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[RP] Chute.

Alphonse_tabouret
Le sourire du comptable illumina brièvement son visage d’une lueur satisfaite en s’attardant au visage de la donzelle, retranché avec contentement dans le silence tacite d’une réponse qui n’avait pas besoin de mots ; à la redondance du verbe, il avait toujours préféré l’équivoque entente du mutisme, et il y avait peu de choses que le comptable préférait à l’économie du temps. En offrant au Chat le précieux gain de minutes convoitées par le ventre rouge de l’Aphrodite, saisissant chacun de ses ordres sans en questionner aucun, la Corleone s’était assurée l’aube d’une respectabilité professionnelle que le comptable ne manquerait pas de récompenser.

Je vous verrai dans deux jours. Bonne journée Esmée
, la salua-t-il sobrement, clôturant là la discussion en la congédiant d’un sourire, retrouvant la solitude pensive de son bureau au fil d’une réflexion entièrement tournée vers le Castillon.

Bientôt Parasite… Bientôt…

_________________
Esmee_
L'aube n'est pas tout à fait levée encore lorsque je suis de retour au sein de l'Aphrodite. Je me dirige vers la Maison Basse en direction des cuisines ou quelques commis et meschines sont déjà à pied d'oeuvre.

Je me glisse sur l'un des bancs qui ornent la grande tablée de bois et j'extrais de ma besace, un vélin, de l'encre et une plume.
Je suis resté en planque toute la nuit, surveillant les abords du bâtiment dans lequel s'était engouffré Adryan. Je ne l'avais pas suivi à l'intérieur mais je présumais qu'il s'agissait sans doute de son chez-soi. Il n'en ressortirait certainement pas de la nuit mais j'avais tout de même voulu m'en assurer, consciente de l'importance de la mission que m'avait octroyée le Comptable de l'Aphrodite. Et je ne savais pas pourquoi, mais j'avais le net sentiment qu'il ne fallait pas que je le déçoives.
Alors je m'attelais plus que sérieusement à ma tâche et je préparais mon rapport.

Au départ je ne devais m'adresser qu'à Alphonse ou Hubert mais finalement, les modalités avaient changées et je devais simplement aller déposer mon rapport sur le bureau du Comptable.

Je vois l'un des commis me glisser en silence une corbeille de laquelle s'échappe une alléchante odeur de brioche tiède et un bol de lait chaud bien crémeux sillonne sous mes yeux. J'observe le commis en question qui me sourit tout en me faisant un clin d'oeil. Je le regarde un brin perplexe, puis je finis par hausser les épaules et le remercier d'un simple sourire.

Après tout ce petit en-cas improvisé ne me fera pas de mal.

Ce n'est que lorsque le commis, sans plus de cérémonie s'en vient tirer sur les manches de mon mantel pour m'inciter à l'ôter que je réalise alors une chose : je suis trempée. Je m'ébroues légèrement avant de piocher dans la corbeille un morceau de brioche dont le goût anisé dans ma bouche semble me revigorifier quelque peu.
Et je me penche sur mon vélin, en remplissant rapidement quelques lignes appliquées et discrètes.

Un moment plus tard, je déambule de mes pattes de velours dans le couloir menant au bureau d'Alphonse. Vu l'heure je suis quasiment certaine de n'y croiser personne, mais sait-on jamais. Alors je reste sur le qui-vive. Je frappe néanmoins deux coups discrets sur le bois de la porte du bureau du Comptable et ne recevant pas de réponse, je tourne doucement le clanche qui ne résiste pas sous ma main. Signal que le lieu n'est pas clos et je me glisse donc par l'interstice que je viens d'entrouvrir, jetant un dernier coup d'oeil au-dehors, m'assurant d'être bien seule.

Je me dirige ensuite directement vers la table soigneusement rangée et j'y dépose mon vélin avant de m'éclipser des lieux.


Citation:
Rapport Premier

La Cible se trouvait présente ce soir au sein de la Maison Haute. Elle y a rencontré un homme qui m'a paru être de noble stature venu le rejoindre. Ils ont discutés un long moment, interrompus un instant par l'arrivée d'une courtisane qui me semble être une intime de la Cible.

La Cible s'est levé ensuite, semblant quelque peu contrariée et s'est dirigé vers le comptoir où elle a échangé le verre de vin de la courtisane contre un verre de lait.

La Cible a ensuite quitté les lieux pour se rendre dans un bâtiment de la Rue des Bourdonnais qu'elle n'avait toujours pas quitté à l'heure où je vous écris. Soit à l'aube de ce jour.

Je continue la surveillance. Tout se passe correctement pour l'instant je n'ai pas été repérée.


E.C.
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