Ninoua Un peu à la façon de certains habitants des alpages, elle avait choisit d'hiberner quelques temps, fatiguée et usée par tant d'années de services à sa ville ou à son Duché. Il ne fallait pas moins que les épousailles d'Axel et de Thiberian pour la sortir de son quotidien de mère au foyer. Un courrier de la future mariée l'avait alertée de la date de la cérémonie juste à temps pour faire confectionner, pour son époux et elle, une toilette appropriée pour l'occasion. C'est que la promise était la personne la plus pointilleuse sur la chose vestimentaire qu'elle connaissait, toujours à la pointe de la mode et apprêtée avec le faste du à son rang de baronne. Néanmoins, la brune tenait à conserver une certaine humilité dans sa tenue qu'elle avait voulue pour ce jour rouge grenat, bordée de chaude fourrure grise et savamment brodée de fil d'argent lui dessinant ça et là quelques edelweiss. La simplicité de la robe n'enlevait rien à la qualité du vêtement et à sa coupe irréprochable.
Une cape la préservait du froid pendant leur voyage vers la petite chapelle du Castel de Lyon, et ses hautes bottes fourrées faisaient un brut mat lorsque la Dame de Nanteuil d'Eusébius gravit les quelques marches menant au parvis du petit édifice au bras de son mari, tout aussi chaudement vêtu.
Une petite assemblée se trouvait déjà là, encore en train de saluer les futurs époux et pas encore rangée le long des bancs de la courte nef. La brune repéra quelques visages connus avant d'avoir l'oeil attiré par une silhouette appuyée au montant de la porte. La blondeur de la chevelure et l'inquiétude toute maternelle que Ninoua vit dans le regard d'Axel qui accourait déjà ne lui laissèrent aucun doute sur l'identité de la jeune femme qui lui tournait encore le dos.
La Briançonnaise pressa doucement le bras de son aimé, comme pour s'excuser de l'abandonner, et s'approcha du duo irissarrien.
Léane .. Axel.. dit-elle doucement.
Peut-être était-ce parce qu'elle s'était trop longtemps tenue éloignée du monde qu'elle ne trouva rien d'autre à ajouter. Et peut-être que ces deux mots étaient suffisants pour simplement les assurer de sa présence auprès d'elles deux et que, finalement, c'était cela le plus important en cet instant.
Vaast et moi allons veiller sur elle, Axel. Sois tranquille et vas donc épouser ton promis, ajouta-elle en passant une main dans le dos de Léane, un sourire qui se voulait rassurant aux lèvres.
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[En attente de mise à jour]
Liz.baccard.malemort
Un peu avant le début de la cérémonie
C'était le grand jour pour son cousin. Enfin il allait épouser celle qui hantait ses pensées depuis des lustres. Pour cette journée spéciale, la crapule allait vraiment se surpasser. Elle allait porter une tenue conçue spécialement pour le dit mariage. La dernière fois qu'elle avait portée une belle tenue, c'était au moment de la mise en terre de son père. Les souvenirs de cette journée venait noircir un peu la mine de la jeune femme. Mais elle les chassa rapidement en cessant d'y penser. Elle revêtit sa tenue et remonta ses cheveux qu'elle noua d'un ruban. Elle ajouta également quelques petites fleurs dans sa brune chevelure en souriant lorsqu'elle se regardait dans le reflet de la fenêtre. Une fois prête, elle alla rejoindre sa mère afin de l'aider dans la dure mission de préparer ses frères et soeurs qui n'allaient pas se laisser faire aussi facilement.
Maman, Kye je suis prête!
Elle se dirigeait en se pavanant dans les couloirs du château,t'elle une princesse à son premier bal. Fière d'avoir suivi les conseils de sa mère, après tout elle était une jeune femme maintenant et plus le petit garçon manqué qu'elle était étant plus jeune.
Peu de temps avant le départ
Elle fît avancer le carrosse en donnant les indications au coché. Pas trop vite pas trop de mouvements brusques pas trop de galop. Le pauvre il allait sans doute avoir hâte qu'elle se taise. Elle avait, appris qu'il fallait s'affirmer et se faire entendre. En général, elle se faisait assez accommodante, mais sans doute l'envie de voir la belle Axel avancée dans l'allée centrale afin de finir au bras de son cousin, pour rien au monde elle ne voulait manquer ça. Et son cousin, combien de temps avait-il attendu se moment, comment allait-il être, nerveux sans aucun doute. Au moins il ne serait pas seul, les siens allaient être la pour l'encourager, le soutenir et lui montrer combien ils étaient fier de lui.
Devant l'église
Dès que le carrosse s'immobilisa, Liz fût la première à sauter au sol et d'aider les siens à descendre. Espérant être à temps afin de ne rien manquer. Une fois la troupe prête, elle se dirigea vers le lieu sacré. Elle se signa en montrant à ses frères et soeurs comment faire. Elle n'était plus la jeune fille impatiente qu'elle était jadis, elle devenait sage et beaucoup plus calme qu'elle ne l'était dans le temps. Elle se dirigea en tenant fièrement la mains de ses frères et soeurs à l'endroit qui leurs avait été attribuer. Regardant longuement son cousin avant de s'engouffrer avec la meute dans le banc. Elle lui offrir son plus joli sourire lui laissant savoir qu'elle était fière de lui. Une fois installer elle cherchait Axel du regard, impatiente de la voir arriver.
Leane Léane se tenait droite, aussi droite qui lui était possible de l'être. Ce qui n'était pas trop dur grâce au corset qu'elle portait.
Léane avançait tout en tenant la main de sa mère, dans cette allée qui les menait au futur époux et au futur beau-père. Léane qui avait su profiter de ce court instant d'intimité avec sa mère quand il fallu se rendre à Aubusson pour l'ouverture anticipée de la succession. Ce moment resterait gravé à jamais dans ses souvenirs.
Mais Léane bien qu'elle put respirer librement car le corset était serré juste comme il fallait éprouvait toujours cette oppression dans sa poitrine. Léane ne pouvait tressaillir aujourd'hui. C'était le jour de sa mère. Un de ces jours qu'on ne vit qu'une fois dans sa vie. Ou du moins, nous sommes censés le vivre qu'une fois. Léane sourit tendrement à cette mère qui était à nouveau présente pour elle. Léane savait que ce n'était pas le même mal dont souffrait sa mère. Elle en connaissait suffisamment les symptômes pour pouvoir faire la différence.
Léane remontait donc l'allée centrale de l'édifice religieux. Il y avait tous ces gens. Toute cette noblesse qu'elle ne connaissait pas. Toute cette foule... Cette foule... cette... foule. Il y avait trop de monde. Léane suffoquait. Mais il fallait qu'elle tienne pour sa mère. Il le fallait. Exercice très compliqué pour la jeune Irissarri. Elle se sentit partir. Elle ferma les yeux. Cherchant la force nécessaire pour tenir le plus longtemps possible. Il ne fallait pas interrompre la cérémonie. Sa mère l'attendait depuis tellement longtemps.
Léane arriva encore plus pâle qu'au départ au premier rang. Elle s'assit. Elle était épuisée de lutter contre ce mal. Nausée. Un nouveau baiser sur son front vint la calmer un court moment.
Ma chérie vous êtes et vous resterez mon bien le plus précieux, ma prunelle , ma fille unique. Je vous aime tant.
Si vous ne vous sentez guère bien , restez auprès de Ninoua, elle saura s'occuper de vous.
Léane tenta un sourire qui se voulait rassurant. Elle n'était pas seule. Sa tendre marraine était à ses côtés. Ninoua. Elle avait toujours été comme une mère pour elle, jouant les relais avec sa propre mère dans les premiers moments de retrouvailles mère-fille, au moment du divorce de Kernos et Axel. Ninoua était un soutien... un soutien. Léane laissa sa mère s'éloigner. Elle ferma les yeux. Un vertige la reprit. La foule... Un début de nausée. Ce monde... Trop de monde...
Sa mère était belle. Son beau-père...
L'oppression pulmonaire... Difficulté à respirer de plus en plus forte...
Oiselier L'oiselier prit alors l'encensoir, et le l'agita pour que lencens libère les esprits, comme pour purifier le cur et l'âme de tous.
Se dirigeant vers le livre des vertus il pria :
Seigneur notre Dieu,
tu as sanctifié le mariage
par un mystère si beau
que tu en as fait le sacrement
de l'alliance du Christ et de l'Église;
Accorde à Axel et Thiberian
qui vont recevoir ce sacrement dans la foi,
de réaliser par toute leur vie ce qu'il exprime.
Par Jésus Christos.
Puis leva haut le livre des vertus, l'embrassa et lut les écrits.
Citation:
la Vita de Christos chapitre XIII
Or, la fille de nos hôtes vint avec une cruche pour nous servir du pain et du vin, et Christos reconnut celle qui se nommait Natchiachia, et qui lui avait adressé la parole précédemment, lorsquelle était dans la foule.
Natchiachia versa le vin de sa cruche dans la corne de Christos, et lui demanda :
" Maître, je suis en proie à un profond tourment de lâme. Je voudrais te suivre dans tes enseignements, mais jaime un homme qui habite ici et qui se nomme Yhonny, je laime dun amour pur comme le diamant
Que dit Aristote sur cette question que dois-je faire ? "
Christos lui répondit: " Lorsque deux êtres saiment dun amour pur et quils souhaitent perpétuer notre espèce par la procréation, Dieu leur permet, par le sacrement du mariage, de vivre leur amour. Cet amour si pur, vécu dans la vertu, glorifie Dieu, parce quIl est amour et que lamour que les humains partagent est le plus bel hommage qui puisse lui être fait. Mais, comme le baptême, le mariage est un engagement à vie, aussi, Natchiatchia, choisis judicieusement, car une foi que tu auras épousé Yhonny, vous ne pourrez plus vous y soustraire. "
Comme cette dernière parole frappa détonnement lassemblée, car lépoque était à linconstance
Natchiatchia reprit :
" Mais, Maître, serons-nous assez forts pour respecter ce choix et vivre sans pécher ? "
Alors, Christos répondit :
" Sachez que lhumain doute par nature, que lamour quil éprouve pour Dieu et pour son prochain peut connaître autant daléas que la vie comporte dépisodes. Mais la vie vertueuse est un idéal vers lequel lhomme doit tendre. Et, dans son chemin, il peut saider de la prière. La prière peut en effet être le moyen pour tous de renforcer cet amour lorsque cela est nécessaire. Noubliez pas non plus la puissance de la miséricorde, qui est accordée grâce à la repentance. "
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