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[Rp] Bon sang d'bois

Shanephillips
[Arras – Tard la nuit]

D'aucun dirait qu'il ne faut point déféquer dans les souliers d'un canard.

Bon premièrement pour commencer, d'aucun il a foutrement raison et deuxièmement, d'aucun doit être passablement éméché du bulbe parce que tout le monde sait qu'un canard ça ne porte pas des souliers, mais des bottes. Il est vraiment à moitié con ce d'aucun. Et puis c'est quoi ce nom d'abord ? Ça n'a pas le moindre sens. Bref. Ce qu'il faut retenir – et attention ! Tout le monde, ils ouvrent bien grand ses cages à miel. – c'est qu'on ne chie pas dans les bottes d'un Pique. Il ne faut même pas songer à l'éventualité d'y penser, et si jamais c'est le cas, tu oublies tout de suite mon petit père, sinon tu t'exposes à de très graves emmerdes. La première règle du Palme Club, c'est qu'on ne chie pas dans les bottes d'un Pique. Demandez donc à l'Artois, ils en ont eu un petit aperçu, et encore...ces majestueux canards d'eau saumâtre n'ont fait que les chatouiller en surface. Vous avez compris ou je dois encore vous répéter la première règle du Palme Club ? Bouclez la et écoutez. On ne chie pas dans les bottes d'un Pique. Ceci étant dit, je peux passer à la suite ? Merci bien c'est trop aimable.

La nuit venait de s'étaler de tout son gras sur la capitale artésienne, il y faisait bien sombre comme dans le cul d'une pelle et dans ses rues désertes planait un silence de mort. Arras était bel et bien endormie, et profondément qui plus est. La ville ronflait et ne se privait pas pour lâcher de temps en temps quelques meules puissamment odorantes sous la couette en plume d'oie. Il devait probablement y avoir des petites poches d'activités plus ou moins légales, disséminées ici et là, au détour d'une ruelle étroite ou encore à l'étage d'un lupanar douteux à la lumière tamisée mais à la gueulante bien sonorisée. Le canard roux s'imaginait déjà la scène, un mec quelconque rentrant chez lui après une longue et dure journée de labeur tombant nez à nez avec une grosse paire de fesses molles projetées sur un mur, à la façon de ces spectacles d'ombres chinoises. Stupeur, étonnement, gorge serrée et mort. Le pauvre gonze avait le palpitant fragile. Paix à ton âme, Michel Pathéancroute, natif de Pont-de-Briques, père de deux enfants et mari aimant. Oui, quand le rouquin voyait des images dans sa caboche, il ne faisait jamais les choses à moitié. Le sujet était développé, les personnages ne manquaient pas de relief, ce qui rendait le tout on ne pouvait plus vivant et attachant.

Vous l'aurez compris, si la ville dormait paisiblement en cette heure avancée de la nuit, Quartus Jean Eudes René Ier, lui, était bien éveillé et très en forme d'ailleurs. La perspective de mettre son plan diaboliquement infaillible à exécution maintenait l'éventuel sommeil hors de portée des mirettes vert-de-grisâtre du Pique à tignasse rousse. L'idée de cette petite sortie à visée hautement ludique lui était venue peu de temps après leur audience avec le taulier du comté, mais un peu avant son arrestation pour cueillette de champards inoffensivement létale en cambrousse artésienne. Pendant ce temps là, dans les entrailles du Canard Couillu, Shane peaufinait son futur méfait. Fallait marquer le coup, flutain de merde, parce que je vais peut être vous l'apprendre mais la première règle du Palme Club est qu'on ne chie pas dans les bottes d'un Pique. ET LA !! On les lui avait bien salopé, ses bottes en véritable cuir de bottes sauvages des mers du Nord. Toutes couvertes de daubes qu'elles étaient. Roh les fumiers ! Le canard à crête rousse ne pouvait décemment pas laisser passer cet innommable affront et c'est ce qui expliquait sa présence ici même, à Arras, la nuit, non loin de la place centrale mais néanmoins à l'abri des possibles regards indiscrets. Les Piques s'étaient rassemblés dans une ruelle dans laquelle s'écoulaient en son centre, les fluides des artères viciées de la ville, l'atmosphère était chargée de viles effluves mais c'était le genre de milieu où les Palmipèdes évoluaient avec aisance la majeur partie du temps. La crasse, la misère, le pain quotidien de nos loustics. Leur habitat naturel.

Pour plus de discrétion, seule une poignée d'entre eux allait être de la partie ce soir. La première ébauche du plan de l'Irlangevin étant un poil trop rentre dedans et bourrin à souhait, Phipps avait dû la réviser quelque peu. Bon d'accord...c'était un gros peu, maintenant ferme là, veux-tu, y en a qui essaye d'bosser. Après une brève discussion avec le Petit bout d'Viande, Bloodwen, le projet prenait doucement forme avant de parvenir à son stade terminal. Celui qui était sur le point de se réaliser devant vos yeux subjugués. Le magret devait les accompagner et participer à ce coup fumant mais le jeudi, elle a judo, donc faudra se passer de sa blancheur spectrale. En fait, Phillips n'avait pas la moindre idée de l'endroit où elle pouvait bien se trouver et cette vengeance était un plat qui ne pouvait pas se permettre de refroidir plus longtemps.Vu la durée interminable qu'il faut au proc et au juge du coin pour pondre leur justice à la mord moi le nœud, ce plat-plan allait refouler grave du bec. Encore un peu et le bordel prenait des reflets caca-d'oie, la consistance de la vase et se laissait même pousser une jolie barbe poivre et sel. Hors de question de lambiner ! L'honneur de faire à nouveau résonner le nom des Piques à travers l'Artois et au delà revenait donc à Umb Umb la Parfumée, à Méli la Palourde et à Shane, le canard roux fluorescent. Toujours à couvert, ce dernier expliqua très rapidement aux deux canards de type féminin, la suite des opérations.

« Voyez l'arbuste de merde là bas ?
C'est la qu'on va laisser parler not' artiste qui roupille en d'dans. »
Dit-il en enfonçant son index gauche, qu'il possède toujours, tout contre son poitrail afin d'appuyer et illustrer ses dires.

Pas besoin d'en dire plus, de toute façon...il n'y avait rien à dire d'autre. Ce qu'il venait de résumer en deux lignes constituait la majeur partie du plan. En fait, c'était le plan en son entier. Il n'y avait rien d'autre du tout. Pas de fioritures, pas de plan B, ni de plan C. Pas même de plan Q. Ce qui était bien dommage d'ailleurs mais ne nous égarons pas. Pourquoi se casser le fion à établir divers échappatoires selon une vingtaine de cas de figure différent ? Si jamais un imprévu à la con devait malencontreusement arriver, ils aviseraient sur le moment. Gain de temps et efficacité à toute épreuve. IN-FAI-LLI-BLEUH. C'est comme ça que cette joyeuse troupe fonctionnait. Shane agissait souvent au feeling, à l'instinct. Ce qu'il faisait, il pouvait le regretter le lendemain, mais sur le moment ça en valait foutrement le coup. Voila, cette phrase synthétisait très bien l'état d'esprit et la vie que menait ce personnage haut en couleur. A la fois philosophie de vie et très probablement son épitaphe...mais pas maintenant. Plutôt crever qu'mourir.

Un rapide coup de mirettes aux quatre coins de la grande place. Les nappes de brouillard se mouvant lentement au dessus du sol, ajoutées au froid de canard ambiant donnaient une ambiance assez lugubre et renforçait ainsi le caractère illégal de la chose. Doute soudain dans la caboche du rouquin. Était-ce vraiment répréhensible ce qu'ils s’apprêtaient à faire ? Ne pourraient ils pas le faire à la vue de tous, peinard ? Grande couille comme ils sont dans le comté, ce genre de dégradation était très certainement prohibée. Le rouquin soupira mentalement, soulagé, alors qu'il quittait le couvert de la ruelle nauséabonde, traversant la place en tapinois, le brouillard épais s'écartant sur son passage avant de lui gober tout net, panards et mollets. La butte où trônait l'arbre des doléances n'était plus qu'à quelque pas. Sans le tabouret comtal et toutes ses babioles clinquantes, le jardin avait grandement perdu de sa superbe mais le saule, lui, personne ne pouvait le mettre à l'abri une fois la journée terminée. Le canard s'avançait dans le gazon couvert d'une fine rosée nocturne, et il se dit qu'il s'y frotterait bien le joufflu, mais aussi de saloperie de ronces. Il se ravisa aussi sec. S'écorchant légèrement la gambette droite, il parvint quand même à ravaler un bien beau juron qui cherchait à se frayer un passage entre ses lèvres.
« Chierie de merde.. » Enfin presque. Catastrophe évitée avec succès. Le trio palmé pouvait laisser libre court à leur imagination débridée et autres envies les plus fantaisistes, gravant dans le bois un monument dédié à la grandeur et à la toute puissance des Piques. Chef d’œuvre qui restera inaltérablement intact pendant des siècles et des siècles, témoin surplombant de son œil de canard moqueur, les comtes qui se succéderont ici bas.

«Piques, à vos lames.»

CHTOK ! Fait d'abord le coutelas du rouquin qui voltige et tournoie dans les airs avant de se planter dans le saule. Puis SCROUTCH SCROUTCH, lorsqu'il entame la gravure d'un magnifique canard avec une couronne sur le crane. De traviole la couronne. Appliqué comme jamais, un bout de langue rose dépassait du bec de Quartus Jean Eudes René Ier. Pour ne rien changer aux bonnes habitudes, il s'esquinta, encore une fois, copieusement les bouts de doigts. Dire qu'ils venaient à peine de cicatriser, c'était vraiment très crotte alors. Mais il fallait bien plus qu'un légère effusion de sang pour stopper cette entreprise vengeresse de la plus grande importance. Rien que d'imaginer les régnants présents et futurs écoutant les doléances de la populace artésienne, faisant mine d'être concerné par leurs problèmes alors qu'un canard géant trône derrière eux, c'était absolument délicieux. L'Irlandais serait même capable de payer pour voir leur tronche dépitée. Pour un spectacle pareil, ça valait la peine de s’abîmer le bout des pattes. Et le canard couronné était, bien évidemment, que le commencement...
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