Azylys
Vannes, 3 Mai 1461
Matinée comme beaucoup d'autres chez la Fleur, le soleil poursuit sa course folle au-dessus de l'horizon alors que la brune est toujours au pays des rêves. Comme souvent, son fils prend son mal en patience, jouant avec les plis du drap qu'il explore, contournant à quatre pattes le corps endormi de sa mère. Il ignore encore que ce jour est un jour de fête, le jour d'un certain rituel. Entre ombres et lumière, il tente de se hisser sur ses jambes encore frêles, s'aidant d'une cuisse maternelle pour tout support. Equilibre fragile que celui du petit homme de neuf mois à peine, fermement cramponné au drap. Ses prunelles de glace brillent d'un éclat nouveau, de cette fierté si particulière de tenir sur deux jambes et de ne pas chuter. Pourtant il en veut encore, toujours un peu plus, il veut que maman voie, que maman soit fière, elle aussi. Alors dans un élan de confiance, il se laisse aller à des babillages quelque peu différents de son "Naaaa" habituel.
Amaaaa amamaaaaa amamamamaaaaaaa !
La brune rêve, comme posée sur un nuage qui dérive lentement, univers rythmé par les incessants battements de son coeur. Douce langueur du sommeil qui s'éternise, douce caresse du soleil matinal sur sa peau, douce musique que celle du silence feutré qui règne en ces lieux. Pourtant l'appel enfantin parvient jusqu'à ses oreilles, traçant son chemin jusqu'à la conscience endormie de la vannetaise qui refuse d'abandonner Morphée. Elle entend sans écouter, elle reconnait la voix sans prêter attention aux paroles. Long retour que celui de la conscience qui finit enfin par saisir les syllabes. Mama...Mama... Mama ???? Réveil brutal de l'intelligence qui percute en sursaut, Azylys ouvre instantanément des yeux bleu glacé ronds de surprise sur ce fils qui la toise de toute sa hauteur.
Quoi ? T'as dit quoi ? Répète un peu, t'as dit quoi amour ?
Pour le coup, le petit ange ne pensait pas que ça marcherait si bien, si vite. Tellement vite et inattendu qu'il ouvre lui aussi des yeux ronds, surpris et presque effrayé de voir tout l'univers jusque là endormi se réveiller en une seconde. Univers mouvant qui plus est, puisque la brune a pivoté légèrement la hanche dans ce réveil en sursaut. Prise qui s'échappe donc pour l'équilibriste qui perd soudainement sa stabilité et sent son petit corps basculer vers l'arrière. Panique vite éloignée quand les bras maternels se glissent dans son dos pour le soutenir, quand les mains maternelles se glissent de part et d'autre de son corps pour l'empêcher de tomber. Retrouvant un équilibre plus stable, de nouveau campé fièrement sur ses jambes, le louveteau s'autorise à plonger son regard glacé dans celui de sa mère, osant encore un écho.
Ama ? Amamamaaaaa ?
Puis réalisant enfin que ça y est, il a réussi à la réveiller, il pousse un cri de victoire.
Dabadaaaaaaaaaaaaaa !
Tension qui s'évanouit en deux secondes, yeux qui se referment à demi, fausse alerte. Il est trop tôt encore pour les premiers mots, l'heure est encore au babillage. Sourire fière de la jeune mère cependant, en réalisant la taille de ce fils qui lui semble grandir chaque seconde davantage. Bientôt elle se redresse tout à fait, porte ce petit trésor jusqu'à son visage, le couvre de baisers, faisant résonner toujours plus fort ce rire cristallin qu'elle affectionne tant. Petite flamme de vie sans cesse plus forte, le louveteau pose ses mains sur les lèvres de la Fleur en un sourire de défi.
C'est le moment que la brune choisit pour lui montrer l'anneau suspendu à son cou, portant au niveau de son regard ces trois petites pierres précieuses qui le sertissent. Kilian se fige, fixant tour à tour ce bijou et sa mère avant de détourner le regard à la recherche de la plume. Azylys sourit, heureuse de son petit effet, et ramène à elle plume, parchemin et encrier. Son fils trouve de lui-même sa place au creux de ses genoux repliés en un trône offert, tentant d'attraper la plume avec laquelle la brune joue tendrement à le chatouiller. Enfin ils se mettent à l'ouvrage, lettre à quatre mains pour un papa en pleine chasse au brigand, le reste de la journée sera à la fête.
Allez...du bout de ta plume virevoltante... dessine moi un papa... je veux le voir encore...
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Matinée comme beaucoup d'autres chez la Fleur, le soleil poursuit sa course folle au-dessus de l'horizon alors que la brune est toujours au pays des rêves. Comme souvent, son fils prend son mal en patience, jouant avec les plis du drap qu'il explore, contournant à quatre pattes le corps endormi de sa mère. Il ignore encore que ce jour est un jour de fête, le jour d'un certain rituel. Entre ombres et lumière, il tente de se hisser sur ses jambes encore frêles, s'aidant d'une cuisse maternelle pour tout support. Equilibre fragile que celui du petit homme de neuf mois à peine, fermement cramponné au drap. Ses prunelles de glace brillent d'un éclat nouveau, de cette fierté si particulière de tenir sur deux jambes et de ne pas chuter. Pourtant il en veut encore, toujours un peu plus, il veut que maman voie, que maman soit fière, elle aussi. Alors dans un élan de confiance, il se laisse aller à des babillages quelque peu différents de son "Naaaa" habituel.
Amaaaa amamaaaaa amamamamaaaaaaa !
La brune rêve, comme posée sur un nuage qui dérive lentement, univers rythmé par les incessants battements de son coeur. Douce langueur du sommeil qui s'éternise, douce caresse du soleil matinal sur sa peau, douce musique que celle du silence feutré qui règne en ces lieux. Pourtant l'appel enfantin parvient jusqu'à ses oreilles, traçant son chemin jusqu'à la conscience endormie de la vannetaise qui refuse d'abandonner Morphée. Elle entend sans écouter, elle reconnait la voix sans prêter attention aux paroles. Long retour que celui de la conscience qui finit enfin par saisir les syllabes. Mama...Mama... Mama ???? Réveil brutal de l'intelligence qui percute en sursaut, Azylys ouvre instantanément des yeux bleu glacé ronds de surprise sur ce fils qui la toise de toute sa hauteur.
Quoi ? T'as dit quoi ? Répète un peu, t'as dit quoi amour ?
Pour le coup, le petit ange ne pensait pas que ça marcherait si bien, si vite. Tellement vite et inattendu qu'il ouvre lui aussi des yeux ronds, surpris et presque effrayé de voir tout l'univers jusque là endormi se réveiller en une seconde. Univers mouvant qui plus est, puisque la brune a pivoté légèrement la hanche dans ce réveil en sursaut. Prise qui s'échappe donc pour l'équilibriste qui perd soudainement sa stabilité et sent son petit corps basculer vers l'arrière. Panique vite éloignée quand les bras maternels se glissent dans son dos pour le soutenir, quand les mains maternelles se glissent de part et d'autre de son corps pour l'empêcher de tomber. Retrouvant un équilibre plus stable, de nouveau campé fièrement sur ses jambes, le louveteau s'autorise à plonger son regard glacé dans celui de sa mère, osant encore un écho.
Ama ? Amamamaaaaa ?
Puis réalisant enfin que ça y est, il a réussi à la réveiller, il pousse un cri de victoire.
Dabadaaaaaaaaaaaaaa !
Tension qui s'évanouit en deux secondes, yeux qui se referment à demi, fausse alerte. Il est trop tôt encore pour les premiers mots, l'heure est encore au babillage. Sourire fière de la jeune mère cependant, en réalisant la taille de ce fils qui lui semble grandir chaque seconde davantage. Bientôt elle se redresse tout à fait, porte ce petit trésor jusqu'à son visage, le couvre de baisers, faisant résonner toujours plus fort ce rire cristallin qu'elle affectionne tant. Petite flamme de vie sans cesse plus forte, le louveteau pose ses mains sur les lèvres de la Fleur en un sourire de défi.
C'est le moment que la brune choisit pour lui montrer l'anneau suspendu à son cou, portant au niveau de son regard ces trois petites pierres précieuses qui le sertissent. Kilian se fige, fixant tour à tour ce bijou et sa mère avant de détourner le regard à la recherche de la plume. Azylys sourit, heureuse de son petit effet, et ramène à elle plume, parchemin et encrier. Son fils trouve de lui-même sa place au creux de ses genoux repliés en un trône offert, tentant d'attraper la plume avec laquelle la brune joue tendrement à le chatouiller. Enfin ils se mettent à l'ouvrage, lettre à quatre mains pour un papa en pleine chasse au brigand, le reste de la journée sera à la fête.
Allez...du bout de ta plume virevoltante... dessine moi un papa... je veux le voir encore...
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