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[RP]Carrie face son destin...*

Nerval
Il voyait en elle cette petite chose qui montre de la qualité enfouie sous ce qu'il aurait pu nommer la vie. Elle avait les qualités qu'il aimait mais sa vie avait du être compliquée et placée sous le signe non pas de la fierté mais de la rue. A son regard il savait qu'il pouvait en être autrement. Peut être pas de suite, mais peu à peu, il arriverait à ce qu'elle ait la place qu'elle mérite.

Son murmure fut doux mais autoritaire...


Il n'y a nulle déception dans mes paroles, seulement une envie que vous assumiez votre rang afin de pouvoir être à mes cotés.

Sa main se retira et il se tourna pour regarder les bûches se consumer. Le Marquis le savait il lui fallait laisser du temps pour qu'elle s'habitue à ne plus être une enfant de la rue. Elle ne ressemblait pas à Père ce qui l'encourageait à ne être intransigeant envers elle. Il n'aurait pu supporter de le voir à travers elle. Sa soeur aurait pu en mourir si elle avait été à son image...

Lentement et distinctement il s'adressa de nouveau à elle.

Je vous attend donc à Beuil et n'oubliez jamais ce que vous êtes.

Son visage impassible se fendit enfin d'un léger sourire... il était soulagé mais ce n'était pas dans ses habitudes de l'exprimer. Il reprit son mantel et avec délicatesse et précision le passa sur son dos. Il s'approcha une dernière fois d'elle.

N'oubliez jamais qui vous êtes.

Avant de tourner les talons vers la porte sans lui adresser à nouveau un regard. Le carrosse à son emblème n'avait pas bougé... il rentrerait ce soir... et parlerait... pas à son arbre, pas dans sa tête cette fois...
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Carensa.



"Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde" Antoine de Saint Exupéry




Combien de minutes s'écoulèrent avant que leurs regards ne se libèrent enfin.
Il semblait voir en elle comme Bella pouvait lire dans l'azur, le bien ou le mal. Etait-ce cela le lien fraternel qui les unirait à jamais. Bella avait été, était encore comme une soeur pour elle. Elle lui avait tout appris de la vie du brigandage, de la chasse à l'homme, de la vie, de l'amitié pure et sincère. Il lui apprendrait sans doute l'amour, la fraternité et bien d'autres choses. Aujourd'hui elle pouvait enfin croire à une épaule présente et rassurante, celle de son frère. Celle de ce frère qui avait répondu à son invitation.
Elle n'était plus inquiète. Non de ses quelques mots, de ses quelques gestes, il avait su l'apprivoiser.

Elle était le renard, il était le petit prince, son petit prince à elle et juste à elle. Une étrange sensation de possessivité remplie à cette instant son coeur. Il était la plume, elle serait son épée. Elle veillerait sur lui comme Bella avait veillé sur elle. Elle se donnerait tous les moyens pour arriver à ce qu'il soit fier d'elle, mais elle serait là, dans son ombre à chacun de ses pas, comme son propre enfant, comme Nikita, elle veillerait sur lui sans rien demander en retour que son amour.


- Je vous attend donc à Beuil et n'oubliez jamais ce que vous êtes.

Il lui tournait le dos à présent, sa main se leva près de l'épaule masculine comme si elle voulait symboliser cet instant presque "sacré". Elle y renonça et s'adressa à son tour à lui

- Je viendrai mon frère et je n'oublie pas qui vous êtes..

Alors qu'il ajustait ses vêtements et s'approchait d'elle, elle ne put le quitter du regard jusqu'à l'accompagner à la porte qui se referma sur lui et ce délicieux instant.

Les pas résonnèrent sur le parquet en chêne. Accourant à la fenêtre, elle en écarta les rideaux pour poser son regard embué sur le carrosse.

Il était parti et avec lui la douleur d'une vie sans famille ...

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Carensa.


Retour en arrière...jusqu'à l'après rencontre avec le Marquis

« Si tu veux vraiment m'filer un coup de main... Accompagnes moi dans les Flandres. J't'impose rien tu ne serai pas à mon service, mais au moins je n'aurai pas à me soucier du trajet et ça m'évitera de me retrouver seul avec moi même. « 


La rousse fût des plus surprises de la proposition. Que voulait il qu'elle aille faire là bas ? Des bras, il lui fallait des bras, il en trouverait sans aucun doute sur place.

- Pas à ton service..bien entendu que j'serai jamais à ton service, tu rigoles non..mais j'te dois bien ça, j't'accompagnerai. J'rentre avec les petits et j'te rejoins plus tard.

Le voyage avait repris et quelques jours plus tard ils avaient rejoint Saumur sans encombre. S'assurant de la sécurité de son fils, elle prit la route pour rejoindre le colosse à La Fleche.

D'un simple compagnonnage, bien vite la relation devint sulfureuse et la volonté du nouveau Seigneur fût, un soir de pleine lune, déclarée. Il voulait la rousse pour lui, pour amante mais aussi pour femme, plus tard. Et les trois mots clairement déclarés surprirent la Vilaine.

Certes ses sentiments avaient évolué au fil du temps. Elle avait toujours apprécié l'homme pour ses qualités de combattant, aujourd'hui il était tout autre, elle le découvrait, tendre, attentionné et aimant.

Depuis le blond, les semaines, les mois, les années avaient passé. La douleur passée faisait place petit à petit à un bonheur qui jusque là lui était inenvisageable.

Nizam persistait dans ses pensées, bien des nuits à le rêver, des jours, à l'espérer et puis lorsque le barbu avait avoué, alors l'image s'était dissipée comme par magie.

Carensa était simplement heureuse, une épaule sur qui se poser, leurs goûts prononcés pour la lice et tout ce qui touchait les armes, un passé commun et des histoires communes à écrire...

Les jours passèrent, s’égrainant au fil des verres en taverne en nuits passionnées.

Un soir pourtant tout bascula..Un prénom fût prononcé, des intentions aussi. Le couperet tomba « je dois me marier en Flandres ». Elle ne comprit pas immédiatement l'enjeu que ça impliquait. Lui voulait la garder près de lui, la future épouse occupant une autre demeure, cela faciliterait la tâche.

Mais vivre dans l'ombre d'une épouse, elle en était incapable. Entière, passionnée, jalouse, il lui était tout bonnement impossible d'imaginer son « Mâle » occupé à jouer les Nobliots bien sous tout rapports tout en l'attendant au fond de son lit pour une nuit des plus délicieuses.

Elle devait se résigner et ce ne fût pas chose simple. Le tempérament sanguin de la rousse, valut au couple quelques disputes salées. Tandis que Kheldar temporisait, cherchant à trouver des solutions, envisageant des plans plus diaboliques les uns que les autres, la rousse se renferma sur elle même.

Adieu la douceur des premiers jours, des nuits remplies de passion et de désir. La journée elle passait son temps auprès d'Ira, allongée dans la paille, songeuse, tandis que les nuits étaient faites de marche pour rejoindre le village suivant.

C'était décidé, elle l'accompagnerait comme promis et repartirait de son côté...Ils avaient donc rejoint Bordeaux et attendu le bateau. Bateau que finalement elle ne prendra jamais. En effet, elle avait eu la mauvaise idée de parler de la découverte de son frère à Kheldar et Carensa, comme bonne maîtresse avait émis l'idée de trouver un mari..Chose qui avait déplu à l'Ours et qui lui avait fait lancer un : « va donc retrouver ton mari, il a plus besoin de ta présence que moi. »

Les échanges s'étaient arrêtés ici, violents pour l'un et l'autre qui malgré tout ne demandaient qu'à partager leur vie.

Assise sur le quai, elle avait longtemps regardé le bateau partir au loin avec l'homme qu'elle aimait et qui dans quelques jours serait marié à une autre..

Combien de temps tiendrait elle ? Elle n'en avait aucune idée ; Les jours passaient et chaque jour devenait plus compliqué que le précédent rythmé toutefois par la lecture de ses courriers, tantôt tendres, tantôt enflammés alors que les siens passaient de la colère à la mélancolie.

Elle savait ce qu'elle lui faisait endurer, consciente de vouloir le blesser. Elle ne voulait qu'une chose, le faire revenir à ses cotés, mais rien, même pas elle, ne détournerait le géant de ses objectifs. Pourtant, la chaine reçue des Flandres avait été glissée à son cou immédiatement, il était là près d'elle sans y être réellement, qu'importait, elle devait avancer avec cette douloureuse impression de tromperie.

Il fallait qu'elle se consacre à autre chose, sinon sa colère et son amertume la détruirait petit à petit.

Sasha, Niki et Nerval devaient devenir sa seule préoccupation. D'ailleurs la jeune fille lui avait proposé de venir la chercher avec son oncle, ce que la rousse accepta. Ils remontèrent sur Saumur, faisant quelques haltes ici et là.

Au cours de l'une d'entre elle, ce fût comme une révélation. Alors qu'ils étaient arrivés à Limoges, que le soleil s'élevait lentement dans la brume automnale, la rousse avait rejoint la taverne. Il y faisait chaud, et la nuit passée avait été glaciale, laissant quelques traces sur le minois délicat. Les lèvres légèrement bleutées par le froid, les membres engourdis, la rousse avait besoin de chaleur et de repos. A défaut de prendre du repos, elle prendrait de la chaleur en taverne devant une tisane améliorée.
Une conversation s'était engagée avec un gars du coin et finalement en quittant la taverne, c'est vers l'église qu'elle se dirigea.

Poussant la porte, une grande bouffée d'air s'engouffra dans ses poumons. Les yeux brillants, le regard se posa ici et là sur tout ce qui faisait de cet endroit, un lieu sacré.

L'église était encore vide et la rousse remonta la nef pour s'approcher lentement de l'autel. Comme une vision céleste, un rayon de soleil avait réussi à s'échapper des nuages et fit poindre une légère clarté sur l'un des vitraux.

Le vitrail représentait une femme et son enfant. Un fin sourire s'étira sur les lèvres gourmandes. S'agissait il d'un message subliminal ? En tout cas c'est ainsi qu'elle le vit.

Que l'on y croit ou non, la vie et les souffrances que nous rencontrons, nous permettent d'avancer sur notre chemin, et Carensa venait de comprendre toute l'importance de ce qu'elle avait pu vivre.

    D'abord la rencontre de Bella et cette vie auprès d'elle lui avait permis de s'endurcir et de se construire en tant que femme.

    La naissance de Sasha, lui avait démontrer qu'elle aussi était capable d'amour et de tendresse. Cette facette d'elle même qu'elle ne soupçonnait pas, mère peu présente, mais mère avant tout, attentionnée, aimante et protectrice, s’amplifiait jour après jour.

    Le passage de Nizam dans sa vie, lui avait prouvé la lâcheté masculine et si son attachement était encore bien réel, il s'amenuisait peu à peu pour laisser place à l'indifférence.

    La liaison entretenue avec Kheldar, aussi courte fut-elle, lui permettait de concevoir l'avenir sous un jour nouveau. « Il fallait tout mettre en œuvre pour arriver à ses fins », elle s'y emploierait.

    Les retrouvailles avec ce frère tant espéré, lui laissait croire que tout n'était pas perdu et qu'au contraire sa vie ne faisait que débuter..


Posant un genou à terre, la rousse laissa son cœur la guider dans toutes les pensées qui traversaient son esprit, certes un peu dérangé, mais loyal. Longuement elle pria, longuement quelques murmures glissèrent sur les lèvres délicates jusqu'à ce que sa parole se fasse écho dans le sacro-saint lieu.

- Si c'est la peine que je dois subir pour expier mes fautes, alors j'accepte, je m'en remets à Toi pour me guider vers une vie meilleure.


Une heure passa, heure qu'elle prit pour prier à sa façon, parler à elle même, à Elle et à ce Dieu qu'elle connaissait si peu. Puis, se relevant enfin, elle prit le temps d'allumer un cierge. Quelques écus glissés dans le tronc et la jeune femme quitta les lieux.

S'arrêtant sur le parvis, elle porta son regard sur le ciel qui s'était découvert. Un bleu chatoyant, un soleil sans chaleur mais étincelant.

La journée s'annonçait belle et la suite pleine de promesses...

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