Arsene
- « I'm waiting for the call, the hand on the chest
I'm ready for the fight, and fate
The son of iron shocks is stuck in my head
The thunder of the drums dictates.* »
Woodkid Iron
Au creux d'une noirceur envahissante et épaisse, la grêle silhouette aux galbes discrets s'avance. La stature hautaine et la démarche silencieuse, Corleone se fraye un passage sur les abords sinueux d'une campagne désertée. Une multitude de gouttelettes viennent masquer la furtive vision d'une lune basse et faiblarde et ruissellent abondamment sur un sol déjà boueux. Le chuintement de ses bottes au cuir usé sur le sol gorgé d'eau perce les ténèbres ouatées d'une nuit bien avancée. Le regard de prasine se plisse pour mieux deviner les ombres des bas-côtés. La tension s'insinue sournoisement aux creux des entrailles de l'italienne. Comme un poison fulgurant, elle distille au plus profond de ses veines, son acide doucereux. Le cur, autrefois placide, s'agite et s'entrechoque dans son enrobage de chair et les doigts se crispent avec une tension palpable sur le pommeau d'acier de son fauchon aiguisé. Pourtant, les pupilles habituée ne discernent le gabarit de ses assaillants qu'une fois le premier coup reçu sur sa carne surprise. Elle s'élance et réplique. La carcasse efflanquée se heurte avec vivacité contre l'homme alors qu'un poing ferme s'abat avec violence contre la mâchoire et ses lèvres au charnu vermeil. La brindille vacille alors que son maxillaire craque sous le choc rude, elle titube le temps d'une respiration désordonnée, le sang s'échauffant pour mieux battre à ses tempes blafardes. Elle n'a pas le temps de réagir qu'un deuxième poing la cueille dans son élan, fracassant une arcade déjà fragilisée par une flopée de bagarre. Le carmin jaillit déjà et le regard se voile. De sa défaite, Corleone ne gardera que le souvenir d'une douleur lancinante. Le goût acre du sang dans sa bouche servant de base à une vengeance en passe d'être planifiée.
Recluse, la jeune lionne élancée panse ses blessures. La chair trop souvent maltraitée se flétrie et se gâte, la pâle carnation virant à un violet soutenu et inquiétant. L'humeur mauvaise de la jeune femme s'installe en fière conquérante sur ses traits avenants. Elle chasse l'ombre d'un sourire narquois pour mieux asseoir sa domination sur le minois moucheté. L'aigreur est une dictatrice intransigeante et sans pitié, la place est sienne depuis longtemps mais elle défend vaillamment ses positions pour mieux se faire l'empereur unique des expressions de la rousse. Le visage arbore un air fermé et les lippes grimacent un rictus dédaigneux. Déjà, les prémices de la bataille résonne et le cliquetis des armes se rencontrant bat le rythme contre ses tempes. Le levé de rideaux est proche et Corleone sera aux premières loges.
Sous l'obole d'une nuit claire, la jeune femme s'est fondue dans l'épais brouillard et s'est mêlée aux reflux des bas-quartiers. Frêle gabarit aux attitudes froides et au charisme inquiétant, elle profite de l'obscurité confinée pour s'approcher de la mairie. L'âme exalte des relents de charogne, corrompue et gangrenée jusqu'à débridement par la compagnie de la lie de la société. La haine et la férocité s'avèrent être les partenaires régulières du galbe dont le sang bouillonnant se révèle dénaturé par les assauts vigoureux d'émotions contradictoires. Le signal est donné d'un geste silencieux de poignet, Spiritu Sanguis et les Trompe la Mort s'élancent alors comme un seul homme à l'assaut du parvis convoité. Le lourd silence se brisera bientôt, percé par les éclats de voix et le tintement râpeux des lames aiguisés. L'ombre menaçante du Cerbère plane derrière la Meneuse alors qu'elle s'élance, enhardie par l'adrénaline chauffant ses veines et parcourant son corps. L'entité emplie la place de sa malveillante présence, elle se dresse et ouvre ses gueules béantes pour mieux happer les âmes offertes en sacrifice. Aussi fut-elle l'une des premières à croiser le fer avec un milicien et à en recevoir la réponse rustaude. Les prunelles couvent une série de tignasses, attentive aux nouvelles recrues, elle prend le temps de suivre leur progression. Sous les assauts vigoureux, la porte large aux chênes épais finit par craquer, dévoilant son intimité aux regards lubriques et désireux. Fourbue, la brindille se laisse choir sur le bureau municipal, une once de fierté déridant ses traits. Elle compte et vérifie que l'entité antique n'a pas perdu de tête pendant la mêlée, le fer a entaillé la chair des siens mais n'a pas causé autant de dégâts qu'au creux de la milice Périgourdine. Spiritu Sanguis est rassasiée pour cette nuit, l'odeur ferreuse du vermeil emplie encore ses narines.
*« J'attends l'appel, la main sur la poitrine
Je suis prêt pour la bataille et le destin
Le son des armes qui s'entrechoquent est gravé dans mon esprit
Le fracas des tambours dirige. »
Merci à Jidée Enjoy pour le titre !
RP ouvert à tous ! Personnages vivant à Angoulême et dans le comté. N'hésitez pas à participer.
Je suis prêt pour la bataille et le destin
Le son des armes qui s'entrechoquent est gravé dans mon esprit
Le fracas des tambours dirige. »
Merci à Jidée Enjoy pour le titre !
RP ouvert à tous ! Personnages vivant à Angoulême et dans le comté. N'hésitez pas à participer.
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