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[RP] « La Controverse de l'Apicole », demeure de Germaine

Germaine...
Située à deux pas du cimetière municipal – le lecteur assidu saura pourquoi plus tard – s'érige une demeure en forme de ruche, aux alvéoles bien pensées afin d'accueillir les nouvelles âmes. Voici l'histoire qui a déclenché cette fameuse érection.

Née en même temps que l'anabaptisme, la controverse de l'Apicole n'a de cesse, depuis, d'être alimentée par de nouvelles argumentations, toutes plus scientifiques les unes que les autres, et il est à craindre qu'elle perdure jusqu'à la fin des temps, sans qu'aucun des protagonistes ne se mette d'accord, rappelant en cela les...hmmmm... mais chut...laissons cela.

Relatant d'un sujet ô combien important pour tout croyant rêvant d'atteindre le jardin des délices, il nous est parvenu les notes d'un témoin de la toute première trace de cette controverse...

Orateur 1 : C'est meilleur le vin !
Orateur 2 : Nan c'est la bière !
Orateur 1 : Cornard !
Orateur 2 : Enrondellé !
Orateur 3 : Tant qu'on parle pas d' génépi ...

Orateur 4 : Si nous prenons en compte la ligne de partage des eaux, sachant qu'il n'y a pas d'eau, mais que les rivières du Jardin des Délices ne saoulent pas,
Si nous prenons en compte la toute dernière étude mésozoîque de la plaque de la mer des Moluques à laquelle personne n'a rien compris, mais peut-être était-ce un rêve de Déos,
Si nous prenons en compte la force du Foehn le 19 septembre 1397 - c'est l'Arrière Grand Mère de la Lucienne qui l'a dit ! -,

Il paraît évident qu'il s'agit de fleuves de vins ...


Orateur 5 : Mais t'as rien compris ! tu oublies délibérément des détails importants !

Et le fait que la Jeanine est allée voir le Pierrot en cachette dans les houblonnières, alors que le Hubert était parti couper du bois ? tu en fais quoi de ce détail !
Parce que du coup, la Jeanine a vu que les lièvres courent en Avril non pas pour la saison des Amours comme on le croyait, mais pour récolter le Houblon, bien que tout le monde pensât le récolter en Septembre !

Je te dis que c'est de la Bière !


Orateur 6 : On dit pas LA bière mais LES bières! s'exclama le Crok Maure, son mètre - de bière?- à portée de main.

Orateur 7 :
Je m'insurge ! Dit le défendeur de la bière, alias Heineken

il n'y a qu'un jardin des délices ! et un seul fleuve de bière, aux nombreuses ramifications, certes, mais un seul !
Si chacun peut se servir dans sa choppe la bière qu'il souhaite, blonde brune ou ambrée ... il n'en demeure pas moins qu'il n'y a qu'une seule bière !
LA bière !
La multiplicité créée par les ponctions diverses et variées de ceux qui dorment en bière, ne rend pas pour autant cette unicité réellement divisible !



Orateur 8 : Ma quesse tou dis? intervient l'Ibière! Cé dé la Cerveza!
Orateur 9 : Du cervelas? répond Raoul, toujours là où il ne faut pas. Moi j'préfère du museau vinaigrette.

Orateur 8 : Ah non, pas dé vin aigré, ça estomaqué!
Orateur 9 : Et là, haussant un sourcil, Henri Maire, fervent défenseur de certains cépages, fut frappé d'une idée soudaine :
C'est du vin ! c'est l'évidence même !
Déos a dit "cultivez le noah", car Déos parle aux hommes par le rêve.
Le vin qui rend fou ! Déos n'a pu que mettre du vin dans le jardin des Délices !


Voici donc, Mesdames, Messieurs, l'origine du nom de la demeure de la nouvelle pastourelle, Germaine.



Controverse écrite à six mains, avec Ljd Luc la Misère, Musartine et moi-même.
Germaine...
Germèèèèèèèèèèèèèèèèèène ! Germèèèèèèèèèèèèèèèèène !

La hurleuse, c'est Tanaisie, rouge d'avoir couru, essoufflée pour la même raison, les yeux écarquillés pour... on ne sait encore pourquoi, qui entre comme une diablesse sortant d'une messe avec le feu aux fesses, si je peux me permettre cette image, qui entre donc, brandissant un parchemin tout chiffonné, qui semble être la cause de son émoi.

Aieuh ! j'm'ai coupé avec tes cris d'orfraie ! se plaint Germaine qui se taillait justement les ongles des pieds. Justement, oui.

Tanaisie s'asseoit sur le banc, de l'autre côté de la table, là où ne trône pas le pied de Germaine, reprend son souffle et souffle :


Vous êtes sous interdit !

Germaine prend son pied, le remet sous elle, dans une position plus adéquate pour accueillir la nouvelle, et répond sobrement :

Ah !

Déçue de l'absence de réaction épidermique de son ennemie préférée, Tanaisie enfonce le clou, montrant le parchemin.

En plus, il est dit ici que vous êtes une fausse abbesse !
...
Bah j'ai jamais dit qu' j'étais une abbesse, alors fausse... c'est quoi encore c' ramassis d'conn'ries ?


Surprise du calme olympien dont fait preuve Germaine, Tanaisie déroule le document et le lui montre.

Germaine lui arrache des mains et commence à lire.


Fiat justicia père et hâte Moune Douce...

Raoul, qui confectionnait une omelette aux amanites tue-mouches, s'est arrêté pour écouter. Et, accessoirement, poser des questions.

Kèce ça veut dire ?
J'sais pas, ça doit êt' du romain...
Fiat, j' crois qu' c'est l' nom d' leurs carrosses... mais commence pas à m'interromp' à tout bout d'champ !
"Annonce du Grand-Inquisiteur aux fidèles d' Cahors" Aaaaah mais c'est l' Dazailles qu'a pondu ça !

Le maire d'Arles ?

Ouaip ! "De son esquellence Arnault Dazailles, archidiac' de Rome, Grand-Inquisiteur, premier vicieux-primate de France,
Aux fidèles d' Cahors et à tous ceux qui la présente liront ou se f'ront lire,
Salut et paix."

Paix ! paix ! y a pas d' paix ! interrompt Raoul fort à propos.

Bien Raoul ! j'vois qu' tu r'tiens c'que j'te lis ! Bon, j'continue...
"Fidèles, croyants, hétérodosques, enfants d' Dieu tout-puissant,
Loin de l'obscurantimse dont certains simp' aiment la tasquer..."

Heureux les simp' d'esprit car ils laissent passer la lumière !

Waouh ! Dis donc Raoul, tu m'épates ! mais arrête de m'interromp', déjà qu' c'est confus...
" l'Église aristo romaine a avant toute chose pour mission d' sauver des âmes en leur révélant la vérité : la vérité d' l'existence de Dieu, la vérité des vertus d' l'amitié ent' les hommes, etc. "Ah ben c'est pas l'apanage des romains namého !

C'est quoi une panage, m'dame Germaine ?

Une pan... laisse tomber... "Toutes choses aussi indubitab' que l' fait que l' soleil s' lève à l'est ou que l' ciel soit bleu.
Une vérité incontestab', j'en ai une de plus à vous faire savoir : Kronembourg est un faux évêque et Germaine une fausse abbesse.'

...
C'est vrai ça, m'dame Germaine ?
De quoi qu'est vrai ?
Que Kronembourg c't' un faux évêque ?
Bah nan, c'est juste qu' c'est pas l'église romaine, alors tu penses bien que l' Dazailles y défend son bout d' gras !
Ben et vous, z'êtes pas une fausse abbesse comme même !
Quand même !
Ben j'suis rien du tout, j'suis juste une lectrice réformée qu'a hérité d'une cure pasque c'est plusse pratique d' lire dans une chapelle que dehors dans une clairière surtout quand y pleut...

...
Bon, et mon om'lette, elle arrive ?
Ben vous lisez pas la suite ?
Nan, aucun intérêt.
Archeveque_arnault


    « - Du courrier pour vous, Mame Germaine ! », hurla un gamin qui portait le pli suivant, arrivé par miracle dans une mairie frontalière puis transmis jusqu'à Cahors.

    Citation:




      De par le cardinal grand-inquisiteur.


        Chère Germaine,


        Ce n'est pas peu dire que vous m'avez hautement déçu. Vous, autoproclamée Réformée, accepter la cure de l'évêque d'une église moribonde qui se proclamait pourtant identique à l'église romain en tout point dogmatique ? Incroyable contradiction ! Voilà qui aurait rendu notre disputatio théologique encore plus croustillante. Las, abandonnant la ville d'Arles – dont je suis désormais le bourgmestre, n'hésitez pas à me féliciter –, vous vous terrez dans un duché où seul le vin est bon. Nul doute que si j'y mets un seul de mes pieds de cardinal je serai aussitôt tâché du purin de quelque campagnard agressif voir traîné en justice pour avoir osé entrer en Guyenne. Comment avez-vous pu me faire cela, moi qui rêvais de discuter divinités avec vous comme deux marchands discutent le bout de gras à la taverne du coin ? Je suis déçu comme une pucelle délaissée par son fiancé devant l'autel. L'interdit est une peine bien trop douce pour vous.


        Je ne vous salue pas, vile créature.



      Rome, III8MCDLXII

    ---------------------------------



_________________

Germaine...
Aaaaaaaaïïïeuh ! J' m'ai pété un doigt !

Raoul arrive ventre à terre.

Qu'est-ce vous avez fait, m'dame Germaine ?
Ben en dépuc'lant c'te lett' là ! d' l'aut' inquisiteur ! Y a d'la cire pis d'la ficelle de partout !
Oooh ben faites voir !
...
J'vas vous poser une attelle, mais vous pourrez pus écrire !

Ah ben comment que j'fais pour y répond' moi ?

Tanaisie s'approche, l'air de rien.

Qu'est-ce t'as, la punaise ? la fait lanterner Germaine.
Ben je vous rappelle que je suis griffière, alors si vous avez du courrier à me confier...
Mouhahahaha ! La greffière qui fait plus de fautes d'orthographe que dix bonnes sœurs de Sainte Illinda réunies !
Pourquoi, elles font des fautes les bonnes sœurs ?
Oui, répond Germaine, pétrie de mauvaise foi vu qu'elle n'en connaît aucune.
Bon, ben si vous ne voulez pas de mes services, débrouillez vous ! rétorque Tanaisie, vexée comme un pou romain.
Mais si va ! j' te taquine allez !

Rassérénée, Tanaisie s'installe avec son écritoire, trempe sa plume et attend.

De par la grande lectrice réformée de Cahors, Cher Nono...
Et pourquoi qu' vous l'app'lez Nono, namého ? s'insurge Raoul.
J' l'appelle comme j'veux, l' multitâches. Et pis c'est ma lett' alors tu ramènes pas ta fraise !
...
J'suis toute édulcorée d'vous lire, on dirait qu' vous m'aimez...

Ah nan hein ! Pis d'abord un archevêque, ça reste célibataire !
Ben c'est d' la conn' rie ! En tout cas, les z'évêques y peuvent, vu que l' Kro y est marié, même que j'y étais à son mariage !
Ah oui mais non, Germaine ! Regardez ! Dans la lettre, il est écrit église moribonde... ce n'est pas la même église.
Ben j'sais pas laquelle est la plus moribonde, mais j'ai un doute... Au moins, c't'église elle laisse des réformés s'esprimer...
Je l'écris ça ?
Hein ? ah bah non... Faut que j' réfléchis avant. J'vais aller à la taverne tiens, chercher l'inspiration.
J'peux v'nir avec vous m'dame Germaine ?
Nan Raoul, tu peux pas, tu sais bien.
...
L' cercle béni, oui. Béni mon cul !
Germaine...
Quelques jours plus tard, Germaine exhibe fièrement une poupée au majeur de la main droite, qui n'est absolument pas fracturé mais personne ne le sait. Sauf elle.

Elle revient de la sacristie, où elle a pu constater que de vin et de pain il n'y avait plus guère.

Pas grave ! j'vais aller en ach'ter avec le denier du culte !
L' denier du cul ? Cékoidonc ?
Culteuh ! Dégénéré obsédé ! Le culteuh c'est quand l' dimanche, ou l' mercredi, que j' cultive les ouailles, y sont contents alors y donnent une pièce, le denier du culteuh. T'as compris ?
Euh... oui, j'crois bien.
Bon...
...
C'est quoi déjà l'code du cad'nas ? 1.... tain c'est p'tit... 2... 3... 4.... ça marche pô.

C'est p'têt' le contraire m'dame Germaine !
L'contraire de quoi andouille ? ah.... oui... 4...3...2...1... ben ça marche pê non plus.
...
File moi un marteau et un burin !

Ben pour quoi faire ?
T'occupes !
...
Bam, Bam, criiiiiizzzzzzzzzzzzzz, aïïïeuh j'm'ai niqué l'doigt !
Han mais ça saigne m'dame Germaine ! Faut aller voir un médicastre !
Nan, j'suis solide ! pas b'soin !
Si, vous risquez d'êt' infestée sinon !
Grmblfffff... bon...

C'est ainsi que nos deux lascars se retrouvent dans le cabinet médical bordelais d'Aiguemarine. Pourquoi Bordeaux, me demanderez-vous, à juste titre ? Cela reste encore pour moi un mystère, demandez donc aux intéressés...

Trésorerie de l'église :: 327,67 écus
Pain : 1 miche
Vin : 1 pichet
Vous achetez actuellement pour votre compte.
Germaine...
Ce matin, Germaine exhibe fièrement une poupée au majeur de la main droite et une autre, énorme, au majeur de la main gauche, dans un souci d'équilibre des forces. Elle a l'air un peu louche des journées farceuses, ce que Raoul ne manque pas de faire remarquer, avec tout le tact qu'on lui suppose.

Z'avez l'air louche, m'dame Germaine ? Vous combinez quèque chose, ou bien ?
Ta gueule, Raoul, répond sobrement l'intéressée. Tu vois bien que j'lis l' tome 1 d' l'Éthique à Nicomaque sur le bien et l' bonheur, d'Aristote , et en Grec encore en plusse !
Ah pasque vous causez l'grec vous ? Et d'puis quand ?
D'puis que j'vais à l'université, tête de nœud !
Ah...

Et c'est quoi cette bosse sur vot' front là ?

Ah ça... ben j'crois qu'Deos y fait l'con parfois, y m'a envoyé un trophée sur la tronche pour me montrer qu'il est content que j' m'instruis pour mieux espliquer à ceusses qui d'mandent.
Espliquer quoi ?
Ben, le sens de la vie.

Un peu plus tard.

Et l'vin d'messe alors, et l' pain ? Comment qu' vous avez fait du coup qu'on arrive pas à ouvrir la caisse ?

Ben... t'as d'jà entendu parler d'la multiplication des pains ? Et du chang'ment d'l'eau en vin ?
Nan.
Ben c'est c' que j'ai fait. Un mirac'.
Vous, m'dame Germaine ? Vous f'sez des mirac' ? Faut l'dire à tout l'monde !
Nan ! T'es un rien fou toi ! Les gens y s'raient jaloux, y m' trait' raient d' sorcière !
Ah.... r'marquez, vous l'êtes bien un peu nan ?
Raoul, si tu tiens à not' amitié, j'te conseille d'arrêter tout d' suite...

Tiens, en parlant d' sorcière, faudrait que j' réponds à l'aut' inquisiteur tiens.



23/08/1462 08:13 : Félicitations ! Vous avez débloqué le trophée Lecteur débutant.


Trésorerie de l'église :: 327,67 écus
Pain : 20 miches
Vin : 20 pichets
Vous achetez actuellement pour votre compte.
Germaine...
D'excellente humeur, la Landru ce matin, ce qui la pousse à la chansonnette.
C'est en visant le ciel que je vais évoluer
Avouez que ça met en joie, de l'entendre ainsi s'époumoner ! D'ailleurs, notre Raoul ne s'y trompe pas, tout finaud qu'il est, ne manque pas l'occasion de le faire remarquer.

Aah m'dame Germaine ! ça met en joie d'vous entend' beugler vot' chanson ! Z'avez l'air d'bon poil !
Mieux qu'ça mon Raoul ! répond-elle sans relever l'impertinence du propos à propos, justement, de sa façon de chanter. Mieux qu'ça ! J'ai mon diplôme de fond'ment !
...
Kouââââ ?
Ah ben ça tu peux pas comprend' ! l'étude du fond'ment c'est réservé à ceusses qui beuglent au lieu d'chanter avec du coeur ! le pique-t-elle avec un retard sournois.

Vexé, le lorrain se tait, tandis que Germaine dépouille un lapin et son courrier, le tout en mangeant une tartine de saindoux avec un oignon vert.

Ah chiens ! Raoul, y a du boulot pour choi à la mairie ch'tu veux ! j'te lis l'courrier du maire, ça m'f'ra la voix.

" Espéditeur : M'sieur l' Maire
Date d'envoi : on s'en fouiche
Tit' : bilan

Bonjour à vous tous amis cadurciens....et même les aut'....^^
"là y a deux p'tits assents circonflesques, ça doit êt' un code de maire.

" J' vous écris afin d' vous mett' au parfum municipal....."
C'est quoi l'parfum municipal, m'dame Germaine ?
Ben chais pas ! l'odeur des latrines publiques p'têt ?
Nan j'déconne... y dévoile un secret d'maire...

"Vous savez qu' vous n' payez pus d'impôts depuis l' mois d' juin et vous savez également qu' nous commenc'rons les chantiers autour du village afin d' construire les murailles qui protégeront not' beau village...."
Ah c'est que d'puis l'mois d'juin qu'y a pus d'impôt ! R'marque j'avais pas fait attention, pasque à G'nève, c'est normal d'pas en payer alors moi j'ai tendance à croire qu' c'est partout pareil !
Ben à Arles z'en avez payé !
Ah ben j'le sais, et y m'a même m'nacée au bout d' trois jours de r'tard l'aut' empourpré d'inquisiteur !

" J'ai donc b'soin d' bénévoles"
C'est quoi un bénévole ?
Un bonhomme qui travaille à l’œil, gratuit quoi !
Ah ben j'veux pas êt' bénévole pour la mairie hein ! je l'suis d'jà pour vous !
Quoi ? et qui qui t' nourrit ? qui qui t'lave et qui t'repasse tes habits ? qui qui t'apprend les bonnes manières ?
Moi, moi et moi ! et pour les bonnes manières, ben, scusez mais....
Bon tais toi et laisse moi lire !
"d' bénévoles, qu' assept'ront d' bosser à l'occasion pour 10 écus par jour plus une miche de pain offerte gracieusement par dame Tiobbi...."
Ouais, donc c'est pus des bénévoles pisqu'y sont payés et nourris !
Ah vous voyez ? vous devriez m'payer !!
T'payer pour t' supporter ? Ben dans tes rêves ! si t'es pas content, tu r'tournes en Lorraine ! j'continue...
"plus nous s'rons nombreux et moins souvent not' tour viendra de plus vous pourrez être fier d'avoir apporté vot' contribution à la sécurité de tous...."
T'vois ? Comme ça tu pourras faire ton crâneur, t'attends qu' ça !
...
" J' désire qu' vous m' faisiez savoir vot' intérêt pour ce projet car à défaut d' bénévole il n'est pas dit que je n' devrais pas faire d' levée d'impôts spéciales afin d' combler les manque d'écus. Pour le moment j'attendrais vot' nom avec impatience ou l' donner à Tiobbi et vous pourrez suiv' la construction via la halle du village !

Dévoué et sincèrement vôt'
Sylvestin
"
Ah ouais, j'comprends mieux ! vous voulez que j'fais l'bénévole pour pas payer d'impôt !
Mais réfléchis têt' de noeud ! 10 écus et un pain, l'pain y est à 5,51 écus, ça fait 15,51 ! plus qu'à la mine ! plus la fierté ! plus mon content'ment d'pas payer d'impôt ! C'est fait pour toi ! j'vais t'inscrire !
Bah... j'veux bien, si y a qu'ça pour vous faire plaisir ! conclut Raoul, maté.


28/08/1462 06:29 : Félicitations ! Vous maîtrisez parfaitement une nouvelle connaissance !
Germaine...
Madame rêve... c'est sur ces mots chuchotés que Tanaisie quitte la chambre de Germaine qui, dans son sommeil, pousse de petits cris d'oisillons qui seraient attendrissants s'ils n'émanaient pas de la bouche d'une vieille emmerdeuse.

[Dream on] Germaine avait quitté Genève depuis quelques mois, puis Arles, et s'était enfin arrêtée ici, à Cahors.
Elle était épuisée par cette longue marche, et décida de dormir là, dans une clairière.
Prenant une pierre qui traînait non loin, elle la mit sous sa tête et s'allongea pour dormir.
Elle rêva.
Une échelle qui reposait sur la terre montait jusqu'à la Lune. Et, sur la lune, semblable à un gamin exalté, batifolait Deos, qui lui chantait
ceci :

Quand tu fais une grosse bêtise je me mets vite à crier
Mais je t'ai vite pardonné, je ne suis pas rancunier


Ah mais qu'est-ce j'ai fait comme bêtise ?
Rien, c'était juste pour voir ta tronche...
pfffff...

Ensuite, ça se bousculait un peu au portillon : une flopée d'anges, ou ce qui y ressemblait - les ailes, les auréoles, tout le bataclan - montait et descendait de l'échelle.

Germaine s'écria :

Arrêtez, ça m' fout l' tournis, j' vais gerber !

Deos, qui obéissait toujours à Germaine dans les rêves, obtempéra et coupa les ailes des anges, brisa leurs auréoles avec un maillet, le tout accompagné d'un sourire jusqu'aux oreilles, démontrant le plaisir qu'il prenait à l'iconoclastie.

Bon, c'est pas l' tout ma Germaine, mais tu vois là, cette terre de Guyenne, sur laquelle tu roupilles, je la donnerai à toi et tes descendants, et tes descendants seront comme la pouss...

Euh, scuse moi, Deos, mais j'crois qu' tu t' gourres, là... j'ai pus d'descendance, elle a été pendue...
Ah oui, j'oubliais. Bon tant pis, un orgue, ça te plairait ?
Euh....
Bon, arrête de faire la fine bouche ! Tiens ! je te donne cette grande échelle.
Ah...
...
Ben merci Deos.
[Dream off]

Raaaaaaaaaaaaaaaaaouuuuuuuuuuuuuuuuul !
Quoi, qu'est-ce qui s'passe, m'dame Ger...
Ben pourquoi qu' vous dormez sous une échelle ?



05/09/1462 04:22 : Vous voyez l'ange Gabriel en songe. Il vous tend une échelle en vous disant : "Ceci est mon corps." Puis il s'envole en criant : "Je vous ai compris !" Qu'est-ce que tout cela signifie ?
Germaine...
Christus natus est !!! Christus natus est !!!

Germaine se retourne dans son lit en maugréant "Oui, on l'sait qu'le Christos est né !" avant de replonger dans son rêve.

Ubi ???

"Comment ça, où ? j'sais pas moi, j'suis pas géologue !" songe la Landru.

in Bêêêêthleêm, in Bêêêêthleêm

"Bordel ! Jusque dans mes rêves qu'y vient m' pomper avec sa crèche, le Kronembourg !" s'irrite notre pastourelle. "Pis c'est quoi c'poids sur l'estomac là ? L'om'lette aux russules qui passe pas..." pense-t-elle avant de replonger dans un sommeil agité.

Eamus, eamus, eaaaaamus !

Ah nan ! Raaaaaaaaaaouuuuuuuuuuuuuuuul ! qu'est-ce tu fais dans ma chamb' pendant que j'dors ? Pis pourquoi qu' t'invites des gens ?

Tanaisie, postée à l'entrée de la chambre de Germaine, le plateau du petit déjeuner sur les bras , s'arrondit de surprise à la vue du pain de 20 livres posé sur l'estomac de la pastourelle.

Ben.... Raoul est parti au marché, Germaine ! Mais dites moi, ce pain ? Vous avez encore fait un miracle ?


07/09/1462 04:22 : Vous voyez en songe l'ange Al Lopas qui vous remet une miche de pain. A votre réveil, vous trouvez cette miche près de vous. Étonnant, non ?
Germaine...
M'dame Germaine ! Pourquoi qu'y a point d'portrait d' Deos ?
Un portrait ? t'sais la tête qu'il a toi ? Est-ce qu'il a même une tête ?
...
Ben il a forcément une tête pisqu'y nous a créés à son image...

Rhaaaaa mais nan ! ça veut pas dire que l'Deos il a une tête de Raoul ou d' Germaine ! Pis si tu vas par là, y peut aussi avoir des branches d'arb' et des couilles de taureau !
...
Ah oui c'est vrai... n'empêche, faudrait trouver une image pour l' représenter !

Mais pourquoi diab' qu' tu veux l'représenter ?
Ben, j'me disais qu'pour s'en souv'nir, c'est bien d'avoir un portrait, comme pour l'image d'une aimée dans un médaillon autour du cou !
Ben t'as qu'à t' faire un collier d'poissons séchés ! comme ça t'es sûr d'pas l'oublier !
Rhoooo m'dame Germaine !
...
Nan, mais pour ceusses qu'ont pas d'mémoire, ou qui sont simp' d'esprit, ça s'rait bien d'leur donner une image nan ?

Nan mais t'es têtu comme une bourrique, aujourd'hui ! Réfléchis... Bacchus, c'est l' Dieu des ivrognes, tu l'sais... tu crois qu'y a b'soin de l' peind' d'vant eux, ou d'peind' un pot et un gob'let, pour leur rapp'ler d'boire ?
Ben nan...
Alors pourquoi qu'tu voudrais faire une image de Deos ? ça voudrait dire qu'c'est plus simp' de s'rapp'ler d'un dieu qui nous pousse au vice que d'un dieu qui nous pousse à la vertu ?
...
Ben, j'crois qu'c'est l'prop' d' l'homme, m'dame Germaine...

Gros soupirs.

T'as raison !
...
Sers moi un gob'let d'pinard, va ! Dur dur d'êt' mystique à plein temps !
Germaine...
Humeur noire...

Aaaaaaaargh, j'vais clamser ! Faut que j'mange, vite !
Ben m'dame Germaine ! Z'allez pas crever pasque vous avez faim, comme même ! la raisonne Raoul.
J'veux d'la bouffe, vite ! sinon j' m'évanouis !
Si ça pouvait être loin... commente Tanaisie dans son coin.
T'nez ! y reste des boulettes d'hier, avec d' la sauce aux anchois.
Dooooonnnnne vite ! Rhaaaaaaaaaaaa, ch'est bon !
Douc'ment, m'dame Germaine, z'allez vous étouffer à c' train-là !
Blurp... Houla...
Blurp...
Att...

Ah ben trop tard, constate Raoul devant la flaque de vomi.

Je r'tourne m' coucher...



17/09/1462 08:35 : Intestins descendus dans mollets,
Estomac dans les talons...

Vous vous forcez à manger mais rendez une partie de votre repas : vous n'avez du coup pas bénéficié de tous les apports nutritifs de votre pitance.


Quelques heures plus tard...

Pfffff! Fait chaud ! Eteins l'feu Raoul !
Ben y a pas d'feu...
T'es sûr ? ça m'fait comme des bouffées là....
Z'avez d'la fièv' p'têt' nan ?
NAN!!! Une Landru n'a jamais d' fièv'... Donne moi mon éventail.
Lequel ? le rouge ou l'noir ?
Les deux ! j'ai des bouffées.
C'est la vieillerie qui s'installe... commente Tanaisie dans un coin de la salle.



Santé : Vous êtes envahi de bouffées de chaleur.


Quelques heures plus tard...

J'crois que j'vais ouvrir un confessionnal, j'me f'rai moins chier.
Ah bon, pourquoi ?
Ben écouter les conn'ries des aut', ça m'fait marrer.
J'pourrais v'nir écouter aussi ?
Ben oui, y a pas d'raison. J' partage, comme Christos.
Tsss... et le secret de la confession ? commente Tanaisie en buvant une infusion.
On s'en bat l'croupion ! Concluent en choeur Raoul et Germaine.
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