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[RP] Nous, c'est l'Angou-lême !

Arsene
    « I want to feel the pain and the bitter taste
    Of the blood on my lips, again
    This deadly burst of snow is burning my hands,
    I'm frozen to the bones, I am.* »


    Woodkid - Iron


    Sous l'auspice d'une lune ronde et claire, Corleone s'avance. Les ténèbres impérieuses ont plongé la ville morne dans un silence ouaté et pesant. Les ruelles, désertées par des habitants trop pressés de retrouver la ferveur d'un feu crépitant au creux de l'âtre, sont les témoins privilégiées des pas claudicants de la jeune femme. Elle franchit le seuil, l'huis déchu chût indolemment, les doigts fins y glissent un instant, retraçant les veinures comme pour connaître les détails de son histoire et retenir les imperfections d'un bois qui a bien vécu. La plastique aux courbes délicates la porte dans le bureau du maire. Dans un froissement, elle dispose un parchemin où l'écriture droite et régulière dévoile une verve acide et hautaine. L'arantèle s'est étendue sur le support, jusqu'à en occuper entièrement l'espace, piégeant avec une cruauté certaine les alinéas vides. Un sourire narquois étirent les lèvres charnues alors que les bottes claquent déjà dans la ruelle attenante. Un bras puissant cueille sa taille frêle et les deux corps s'enlacent avec ferveur. L'attente d'un jour proche se fera au rythme d'une étreinte lascive.


    Citation:





    Aux Angoumoisis,
    Aux Gourdines en périls,
    A la Mairesse sans cervelle,
    Aux Têtes ignares du Conseil,


    Au nom de la Spititu Sanguis et du Trompe la Mort,

    Dans la nuit du 15 mars de l'An de Grasce 1463, nous avons eu une nouvelle occasion de prouver l'étendue de votre ignorance et de piétiner l'ego déjà inexistant de vos ovidés aux regards abrutis par une consanguinité évidente. Angoulême est tombée aux mains d'une Chimère à l'aura destructrice et la puissance inégalable.

    Qu'il soit su et vu de tous que par trois fois nos mains ont troussé vos villes. Lutinées et culbutées toute la nuit, elles se sont montrées accueillantes et ont subit passivement les assauts lubriques de nos lames aiguisées. Vidées et épuisées, il ne subsiste en leurs entrailles que le fiel de notre amertume face à votre incompétence latente. Nos premiers passages furent vains et la leçon que nous vous assénons depuis bientôt trois années ne semble toujours pas à votre niveau de compréhension. Il a été prouvé au cours de ce fastidieux séjour qu'à nouveau vos défenses se sont avérées caduques, mises à mal par une organisation que vous avez, par votre impéritie, reconnue comme votre despote.

    Qu'il soit su et vu de tous que les cervelles pensantes de ce Comté n'ont pas su secourir les quidams aux faces abruties par une gérance inefficace qui peuplent ces contrées désolées. Le Conseil, par bassesse, a fui la queue entre les jambes face à notre supériorité évidente et les représailles promises semblent de plus en plus semblable à des illusions. Illusions permettant de tenir sous le joug d'une main mollassonne un peuple de décérébrés qui choient et admirent les choix d'incapables.

    A l'heure où vos prunelles vides d'engouement et d'intelligence auront l'occasion de lire ces mots, nous serons déjà loin. Lassés de votre couardise et votre incapacité à mener vos hommes, nous repartons de notre propre volonté. Ne laissant derrière nous que les miettes de votre honneur déjà bien craquelé.

    Tremblez ou idolâtrez-nous car de toute façon vous n'avez pas le choix. 

    Au nom des miens ; Spiritu Sanguis & Trompe la Mort.




    *Je veux sentir la douleur et le goût amer
    Du sang sur mes lèvres, à nouveau
    Ce souffle meurtrier de neige me brûle les mains
    Je suis glacé jusqu'aux os, je suis.

_________________






Soren
Keyfeya m'en avait parlé depuis quelques jours. Le résultat des élections l'obligeait à remanier la composition initialement prévue du conseil qu'elle désirait. Première décision, premier changement et il en aurait été pareil d'un éventuel programme électoral! Promettre et ne rien réaliser parce qu'au final l'imprévu est maître? Dans le domaine de la justice, Deux Roses et Un Lion avait prévu des changements dans les façons de procéder et cela aurait commencé sans doute par demander au prévôt de réunir les maréchaux et leur expliquer ce que l'on attendait d'eux désormais, définir leur implication au niveau des enquêtes judiciaires, repenser le contenu d'une plainte pour qu'elle soit plus adéquat aux besoins de la procure. Tout cela? Repoussé dans les priorités par la prise d'Angoulême par les Spiritu Sanguis.

Le soleil est déjà haut dans le ciel quand Charlyelle et moi entrons dans Angoulême. La ville parait étrangement calme pour l'occasion. Un regard oblique se pose sur la chancelière: for fanden! Aurait-elle gagné notre pari? La route de Périgueux à Angoulême fut des plus calme. Pas de mauvaise rencontre et pas de Spiritu Sanguis non plus. C'est à peine si j'ai pu apercevoir un lièvre lors de la pause de mi-chemin. Il faut croire que même eux préfèrent se terrer.


- Vous avez sans doute gagner Charlyelle! Ils sont partis! Mais l'affaire ne s'arrêtera pas là. Au contraire, elle ne fait que commencer. Il va falloir les traquer, les rechercher. Quelque chose me dit pourtant qu'ils ne sont pas loin. Prendre une ville Angoulême, c'est indigne de leur prestige. A moins que les temps ne soient durs pour eux aussi et qu'ils ne sont plus capables de s'en prendre à des villes plus conséquentes.

Cette conversation a lieu dans la taverne que nous avons fréquenté il y a à peine une semaine ou deux lors de notre passage à Angoulême. Elle a changé de nom. Hum...Pourquoi prendre la peine de renommer une taverne quand on cherche à se faire discret? Y a t-il eu des témoins de cela? Qui a agi? Des questions auquel il va me falloir trouver des réponses. En attendant, c'est l'heure de l'écriture!

Citation:

    A Keyfeya, Comtesse du Périgord-Angoumois
    de Søren MacFadyen Eriksen, envoyé spécial à Angoulême


    Comtesse,

    La Spiritu Sanguis a quitté la ville. Il règne ici une odeur de mort et de désolation. Un brin de confusion aussi. Soit ils sont tous partis. Soit ils se terrent comme des rats dans les recoins de la ville. Mon opinion? Ils se cachent dans la campagne angoumoisine. Je n'ai fichtre aucune idée de ce qu'ils vont faire désormais mais si autant de pilleurs viennent prendre une ville comme Angoulême, alors on peut craindre qu'ils aient également un autre objectif. Charlyelle pense qu'ils ont fait cela pour entrainer leurs nouvelles recrues. Après tout pourquoi pas. Cependant, je crois que l'état d'alerte dans toutes les villes du comté doivent être maintenus tant qu'ils ne sont pas localisés.

    Je pense aussi que l'armée devrait ratisser la campagne angoumoisine. Pour ma part, je vois avec la maréchaussée d'Angoulême pour m'assurer que la ville est sécurisée. Après tout, rien ne dit qu'ils ne vont pas revenir.

    Au niveau de l'enquête, je vais tenter de recueillir less différents témoignages articulés des habitants de la ville, à commencer par la bourgmestre Lonie, les maréchaux et tous ceux qui ont participé à la tentative de reprise de contrôle.

    A propos, le marché ne me semble pas si mal en point. Il y a du pain, du mais, du blé. On dirait que nos amis n'ont pas bu le calice jusqu'à la lie.

    Portez vous bien.

    Fait à Angoulême le 18 mars 1463






Citation:

    A Lotx, Juge du Périgord-Angoumois
    de Søren MacFadyen Eriksen, procureur du même comté


    Votre Honneur,

    Pas de chance pour vous, c'est moi que la comtesse a nommé au poste de procureur. La justice n'est pas ma grande passion, je serais plutôt du genre à régler mes comptes moi-même plutôt que de passer des heures en palabre avec un avocat qui se fout de la recherche de la vérité et qui ne fait que chercher des failles dans l'instruction.

    Enfin, je vous promets d'essayer de faire un effort pour respecter les étranges directives qui régissent la justice d'aujourd'hui et j'essaierai d'éviter de trop vous cracher mon venin à l'avenir sur ce que je considère comme des dérives de modernistes.

    Trève de bavassage! Je suis à Angoulême. Visiblement, les Spiritu Sanguis ont quitté les lieux. Je n'ose même pas utiliser le terme de prendre la fuite tellement il est peu représentatif de la réalité. Puisque que vous avez déclaré avoir une connaissance approfondie du domaine de la Justice, pouvez-vous me répondre à une question? Je veux lancer un mandat d'arrêt envers Enjoy Corleone. Dans toute la province du Périgord-Angoumois mais aussi dans les provinces voisines. Je veux qu'elle soit traquée jusqu'à ce que le délai de prescription de ce crime ne me le permette plus. Le salmigondi de procédures judiciaires m'oblige t-il pas à obtenir votre autorisation afin de lancer ce-dit mandat d'arrêt ou puis-je le faire de mon plein gré en tant que procureur?

    Au fait, je souhaite également faire boucler la ville pendant deux jours: interdiction d'en sortir. Je veux questionner toutes les personnes qui veulent en sortir. L'objectif? M'assurer qu'ils n'ont lissé personne derrière eux, recueillir les témoignages avant que tout le monde ne s'éparpille. Pour ça aussi il me faut votre accord?

    Remerciements anticipés.

    Fait à Angoulême le 18 mars 1463






Citation:

    A Lonie, Bourgmestre déchue par une brune italienne
    de Søren MacFadyen Eriksen, procureur du Périgord-Angoumois


    Bourgmestre,

    Je suis à Angoulême. De Porte-parole me voilà désormais procureur. J'entame dès ce jour l'enquête sur le pillage d'Angoulême par les Corleone. J'ai besoin de votre témoignage. J'ai besoin aussi du dernier état des richesses de la ville : état des stocks municipaux, de la trésorerie. J'ai besoin de connaitre également tous les détails qui sont en votre possession quand au faits qui se sont passés dans la ville avant, pendant et après le pillage.


    Fait à Angoulême le 18 mars 1463

    Respectueusement






Citation:

    A Math_laws, Maréchal d'Angoulême
    de Søren MacFadyen Eriksen, procureur du Périgord-Angoumois


    Maréchal,

    J'imagine que votre travail vous prend énormément de temps en ce moment. Dès qu'un angoumoisin sera temporairement mis à la tête de la ville, j'aurais besoin de m'entretenir avec vous. J'aimerais vous interroger sur les faits qui se se déroulés ici. Je vais sous peu faire un appel à témoin pour recueillir le moindre indice. Si votre maréchal-chef est absent, si le prévôt-adjoint est totalement absent, alors je verrais avec Berthine pour que vous puissiez m'assister dans cette tâche.

    En attendant, je pense qu'il serait plus prudent que pendant quelques jours, la défense civile d'Angoulême soit levée. On ne sait jamais: ils pourraient avoir oublié quelque chose ici.

    Ah! Et tant que j'y suis : j'aurais besoin de la liste de toutes les personnes qui sont entrées légalement dans la ville depuis les deux jours qui ont précédé l'attaque. Je souhaite que personne ne sorte de la ville dans les deux jours qui viennent. Pour ça, je verrais quels autorisations j'ai besoin. Transmettez-moi également la liste de ceux qui veulent quitter la ville ce soir et demain soir. Ratissez chaque lieu à la recherche d'indice. Soyez le premier à entrer dans la mairie. Sinon, ne laissez personne effacer volontairement ou involontairement le moindre indice.

    Fait à Angoulême le 18 mars 1463

    Respectueusement






Citation:

    A vous Maine, maréchale de tutelle du Périgord-Angoumois,
    de Søren MacFadyen Eriksen, procureur du Périgord-Angoumois


    Dame,

    Cette fois, ce n'est plus le porte-parole qui désire vous entretenir de sujet relatifs à la Hérauderie mais le procureur dont l'une des villes vient d'être prise par les Spiritu Sanguis dont la famille Corleone compose le noyau dure.

    J'aimerais que vous me donniez des informations concernant votre famille. J'ai besoin de mieux la connaître pour traquer sa branche pourrie. Je puis si vous le voulez me déplacer en votre demeure. Je sais que ma démarche peut vous paraître singulière mais dans le contexte actuel, chaque indice, aussi infime soit-il peut nous aider à rendre justice.

    Passez mes amitiés à Judas, c'est un ami de courte date.

    Fait à Angoulême le 18 mars 1463

    Respectueusement






Citation:

    A Berthine de Bracieux, prévot des maréchaux
    de Søren MacFadyen Eriksen, procureur du Périgord-Angoumois


    Prévôt,

    J'ai besoin de votre collaboration. Je veux faire la lumière sur ce qui s'est passé à Angoulême. Si la comtesse estime que l'enquête actuelle sur le pillage d'Angoulême n'a pas à faire la lumière sur les manques graves que les Spiritu Sanguis ont mis en lumière, alors je requerrai de celle-ci la tenue d'une enquête publique. Pouvez-vous demander à votre adjoint, maréchale-chef et maréchaux d'Angoulême de collaborer à mes démarches? Pouvez-vous me fournir la liste des membres de la maréchaussée d'Angoulême?

    Avec mes remerciements,

    Fait à Angoulême le 18 mars 1463

    Respectueusement





Le pillage semblait terminé mais l'enquête, elle, ne faisait que commencer. For fanden! Mais quel bordel!

Edit pour retrait d'une missive en double.

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Kara_ramones
Le Rom s'installa confortablement pour lire la gargote matinale du Comté des Abrutis...

Décidément Angoulême est vraiment la souffre douleur ou alors y a un trésor caché là bas ? va savoir...


Il décida de mettre au grand jour ses encouragements.


Citation:
De nous les Ramones
A vous les Corleone,

Alors paraît qu'on braque Angoulême ? erff pas très glorifiant dans la forme mais bon, dans le fond j'apprécie.
Foutre sur la tronche des perruqués Périgourdins c'est toujours classe.
Pour notre part, en humbles manouches ont s'occupent de braconner les terres et chemins de cet honorable comté de culs dorés et de culs bénis. J'ai 150 miches de pains à récupérer alors tu vois tout au plus 900 écus. la belle affaire ! Demain c'est réglé.
Je vois que notre Soren a toujours autan de talent pour l'écriture. Y'a p't être une place à l'AAP pour un journaliste dans la rubrique faits divers, faudrait qui postule.
Enfin vous avez l'air de l'avoir énervé le bougre ! bon on vient de vider Bordeaux avec 25 armées au cul et on est pas mort. Alors le Périgord hein, 'vont pas nous donner la diarrhée.

Aller, tayo on va essayer d'se faire un bon sanglier bien gras c'te nuit.
Bonne continuation les cousins et félicitations pour la distribution de baffes.

Karasius Lazlo RAMONES

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Tchavé Vin'ta
Charlyelle
Et je me gausse en arrivant et en regardant le Danois.
Et oui ! c'est que je l'ai gagné mon pari !
Je ne suis pas restée deux années et demi au sein de l'Hydre sans en garder cet instinct qui ne me quittera sans doute jamais. Je réfléchis et je raisonne encore en Hydrique. Et forcément je me rappelle de la manière dont nous agissions. Si nous restions longuement à un endroit après une prise de mairie ou de château c'est que nous avions une excellente raison de le faire. Et il nous arrivait également d'entrainer nos petits jeunes. J'en souries car j'ai le souvenir de la Franche-Comté et d'une attaque de rats et ratounets particulièrement virulente.
Alors quand le Danois m'a demandé mon avis, je n'y suis pas allé par quatre chemins pour lui répondre. Tout mon être transpire encore cette Hydrique ivresse qui est inscrite de manière indélébile sous ma peau. Cavalière et Dentelière Hydrique je fus et je reste bien malgré moi. L'expérience a parlé. Et dire qu'il y a quelques mois j'aurai pu les rejoindre si je l'avais voulu. C'est un peu à cause du Danois que je ne l'ai pas fait d'ailleurs, mais ça je me suis bien gardé de le lui dire. Il en serait trop fier d'apprendre qu'une ancienne mercenaire a finalement décidé de se ranger et qu'il n'y est pas étranger. Certes, je n'ai pas vraiment le choix non plus, il faut dire que si dans ma famille paternelle le mercenariat se transmet de génération en génération, nous n'en restons pas moins de haute noblesse et mon père voyait d'un très mauvais oeil ma présence avec les Cavaliers.
Il parait que la Spiritu Sanguis et l'Hydre furent autrefois alliées. J'en viens presque à regretter de ne pas avoir connu ce temps là. J'avais quitté l'Hydre. Depuis quasiment deux années maintenant.
Et pourtant ! J'en porte toujours les stygmates. Et j'en ai fait les frais en tant que chancelière il y a quelques jours à peine.
Si cela ne m'avait pas mis tant en rogne, sûrement que j'aurai pu en rire. Mais il est clair qu'il y a longtemps que j'ai compris que ces fameuses listes datent de Mathusalem et ne sont jamais mises à jour. C'en est vraiment ridicule.


" - Ecoutez Seurn. S'ils fonctionnent comme nous le faisions au sein de l'Hydre, il serait je pense fort malvenu de les sous-estimer. Nous ne faisions jamais rien pour rien et s'ils sont comme nous l'étions, dites-vous simplement qu'ils avaient certainement une bonne raison d'avoir pris Angoulême."

Un sourire carnassier plus tard, d'en rajouter une couche à l'encontre du Danois.

" - Donc j'ai gagné mon pari. J'ai donc le droit de choisir le gage que je souhaite, nous sommes d'accord ?"

Alors là mon Danois, fallait pas vouloir parier avec moi. Surtout depuis que tu m'as avoué avoir écrit à Judas Gabryel. Je vais me venger de la plus délicieuse des façons.
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Keyfeya
Toute la nuit, elle avait lessivé la crypte de feu Louis, la veille au soir elle avait annoncé le nouveau conseil comtal, distribuée missions et postes et elle avait profité par commencer par faire du ménage, profitant du peu de calme qu'elle pouvait avoir, pour offrir un cadeau à un défunt, elle était rentrée chez elle, avait pris un bain et s'était laissée tomber sur le lit comme une masse et à peine deux heures plus tard....

- Votre Grandeur...

- Huumm

- Vos femmes de chambre sont ici...elles viennent vous habiller

- Grmull as' z'oin

- Votre Grandeur...êtes vous visible ? Pouvons nous entrer pour prendre vos mesures

- 'tez moi la paix!


La porte grince et voilà la brune qui se lève d'un bond, fonçant vers la porte à moitié....bon ok toute nue...pour la claquer au nez du domestique du château, un cri de douleur étouffé lui indique que le bonhomme avait le nez trop long. Et la voilà, qui cale son épaule contre la porte.

- Le premier qui entre, je le pulvérise !

- Mais Ma Dame Votre Grandeur, on doit prendre vos mesures c'est le PPC qui l'a dit!

- Ch'suis paaaaaas encore Comtesseuh bande de truffes Périgourdines ! Et qu'il se mêle de son fondement celui là ! Foutez moi l'camp ! Allez jouer avec les Corleones tiens ! Z'êtes chez moi ici ! Sinon j'appelle le maréchal en poste, j'vous préviens et c'est les mesures des culs de basses fosses du château que vous allez prendre.

Et ça renonce pas, ça pousse derrière la porte, faut trouver une parade et vite, une chaise non loin pour bloquer la porte, mais avec son bras cassé, impossible de la saisir, on pose un pied à hauteur de la serrure et on sautille pour tendre la main non handicapée vers la chaise que l'on traîne dans un crissement pour venir la fourrer sous la clenche et voilà on a les mains libres!

- Dégageeeeezzzz !

- Ma Dame hé ho !


Bordel maintenant ça veut passer par le fenêtre, demi tour et on se penche, pour trouver un coursier à cheval qui appelle.

- Vous voulez quoi vous !

- Un pli du Procureur...hum ...Dame...


Qu'est ce qu'il a rougir celui là, alors qu'il joue au pigeon voyageur, et oui elle a peut être un corps de rêve mais une mémoire de poisson rouge, elle est nue penchée à une fenêtre....Dame...Dame, il ne pouvait en douter, la brune a quand même la décence de faire un pas en arrière, pour enfiler une robe à la va vite, qui traîne sur le lit. Si ça s'apprend encore, Seurn va la tuer, c'est sur.
Et on lance.


Me foutra jamais la paix celui là ! Montez et passez le pli sous la porte s'il vous plait, hum...vous serez payé...grassement pour votre rapidité et votre discrétion bien sur!

L'argent y a que ça de vrai ! Quelques minutes plus tard, le pli arrive, on fait lecture avant de faire voler la chaise et d'ouvrir la porte sur une bande de demeurés qui la regarde, elle écrase des pieds et donne des coups de coude pour pouvoir atteindre la salle principale et s'installer au bureau.

Citation:
A Toi, Soren MacFadyen Eriksen, Procureur du Périgord Angoumois
De Nous, Keyfeya Romanov, Régnante du Périgord Angoumois

Salutations,

Voilà plus où moins une bonne nouvelle, ils ne sont plus à Angoulême, mais le problème est pire ! Où sont-ils?
Un entrainement....Un entrainement, ils baissent, c'est pas que je les connaisse personnellement mais la réputation qui les précède me semblait plus prestigieuse que cela! Angoulême c'est bien gentil mais ça a été tellement pillé que tout le monde a fini par déserter, c'est pas un peu facile comme examen de passage ?

Il est bien évident que les autres villes restent en état d'alerte pour le moment, je ne suis pas du genre à être imprudente, tu sais bien. Par contre, je te charge de me retrouver ces pilleurs surtout celle qui a mis ses fesses sur le siège municipal, remue moi tout ça, organisez des battues mais ne me les laissez pas filer comme ça ! Et passe moi tout le monde à l'interrogatoire s'il cache quelque chose c'est LA question qui les attend, et ça sera beaucoup moins plaisant qu'un petit blondinet !

Remettez moi Lonie dans la mairie aussi!

Pour l'usurpatrice....Je veux qu'on la trouve! Qu'on l'accuse ! Que Monseigneur le Juge la condamne ! Qu'on la fouette ! Qu'on l'expose ! Et plus y en a, plus y a du spectacle, plus les gens aiment ça! Faut du sang et de l’émerveillement !

D'ailleurs ça me fait penser qu'il faut que j'écrive à Tristan pour nous trouver un bourreau Comtal au plus vite!

Tiens moi au courant le plus souvent possible mais évite le matin.

Bien mes amitiés à Charlyelle, prenez soin de vous là bas et soyez prudent, on ne sait jamais ce qui passe dans la tête de ce genre d'individus !

Si tu as besoin de quelque chose, fait le moi savoir.

Fait à Périgueux le XVIIIème jour du IIIème mois de l'an de grâce MCDLXIII.




Elle donna le pli au jeune homme avec une bourse de ....euh une bonne centaine d'écus, un sourire et un petit clin d’œil.


Citation:
A Vous, Tristan de Cassel, Porte Parole adoré du Périgord Angoumois
De Nous, Keyfeya Romanov, Régnante du Périgord Angoumois

Salutations,

Pouvez vous me rédiger au plus vite, une annonce pour un appel à candidature pour un exécuteur de Haute Justice, un Bourreau Comtal quoi, il devra se distinguer en portant exclusivement du rouge, ses outils devront être a sa charge mais il pourra prélever son droit de havée chez tous les commerçants, ça serait peut être bien qu'il vive hors les murs par contre, les gens sont superstitieux

Cordialement.

Fait à Périgueux le XVIIIème jour du IIIème mois de l'an de grâce MCDLXIII.




On se tourne et on désigne une petite blonde.

Toi ma petite, porte ça au Porte Parole, question de vie ou de mort, ça te changera d'un métier qui sert à rien!

Regard désabusé vers les autres, avant de se demander s'ils vont la laisser aller se recoucher tranquille.
_________________
Lotx
L'un des avantages d'être subitement nommé juge est que, disons les choses clairement, cela en jette grave en société. Du tavernier qui vous propose une cuvée spéciale au secrétaire comtal qui vous prie de ne pas faire la queue mais de se rendre directement dans le bureau de son chef, l'aura qui se dégageait de cette fonction était un véritable laissez-passer à moult caprices. D'autant plus que la justice était suffisamment méconnue pour que le péquin moyen ne sache pas qu'un juge ne pouvait pas décider d'arracher les ongles à la pince à épiler de n'importe qui juste parce que l'idée lui avait effleuré l'esprit. La fonction de juge suscitait donc aussi de la crainte.
Et Lotx usait et ré-usait de cette crainte avec abondance et de manière éhontée, de telle sorte qu'il était devenu une sorte de nouveau croque-mitaine au sein des bas quartiers de Périgueux. À présent, si l'enfant ne terminait pas sa soupe, il devait prendre garde au juge qui viendrait l'éviscérer. De même, l'homme ou la femme infidèle se voyait promettre une procédure de divorce accélérée par l'ablation de ses parties génitales. Oui, une ère nouvelle s'était abattue sur la portion géographique située dans le triangle palais de justice-cathédrale-lupanar de Périgueux. Une ère merveilleuse.
À l'instant de la narration, la nouvelle terreur des bacs à sable avait entrepris de rendre visite à un habitant du quartier. Il y a deux ans cette personne avait fait une réflexion sur la couleur d'une robe de bure que le nabot venait d'acheter. Cette réaction lui avait déplu et il avait maintenu une rancune tenace qu'il allait pouvoir faire exploser à présent. Oui, deux ans après. Je vous dis même pas ce qu'il avait mis au garçonnet qui lui avait piqué son goûter à l'âge de cinq ans.
Mais les persécutions gratuites devraient attendre comme un message lui parvint alors qu'il était à mi-chemin. Diantre ! C'est fou ce qu'on pouvait s'écrire en ce moment dans ce comté. Une moue mi-grimaçante mi-réfléchissante se forma sur son visage à la lecture des lignes sur le parchemin. Devait-il lui dire ? Devait-il éviter ? Il prit une décision avant de griffonner une réponse à la va-vite.




Maître Sau... So... Messire le procureur,

Ne vous inquiétationnez pas, je suis profondément ravi de votre nomminage -'faut dire aussi qu'un moment j'ai craint que ce ne soit Pomps. Je suis moi-même parfaitement à cheval sur les procédures et autres tracasseries qui font qu'on s'en prend plein la tronche par les avocats et qu'on passe pour des ploucs en Cour d'appel, on est donc faits pour s'entendre. D'autant que rassurationnez-vous, je sais mettre de l'eau dans mon vin, surtout quand le vin en question c'est un château Bergerac mil quatre cent soixante !

Pour le reste j'ai vraiment pas envie de saper votre enthousiasme m'enfin... Disons que toutes les idées que vous proposationnez là sont excellentes, si, si. Seulement la mise en place de ces mesures n'est pas du tout du ressort du procureur mais du prévôt des maréchaux. C'est ce dernier qui arrête les gens, les auditionne toussa toussa, et le procureur qui instruit. Quant au juge eh ben y gland... enfin je veux dire son rôle consiste à rester extérieur de toute la procédure. Ainsi, on peut être certains qu'y reste totaloment impartial face aux arguments qui lui sont présentés. Vous comprendez quesque je veux dire ?


_________________
Jeliza.rose
[Quelque part dans la cambrousse.]

Je triture la missive du Périgourdin en réfléchissant à ce que je vais écrire.
Il a failli m'avoir avec son histoire du "prenez pas Angoulême". Juste pour l'embêter, j'ai failli..

Ca car ! Ca car !
Ça va que c'est Arsene qui décide, finalement. Parce que ce serait que moi, il..
Ca car ! Ca Car !
Ça suffit oui ?!
Bon. Je disais...
Ca car ! Ca car !
Je vous préviens, vous faites encore courir les oies de mon côté, ça va mal finir !

Alors, à ce Périgourdin, je vais donc lui écrire que.
HIII HAANNN !

[Quelques minutes plus tard.]

Je contemple la missive déchiquetée à mes pieds.
Pas que je sois particulièrement nerveuse en ce moment. Mais tous ces animaux, il faut admettre qu'au bout d'un moment, ça titille un peu.
La prochaine fois qu'on prend une ville, j'en balance dans la mairie pendant l'assaut. Peut-être le rat de Leandro, il est plus léger.

Enfin calmée, j'arrive à écrire.




Citation:
Pauvre petit Périgourdin,


Sachez une chose : j'ai plein de futurs titres, et vous, de votre côté, vous ne m'en avez donné aucun.
Alors moi je veux bien jouer au concours de qui a le plus gros et le plus long, mais pour le moment, c'est moi qui gagne haut la main.
Sachez aussi une autre chose : je suis les traces du Sans-Nom en personne, mieux, Ma Légende supplantera la sienne ! Et je suis intimement persuadée que le Très-Haut, c'est une sacrée enflure. Sinon il aurait pas dit aux hommes "je vous aime alors souffrez !" Parce que je suis désolée, mais si être les préférés du Très-Haut, c'est être menacé de la fin du Monde si on dévie à peine un peu et qu'en plus, il faut travailler, il a un amour sacrément pervers.
Enfin on va pas non plus débattre de ce qu'il y a dans le Livre des Vertus non plus, quand même.
Pour finir, nous avons laissé Angoulême aujourd'hui, mais ne vous inquiétez pas : je reviendrai ! Mwhahahaha !


Jeliza-Rose, future Maître du Monde, Fille Spirituelle du Sans-Nom, et toujours Magnificence du Mal Absolu.


PS : pour votre maman, je ne dirai rien. C'est que c'est un peu mon credo d'être pas sympa, vous voyez. Mais vous pouvez imaginer les pires tortures que je pourrais lui infliger, comme participer à une pastorale classique ou recopier trois fois les coutumiers de toutes les régions du Royaume.

_________________
Soren
Citation:



          Mandat d'arrestation envers Enjoy Corleone



    Le comté du Périgord-Angoumois recherche activement la dénommée Enjoy Corleone, membre de la Spiritu Sanguis et trouble-fête réputée dans tout le royaume de France. Celle-ci s'est rendue coupable dans la nuit du 15 mars 1463 de la prise de la ville d'Angoulême, du pillage des biens municipaux et d'agression armée envers des habitants de la cité.

    Toutes les forces de sécurité du comté, maréchaussée et COPA, ont autorité pour procéder à son arrestation et d'user de la force si celle-ci s'oppose à cette dite-arrestation.

    Le comté demande aux provinces disposant d'un traité de coopération judiciaire avec le Périgord-Angoumois de faire appliquer ce mandat dans le cas où Enjoy Corleone franchirait leurs frontières.

    Le suspect est armée et dangereux, rapide aussi sans doute. Toute information la concernant doit être transmis à la procure du Périgord-Angoumois dirigée par Søren MacFadyen Eriksen [ig:soren] ou à la prévôté du comté dirigée Berthine de Bracieux[ig:berthine_de_bracieux].



    Fait à Angoulême le 18 mars 1463,





    Procureur du Périgord et de l'Angoumois.






- Dites-moi Charlyelle, vous pouvez me trouver toutes les provinces de France avec lesquelles nous avons un traité de coopération judiciaire? Je dois m'occuper de leur envoyer cette demande ou vous pouvez le faire par la chancellerie?
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Tristan.de.cassel
Mais le Porte-Parole, lui, est plutôt traditionaliste s'agissant des moyens de communication : un pigeon lui convenait amplement. Aussi congédia-t-il rapidement le jeune coursier de la Comtesse, non sans lui avoir fourni quelques noisettes afin de remercier son gosier de l'effort consenti. Une consommation locale qui en préfigurait d'autres, assurément.

Citation:
    A Keyfeya Romanov, Régente du Périgord-Angoumois ;


Notre Comtesse,

Vous remarquerez sans peine la sobriété de mon adresse, et pour être tout à fait honnête, j'aurais grandement aimé pouvoir vous qualifier de "mirifique", mais vous n'êtes pas sans savoir que le titre est déjà pris. Et surtout savamment gardé. De même, s'il m'aurait sincèrement plu de vous affubler du possessif "Ma Comtesse", j'ai probablement compris dans un accès de raison que vous étiez avant tout celle des Périgourdins & Angoumois. Et c'est heureux, soit dit en passant.

Quoi qu'il en soit, je vais faire publicité dans les prochains jour d'un appel à candidature. "Exécuteur de Haute Justice", vos euphémismes me semblent excessivement savoureux, et même des sources inépuisables d'inspiration. Vos exigences seront, bien évidemment, prises en compte, d'autant qu'elles sont tout à fait justifiées : le rouge est définitivement moins salissant que le vert, et il est acquis que vos sujets n'aimeraient rien tant que pouvoir profiter du spectacle sans souffrir des odeurs de carcasse & de chair humaine.


L'On vous veille & l'On vous garde,

Soren
La rumeur avait filé de la frontière poitevine jusqu'à Angoulême. Il semble que la maréchaussée poitevine a arrêté Enjoy Corleone et une partie de sa bande. Eh bien! Au moins je n'aurais pas à étendre mon mandat d'arrestation dans la deuxième couronne autour du comté. Attablé "à la bonne heure", il me faut organiser tout ça. Plutôt qu'Enjoy et sa bande soient jugés en Poitou, je veux les amener dans le Périgord. Je veux qu'ils soient jugés sur les lieux de leur méfaits par l'autorité qu'ils ont défié. Pour ça, il me faut d'abord nommer mon premier substitut et officialiser sa fonction. Ce sera Alceste. C'est elle qui devait être procureur à ma place si notre liste avait eu plus de voix. Elle s'y connait bien mieux que moi dans le monde de la justice. Ensuite, je l'enverrai au Poitou pour négocier la rapatriement des suspects. Je veux les mettre tous en garde à vue. Je veux que les angoumoisins passent devant eux, les reconnaissent...ou pas. Ceux qui ne seront pas reconnus et pour lesquels je n'aurais pas de preuves seront bien évidemment relâchés et libres. Les autres passeront en procès. Mon rêve? Un méga-procès! Tous les accusés alignés les uns à côté des autres gardés par la maréchaussée du comté. Des tas et des tas de témoins venus raconter leurs méfaits dans tous le royaume pour bien démontrer la nuisance que ceux-là causent dans les provinces. Et je ne parle pas de petits infraction à des décrets sans intérêt comme vendre un pain à 12 écus. Je parle de meurtres, de brigandages violents, je parle de trouble à l'ordre public, le vrai! Des tavernes ravagées, des maisons brulées, des portes fracassées, la terreur semée dans les villes, les menaces verbales ou physiques faites aux habitants, les enlèvements peut-être! Bref, ce qui fait de la Spiritu Sanguis ce qu'elle est aujourd'hui: les racines du mal.

Citation:

    A Erwelyn Corleone
    De Søren MacFadyen Eriksen, procureur du Périgord-Angoumois


    Dame,

    Il y a quelques jours, je vous demandai une entrevue afin de vous entretenir de certains membres de votre famille qui auraient pu être impliqués dans le pillage de la ville d'Angoulême. Mandat d'arrêt envers Enjoy Corleone a été envoyé du Périgord-Angoumois vers ses frontières limitrophes. Aujourd'hui, j'apprends de manière officieuse que Enjoy et d'autres membres de la Spiritu Sanguis ont été arrêté en Poitou.

    Je désire que le procès ait lieu en Angoumois, sur le lieu précis de leur forfait. Je voudrais vous entendre afin de savoir si certains d'entre eux se sont ouverts à vous de leur projet. J'aimerais aussi que vous les identifiez. J'ai besoin de connaître les relations familiales qui les unit.

    Je vous suis gré de coopérer avec la justice d'une province vassale afin d'aider au maintien de l'ordre dans le royaume de France.


    Fait à Angoulême, le 20 mars 1463

    Respectueusement,





Citation:

    A Lonie, bourgmestre déchue
    De Søren MacFadyen Eriksen, procureur du Périgord-Angoumois


    Lonie,

    Enjoy Corleone a été arrêtée en Poitou avec le reste de sa bande. J'ai besoin de vous et de tous les angoumoisins pour identifier ceux qui ont participé à l'attaque de la ville. Si je monte une expédition pour aller en Poitou les trouver, puis-je compter sur vous?


    Fait à Angoulême, le 20 mars 1463

    Respectueusement,





Citation:

    A Keyfeya, Comtesse du Périgord et de l'Angoumois
    De Søren MacFadyen Eriksen, procureur du Périgord-Angoumois


    Comtesse,

    Enjoy Corleone arrêté. Nomme Alceste Premier substitut. L'envoie en Poitou. Désire rapatrier les accusés en Périgord pour y être jugé. Pense qu'il est préférable de garder le comté en état d'alerte. Ramenés, ils risquent de vouloir montrer qu'ils sont les plus forts. Si la justice doit s'exprimer, nous ne devons pas craindre ce genre de représailles mais être prêts à les affronter. Sans cela, inutile de vouloir établir une quelconque justice. La justice ne se décline pas forte pour les faibles et faible pour les forts.

    Fait à Angoulême, le 20 mars 1463

    Respectueusement,






Citation:

    A Sophie, procureure du Poitou
    De Søren MacFadyen Eriksen, procureur du Périgord-Angoumois


    Confrère,

    Les rumeurs arrivent vite ces temps-ci. Il semble que Enjoy Corleone ait été arrêtée chez vous? J'ai transmis il y a quelques jours à votre prédécesseure un mandat d'arrestation pour la dite Enjoy suite à la prise de la ville d'Angoulême. J'aimerais envoyer chez vous des personnes qui pourraient identifier ceux qui étaient présents à Angoulême. Je vous envoie aussi mon premier substitut afin de faire le lien avec la justice périgourdine dans ce dossier compliqué qui, selon moi, ne devrait pas être pris à la légère tellement la prise est d'importance. Notre faisceau de preuves se construit encore aujourd'hui. J'aimerai vous faire une requête : je désire que les Spiritu Sanguis que vous avez en votre possession et qui seront reconnus comme ayant participé à la prison d'Angoulême soient ramené dans l'Angoumois pour y être jugé devant ceux qu'ils ont bafoué! Au besoin, le comté peut déléguer une escorte armée pour les transférer de chez vous à chez nous.

    Avec mes remerciements

    Fait à Angoulême, le 20 mars 1463

    Respectueusement,





- Dites-moi Charlyelle, serait-il possible que la chancellerie appuie ma demande au Poitou?
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Charlyelle
" - Votre demande ?"

Et vas y que je te jette un coup d'oeil par-dessus son épaule, pour détailler toute la paperasserie qui s'étale devant lui.
Je me redresse et le regarde.


" - Bien sûr que la chancellerie peut appuyer votre demande."

Je l'observe. Il me parait déterminé, sûr de lui, il n'en dort quasiment plus et ça, je suis bien placée pour le savoir, et il prend sa tâche très à coeur. Tellement d'ailleurs que je me sens quelque peu obligée d'en rajouter.
Et là. Ce n'est plus la chancelière qui parle, mais la Dentelière et tout ce passé que je traîne bien malgré moi.
Car je vous l'assure par expérience : les meilleurs avocats, c'est chez les anciens mercenaires qu'on les trouve ! Ils sont sans doute plus au fait des lois que certains prétendus juristes eux-même.


" - Par contre. De ce que j'en sais, ils sont déjà en procès au Poitou. Et dans les réquisitoires d'accusation que la procureur du Poitou a lancé contre eux, figure la prise d'Angoulême.
Alors. Soit le juge ne les inculpe pas dans son verdict pour cette prise parce que nous sommes bien d'accord qu'ils ne possèdent à l'heure actuelle aucunes preuves dudit acte. A moins que vous-même ne leur ayez fait parvenir des preuves et des témoignages. Mais. De ce que j'en lis dans vos missives, ce n'est pas vraiment le cas.
Dans ce cas votre procès au PA se tient.
Mais. Si le juge du Poitou établit un verdict qui inclue la prise d'Angoulême, votre procès il tombe à l'eau. Parce que la Charte des Juges est on ne peut plus claire : on ne peut juger quelqu'un deux fois pour le même fait."


Je tapote un brin mes doigts sur l'épaule Danoise. Je lui vole même un baiser au passage histoire d'atténuer quelque peu la teneur de mes paroles. C'est que je ne veux pas le frustrer. Loin de là.
Puis ma dextre désigne l'un des courriers.


" - Je ne veux pas me faire l'avocat du diable non plus, mais si mon père avait reçu ce genre de courrier quand j'étais dans l'Hydre, je crois qu'il aurait envoyé l'émissaire se faire cuire un oeuf.
Seurn. Nous parlons d'une famille là. De plus ce sont des italiens et un clan reste un clan. Je veux dire par là que c'est comme si vous veniez me demander à moi de faire une délation à propos des membres de mon clan ou de ma famille. Soyez assuré que je n'en ferai rien."


Je lui souris et c'est de nouveau la chancelière qui se met alors à raisonner. Surtout qu'il vient de me montrer une missive qu'il a reçu de l'un des membres Corleone.

" - Et d'autre part, c'est tout de même une aberration totale d'aller émettre un réquisitoire qui ne comporte pas la moindre preuve en ce qui concerne Angoulême. Et le reste aussi d'ailleurs. J'ai l'impression que niveau justice, il n'y a pas que le Périgord-Angoumois qui ait des progrès à faire."

Je m'en suis déjà aperçu qu'il y a quelques lacunes dans certains des traités que j'ai commencé à décortiquer en chancellerie. Et si je devais revenir sur tous, je dirais qu'il y a un travail monstrueux qui m'attend.
Mais rien qu'avec l'exemple que j'ai là sous mes yeux, je suis encore plus déterminée pour ma part à faire aboutir cette Alliance qui, je l'ai appris encore tout récemment par mon ancien vice-chancelier, est en pourparler depuis pas moins de deux années. Et moi. Je viens de me fixer un objectif.

Comme quoi, une simple prise de mairie ça peut vous mener très loin dans la réflexion.

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Gabriele_c
Le soir de la prise.

Une nouvelle prise. Encore une fois, sans mon épouse. Je ne suis pas d'humeur ces derniers temps. Je suis le groupe mais reste quelque peu à l'écart. Ce n'est pas plus mal, cela me permet de prendre du recul, d'observer les nouvelles recrues et les voir évoluer petit à petit dans un cercle qu'il n'est pas forcément facile d'intégrer. Chacune s'en sort, malgré tout. Et Rome ne s'est pas faite en un jour, loin de là. Je remarque qu'elles font de leur mieux, chacune à leur manière, pour s'intégrer dans le Clan ; d'entraînements en discussions avec les autres membres, les rapprochements se font naturellement sans que je n'y mette du mien, je me contente uniquement de les regarder s'accomplir, inexorablement. Ainsi est l'interminable litanie qui rythme la vie de notre groupe. Les nouveaux arrivent, la vie s'active, et chacun y met du sien pour en faire partie, ou bien ils finissent par lâcher l'affaire.
La détermination. Mot clé pour pouvoir devenir Spiritu Sanguis à part entière. Même si les nouvelles recrues portent le sang Corleone en elles. J'ai appris que le sang, et le nom, ne font pas tout. Nous avons des prédispositions pour le Mal et la Grandeur, encore faut-il s'en montrer digne.

L'une de nos dernières arrivées, bien entendu, a ma priorité. Esmée, ma petite fleur, mon Edelweiss. Malgré la tristesse qui peut parfois m'étreindre le cœur en pensant à l'absence de ma femme, je ne peux m'empêcher d'avoir cette tendresse pour elle, chaque fois que mon regard se pose sur elle. Je lui ai confié une dague, afin qu'elle soit capable de se défendre en toute circonstance, mais ça ne m'empêche pas de garder un œil sur elle.
Les préparatifs se font chacun de son côté. Pour ma part, c'est sous la tente que j'ai dressé à l'écart de l'activité de la ville que ça se passe. Lentement, méthodiquement, j'enduis mes lames de poison. C'est faire preuve de miséricorde. Tel l'ange de la mort en personne, je m'assure qu'aucune des victimes que je pourrais blesser n'agonisent trop longtemps. Je compatis. Leur mort ne sera peut-être pas sans souffrance, mais elle arrivera, inéluctable.

Puis viennent les préparatifs de ma besace. En tant que médecin du Clan, je sais qu'il y aura peut-être des soins à faire cette nuit. Ce sont donc des aiguilles, du fil, des bandes propres et des plantes pour atténuer les douleurs qui ont la priorité dans mon attirail du parfait chirurgien. En seconde position, les divers onguents pour soigner plaies légères et contusions. Je m'assure que tout est prêt et bien à sa place, afin de ne pas perdre de temps si des soins urgents se montraient nécessaires.
Enfin, j'enfile des habits, sombres pour l'occasion. Le gilet de cuir par dessus ma chemise noire, ma rapière et la cinquedea de mon frère à ma ceinture. Le signal ne va pas tarder, et je rejoins les environs immédiats de la cible, sentant l'adrénaline prendre place dans mes veines, dessinant un sourire avide de sang et de sensations sur mes lèvres. Les personnes à veiller ce soir seront nombreuses. Mes sœurs, mon frère, Azurine et Lili. Non pas que je les imagine plus fragiles, loin de là. Seulement que la perspective de les perdre m'est impossible à concevoir.

Le signal est donné.

Ombre silencieuse, je m'insinue dans les ruelles menant à la mairie, remarquant qu'il n'y a pas ma rousse et son arc sur les toits pour me veiller, et suivant du coin de l'oeil les actions d'Esmée en particulier. Elle n'a jamais appris à se battre à proprement parler, et je ne veux pas qu'elle prenne un mauvais coup. Pourtant, je ne m'immisce pas dans son premier combat. Le plus jouissif. Je veux qu'elle sente ce que ça fait, et elle s'en sort à merveille. C'est à cet instant précis qu'elle doit réaliser qu'elle est faite pour cela. Le goût du sang d'autrui a une saveur exquise.
C'est cette réalité qui a bien failli me coûter la vie à moi aussi lors de mes premiers assauts, où c'était Arsène qui s'était chargée de me sauver la vie. J'ai vu l'assaillant s'approcher d'Esmée avant elle, plongée dans ses pensées. Quelques grandes enjambées plus tard, j'étais sur lui, mon regard ayant pris cette teinte assassine, promesse de mort pour ceux qui le croisent.
La dague large est déjà hors de son fourreau, et vient trancher net les projets du défenseur, en même temps que sa jugulaire. Je sais où viser pour donner la Mort. Je suis le seul juge. Et le sang qui m'éclabousse est l'auréole de ma victoire. Il s'effondre dans un gargouillis tout droit venu des enfers, et je reprends ma route vers l'avant, sans vérifier l'état de l'agrésseur : je sais qu'il ne survivra pas. Quant à Esmée, l'aventure aura sans doute suffit à lui faire reprendre ses esprits.

La mairie est à Nous. Le Cerbère, une fois encore, a fait son œuvre. Bientôt, nous quitterons cette ville, les poches un peu plus remplies, et l'honneur périgourdin entaché par un échec supplémentaire.
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