Katina_choovansky.
Ou « Comment survivre à un mariage angevin »
Beaucoup sétaient étonnés.
Daccord, à lexception de Calyce, tout le monde sétait étonné.
Elle, lavait moyennement été, car Katina était ainsi faite quelle sadaptait très vite à limprobabilité des choses, en témoignaient ses nombreuses étonnantes rencontres, allant de St Tupi à LInexistence en passant par le Roy des Canards ou le Pape, sans oublier Chucky lours en peluche bien sûr.
Aujourdhui, elle se mariait.
Ça cétait une nouveauté. Ça méritait même une introspection personnelle.
Du haut de ses talons de dix centimètres, la Montmorency avait toujours eu un avis très mitigé sur le mariage. Au fil du temps, elle avait constaté quelle avait assez dune main pour compter ceux qui avaient porté haut leurs promesses, et encore elle avait au moins trois doigts de rab.
Cette fine observation avait donc suffi à un compte rendu sans concession sur le sujet : Lamour était la derrière chose à prendre en compte dans un mariage. Quiconque se mariait par, était condamné doffice à léchec.
Les sentiments, cétait une saloperie, une famine pour la cervelle. Ça vous atrophiait le bon sens, vous faisait oublier lheure, voire, vous collait un sourire idiot sur la bobine sans arriver à leffacer En gros, lamour était une belle chose jusquà ce que. Et « Jusquà ce que » arrivait toujours, dune manière ou dune autre.
Elle ne connaissait pas une seule exception.
Dailleurs, les gens en général étaient une belle saloperie.
On sattachait à eux et ils finissaient toujours par vous manquer, quand ils ne mourraient pas tout simplement. Katina avait donc choisi de faire simple. Elle aimerait, à la folie, une poignée de ses semblables, et les autres Ben, les autres pourraient crever à Ghent la bouche ouverte
Les hommes, eux, restaient une équation complexe.
Elle trouvait limmense majorité absolument sans intérêt Entre ceux qui étaient en manque, qui se croyaient irrésistibles ou qui considéraient les femmes avec le ton paternaliste du « Viens poulette, je vais tapprendre la vie, moué » (car le paternaliste type a souvent laccent du sud), autant dire quil ne restait pas grand-chose ayant de la valeur à ses yeux. Et que lon ne se méprenne pas ! Elle pensait à peu près autant de bien de ses semblables filles pour qui, trop souvent, lhomme était une fin en soi (De grosses cagoles, donc.)
Pour spontanément plaire à Katina, il fallait avoir un grain ou être misanthrope, bref, quelque chose quelle pouvait comprendre, qui avait du sens, mais pour quelle tombe amoureuse, il fallait du génie. Car oui, Katina pouvait être amoureuse, même quelle lavait déjà été, mais passer pour une emmerdeuse finie qui ny connaissait rien était vachement plus facile et reposant à gérer quon ne le pensait. En plus, ça lui évitait les longues discussions relou dhistoires de cur (et ça, ça navait pas de prix), « Brulez-le » étant la solution quelle proposait à 99 % quel que soit le problème, le 1 % restant étant précieusement gardé pour celles dont elle avait quelque chose à foutre.
Aimé, être aimé, elle connaissait le truc. Mais elle connaissait aussi le moment où tout fout lcamp, où on naime plus et où on se retrouve comme une truffe devant sa moitié qui sest encore rendu compte de rien et à qui il faut tout expliquer, alors non, définitivement, quelque chose daussi inconstant que lamour nétait absolument pas fait pour les promesses déternité.
Katina se mariait donc aujourdhui sans le moindre sourire niais au cur mais avec une sincérité quon ne pouvait pas lui enlever.
Gorborenne lui avait plu. Pas que parce quil était vieux, aveugle, chauve et riche (le passe-droit obligatoire angevin sans quoi, on filait même pas une rognure dongle en dot) mais parce quil avait dans le rire, les reflets pailletés dun arc en ciel et dans la tête, un pragmatisme tout partagé. Lui aussi, pensait que les mariages, cétait pas fait pour saimer, alors ils sétaient mis daccord : Elle inonderait ses vieux jours de chouquettes, des lettres, et de dessins de pendus pendant quil naviguerait sur une mer de chimères là où il la laisserait nen faire quà sa tête, aller où bon lui semble et lancer des cailloux sur les mainois.
Une union parfaite, quoi. Et à ceux qui se demandaient encore « Pourquoi ? », elle répondrait « Pourquoi pas ? ».
Se marier avec un amateur de folie sage nétait-il pas finalement ce quelle pouvait espérer de mieux, elle qui navait de sage que ses cheveux au sortir de son brushing?
Voilà qui nous amène donc à linstant I.
Instant I moins cinq minutes
Anjou, 10 heures 55
Cathédrale dAngers en vue, avec dans la calèche, la promise et sa divine marâtre.
Nerveuse ? Un peu.
Après tout, elle avait quand même fait distribuer plus dune cinquantaine dinvitations indiquant la mauvaise heure de son mariage et ça allait forcément finir par se savoir.
Bien sûr quils finiraient tous par se rendre à limplacable logique à laquelle elle avait fait face au moment des préparatifs (à savoir que beaucoup dinvités pour la cérémonie = une cérémonie qui déborde et qui fait quon passe à table à pas dheure, or les horaires fixes cest important pour manger sinon après, ça devient nimporte quoi ), voire, ils la remercieraient une fois quils auraient le ventre plein car cétait pour la plus part des gens plein de bon sens, mais en attendant, il faudrait trouver de quoi les calmer. Elle avait donc prévu daccuser Finn.
Il faudrait également peut être jeter quelquun en pâture à la foule pour espérer fuir tranquillement vers le buffet, et pour ça, elle avait aussi prévu Finn. Il lui devait bien ça, cet escroc. Ça compenserait les 25 écus par heure quelle allait devoir lui verser pour officier à la cérémonie en qualité de témoin.
Dans ta face lirlandais !
La main manucurée passa sur un pli invisible de la robe cendre made in Momie Chérie à lapproche de la cathédrale, avant de jeter un coup dil à sa marâtre rougeoyante assise en face delle.
Anaon était une très belle marâtre, la plus belle même (et ça , avec ou sans la robe de Judas dont elle était si fière et qui il fallait ladmettre même si ça faisait mal à la bouche dassocier Judas à quelque chose de beau, lui allait merveilleusement bien), et Katina sétonnait parfois encore davoir réussi à lembringuer dans cette étonnante filiation sans avoir eu à lassommer pour lui passer la bague au doigt devant un autel pendant que Calyce aurait très vite dit « Par lesprit du Grand Canard, je vous marie à Finam, amen ! ». Peut-être était-ce la torgnole finamienne à venir qui les avait retenues, ou leur légendaire manque de courage dès quil sagissait dassommer quelquun sans y foutre le feu dabord (RIP, les lavandières de Saumur), mais finalement il ny avait eu besoin de rien dautre que beaucoup de naturel (et dalcool) pour quAnaon cède à ce caprice très angevin et devienne marâtre pour la vie.
Une affaire en or, quoi.
- « Dites marâtre »
Linterrogation se formulait enfin tandis quon leur ouvrait la porte de la calèche et quelle en descendait, vérifiant les mains des domestiques venant aider à tenir la traine dun regard mauvais parce quon ne déconne ni avec la bouffe, ni avec une robe signée Alatariel.
Elle qui navait jusqualors douté de rien, sapprêtait enfin à H -5 mns de se faire passer la bague au doigt, à poser une question dordre premier à Anaon, en témoignait cet air soucieux sur le minois quelle releva vers elle en désignant le môme qui les accompagnait dun geste de la tête
- « vous avez prévu un harnais pour Amadeus ? »
Non parce que le serial bavouilleur (*), elle le voyait venir gros comme un béarnais Depuis cette malheureuse chouquette enfoncée dans sa narine pour voir sil avait linstinct de survie quand on lui mettait de la bouffe sous (et dans) le nez, expérience célébrée par le môme dun concert de protestations, elle se méfiait un peu. Si cétait bien le fils de la Princesse au petit pois, il était carrément capable de se précipiter dans lallée avec les mains toutes dégueulasses (car les enfants ont toujours les mains dégueulasses au pire moment. Comment font-ils ? Mystère ) pour venir les agripper à sa splendide robe de mariée et réclamer un bisou. Sil y avait bien une chose que la Montmorency avait appris en rencontrant le paternel, cétait que « Von Frayner un jour, Von Frayner toujours » Amadeus avait beau être vachement mieux réussi que le modèle adulte, sil était du même bois, ça foutait quand même un peu les chocottes.
(*Jassume tous mes barbarismes)
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Maitre Troubadour à la Confrérie
Beaucoup sétaient étonnés.
Daccord, à lexception de Calyce, tout le monde sétait étonné.
Elle, lavait moyennement été, car Katina était ainsi faite quelle sadaptait très vite à limprobabilité des choses, en témoignaient ses nombreuses étonnantes rencontres, allant de St Tupi à LInexistence en passant par le Roy des Canards ou le Pape, sans oublier Chucky lours en peluche bien sûr.
Aujourdhui, elle se mariait.
Ça cétait une nouveauté. Ça méritait même une introspection personnelle.
Du haut de ses talons de dix centimètres, la Montmorency avait toujours eu un avis très mitigé sur le mariage. Au fil du temps, elle avait constaté quelle avait assez dune main pour compter ceux qui avaient porté haut leurs promesses, et encore elle avait au moins trois doigts de rab.
Cette fine observation avait donc suffi à un compte rendu sans concession sur le sujet : Lamour était la derrière chose à prendre en compte dans un mariage. Quiconque se mariait par, était condamné doffice à léchec.
Les sentiments, cétait une saloperie, une famine pour la cervelle. Ça vous atrophiait le bon sens, vous faisait oublier lheure, voire, vous collait un sourire idiot sur la bobine sans arriver à leffacer En gros, lamour était une belle chose jusquà ce que. Et « Jusquà ce que » arrivait toujours, dune manière ou dune autre.
Elle ne connaissait pas une seule exception.
Dailleurs, les gens en général étaient une belle saloperie.
On sattachait à eux et ils finissaient toujours par vous manquer, quand ils ne mourraient pas tout simplement. Katina avait donc choisi de faire simple. Elle aimerait, à la folie, une poignée de ses semblables, et les autres Ben, les autres pourraient crever à Ghent la bouche ouverte
Les hommes, eux, restaient une équation complexe.
Elle trouvait limmense majorité absolument sans intérêt Entre ceux qui étaient en manque, qui se croyaient irrésistibles ou qui considéraient les femmes avec le ton paternaliste du « Viens poulette, je vais tapprendre la vie, moué » (car le paternaliste type a souvent laccent du sud), autant dire quil ne restait pas grand-chose ayant de la valeur à ses yeux. Et que lon ne se méprenne pas ! Elle pensait à peu près autant de bien de ses semblables filles pour qui, trop souvent, lhomme était une fin en soi (De grosses cagoles, donc.)
Pour spontanément plaire à Katina, il fallait avoir un grain ou être misanthrope, bref, quelque chose quelle pouvait comprendre, qui avait du sens, mais pour quelle tombe amoureuse, il fallait du génie. Car oui, Katina pouvait être amoureuse, même quelle lavait déjà été, mais passer pour une emmerdeuse finie qui ny connaissait rien était vachement plus facile et reposant à gérer quon ne le pensait. En plus, ça lui évitait les longues discussions relou dhistoires de cur (et ça, ça navait pas de prix), « Brulez-le » étant la solution quelle proposait à 99 % quel que soit le problème, le 1 % restant étant précieusement gardé pour celles dont elle avait quelque chose à foutre.
Aimé, être aimé, elle connaissait le truc. Mais elle connaissait aussi le moment où tout fout lcamp, où on naime plus et où on se retrouve comme une truffe devant sa moitié qui sest encore rendu compte de rien et à qui il faut tout expliquer, alors non, définitivement, quelque chose daussi inconstant que lamour nétait absolument pas fait pour les promesses déternité.
Katina se mariait donc aujourdhui sans le moindre sourire niais au cur mais avec une sincérité quon ne pouvait pas lui enlever.
Gorborenne lui avait plu. Pas que parce quil était vieux, aveugle, chauve et riche (le passe-droit obligatoire angevin sans quoi, on filait même pas une rognure dongle en dot) mais parce quil avait dans le rire, les reflets pailletés dun arc en ciel et dans la tête, un pragmatisme tout partagé. Lui aussi, pensait que les mariages, cétait pas fait pour saimer, alors ils sétaient mis daccord : Elle inonderait ses vieux jours de chouquettes, des lettres, et de dessins de pendus pendant quil naviguerait sur une mer de chimères là où il la laisserait nen faire quà sa tête, aller où bon lui semble et lancer des cailloux sur les mainois.
Une union parfaite, quoi. Et à ceux qui se demandaient encore « Pourquoi ? », elle répondrait « Pourquoi pas ? ».
Se marier avec un amateur de folie sage nétait-il pas finalement ce quelle pouvait espérer de mieux, elle qui navait de sage que ses cheveux au sortir de son brushing?
Voilà qui nous amène donc à linstant I.
Instant I moins cinq minutes
Anjou, 10 heures 55
Cathédrale dAngers en vue, avec dans la calèche, la promise et sa divine marâtre.
Nerveuse ? Un peu.
Après tout, elle avait quand même fait distribuer plus dune cinquantaine dinvitations indiquant la mauvaise heure de son mariage et ça allait forcément finir par se savoir.
Bien sûr quils finiraient tous par se rendre à limplacable logique à laquelle elle avait fait face au moment des préparatifs (à savoir que beaucoup dinvités pour la cérémonie = une cérémonie qui déborde et qui fait quon passe à table à pas dheure, or les horaires fixes cest important pour manger sinon après, ça devient nimporte quoi ), voire, ils la remercieraient une fois quils auraient le ventre plein car cétait pour la plus part des gens plein de bon sens, mais en attendant, il faudrait trouver de quoi les calmer. Elle avait donc prévu daccuser Finn.
Il faudrait également peut être jeter quelquun en pâture à la foule pour espérer fuir tranquillement vers le buffet, et pour ça, elle avait aussi prévu Finn. Il lui devait bien ça, cet escroc. Ça compenserait les 25 écus par heure quelle allait devoir lui verser pour officier à la cérémonie en qualité de témoin.
Dans ta face lirlandais !
La main manucurée passa sur un pli invisible de la robe cendre made in Momie Chérie à lapproche de la cathédrale, avant de jeter un coup dil à sa marâtre rougeoyante assise en face delle.
Anaon était une très belle marâtre, la plus belle même (et ça , avec ou sans la robe de Judas dont elle était si fière et qui il fallait ladmettre même si ça faisait mal à la bouche dassocier Judas à quelque chose de beau, lui allait merveilleusement bien), et Katina sétonnait parfois encore davoir réussi à lembringuer dans cette étonnante filiation sans avoir eu à lassommer pour lui passer la bague au doigt devant un autel pendant que Calyce aurait très vite dit « Par lesprit du Grand Canard, je vous marie à Finam, amen ! ». Peut-être était-ce la torgnole finamienne à venir qui les avait retenues, ou leur légendaire manque de courage dès quil sagissait dassommer quelquun sans y foutre le feu dabord (RIP, les lavandières de Saumur), mais finalement il ny avait eu besoin de rien dautre que beaucoup de naturel (et dalcool) pour quAnaon cède à ce caprice très angevin et devienne marâtre pour la vie.
Une affaire en or, quoi.
- « Dites marâtre »
Linterrogation se formulait enfin tandis quon leur ouvrait la porte de la calèche et quelle en descendait, vérifiant les mains des domestiques venant aider à tenir la traine dun regard mauvais parce quon ne déconne ni avec la bouffe, ni avec une robe signée Alatariel.
Elle qui navait jusqualors douté de rien, sapprêtait enfin à H -5 mns de se faire passer la bague au doigt, à poser une question dordre premier à Anaon, en témoignait cet air soucieux sur le minois quelle releva vers elle en désignant le môme qui les accompagnait dun geste de la tête
- « vous avez prévu un harnais pour Amadeus ? »
Non parce que le serial bavouilleur (*), elle le voyait venir gros comme un béarnais Depuis cette malheureuse chouquette enfoncée dans sa narine pour voir sil avait linstinct de survie quand on lui mettait de la bouffe sous (et dans) le nez, expérience célébrée par le môme dun concert de protestations, elle se méfiait un peu. Si cétait bien le fils de la Princesse au petit pois, il était carrément capable de se précipiter dans lallée avec les mains toutes dégueulasses (car les enfants ont toujours les mains dégueulasses au pire moment. Comment font-ils ? Mystère ) pour venir les agripper à sa splendide robe de mariée et réclamer un bisou. Sil y avait bien une chose que la Montmorency avait appris en rencontrant le paternel, cétait que « Von Frayner un jour, Von Frayner toujours » Amadeus avait beau être vachement mieux réussi que le modèle adulte, sil était du même bois, ça foutait quand même un peu les chocottes.
(*Jassume tous mes barbarismes)
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Maitre Troubadour à la Confrérie