Acrisius
Son butin pendouillait lamentablement par ses propres oreilles, ne donnant pas une image des plus attrayantes ! Acrisius lagita victorieusement à la vue de tous, aussi fière de lui quil nétait ironique de la tournure de sa rencontre avec sa proie véritable. Cette vision sembla rassurer son Ainé dont lexpression livide muta en un sourire égayé. Le laissant mettre pied à terre dans un bruit mat. Il ne rechigna pas devant la main tendue sensée laider à se rétablir. Ses muscles contractés lui causèrent quelques douleurs mais il ne sen plaignit pas, trop heureux davoir conservé son intégrité physique plutôt intacte. Un soulagement similaire se lisait dans les prunelles de Wallerand lorsquil lui avoua le carnage qui sétait déroulé un peu plus loin dans les bois.
Jai cru quil allait méchapper... Je lui ai réglé son compte...
Un petit tapotement dépaule vint rassurer la brute, accompagné dun petit éclat de rire. Le Bayonnais dû sen tenir le ventre pour alléger son mal, récupérant pour ne point loublier son crucifix tombé à terre lors de sa dégringolade. Une fois fixé à sa ceinture, il lui fallut rejoindre sa monture abandonnée à son point de départ, peu avant son sprint. Flattant lencolure de son cheval en arrivant, il plaça le cadavre du lagomorphe dans une sacoche placée au niveau de sa croupe. La lance maladroitement fichée en terre lors de son face-à-face misérable vint à nouveau trôner dans le creux de sa main. Il se remit ensuite en selle, rejoignant ses compagnons en se tortillant le dos pour tenter den faire craquer les quelques vertèbres qui auraient pu souffrir de sa chute. Son aller-retour avait laissé au groupe le temps de lier le sanglier mort aux branches dun arbre assez touffu pour le cacher des regards indiscrets... Ce qui leur permis de reprendre la route sans latence. Avant de se mettre en chemin, létat visible de leur dernière capture arracha une manifestation abasourdie de la part dAcrisius. Le combat avait dû être intense et sanguinaire pour le pauvre animal qui navait eut aucune chance de sen sortir. Son frère avait dû livrer combat avec une fureur passagère et inhabituelle. Mais le jeune Beauharnais préféra garder son impression pour lui-même, suivant le groupe en silence.
La suite fut des plus communes pour une partie de chasse. Les yeux tantôt rivés au sol, tantôt guettant lhorizon, chacun se rétablit à sa tâche. Les chiens galvanisés par lodeur du sang, reprirent aussi leur mission en reniflant ciel et terre avec un peu plus de calme.
Habité désormais dune méfiance nouvelle, Acrisius imaginait de nouveaux stratagèmes qui pourraient sans aucun doute lui assurer une meilleure issue. Car sil devait à nouveau se trouver nez-à-nez avec lun de ces mammifères, hors de question de tomber dans une telle déchéance une seconde fois ! Cette réflexion eut pour effet de ralentir son avancée, laissant la petite compagnie prendre une courte avance sur lui. Un élément inattendu attira cependant son attention au sol, à une toise de sa position. Décidant de lexaminer dun peu plus près, il fit obliquer sa monture pour sen rapprocher. Le constat simposa de lui même : des traces caractéristiques filaient dans leur direction. Celles-ci, formées de quatre pelotes allongées, symétriques deux à deux, chacune accompagnée dune griffe en leur prolongement, lensemble surmontant la paume, ne pouvaient tromper sur lidentité de leur auteur. Des loups avaient foulés ce chemin avant eux et devaient probablement se trouver à proximité. Cela sous-entendait labsence probable de sangliers, ces derniers servant allègrement de plateaux-repas pour les carnivores.
Salarmant de cette nouvelle, Acrisius se hâta de donner un coup détriers à lalezan pour rejoindre au plus vite la troupe. Dune part, lenvie lui manquait cruellement de se frotter à ces prédateurs impitoyables et dautre part, le temps leur était compté. Il fallait donc augmenter leurs chances en infléchissant leur route. Sollicitation lattention de ses compagnons par des signes éloquents, il sempressa de désigner les empreintes découvertes et sexpliqua.
Des loups rôdent dans les parages. Il faut séloigner deux le plus vite possible et chercher une meilleure piste... Nous pourrions rejoindre à nouveau le ruisseau pour y guetter de nouvelles traces ?
Ses propos eurent un effet immédiat. Conscient du danger que pouvait représenter une meute, il fut collégialement décidé de suivre la direction proposé par le Bayonnais. Inutile de sentêter à courir des risques et à chercher là où ils navaient quune probabilité infime de trouver un Solitaire. Il fallait espérer que ces canidés ne gâchent pas la fête en abattant plus de sangliers queux... La honte serait totale. Et il imaginait déjà le bon Roi de France offrir récompense à des animaux qui nauraient de cesse de le considérer dun oeil concupiscent. Cette image arracha un petit rire au Beauharnais. Car même si cette plaisanterie prêtait à rire, il serait mal venu de ramener des carcasses rongées jusquà los à lÉcurie royale en guise de trophée !
Le tout fut agrémenté d'un incident auquel Lily n'échappa pas, comme si le sort s'acharnait sur elle. Sous un immense châtaignier dont les branches s'étendaient de manière tentaculaire, une bogue eut la mauvaise idée de choir sur sa tête, lui provoquant une désagréable douleur au sommet du crâne, du fait de ses épines drues.
Jai cru quil allait méchapper... Je lui ai réglé son compte...
Un petit tapotement dépaule vint rassurer la brute, accompagné dun petit éclat de rire. Le Bayonnais dû sen tenir le ventre pour alléger son mal, récupérant pour ne point loublier son crucifix tombé à terre lors de sa dégringolade. Une fois fixé à sa ceinture, il lui fallut rejoindre sa monture abandonnée à son point de départ, peu avant son sprint. Flattant lencolure de son cheval en arrivant, il plaça le cadavre du lagomorphe dans une sacoche placée au niveau de sa croupe. La lance maladroitement fichée en terre lors de son face-à-face misérable vint à nouveau trôner dans le creux de sa main. Il se remit ensuite en selle, rejoignant ses compagnons en se tortillant le dos pour tenter den faire craquer les quelques vertèbres qui auraient pu souffrir de sa chute. Son aller-retour avait laissé au groupe le temps de lier le sanglier mort aux branches dun arbre assez touffu pour le cacher des regards indiscrets... Ce qui leur permis de reprendre la route sans latence. Avant de se mettre en chemin, létat visible de leur dernière capture arracha une manifestation abasourdie de la part dAcrisius. Le combat avait dû être intense et sanguinaire pour le pauvre animal qui navait eut aucune chance de sen sortir. Son frère avait dû livrer combat avec une fureur passagère et inhabituelle. Mais le jeune Beauharnais préféra garder son impression pour lui-même, suivant le groupe en silence.
La suite fut des plus communes pour une partie de chasse. Les yeux tantôt rivés au sol, tantôt guettant lhorizon, chacun se rétablit à sa tâche. Les chiens galvanisés par lodeur du sang, reprirent aussi leur mission en reniflant ciel et terre avec un peu plus de calme.
Habité désormais dune méfiance nouvelle, Acrisius imaginait de nouveaux stratagèmes qui pourraient sans aucun doute lui assurer une meilleure issue. Car sil devait à nouveau se trouver nez-à-nez avec lun de ces mammifères, hors de question de tomber dans une telle déchéance une seconde fois ! Cette réflexion eut pour effet de ralentir son avancée, laissant la petite compagnie prendre une courte avance sur lui. Un élément inattendu attira cependant son attention au sol, à une toise de sa position. Décidant de lexaminer dun peu plus près, il fit obliquer sa monture pour sen rapprocher. Le constat simposa de lui même : des traces caractéristiques filaient dans leur direction. Celles-ci, formées de quatre pelotes allongées, symétriques deux à deux, chacune accompagnée dune griffe en leur prolongement, lensemble surmontant la paume, ne pouvaient tromper sur lidentité de leur auteur. Des loups avaient foulés ce chemin avant eux et devaient probablement se trouver à proximité. Cela sous-entendait labsence probable de sangliers, ces derniers servant allègrement de plateaux-repas pour les carnivores.
Salarmant de cette nouvelle, Acrisius se hâta de donner un coup détriers à lalezan pour rejoindre au plus vite la troupe. Dune part, lenvie lui manquait cruellement de se frotter à ces prédateurs impitoyables et dautre part, le temps leur était compté. Il fallait donc augmenter leurs chances en infléchissant leur route. Sollicitation lattention de ses compagnons par des signes éloquents, il sempressa de désigner les empreintes découvertes et sexpliqua.
Des loups rôdent dans les parages. Il faut séloigner deux le plus vite possible et chercher une meilleure piste... Nous pourrions rejoindre à nouveau le ruisseau pour y guetter de nouvelles traces ?
Ses propos eurent un effet immédiat. Conscient du danger que pouvait représenter une meute, il fut collégialement décidé de suivre la direction proposé par le Bayonnais. Inutile de sentêter à courir des risques et à chercher là où ils navaient quune probabilité infime de trouver un Solitaire. Il fallait espérer que ces canidés ne gâchent pas la fête en abattant plus de sangliers queux... La honte serait totale. Et il imaginait déjà le bon Roi de France offrir récompense à des animaux qui nauraient de cesse de le considérer dun oeil concupiscent. Cette image arracha un petit rire au Beauharnais. Car même si cette plaisanterie prêtait à rire, il serait mal venu de ramener des carcasses rongées jusquà los à lÉcurie royale en guise de trophée !
Le tout fut agrémenté d'un incident auquel Lily n'échappa pas, comme si le sort s'acharnait sur elle. Sous un immense châtaignier dont les branches s'étendaient de manière tentaculaire, une bogue eut la mauvaise idée de choir sur sa tête, lui provoquant une désagréable douleur au sommet du crâne, du fait de ses épines drues.