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[RP fermé] Chasse royale - La Gascogne en lice

Toto.dangely
Etre Duc a ses avantages !

Quoi de mieux me direz-vous, oh surement Roy peut-être, mais de part sa condition de Duc, le manchot n’avait que peut à faire, son équipage était là, là pour définir le chemin à emprunter, là pour trouver les pistes, la pour scruter le sol, et trouver les traces, lui, au final s’octroyait une journée de repos. Angus, son foxhound anglais, avait l’air de prendre sympathie pour deux autres chiens de la meute, et les voilà qui s’aboyaient les uns les autres, non d’un petit bonhomme en bois, cela n’aidait pas à retrouver la bonne humeur du Duc, aussi, siffla t’il à l’intention de Angus, qui sagement revint s’asseoir au pied de la jument, suivi de deux autres de la meute.

Regarder son équipage, première chasse avec eux, comme cela allait-il se passer ? Qui d’entre eux avaient l’expérience de la chasse ?

Le départ est lancé, longé l’orée de la forée, puis emprunter une allée forestière assez large, la fragrance qui se dégage cette odeur de terre humide, de sous-bois, de champignon, de fougères, commencent à rendre l’humeur du manchot plus supportable, en y regardant on pourrait même parfois y déceler un sourire. Direction du ruisseau avait suggéré le veneur de ce jour, ce qui pour sur était une fort bonne idée, la terre bien plus meuble immortalisait pour un temps, les empruntes du gibier. Il suivait donc, l’impression d’être l’intrus dans ce réveil forestier, au loin entendre une chouette, qui surement poussait son dernier hululement avant de s’endormir pour la journée, plus loin un chant de brame qui retentit, se questionner, était-ce l’époque déjà de la reproduction ?

Se baisser parfois pour le passage des chemins, relever les branches pour éviter de se faire flageller le visage, et les relâcher, quand il entend sa filliote ronchonner ! Tourner la tête, un sourire, pour une excuse ? Peut-être ! Virer rapidement à droite, sur signe du premier d’équipage, quelques foulées, l’allure ralentie, et ordre est donnée. Sourcil qui se lève, puis ordre de mise de pied à terre, hésiter, regarder Angus museau au vent. Et si il sentait une piste, et si il fallait rapidement lancer la poursuite, et puis, sont bien plus jeunes pour se courber que lui, aussi, décision est prise de rester en scelle, et de les regarder, scruter l’un l’autre, il savait de toute façon que les chiens se manifesteraient si besoin, enfin après sauraient-il nous faire comprendre que la proie, est une souris, un lièvre ou un sanglier… haussement d’épaule.

Quand une piste semble être trouvée, difficile maintenant de refuser de mettre pied à terre, car pour sur que s’il avançait, les joyeux sabots de Quinine détruiraient toutes empruntes dans le sol, aussi mettre pied à terre, tourner ses rennes plusieurs reprises sur une branche, flatter le cou de sa jument, lui intimant


Pas bouger !

Puis s’avancer vers ce qu’il semblait être des traces..

Tu es sure que ce sont des traces de sanglier, et non de cerf ?!

La voix était peut être un peu rude. Se souvenir des différentes parties de l’empreinte, prendre un bois et dessiner formes, pinces, côtés, sole, talon...


Cela est semblable… et l’on peut souvent se méprendre !

Elle montre alors les autres empruntes, vrai que cela pourrait être… regarder Angus, et le siffler

Au pied!

Puis regarder Wallerand !

Je propose de remonter les traces ! Qu’en pensez-vous ?

Attendre que le meneur décide, lui pensait qu’il faudrait faire remonter une partie à cheval via les bois, et l’autre à pieds en longeant, mais sa décision n'est pas la même et scelle on se remet !
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Acrisius
Les animaux n’avaient jamais été le fort du nouveau Bayonnais contrairement à son frère. Son caractère n’avait jamais fait de lui un homme jaloux. Pourtant, lorsqu’il voyait Wallerand agir, penser, beaucoup auraient pu ressentir ce sentiment d’envie, de manquer, de frustration. Il était fort, adroit en paroles et en actions, toujours le mot pour plaire ou rassurer, habile avec les femmes comme avec les hommes. En bref, c’était l’homme parfait que n’importe quelle femme pouvait s’imaginer pour époux... Et c’était sans compter sa carrure imposante et la bonne éducation que l’on lui avait prodigué étant plus jeune en terme de combat. À coté de ce tableau, Acrisius faisait pâle mine. Plutôt fin, peu débrouillard lorsqu’il s’agissait de se défendre ou de se servir de ses dix doigts, il ne pouvait que compter sur ses facultés à l’oral et les connaissances qu’il avait acquises en université. L’équitation, par exemple, lui avait été enseignée dans sa prime jeunesse. Loin de s’en plaindre tant cela pouvait s’avérer pratique, il en gardait pourtant une certaine aversion, préférant nettement les déplacements à pied ou en charrette. Alors que dire d’une chasse sur le dos de l’une d’elle, une lance à la main, la bride de l’autre, luttant pour garder l’objet sacré contre lui ! L’homme se cramponnait, tant avec ses jambes qu’il serrait autant que possible autour du ventre de sa monture, qu’au pommeau de sa selle ! Ajoutez à cela la méfiance qu’il avait des forêts depuis le jour où des brigands avaient fait une razzia dans la fortune familiale alors qu’ils se rendaient à Bayonne...

La chasse se déroulait convenablement pour ses débuts. Pas une trace de sanglier. Pas un seul boutoir en vue. Partagé entre l’envie de gagner cet évènement royal et celle de passer une journée sans encombre, son coeur palpitait, imaginant l’équipe recevoir la récompense des mains du bon Roi Jean, s’emballant à l’image d’un membre blessé par une bête ou dans un accident... Son esprit de compétition n’était pas nul, mais il avouait volontiers que son désir de vivre lui était largement supérieur. Malgré ces petites considération, il se prêtait au jeu. Ayant accepté de participer à l’évènement, il ne voulait pas sanctionner ses collègues en effectuant une recherche tronquée ou bâclée. Imitant l’ensemble, il rivait son regard sur le sol, n’hésitant pas à marquer des arrêts lorsque le sol, recouvert par la verdure ou faisant penser à des empreintes de mammifère, ne lui permettait pas un passage trop rapide. Cette première étape n’était pas la plus désagréable et se révélait presque cocasse. Après tout, l’on avait souvent tendance à faire une conclusion trop hâtive sur la chasse. C’était effectivement une activité qui nécessitait autant de patience pour le pistage des proies que de courage lorsque le temps était venu de les achever.
Cette pensée provoqua chez lui un haut le coeur. Mais il n’eut pas bien le temps de s’y attarder car, arrivant au bord d’un ruisseau, Lily s’évertuait à attirer l’attention générale. L’homme ne bougea pas de sa monture. Alvira semblait vouloir l’encadrer sévèrement. Un petit regard furibond pour lui faire comprendre son mécontentement lui servit de réponse. Mais il n’insista pas, bien content de ne pas avoir à descendre de sa selle. Le verdict vint rapidement : les traces concordaient avec celles d’un sanglier. L’équipe était donc sur la bonne voie. Et la suite fut aussi réjouissante que les premières nouvelles. Il ne faisait désormais plus aucun doute qu’un groupe se déplaçait en direction du nord, préférant visiblement s’enfoncer dans les profondeurs de la forêt. Sans doute leur instinct de survie ! Il fallait donc les suivre en espérant ne pas accumuler trop de retard dans leur recherche. Le signal fut donné et c’est avec un peu plus d’entrain que le groupe reprit son chemin. Les découvertes avaient un effet entraînant qu’il reconnut intérieurement : peut être apprécierait-il finalement la journée ?

Ils remontèrent alors le cours d’eau, suivant vaillamment les empreintes avec pour espoir de débusquer les fuyards ! Sa monture suivait paisiblement le mouvement, les Porcelaines s’éloignaient quant à eux de temps à autre, finissant toujours par revenir auprès de lui. Il ne se doutait pas de l’évènement épique qui allait se dérouler quelques foulées plus tard !
Alors que les chasseurs s’évertuaient à ne plus lâcher le fil des traces, Acrisius ne se privait pas pour relever temporairement sa tête, laissant vaquer son regard ou ses pensées loin des préoccupations présentes. Alors qu’il repensait à son dernier voyage en Espagne, un bruit un peu plus loin le fit sortir de sa torpeur. Là-bas, à quelques mètres de leur position, un broussaille s’agitait. S’alarmant aussitôt, il fit de petits gestes en direction de son amie et sans vraiment attendre sa réponse, il sauta de sa selle en tâchant d’être le plus discret possible et s’approcha à petits pas prudents. Sa démarche hésitante marquait bien son irrésistible tendance à se préparer à courir. Peu rassuré, car s’il tombait nez-à-nez avec un représentant de la gente porcine, seul le Créateur savait ce qu’il adviendrait de sa lance qu’il tendait au-devant aux cotés de son crucifix. Une fois à une distance respectable mais lui permettant cependant d’atteindre la verdure en question, il se figea. Un coup d’oeil en arrière lui assura d’avoir un appui si la situation devait tourner mal.

L’instant d’après, si les annales de la chasse avaient été d’actualité, y aurait sans nul doute figuré en première page. Joyeux, quoi que un peu terrorisé par le spectacle qui se dressait devant-lui, un lapin fila entre les jambes du dangereux prédateur ! D’une couleur marbré, pas plus grand qu’un furet, le trophée de chasse avait décidé de prendre ses jambes à son cou plutôt que subir l’objet sacré ! Un petit soupir s’échappa de ses lèvres... Il avait craint le pire et c’était un civet sur pattes qui détalait ! Poussant un râlement, il tourna les talons, préférant garder le silence devant cette scène. Inutile de rajouter un peu plus d'huile sur le feu tellement les moqueries allaient fuser !

La vie est injuste.
Alvira
L'ensemble de la troupe poursuivit ses recherches quelques minutes encore. Lily affolée par sa découverte, ou plutôt excitée par sa découverte, se tortillait comme un vers. Faisant sourire Alvi' qui ne lâchait par pour autant sa quête. Le sol était meuble, et une truffe exercée pouvait alors trouvé de quoi se nourrir plutôt facilement.
Son regard atterri alors sur des trous, témoignage d'une présence non contestable des cochons. Bleusaille son chien, se mit à renifler les traces cherchant ailleurs et peut-être trouvant ce qu'il recherchait. La jeunesse de ce chien ne lui enlevait aucunement son talent, il lui manquait néanmoins de la discipline pour être le limier parfait. Un constat que la Prévôt ne fit pas avec de grands sentiments, l'animal était un camarade de passage. Elle n'avait donc aucun affecte particulier.

Alors que Toute et Lily se faisaient presque des mamours, Toto son parrain restait indétrônable. A croire qu'il était d'humeur fâcheuse. Elle se dit que ça ne serait pas le fessard collé à sa selle qu'il leur serait des plus utile, mais sait-on jamais, tout le monde se révèle l'être un jour. La mauvaise tête que faisait Toto extirpait à la jeune femme un sourire, lui rappelant l'expression : "Faire du boudin". Ce qu'elle trouvait dans ce cas bien approprié. Finalement, il se décida à descendre, et elle le retrouva bien là.
Elle aimait son parrain et l'expression qu'il prenait depuis le début de la chasse lui semblait un peu bizarre, finalement, c'était à se demander si le groupe s'était embarqué pour cette chasse avec entrain. Cela amusait la Bayonnaise qui ne pipait mot, zieutant les uns et les autres. D'ailleurs, en parlant de zieuter, elle constata qu'Acrisius était descendu de cheval. Il semblait chasser, tout seul. Son attention alors ne se porta que sur lui. Le taillis vers lequel il brandissait sa lance semblait se mouvoir, par de petits tressaillements. Qu'allait-il découvrir ?! Son Crucifix en mains, aux côtés de sa lance, la question allait bientôt trouver sa réponse.
Et ce fut un magnifique petit lapin, tout mignon tout beau. A la vision de son ami si attentif, elle en fut tout de même admirative, après tout il était allé au devant de ses craintes, et c'était bien ça le plus important. Alors qu'il s'éloignait des broussailles la Prévôt s'approcha, lui sourit et lui glissa dans un chucho.


- "Beau début de trouvaille, continue ainsi et bientôt, sortira d'un buisson, un énoooorme cochon."

Lui tapotant doucement l'épaule, elle s'éloigna, posant son attention sur son filliot. Wallerand d'une voix enthousiaste leur indiqua de remonter à cheval. La jeune femme ne se fit pas prier, donnant une impulsion à son pieds, elle monta sur le frison, rassembla ses rennes dans une mains alors qu'elle intimait à l'animal de se mettre en branle d'un coup de bassin. Le binome avait fière allure, et Alvira dans une tenue bien pratique s'en trouvait à ses aises. Le marron lui allait bien au teint, s'accordant à l'environnement, lui donnant des allures d'aventurières.



Les chiens pressèrent le pas, comme sur la trace des animaux. L'excitation semblait prendre de l'ampleur. Le cortège s'était remis en route dans le même ordre de marche qu'initialement, Alvi' gardant toujours à l’œil son ami, bien décidé à ce qu'il ne lui arrive rien. Des marcassins ne s'avèreraient pas dangereux, les parents en l'occurrence, oui. Ils se devaient tous de faire attention, et le silence reprit sa place. Intérieurement notre aventurière se chantonnait des petits airs, passant le temps comme elle pouvait, ne quittant pas son Bleu de Gascogne du regard. Ce dernier allant tout de même de temps à autre sur ses compères. Wallerand semblait mener cette chasse d'une mains de maitre, elle le voyait affuté et s'en trouvait fière. Pour sur que ça n'était pas elle qui lui apprendrait de pareilles choses. Un instant, elle se demanda quand il faudrait souffler dans la corne mais ne demanda rien, supposant qu'en bon meneur qu'il était, il lui ferait signe pour le lui indiquer.
La chasse, où comment vivre quelques moments de solitude avec le sourire.

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Acrisius
Malgré le petit contre-temps, les moqueries n’avaient point l’air de fuser, hormis celle qu’il attendait le plus venant d’Alvira. Celle-ci s’avéra légère et c’est d’une langue tirée qu’il répondit à sa pique. Quoi qu’elle en disait, l’affreux lapin avait une taille respectable et s’était comporté de manière suspecte en agitant les broussailles ! Et puis, si son amie passait moins de temps à le taquiner, peut être auraient-ils pu compter sur l’animal mort pour honorer leur dîner... Leur amitié était ainsi manifestée : espièglerie à chaque occasion et fous rires en tout genre. Jamais un mot plus haut que l’autre sous peine d’une scène dramatique aboutissant sur de mutuelles excuses.

La progression se trouvait ralentie par la fâcheuse tendance des Solitaires à garder le bord de la rivière comme un sentier. La piste en était d’autant plus difficile à suivre car cela les forçait à se mettre régulièrement à la queue leu leu, posant parfois problème dans leur organisation et la bonne coordination entre chevaux et chiens, ces derniers essayant régulièrement de se faufiler entre les jambes et les avant bras des équidés. Il en résultait que les montures piaffait de mécontentement dès qu’un de leur canin compagnon frôlait leurs membres, obligeant leur cavalier à être vigilant dans leur recherche autant que dans l’équilibre et le maintien de l’ordre au sein du groupe atypique qui s’était formé.
Devant ce capharnaüm, Acrisius tentait tant bien que mal de garder la tête froide. Déjà peu à l’aise avec l’équitation, il devait régulièrement rappeler à l’ordre ses Porcelaines pour éviter d’être désarçonné par un mouvement plus brusque qu’un autre par son Alezan. Tout à la tâche d’éviter un désagrément de ce type, il se reposa plus fréquemment sur l’attention de ses camarades quant au suivi des empreintes et traces diverses laissées par les sangliers. C’était sans oublier les contraintes imposées par la lance et le crucifix ! Cette situation l’incommodant, il maugréait en son fort intérieur, regrettant que son frère lui ai imposé pareil encombrement pour une aussi grande durée. Restait à espérer que cela n’entrainerait pas un faux mouvement dommageable pour lui-même voire l’ensemble du groupe.

Après avoir parcourut une cinquantaine de toises, les traces obliquaient, quittant le cours d’eau pour rejoindre un taillis plus touffu. Les arbres se diversifiaient à cet endroit. Au lieu de n’apercevoir que pins et chênes, de nouvelles essences apparaissaient ici ou là. Quelques pruniers profitaient de la chaleur ambiante pour achever la maturation de ses fruits. Le ventre du Bayonnais fit un appel explicite, poussant un petit grognement discret qu’il put seul entendre. Son appétit réveillé, il s’imagina un moyen ingénieux d’atteindre cette tentation sans attirer l’attention de ses compères. D’un petit coup de bride, il modifia la direction de son cheval pour se rapprocher des branches où brillait des couleurs allant d’un vert acide à un rouge cardinal. Main tendu, la lance tenu par son seul pouce, sa première tentative se solda par un échec. Trop en hauteur, il ne pouvait pas les atteindre sans risquer de faire tomber son arme. Mais trop têtu pour s’avouer vaincu, il se redressa légèrement, s’appuyant complètement sur ses étriers et renouvela son geste précédant. S’il obtint une poignée de prunes, il finit par en perdre sa lance : alors qu’il revenait progressivement à sa position de cavalier, un fruit glissa de sa main. Manquant de perdre l’équilibre en essayant de le rattraper, son pouce se détendit et la lance vacilla sous son propre poids. L’affaire ne l’arrangeait guère car ce fut Alvira qui vint réparer l’erreur de son protégé ! Affichant un sourire innocent, l’homme n’eut guère mieux à faire que tendre son butin à la jeune femme...


Une petite prune ?

Ne sachant que dire de plus, il se mordilla la lèvre inférieur, gardant le silence en anticipant une raillerie qui ne tarderait guère à venir. Après tout, il l’avait bien cherché !
Alvira
Le cortège avait reprit doucement, Alvira pour passer le temps et dans son habituelle bonne humeur se fredonnait pour elle même une petite chanson.



"Le sanglier se forlongeant,
Traverse fourrés et champs.
Rien ne résiste à son passage,
Il brise tout, les barrières, les grillages.
Mais le vautrait, bien dans sa voie,
Le mène droit aux abois.

Ferme au lancé, grand sanglier,
Arrêt de mort est signé !
Sur un miré, votre limier
Bientôt va redonner du gosier.
Ferme au lancé, grand sanglier,
Arrêt de mort est signé !

Que les curés sont donc heureux,
Tous les plaisirs sont pour eux.
Ils font des gosses à leurs servantes
Et disent que c'est leur neveu.
Que les curés sont donc heureux,
Tous les plaisirs sont pour eux."


Lors de certains passage, elle se fendait d'un sourire matois, ponctuant leur évolution pour un regard au plus loin qu'elle pouvait. Quelques heures, à peine plus, venaient de s'écouler et rien ne semblait les mettre véritablement sur une piste, enfin bien qu'ils pensaient l'être ils n'avaient pour l'instant aperçu aucun animal. Il fallait se donner du courage pour continuer. Les estomacs crieraient bientôt famine, Alvi' sentait quelques spasmes du sien, lui indiquer qu'il ne faudrait pas trop trainer pour la petite collation matinale. Son esprit fut vite détourné de toute nourriture lorsque son Duc de parrain fit stopper l'équipage pour indiquer aux autres qu'à nouveau, il percevait des traces. Belle trouvaille que voilà, confirmant un peu plus que la présence des proies. Son parrain descendit de cheval, cherchant à vérifier qu'il était sur le même piste. Les marques se révélaient être bien similaire à celle trouvé jusqu'à présent. Des adultes et des marcassins avaient foulé le sol et cela sur des mètres encore. Quand aux chiens, ils semblaient s'exciter un peu plus surement affolé par l'odeur. Toute à sa curiosité, la Prévôt s'engagea à côté d'Acri puis le dépassa pour aller voir. Bleusaille se mit à japper avec hargne bientôt rejoins dans sa cacophonie par les autres canidés.


Oh, oh, les choses se précisent les amis.

Un sourire à Lily, Wallerand et Toto, attendant un signal pour faire une avancée. Devait-on passer par ici ou par là ?! Et la trompe, on l'utilise quand ?! Alvira focalisait son attention sur la corne, dans la crainte de ne pas l'utiliser au bon moment. Ces questions pour l'instant ne furent pas émises verbalement. Le groupe était trop occupé à regarder à droite et à gauche. Alors qu'elle allait faire signe à Verso de reprendre sa place devant elle, voulant du même coup s'excuser de l'avoir devancé, la Bayonnaise ne trouva personne... Euh, il est parti où ?!
Prenant appuie sur ses étrier, refermant ses mollets avec plus de force sur les flancs du frisons, elle se mit quelques peu en équilibre, guettant son ami qui fut vite repéré, caché derrière des pruniers. Voilà donc qu'elle n'était pas la seule à avoir faim. Talonnant son cheval, elle arriva où, bien malgré lui, Acrisius coinça sa lance dans l'arbre pour un résultat plutôt mitigé, d'un maigre cueillette qu'il fourra sous le nez de la Prévôt comme pour lui occuper l'esprit.


Citation:
Une petite prune ?


Caressant sa panse d'un air d'affamé, elle clama.

- Allez va, j'en veux bien une pour la route, mon ventre commence à me torturer.

L'épouse Aymeric s'en mordit la langue presque au sang pour ne pas le targuer d'avoir deux mains gauches. Sa tendance ne prit pas le dessus car la mine du maladroit était... Empreint d'une sorte de culpabilité, son visage semblait anticiper la moquerie et lui tirer les oreilles, même gentiment n'aurait servi à rien. Trouvant préférable de poser pied au sol, elle accepta les prunes et lui en prit deux, fourrant derechef la première dans sa bouche, elle garda la seconde machinalement entre ses doigts, trop préoccupé par la lance. Il fallait la récupérer, son Crucifix ne lui servirait pas autant. En plus de chasser, il pouvait se défendre ou défendre un camarade si attaque de sanglier il venait à y avoir.
Comme flottant dans le feuillage, la lance se trouvait être en biais, d'ailleurs il lui semblait que les rebords de la lame butaient contre une branche en "Y". Quelle méthode choisir, si ce n'est se mettre sur la pointe des pieds et de tirer tant bien que mal. Malheureusement, l'arme ne venait pas.

N'étant plus à l'âge où manger vous fait grandir, la jeune femme décida de se faire la courte échelle avec un équidé, aucunes autres alternatives s'offraientt à elle, et l'implantation de l'arbre ne lui donnait pas la possibilité d'en faire le tour. De gros taillis et buisson de ronce aurait coupé l'élan à n'importe qui. Récupérer la lance oui mais pas se ruiner les jambes.
Acrisius l'aida du mieux qu'il put en ramenant le Frison au plus près du prunier, lui même en selle, il menait les opérations. Alvi' réussit à se hisser grâce à l'étrier, une mains vint s'accrocher au prunier, et la seconde encore embarrassé de sa prune dégagea l'arme qui fut donné à son propriétaire. Embêté par l'encombrement d'une ridicule petite prune, et fière d'avoir exercé sa tête et ses jambes, la brunette goba le fruit, croquant à pleins dents, dans un air de victoire. Le cheval impatient de tout ce cirque, pinaille, pinaille comme on dit, se déplaça, déséquilibrant la chasseuse en herbe. Elle voulu se retenir à l'arbre, et dans un réflexe incontrôlable le tenta, mais malencontreusement la Belette comme on l'a surnommait à Mont-de-Marsan, pour son mode de vie de travailleuse frénétique, gagné se surnom ce jour-ci pour une tout autre raison. Notre dite Belette finit son exploit journalier par une chute artistique dans les ronces. Tête la première, tel un pantin désarticulé, en clamant un : "AAAAHHHHH... !!" de surprise puis un : "OOOUUUUTTCCHH..." lors de la réception.

Des épines se fichèrent dans sa pommettes droite, égratignant également ses joues et le bas de sa lèvre. Se tortillant comme une damnée, cherchant à se reprendre, elle se battait contre la végétation pour en sortir vainqueur après quelques minutes d'acharnement. La victime des fourrés porta très vite une mains à sa lèvre, essuyant son sang pour retrouver une contenance, et une allure plus présentable, apaisant par la même sa douleur. La partie saillante de sa joue l'a faisait souffrir, elle en extirpa un lot d'épines qui l'avaient plus durement blessé. L'évènement n'avait rien de grave, il laisserait quelques souvenirs un peu douloureux à la jeune femme qui finit par en rire en s'imaginant quelques instant plus tard en train de piouner comme une gamine. Alvi' préféra rapidement remonter sur sa jument, un instant d'arrêt voyant que plusieurs du groupe l'a regardé.

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Lily.es
Une fois que les traces sont bien identifiées comme étant celles d'un male ou plutôt d'une femelle portant de la soie* et ses petits, pas question de rester le nez au sol à admirer le paysage.

Wallerand leur donne consigne de remonter en selle pour poursuivre les recherches. Une fois que tout le monde donne son avis et notamment son cher parrain qui n'a toujours pas retrouver le sourire et qui par une réflexion tout à fait justifiée, douche un peu l'enthousiasme de la jeune femme... C'est vrai que rien ne doit ressembler à une trace d'ongulé qu'une autre trace d'ongulé. Il est vrai aussi que Lily n'y connait rien et se dit qu'il faut qu'elle garde bien ca en tête.

Etoile détachée, Lily de nouveau en place sur sa selle grâce à une souche idéalement placée, le duo peut repartir. La nouvelle bayonnaise a le temps de remarquer qu'Acrisius s'est un peu éloigné du groupe puis qu'Alvira le rejoint. Elle ne prend pas le temps de voir de quoi il s'agit, mais que visiblement tout va bien puisque rapidement, les deux amis reviennent avec eux.

Selon la configuration du terrain, ils avancent tantôt en file tantôt un peu plus botte à botte. Mais la plupart du temps, on ne voit que leur nuque et le sommet de leur tête. Car les choses sont d'importances. Après les premières traces que la filliote a trouvé, c'est le parrain qui leur indique qu'ils sont sur le bon chemin, d'autres traces étaient visibles et même on pouvait penser qu'il s'agissait des mêmes bêtes, de la même petite horde que celle dont ils avaient rencontré les marques de passage tout à l'heure.

Les 3 Fauves s'étaient habitués à rester près d'Etoile et de sa cavalière peut-être parce qu'avant de remonter en selle, Lily a pris le temps de leur donner à chacun une pomme dont elle a pris soin de garnir sa besace et qu'elle a accrochée au pommeau de la selle.

Alors qu'ils s'enfoncent toujours un peu plus  à l'intérieur de la foret, l'air se rafraichit un peu, le soleil a plus de mal à percer la frondaison qui se densifie, cela fait du bien car les premiers moments  de la chevauchée ont donné un peu de sueurs à l'équipe, porter les armes, surveiller les chiens, être attentif à sa monture et surtout guetter la moindre trace crée une tension palpable.

Plus à l'aise maintenant sur son cheval, Lily peut se permettre de jeter un coup d'oeil à ses co-équipiers : Toto, Wallerand devant, Toute juste derrière elle et Acrisisus et Alvira qui ferment la marche, enfin la foulée équestre devrait-on dire plutôt.

Toto devant a repris son sourire, le fait d'avoir trouvé des traces met du baume sur la mauvaise humeur c'est normal et humain. Wallerand guette, réfléchit, mène le groupe.
Toute lui sourit semblant content d'être là.

Acrisius médite puis de nouveau s'écarte du groupe. Là, la jeune femme le suit du regard. Elle sourit le voyant se battre la lance en l'air pour visiblement attraper des fruits un peu trop hauts placés. Bien sûr Alvira vient à sa rencontre, Lily sourit de la voir empressée auprès de lui , un peu comme une mère ou une grande soeur plutôt... Taquine, un poil commandeuse, bref de l'Alvira tout craché.

Sauf que l’on dirait bien que tout ne se passe pas comme les deux compères le voudraient. Lily se rend compte à leurs gestes un peu désordonnés qu'il y a une difficulté. Mais bon, ils ont l'air de gérer, elle se reporte donc sur la recherche de traces car c'est à partir de traces qu'ils pourront remonter sur le cochon des forêts.
Elle cherche, elle scrute, elle observe. Quand un cri rompt la concentration qui est palpable entre les chevaucheurs :


AAAAHHHHH... !!"


Suivi immédiatement d'un bruit de chute et de branches cassées et d'une autre exclamation :

"OOOUUUUTTCCHH

Changement de position immédiat, de la tête courbée vers le sol, regard tourné vers le duo... Duo qui s'est réduit considérablement puisqu'elle ne voit plus qu'Acrisius !!
Par terre, enfin dans les ronces, gît misérablement la Prévôte.

Hou là se dit Lily... pauvre Alvira
D'un léger coup de talon, elle orient son Etoile vers la scène de l'accident pour voir qu'il n'y a eu que plus de peur que de mal. Bien sur dans les ronces... On n’est pas très à l'aise, ca piiiiique !

Lily descend rapidement de sa monture pour tendre un bras secourable à son amie qui ma foi n'en a pas besoin puisqu'elle arrive à s'extraire de son piège toute seule.

Puisqu'il n'y a pas de conséquence, Lily se permet un petit sourire :


Tsss… Te voila belle maintenant, on dirait une sauvage toute griffée, si tu veux ce soir je pourrais te mettre un onguent qui aidera la cicatrisation.

Allez, il faut rejoindre le groupe.


La jeune femme toujours un peu amusée remonte en selle, reprend sa place dans l'équipe et recommence ses recherches.
Pas pour longtemps car peu de temps après c'est son cher parrain qui s'agite sur son cheval. Elle le voit marquer l'arrêt, se pencher un peu en avant comme s'il scrutait droit devant lui. Wallerand fait ralentir aussitôt sa propre monture et Lily toujours curieuse s'avance à sa hauteur pour voir ce qui se passe.

Toto se retourne à demi pour leur faire signe et leur chuchote : là droit devant, dans les fourrés, y a une masse plus sombre.

La main qui caresse l'encolure du cheval pour ne pas qu'il s'effraie et le duc donne un tout petit coup de talon, La nouvelle Quinine connait, tout comme son aïeule que Lily a bien connue, le sens des gestes de son maitre, elle fait donc un pas, juste un pas qui suffit au Duc en titre pour distinguer beaucoup plus nettement cette masse qui se détache nettement sur le vert du fourré.
D'aussi près que se trouve le régnant de Gascogne, il voit bien les deux défenses claires sur la fourrure brune, les yeux qui n'ont rien d'enjôleurs, la force donnée par la masse musculaire est impressionnante. La bête est bien arquée sur ses 4 pattes; on la sent sur la défensive, prête à bondir ou à partir dans une autre direction. Oui il n'aurait pas fait bon d'avancer plus pour se trouver nez à groin avec autant de masse de muscles.


Diantre un sanglier... la femelle de tout à l'heure !!! assure-t-il dans un chuchotement légèrement haussé.

On sent que l'excitation a balayé complètement la mauvaise humeur de tout à l'heure et Toto ne peut s'empêcher de manifester son entrain.

Malheureusement, la bête aussi l'a vu, elle fait un pas puis s'arrête comme si elle réfléchissait sur la conduite à tenir... j'y vais ou j'y vais pas...
En extrapolant et lui donnait des pensées humaines, on peut voir le cheminement de sa réflexion dans ses petits yeux noirs :




Bon, ils sont nombreux et puis me semble bien gros tous là... Arf et mes petiots, mes chers marcassinets, s'il m'arrive quelque chose... Ils feront quoi les pauvrets...

Là ils sont cachés mais après, ces bougres d'humains les trouveront c'est sur, on dit qu'ils sont pas bêtes même sur leur deux pattes.

Allez zou je file, si ces bougres humains me poursuivent, au moins ils s'éloigneront de ma portée.
Je trouverai bien un moyen de revenir les chercher.


Et avec une agilité que l'on n’imaginerait pas dans une telle masse, la laie se dégage du fourré et rapidement s'échappe un peu plus profondément dans la foret.

Le groupe en reste coi, la surprise est totale, un temps de réaction trop lent, fatal et salvateur pour la bête qui détale.


(* on appelle soie les poils des cochons ou des sangliers )
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Alvira
Grand moment de blanc, ses vêtements froissés, piqueté de ronce verdâtre, les joues rosies, des mèches de ses nattes en bataille, la jeune femme avait perdu un peu de netteté dans son allure. Comme pour les rassurer, elle affirma qu'elle allait bien, ce ne sont pas quelques ronces qui viendront à bout de la Chef des Maréchaux. Elle posa ses mains sur la selle attendant que son compère gaffeur lui signifie qu'il est prêt, de là, il crie : "Ah la trace !!", s'exclame : "Des traces, encore des traces". Il se réjouit de sa découverte. De la chance et surtout un sens de l'observation se dit Alvira car pour en trouver autant ça ne pouvait être autrement. Un bon cul bordé de nouille, ça allait de soi !! Le laissant à son bonheur, elle le regardait fouiller le sol, apparemment l'animal ayant laissé ses empreintes n'était pas un sanglier. Plus un chevreuil, ou un Cerf, mais la différence n'était pas flagrante, Alvi', elle, eut le bonheur de pouvoir confirmer ses dires, trouvant le long des traces du cervidé, de la moquette pour être plus précis. Allant toujours complémenter leur hypothèse. Entendez par là des excréments, indice précieux mais pas très miraculeux surtout en terme de swag.
De son cheval, elle avait une vue d'ensemble, son sourire s’élargit en pensant qu'ils allaient revenir avec bien plus que des sangliers.
Les chevreuils sont grégaire et ils peuvent former des groupes de plus de 10 individus en milieu ouvert. La cellule sociale de base du chevreuil est matriarcale, associant une chevrette et sa progéniture de l’année. En trouver un s'apparente à en trouve un bon petit paquet. La Bayonnaise visualisa pleins de gigot et rôti sur pattes.
La période du rut aussi était annonciateur de bien des mouvements en forêt, surement des traces contre les troncs, d'animaux ayant frotté leur bois.


Nous sommes soudainement illuminé par la Grace divine de la chasse. Prions mes frères.

Un sourire espiègle, et l'enthousiasme, gonfla sa poitrine, les choses se précisaient chaque minutes un peu plus. Wallerand semblait pensif, en tant que Chef d'Equipe une sorte de responsabilité lui revenait pour mener à bien la chasse. Alvira sourit à Lily toute à sa joie, regardant Toto qui continuait de guetter les fourrés, une oreilles tendus vers eux.
Acrisius semblait ne pas décidé à prendre une quelconque décision, envouté par les pas qu'il avait mis à jour. Le délaissant du regard, elle se dit qu'elle n'avait d'autre choix que de redescendre à nouveau de cheval.

S'approchant des déjections, elle les toucha pour en sentir l'odeur et la température. Elle fit une moue, un peu déçue de se rendre compte que c'était assez sec, ce qui en concluait qu'il y avait de cela nombre d'heure que les bêtes étaient passé par ici.


Ils doivent être loin, c'est presque de la paille, enfin de la granule sèche. Ses traces là ne nous mènerons surement nulle part.

Elle secoua la tête, puis se releva rapidement, des bruits de pas, comme une étouffé par les feuillus. De hausser un sourcils, jetant son regard à nouveau dans l'exploration. Son ventre semblait s'être tut aussi comme tout le reste de son corps. Seule sa respiration trahissait de son affolement. Le plus discrètement possible elle se hissa sur son cheval, les chiens mirent truffes à triboooooord. Houlala, ça allait donné, le moment s'égrainait doucement comme dans l'attente d'un déclic qui mènerait tout le monde vers on ne sait-où, derrière on ne sait quoi. L'air se fit plus lourd et oppressant, Alvi' aurait pu crier qu'elle aurait penser ne pas vocaliser. La quête se menait comme un époux, au doigt, et à la baguette. Oui messieurs !!

L'attention se porta derechef sur Toto alors qu'il s'exclamait de sa visions. Ils entamèrent séance tenance la chevauchée pour parvenir à les rattraper.

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Toto.dangely
La bête était là, chacun prends alors position pour tenter de la rabattre, les chiens sont excités aboyant à tout va et d'un coup voilà que la masse se dégage et file tel le vent. Les chiens de suite engagent la poursuite, suivis des cavaliers, surtout ne pas perdre de vue l'animal, il vire à gauche, à droite. Il faut l'encercler le rabattre.


Donner alors les ordres quand ils galopent déjà


Wallerand remonte le par la droite, Acrisius par la gauche, Alvi ton cheval est rapide tente de le dépasser pour lui bloquer l'avancée et le rabattre !


Puis regarder sa filliote Lily, toi restes avec moi on suit la meute, pour sur qu'ils ne le lâcheront pas.


Voir sa filliote prendre sa lame en main, et tous alors partent alors au grand galop à sa poursuite. La bête est rapide, affolée, ce qui va la rendre des plus dangereuse, virer sec à droite, à gauche, baisser la tête pour éviter les branches, tenter de ne pas perdre de vue le sanglier pas facile !

Combien de distance ont-il parcourus déjà, mais là, ils se font distancer, donner du talon, tout en encourageant sa monture. D'un coup entendre la trompe, regarde vers Lily, pupilles qui se croisent, Alvira avait-elle réussi à couper la route du sanglier... la bête allait-elle faire demi tour et foncer vers eux ? Déglutir imaginant le nombre de chasseurs ayant déjà subit une attaque d'une bête aux abois. Pas aisé non plus de tenir une épée en même temps que les rennes de Quinine, aussi, finir par guider des jambes afin de libérer la main et de prendre son épée, il fallait être prêt au cas ou.

Quand d'un coup entendre les aboiements des chiens se rapprochant, la bête donc fonçait vers eux


Lily ! Lances ton couteau quand on le croise, et touches le aux pattes ça le ralentira !

Oui pour sur que cela ne serait pas facile à vitesse croisée, mais pas le choix, lui mets son épée de coté, pointe vers le bas, lever juste un instant les yeux au ciel et prier d'être chanceux.

La boule de muscle s'approche, un bruit, un cri, la bête court encore, virer de fer alors que les chiens sont déjà là à poursuivre, et repartir au galop, voir la bête ralentir et apercevoir dans sa pate arrière la lame encore plantée, sourire de satisfaction, l'épuisement viendrait à bout de la poursuite.

Les chiens sont de plus en plus excités, l'odeur du sang ? De la mise à mort ? Les chevaux fatiguent, la course ralenti la bête finit par tomber sur le coté, les chiens l'encerclent, leurs gueules ouvertes prête à mordre et à déchiqueter le sanglier, siffler alors un grand coup, non la mise à mort se doit être respectée.

Les 5 cavaliers sont maintenant là, échangent rapide de regard, il fallait faire vite, chacun prends position, arme en main, et s'approcher, la main se serre sur l'épée, décision collégiale, honneur au duc de donner le coup de grâce, opiner de la tête, inspirer, se rappeler un geste rapide, planté sec dans le poitrail et faire glisser la lame rapidement, il faut que la mort soit rapide.

Il n'est plus temps de penser, mais d'agir, le groin de l'animal souffle, ses pattes s'agitent, si il se levait là pour sur que le manchot serait terrassé, il compte sur son équipage pour intervenir si besoin et d'un coup plante son épée dans la bête dans un mouvement de biais !

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Lily.es
Une fois le moment de surprise passé, les chasseurs se reprennent vite. Le Duc est le plus clairvoyant et de par son autorité naturelle, reprend la direction des opérations et distribue les consignes aux uns et autres.

Tout se passe dans la bonne entente et le respect de l'action à mener : ils sont tous ici dans le meme but : tuer un sanglier et bien sur passer une belle journées chargée d'émotion

Rapidement, Wallerand, Acrisius et Alvira s'élancent, l'un à droite, l'autre à gauche et la fleche que monte Alvira tente de rattraper l'animal en détresse pour lui couper la route.

Toto et sa filliote, complices dans l'action, piquent aussi des deux pour rester au plus près du sanglier qui produit un effort énorme alliant sa masse musculaire à l'instinct de survie et détale à perdre haleine.
Les doigts de la main gauche de Lily sont serrés sur les rênes qu'elle a réuni pour dégager son autre main. Prestement, elle sort son coutelas de son étui accroché à sa ceinture, un étui sans rabat qui permet de s'en saisir facilement, sans meme regarder ce qu'il y a à faire.

Il n'est pas question cette fois d'etre distraite par le chant des oiseaux ^^
D'ailleurs, toute la foret s'est tue, on n'entent plus que le bruit fait par l'ongulé et par les sabots des chevaux qui semblent s'envoler et ne plus toucher la mousse et les feuilles répandues sur le sol.

Chaque chevaucheur est attentif, les traits crispés par l'action, la tension est à son comble, les jambes nerveuses se pressent sur le flanc des montures pour les orienter et pour les inciter à plus de vitesse.

A force de vitesse, les deux poursuivants finissent par rattraper la bete et Lily suivant l'injonction de son parrain, lance, au moment opportun, son couteau dans le cuissot du sanglier. Le geste de la jeune femme est précis et atteint son but.

Au meme moment, guidant Quinine par la force des cuisses, Toto peut envoyer promptement son épée l'atteignant de plein fouet avec une telle force qu'elle reste bien plantée certainement dans la région du coeur.
Cette attaque qui surprend l'évadé et le blesse, le ralentit. Tous sont épuisés mais l'animal est meurtri, il faiblit, tombe à terre.
Le brouhaha est à son comble, les chiens gueulent, hurlent, la bete grogne, rugit de douleur.
Les cavaliers sont tous là et mettent pied à terre, armes à la main en assurance. Lily descendue vivement de son cheval, s'approche, elle est tendue, et excitée par l'action. Regard à son parrain qui l'a rejoint. Il faut qu'elle récupère son couteau.
D'un geste vif pour éviter un sursaut de dernière minute de la bete qui va mourir et qui le sent, elle retire son arme qui dégouline de sang noir et épais.

Aussitot après accord tacite, le duc va asséner le coup de grâce . Il faut faire promptement pour empêcher une souffrance inutile et un retournement dangereux de la situation. Toute l'équipe est prête à protéger le régnant.
Lily regarde son parrain, martial, tel un commandeur de légende. Il enfonce son épée d'un coup sec, certainement le coeur est cette fois atteint, le vaincu tressaille il essaie maladroitement de se redresser, mais la vie s'échappe par la plaie béante faite par l'épée ducale.

Un dernier râle et 3 petits marcassins sont orphelins.

Un sentiment libérateur fait crier les chasseurs, un cri de joie et d'évacuation de toute la tension engendrée par cette course effrénée. Mais il faut faire vite.

Un pieu solide et relativement droit est trouvé, les garçons s'empressent de nouer avec des liens de cuirs sortis de besaces les 2 pattes de devant puis les deux partes arrières.
Le pieu est glissé le long du corps sans vie du cochon des bois, Wallerand et Acrisius s'arqueboute et avec la force des hommes pleins de vie souleve l'assemblage morbide pour l'installer sur la selle de leur chevaux respectifs. Il faut serrer les liens fortement pour éviter un déséquibre.

Tout le monde remonte en selle, le coeur léger commentant tous ensemble le déroulememt de la journée. Les frères sont reliés par le trophée que l'équipe va apporter au lieu de rendez-vous final.
Le sang s'échappe toujours de la plaie et trace une ligne rougeatre tout le long du chemin du retour

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Lily.es
la troupe chemine tranquillement cette fois, la course a épuisé tout le monde.
Chacun reprend lentement son souffle.
Au fur et à mesure que la laie se vide de son sang, l'odeur devient plus forte...voire meme très forte, jusqu'à l'insoutenable.

Lily qui se tient juste derrière l'équipage morbide, reçoit en plein nez les effluves de toutes sortes que degage la bete morte

la course l'a fatiguée, la tension éprouvée pendant l'assaut, le fait de plonger son couteau dans cette masse, tout cela remue plus que de coutume la jeune femme. Elle veut sortir de sa besace un petit flacon d'essence de lavande qu'elle porte toujours sur elle.
Mais la tete lui tourne, ses gestes sont désordonnés et incertains, elle a chaud subitement. Une main le long de son corps fouillant dans sa besace qui pend à son coté, l'autre qui s'amollit sur les rênes. les pieds glissent des étriers et n'étant plus retenue par rien, la diane chasseresse en herbe perd conscience un instant.

Un instant fatidique car son corps devenu mou l'entraine vers le sol, elle tombe lourdement. Le choc la reveille aussitot. Heureusement aucune branche n'est venue sournoisement se placer sous sa tete ou sous son torse risquant d'occasionner des blessures plus importantes.

Non cette fois, Lily s'en tire par des bleus, des contusions. demain sera douleureux

Mais le malaise est toujours là . Vite debout, elle s'écarte un peu pour évacuer ce qui perturbe son estomac retourné par l'odeur et la vision du sanglier devant elle. Son repas du matin échoue dans les feuillages.
Se sentant mieux, la jeune femme respire un grand coup, se passe un peu de lavande sur les mains et sur les joues afin de chasser l'odeur de ce qu'elle vient de rendre et remonte en selle.
Les compères de chasse bien sur ont fait halte, la laissant reprendre ses esprits et contenance tranquillement puisque rien de dommageable ne lui est arrivé.

De nouveau alerte Lily donne un petit coup de talon à Etoile qui la regardait par terre sans trop comprendre. Et l'équipe au complet reprend sa route

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Alvira
Son cheval était parti rapidement derrière les autres, emballé par l'excitation générale et les appuies des mollets qu'Alvira appliquait sur lui. L'air qui fouettait le visage de cette dernière durant la course l'a rendait euphorique, ses mains moites enserrer les rennes alors que son corps flottait au dessus du cheval en harmonie avec. Les mèches de cheveux qui s'était échappé de sa tresse quelques minutes avant semblait voulait emporter le reste de sa chevelure. Le paysage passait à une vitesse folle, plus folle encore lorsque son parrain lui ordonna de remonter l'animal. Son cheval plutôt lourd mit tout de même son énergie. Les sabots claquaient au sol dans des bruits sourds, retournant l'humus avec une facilité déconcertante, le faisant voler de part et d'autres du sentier emprunté.
Le corps penché en avant, rassemblant ses brides, tendu au dessus de l'encolure de son frison, la jeune femme accompagnait le plus possible son destrier à courir plus rapidement encore, sollicitant ses meilleurs performances.
La jeune femme avait soufflé dans la trompe tout début de son départ, pas bien sur que ce soit le moment mais bien trop titillé par l'objet depuis qu'il lui avait été confié. Elle avait lancé un sourire à Acrisius, de ceux qui sont amusé, timide mais joyeux. L'ensemble avait donné à Alvi' un tête qui aurait pu en faire rire plus d'un. C'était après qu'elle avait talonné la perle noire.

La poursuite dura de longues minutes, durant lesquelles notre Bayonnaise et son coursier épuisait le sanglier par des pointes de vitesse, avec suivie de près Toto et Lily puis Wallerand et Acrisius qu'elle ne percevaient pas tant la concentration qu'elle portait sur le cochon sauvage était importante. Petit à petit et sentant le suidé s'épuiser, la Prévôt laissa alors les chevaux derrière montrer leur puissance pour que dans un dernier assaut elle barre la route du groin noir par une bel ensemble de 800 kg. Faisant place à sa co-filliote et son parrain. Toto continuait de diriger l'ensemble. La bête n'eut d'autre choix que de faire demi tour, acculé, elle fonça en direction du reste du groupe. Lily lança son couteau qui atteint sa cible, des instant plus tard, l'animal se voyait mourir, achever par une autre Bayonnaise. Coup du sort, ils l'étaient tous, Bayonnais. Les sangliers écriraient-ils une légende sur ces poursuiveurs Bayonnais sans vergogne ?! Non, pouvait pas voyons. Mais ça aurait pu être amusant, histoire du soir, bonsoooiiiir.

Tout le monde se félicita, et Alvira de reprendre une chanson à haute voix, avec sa bonne humeur légendaire, adressant des sourires aux uns et autres, fière de ses camarades.

OYEZ OYEZ
TAIAUT
VAILADI VAILADI
VLO

Rodant par là suivi de quelques marcassins
Cette bête-là connaît trop bien son terrain
Positivement pourvu de dents et de défenses
Oserions-nous commettre cette imprudence
Aux sangliers lui va voguant à sa vacation
Aux rats musqués de saison
Aux chats sauvages divaguant à ses occupations
Des marécages...

OYEZ OYEZ
TAIAUT
VAILADI VAILADI
VLO

Englué embourbé enclavé dans un pré
Sauvagement poursuivi dans la forêt
Fauve banni du ban de Rambouillet
Bauge piégé et bois empoisonné
Oserions-nous encore les pourchasser
Les sangliers lui va voguant à sa vacation
Les rats musqués de saison
Les chats sauvages divaguant à ses occupations
Des marécageeeeees....


La viande fut hisser, ficelé et le convoie reparti toujours bercé par les paroles d'une chanson claquant aux oreilles de tous.
Alvira flatta l'encolure de sa jument, caressant ses crins pour une récompense en tendresse. Laissant à nouveau tout le monde retrouver place de base. Sa poitrine reprit son calme, elle essuya ses mains moites sur ses braies laissant ses rennes libres, le cheval lui aussi récupérait de l'effort intensif. Le regard balayant le bois, et ses compères, notre Bourgmestre s'aperçut que Lily chancelait,. Elle ne connaissait pas énormément la jeune femme et se demanda si l'évènement passé ne l'avait pas secoué plus qu'elle ne l'avait laissé paraitre. Si l'effet était alors de tomber au sol, il en va s'en dire que la réponse devait être positive car ce fut se qu'il se passa. Personne ne le temps de réagir, car la brunette eut tôt fait de se remettre debout, reprenant ses esprits avec de l'essence de lavande, faisant grimacer Alvira qui non loin de là avait pour horreur cette odeur. N'enlevant pas l'inquiétude pour son amie qui se fit passagère lorsque les chevaux se remirent en marche.

C'est à un petit croisement que l'ancienne Montoise au pied d'un taillis aperçut un monticule de terre, faisant pression sur le côté gauche de sa monture pour la faire obliquer dans ce sens, elle se rendit à l'endroit foulé sans nulle doute par un museau intéressée, rien d'autre ne pu affirmer que le passage était ressent, aux alentours, certains arbres avaient subi un sort brutal à leurs racines, certains se voyait débusqué de leur racines peut profonde. Un signe au dernier de la bande, un petit appel pour attirer son attention.


Acrisius... Y en a encore là...
Les amis... ?!


Les autres ralentirent, moment était venu de changer de cap ?! Avec tant de ravages fallait-il traverser les buissons sur un sentier qui se rétrécissait ?! Petite concertation devait être faite. Les chiens qui suivaient les traces ensanglanté de la bête morte avaient alors prit la direction des traces découverte par la journaliste en herbe. Héhé, ça lui allait bien à la petite fouine de trouver des marques d'un passage supposé. Le sanglier, voilà que la vision du sanglier chevauchant l'équidé percuta à Alvi' qu'ils avaient une contrainte. Descendant de cheval, elle décrocha une corde de sa selle, et vint lier les pieds du suidé pour, aider de Wallerand, le hisser à une branche se délestant de leur entrave, car si besoin est, il leur fallait pour voir galoper sans un poid supplémentaire qui n'aurait fait qu'user leur monture. Ainsi accroché en l'air, l'animal ne pourrait pas leur être volé par un canidé affamé. De sourire puis de se remettre en selle.
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Acrisius
Embarrassé. Un malaise se ressentait chez le jeune homme. Il était indirectement responsable de l’accident qu’avait subi Alvira. Sous ses yeux s’était déroulée la scène et sans ne rien pouvoir faire, il avait dû y assister, à peine capable de pouvoir tendre une main destinée à rester vide comme s’il avait pu commander à l’air de retenir son amie au-dessus des ronces. La chute, brutale, se traduisit par quelques éraflures. Une contorsion articula son visage pour traduire toute la gêne qu’il avait ressenti à cette image. Un frémissement le parcourut dans l’échine à la vue des épines plantées dans sa peau. Ce fut dans un balbutiement qu’il parvint à formuler quelques plates excuses, un air accablé accompagnant ces quelques mots : « Je suis désolé... Tu n’as pas trop mal ? ».
La réponse ne fut pas orale bien qu’elle fût aussi claire. Alvira semblait, au-delà des quelques douleurs qu’elle ressentait, prendre le drôle de tournant de la situation avec bonne humeur. La conscience soulagée par cet éclat, il se promit malgré tout d’observer une attention particulière quant à sa guérison. Par simple appétit, le gourmand s’était fourré dans une Bêtise digne de celles de Cambrai ! Et bien sucrée, la bêtise... Par chance, Lily fut aussi diligente que rapide car en un éclair, elle se trouva auprès de la blessée pour l’épauler dans sa remise sur pied.

La suite se déroula tellement vite qu’il en perdit presque le fil. Le Manchot avait aperçu leur future proie. Sans trop réfléchir, Acrisius avait suivi ses instructions, donnant un coup d’étrier suffisant pour que sa monture s’élance à toute vitesse. Dirigeant sa petite troupe sur le flanc gauche, il empoigna fermement la bride, n’oubliant pas d’entonner intérieurement une prière pour supplier le Tout Puissant d’être indulgent dans les évènements à venir et d’épargner sa misérable et insignifiante petite vie... Ils n’eurent finalement pas la chance - ou le malheur - d’intercepter eux-mêmes la bête dans sa course. Sentant la tenaille qui se formait autour de lui, le sanglier tourna prestement les talons pour retourner sur ses pas, se fiant probablement à son instinct. Ne se doutant pas du piège, sa mort inévitable finit par venir. Le couperet tomba au moment où le Régnant de Gascogne planta respectueusement sa lame dans ce qui était leur premier trophée de chasse. L’on pourrait sans grande surprise voir, dans les jours à venir, la tête empaillée de ce mammifère trôner sur l’un des nombreux murs du Castel ducal. Ainsi, victoire ou défaite ne se solderait pas par un retour de la troupe les mains vides, rentrant penaud suite à une journée de chasse infructueuse.
Tous se félicitèrent de l’issue de la manoeuvre. Il fallait en effet reconnaître que, malgré un groupe assez hétéroclite, l’organisation, l’esprit d’équipe et la coordination dont ils avaient fait preuve étaient relativement remarquables. Après congratulations, chant, rejets stomacaux et « saucissonage » en règle, le groupe reprit son sérieux et son calme. La liesse à laquelle ils s’étaient adonné n’enlevait pas l’esprit de compétition et l’envie de remporter le tournoi aux prédateurs en herbe. Le convoi reprit son chemin, restant un peu plus enjoué, stimulé par la prise qu’il venait de faire.

La chance devait leur sourire. Car bientôt, l’on pouvait entendre Alvira, annonçant les traces d’une nouvelle proie. Si abattre leur premier sanglier n’avait que peu réjoui Acrisius, qui gardait encore une scène en mémoire dont il ne se glorifiait pas, la trouvaille réussit malgré tout à reporter son esprit sur autre chose. Un regain de motivation gonfla ses poumons, provoquant un léger haussement des épaules. Doublant sa vigilance pour ne pas manquer un indice, il épia les alentours, tendant un peu plus l’oreille à l’affût d’un bruit éventuel. Le regard attentif, il scrutait les environs à la recherche d’une trace, d’une bête, n’hésitant pas parfois à donner un coup de bride à sa monture pour accélérer ou ralentir, suivant les besoins qu’imposait la densité de la forêt et la disposition de la flore. Une pensée traversa ses pensées, modelant dans son esprit les traits grossiers d’un sanglier imposant, avoisinant une caricature digne de la bête du Gévaudan. Déglutissant difficilement, sa main lâcha prise, laissant le cheval sans aucune prise. Ses lèvres hésitantes déposèrent un baiser sur l’extrémité de l’une des branches du symbole, comme pour implorer le Ciel de ses bonnes grâces.

Alors que l’équidé gravissait une pente raide, un bruit inattendue se fit percevoir. Là-bas, à quelques mètres de leur position, une broussaille s’agitait. Un petit plissement des yeux accentua l’air renfrogné qu’il adopta. S’il était passé pour un imbécile heureux auparavant, foi de Beauharnais, la seconde fois n’aurait point la même conclusion ! Une pensée machiavélique naquit au fin fond de sa psyché, département interdit, couloir des vices, porte psychopathie. Une envie de se frotter méchamment les mains le traversa mais il en fit fi. Mettant pied à terre avec tout de silence dont il était capable, il fit un noeud avec les rennes à un arbre. Lance levée, Acrisius entama son approche à pas de velours, guettant la sortie d’un lapin qui serait surpris de ce qui l’attendait au dehors. Il paierait pour son congénère !
Mais le hasard ou le destin, au choix, n’en décida pas ainsi. Alors qu’une ridicule distance de six à sept toises, un évènement inattendue se produisit. Ça n’était pas l’un de satanés rongeurs qui fit son apparition. Là, devant-lui se profila le corps robuste d’un sanglier mâle dans la force de l’âge. L’homme se figea net, laissant place à la surprise, les yeux écarquillés. Son coeur tambourina dans sa poitrine à une cadence effrénée. Un tremblement traversa l’ensemble de son bras et il lutta pour contenir cette agitation inopinée. Sa mâchoire se crispa, soulignant ses traits durcit par la tension. Quelques muscles se contractèrent par réflexe, comme si son corps se préparait au choc. Abasourdi par la rencontre, il réagit tel un automate. C’est ainsi que tout son corps se mit en éveil, ses jambes prenant appui pour soutenir l’élan que prit son bras pour balancer au-devant son arme. La suite, vous la devinez tous ! L’épieu se planta dans la terre, demeurant à coté d’une proie qui devait se rire de ce chasseur désarmé. La bête fit un pas, puis deux, la situation devint électrique pour le pauvre hère. Se rongeant les sangs, il éleva son crucifix, l’empoigna de ses deux mains, le maintint au niveau de son visage puis s’écria de toutes ses forces !


Vade retro porcus satanae !

Son adversaire sembla s’énerver sous l’effet de son exclamation, peut être touché par l’injonction latine, peut être effleuré par une sacrée fessée ! Son porcin derrière se trémoussa tel un damné piqué les foudres divines, s'élançant avec toute sa force vers le pauvre diable qui agitait encore son vain hochet. Et ce fût au tour du Beauharnais de réagir, tournant les talons avec une rapidité déconcertante sous l’effet de la peur. Un sauve qui peut général battait l’alerte dans tous ses membres, s’agitant, ballant, fuyant au gré de la pente en agitant ses bras comme s’il était à son tour possédé !

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !

Le chasseur chassé, coursé par un mammifère enragé qui pestait et soufflait par son boutoir affolé, taillait à travers forêt sans réflexion ordonnée !
Wallerand
L’épisode des prunes avait fait sourire Wallerand, pour le peu qu’il en avait vu, après qu’il eut constaté qu’Alvira n’avait rien. Le groupe avait ensuite continué en toute sérénité sa route, s’enfonçant de plus en plus dans la forêt. La journée allait être longue, c’était une certitude, car même s’ils étaient partis depuis un certain temps, il leur restait encore un grand nombre d’heures à exploiter pour tenter de remporter la chasse. Rêvant quelques instants, le jeune homme se laissait séduire par la perspective de remporter le trophée ou, du moins, de ne pas faire démériter la Gascogne quand un mouvement l’arracha à ses rêves.

Le sanglier ! Le voilà, le fameux, le recherché, l'espéré ! Le Duc manifesta sa présence d’esprit, car immédiatement celui-ci donnait ses instructions pour ne pas laisser s'échapper la bête. Sans même prendre la peine de répondre, Wallerand piqua des deux, se coucha presque, en appui sur ses étriers, le long de l'encolure de sa monture pour éviter que des branches basses ne l'empêchent de mener à bien sa tâche, et se lança au galop sur la droite de la bête qui détalait. L'épieu dans sa main était serré fermement, les yeux du jeune homme ne quittaient plus la fourrure de la proie.

C'était comme si le temps, un instant, avait ralenti. Les bruits devenaient confus, les arbres filaient sans être discernés clairement, rien ne comptait plus que ce sanglier traqué, qui dans sa terreur fuyait les cavaliers et menaçait de les distancer. Il savait que son frère était proche, sur sa gauche, et qu'Alvira les avait déjà dépassés. La trompe sonna. Le temps reprit son cours, et le martèlement des sabots se mêla aux aboiements des chiens dans un vacarme assourdissant. La bête allait revenir sur ses pas, c'était chose certaine, la bourgmestre de Bayonne les en prévenait. Bientôt, elle passait en sens inverse, et Wallerand se contraignit à tirer brusquement sur les rênes, espérant ne pas blesser la bouche de son cheval. Celui-ci obéit de son mieux, évitant une branche qui ne manqua pas le Bayonnais, lui cinglant la joue. C'était un juste retour des choses...

Rabattu, cerné, attaqué de toutes parts, le suidé rendit gorge peu après, le coup de grâce asséné par le Duc en personne. L’honneur de mettre à mort le premier sanglier lui revenait de droit, du moins aux yeux de Wallerand, pour son rang autant pour l’autorisation donnée de rassembler cette équipe et, pour ainsi dire, de la mener. Les cavaliers s’organisèrent ensuite pour transporter la première dépouille, et Lily sembla se trouver mal peu après. Que l’odeur du sang et la vue du cadavre l’aient dégoûtée, ou que la tension de la poursuite l’ait vidée de ses forces, elle avait blanchi et était tombée, d’après ce qu’il comprit. Inquiet, la regardant se relever après une chute qu’il avait simplement entendue, le jeune homme la suivit du regard alors qu’elle semblait reprendre un peu de forces.

Alvira, quant à elle, repéra de nouvelles traces. Un instant, Wallerand se prit à espérer que, contrairement aux précédentes, elles ne seraient pas le vestige d’anciennes allées et venues d’un quelconque gibier, mais des empreintes fraîches et exploitables. Il eut bientôt la réponse, alors qu’il s’approchait. Il s’agissait simplement de trous… Qui pouvaient être l’œuvre de sangliers ou de toute autre animal à terrier. Ils ne pourraient rien en tirer, à l’évidence, mais Alvira mit la halte à profit en désencombrant les montures des deux frères de Beauharnais avec l’aide de Wallerand. Les prunelles sombres de l’aîné furent alors attirées par un autre mouvement, non loin. Son cadet, à quelque distance devant lui, mettait pied à terre et s’avançait vers une broussaille qui s’agitait. L’épisode du lapin lui revint en mémoire et le fit sourire. Cependant, cette aventure-là devait se dérouler de manière fort différente.

Médusé, il assista à une scène qu’il n’aurait jamais imaginée, même dans ses rêves les plus saugrenus, et qui l’aurait rendu hilare dans d’autres circonstances, avec d’autres enjeux et en présence d’autres protagonistes. Acrisius, mû par une force qu’il sut puisée dans son inébranlable foi, se figea devant le sanglier et le sanglier, fort de sa masse et de sa bêtise, sortit totalement de son buisson pour s’avancer vers Acrisius. Son frère demeurait inconscient du péril ou paralysé par lui, brandissant le crucifix comme une arme après avoir vainement tenté d’embrocher son vis-à-vis. Un instant, l’homme et le mâle se livrèrent à un étrange face à face, et finalement son cadet se rua dans la seule solution qui s’imposait : tourner les talons et détaler. Seulement, la proie poussa son avantage et se mit à pourchasser le jeune Bayonnais.

Le sang du Beauharnais ne fit qu’un tour. Cette rencontre avec le sanglier était pire que celle avec la laie, car son propre frère était mis en danger par leur proie. Un coup de talon brutal lança sa monture au galop, et les trois chiens qui l’accompagnaient depuis le début de la chasse eurent un temps d’hésitation avant de suivre. Wallerand grinçait des dents, blanc de rage, le visage tordu d’angoisse. Les bêtes de la forêt pouvaient bien faire ce qu’elles voulaient, hormis une seule chose : menacer son frère. Lui était sacré, intouchable. Mais il était en danger, par inconscience certes, et une réaction rapide s’imposait. Alors un hurlement passa la gorge de l’aîné :


Grimpe à un arbre !

Il savait qu’Acrisius obéirait aveuglément, il savait qu’il se sauverait, alors il ne réfléchit pas plus, se redressa sur ses étriers après un nouveau coup de talon et lança son épieu, de toute sa force, vers l’odieuse hure qui menaçait son cadet. Qu’il la touche ou qu’il la manque lui était égal, tant que son frère demeurait hors de la portée des défenses de la bête, de ses sabots et de sa hargne. Sa main droite libérée saisit la hache confiée par Alvira. Entre ce sanglier et lui, l’offense était devenue personnelle, et il comptait bien le pousser jusqu’à en obtenir réparation.
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Acrisius
Le chaos était complet dans l’esprit du pauvre fuyard qui tentait tant bien que mal de sauver sa peau. Il y avait un vrai hiatus entre la théorie et la pratique. Lui, chasseur, sensé abattre le sanglier mais qui courait et criait tel un détraqué mental. L’autre, la bête, qui semblait vouloir s’essayait à une battue contre son propre prédateur. Sa voix clamait toute la détresse qui l’habitait à travers une monosyllabe aussi simple qu’éloquente. Son chemin le mena juste devant son frère qui, jugeant toute la gravité de la situation, ne su lui donner meilleure instruction que de monter dans un arbre ! Son regard eut un comportement automatique, suivant l’ordre comme un simplet à qui l’on demanderait de tendre la main. Il lui était impossible de vérifier la distance qui le séparait encore de son poursuivant mais aux bruits environnant, il savait que la galopade était une affaire d’une toise ou deux, tout au plus. Lorsqu’il capta une branche suffisamment haute et robuste pour le soutenir dans son exil, son souffle se faisait déjà court, traduisant toute sa forme physique. La peine qu’il se donnait ne fût, hélas, pas aussi payante qu’il ne l’espérait. Alors qu’il se préparait pour se propulser en l’air, fléchissant ses jambes pour l’impulsion et ramenant les bras vers sa hanche pour soutenir le bond qu’il devait faire, une douleur se fit sentir dans l’une de ses extrémités. Une évidence, une suite logique à laquelle il devait s’attendre. Le mammifère avait une capacité naturelle à s’élancer, à courir qu’il ne possédait pas. Malgré tous ses efforts, la distance les séparant s’était réduite progressivement, donnant une chance à l’animal de l’atteindre. Sa hure le heurta dans le mollet, provoquant un déséquilibre dans les mouvements frénétiques qu’il produisait. Sa jambe droite vint s’embourber avec la gauche, poussant l’ensemble de son corps vers l’avant, droit dans des fougères épaisses. Son seul réflexe fût de placer ses avants-bras au niveau de son visage pour se préserver d’éventuelles orties, puis l’attente se fit.
La collision fut bien trop brutale à son goût. Un sol très dur, une végétation insuffisante, une mauvaise combinaison pour une chute aussi violente. Le jeune homme en eut le souffle coupé. La douleur irradia tout son être. Un long râle s’échappa alors de ses lèvres, mettant fin au hurlement continu précédent. Les yeux clos, les paupières serrés, ses dents se comprimèrent pour encaisser le mal qui le traversait de parts et d’autres. N’osant plus bouger pour minimiser les tiraillements qui risquaient de se rajouter à sa peine, il contracta quelques-uns de ses muscles pour détourner sa concentration.

Quelques minutes s’écoulèrent entre le moment où il avait épousé la terre et la forêt avec. Le tracas causé par son baptême de l’air commençait à se dissiper, lui permettant d’envisager de se retourner sur le dos. En outre, quelque chose lui semblait anormale. Sous lui, lui rentrant dans le ventre, une pierre, quoi que l’objet n’était pas aussi dur, entravait sa respiration, lui causant des difficultés à inspirer. Il dut d’abord se redresser d’une main, poussant complètement pour se retourner complètement. Prenant un temps pour laisser ses membres se reposer, il se plaça ensuite sur ses coudes, balançant sa tête en avant. Sous son regard, un cadavre s’étalait, aplati par son poids lorsqu’il s’était écrasé. La vitesse n’avait pas dû aider le lagomorphe à rester intact. Il aurait finalement son trophée. Car s’il avait été incapable de foudroyer de son crucifix un sanglier, il aurait au moins eu un lapin ! Une petite grimace le traversa tout du moins par empathie envers ce mort innocent. C’était ça d’être au mauvais endroit au mauvais moment après tout !
Un petit soupire de satisfaction ponctua finalement cette glorieuse prise. Il se laissa aller sur ce tapis de verdure et resta là, inerte, profitant simplement de la vue qui s’offrait à lui et du repos dont il pouvait profiter en attendant que ses compagnons le rejoignent... La cime des arbres était tranquillement baignée de rayons de soleil, offrant à quelques oiseaux le confort d’un horizon sans cesse renouvelé.

La quiétude dont il profitait n’était certainement pas faites pour durer. Car sans bien tarder, des bruits de sabots se firent entendre. L’un de ses compagnons, son frère probablement, venait à sa rencontre pour vérifier le piteux état dans lequel il s’était fourré. Son instinct ne lui avait pas mentit car il reconnut sans mal une voix très familière.


Tu vas bien ?

L’un de ses sourcils se haussa, sa mine se transformant en une expression irrité. Voilà qui correspondait tout à fait à son frère. S’il allait bien ? Après une course d’une bonne dizaine de toises, un sanglier qui l'avait nargué en parvenant à le toucher suivit d'une réception où il s'était rétamé tel une déjection de cheval au sol... L'on pouvait considérer qu'il "allait bien" ! Pour appuyer sa réponse, il attrapa les oreilles de sa chétive proie et le souleva, s’exclamant par la même occasion...

Ça aurait pu être pire... J’ai au moins mon lot de consolation..... Le sanglier ?
Wallerand
Malgré le galop adopté par son petit cheval, Wallerand le poussait encore, penché en avant, un rictus mauvais aux lèvres. Soulagé que son frère se soit sauvé, fût-ce en se jetant dans un buisson, il pourchassait le hideux sanglier, décidé à le faire passer de vie à trépas. Si Acrisius avait été mû par sa foi, son aîné l’était par la haine la plus pure en cet instant. Il n’en prenait même plus garde à son comportement, ni à ce que pouvait faire le groupe de chasseurs qu’il avait laissé en plan. Il ne regardait que la boule de fourrure qui s’enfuyait devant lui.

Sa respiration s’était accordée au rythme des sabots de sa monture. Ses yeux étrécis survolaient les obstacles. Les jointures de ses doigts blanchissaient alors qu’ils se crispaient sur le manche de son arme. Il sentait, confusément, qu’il pourrait l’avoir, celui-là, et qu’il lui ferait personnellement payer la frayeur faite à Acrisius. Et la terreur qu’il avait lui-même ressentie à l’idée de voir son cadet renversé, piétiné, blessé peut-être par des défenses et des pattes courtaudes tenait ses sens concentrés sur son objectif unique.

Le sanglier.


Peu à peu, il gagnait du terrain. Son cheval avait déjà beaucoup donné au cours de la première poursuite, mais il semblait regorger d’énergie et s’était lancé sans ménager sa peine. S’il n’avait pas été aveuglé par ses émotions, le jeune homme aurait sans doute loué l’honnêteté de son propriétaire quant aux qualités démontrées par la petite monture. Peu à peu, le nuisible cédait du terrain, fatigué peut-être par le train de la poursuite. Wallerand le voyait se rapprocher, et le sourire affreux qu’il arborait s’élargissait, dévoilant ses dents serrées. Les chiens étaient entrés dans la danse, maintenant le sanglier sur sa trajectoire, et le ralentissaient, jouant à la perfection leur rôle. Morsure après morsure, ils usaient la résistance du sanglier et le harcelaient sans relâche, œuvrant loyalement pour leur maître d’un jour.

Bientôt il l’atteignit. L’aîné jubila. Il retint sans douceur sa monture pour rester à hauteur de sa proie. Il allait savourer cet instant. Il le devait, pour son frère. Il n’entendait plus rien, se moquait de tout sauf de cette bête écumante qui sentait sa fin approcher. Par réflexe, les trois chiens s’écartèrent, libérant le passage à la lame du Bayonnais en furie. Le premier coup de hache vola, touchant le sanglier au flanc, le déséquilibrant juste assez pour le faire trébucher. Un cri de haine le transperça, brûlant, glacial, reflet du paradoxe qui habitait Wallerand.


Charogne !

Les yeux flamboyants, le jeune homme sauta à terre, bondissant immédiatement vers la bête blessée. Si les choses s’étaient passées autrement, il aurait sans doute fait preuve d’un peu de pitié envers le mâle qui se trainait, le regardant d’un œil menaçant. Mais ce jour-là, il avait commis le seul acte totalement impardonnable pour un être de son espèce : il s’en était pris à Acrisius. C’était peut-être chose normale et instinctive pour lui, mais il était également naturel et instinctif pour Wallerand d’éliminer ce qui pouvait faire du mal à son frère. Toujours animé par la rage, il scanda trois mots, les accompagnant d’autant de coups de son arme dirigés vers la gorge de la bête :

Pas mon frère !

La hache s’abattit une nouvelle fois. La dernière. Le sanglier avait rendu gorge dans un râle gargouillant, ses membres étaient devenus flasques après d’erratiques tremblements. C’était fini pour lui, la Gascogne avait abattu sa deuxième proie. L’aîné des Beauharnais tenta de reprendre son souffle, de se calmer, de retrouver son état normal. Où avait donc disparu le Wallerand hâbleur, gouailleur, qui tentait toujours de se rendre agréable et aimable, quel était cet homme étranger à lui-même qui avait contrôlé, quelques instants, son propre corps ? La colère retombait peu à peu devant le cadavre maltraité. Tombant à genou, il retourna la bête, comme pour vérifier qu’aucun souffle ne passerait plus son boutoir à l’avenir. Sa propre respiration revenait lentement à la normale. Il ferma les yeux. Il avait été capable de laisser libre court à des pulsions brutales, primales, animales presque, et de ne trouver d’apaisement que dans le fait de frapper à mort ce qui avait été menaçant. Un sentiment de souillure s’abattit sur Wallerand. Machinalement, il essuya sa bouche du revers de sa main gauche, et débarrassa du sang frais de la bête la droite en la frottant à une touffe d’herbes hautes. Cela ne suffirait pas. Il avait dans la bouche un goût métallique, chaud, presque tendre qui l’écœurait. Il avait le cœur au bord des lèvres, battant en une gigue endiablée qui lui martelait la poitrine, ajoutant à son malaise.

Où était le groupe ? S’était-il déjà assemblé autour de lui ? Il eut soudain l’impression d’avoir été aveugle et sourd pendant de longues minutes. Hagard, le jeune homme se releva et balaya ce qui l’entourait d’un regard vide. Il n’en cherchait qu’un seul des yeux. Acrisius. Son Acrisius de frère, qui avait eu assez de foi pour ne rien craindre de sa proie jusqu’au dernier instant. S’il le voyait, alors il pourrait reprendre pied dans la réalité, se détacher du cadavre qui continuait de se vider de son sang à ses pieds, oublier ses bottes et ses mains poisseuses d’éclaboussures carmines. Mais bientôt son regard sombre accrochait le vert profond de celui de son frère, et un pauvre sourire éclaira le visage de Wallerand, alors qu’il murmurait :

Tu vas bien ?

Rien d’autre que cela n’importait. Tant qu’il ne l’aurait pas entendu de la bouche d’Acrisius, il ne serait pas en état de penser à quoi que ce soit d’autre. Ni au fait qu’il faudrait désormais penser à ligoter le sanglier à un arbre, ni aux explications qu’il devrait au groupe pour les avoir abandonnés ainsi, ni aux conciliabules nécessaires pour mener la suite des opérations. La chasse continuerait, avec eux deux en un seul morceau et un sanglier de plus au palmarès du Duché.
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