Takoda
« Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir; il descend; le voici:
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci. »*
[Rencontre à Bourganeuf]
Le besoin de prendre lair sétait fait impérieux, presque nécessaire et lorsque Vera avait proposé un voyage à Guéret, Thaïs avait de suite dit « oui ». Elle étouffait ! Les deux « mies » étaient donc parties visiter la Marche, profitant de ce répit, loin du tourbillon de la capitale. Le calme se faisait rare et ce dernier se trouvait être le bienvenue encore que cela laissait plus de temps pour penser...
La rousse était dhumeur morose ce jour-là, et même un tour dans sa salle à la Confrérie navait apaisé ses tourments. Elle se consumait à petit feu, flamme en perdition, soleil en extinction. Le silence, dix jours sans un mot de sa part Dix jours avec ce doute qui sinsinue comme un vil poison dans son âme. On est bien peu de chose quand on aime Enfin aimer, elle se refusait à corps et à cri de prononcer cette évidence, mais il fallait bien se rendre à la raison Et comme chaque fois que ce genre détat pointait son nez le besoin de se sentir vivante faisait son apparition.
La première fois ça avait été en Anjou, à la mort de sa sur, une bouteille, des ciseaux, de quoi entailler ses jolis poignets dalbâtre. Fort heureusement, on ne lavait laissé faire. Et depuis, il y avait eu des rechutes
Jusquà la dernière Anjou ! Elle ny avait pas mis les pieds depuis la mort de Fal. Revoir les murs de Saumur avait rouvert bien des blessures et le soir venu elle avait fauté. Violemment, sans ménagement pour rien de plus que ce frisson qui vous parcourt léchine Douce adrénaline ! Rien ne laissait pourtant présager quun tel état referait surface et pourtant
Cette journée sannonçait banale à souhait, Vera et elle, étaient à Bourganeuf, buvant de la prune, se demandant encore si elles « détalaient ou sétalaient » .lorsquune blonde avait paru. Takoda comme à son ordinaire avait lancé son questionnement, curiosité oblige. Il sagissait dune italienne, Corleone qui plus est, et que pouvait elle bien faire en Limousin ?
Elle navait trop su comment la conversation avait dévié, mais cela avait été le cas et la rouquine se retrouvait à demander sur un ton amusé à Anitha, puisque tel était son prénom, ce quelle venait fouetter icelieu ou qui ? La réponse ne sétait guère fait attendre une proposition :
Vous voulez que je vous fouette ?
Et à Tak de rétorquer sur le ton de la plaisanterie :
Jadorerais
Mais était-ce vraiment une plaisanterie ? Sen était suivit un échange amusant, un sieur pensant quelles allaient se battre sinterposa, chacune son tour, elles le renvoyèrent à ses affaires. Pour finir par cette phrase LA phrase : « Un mot de vous, et je vous donne la clé de ma chambre plus bas en ville »
Depuis lors, Thaïs, tournait cette phrase en boucle dans sa caboche
[Limoges, le lendemain]
La Corleone était à Limoges, elle venait voir sa sur, elle le lui avait dit était-ce cela qui lui vrillait le ventre depuis son réveil ? Les gestes machinalement exécutés du quotidien nendormaient pas lécho de la voix de la blonde Avançons !
Retour à Limoges, retour en taverne La Fraise de nouveau attablée devant un verre de prune faisait montre de son contrôle delle-même habituel. Un sourire ici, une remarque amusante là et hop, une nouvelle gorgée Jusquà linstant où, Takoda reconnut la silhouette, avant même davoir entendu le fort accent italien, elle savait de qui il sagissait Pas en public Rester maîtresse de soi encore un instant, dautant que Vera déjà se raillait de lépisode de la veille
« Je nai rien à cacher », avait dit la brigande la veille
« Nous avons tous quelque chose à cacher ! », avait répondu la porte-parole
Personne ne devait savoir, jamais cétait une rédemption , cétait le grand frisson
Thaïs-Korydwen d'Ambrois, voulez vous bien vous ôter cette idée de la tête? Je ne le peux, il le faut...La rousse avance un papier devant la blonde...Un papier sur lequel était écrit trois mots, trois sentences
Votre clé, Anitha !
Elle avait besoin de se sentir vivante.
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Tu réclamais le Soir; il descend; le voici:
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci. »*
[Rencontre à Bourganeuf]
Le besoin de prendre lair sétait fait impérieux, presque nécessaire et lorsque Vera avait proposé un voyage à Guéret, Thaïs avait de suite dit « oui ». Elle étouffait ! Les deux « mies » étaient donc parties visiter la Marche, profitant de ce répit, loin du tourbillon de la capitale. Le calme se faisait rare et ce dernier se trouvait être le bienvenue encore que cela laissait plus de temps pour penser...
La rousse était dhumeur morose ce jour-là, et même un tour dans sa salle à la Confrérie navait apaisé ses tourments. Elle se consumait à petit feu, flamme en perdition, soleil en extinction. Le silence, dix jours sans un mot de sa part Dix jours avec ce doute qui sinsinue comme un vil poison dans son âme. On est bien peu de chose quand on aime Enfin aimer, elle se refusait à corps et à cri de prononcer cette évidence, mais il fallait bien se rendre à la raison Et comme chaque fois que ce genre détat pointait son nez le besoin de se sentir vivante faisait son apparition.
La première fois ça avait été en Anjou, à la mort de sa sur, une bouteille, des ciseaux, de quoi entailler ses jolis poignets dalbâtre. Fort heureusement, on ne lavait laissé faire. Et depuis, il y avait eu des rechutes
Jusquà la dernière Anjou ! Elle ny avait pas mis les pieds depuis la mort de Fal. Revoir les murs de Saumur avait rouvert bien des blessures et le soir venu elle avait fauté. Violemment, sans ménagement pour rien de plus que ce frisson qui vous parcourt léchine Douce adrénaline ! Rien ne laissait pourtant présager quun tel état referait surface et pourtant
Cette journée sannonçait banale à souhait, Vera et elle, étaient à Bourganeuf, buvant de la prune, se demandant encore si elles « détalaient ou sétalaient » .lorsquune blonde avait paru. Takoda comme à son ordinaire avait lancé son questionnement, curiosité oblige. Il sagissait dune italienne, Corleone qui plus est, et que pouvait elle bien faire en Limousin ?
Elle navait trop su comment la conversation avait dévié, mais cela avait été le cas et la rouquine se retrouvait à demander sur un ton amusé à Anitha, puisque tel était son prénom, ce quelle venait fouetter icelieu ou qui ? La réponse ne sétait guère fait attendre une proposition :
Vous voulez que je vous fouette ?
Et à Tak de rétorquer sur le ton de la plaisanterie :
Jadorerais
Mais était-ce vraiment une plaisanterie ? Sen était suivit un échange amusant, un sieur pensant quelles allaient se battre sinterposa, chacune son tour, elles le renvoyèrent à ses affaires. Pour finir par cette phrase LA phrase : « Un mot de vous, et je vous donne la clé de ma chambre plus bas en ville »
Depuis lors, Thaïs, tournait cette phrase en boucle dans sa caboche
[Limoges, le lendemain]
La Corleone était à Limoges, elle venait voir sa sur, elle le lui avait dit était-ce cela qui lui vrillait le ventre depuis son réveil ? Les gestes machinalement exécutés du quotidien nendormaient pas lécho de la voix de la blonde Avançons !
Retour à Limoges, retour en taverne La Fraise de nouveau attablée devant un verre de prune faisait montre de son contrôle delle-même habituel. Un sourire ici, une remarque amusante là et hop, une nouvelle gorgée Jusquà linstant où, Takoda reconnut la silhouette, avant même davoir entendu le fort accent italien, elle savait de qui il sagissait Pas en public Rester maîtresse de soi encore un instant, dautant que Vera déjà se raillait de lépisode de la veille
« Je nai rien à cacher », avait dit la brigande la veille
« Nous avons tous quelque chose à cacher ! », avait répondu la porte-parole
Personne ne devait savoir, jamais cétait une rédemption , cétait le grand frisson
Thaïs-Korydwen d'Ambrois, voulez vous bien vous ôter cette idée de la tête? Je ne le peux, il le faut...La rousse avance un papier devant la blonde...Un papier sur lequel était écrit trois mots, trois sentences
Votre clé, Anitha !
Elle avait besoin de se sentir vivante.
*Recueillement, Charles Baudelaire
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