Azylys
Journal de voyage, jour 1 : Comté dArmagnac et Comminges, Muret
La brune calle bien le parchemin contre elle, mordille la plume, elle cherche ses mots.
Que dire de cette journée ? Elle se perd un peu dans ses pensées, retrouve son chemin, le perd de nouveau.
Elle tourne la plume entre ses doigts, passe une main sur son ventre rond, espérant peut-être que le bébé lui souffle un bon début
Enfin, elle sourit, elle a trouvé.
Toulouse me semble déjà loin, pourtant je viens seulement de la quitter.
Le voyage sest passé sans heurts, sans incidents, jétais perdue dans les étoiles qui brillaient comme jamais et je nai sûrement pas dû voir le temps passer.
Jai pensé à ce que je laissais à Toulouse, à ce que cette ville représentait pour moi et à ce que jy laissais.
Je nai pas vraiment eu le choix, mais il fut pourtant difficile. Je suis partie, je lai fait.
Jai eu du mal à le croire au départ, tant le début de cette aventure avait tardé à venir, tant je croyais ne plus devoir espérer lattendre encore.
Et pourtant Lam et Cleo mont menée à bon port, et je les en remercie.
Je suis arrivée à Muret juste à temps pour contempler le lever du soleil, que je navais pas eu loccasion de voir comme ça depuis des mois. Ça sert les voyages finalement
Jai trouvé le groupe de mes amis sans peine et je les ai rejoints.
La matinée je lai passée à dormir, comme ça arrivera souvent durant mon épopée je le pense.
Ensuite jai visité un peu Muret, cest joli, très animé le soir, jai compté cinq tavernes !
Que dire de plus sinon que je reprends la route ce soir, et que cette fois le vrai périple commence.
Jai pensé à écrire aux Toulousains et jespère que ceux qui ont reçu mes lettres donneront de mes nouvelles aux autres.
Je pars un peu à laventure, Thais et Gael seuls savent où nous allons et je les laisse mener la danse.
Que le vent me porte où me guideront les pas du destin, tant quil reste les étoiles au-dessus de moi, je suis partout chez moi.
La belle pose sa plume, relit, cherche ce quelle aurait pu rajouter.
Elle na pas parlé du bébé, cest vrai. Tant pis, elle en parlera demain. Il est temps de lever le camp.
La brune ferme son carnet, se lève, attache son sac au harnachement de sa jument. Elle se hisse en selle et se serre dans sa cape.
Le vent se lève, la nuit sera peut-être fraiche. Azylys effleure le pendentif autour de son cou, lonyx veille sur elle, elle est en sécurité.
Un claquement de langue et la jument part rejoindre le groupe, laissant derrière elle la forêt muretaine.
Tiens, ça y est, elle y pense, il faudra quelle fasse une liste des noms dhabitants les plus insolites, ça sert toujours