Eilinn_melani
Parfois, au détour de ses pérégrinations diverses, à Rome ou en Bourgogne, Eilinn entendait parler de cette étrange dame qui, venant d'un pays du sud, à l'accent chantant, vendait quelques onguents destinés à rendre encore plus beau ce qui l'était déjà. Elle était passée au Louvre, avait fait sensation, disait-on. Les nobles commençaient à s'arracher ses produits, et Eilinn face à son reflet dans une vitre, se demanda si cela était vraiment pour elle.
Elle n'avait pas à chercher un époux, un parti, à se marier. Elle s'était mariée au Très Haut, et c'était bien assez, il était exigeant, demandait beaucoup d'elle. Surtout ses cardinaux d'ailleurs. Elle en avait vu un bien beau, un espagnol, et s'était surprise à rêvasser, avant de se morigener, et de se rappeler une triste vérité : elle était laide. Et surtout ordonnée.
Avec ses cicatrices le long de la joue et de son cou, sa maigreur peu avenante, le peu de soin qu'elle prenait d'elle, elle ne risquait pas d'être un objet de tentation. Pourtant, la nouvelle Primat de France était une femme fort belle, et semblait bien saccommoder de cet état de fait.
Et puis il y avait eu les pompons. Et Eilinn se dit que peut-être, si elle pouvait être un peu moins moche, elle ne ferait plus peur aux grouillots de Rome, et elle pourrait rendre visite aux Congrégations sans craindre les regards curieux sur elle.
Ainsi elle écrivit une lettre.
Elle n'avait pas à chercher un époux, un parti, à se marier. Elle s'était mariée au Très Haut, et c'était bien assez, il était exigeant, demandait beaucoup d'elle. Surtout ses cardinaux d'ailleurs. Elle en avait vu un bien beau, un espagnol, et s'était surprise à rêvasser, avant de se morigener, et de se rappeler une triste vérité : elle était laide. Et surtout ordonnée.
Avec ses cicatrices le long de la joue et de son cou, sa maigreur peu avenante, le peu de soin qu'elle prenait d'elle, elle ne risquait pas d'être un objet de tentation. Pourtant, la nouvelle Primat de France était une femme fort belle, et semblait bien saccommoder de cet état de fait.
Et puis il y avait eu les pompons. Et Eilinn se dit que peut-être, si elle pouvait être un peu moins moche, elle ne ferait plus peur aux grouillots de Rome, et elle pourrait rendre visite aux Congrégations sans craindre les regards curieux sur elle.
Ainsi elle écrivit une lettre.
Citation:
A Flaminia Marionno,
Sincères Salutations,
J'ai entendu parler de votre talent dans la composition d'onguents, crèmes et potions de toutes sortes pour révéler la beauté des femmes.
J'aimerais savoir si il serait possible de vous rencontrer, pour... une consultation ?
La vérité est que je ne suis pas jolie. Mais m'étant dévouée au service du Très Haut, cela n'est pas véritablement un problème de ne pas trouver d'époux.
Mais parfois, j'aimerais être un peu moins pas jolie.
Je ne sais si vos productions pourront quoi que ce soit pour moi, mais j'aimerais néanmoins que nous puissions faire affaire.
Bien à vous,
Eilinn Melani
Sincères Salutations,
J'ai entendu parler de votre talent dans la composition d'onguents, crèmes et potions de toutes sortes pour révéler la beauté des femmes.
J'aimerais savoir si il serait possible de vous rencontrer, pour... une consultation ?
La vérité est que je ne suis pas jolie. Mais m'étant dévouée au service du Très Haut, cela n'est pas véritablement un problème de ne pas trouver d'époux.
Mais parfois, j'aimerais être un peu moins pas jolie.
Je ne sais si vos productions pourront quoi que ce soit pour moi, mais j'aimerais néanmoins que nous puissions faire affaire.
Bien à vous,
Eilinn Melani
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Secrétaire Pontificale et Scripteur du Saint Office