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[RP] Des morceaux de lettres égarés.

Senorita_fantasia
"Comme un fou va jeter la mer
Des bouteilles vides et puis espère
Qu'on pourra lire à travers
S.O.S. écrit avec de l'air
Pour te dire que je me sens seul
Je dessine à l'encre vide un désert"
D.Balavoine.


Bordeaux.

    Les jours se ressemblaient tellement que j'étais lasse à l'idée de sortir un pied du lit. J'ouvrais les yeux difficilement, mes muscles étaient si fatigués, et pourtant, je me devais de sortir de cette couche bien froide et triste. On entendait dans les rues les enfants qui chahutaient, et moi, je pensais au mien, qui était si loin de moi, et que les fêtes dont on a passé tant de jours à préparer seraient seulement tristes et éteintes sans lui.

    Il fallait pourtant que je m'habille, et il fallait pourtant que je sorte de ma demeure. Alors d'un pas plutôt incertain, j'enfilais une robe rouge, je remontais ma chevelure en chignon, quelques mèches glissaient sur ma nuque. Je regardais par la fenêtre. Il y avait de la neige de partout, et quelques flocons tentaient de tomber et de s'ancrer sur le sol.


    J'aimais cette saison, la fraîcheur sur mon visage, la neige qui tombait sur mes joues, et c'était si agréable. Je me souvenais étant enfant, je jouais si souvent dans cette neige innocente. Je marchais sur le seul endroit où elle était brillante, sans impureté et j'y marquais mon passage avec mes pieds. Je me laissais tomber dans retenue dans ce coussin froid, et je regardais le ciel, en priant pour que l'avenir soit aussi beau que mon présent. J'avais l'impression de vivre un conte de fée, mais celui-ci s'est terminé dès que j'ai quitté ma maison familiale pour vivre mes propres aventures. Parfois j'aimerai être cette petite fille, encore et encore. Sauf qu'il faut cesser de rêver, et assumer.

    Dans ma besace, j'y glissais mon journal, celui qui renfermait mes secrets, mais aussi mes peines, mes douleurs, et mes meilleurs moments. Aujourd'hui, les fêtes approchaient. Nous allions changer d'an, et une nouvelle année allait débuter. De quoi écrire une nouvelle page.

    Assise sur un banc à peine déneigé, j'entrepris l'idée de pencher sur ce parchemin mes vœux pour l'année à venir.



Citation:
Cher journal,

Aujourd'hui, c'est encore la même journée qui commence, mais j'ai besoin de me rappeler que sous peu, nous allons changer d'an. C'est encore une année bien triste qui s'écoule doucement, et j'aimerai tant que l'année à venir soit belle, merveilleuse, et remplie de bonnes choses.
Je sais qu'il ne faut pas rêver, et encore moins espérer avoir tout ce qu'on voudrait.
J'aimerai juste passer des fêtes avec les gens que j'aime, enfin, encore faut-il les trouver, ou en trouver, ou alors en bonne compagnie. J'aimerai.... Juste être heureuse, voilà, c'est pas demander la lune ou alors le mari parfait, et encore moins se sentir aimer, je veux juste être contente de passer une nouvelle année, avoir des envies, des objectifs ou que sais-je... En fait, ça sert à rien d'écrire tout ça, rien ne changera, n'est-ce pas ? Tu n'es qu'un journal, et moi une femme stupide...


Mais je sais pas, écrire ma rage dans ce journal n'allait pas m'aider à aller mieux, au contraire, lorsque je lirai ces lignes, je m'en voudrais.
Je déchirais la page du journal, ce parchemin partirait dans la cheminée.
Ce parchemin ne tenait que par le bout de mes doigts, en voulant éternué, cette maudite lettre s'est envolée.

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Damien88
« Je marchais en plein air ce matin-là, je n’en crus pas mes yeux
Cent milliards de bouteilles furent repoussées sur le rivage par la mer
Il semblerait que je ne sois pas le seul à être seul
Cent milliards de naufragés recherchant un chez-soi » Message in a bottle (The police)


[Sur les routes, à quelques lieux de Lyon]

Bientôt nous fêterons le nouvel an…
Dans quelques jours…quelques heures…et bientôt dans quelques minutes…Le nouvel an arrivera avec de nouveaux projets parsemés de quelques surprises.
Mais même en ces temps festifs, le quotidien d’un être qu’on peut surnommer « Le Fauve » reste le même. C’est-à-dire un mélange de monotonie, de colère et d’amertume. Au moins, il n’était pas seul, son cheval Horus était là ainsi que son jeune compagnon de route, Diego. C’était tout ce qui comptait pour l’instant. Et alors que son regard ambré et sans vie fixait le néant, la voix aigu et clair du garçon avait sorti Damien de ses songes.

-Que’qu’un a perdu une lettre ! S’que j’peux la lire ?

Hochement de tête de l’homme.
Lui était aveugle et Le gamin était ses yeux et sa plume. Il savait se montrer doux et compréhensif, mais parfois sévère et autoritaire avec l’enfant. On apprend vite à cet âge.
Et bien qu’ils n’aient aucuns liens de parenté, une relation plutôt soudée s’était placée entre eux.

-Oui vas-y. Peut-être que c’est intéressant et on trouvera peut-être qui l’a perdu pour lui renvoyer…

L’enfant avait donc fait la lecture, non sans peine, de cet assemblage de mots couchés sur un vélin légèrement détrempé par l’eau de la petite neige fondante qui tombait cette journée-là.
Le parchemin n’était finalement pas une lettre envoyé à quelqu’un, mais plutôt une page d’un journal intime. Après la lecture, Damien était resté pensif et silencieux…Il se reconnaissait un peu dans les mots qu’avait écrit cette inconnue.
C’était un peu comme s’il avait écrit lui-même ce texte inconsciemment sauf que ce n’était évidemment pas le cas !

Ce n’est que plus tard, après qu’ils se soient mis au chaud dans une auberge, que le jeune homme dicta les mots de ce qui sera sa réponse.




À vous, inconnue.

Ce n’est évidemment pas votre journal qui vous réponds, ce serait surprenant et surtout improbable ! Je ne sais pas si vous vouliez récupérer cette page de journal ou si vous l’aviez jeté volontairement, mais je la joints quand même à ma réponse.
Oui une réponse, parce que je n’ai pas pu résister à vous écrire un petit quelque chose. En ces temps festifs, alors que tout le monde devrait être heureux, je serais ignoble de vous laisser vous noyer dans ce sentiment de tristesse. Et même si j’ai de nombreux défaut, j’ai quand même bon cœur.
Je vous souhaite que cette nouvelle année soit mieux que la précédente et je le souhaite pour moi aussi si possible. L’hiver amène avec lui sa monotonie et je n’aime pas du tout cette saison. J’ai le sentiment que mon cœur se gèle un peu plus à mesure que la chaleur s’éloigne pour fondre au printemps.
Si vous désirez m’écrire à nouveau, n’hésitez pas. Ces temps-ci, je me sens un peu seul et avoir le sentiment de partager tout ça avec quelqu’un amène un peu de réconfort.

Prenez soin de vous.
Damien

P.S. : Vous voyez ? Ce n’était pas si bête d’écrire à un journal et parfois on peut avoir des surprises.


La lettre avait donc été envoyé, et un sourire s’afficha sur les lèvres du Fauve.

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Senorita_fantasia
"J'aurais dû cette lettre
Ne pas l'ouvrir peut-être
Mais moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre de jeu"
Renan Luce.


Toujours perdue à Bordeaux. Quelques jours plus tard

    Voilà qui était fait. J'avais passé les fêtes seule, dans un coin, à ruminer. Je n'avais personne à qui parler, et encore moins l'envie de sortir pour trouver quelques malheureux en quête de chaleur humaine en ces jours sacrés.
    Je m'étais gentiment confiné chez moi, dans mon petit fauteuil, et je pensais à ces années écoulées, perdues.

    Alors que je n'attendais certainement pas de courriers puisque cela faisait des mois que je ne donnais aucune nouvelle, et que personne en donnait, je me retrouvais donc avec une lettre cachetée entre es mains.


    "Oh, qu'on me demande pas de conseils, ou qu'on ne m'apprenne pas de mauvaises nouvelles, par pitié, j'en ai eu mon lot cette année."

    D'un doigt plutôt fébrile je décroche le cachet soigneusement et en sort un petit parchemin.
    Mes yeux s'étaient arrêtés sur les trois premiers mots.

    Etrange ce mot. Qui aurait l'idée d'écrire à une inconnue, et surtout pour lui dire quoi ? Cette lettre me paraissait vraiment étrange, et je n'avais guère envie de la lire, si c'était pour se moquer de moi ou bien pour se jouer de moi. Il y a toujours quelques petits fanfarons qui n'hésitent pas à jouer de leur charme pour se divertir.
    Et puis, ma curiosité, qui était sans doute mon plus gros défaut ou ma meilleure qualité m'amena à lire toute la lettre.


    "C'est donc la page de mon... journal."

    Et cette lettre m'avait réchauffé le coeur. Cette sensation d'être moins seule, et qu'au fond peut être que quelqu'un pensait à moi. C'était agréable, et j'avais fortement envie d répondre à ce Damien. Je ne le connaissais pas, mais puisqu'il avait prit le soin de me répondre, il fallait au moins que je le remercie pour ce geste.


Citation:
A vous, Messire Damien, alias l'inconnu des fêtes,

Je suis rassurée, j'ai cru un court instant que j'étais folle, en voyant la page de mon journal. La trouver et me la rendre, c'est sympathique de votre part.
Il est évident que mon journal ne pouvait pas m'écrire, mais sait-on jamais.
Cette page de journal c'était peut être fait exprès qu'elle soit déchirée, mais elle devait périr dans la cheminée, et non se retrouver sur votre chemin. Heureusement que ce n'était qu'une lettre innocente...

Pensez vous réellement que l'hiver y est pour quelque chose ? Notre coeur se glace avec le temps, et nos sentiments s'estompent. Il ne doit pas avoir de saison pour cela, ou alors je vis seulement pendant l'hiver.

Pensez vous que tout le monde a quelqu'un a qui parler pendant les fêtes ? Moi, je pensais que mon journal était suffisant, mais j'ai sous-estimée sa capacité à me réconforter. Je pensais qu'ancrer mes sentiments sur ce papier allait m'aider à oublier mon année chaotique.

Je vous remercie, même si j'ai fort tardé à vous répondre. Je crois que mes larmes auraient finies par essuyer mes mots sur la lettre. Je tenais particulièrement à vous remercier et vous tendre cette lettre, car ce sentiment de partage est tout particulièrement celui que j'ai ressenti à vous écrivant.

Fantasia.

PS: Une lettre attend toujours une réponse, un journal non, même si vous m'avez démontré le contraire.



    J'envoyais cette lettre sans être convaincue, et sans vraiment attendre une réponse... Même si je priais intérieurement.

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Damien88
"Semblerait que les étoiles scintillent davantage dans l'encre noire de la nuit" Désordres et survivances - Anton Bernard

[Lyon]

Dans une vie, les journées se rassemblent et on pourrait croire que souvent elles se ressemblent, mais ce n’est pas toujours le cas. Comme ce moment-là par exemple, où le simple fait de lire une lettre anodine peut égayer votre journée.

Pourtant, peu de gens avait une place réservée dans le cœur et dans les pensées du Fauve, à part ses sœurs, mais cette fois-ci c’était légèrement différent. Oui, il avait secrètement apprécié le fait de recevoir une réponse de cette inconnue qui avait perdu une page de journal intime quelques jours plus tôt.

Ainsi, sans perdre de temps, une réponse est dictée et le jeune Diego s’attèle à la tâche de coucher fidèlement chacun des mots de l’homme qui lui servait de père adoptif.




À vous, l’étoile égarée.

Je suis content de pouvoir mettre un nom sur les mots que vous aviez écrit. D’ailleurs, Fantasia c’est plutôt joli et ça se dit bien, je trouve. En tous les cas, c’est mieux que de vous appeler Inconnue, n’est-ce pas ?

Et non, je ne crois pas que le fait qu’un cœur soit glacé ait un quelconque rapport avec les saisons. Chaque être humain est différent et mon cœur est moins froid lorsque l’été revient. Je disais aussi qu’en ces temps de fêtes, on devrait être heureux, mais tout le monde ne l’est pas nécessairement. Ceux qui m’ont appris les choses de la vie m’ont aussi appris que le bonheur n’est pas inné, c’est plutôt un but. Et ce but n’est pas impossible à atteindre, il faut juste de la patience. Mais j’avoue que la patience n’est pas inépuisable, parfois on en manque… Et c’est ça souvent qui coince, mais si ce n'était pas difficile d'atteindre le bonheur, vivre serait trop facile et n'aurait pas d'intérêt.

Et pourquoi ne pas me parler un peu de vous ? Est-ce que vous avez déjà voyagez ? Avez-vous déjà vu la mer ? Avez-vous toujours vécu à Bordeaux ? Je ne veux surtout pas vous offenser avec mes questions, mais j’aime bien savoir à quel genre de personne je m’adresse. Même si ce n’est qu’une simple correspondance sans aucune intention. Sachez que vous avez le loisir d’y répondre ou non et peu importe le choix, je n’y verrai aucun problème. Si vous le désirez, je vous parlerai aussi de moi dans ma prochaine lettre.

Bref, merci aussi pour votre réponse. Je ne m’y attendais pas, mais j’ai été agréablement surpris quand je l’ai reçu.

Prenez soin de vous.

Damien


À la fin, l’Aveugle s’était levé pour enrouler le parchemin et l’attacher solidement à la patte du messager ailé. Celui-ci s’envola alors dans le ciel en sens inverse pour apporter la réponse à la destinataire.

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Senorita_fantasia
" Les nuages nagent comme des enveloppes géantes,
Comme des lettres,
que s’enverraient les saisons. "
Ismaïl Kadaré



Bordeaux, quelques jours après.

    La maladie avait frappée à ma porte sans demander son reste. Je suis restée tant de jours et de nuits à penser et à attendre que ce mal s'en aille, mais en vain. Ma nourrice avait reprit son travail pour moi, et elle m'accompagnait dans les meilleurs, mais également les pires moments, comme celui-ci.
    Je lisais des lettres qui n'avaient pas d'intérêt, entre les lettres du Bourgmestre, celles des élections ducales, les missives pour annoncer les animations de la ville, et puis... Celle que j'attendais tant.

    J'ai rapidement déchiqueté l'enveloppe pour dénicher cette lettre que je lisais rapidement. Elle datait de quelques jours et je me sentais fort gênée à l'idée d'y répondre... Mais j'avais ce sentiment si étrange qui m'habitait, il fallait que je sache qui était cet inconnu qui avait tant envie de me connaitre.

    J'avais qu'une envie, c'était de lui répondre, de lui conter tous mes secrets. Il ne m'avait jamais vu, et jamais il me jugerait... Ce n'était que des mots ancrés sur un parchemin. Ca n'incluait rien de plus, seulement d'écrire à une personne qui serait à venir de me répondre... Alors que mon journal oui, ce fameux journal était muet.

    C'est ainsi qu'une réponse était enfin donnée à cette lettre qui attendait patiemment sur ma table de chevet.



Citation:
A vous l'Inconnu des fêtes,

Je vous remercie pour les compliments sur mon prénom. Il est Hispanique, c'est mon père qui m'a appelé ainsi.
Je ne sais pas ce qu'il signifie exactement...
J'aimais bien être Votre Inconnue, étrangement, ce pseudo me plaisait particulièrement, cette part de mystère. Voyez-vous ?

En tout cas, pour ce qui est des sentiments, je ne pourrai jamais vous contredire. Malheureusement, j'ai essayé de conquérir le bonheur, mais sans jamais pouvoir l'atteindre. Est-ce parce que je ne le mérite pas ? Est-ce parce qu'il est inaccessible ? Ou n'ai-je pas assez d'ambition pour l'atteindre ? Tant de questions qui n'ont jamais trouvées de réponses. Je suis épuisée à l'idée de trouver le bonheur, pourtant, Aristote m'en est témoin, je me suis jamais lassée à l'idée de l'acquérir, mais il n'a jamais pointé le bout de son nez. Peut être que certaines personnes n'ont pas le droit à ce bonheur, et peut être qu'il faut se résoudre à cela? Ne pensez-vous ?
Je vis, mais sans savoir si demain j'aurais la chance de goûter au bonheur éternel.

Quant à parler de moi ? J'avoue que je suis pas très douée. Je fais rapidement le tour de moi, peut être parce qu'il n'y a pas grand choses à raconter, mais essayons. Ne rigolez pas, je vous en supplie. Je rougis d'avance à l'idée de pencher sur ce parchemin un morceau de moi, mais j'ai confiance.

J'ai voyagé, je crois, qu'avec le temps, j'ai parcouru le Royaume de France en entier, ou presque, le tout en passant par la Savoye. Je suis passé par les monts et forêts, j'ai voyagé de jour et de nuit, j'ai été présente lors de brigandages, ou alors j'ai eu le malheur d'en rencontrer. J'ai vue tant de personnes différentes, et des langages si étranges que je ne me suis jamais ennuyé à les entendre et à les apprendre.
J'ai également eu l'honneur de voir la mer, et de la fouler de mes pieds. Les vagues froides qui s'écrasent sur les chevilles, c'est une sensation unique. L'avez-vous vu ? Si ce n'est pas le cas, je vous invite sincèrement à me rejoindre pour vous faire connaitre ce morceau de paradis. C'est un bonheur éphémère, il suffit de partir et ce n'est plus le même chose.

J'ai très peu vécue à Bordeaux pour être honnête avec vous. Je suis de la Teste-de-Buch où j'y ai fait un parcours fabuleux, j'étais sans doute dans la fleur de l'âge. Et puis, les amours, la vie m'a mené vers d'autres aventures, je me suis installé à Craon, dans l'Anjou, où j'y ai mené une vie particulièrement mouvementée, pour enfin élire domicile à Montpellier, dans le Languedoc, où je me suis construise une vie sans problème, plutôt calme puis j'ai suivi un groupe d'amis vers Bordeaux, mon Duché de naissance où je n'arrive pas à m'investir. J'admets que je reste très souvent cloitré entre les murs de ma demeure, attendant qu'un nouveau jour se lève. Un jour, j'espère trouver mes marques.

J'espère ne pas vous avoir ennuyé avec mes histoires, et je relance l'invitation en espérant que vous me parliez un peu de vous... D'où venez-vous ? Que faites-vous ? Avez-vous voyagé ? Je ne sais pas, j'ai tant de curiosité que mon parchemin serait jamais assez long. Je n'envisage pas de vous envoyer un morceau de mon bureau, mon pigeon ne serait jamais assez for.
Au fait, mon pigeon s'appelle Edouard.

Bien à vous,
En espérant vous lire sous peu.
Faites attention à vous l'Inconnu des Fêtes.

Fantasia.


    Et voilà une nouvelle lettre qui s'envolait vers son destinataire, espérant secrètement qu'il répondrait à ma nouvelle lettre...

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Marieladamnee
La brune s'était découvert avoir un frère et une soeur. Après une discussion chaleureuse où ils avaient fait de nouveau connaissance et puis ils s'étaient séparés quelques jours, chacun ayant un truc à faire. Ils s'étaient finalement retrouvés à Dijon. Ils devaient se faire une balade en famille pour le déménagement de Mey. Les affaires étaient prêtes, celles des 3 dans la chariotte et le soir même ils prirent la route. Marie était partie en éclaireur avec la petite brune. Au premier arrêt dans la ville suivante, pas de présence de Damien. Elles se dirent qu'il avait peut être besoin d'espace, alors elles ne s'inquiétèrent pas plus. Le lendemain toujours rien, Marie envoya un pigeon et le voyage continua.

Une semaine plus tard, de retour en Bourgogne les filles n'avaient toujours pas de nouvelles et commencèrent à s'inquiéter de cette soudaine disparition. Marie fouilla la besace de son frère pour vois si elle trouvait des réponses. Il n'y avait pas grand chose à part quelques lettres d'une dame. Marie ne les lut pas mais elle décida d'écrire à cette personne. Qui sait elle avait peut être des nouvelles...





Dame Fantasia

Nous ne nous connaissons pas mais apparemment vous connaissez mon frère Damien.
Nous devions partir, lui, ma soeur et moi pour un petit voyage mais il a disparu. Il avait pourtant déposé ses affaires alors je trouve ça très étrange.

Comme en ce jour du 22 janvier 1463 , cela fait à présent 12 jours que je n'ai pas de nouvelles, je me suis décidée à fouiller dans ses affaires. La seule chose que j'ai pu en retirer son vos missives. Je n'ai pas lu vos mots, je ne suis pas indiscrète mais j'imagine que s'il a conservé ces vélins c'est que vous comptez pour lui.

Si vous savez quelque chose, s'il vous a rejoint quelque part ou s'il vous écrit pouvez vous lui demander de nous donner des nouvelles. Nous nous sommes retrouvés il y a peu mais savoir que j'ai un frère est devenu très important pour moi. Imaginez, vous êtes seule et du jour au lendemain vous découvrez que vous avez une famille, cela changerait forcément votre perception de la vie à vous aussi.

Dans l'attente de vos nouvelles, respectueusement

Marie




Marie attrapa son plus fidèle coursier et l'envoya pour cette direction inconnue.
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Senorita_fantasia
"Le silence n'est pas bon signe."

Cette correspondance, je l'appréciais tant. Elle était simple. Je ne le connaissais pas, mais à chaque lettre, j'étais curieuse de le connaitre, de le découvrir, sauf qu'un beau jour, comme tout fini par se terminer, il ne me donna plus signe de vie.
Alors peut être que je l'ennuyais, ou alors ma lettre s'était égarée. Parfois, les courriers ne trouvent jamais leur destinataires, tout comme mon journal, ou bien tant de lettres restées sans réponse.

J'ouvrais la pile de courriers, comme chaque semaine, je m'attendais pas à avoir moult lettres de mon inconnu, ni même de quelqu'un d'autre. Je lisais les courriers du Bourgmestre, ceux des élections. Bref, rien de bien intéressant.


Cette lettre me laissait perplexe, voire même elle m'attristait. Il avait disparu, mais pas uniquement avec moi. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourtant tant de silence ?

Je m'attelais à donner une réponse à sa soeur, peut être un peu tardivement.





Demoiselle Marie,

Pardonnez mon temps de réponse, j'avoue que je n'ai pas pris le temps de lire mes courriers dès que je les ai reçu ayant été alitée plusieurs jours.
Vous m'envoyez navrer, et cette nouvelle m'attriste vraiment.

J'aimerai tant vous dire que je sais où il est, mais je ne peux pas. Je ne le connais que depuis quelques correspondances, et il s'est guère confié à moi.
Je suis sincèrement triste.

N'hésitez pas à m'écrire si vous avez des nouvelles de votre frère, et je ferai de même avoir vous dès que j'en aurai, j'espère du moins que j'en aurai.

Cordialement,
Demoiselle Fantasia.

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Damien88
    I'm sailing away, set an open course for the virgin sea
    ‘Cause I've got to be free, free to face the life that's ahead of me
    On board I'm the captain, so climb aboard
    We'll search for tomorrow, on every shore
    And I'll try, oh Lord, I'll try to carry on…
    (Come sail away-Styx) *


[Dans un campement improvisé en Bourgogne]

Damien s’était levé aux aurores, le dos en compote et les jambes légèrement rouillées. Il avait enfin pu quitter son lit de fortune, après plusieurs semaines de repos. Il ne savait pas quel virus il avait pu attraper, mais ça aurait très bien pu l’achever s’il n’aurait pas eu un système immunitaire plutôt costaud.

S’approchant du lit de son jeune compagnon, le Fauve avait tiré la couverture d’un geste décidé.


-Debout ! Tu as assez dormi, p’tit gars, et nous avons beaucoup de chose à faire aujourd’hui.

Et le garçon qui ouvrait un œil, puis l’autre, avant de se retirer du lit d’un air encore un peu endormi. Après avoir laissé le temps au gamin de se réveiller et de se désaltérer un peu, l’homme dicta les mots d’une première lettre. Celle qui sera envoyée à sa correspondante de Bordeaux.




À vous, Inconnue.
L’Étoile de mes nuits.

Tout d’abord, pardonnez-moi ce long moment d’absence. Ma santé m’a fait défaut et je n’ai pu vous écrire. Sachez tout de même que j’ai gardé votre dernière lettre précieusement contre moi jusqu’à ce que j’aie la force d’y répondre. Je l’avoue et je n’ai pas honte de le dire.

Sachez aussi que je ne vous ai pas jugé une seule seconde à la lecture de vos mots, je n’ai pas rigolé non plus. Bien au contraire, j’ai remarqué quelques points communs dans nos vies respectives. En tout cas, d’après ce que vous m’aviez confié.

Et comme promis, je vais vous parler un peu plus de moi dans cette nouvelle missive.
Je suis né et j’ai grandi quelques années dans la campagne du Sud-Ouest de la France. Vers l’âge de 9 ans, j’ai été placé dans un monastère en Empire. Je n’ai plus eu de contact avec ma famille depuis ce jour-là. Il n’y a pas si longtemps, quelques mois tout au plus, je vivais encore en Savoie. Ma vie là-bas était plutôt monotone, j’avais quitté le monastère à la majorité, douze ans auparavant, mais je ne suis pas parti de la ville, ne sachant où aller. C’est à ce moment-là aussi que j’y ai rencontré un gamin des rues, Diego. Je l’ai alors pris sous mon aile et puisqu’il n’avait connu que l’Empire, nous avons décidé de voyager pour qu’il puisse connaître d’autres villes. Je lui ai aussi appris plein d’autre chose. Une âme paternelle ? Je ne sais pas…À vrai dire, je ne me suis jamais vraiment posé la question. J’ai aussi un cheval mâle, nommé Horus, bien fidèle et particulièrement utile pour les longs voyages.

Au fil de mes voyages, j’ai adoré les montagnes du Nord et j’y retournerai peut-être un jour.
Et sincèrement, je n’ai jamais vu la mer, non, mais j’ai pu sentir l’air marin qui s’en dégageait et j’ai pu aussi entendre, à maintes reprises, le bruit des vagues qui s’écrasaient sur les rochers bordant la rive. Vous allez sans doute trouver ces mots un peu étranges, mais vous comprendrez mieux si un jour nous nous rencontrons.

Je vais en terminer là pour l’instant puisque je crois bien avoir fait le tour de ce que j’avais à vous raconter. Je veux aussi préserver un peu de contenu à écrire dans mes prochaines lettres.

Prenez soin de vous.
Sincèrement vôtre.
Damien


L’Aveugle avait alors récupéré le parchemin afin de l’enrouler, de le nouer avec un ruban noir et de le sceller.

-Hé ! Ça parle d’moi dans la lettre !

Petit rire du Fauve, visiblement amusé de la remarque du garçon qui se bombait un peu le torse pour se donner un air important.

-Exact ! Et j’espère que ta main ne te fais pas trop souffrir, mon p’tit Diego, parce qu’après le repas, on aura une autre lettre à écrire.

Donc, après une petite pause bien méritée à se remplir la pense de tranche de viande séchée, de fruits et de pain, le duo s’était remis à la rédaction. Cette fois-ci, la lettre serait destinée à Marie. Damien l’avait un peu négligée ces derniers temps et il espérait fortement qu’elle n’en garderait pas rancune.




Petite sœur,

Enfin, le « petite » est un peu superflue puisque tu n’es pas si petite que cela et que tu as bien grandie comparé aux souvenirs qu’il me restait te concernant. Ces souvenirs à l’encre indélébile qui sont restés gravés dans ma mémoire pendant toutes ces années. Bravant avec force et courage, le temps et les intempéries.

Vous revoir, toi et Meyrin, m’a apporté un vent de renouveau et une grande joie. Cela m’a aussi permis de tourner la page et de commencer un nouveau chapitre de ma vie. Un chapitre avec une famille qui fait encore partie de mon existence et non quelques souvenirs de deux sœurs que j’avais perdues. Te connaissant, j’imagine que tu en ressens tout autant, puisque je me rappelle à quel point on se ressemblait lorsque nous étions que des enfants.

Ces derniers temps, par contre, j’avoue avoir été un frère absent. Je ne me sentais pas bien, ayant sans doute attrapé un quelconque virus. J’ai préféré rester à l’écart, me terrant en Bourgogne. En grandissant, je suis devenu un homme solitaire, tentant de convaincre le monde qui m’entourait, que rien ne pouvait m’atteindre ou me rendre faible. Ce n’est pourtant pas le cas, même si c’est ce que j’aurais voulu. Ma vue défaillante me procurant déjà une certaine faiblesse, je ne voulais pas en rajouter.

Malgré tout, sache, petite sœur, que même si nos routes ne sont pas les même, tu pourras compter sur moi, et te confier aussi souvent que tu le souhaite. Et je ne pardonnerai en aucun cas que quelqu’un ose porter la main sur toi ou Mey. Jamais. L’Amour ou l’Amitié ne devrait jamais être accompagnée de violence, ni quoi que ce soit y ressemblant.

Je vous aime et je vous embrasse toute les deux.
Votre frère,
Damien


Une nouvelle lettre fût signée et scellée. Cette étape de la journée était terminée et s’était plutôt bien déroulée. Et après avoir envoyé les réponses dans leur direction respective, le duo avait entrepris de ramasser leurs affaires avant de prendre un bon bol d’air frais et de bouger un peu. Il était temps de quitter cette maison abandonnée qui leur avait servi d’hôtel privé pendant leur séjour imprévu.



*Je largue les amarres, prenant la direction de la mer immaculée
Parce que je dois être libre, libre d’affronter la vie qui se présente devant moi
Sur le pont, je suis le capitaine, alors grimpe à bord
Nous allons chercher des lendemains meilleurs, sur toutes les côtes
Mais j’essaierai, Mon Dieu, j’essaierai, de continuer

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