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[RP] Jugez-moi coupable !

Soren
        « La morale de l'histoire, voulez-ti la savoir ?
        C'est qu'on dénonce seulement ceux qui sont pas épeurants
        Attache ta tuque avec d'la broche
        Ton père est un croche»*


Oui...mais peut-être pas toujours!

La lourde clé tourne dans la serrure. Le bruit du métal grinçant se répercute en échos dans le couloir qui se dévoile devant moi. Une odeur fétide vient m'assaillir alors que dans l'ombre, des mouvements suspects se devinent. Des petits cris aiguës...La vermine n'aime jamais être exposée aux rayons du soleil. Pas de doute, les geôles du Périgord-Angoumois viennent de présenter leurs plus beaux atours. Derrière moi, ils sont deux. Juste deux. Aujourd'hui, il n'y aurait pas de confrontation direct mais de simples présentations. Une prise de contact quoi! Je veux savoir à quoi j'ai à faire. Je veux voir leurs visages, les affronter une première fois.

C'est au Poitou qu'ils ont été capturé. Lorsque cette nouvelle parvint à mes oreilles, j'ai aussitôt pris contact avec les autorités judiciaires voisines. De un, je voulais m'assurer qu'ils n'allaient pas être jugé là-bas pour le pillage d'Angoulême. De deux, et cela aussi j'y tenais, il me fallait impérativement les ramener en sol périgourdin pour qu'ils soient jugé sur les lieux de leurs méfaits. Au conseil comtal, certains m'avaient traité de fou : "Pourquoi les ramener chez nous? La seule chose qu'il y a à faire, c'est de s'en débarrasser!". S'en débarrasser? Bien sur! Ce sont sans doute les mêmes personnes qui diront ensuite que notre justice ne fait pas son travail. En réalité, ces personnes-là veulent une justice injuste: celle qui s'attaque aux faibles parce qu'ils sont faibles et qui laissent les forts commettre des méfaits parce qu'ils sont dangereux. Drôle de logique. Une logique de faible...à laquelle je n'adhère pas. Si le Périgord-Angoumois n'est pas capable de juger quiconque commet un crime sur ses terres par peur de représailles, alors le comté n'a plus aucune souveraineté, plus d'orgueil ni aucune fierté. Ouais...Remarquez il n'y a rien d'étonnant là quand on sait que ces positions sont celles d'une personne qui, il y a quelques semaines encore, aurait été classé parmi les indépendantistes castillonnais les plus féroces. Enfin, ce n'est pas un crime de retourner sa veste...même si on le fait deux fois par semaine.

Je me trouve ici dans un coin particulier des geôles comtales. C'est là que l'on enferme les prisonniers les plus dangereux. Les mesures de sécurité y sont renforcé, les rayons du soleil moins présents et la moisissure y règne en maître aux côtés des déjections humaines. Le sol est glissant et les pas résonnent lourdement dans cet espace confiné. Sans doute savent-ils que quelqu'un vient. Ils étaient arrivés ici less pieds et les mains entravés dans de lourdes chaînes, escortés par des mercenaires payés pour l'occasion. "Ils" c'est la Spiritu Sanguis. l'une des bandes d'ordures parmi les plus célèbres du royaume. Dangereux, violents, arrogants, sanguinaires et sans pitié. Avant de franchir la dernière porte qui me dévoilera le couloir des cellules, je m'adresse une dernière fois aux gardes.


- Une fois que j'aurais fait les présentations, je veux que leurs effets soient fouillés. Tous. A tous! Sans exception! J'ai besoin de preuves pour les inculper. J'ai déjà certaines idées de ce que je recherche. Trouvez-les moi! Fouillez-les à nu s'il le faut mais je vous conseille de laisser les femmes tranquilles. De toute façons, il parait qu'elles sont fades et froides au lit!

Un garde, c'est mal payé. D'aucun prétendent que c'est à la mesure du sale travail qu'ils fournissent. Ils ont tort. Les personnes mal payés sont corruptibles...ou dangereuses. Elles cherchent toujours une contrepartie pour rehausser leur "salaire". Quelle qu'elle soit! La seule chose qui sépare souvent un garde de prison d'un brigand, c'est le gout du risque. Pour le reste... La porte s'ouvre. Devant moi le fameux couloir. De part et d'autres, des cellules fermées par une lourde porte de chêne. ils doivent se retrouver à 3 ou 4 là dedans. A chaque porte, les huis sont fermés pour l'instant. Seules nos torches amènent un semblant de lueur vacillante dans ce bouge infâme.

- Debout les dedans!

Silence. Puis, je reprends d'une voix haute et claire afin que chacun dans sa cellule puisse m'entendre!

- Soyez les bienvenus dans les geôles du Périgord-Angoumois! J'imagine que vous savez pourquoi vous vous trouvez ici n'est-ce pas. Le sang versé à Angoulême vous dit quelque chose? Je vois que je manque à tous mes devoirs! Je vous rappelle de mauvais souvenirs alors que je ne me suis pas présenté! Je suis Seurn MacFadyen Eriksen, procureur du Périgord-Angoumois! C'est moi qui mène l'enquête sur le pillage d'Angoulême. Collaborez avec moi à faire la lumière sur cette sombre affaire et je vous promets de plaider pour une peine juste! Moquez-vous de moi et je serais votre pire tourment! Certains d'entre vous me connaissent. Pour les autres, sachez que je n'ai aucune foi dans la justice des provinces françoyses. Elle est faite par des avocats pour que des personnes comme vous échappent à la justice...Moi, je serais plutôt du genre à appliquer la loi du talion : oeil pour oeil, dent pour dent! Vous comprenez ce que cela veut dire? Les maréchaux qui sont ici vont procéder à votre interrogatoire sous ma supervision. Je veux des aveux pour le pillage d'Angoulême. Je veux des détails, le nom de vos complices, ce que vous avez pillé ...et Il serait dommage que je doive à venir à des méthodes plus radicales. Comprenez-vous? Pour ceux qui ne comprennent pas ce que je veux dire, imaginez-vous être un rat dans seau plaqué à un abdomen...et imaginez que ce-dit commence à être chauffé à blanc. Vous n'auriez pas le choix n'est-ce pas? Un seul moyen de sortie...

J'en ai fini de ce premier discours. Il est temps pour moi de remonter prendre une bouffée d'air frais! Enfin...presque! Dans les marches, je me retourne une dernière fois vers le couloir...

- Ah! Et il parait qu'il y a parmi vous une reyne sans couronne?

Un geste de dédain...une couronne d'aubépines vient atterrir au milieu du couloir.

- Enjoy Corleone! Cadeau pour toi!




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Charlyelle
Il est une couleur
Plus sombre que le noir,
Le sang de la rancœur
Issue du désespoir.

- Phil Collins - In the air tonight ( dans l'air ce soir).

Dans l'entrée du couloir des Geôles.

Au final, je n'avais pas eu besoin de faire des pieds et des mains pour être présente. Non. Parce qu'il m'avait désignée d'office. Il voulait que je sois là pour le canaliser si jamais il se laissait emporter par la violence.
J'avais souri lorsqu'il m'avait annoncé cela. C'était un cadeau qu'il me faisait sans même le savoir. J'allais pouvoir le temps d'un procès, retrouver ce piquant, cette adrénaline, cette exaltation qui me prenait toujours à l'époque lorsque je me retrouvais dans ces mêmes lieux avec mes anciens congénères.
Certes, je ne serai pas sur les mêmes bancs cette fois. Quoique. En y réfléchissant bien, j'aurai pu y être. Mais la vie était parfois sacrément joueuse. Et j'avais rencontré un Danois qui avait su trouver le maillon faible pour me garder auprès de lui.
Je trouvais donc tout de même la situation un brin cocasse.
Mais j'avais gardé des stygmates indélébiles de ces années passées en tant que mercenaire et puis je portais cela dans mes gènes, j'avais hérité de quelques mauvais côtés paternel.

J'étais donc ravie d'avoir la permission de pouvoir être là. J'avais d'emblée prévenu le procureur que je veillerai néanmoins en tant que chancelière à ce que les prisonniers ne soient pas molestés ou torturés jusqu'à ce que mort s'ensuive. Il en allait là aussi de la réputation du Périgord-Angoumois.
Mais c'est surtout et plus que tout le fait d'avoir ce passé de Dentelière Hydrique qui me colle à la peau qui me permettait de garder un oeil différent sur la situation.
Personnellement moi, les Corleone, ou quelque mercenaire que ce soit faisaient partie de cette grande famille que même si l'on quitte un jour, il nous en reste quelque part des séquelles indélébiles.

Alors oui. Je veillerai à ce qu'on ne leur fasse pas de mal inconsidéré. Et je veillerai également sur le Danois. Qu'il n'aille pas me faire une crise noire ou rouge en plein milieu du procès. Parce que là, je ne donnais pas cher de la peau de quelques uns des prévenus.
En fait. C'était véritablement pour cette raison là que j'étais ici. Garder un oeil sur le Danois.

Je m'étais apprêtée aujourd'hui, vêtue de gris et de noir. Et je portais mes armes habituelles bien cachées chacune à leur place. Mais depuis que j'avais remarqué que Seurn surveillait parfois où je les portais, j'avais décidé d'interchanger mes habitudes.
Lui et moi étions devenus inséparables. C'était le cas de le dire. Depuis quatre mois. Et si au début je restais assez discrète je m'étais vite rendu compte qu'en fait, c'est lui qui avait besoin de ma présence. Dès que j'avais le malheur de m'éclipser légèrement, il avait toujours ce petit truc pour me ramener non loin de lui.
Et dire que je hais les Danois. Il a fallu que je rencontre celui-ci.
Je suis venue bottée aujourd'hui. C'est que je porte une petite fortune rien qu'à l'une de mes chevilles. Entre mes perles noires de mon père et les rubis offerts par Judas Gabryel, il y aurait de quoi attiser des convoitises. Mais j'ai pris mes précautions. Et j'ai toujours la Dentelle facile.
Mais aujourd'hui je refuse le rôle de tortionnaire. Je ne toucherai pas aux prévenus. Surtout depuis que le Danois a eu la lumineuse idée de me raconter qu'ils avaient été alliés à L'Hydre à une époque où moi-même je n'en faisais plus partie.

J'écoute la panégyrique du procureur dans les profondeurs du couloir des geoles. Pour ma part, je suis nonchalamment appuyée contre le mur de pierre, à le regarder commencer monter en pression.
Et face à lui. Je suis d'un calme apaisant.
Surtout lorsque je l'entend parler de rat. Mauvaise idée. Parce que je suis certaine que les prévenus ne doivent pas être bien apeurés par des rats. Surtout que les rats c'est une spécialité Hydrique. Je ne peux m'empêcher de hausser un sourcil amusé à l'entendre. Heureusement qu'il ne peut pas me voir. Il est tout au fond du couloir mais sa voix porte assez haut pour que je n'en perde rien.

Pour l'instant le Danois est calme. Il nous fait même de l'humour.

Je savais que ça ne faisait que commencer.

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Agnesina_temperance
    Plop.
    Plop.

    Les yeux clos, Corleone se concentre sur l'unique bruit qui apaisait sa colère et l'angoisse de l'enfermement. Telle une louve en cage, son sang bouillonnait dans ses veines mais, elle gardait son calme en apparence extérieur et, attendait tout simplement. Nul supplication et cri de colère franchiraient ses lèvres, car elle savait que c'était vain. La prison n'était pas inconnue pour Ina. Un endroit humide où rats et cafards vivaient en maître avec la crasse, les déjections et la pisse, alimentant le dégoût et la haine des pensionnaires indésirables. La carcasse collée contre le mur, elle était immobile, réfléchissant à comment retourner la situation à leur avantage et pour l'heure, elle n'avait aucune solution.

    Tout ce qu'elle savait était qu'ils avaient pris la mairie de Saintes, et s'étaient enrichis avant que des gardes soient venus la chercher pour l'amener au tribunal. Jusque-là, tout était normal. Elle s'était défendue au tribunal et , que c'était à l'incompétente procureur de faire sa plaidoirie, la Corleone n'avait pu partir, car des gardes l'avaient retenus. Elle avait, bien évidemment, joué l'outrée qui connaissait parfaitement ses droits et avait rappelé que pendant la durée de l'instruction, elle restait en liberté, mais en vain. L'Hermine avait opposé résistance mais toute tentative de fuite de sa part fût déjouée par les gardes qui étaient en nombre. Elle fût enchainée, avec ses comparses, et elle comprit bien vite le pourquoi de toute cette mascarade. Ils allaient être transférés en Périgord pour être jugés pour la prise d'Angoulême et c'était une première. Voilà comment elle s'était retrouvée dans cette prison puante.

    Sa main était sur sa cuisse, pouvant sentir à l'intérieur de ses braies, vers l'intérieur des cuisses la ceinture en cuir qui tenait le fermoir, avec sa dague dedans. C'était une précaution qu'elle prenait toujours lorsqu'elle allait au tribunal. Au cas où. La présence de la lame était rassurante, comme une carte dans sa manche qui pourrait tourner à son avantage et à celui de son Clan, même si elle prévoyait difficilement une issue sans un bain de sang et un monumental échec. Elle jeta légèrement la tête en arrière avant de l'étirer sur les côtés pour détendre les tensions sur sa nuque, avant de pousser un long soupir avant d'aviser les membres de son Clan présent dans la pièce. Chienne de vie, détestable et impitoyable. Passant les mains sur son visage, elle se le frotta, en plissant les yeux de fatigue et d'énervement. L'endroit sombre, et enfermé soumettait Ina aux pensées les plus noires qui envahissaient son esprit d'une brume malfaisante. Nerveusement, elle tapotait son pied par terre, essayant de chasser de son esprit ce qui la tourmentait tant.

    Des bruits de pas lui firent relever légèrement la tête et un homme gueula dans les ténèbres, ce qui la crispa et elle serra les dents. La raison de leur emprisonnement ici était donc confirmée. Angoulême, village déplaisant abritant des abrutis d'habitants et pour elle, ce serait un fier service à rendre à la France toute entière que de rayer ce village des cartes. Elle n'avait absolument aucun remord d'avoir pillé ce taudis perdus comme il se devait et ils pouvaient toujours chercher à reprendre les biens pillés mais en ce qui la concernait, elle avait fait acheter une terre pour les vignes en Anjou. Un investissement que Corleone envisageait depuis qu'elle était de retour. Elle voulait se lancer dans le commerce de vin, comme extra. Liquide carmin dont elle appréciait depuis toujours la richesse et la noblesse.

    Les yeux de l'Hermine s'assombrirent à mesure que le flot des paroles lui venaient aux oreilles. Elle reconnaissait en le Procureur une audace dangereuse, car lorsque les autres procureurs se contentaient d'instruire sans la même preuve, rabâchant ce que les agents de la prévôté leur ont rapportés, lui avait le culot de les faire enchaîner comme des bêtes de foire, de les faire transporter jusqu'en prison du Périgord et il osait les menacer. Avait-il seulement une idée à qui il s'attaquait ? La menace de la torture déclencha un tourbillon de tourment intérieur chez la Corleone qui commença à trembler et ses ongles se plantèrent sauvagement dans son bras, mais Ina s'était déjà laissée submerger par les flots de la folie, distillant dans ses veines, un étrange calme.

    Corleone, entends-tu ce nouveau bourreau ? Te rappelles-tu de ce qu'on t'a fait subir ? Avec leurs armées, ils t'ont fait perdre le don de la Vie que toute femme possède. D'enfant, tu n'auras jamais. Ce miracle de Déos t'a été arraché par les mains de ces chiens. Te souviens-tu du regard de haine de certains et de satisfactions de certains quand tu étais à moitié morte ? Ils ne sont que des clébards enragés, mordant aveuglément pour leurs Maîtres pour attendre en retour une caresse et un os. Et te souviens-tu du Marquis qui te gardait comme si tu étais une petite poupée de chiffon et qu'il ravivait chaque cicatrice que tu avais en les retraçant de sa dague, faisant couler ton sang ? Tu n'es plus le maillon faible, car tu sais que l'être humain est naturellement destructeur dans sa médiocrité. Tu ne veux plus qu'on te porte le premier coup. Tu ne veux qu'on voit une once de faiblesse en toi. Ton cœur s'est glacé lorsque tu as su qu'ils t'avaient arrachés ce qu'ils n'auraient jamais dû. Leur vie est insignifiante et montre-leur. Ne réfléchis plus. Laisse-toi guider...

    Le voile de la folie s'installa dans le regard fixe, les tempes qui battaient en rythme en chœur avec la pulsation du cœur et avec un sourire qui n'annonçait rien de bon, Corleone se déplaça jusqu'au mur où la porte était à côté et elle ne bougeait plus d'un pouce jusqu'à ce qu'elle entendit la porte s'ouvrir et machinalement, elle se leva pour se mettre face aux gardes qui annoncèrent qu'ils allaient les fouiller. - J'suis volontaire pour être la première. Elle sortit de la cellule, laissant les bras le long du corps et écoutant à peine les ordres du garde. Lentement elle amena sa main vers l'intérieur de ses braies, gardant ses sens à l'affût. Restant légèrement en retrait, avec un des gardes à ses côtés, elle attendit que l'autre mette la clé dans la cellule, une cruelle seconde d'inattention, pour sortir rapidement sa dague et bondir, telle une louve sur sa proie qui essaya de la maîtriser et sans plus état d'âme, elle lui planta un coup de poignard entre les côtes, prenant un plaisir certain à lui arracher un cri de douleur avant d'attraper son bras et de se glisser derrière lui pour le plaquer contre elle. La dague menaçait le cou et frôlant l'épiderme du garde, elle avisa le premier garde qui avait sorti son épée, elle dit d'une voix sombre et monotone : - Si tu bouges, il est mort.

    Montre qui tu es vraiment, Ina. Tu sais très bien que tu ne pourras jamais t'évader et faire évader ta famille. Même si tu as un otage, car cet otage n'est qu'un sous-fifre. Ils vont essayer de négocier avec toi et pendant qu'ils négocieront, ils feront amener les renforts. Tu sais que même s'ils n'ont pas les moyens de te confondre, ils t'inculperont. C'est toujours ainsi que ça s'passe, alors montre-leur l'ennemie que tu représentes. Entends-tu les murmures de l'Esprit du Sang qui demande ? Tue ce bon à rien et fais couler son sang sur l'autel des sacrifiés pour que la Créature Mythique puisse se repaître des derniers instants d'horreur et que son ombre plane sur tout ceux qui outragent les tiens. Parce que c'est dans la peur et dans l'horreur, qu'elle demeure.


    - Dîtes à Seurn MacFadyen Eriksen, ce sale clébard pourri de Procureur. Qu'il ait au moins l'audace d'avouer que derrière ses belles paroles, il rêve de briller en voulant briser les pilleurs d'Angoulême et qu'il aspire uniquement à regonfler son pathétique égo dans une quête de gloire merdique, en s'attaquant à ceux qui ont gagnés en renommée par leurs crimes. Un bref de silence de circonstance ponctué d'un sourire. - Et que je suis réellement navrée d'entacher ses beaux projets et de le faire redescendre sur terre, mais il n'a pas le niveau pour les affronter, je le crains. D'un coup sec et violent, elle planta la dague dans la gorge du garde, lui arrachant un nouveau hurlement de douleur, avant d'actionner le bouton qui libéra les deux lames cachées qui aggrava considérablement la blessure de l'homme avant qu'il ne s'écroule. - La mort de ce garde est sur sa conscience, comme la verrue sur la gueule d'une sorcière. Car lorsqu'on sème le vent, on récolte la tempête. Elle n'eut pas le temps de sortir la lame de la gorge de sa victime que l'autre garde lui sauta dessus pour essayer de l'immobiliser, mais Corleone avait du répondant et ne se rendait pas aussi facilement.

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Soren
« Salle d'interrogation au dessus des geôles - Préparation aux aveux »


Charlyelle ici? Les raisons sont personnelles : moi. Depuis quelques jours, la tension est montée d'un cran en moi. Dans les ombres de mon âme, il s'est réveillé, les yeux encore plissés par le sommeil. Pour l'instant, il se contente encore de bailler, de s'étirer dans un bruit métallique de chaînes qui le retiennent prisonnier. Il...l'Autre... L'Autre qui occupe le même corps que moi. L'escote de Valahia ne l'a jamais vu en action encore mais elle sait. Je lui en ai déjà parlé. La prise d'Angoulême est le genre d'évènement prompt à le réveiller. Alors elle, elle est là et elle veille. J'en donnerai ma main à couper. Depuis que je l'ai rencontré, je lui martèle une phrase pour qu'elle l'assimile parfaitement : "Soyez toujours armée en ma présence" et fuyez si vous lisez une lueur malsaine dans mon regard. Depuis, elle a pu lire des lire des tas de sentiments dans mes yeux mais jamais ceux qui précèdent une crise. Un procureur est censé demander justice pour les délits commis. Moi, il se peut que je rendre justice moi-même... que je le veuille ou pas.

A l'étage, je me suis installé dans la salle des interrogatoires. Le protocole est simple : s'assurer que rien n'a été oublié en fouillant les prisonniers: défaire leurs vêtements, inspecter les habits un à un pour s'assurer qu'il n'y a objet, aucun message, aucune preuve quelconque de cachée dans un pli cousu ou autre. Leur faire subir une première humiliation pour casser leur insolente volonté. Oui...Il est bien là et il commence à sourire. Le chasser...vite! Me concentrer et éviter de focaliser mon esprit sur lui. Ne pas lui exposer mon flanc! Dans le fond de la salle un greffier. Il a une double fonction: il prend note de ce qui sera dit. Il s'assure que ce qui est consigné n'est pas le fruit de mon imagination. Devant moi une liste de questions que j'ai préparé :


Citation:

  • Comme te nomme t-on? Comment te surnomme t-on dans le monde du crime? Quels sont tes liens avec les autres prisonniers?

  • Reconnais-tu faire partie de la bande d'individus qui se nomme Spiritu Sanguis ou Trompe-la-mort? Laquelle? Depuis quand es-tu avec eux?

  • Reconnais-tu avoir attaqué et pillé la ville d'Angoulême dans la nuit du 14 au 15 mars? Quelle a été ta participation? As-tu tué? Pillé? Violé?

  • Connais-tu Erwelyn Corleone de Jeneffe? Celle que certains nomment Maine? Lui as-tu déjà parlé? Dans quels buts? Lui as-tu déjà parlé de tes projets criminels passés, présents ou futurs?

  • Qu'as-tu fait des biens volés à Angoulême? Combien d'écus as-tu empoché pour ta vilénie?

  • As-tu d'autres crimes à confesser? En dehors d'Angoulême et de Saintes?



Interrogatoire étape un. Devant moi, une chaise avec des menottes aux mains et aux pieds. Il y en a une autre similaire dans le fond de la pièce. De préférence, je vais interroger une fille en présence d'un homme, un homme en présence d'une fille. Qui sait? Peut-être que je trouverai moi-même les liens qui les unissent? Qui sait? Peut-être que l'interrogatoire de l'un peut avoir un effet sur la volonté de l'autre? Le rendre plus malléable, plus bavard. Sitôt la fouille réalisée, ils sont amenés devant moi deux à deux. L'un est interrogé, l'autre entend, voit, endure au besoin. J'ai l'intention de commencer avec de bonnes intentions. Inutile d'user de violence prématurément: certains ne connaissent rien et ne sont que de simples suiveurs, d'autres voudront éviter les problèmes peut-être voire même négocier avec moi...mais je m'attends à ce que je doive casser l'orgueilleuse volonté du pilleur de mairie habituel! Mon travail est de faire appliquer la justice en Périgord-Angoumois? J'aurais assez d'ennui avec ces procès où la parlotte et le fond priment sur la découverte de la vérité et l'application d'une juste peine. L'interrogatoire et la recherche de preuves fait partie de mon travail. Autant questionner avant que les avocats n'entrent dans la danse et ne sortent leurs billevesées.

Interrogatoire étape numéro deux? Ça, ça sera pour les récalcitrants. La fin justifie les moyens et la justice veut des preuves. Alors, elle en aura. En attendant, la fouille des affaires qu'ils trimballaient sur eux à commencer à porter fruit. Tout a été exposé dans une pièce attenante au niveau de l'intendance de la prison. J'y ferais passer les angoumoisins. Qui sait? Certains pourraient peut-être reconnaître des marques significatives sur les objets qui y seront présentés. Erick avec sa liste de transactions comme preuve d'accusation n'a pas convaincu grand monde et moi en premier mais il a été source d'une idée à appliquer à l'avenir: le marquage d'objets témoins que les villes devraient laisser dans les entrepôts municipaux. Une marque, unique, discrète, que seuls un ou deux fonctionnaires oeuvrant dans le domaine et le maire de la ville connaissent. Chaque maire conserve la liste des objets-témoins dans un endroit tenu secret, en dehors de la mairie. Si des objets de la sorte se retrouvent en possession de suspects, alors mieux vaut qu'ils aient une bonne raison pour l'expliquer. Ici, je dois m'en passer. Pas d'objets-témoins et un tas de vieilleries et d'objets tous plus ou moins dégoutants, incluant...


...un portrait d'une fillette rousse, des coquillages, des limaces séchées, des dents, des mèches de cheveux, un caillou indécent, une fiole de sable et j'en passe..For fanden! Il y a de quoi la faire accuser de sorcellerie la petite rousse teigneuse! Le bon gout incarné! Mais le plus important Charlyelle, c'est ça....

Sur la table, deux matrices de sceaux viennent rouler jusqu'au bord.

- Une matrice avec un doigt levé en l'air, symbolisant sans doute ses fantasmes les plus secrets et...ça!

De la dextre, je m'empare d'un vélin. De la senestre, je fais chauffer un bâton de cire au dessus de flamme de la lampe posée sur le bureau et qui éclaire la pièce d'une lumière dansante. La cire chaude se dépose sur le vélin et la matrice vient faire son oeuvre.

- La matrice de la Spiritu Sanguis! Je vous parie que c'est exactement le même sceau qui celui que l'on a découvert à la mairie d'Angoulême et qui revendique le pillage de la ville par la Spiritu Sanguis et les Trompe-la-mort. Une preuve en or Charlyelle! Accablante! Mais j'ai besoin de plus que cela..un faisceau de preuve au cas où un avocat véreux viendrait à retordre cette vérité-là!

Le problème, c'est de casser sa volonté, son orgueil démesuré comme à toute cette bande de rejetés de la société. Non, cela ne devrait pas être très facile à obtenir mais pourtant il faut que j'y arrive! J'ai à peine terminé mon discours qu'un brouhaha infernal parvient de l'étage du dessous. Bruits métalliques, coups sourds, râles de douleurs, cris...

For fanden! Mais n'y a t-il donc pas de maréchaux pour faire respecter le calme ici?



« Niveau des cellules , dans le couloir »


Au sol, un corps gisant dans un liquide sombre et visqueux, les yeux ouverts et fixes, un mince filet de s'échappant s'échappant de la commissure des lèvres et un trou béant au niveau du cou dans lequel une dague est encore enfichée. Sa bouche est entr'ouverte, comme si l'homme avait cherché son souffle jusqu'au dernier moment. Devant, la source de bruit: un amas d'hommes d'armes tentant de maitriser une furie. Avec le nombre, il ne fait qu'aucun doute qu'ils vont y arriver. La colère sourde s'amplifie. Les écumes de la haine viennent se fracasser contre cette prison dans laquelle l'Autre est retenu prisonnier. Les yeux se plissent malgré le peu de clarté de l'endroit, les mâchoires se crispent, le poing aussi. Le pas est lent. Il résonne dans le couloir en alternance avec le bruit d'une goutte qui tombe du plafond. Devant, les gardes s'écartent sans se départir de la tueuse.

- Lachez-là!

Les gardes se font hésitants. Après tout je ne suis pas prévôt, juste procureur. Je ne devrais pas me mêler de tout ceci et pourtant, ils obéissent et s'écartent. Je ne perds pas de temps. Après un moment où les regards se sont croisés, le revers de ma main vient lourdement heurter sa joue qui éclate sous l'impact. Et comme si cela ne suffisait pas, mon poing vient s'enfoncer lourdement dans son abdomen. Pour finir et laisser apaiser un tantinet la haine que m'inspire la situation, un coup de pied violent dans les jambes pour la déséquilibrer et la faire choir. Tenter de juguler la haine, ne pas se laisser aller à un déferlement de violent plus accru. Fermer les yeux, serrer les dents et oublier alors que les gardes viennent de nouveau la maitriser.

- Hors de ma vue! Envoyez-la en cellule d'isolement. Aucun contact avec les autres! Pas de nourriture! Pas d'eau! Rien! Elle a encore bien trop de force? Trop de volonté? Je vais la briser!

La cellule d'isolement...un endroit exigu et bas de plafond où les prisonniers ne peuvent même pas se tenir debout. A peine un endroit pour pouvoir s'allonger et se vautrer dans ses excréments quand on y passe plusieurs jours. Un endroit où je compte bien dompter cette harpie.
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Jeliza.rose
On est déjà à un meilleur niveau que le procès du Poitou, y a pas à dire. Comme quoi j'ai bien fait d'écrire au procureur du Périgord Angoumois pour lui dire de donner une leçon à son voisin poitevin.
Même si je pensais pas, au moment où j'ai écrit, qu'on se ferait alpaguer aussi vite pour être ramenés dans ce coin.

Je secoue mes mains. De vraies bonnes grosses chaînes. Je regarde les murs. Enfin, je devine, vue la lumière ambiante.. De la vraie putréfaction, avec une surface qui suinte. Je hume l'air ambiant. Je suis pas sûre de vouloir le définir, mais ça a en gros une bonne odeur de taudis, en plus humide.

Si je pouvais écrire, il faudrait que je prenne des notes, pour comparer avec les autres geôles, et faire travailler le bouche-à-oreille pour les collègues.
Si je panique ? Oh ben non, quand même. On sait comment ça se passe, à force. On attends, puis on nous accuse, on se défend, on nous ré-accuse, on se re-défend, on nous prend tout l'argent qu'on a sur nous, et on repart.
Je bouge un peu, et parle à mes voisins.


Je dois admettre qu'ils ont fait un effort sur le cadre, n'empêche. Là, on se sent traité comme un criminel digne de ce nom !

Et puis le discours d'accueil ! Non, vraiment. Ça en jette. Y juste un détail qui me chiffonne, et je me tourne à nouveau vers mes camarades de fortune.

Il parle de l'abdomen de qui ? Leandro, t'as planqué Choléra dans ta chemise ?

Haussant les épaules, j'y renonce. De toute manière, c'était peut-être juste pour aligner les phrases avec le ton qu'il faut. Je le fais, des fois, raconter n'importe quoi, mais avec l'emphase nécessaire pour que ça sonne bien.
Soudain, Ina élève la voix, se portant volontaire pour aller se faire interroger. Aux sons qui suivent sa sortie, on devine qu'il y a eu un petit imprévu. Et au calme suivant, que l'imprévu n'est pas forcément du côté des gardes.
Je m'agite encore, et prend la parole à mon tour.

Bon, ben moi je suis pour une évasion doublée d'une invasion des lieux. Est-ce que quelqu'un a de quoi enlever les chaînes ? Une aiguille, une broche, une hache ?

Ça a l'air naïf, je sais. Mais dans ce métier, faut toujours savoir se dépatouiller avec ce qu'on a. C'est-à-dire, souvent, avec n'importe quoi.
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Merci Jd Nethel pour la bann ♥
Valdenaire
Valdenaire gisait là, dans la cellule occupée par les autres collaborateurs des prises d'Angoulême et de Saintes, plongé dans un profond sommeil, malgré l'hygiène déplorable de la geôle.
Le jeune brigand souriait, emporté par ses souvenirs heureux et diverses: allant de la pêche aux sangsues dans le "Marais" proche de Paris, accompagné de Jojo la Riflette, en passant par les multiples vols dans les beaux quartiers de la capitale royale, puis sa rencontre avec une de ses nombreuses demie-sœur à Bourg, la seule qu'il connaissait, hantait son esprit, avec son neveu dans ses bras. Le dernier épisode de sa rêvasserie se terminât par l'aventure bisexuelle qu'eût Vald à Saumur, sa main caressant le torse d'un bel homme blond, son regard bicolore dans celui de son partenaire, l'atmosphère lourde de sueurs et de testostérones, tandis qu'une jeune femme lui mordillait l'oreille en lâchant une expiration dans son appareil auditif.


Citation:
"Debout les dedans! "


Valdenaire se réveillât en sursaut, prenant conscience qu'il dormait à poings fermés dans des immondices inconnues et nauséabondes. Se frottant les yeux avec l'aide de ses deux index comme si cela pouvait le faire évader, il respirait l'air chargé de substances chimiques issues de la putréfaction, des moisissures et des déjections humaines et animales.
Malgré la noirceur de l'environnement, Vald réussît à distinguer de son œil vert, plus apte à regarder dans l'obscurité, la présence des "Corleone & Co" parsemés dans le cachot pendant que le procureur Angoumois achevait son oraison pénitentiaire. Dont le jeune homme n'eût pas pris la peine d'écouter. Les pas de Soren s'éloignèrent.


"Va diou ! Y m'a foutu les chocottes çui-ci à gouler comm'ça !"

Une sensation bizarre et désagréable parcourût la moelle épinière du Mainois de bas en haut, son front se perlât des gouttes de sueur, ses yeux s'écarquillèrent. Tâtant à la hâte le sol à la recherche de sa besace, tandis qu'Ina faisait son tohu-bohu, le jeune taulard essayât de calmer sa crise d'angoisse engendrée par le début de son sevrage "chanvrique". Il ne trouvât même pas sa dague reçue, dans son bras, par Orian Sidjéno.

Sachant que sa besace contenant sa pipe et son chanvre ne se trouvait pas dans la cellule, Valdenaire se mît assis et décidât d'attendre d'être en liberté pour ravoir ses biens, n'ayant pas une once d’inquiétude pour ses fausses monnaies. De toute façon elles avaient l'air vraies puis il n'était pas le seul à avoir de l'argent de sa sacoche. Il se concentra surtout sur le fait de ne pas craquer, de ne rien révéler, de rester normal .
Il espérait aussi qu'il n'allait pas avoir la même attitude que dans la très célébre prison parisienne, la Conciergerie, où il était incarcéré pour vols et complicité de meurtre.
Ce qui lui valût trois mois entiers de geôle, deux mois de dragage de la Seine puis interdiction de revenir sur le sol parisien.

Valdenaire regardât Jeliza.


"J'avons rin sur moé, pi pou'c'qu'y est d'la fuite j'y t'nons pas à l'faire."

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Esmee_
Les mots qu'on entend ne veulent pas toujours dire ce qu'on croit qu'ils signifient. C'est moi qui le dis, mais je crois qu'un philosophe l'a déjà dit avant moi (Wittgenstein)

Je n'avais jamais mis les pieds dans un pareil bidule. On nous avait enchaînés et menottés et menés dans ce que j'ai compris être les geôles du Périgord. Et je l'avais mauvaise de m'être faite alpaguée. Non parce que moi, j'avais encore prévu de faire pas mal de choses. Et là, mon emploi du temps prenait du retard. Ce qui avait le don de m'énerver. Et de plus ici, on n'avait pas de viande à grailler. Et quand on est comme moi sujette à faire des crises d'anémie, la viande, c'est vital.
Alors je ne vois plus qu'un seul moyen pour échapper à la désolation qui m'entoure.

Dormir.

J'ai en général le sommeil lourd, surtout quand je suis plongée dans un superbe rêve, mais là, c'est une voix qui gueule dans les couloirs qui me réveille. Et je suis de mauvaise humeur. Forcément. En plus il a un accent à couper au couteau ce type là. Mais je ne le lui reproche pas, c'est peut-être pas de sa faute si ses parents n'ont pas pu lui payer une série de séances de logopédie quand il était petit.

Qu'est ce qu'ils viennent nous faire suer. Ils n'ont toujours pas compris qu'on est plus fort qu'eux et qu'on le sera toujours, face à leur propre médiocrité.
Je jette un coup d'oeil autour de moi. Une bonne partie de la famille est là. Et de la troupe aussi. Ils m'ont peut être entravée mais mon honneur et ma détermination, peuvent toujours s'y essayer à les briser, ils n'y arriveront pas. Sous ma fragilité apparente, se cache un mental d'acier. Et aujourd'hui j'ai décidé de jouer.

J'entends les geôliers donner de la voix et ils essaient sans doute de nous impressionner et nous montrer qu'ils sont aussi durs à cuire que la semelle de leurs bottes qui couinent à chaque fois qu'ils font un pas. En matière de toilettes, ils ne devaient pas avoir le même tailleur, car l'un était en rouge et les autres en noir, avec une écharpe en putois albinos crollé.
Ouai. Même dans un taudis pareil faut encore que j'ai l'oeil critique.

Et l'autre qui continue de gueuler dans le couloir, pourrait pas baisser d'un ton, je crois pas qu'il y ait des sourds parmi nous. Pour toute réponse à son discours je finis par lâcher négligemment


" - Je ne dois rien à personne, mes dettes sont payées."

Que les choses soient bien claires dès le début. Dans notre famille, qui doit, paie.  C'est inscrit dans nos gènes.  Et c'est pas un procureur qui viendra me contredire. Je connais ce genre de lascar au cerveau aussi dense que ses os et qui vient à n'importe quelle heure de la journée ou de la nuit pour te prendre tout ce que tu as pu t'acheter à la sueur de ton front ou de tes mains.

Je me demande bien dans quel cirque je suis encore tombé. Je regarde tout autour de moi l'état de délabrement de l'endroit où nous nous trouvons et je râle.


"- Pourquoi il n'y a pas de patère ici ?"

Et en me retournant, en effet, je remarque que, malgré tout leur savoir, ils n'ont même pas prévu un porte-manteau ou à la rigueur de simples crochets, ces loustics d'architectes.  
A force de réfléchir aux colonnades, aux triptyques et autres couillonnades, ces foutus architectes en arrivent à oublier l'essentiel.

Et vas y que j'entends ma soeur qui se met de la partie, puis des bruits étranges me parviennent et l'autre dans le couloir qui gueule toujours. Commence à me chauffer les oreilles celui-là.
A force de s'égosiller, il va devenir tout rouge, comme la sauce tomate à la "mamma", rue Charles Dupret,  sur un ton aussi sec qu'un brin de muguet qu'aurait passé tout l'été dans le désert sans une goutte d’eau.

Avec un soupir, je dénoue mon catogan, en me contorsionnant du mieux que je peux, laissant retomber mes cheveux sur mes épaules. Et je refile la petite épingle qui y était fiché, dans la main de Jeliza.
Puis je la regarde.


" - Je suis pas certaine que ça te serve à grand-chose."
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Cleocharie
Capturés. Emprisonnés. Entravés. Il y a des tas de qualificatifs pour décrire la réalité. Nous avons été arrêtés. Ce n'est pas comme si je n'avais jamais vu de geôles. Il m'est arrivé de passer une nuit ou deux derrière les barreaux. Ce n'est jamais particulièrement agréable. Pas le genre de destination dont on rêve le soir au fond de son lit.
Comme c'est à prévoir, on nous fouille. Heureusement que j'ai pu laisser Capi dehors. Je ne sais pas ce qu'il fait ni où il est, et cela m'inquiète. Mes pensées tournées vers mon chien, je manque d'être surprise par les mains brutales qui se posent sur mon corps. Je fronce davantage les sourcils, tandis que les doigts épais me fouillent. Mon arc m'est ôté, ainsi que mon carquois. Mon poignard tout neuf, mon vieux couteau, ma dague de parade, ma hachette... Chacune de mes armes m'est arrachée sans cérémonie.

A présent soigneusement entravée, je me laisse tomber contre le mur crasseux. Rejetant ma natte sur mon épaule, je lève les yeux au plafond dégouttant d'humidité. Les geôles dégagent les odeurs typiques dans ce genre d'endroits renfermés. Moisissures. Eau stagnante. Pierre suintante. Et un petit quelque chose en plus, d'indéfinissable. Ce qui ne l'empêche pas d'être parfaitement désagréable. Je renifle, dégoûtée.
Je m'apprête à me morfondre dans un silence blasé, lorsqu'une voix - ou plutôt un meuglement de taureau furieux - me fait grimacer. On ne peut donc jamais être tranquille, même ici ? C'est quand même extraordinaire, ça.
Un grand blond débarque bientôt dans mon champ de vision. Si au départ son discours m'intéresse à moitié, je perds vite le fil, lassée. Je lâche un bâillement peu discret.

« S'ils voulaient nous faire dormir, ils ont choisi l'moyen le plus efficace. Et le plus barbare, aussi. » je remarque à voix haute.

Le discours enfin fini, l'espèce de gnome nous laisse tranquille. J'en profite pour m'étirer. Je tourne la tête vers Esmée, qui se plaint du manque de confort. C'est sûr que c'est loin d'être aménagé. Mais des geôles ne seraient pas des geôles sans incommodités. Une jeune fille, que je n'ai vu que de loin, cherche un moyen de s'évader, ou à tout le moins, d'ôter ses chaînes. Dire que je n'ai même pas un bout de ferraille pour tenter de forcer la serrure !
L'une de mes cousines, Ina, je crois, est emmenée pour l'interrogatoire. Visiblement, celui-ci commence et s'achève dans le couloir. Des cris, des grognements, des beuglements... Puis le silence revient. S'étirant lentement comme une aile de corbeau. Je lâche un autre soupir. Cela promet d'être long. Très, très long.
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Charlyelle
L'éclair de la rage.

Je l'accompagne à l'étage, dans une pièce où se trouvent des chaises auxquelles sont greffées des menottes en métal. Il dispose des objets devant moi. Et mes emperlées de lune se plissent lorsque je l'entends évoquer une accusation pour sorcellerie. Je secoue la tête.

" - Allons, il n'y a là rien qui puisse appuyer une accusation pour sorcellerie. Des coquillages, j'en ai. Des mèches de cheveux, des cailloux, du sable, des portraits j'en possède également. Et les limaces, sachez que les rats notamment en raffolent. Je trouve ça un peu léger pour vouloir envoyer une rousse sur le bûcher !"

Je continue de l'écouter et il me montre maintenant deux matrices de sceaux. Qu'il considère comme une preuve en or. Et là encore. Je secoue la tête de nouveau.

" - Seurn. Je vous rappelle que ses sceaux là ne sont en rien reconnus par la hérauderie. Ce qui veut dire que n'importe quel avocat véreux ou pas, peut vous démontrer en un rien de temps qu'au final, n'importe qui peut s'être servi de ses sceaux-là. Ou bien qu'une personne mal intentionné envers les Corleone pourrait avoir imité ces matrices. Pour moi, ça n'a rien d'accablant ce que vous me montrez-là."

Certes. En acceptant de venir veiller sur lui, je n'avais pas imaginé un seul instant que j'en viendrai à lui tenir lieu de conseil. Je ne suis pas une juriste et je ne le serai sans doute jamais. Mais il est indéniable que je me suis coltinée assez de procès pour encore reconnaitre une accusation valable d'une autre vouée à l'échec.

Je savais. Outre le fait que je haïsse les Danois, celui-ci avait une particularité qui le rendait encore plus dangereux pour moi. Il se disait porter une malédiction. La malédiction des Eriksen. Forcément, il n'aurait jamais du me parler de cela. Moi la Druidesse. L'Alchimiste. La Dentelière. Le sauver malgré lui. Voilà le but que je m'étais fixé depuis peu. Au début, seule la curiosité m'étayait de voir l'Autre en action. Mais aujourd'hui, il en allait autrement. Le rapprochement improbable et pourtant de mise qui s'était effectué entre le Danois et moi, au point que nous allions nous marier d'une façon particulière lors de la nuit de Beltaine, avait opéré un changement chez moi.
J'étais bien décidé à combattre le Mal qui l'habitait. Je n'avais pas peur de cet Autre. Quelqu'il soit. Je le réduirai en poussière. Même si pour cela je devais y laisser ma vie pour lui. Pour ce foutu Danois qui s'insinuait chaque jour un peu plus dans mon coeur, dans mon âme, dans mes tripes.
C'était donnant donnant. Comme un marché, un deal entre lui et moi. Il avait accepté ces épousailles, il acceptait même d'être le père de l'Héritier. Une histoire de fou. Il osait accepter de braver l'ire de mon propre père. Avec tout ce que cela impliquait dans nos vies. La sienne et la mienne. Et tout cela, parce que nous étions devenus inséparables. Mais la brune, n'avait pas encore vu de ses propres yeux ce dont était capable l'Autre. Tout ce que je savais, je le connaissais de la bouche de Seurn. Et parfois, j'avais tendance à m'amuser à le provoquer. Pas lui. Mais l'Autre. Je sais pertinemment que Seurn surveille si je suis armée ou non. Qu'il tente de savoir où je peux avoir dissimulé mes lames. Mais la Dentelière n'était pas née de la dernière pluie, et mon instinct me disait surtout que ce n'était pas Seurn à ces moments là qui se manifestait, mais que c'était l'Autre.
Je l'ai promis au Danois. Je l'aiderai à se débarrasser de cette engeance.

Alors je veille.

Ce qui prête à sourire, puisque c'est le Danois qui est sensé veiller sur moi et non le contraire. Je l'ai embauché comme garde puisqu'il est au courant de qui je suis réellement. Récemment, je lui ai parlé de mon princier père en lui dévoilant ce dont je ne parle jamais. Parce que malgré toute la haine que je voue à mon paternel, je n'en possède pas moins cet esprit de famille assez marqué qui me hante. Je suis un paradoxe entre cette haine vouée à mon père, et cette façon que j'ai de le protéger en ne mentionnant jamais son nom véritable.J'ai seulement lâché du bout des lèvres au Danois tout récemment, ce dont mon père était capable. Lâchant le nom de l'organisation dont il est l'un des chefs là-bas dans les Balkans. Comme si je lui livrais un échappatoire, comme si je voulais qu'il comprenne dans quelle lutte il s'engageait en acceptant cette responsabilité de m'épouser et la conception de l'Héritier. Tout comme je sais dans quoi je fonce en ayant décidé de combattre cet Autre qu'il héberge malgré lui.

Et là. Quand je le vois se jeter sur la Corleone, je n'ai aucun doute. L'Autre est en train de se libérer du carcan intérieur dans lequel le Danois l'a enfermé. Ce n'est pas Seurn qui cogne. C'est l'Autre qui tente d'émerger. Bien sûr qu'il ressemble à Seurn, mais avec toute cette noirceur que j'entrevois, il m'est difficile de ne pas douter de qui il est. J'aime à dire que je ne suis pas comme mon père mais là à cet instant je le deviens en observant la scène. Je reste froide et sans émotion aucune face à ce que j'observe. Dans le regard du Danois, je vis cet intense et fulgurant éclat. Troublant. Une lueur de haine viscérale de laquelle je ne me détourne pas. Le Danois considère que cet Autre est un danger pour moi. Personnellement, je pense qu'il n'en est rien. A mes yeux, il est un obstacle à abattre pour que Seurn puisse enfin vivre en paix. Avec moi. Cela va de soit.

Les commissures de mes lèvres se soulèvent légèrement en un rictus quelque peu carnassier. Ainsi donc il essaye de survivre. Cet Autre. Je le voyais de dos. Sa chemise commençait à être empreinte de sueur.

De nouveau cette lueur dans son regard que je soutiens lorsqu'il se tourne vers moi.

" - Heureusement que vous êtes le procureur et que vous n'êtes pas l'un des tortionnaires."

Je me demande ce que ce serait sinon. Le sourire que je lui adresse est apaisant. Mais mon esprit lui, sait bien ce que je viens d'entrapercevoir et reste sur le qui-vive. Je redouble d'attention.
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Jenifaelr
    Les aigues-marine se dévoilent un instant. Elles se cachent ensuite derrière les paupières de nouveau fermées. La jeune femme émet un soupiré. Ce qui lui manque ici, c'est le soleil, est doux soleil qu'elle affectionne, le soleil qu'elle aime sentir sur sa peau, la rôtir en douceur, qui rend sa peau d'un doux miel à un caramel doré. Et il y a les rats. Elle ne les a jamais apprécié préférant de loin, son chat, pour qu'il puisse tuer cette vermine. La Vénitienne n'aime pas être entravée, elle a détesté senti ses pieds et poings lourds à cause de la chaîne, elle déteste toujours et détestera longtemps. Se sentir à la portée de tous, alors qu'elle aime vanter ses charmes et affirmer que peut, en a réellement profité. La Spiritus Sanguis, quand est-ce qu'elle a commencé à en faire partie? En était-elle de droit, comme certains le pensent, à sa naissance, par le sang de son père? Avait-elle acquit sa place? Y avait-elle seulement sa place? Sa soif de sang n'était jamais étanchée après tout. Jamais, elle n'avait eu mille cadavres sanguinolents autour d'elle et passé des heures à regarder gouttes après gouttes le liquide vital s'échapper des veines de ses victimes pour percer le mystère de ce qui l'a fasciné le plus en ce monde, la vie. Comment aurait-elle pu acquérir sa place, dans une organisation, un clan, qu'elle connaissait à peine? De loin? Lui avait-on dit qu'elle avait sa place au sein de la Spiritus? Ses interrogations sont interrompues par l'arrivant, elle n'a presque pas entendu le pas de celui-ci, sur le sol. En revanche, elle entend les ordres donnés. Qu'un seul de la sale vermine de garde de ce type ne la regarde de travers ou n'essaye de la tripoter, elle se jure qu'il ne restera pas longtemps en vie, elle s'arrangera à la retrouver, à la massacrer, à le torturer, laissant libre cours à ses envies de voir le rouge couler dans un lent goutte-à-goutte. Puis il parle de nouveau, s'adresse à eux. Le Périgord-Angoumois? Bande de péquenots dégénérés et consanguin ... C'est ce que la belle Lisabelle pense. C'est que ce que sa jumelle Jenifael dirait. Puis son nez se fronce, le procureur à un nom de consanguin aussi. Non mais sérieusement, il serait temps d'arrêter là de se faire passer pour une belle bande dé d'abrutis ! Puis elle émet un ricanement, la justice, étrangement, elle la connaît oui .. Ils veulent des aveux, ils auront des rires et des sarcasmes. Voilà qu'il jette une couronne d'aubépine sur le sol, la Féline soupira et repensa à l'accusation porter contre elle. Avoir pillée Nîmes et avoir vendu de la lavande. Comptaient-ils qu'elle avoue un crime, qu'elle n'avait pas commis? Ils pourraient longtemps attendre. Comptaient-ils qu'elle s'excuse, d'avoir vendu un bouquet de lavande? Ils pourraient s'attendre à un gros fou rire plutôt qu'autre chose.

    Pour l'audience, elle avait revêtu une robe d'un noir de jais. Elle avait coiffé ses cheveux et c'était parfumé, elle avait semblé plus innocente même qu'un bambin. Ses cheveux coupés droit au-dessus de ses épaules ne semblaient pas vraiment avoir bougé. Ni la dague, ne dissimulée dans sa manche gauche, sous son avant-bras dans une pochette de cuir sombre et tenu avec des lanières de cuir tout aussi sombre. Il y avait aussi sa dague, dans sa botte gauche et ... Ô misère ! Elle n'avait pas cette longue lanière de cuire qu'elle affectionner et qui était si pratique pour étrangler ses victimes. Qu'espère-t-il lui prendre ce procureur? Elle n'en sait rien mais un court rire fou s'échapper de ses lèvres goût miel. Il ne s'agit pas de peur, loin de là, mais d'un sentiment d'invincibilité, que veut-il lui prendre, pauvre fou? Oh des hurlements, il en provoquera peut-être, des rires, des pleure, mais de la peur, il n'est pas en mesure de la provoquer. L’endeuillée, regarde le mur face à elle, le regard vide. Vivante sans vie, ou morte qui marche, qu'importe elle ne se sent pas en danger. Impuissant physiquement, oui, mais cela reste de l'ordre du physique.

    Elle soupira de nouveau, il était triste d’entendre de pareilles choses. Qu’importe l’issue de l’interrogatoire, qu’importe ce qui se passerait, qu’importe ce qu’ils essayeraient de faire, elle n’était plus elle, elle n’était plus la douce et agréable jeune femme qui cèderait facilement aux menaces. Elle songea à ses effets personnels, que trouverait-on dans sa besace? En premier ils trouveraient son carnet de voyage, petit volume de cuir relier, où la jeune femme notait ses angoisses et ses questions régulièrement posées durant ses voyages. Ils trouveraient aussi la belle plume de corbeau qui lui servait de marque-page, une plume qui avait une signification. Ils trouveraient les deux paires d’alliances également, jamais utiliser, l’une grossières, en argent, l’autre plus fine, en or fin. Ils trouveraient également la broche d’or et de pierre de lune, en forme de plume de paon ainsi qu’un sachet de lavande sécher, ils trouveraient aussi le médaillon contenant deux petites mèches de cheveux, l’une aussi vénitienne qu’elle est l’autre noir comme la nuit. Que pourraient-ils faire? Ils ne sauraient pas quoi faire.

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Meomaky
Si vite, trop précipité, une chance inespérée de la faire s'évader pendant que la confusion régnait. Libre, j'espère qu'elle a su les semer, rejoindre un abri sûr, des alliés, et surtout qu'elle n'est pas blessée. Pour ma part j'ai l'habitude de prendre des coups, et d'en donner. Je ne vois plus que d'un œil pour l'heure, et une vilaine bosse se fait sentir à l'arrière de mon crâne, la belle affaire. Ce qui m'est plus difficile à accepter, c'est cette puanteur ambiante, et cette privation de liberté. Je n'ai jamais apprécié être enfermé, ma deuxième fois seulement dans des geôles. Pas sûr que je m'y fasse un jour... les risques du métier pourtant.

Je me console en me disant qu'elle n'a pas à le supporter, elle respire de l'air pur, j'espère. Je sais que je devrais me reposer, récupérer des forces... C'est plus fort que moi, je n'y arrive pas. Entre ma sœur qui hante mes pensées, et cette odeur fétide qui me blesse l'odorat, impossible. Et je ne suis pas le seul, Ina est parvenu a planqué son arme sur elle, cette dague qui se transforme en trident portatif, infligeant de terribles dégâts quand les lames secondaires sont libérées. Et si c'était l'occasion à saisir ? Non... elle-même le sait, achevant sa victime bien vite, seul bouclier contre la colère des gardiens.

Des gardiens... et du Procureur, revenu nous assomer par ses discours creux dans l'intérêt de se faire mousser ? Non, il préfère la manière forte, la battant maintenant que les gardes l'ont affaiblie. Des coups de rage bien plus qu'autre chose, il aime se salir les mains dirait-on. Il ne se maîtrise peut-être pas aussi bien qu'il le faudrait. Bien... La colère est une force, mais une arme à double tranchant. S'y abandonner c'est faire une erreur. J'aime qu'il fasse des erreurs.


    Woah!! Quelle homme fort que voilà. Je suis impressionné dis donc. Voilà qui saura nous remettre à notre place. Si j'osais, j'en tremblerai d'effroi…

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Naluria


Jour de la Capture


Ils sont arrivé de nul part, nous tombant dessus comme la foudre, nous n'étions pas prêt, nous étions entrain de boire, de rire, de compter nos pièces ... J'étais occupé a ranger mes affaires quand l'attaque a débuté, plusieurs d'entre nous tombe assommé ou capturé avant même que nous levions nos armes, l'effet de surprise et la vitesse sont en leur faveur.

Méo !

J'ai a peine le temps de prendre mon arc et mon carquois avant de faire une roulade pour éviter un gros tas qui me fonce dessus. Je me relève et cours en direction de mon frère.
Autour de moi, mes compagnons tombent les uns aprés les autres, déja plusieurs prenent la fuite, ils sont en surnombre, ils ont été plus malin sur ce coup.
Je peste, je ne vois pas Méo ... Je m'enfuis par une sortie dérobée et tombe sur lui dans la ruelle.


Méo ! Des gardes partout il faut courir !

Déjà plusieurs gardes me suivent, j’entraîne mon frère avec moi mais il se dégage et immobilise le garde le plus proche de la paume de sa main avant de sortir ses dagues.


Cours ma soeur je te couvre, va chercher du renforts vite !

Non Méo je suis pas d'a...

Un regard de mon frère et je comprend, j'obéit et cours aussi vite que je peux, les larmes viennent vite, je n'aime pas quitter mon frère, lui que j'ai retrouvé il a peu ...
Je balaye tout ça d'un revers de la main, je dois garder les idées claires je ne suis pas sortit d'affaire, je rejoins en vitesse le marché, je n'ai pas beaucoup de temps pour me cacher, je me trouve un trou de rat entre plusieurs caisses et prie pour ne pas me faire voir.

Quelques minutes plus tard j'entends des gardes approchaient, fouillent rapidement les lieux et repartent en vitesse, sans doute d'autres préoccupations ailleurs ....

J'arrive a me calmer et même a fermer un œil avant que le jour pointe et les premiers paysans sortent pour préparer leur charrettes, je me glisse dans l'une d'elle puis attend sagement d'être amené hors des murs pour m'enfuir et courir chercher des renforts ....

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Gabriele.
    « Même plus envie de me révolter,
    Et le monde peut bien cramer,
    Que ça ne me ferait plus rien,
    J'ai perdu l'amour de ma vie... »*

Le Poitou nous a eu. Je n'ai pas cherché à me défendre, à en envoyer quelques uns dans la tombe avant de me laisser submerger par le nombre. Ils sont venus nous trouver, les Maréchaux, nous acculer comme le feu le fait avec les animaux, pour nous jeter en cage. Ils m'ont trouvé, à genoux dans une chambre miteuse d'auberge, sûrement vendu par l'aubergiste lui-même qui aura fini par avoir peur des hurlements que je lance depuis quelques heures, éperdu. Ils m'ont déniché, bien moins qu'un homme, une dignité au rabais, un fantôme de Corleone, et ils m'ont emmené.
Je me suis retrouvé, entouré de deux gardes à la stature au moins si haute que la mienne, armés jusqu'aux dents lorsque je ne porte sur moi que ma besace contenant mon nécessaire vital à pouvoir exercer la médecine...ou l'art délicat de l'empoisonnement. Les épaules sont basses et je continue de serrer entre mes doigts à présent tâchés d'encre, l'ultime lettre qui m'est revenue sans la moindre réponse. Preuve irrévocable que l'impensable a fini par arriver. J'ai toujours pensé que nous mourrions dans les bras l'un de l'autre, sans autre glas que nos souffles apaisés pour seul jugement dernier. Elle ne m'a pas attendu.

Les lieues sont avalées, et le Périgord nous ouvre ses portes lorsqu'il ne désirait que nous chasser lors de notre dernier passage. Les paysages se ressemblent, et ont tous pour moi cette même saveur de cendres. Le monde n'est qu'un odieux amas d'immondices, de déchets en putréfaction, la beauté s'en est effacé pour rejoindre les étoiles.
Seul. Je suis seul. J'ai été arraché à mon couple, pour être jeté dans une cellule sordide, infestée des puanteurs les plus atroces que l'on peut côtoyer aux Enfers. D'autres du Clan sont ici, quelque part. Je ne sais pas où. Il y en a quelques uns avec moi, sans doute, mais je ne les vois même pas. Le regard est fixe, presque hagard, et lorsque des graines prises dans ma besace viennent se glisser entre mes lèvres, puis dans mon organisme, je sais que je viens de sonner l'oraison funèbre de ma raison pour la troquer contre une folie toute particulière. Des gardes, j'ai réussi à garder ces graines, en leur comptant l'histoire d'une maladie incurable qui me jetterait dans la tombe sans ce remède. Ces idiots semblent avoir à cœur de nous garder en vie. Ainsi donc, le poison se distille dans mes veines, dilatant mes pupilles. Au bout d'une heure qui me semble avoir duré une éternité, mon rythme cardiaque s'est accéléré, et la cellule froide et sombre autour de moi se désagrège pour se fondre dans un environnement presque confortable. Il me semble n'être plus exactement au même endroit, m'être enfoncé le sol et voir mon environnement d'une manière complètement différente.


    « Et ce putain de monde peut bien cramer,
    Et les drogues peuvent bien me faire planer,
    Jamais je ne crèverai sans toi. »*

Ta silhouette se dessine, et je la reconnais entre mille. Cette force qui émane de ta fragilité, ton regard azuré à me faire me noyer. La beauté de l'amour qui me rappelle pourquoi tu es Toi et pourquoi nous sommes Nous. Je veux me lever et t'embrasser, mais je ne peux que retomber assis contre mon mur, tant le sol semble tanguer sous mes pieds. Je te vois. Oui, tu es juste là et je pourrais presque te toucher des doigts. Mon Eterna.
Mon regard désorienté finit par trouver le tien, je te souris, enfin je le crois. Tu as trouvé la route pour me rejoindre dans ce carcan de pierre.
Tu es telle que je t'imagine depuis des semaines. La Mort te va bien, ma Corleone. Comment pourrais-je t'en vouloir de l'avoir préférée à la vie qui enflait ton sein et t'enlevait à moi ? Ici, nous sommes bien, nous ne sommes rien. Loin de l'austérité de la prison périgourdine, tu es ce souffle chaud qui rend même la glace moins froide. Je savais que tu ne m'avais pas abandonné.
Ils peuvent bien m'interroger, la seule chose à tirer de moi est un dialogue avec l'invisible, puisqu'on ne voit bien qu'avec le cœur...


    « - Tu as été longue à venir, Eterna... 
     - J'ai été longue, pardonne-moi. Il m'a semblé mettre une Eternité pour te rattraper. 
    - Tu es là désormais. Reste avec moi. Dis-moi qu'il n'y aura plus que moi. 
    - Tu es le présent et le futur, oublions ce passé. 
    - Si seulement tu avais pu me dire ça, il y a des mois. Mais soit, oublions-le, sois celle que tu aurais toujours dû être, montrons-leur comme nous sommes forts. 
    - Alors prends ma main et avançons. Enterrons notre malédiction. »


*Saez
Les dialogues avec Daeneryss ont été réalisés à quatre mains.

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Jurgen.
      The plan was mastered and called genocide,
      Le plan était prémédité et appelé genocide,
      (Never want to see you around)
      (on ne veut plus vous voir ici)
      Took all the children and then we died,
      Ils ont pris tous les enfants et après nous mourâmes,
      (Never want to see you around)
      (on ne veut plus vous voir ici)
      The few that remained were never found,
      Le peu de survivants n'a jamais été retrouvé,
      (Never want to see you around)
      (on ne veut plus vous voir ici)
      All in a system down... down... down...
      Tous dans un système de déchéance... déchéance... déchéance
      Down... walk down...
      Déchéance... descends
      (Watch them all fall down),
      (regardez-les tous tomber)
      SOAD - P.L.U.C.K


    Il ne sait plus vraiment comment cela a bien pu se passer. Lui, le teuton qui jurait de protéger ses hommes. Si aucun n'est mort, ils sont tous dans cette même merde. Les odeurs remontent au narine avec une agressivité toute particulière. Il ne peut lutter contre ça. Pris d'un profond désespoir alors qu'il voit l'épouse enfermée, elle aussi, derrière les barreaux crasseux des geôles périgourdines. Elle est belle, même encrassée et encroûtée de sang coagulé. Elle est belle, même en colère. Elle est belle, même quand elle fait l'idiote. Elle est belle, et il lui doit bien ça. Aucun doute, Jurgen fera ce qu'il pourra pour défendre sa famille et ses frères d'arme. Loin de lui l'idée de se décharger des forfaits, de toutes manières. Mais Darria? Jamais elle ne le laissera faire. Bien trop fière, l'Ambroise. L'enfant né de l'union de cet amour si pur est aux côtés du capitaine. Songera t-il un jour à l'appeler "Grand père"?
    Peu importe, lorsque l'on ne se figure plus aucun avenir.

    Parce que c'était à cela que songeait le Waldteufel. Et s'il mourrait? Et si, Tromper la Mort, c'était terminé? Et si jamais il ne restait plus aucun d'eux pour poursuivre leur vie? Car nul doute à ce sujet: Jurgen avait besoin de ses hommes. Il l'avait longtemps nié, mais son comportement de ces derniers temps tendait à prouver la chose. Il s'investissait du mieux qu'il pouvait, s'acharnait à la tâche, tentait de désamorcer les conflits et étouffer les rebellions. Et tout cela, non pour lui seul, mais pour le Tout qu'ils formaient.

    Doucement il se traîna à l'aide de ses bras, à moitié assis, le long du mur humide et moisi. Il se jura, cette fraction de seconde, de venger les siens. Nul contact avec l'extérieur le rendait encore plus aigri qu'à l’accoutumée.

      -Liebe Meine? Wie geht es dir? Alles gut? Brauchst du etwas?*

    Quelle question. Il n'avait rien à lui offrir. Ni nourriture, ni couverture. Il tendait la main tremblante et calleuse entre les barreaux qui lui semblaient alors comme un mur, comme une forteresse qui ne protégeaient pas sa femme, loin de là, mais qui l'enfermait et la mettait à la merci des ennemis. Il pensait encore comme cela, aussi démunit était t-il.

    Il joignit ses deux mains autour de celle de sa femme et débuta une prière, à voix basse bien qu'on pu l'entendre marmonner.

      -Délivre-moi de mes ennemis ! Ô Unique rédempteur ! Car c'est auprès de Toi que je cherche asile, Enseigne-moi à suivre le chemin de Ta volonté ! Car Tu es mon Dieu, Dont l'esprit pur guide le fidèle sur la voie de la sagesse.

    Il marqua une très courte pause, pour reprendre sa respiration.

      -En Ton nom, redonne-moi vie ! En Ta justice, arrache mon âme pécheresse aux abîmes de la détresse ! En Ta bonté, donne-moi la force d'anéantir mes ennemis ! Et que trépassent tous les oppresseurs de mon âme.

    Et il finit enfin, le nouveau réformé en cours d’apprentissage par une parole toute sincère. Depuis toujours, il était pieux. C'était à Dieu qu'il s'en remettait, lorsque les choses ne fonctionnaient pas. C'était lui qu'il remerciait, lorsque la vie lui souriait. Et ce n'était que vers lui qu'il se tournait en toutes circonstances, et parfois, rarement, la honte de ses pêchés le faisait se cacher. Mais comment peut-on échapper à Deos, de là où il est?

      -Car je suis Ton éternel serviteur..



*Mon Amour, comment vas-tu? Tout va bien? As-tu besoin de quelque chose?
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Leandro_luciano
Adossé contre un mur moite et froid, des chaînes bien trop lourdes aux poignets, le gamin était assit non loin de Jeliza. Il avait beau être un Corleone, il n'aimait pas du tout cette geôle, sale et humide, dont l'odeur lui transperçait les narines. A quatre ans, l'enfant n'avait pas peur de grand chose, et même s'il avait déjà connu la prison, cette fois ci ne ressemblait pas aux autres. Ils étaient tous parqués comme des bêtes dans une cave sans vin ni tonneaux, à l'humidité et la moisissure particulièrement développées.
Ainsi attaché, il se sentait vulnérable. Il savait très bien qu'il ne pourrait pas se défendre si leurs geôliers avaient décidé de s'occuper de lui en le séparant de sa famille, mais l'honneur Corleone resterait et il userait de sa fierté pour se donner du courage. Un peu plus et il sangloterait comme l'enfant qu'il était mais sa famille était là, alors finalement il n'avait pas grand chose à craindre.

Les quelques mots de Jeliza le firent sourire dans l'obscurité. Elle ne semblait pas inquiète, au contraire. Il lui paraissait évident qu'ils en sortiraient sans encombre, ce qui rassura un peu le gamin. Quand elle évoqua Cholera, un franc sourire s'afficha sur son visage.

Oui n'a là Cholera ! N'a va l'envoyer chercher les clés moi !

Après tout depuis des mois qu'il lui apprenait à récupérer les clés dans l'optique de se sortir d'une prison, c'était l'occasion de vérifier que son rat avait bien tout compris. Tirant sur ses chaines de toutes ses forces, il parvint à remonter ses mains au niveau de son torse et entrouvrit sa chemise pour sortir son rat.

Cholera ! Va chercher la clé !

Il déposa le jeune rat noir au sol et le regarda déguerpir à toute vitesse en espérant que celui ci se dépêche à trouver le sésame.

N'a va bientôt revenir lui ! Pi n'a sera libre ! Pi n'ira casser la goule au vilain procureur nous ! Pi même que n'a va lui couper les jarrets moi !

Quoi de mieux pour se redonner de la constance que de proférer des menaces en s'imaginant sortir vainqueur.

Dans la pénombre le gamin n'avait pas réussi à situé toute sa famille, seuls ceux qui avaient pris la parole avaient trouvé leur place dans l'espace imaginé par l'enfant. Il lui manquait une personne importante. Il avait Jeliza à coté de lui mais où était Arsene ? Les deux seules femmes qui valaient plus que sa vie à ses yeux. Oui déjà si jeune l'enfant avait conscience de leur valeur. Il n'imaginait pas une seconde être séparé d'elles. Jeliza était son acolyte, celle avec qui il se tirait la bourre dans des concours de ténébritude, celle qui déjà lui avait appris à chasser la truffe, avec qui il avait joué lors du Tournoi de Genève, celle qui lui avait offert Cholera, celle qui s'occupait de lui quand Arsene n'était pas là. Bref la deuxième femme de sa vie.
Et Arsene, sa soeur, celle qui remplaçait sa mère depuis sa disparition, celle qui le berçait quand il était malade, celle qui lui apprenait la vie, qui l'éduquait, le nourrissait, celle qui simplement, l'aimait comme une mère. Une crainte l'envahissait de ne pas l'entendre.

Arsene ? N'est là ?!

Sa voix trahissait son inquiétude d'être séparé d'elle, ou pire qu'il lui soit arrivé malheur.

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