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Suite du RP "Mettez un russe dans votre inventaire".

Vous n'avez pas de nouveau message

Elias_romanov
Elias avait fini par rejoindre Belley, en un seul morceau ou presque. Pour l'instant, il ne savait pas si c'était une bonne ou une mauvaise idée. Les statistiques étaient de 40/60, et cela était objet à évolution dans l'avenir.

Le tailleur avait posé son baluchon dans une des auberges de la cité, dont il avait à peine regardé le nom, souhaitant juste s'assurer que les tarifs n'étaient pas exorbitants et qu'il n'y avait pas trop de punaises dans les lits.
Il avait aussi évité les rades du port, généralement plus fréquentés par les belles de nuits, et une sorte de commanderie, qui laissait penser à une discipline militaire. Et le tailleur étant ce qu'il était, il décida de se passer de ce genre de choses.

Bien entendu, sa première destination fut le relai de la poste, avec anxiété. La réponse de la maison royale devait lui parvenir sous peu, et son emploi du temps serait sans doute bouleversé, quelque soit la réponse.
L'employé lui assura que non, il n'avait rien reçu ce jour, que les pigeons volaient bas de toute façon, et qu'il lui ferait porter la missive si elle arrivait là ou le tailleur se trouvait.

Peu rassuré, à se demander pourquoi on mettait autant de temps à se décider à Paris, Elias retourna dans la salle commune de l'auberge ou il logeait, avec pour mission d'écrire à sa soeur.

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Tailleur indépendant, à (re)vendre - Galerie
Eliance
La porte s'ouvre en grand. L'impulsion a été donné par Eliance, mais le bois lui a échappé des mains, allant se claquer violemment contre le mur. Pour une entrée fracassante, c'en est une ! La porte est rapidement rattrapée et fermée pour contrer le froid bienheureux de se taper l'incruste, avant que la roussi-blonde ne se débarrasse de son capuchon et vienne s'asseoir face en tailleur, un sourire narquois sur la trombine.

Ici, c'est chez elle. Sa ville. Son auberge. Enfin, pas réellement son auberge à proprement parler. Mais il en est une ou deux où madame a ses petites habitudes. Et c'est dans une de celles-là qu'elle trouve le tailleur. Bien-entendu qu'elle l'a cherché, le russe. Les baluchons ont été déposés dans sa chaumière, les jumeaux et Diego embrassés, le repas préparé, la tronche débarbouillée et elle est partie en quête du russe. Le prétexte principalement avancé est bien de vérifier qu'il ait fait la route sans encombre, la réalité étant tout autre et bien plus complexe qu'elle ne veuille bien l'avouer.


J'ai gagné !

Elle sait pas vraiment, en réalité, mais a l'intime conviction qu'il ne peut pas en être autrement. Et puis surtout, elle s'est fait rouster pendant deux jours, alors elle a besoin de gagner, là. Si seulement la réalité suivait toujours les rêves, ça se saurait...
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Elias_romanov
Elias replia le parchemin destiné à sa soeur, tandis qu'Eliance, après une arrivée tonitruante, s'installait face à lui. C'était un peu comme éteindre son téléphone portable dans un bar avec des gens, c'était plus poli, et cela lui évitait d'être distrait.

La jeune femme décida arbitrairement qu'elle avait gagné la course depuis le campement entre Chalon et Macon, ce qui était bien entendu une tricherie tout à fait éhontée, car Elias savait parfaitement qu'il était arrivé le premier.

Les termes du pari auraient pu le motiver à argumenter et faire valoir la triste réalité à la Meringue. Au lieu de cela, il croisa les mains sur la table, posa un regard un peu malicieux sur la jeune femme, et lui laissa la victoire.


D'accord. Et qu'est ce que tu gagnes alors ?

Grande question. La Grande Question, que dis-je ! Et il fallait espérer que la réponse ne serait pas 42.
Eliance
Pourtant, 42 aurait sans aucun doute sorti Eliance de cette impasse réflexive. Si elle a pensé vouloir gagner, elle en a oublié l'enjeu du pari. Tout simplement parce qu'aucun enjeu n'a été fixé réellement. Ils avaient dit « on verra là-bas ». Les voilà là-bas...

Je gagne...

Les doigts pâles s'engouffrent dans la tignasse ambrée pour agiter le tout et faire un mini-massage stimulant de neurones. Il en faudra tout de même plus pour que la Meringue trouve réponse à la question. Si la curiosité l'habite, les idées lui manquent souvent, pour ce genre de choses.


Ben j'sais pas...
J'pas trop réfléchi... J'suis arrivée c'matin et du coup... j'sais pas...
T'aurais gagné quoi, toi ?

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Elias_romanov
Elias replia ses bras, ramenant ainsi ses mains près de son visage, dans une posture pensive, alors qu'Eliance utilisait une de ses pirouettes habituelles. Les prunelles grises enveloppaient la jeune journaliste qui retournait la problématique vers lui.

Il décida d'être tout à fait sincère, après tout, elle s'était plainte qu'il enjolivait les choses en permanence. Il eut un léger sourire.


Eliance, je suis ici parce que tu as écrit "j'ai envie".

Lorsque nous avons lancé ce pari, le gain était "ce dont le gagnant a envie", avec bien entendu la condition que le perdant soit d'accord.


Une pause.
Le tailleur savait parfaitement ce qu'il aurait demandé, et qu'elle ne lui aurait pas accordé. Mais il n'en avait cure, parce que cela ne l'intéressait pas d'obtenir ce genre de faveur sans que la jeune femme ne soit totalement consentante à cela.


Cela pourrait être n'importe quoi, finalement, que je t'offre un verre, ou que tu demandes... une étole allant avec ta robe.
Mais j'attends que tu me dises à nouveau "j'ai envie".
Eliance
La nervosité la gagne. Eliance n'avait pas prévu de devoir réfléchir à des choses si complexes, pour elle, aussi tôt dans la journée. Alors les dents viennent gratter sa lèvre inférieure, prouvant toute la tension de cette situation pourtant somme toute normale.

Je veux pas d'étole. Non...

Ça, la jeune femme en est sûre. Ses seuls désirs sont liés à des choses impossibles à oublier. Elle le sait. Elle les a refoulé pour ne plus avoir à y penser. Pour pourvoir vivre avec ce qu'elle ne parvient pas à supprimer de sa mémoire. Ainsi, les rêves sont passés en mode « inaccessible » et elle parvient avec peine à mettre la main sur quelques-uns, même des plus simples. Les doigts viennent se tripoter entre eux, dans une danse muette.

J'ai envie...
... de...


D'oublier. De ne plus vivre cette vie. D'être une autre. D'arrêter d'avoir mal partout, pour tout.
Mais ces choses-là ne se disent pas. Ces choses-là ne rentrent certainement pas dans le cadre du jeu. Et Eliance imagine le tailleur bien ennuyé d'une telle réponse. Parce que les yeux gris la regarde, elle les regarde aussi, semblant trouver en leur fond une esquisse de réponse, de désir, d'envie.


Je voudrais boire.
Et que tu me parles, de là-bas. Ton pays.
Et que tu me racontes ta vraie histoire. Aussi.

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Elias_romanov
Le sourire d'Elias s'éteignit quand Eliance formula son souhait. Surtout la seconde partie. Il venait de se faire prendre à son propre jeu, il aurait du finalement réclamer la victoire.

La vraie histoire est moins jolie que le conte.


Il pouvait refuser encore, et l'idée lui traversa l'esprit. Finalement, son regard se perdit sur les étagères supportant les bouteilles.

Il va effectivement falloir de l'alcool.

Beaucoup, surtout pour lui, en fait.
Eliance
Elle voit la trogne du russe changer, ses traits se tirer, son sourire disparaître. Voilà pourquoi Eliance n'aime pas penser à elle, pour elle. Elle voit bien que tout vient de ce « J'ai envie ». Elle aurait préféré qu'il garde la joie dans ses yeux gris et qu'ils parlent plus légèrement. Mais puisque c'est lui qui a exigé un souhait...

La jeune femme se lève et va chercher une bouteille au comptoir. Quand elle revient, c'est pour servir deux godets. Elle ne touchera pas au sien de suite.


Si les contes étaient pas plus jolis que la réalité, ils auraient pas d'intérêt.

Elle lui sourit, se veut rassurante. Des histoires pas drôles, elle en a entendu un paquet, vécu un paquet. Elle n'imagine pas celle du tailleur pire que les autres.

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Elias_romanov
Eliance partit chercher de quoi boire, et Elias entama son godet, après qu'elle l'eut servi. Il releva les yeux vers elle.

Je te demanderai de ne pas m'interrompre, parce que si tu le fais, je trouverai un moyen de ne pas finir l'histoire. Je me connais.

Oui, il serait bien trop prompt à faire dériver la conversation vers autre chose.
Elias ne regarda plus la jeune femme face à lui, préférant plutôt regarder son verre avec un air extrêmement sérieux, voire grave. Il y eut un silence, puis le russe se lança, comme pour courir un cent mètres.


Ma mère était... sicilienne, une très belle femme, passionnée et colérique. Julia.

Le prénom italien sonnait étrangement avec l'accent russe d'Elias. Depuis combien de temps n'avait-il pas prononcé ce prénom à haute voix ? Il avait oublié...

Elle tomba amoureuse d'un homme, et elle quitta son île pour lui. Vassili Romanov était un seigneur important, régnant sur la Moscovie. Ainsi, c'était un homme riche et puissant, et je pensais qu'ils étaient heureux.
Enfin je n'étais qu'un enfant.


Le jeune tailleur semblait avoir du mal à faire dans l'ordre chronologique, alors qu'il refoulait les souvenirs qui souhaitaient revenir à sa mémoire.

Et puis... un jour elle est partie, et elle a emmené ma plus grande sœur, Isabella. Je ne sais pas ou elles sont parties, je ne les ai jamais revues après cela. Ca a beaucoup crié ce soir là, je me rappelle.

Le ton de voix d'Elias était devenu hésitant l'espace d'un instant.

Cyrielle et moi, sommes restés en Moscovie, quelques années. Et mon père a voulu alors se remarier. Sa nouvelle femme lui avait déjà donné un enfant, et je crois qu'elle attendait le second. Donc ma sœur et moi, on était... indésirables.

Il décida de passer outre les détails, ce n'était pas si important.

Enfin depuis ce moment là, je n'aime plus trop les chevaux.

Alors il y a eu un jour ou nous avons décidé de fuir, alors qu'il se mariait. Nous avons trouvé une caravane qui partait vers l'ouest, et nous sommes allés avec elle. Et puis, nous avons fini par arriver en France.

Cyrielle et moi, on a fini par se séparer. J'ai fait... mon compagnonnage, appris le français, et prit un autre nom.


Et comme il savait qu'elle lui demanderait certainement la raison, il donna la réponse.

Parce que je lui ressemble beaucoup, à mon père, alors porter son nom, c'était...

Finalement il n'acheva pas sa phrase. Par contre il termina son verre.
Eliance
Accédant à sa requête, Eliance le laisse raconter, à son rythme, l'histoire de sa vie. Ou du moins, une partie, puisque tout développer prendrait des jours et des jours de parlote. Si lui fixe un godet, ce sont bien les yeux gris que la roussi-blonde fixe attentivement. Ce qui n'est pas dit sera là. Au fond d'eux.

L'histoire du cheval arrache un sourire à Eliance. Vrai que ça tombe comme un cheveu sur la soupe. La jeune femme écoute chaque mot, le dépiaute avec soin, pour se rendre compte que le conte narré à Paris n'est pas tellement éloigné de la réalité.


Il est joli, ton nom.

Elle connaît la souffrance de porter un nom aux consonances particulièrement détestables.

Elias Romanov... hm... Elias de Crecy. C'beaucoup mieux.
T'as eu raison.


Remarquant que le godet russe, elle lui ressert une lichette. Elle n'a toujours pas touché au sien. Elle le regarde boire. Et puis elle le regarde, avec son air si grave, cet air qu'elle ne lui connaissait pas. Il lui fait penser à son frère en plusieurs points. Si proche et pourtant si mystérieux...

Elle est d'v'nue quoi, ta sœur ?
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Elias_romanov
La gravité quitta les prunelles grises lorsqu'Eliance l'interrogea sur sa soeur, alors qu'il refoulait au loin ce passé qu'il n'aimait guère évoquer. Il estima qu'elle devait parler de celle qui était restée avec lui. Il releva les yeux vers elle, finalement.

Cyrielle ? Oh, elle voyage je crois.
Elle ne reste jamais en place bien longtemps, cela dépend si elle se plait ou non... D'ailleurs elle m'a dit qu'elle quittait la Franche Comté... pour retourner en France quelques temps.


Un silence.

Je crois qu'elle se surnomme le coquelicot.

On restait dans le thème des fleurs.
Eliance
Elle écoute, attentive, sagement. Et puis elle sourit, au nom de fleur. Elle trouve ça étrange. Pourquoi un coquelicot ? Elle se ferait appeler par un nom de fleur moins éphémère, si elle devait choisir. Une fleur costaud, coriace, qui n'a peur de rien. Un nom qui conjurerait le sort. Qui la ferait autre.

Tu sais que si tu souffles sur un bouton de coqu'licot, la fleur s'ouvre comme par magie ?
Faudra que j'te montre, au printemps.


Machinalement, elle porte le verre à ses lèvres. Davantage par habitude que par envie, en réalité.
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Elias_romanov
Elias releva un regard surpris vers la journaliste.

Non, je ne savais pas. Tu me montreras.

Elias s'arrêtait rarement sur les chemins, pour observer les fleurs. Alors souffler sur un coquelicot, cela ne lui avait jamais traversé l'esprit.

Plus tard, Elias recevrait la missive du Louvre. Il n'habillerait pas la reine ou le roi, mais la responsable des Cérémonies, ce qui était déjà bien. Et bien sur, il avait été sous-entendu qu'il pourrait fournir la Maison Royale par la suite, ce qui serait une assurance de commandes régulières.

La conversation s'arrêterait peu après, chacun devait retourner à ses occupations, Eliance à sa famille, et Elias à son métier.
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