissait, restait stérile. Rien de catastrophique, ils n'était unis que depuis quelques mois, mais les gens parlaient.
Zt ne disait rien pourtant, faisant fit des allusions, mais même sans cela, Rose avait décelé son envie d'un descendant.
Elle ne comprenait pas pourquoi Aristote ne lui avait encore pas permis de porter son enfant, de porter sa vie en elle, pourquoi Aristote la privait de cette joie. Instinctivement elle porta sa main a son ventre.
La route vers Trun était déjà bien entamée, elle avait chaud et baissa son col sur ses épaules. Elle s'arrêta un moment a l'ombre d'un chêne, un rocher lui servant de siège. Voulant arriver plus vite elle avait allongé le pas, mais maintenant son souffle était court, sa houppelande comprimait sa poitrine, elle avait besoin d'un temps de repos.
Elle regarda le ciel, le vent léger poussait les nuages, les branches de l'arbre au dessus de sa tète, bruissaient doucement. Le printemps était bien là, les coucous avaient fait leur apparition dans les champs. Elle observa un moment une mouche sans doute attirée par le jaune de son habit.
Un dernier regard au paysage, un profond soupire et là voilà debout. Debout oui mais assaillit d'un vertige, sa main se porte a son front, ses tempes sont moites, sa vue se trouble, Rose ne peut se retenir et tombe, s'affalant lourdement sur la terre du chemin. Sa tête heurte le sol, ses yeux restent clos ...
_________________
"Ce que l'on fait dans sa vie résonne dans l'Eternité"
(Parvis de l'Eglise d'Argentan, le 6 Mai 1457 en milieu d'après midi)
Rose descendit les quelques marches de l'église d'Argentan. Le soleil l'éblouissait. Elle n'avait pas beaucoup de force ces derniers temps, c'était d'ailleurs la raison pour laquelle elle n'avait pas accompagné Ztneik en la capitale. Celui ci, parti quelques jours plus tôt a Alençon pour organiser le travail des charpentiers a son hôtel particulier, aurait voulu qu'elle l'accompagne encore une fois, mais elle avait refusé. Elle ne lui avait rien dit bien sûr, pour ne pas l'inquièter, prenant l'aménagement de leur Vicomté pour excuse.
"Je te rejoindrai plus tard" lui avait elle dit. Cela faisait une semaine déjà, le manque était là mais la force lui manquait toujours. Rose espérait que ce n'était pas le mal qui l'avait rongé a la fin du mois de Décembre dernier qui revenait. Il avait failli l'emporter. La neige recouvrait alors le paysage, l'absence de Zt alors attelé au poste suprême du Duché n'avait rien arrangé. Affaiblie par le manque engendrant lassitude, la fatigue des mois de travail, la maladie en avait profité pour l'assaillir mais heureusement, Rose avait été plus forte.
Le printemps était revenu, Zt était revenu, l'amour était là, plus fort que jamais. Depuis quelques mois ils avaient beaucoup voyager, d'abord voyage d'agrément, vacances bien méritées après une pèriode de travail acharné. Ils pensaient enfin a eux. A cela avaient succédés les voyages commerciaux, puis les voyages a Alençon pour la construction de l'hôtel. Le répit avait été rare et Rose espérait que cela était la raison de cette fatigue qui ne la quittait que trop rarement depuis quelques jours.
Arrivée au bas des escaliers, elle pris un grand souffle. La Vicomté de Trun n'était pas toute proche. Elle aurai du venir accompagnée, si au moins elle y avait pensé avant, elle aurai pu s'organiser. Son filleul l'avait prévenu la veille pour le baptême. Le moment venu, affairée a quelques rangements, elle avait failli oublier et était partie précipitamment.
Elle pourrait peut être quérir une charrette mais après tout non, cette marche lui ferai surement du bien.
Rose commença la route, elle n'avait pas de temps a perdre, des tâches l'attendaient a la Vicomté. Rangements, décorations, elle voulait que tout soit parfait pour le retour de Zt bientôt. Assurément il trouverai du changement.
Lorsqu'ils y avaient emménagés quelques semaines auparavant, ils avaient trouvé une vieille bâtisse, majestueuse certes mais délaissée depuis quelques années déjà. La poussière avait envahi les moindres recoins et le jardin n'était que broussailles. Le travail n'était pas titanesque, mais leur nid avait besoin d'un petit rafraichissement et Rose se faisait aidé d'une servante et d'un jardinier que Zt avait embauché avant son départ.
Leurs voyages successifs ne leurs avaient pas permis de trouver le temps pour emménager complètement. L'excuse donnée a Zt n'en était pas vraiment une, elle voulait que tout soit parfait, elle voulait le voir heureux.
Elle le sentait soucieux ces derniers temps. Bien sur son hôtel accaparait ses pensées, mais il n'y avait pas que ça, Rose le savait, le sentait, elle aussi y pensait. Leur mariage, malgré l'amour qui les unissait, restait stérile. Rien de catastrophique, ils n'était unis que depuis quelques mois, mais les gens parlaient.
Zt ne disait rien pourtant, faisant fit des allusions, mais même sans cela, Rose avait décelé son envie d'un descendant.
Elle ne comprenait pas pourquoi Aristote ne lui avait encore pas permis de porter son enfant, de porter sa vie en elle, pourquoi Aristote la privait de cette joie. Instinctivement elle porta sa main a son ventre.
La route vers Trun était déjà bien entamée, elle avait chaud et baissa son col sur ses épaules. Elle s'arrêta un moment a l'ombre d'un chêne, un rocher lui servant de siège. Voulant arriver plus vite elle avait allongé le pas, mais maintenant son souffle était court, sa houppelande comprimait sa poitrine, elle avait besoin d'un temps de repos.
Elle regarda le ciel, le vent léger poussait les nuages, les branches de l'arbre au dessus de sa tète, bruissaient doucement. Le printemps était bien là, les coucous avaient fait leur apparition dans les champs. Elle observa un moment une mouche sans doute attirée par le jaune de son habit.
Un dernier regard au paysage, un profond soupire et là voilà debout. Debout oui mais assaillit d'un vertige, sa main se porte a son front, ses tempes sont moites, sa vue se trouble, Rose ne peut se retenir et tombe, s'affalant lourdement sur la terre du chemin. Sa tête heurte le sol, ses yeux restent clos ...
_________________
"Ce que l'on fait dans sa vie résonne dans l'Eternité"