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[RP - Ouvert] « La toilette est la cuisine de la beauté ;

Flaminia.m.

    … chaque femme, chaque jour, imagine des ragoûts pour ses charmes, qu'elle doit servir le soir à l'admiration affamée des regard. » - Alphonse Karr


Petit précis de géographie pour les nuls.

Venise se trouve sur la côte orientale de la botte italienne. Le Lyonnais-Dauphiné quant à lui, est aux pieds de la chaîne de montagnes alpines. Paris, enfin, se trouve être la capitale du Royaume de France mais non point son centre. Maintenant que ces trois points sont situés et visualisés sans souci par le lecteur, il convient de se poser une question formidable de simplicité : Mais que fout donc Flaminia Marionno à Alençon ? Figurez-vous que c'est la question qu'elle s'était posée au début. Comment en quittant la capitale française, à destination de Lyon pour rejoindre son échoppe, a-t-elle fini par atterrir dans le Domaine Royal à l'opposé de sa destination première ? Faut-il être stupide .. Ou bien n'avoir pas de carte, un sens de l'orientation aussi mauvais que la connaissance du pays qu'elle traverse et par dessus tout, une compagne de voyage plus capricieuse qu'une vieille courtisane qui voit ses dernières heures s'écouler comme autant de pétales fanés.

« Espèce d'idiote.. Pourquoi as-tu mangé cela ? »*

Cela ? Une grande partie de ses réserves de simples. L'idiote en question ? Une ânesse prête à mettre bas qu'elle a sauvé d'une mort certaine, puisqu'elle était attachée et affamée dans la courette d'une vieille ferme. N'allez pas croire qu'elle est généreuse la vénitienne en dépit de sa poitrine confortable et confortablement étalée à la vue de la gente masculine. Non pas, elle a vu là une aubaine. Du lait d'ânesse.. Quoi de mieux pour les soins de la peau ? Hormis peut-être le lait de jument, mais allez trouver une jument vous.. Cela coûte trop cher. Et à trop se perdre, elle commence à dilapider peu à peu le pécule qu'elle a embarqué avec elle dans son périple pour gagner le Louvre et le concours d'artisanat.

Tout cela pour dire que cette ânesse va la rendre chèvre.. Une chance que la matinée soit consacrée à la découverte d'éventuels fournisseurs en Alençon. Et comment trouver cela plus facilement qu'en se rendant au marché ? Une mante sur les épaules pour dissimuler la cotte damassée de bonne facture qui marque les formes autant qu'elle les cache aux regards. Quelques mèches bouclées qui s'envolent ici et là comme autant d'écho au soleil de février, et roulez jeunesse. On va faire les courses, alors pourquoi ce soin dans sa tenue ? Parce que c'est une habitude vieille de plusieurs années, parce qu'elle n'a toujours connu que cela, enfin parce qu'il faut bien vivre.

Délaissant l'ânesse à son triste sort – avec foin et eau, on est vénitiens mais pas moins civilisés -, elle s'engage en direction du marché. A un gamin qui passe en courant dans la rue, quelques mots jetés au vent en même temps que quelques deniers. Il faut aller chercher la petite Cosnac. Elle lui a promis de lui apprendre la beauté, elle le fera en dépit de ses réticences.

Finalement, n'a-t-elle pas appris si tôt l'art d'être belle et de plaire ? Si. Et pour quels résultats..


[*Les propos de Flaminia sont en vénitien lorsqu'elle est seule.
Le RP est ouvert évidemment. N'hésitez pas à envoyer un MP pour prévenir de votre petite venue. ]

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© Elissa Ka - Tous droits réservés.
Tsampa
Changement d'échelle.
Au nord, il y a la mer; au sud Alençon.
A mi-chemin, le centre du monde.
Montgommery.
A l'ouest du-dit centre du monde, son éternel rival, enfin réunis pour le meilleur & pour le meilleur sur la même bannière.
Escouché.
Et seulement après, au nord-est, Paris.
La Vérité géographique est rétablie. Le lecteur mis à mal par ces mensonges éhontés est rassuré.
Continuons.

Au centre du monde se joue un acte important de la vie seigneuriale : l'inventaire des possessions ducales & baronniales du couple hérautique alençonnais.
Et au centre du centre du monde, assise devant un plateau de chouquettes et de madeleines en forme de coquilles, Tsampa pose le doigt et tapote une ligne d'un air agacé. L'intendant d'Escouché vient rendre compte de la bonne -ou pas- gestion du domaine qu'il administrait depuis la mort du dernier duc à en avoir foulé les terres.


Je ne suis pas douée avec les chiffres, certes. Mais là, entre ce qui devrait-être et ce qui est dans vos relevés, sur nos terres escouchéennes, il manque un âne. Une ânesse, même, pleine, en plus. Donc deux ânes.
Alors, à moins que ce ne soit vous, et auquel cas le compte est bon, je ne comprends pas pourquoi vous vous présentez devant moi alors que visiblement vous savez qu'une bête ne répond pas à l'appel sur mon domaine.


L'oreille basse, l'homme se tait.
L'oreille aux aguets, Gasparine jubile.


Moi, j'sais l'est où la bête. Une dame pas trop mal habillée l'a piquée dans une étable à Montgaroult. C'est l'ptit gars d'Léon qui l'racontait à la traite au matin.
Une pas toute nette, qui causait à la bestiole. Et qui parlait pas trop trop bien l'françois d'chez nous.
Y'a plus qu'à la cueillir là bas, et l'tour est joué.


Yapluka.
La duchesse congédie l'homme d'un geste de la main. Le message est entendu. L'ânesse sera au bercail dans la soirée, et la voleuse attendue.

Je me suis arrêtée à l'âne, mais qui sait ce que je vais trouver dans cette liasse de feuillets ?

Sautant du coq à l'âne -parce que c'est dans le ton- car une affaire élucidée est une affaire classée, la duchesse passe à autre chose.


Je manque de cire. Faites atteler les chevaux, Gasparine. Nous allons au marché.

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Flaminia.m.
Montgaroult. Dans la liste des données purement géographiques, on peut dire que Montgaroult se trouve au nord d'Escouché. Si on vous demande pourquoi la vénitienne a été là-bas pour trouver son ânesse, répondez dans le doute que c'est parce que son orientation se fixe sur la course du soleil et comme chacun le sait, le soleil ne reste jamais à sa place, ça ne facilite pas les trajectoires !

Ce qui est la triste vérité. Flaminia est nulle en orientation, et bien inconsciente des us et coutumes du sol français, heureusement qu'elle est plus douée en négociation, comme la digne fille de la Sérénissime qu'elle est. Ainsi donc, sans ciller, elle traverse le marché d'Alençon pour gagner les étals susceptibles de l'intéresser. De temps à autre, la mante glisse sur la chevelure lustrée, et alors on aperçoit l'éclat de la gorge ou la rondeur d'une épaule, le galbe d'un sein qui tend le tissu, ce n'est qu'une seconde, qu'un instant qu'elle offre à la gourmandise des yeux, car elle s'empresse de dissimuler avec cette pudeur feinte qu'ont les courtisanes, cette rougeur sur les joues qui est artificielle mais qui bernera assez bien le bourgeois.

Et quant à la bourgeoise, si on ne lui demande pas son aval concernant le manège de l'italienne, du moins la bourse dont s'échappe un doux cliquetis, peut la convaincre qu'elle a à faire avec une cliente comme les autres, à savoir une cliente qui paie. Et c'est vers une cueilleuse de plantes qu'elle se rend, la récolte est scrupuleusement examinée, voire même sentie et touchée du bout des doigts pour en vérifier la fraîcheur.


« Pourriez-vous me mettre deux onces de marjolaine, autant de tilleul, lance-t-elle ravie d'avoir trouvé son bonheur. Une once de céleri suffira, il ne faudrait pas le perdre. Quatre onces de thym ? Oui, quatre, on a rarement assez de thym. Comme le saule blanc.. Quelle belle écorce, on en a rarement vu de si bien arrachée à l'arbre. Mettez-moi les deux que vous avez. Et je vous prendrai aussi ce petit sac de bourrache.  Oh ! »

Les lèvres font écho à l'exclamation. Elle a vu le bouquet de passeroses et celui d'achillée, fleurs téméraires qui sont sorties trop tôt mais dont sa réserve s'est vidée. Non, décidément l'aubaine est trop bonne pour la louper.

« Et les fleurs ! Non, non pas la lavande ! J'en ai encore. Celles-ci. »

Celles-ci, elle les veut. Car elles sont importantes dans la composition de bien de ses onguents et lotions. Et puis parce qu'il ferait beau voir que quelqu'un les ait à sa place. Elle sait ce qu'elle veut, elle connaît les plantes dans toutes les langues, question de survie et de savoir.

Le temps s'écoulera de la sorte. Un sourire aux maris et célibataires, un bon mot sur la qualité des produits des uns, un reniflement dédaigneux quant à la piètre marchandise fournie par d'autres, et les écus et deniers passeront de main en main. Pour un pain d'argile et de la farine, pour d'autres choses, encore.

La Marionno est dans son élément, certains la prendront pour une sorcière, finalement, elle use des mêmes plantes que les médicastres et les médecins, pour un tout autre art, pour des baumes bien différents. Et si on la cherche, on la trouvera près des pigments où elle essaie à sa façon de faire baisser le prix du quarteron de cochenilles pour ses incarnats.

Si elle sourit, il cède, non ? Non, puisque son épouse arrive. Ah mince.

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