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[RP] Qu'est-ce que t'en dis ?

Della
    Château ducal
    Novembre 1462


      Ça peut paraître sommaire ou banal
      Oh, l'ordinaire parcours
      Et si c'était au contraire au final...(*)



Au menu de ce soir, il y avait eu du poisson du début à la fin. En Normandie, le poisson se retrouvait souvent cuisiné de multiples façons pour le meilleur et pour le pire. Le goût des poissons plaisait à Della, ce qu'elle aimait moins, c'était l'odeur tenace qui s’accrochait à elle, longtemps après le repas. Oh, ça la changeait de l'odeur des viandes marinées dans le vin que l'on ne vendait pas mais parfois, les ragoûts de sa cuisine lui manquaient. Pourtant, elle n'aurait voulu pour rien au monde échanger sa vie d'aujourd'hui avec sa vie en Bourgogne. Elle était heureuse et tout allait très bien, madame la Duchesse !

Ce n'était pas si souvent qu'ils étaient tous les deux. Lui, Duc ici et elle Grand Officier à Paris, le plus souvent. Alors, ces précieux moments, Della les savourait jusqu'à plus soif. Tout le temps qu'ils pouvaient grignoter sur les devoirs réciproques était bon à prendre, dans une intimité jalousement gardée. Ainsi, elle était rentrée de Paris dans la journée et avait annoncé là-bas son absence pour quelques jours, quelques jours à passer ici mais aussi, en Bourgogne et en Orléans.
Ses doigts se glissèrent dans ceux de Drahomir. Elle allait lui annoncer quelque chose qui la contrariait et qui sans doute le contrarierait, lui aussi. Il fallait bien qu'elle lui en parle, il n'était pas question d'autre chose, de toute façon.


J'ai reçu la convocation pour les allégeances en Bourgogne, je vais y aller, cette fois parce que cela coïncide avec la date que Niall m'a donnée, pour l'octroi de Cheny à Torvar...Un sourire, pour faire passer la pilule...et c'est pas fini...Je passerai par Orléans pour ramener Clément avec moi.
Pauvre Drahomir, savait-il en prenant la Renarde qu'elle allait traîner ses Renardeaux derrière elle ? Mais pouvait-elle les abandonner ? Ils n'étaient encore que de jeunes enfants...ou presque. Il viendra avec moi en Bourgogne pour assister à la cérémonie d'octroi et puis, nous reviendrons...très vite.Sur ses derniers mots, elle avait rempli le verre de Drahomir. Pas avec du calva, elle ne lui ferait pas ça, mais avec du vin. Elle en but une gorgée...avant de le tendre au Duc. Bois un bon coup, Vadikra,on t'as pas encore tout dit... Avant, nous avions l'habitude de fêter la Saint Noël en famille, en Bourgogne...à Beaumont ou à Seignelay...et je me disais que cette année, nous pourrions la fêter ensemble,ici. Toi, moi, les enfants et... Séverin, ses enfants, mes Compagnons pour ceux qui seront ici...Grand Maman puisqu'elle est par ici aussi...mon frère, peut-être...sauf si tu préfères pas, je sais que cela a pu être difficile entre vous, autrefois...

Regarde le sourire d'ange qu'elle te fait, Duc de Normandie, tu ne peux pas lui refuser ça.

Bien sûr, cela se passerait à Honfleur, chez nous.

Si le sourire était une façon d'amadouer Drahomir, il n'en demeurait pas moins que les sentiments que Della éprouvait pour lui étaient profonds et sincères. Elle ne put s'empêcher de se lever et de venir embrasser tendrement celui qui la comblait.


(*)Qu'est-ce que t'en dis ? - Francis Cabrel

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Drahomir
Comment résister à la volupté et à la douceur de ses lèvres pulpeuses, qui chaudement, viennent embrasser les siennes. Ses yeux se ferment, l'échange est silencieux et l'Ogre entoure la duchesse de ses bras puissants pour appuyer, avec un peu plus d'ardeur, ce baiser.
Il la relâche et pousse un léger soupire de contentement. Son visage se lisse un peu. Rien de tel qu'un peu de tendresse pour effacer les mauvais plis de contrariétés qui chiffonnent sa trombine de régnant. Heureusement qu'il a de temps à autre ce point d'ancrage qui est cette femme, pour se relaxer, souffler, et reprendre le courage nécessaire à sa fonction.

Sa lourde patte enserre celle délicate de sa vis à vis tandis que l'acier de son regard la dévisage, non sans un certain pétillement. Il accepte, tout, bien entendu. Il ne peut pas faire autrement.


D'accord. Pars si tu veux chercher tes fils... Et reviens avec eux.

Il fera avec. Il ne ressent rien pour eux. En fait, ils ne sont pas son sang. Ils ne sont pas ses héritiers, ils sont ceux d'une ancienne union, alors, lui, qui est veuf et qui a déjà perdu une fille -morte- et des fils -disparus- n'a pas envie de s'y attacher. Et il ne le fera pas.

Mais reviens moi vite. Tu sais comme j'ai besoin de toi, Můj sladký...

Il caresse le dos de sa main de son pouce, et poursuit, quant à Noël. Malheureusement, le 24 il ne sera pas en Normandie. Mais le 25, c'est une idée.

Invites qui tu veux. Ton frère également. De l'eau a coulé sous les ponts, et je ne lui en veux pas... Néanmoins, nous fêterons ca le 25 si le coeur t'en dis... A Honfleur... Ou ici, si je suis encore duc.

Il englobe les alentours d'un geste du bras.

Mais... Si il y a ta famille, il y aura les gens qui m'en tienne lieu.

Beaucoup de ses conseillers et de ses amis. Ceux qui depuis son arrivée en Normandie le soutiennent, l'aident et le portent. Oui, ils seront là, aussi.
Un nouveau sourire, il guette la réaction de sa future femme. D'ailleurs..


Et ensuite, tu deviendras ma femme.
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Della
S'il admet qu'elle l'apaise, elle doit bien reconnaître qu'il a sur elle un effet des plus heureux aussi. Par son sourire, ses regards et ses caresses tantôt discrètes tantôt passionnées procurent à la jeune femme une source de bonheur et de sérénité qu'elle bénit dans chacune de ses prières et pour laquelle elle serait prête à presque tous les sacrifices.

Elle lui est reconnaissante d'accueillir ses enfants à leurs côtés. Elle sait bien qu'ils sont le reflet d'une autre vie qu'elle a eue avant Drahomir et que quoi qu'elle fasse, elle ne pourra jamais empêcher les jeunes hommes qu'ils deviendront à ressembler à leur père. Des enfants de l'Ogre, elle a toujours évité de parler, elle sait que la mort de sa fille l'a meurtri et elle se doute que l'absence de ses fils doit le rendre malheureux. La fierté d'un homme passe en ses fils. Il faudra qu'un jour, elle aborde ce sujet délicat...
Pour ce qui est de Clément et Dorante, ils ne seront jamais considéréscomme les enfants de Vadikra, ils vivront ici et grandiront en compagnie des gens de cette maisonnée en gardant leur propre identité et leurs racines, ils se plieront néanmoins à la discipline de vie qui leur sera imposée sous ce toit. Cela sera ainsi parce que Della le veut. Et un jour, peut-être, les enfants Vadikra reviendront-ils à la maison, pour compléter le tableau familial.


Bien sûr, je reviendrai vite. Je te promets. D'autorité, elle s'installe sur les genoux du Duc, pour continuer la conversation. Elle est bien mieux là que sur le banc.

J'ai hâte d'être déjà de retour, tu vas me manquer ! Et quand je reviendrai, j'espère bien que tu trouveras le temps pour m'accueillir comme il se doit ! Un regard taquin, pétillant, une petite grimace enfantine comme un défi qu'elle lui lance, un jeu d'amoureux.

Et puis, après un court silence, retour au sujet de la saint Noël.


Pour la saint Noël, invite qui tu veux, je comprends que tu souhaites partager ce moment avec tes amis. Je...
Comment lui dire qu'elle souffre pour lui, de ce manque de famille alors qu'elle-même a toujours été en recherche de liens familiaux ? Difficile de trouver les mots... Cela sera très agréable de recevoir tous ces gens, tu verras ! Les tables déborderont de bonnes choses et il y aura des ménestrels et des conteurs, des chandelles partout et du feu dans chaque cheminée ! Ses bras se sont posés autour de ses épaules, elle ne le quitte pas des yeux, approche son visage du sien, frôle sa joue de la sienne. Et puis, après, je deviendrai ta femme...Ce projet me plait parfaitement. Un petit rire, un petit baiser plus tard : A ce propos, je me suis laissé dire que par ici, les clercs étaient rares. Petite moue ennuyée.
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