Il est inutile de se battre pour une idée...

... surtout quand il n'y a pas d'idée.

Une Meringue, une Jonquille. Ils sont là, dans la lice, prêts à se castagner. Autant dire de suite que la Meringue flippe son sucre et tremble de toutes ses miettes. Elle fait pas la maligne, loin de là et se prépare davantage à se faire rouster qu'à porter des coups. Mais elle assume. Ils sont là, les deux amis, près à s'affronter, sans vraiment savoir pourquoi. C'est bien là que la bât blesse... Se battre entre amis, finalement, pourquoi pas. Encore faut-il avoir une raison valable. Eux l'ont oublié, la raison valable. La mémoire de l'une ne rattrape en rien la mémoire de l'autre. Et ils sont là, les deux, à assumer leurs oublis et leurs colères injustifiées, bon gré mal gré, simplement pour respecter l'engagement pris ce jour-là et le tapage de mains.

Il y a eu une dispute. Une comme ils ont tous les jours où presque. Parce que ces deux-là ne s'aiment que parce que entre eux se dresse Atro. Ils ont appris à s'apprécier, certes, mais la jalousie reste tenace. Et les piques aussi. Du coup, quand la Teigne s'échappe, soit les deux se confessent, trouvent un terrain d'entente et se marrent formidablement, soit ça part en charpie verbale. C'est ce qu'il s'est passé, ce jour-là. Une joute de mots qui entraîne des maux tout court. Assurément, Eliance va se faire étriper.

Mais finalement, ce combat l'arrange. La seule chose que Atro lui a permis de faire, c'est se couper les cheveux. Ce que Mike a pris un malin plaisir à faire, soit dit en passant. Lui est toujours grand volontaire quand il s'agit d'abîmer la roussi-blonde. Notons un nez cassé, dès les débuts de leur relation, réclamé fortement par la Fêlée et administré péniblement par les poings mous et craintifs du blond. Là, on risque davantage de voir des dents qui volent et des os qui se brisent, vu comme Eliance les lui a brisé, à force de rentrer dans le lard blond et maire. Bref, elle va dérouiller. Mais le pire, c'est qu'elle risque d'aimer ça.
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Ce n’est pas la première, ni la deuxième, ni la troisième, mais la quatrième fois en moins de deux semaines que le Mike se retrouve en Lice. Quatre d’affilés pour aucune défaite ! C’est pas beau ça ? Bon dans le lot y’a la moitié de femme...mais on s’en carre c’est pas important. Bref, donc le voici cette fois contre sa presque belle sœur...les raisons lui sont encore inconnues, mais si elle est en face de lui c’est qu’elle le mérite...et puis la raison on s’en fout, ce qu’il compte c’est qu’il lui éclate la gueule !

Au premier abord...c’est violent et surtout il y gagne quoi le mike ? Bah pas grand-chose...à part une engueulade avec sa femme, la vision d’une Eliance déformée, et surtout une abstinence de quelques jours. Ca c’est clair que ça lui pend au nez, mais en bon gentleman qu’il est...il n’y a surement pas pensé.

Gentleman...j’entends par là que...bah c’est le type toujours à rendre service, y’a qu’a voir sa première rencontre avec Eliance...Elle fatigué de se faire draguer lui à dit... « je veux être moche ! » Mike lui a gentiment répondu... « Bah viens je vais t’éclater la gueule ! » Vous voyez...le cœur sur la main qu’est ce que je disais. Sauf que oui...il a eu un peu de réticence au début...alors peut être qu’il n’a pas l’habitude de cogner une femme...ou alors il avait au final pas envie de l’abimer...mais pour être franc avec vous...il voulait profiter ! Bah oui...imaginez qu’il lui en décolle une énorme, dès la première droite, il arrache dents, lèvres, pommette, arcade, et surtout si la Eliance tombe inanimée au sol...Bah vous cassez votre jouet à la première utilisation. C’est naze ! Donc, y aller crescendo, savourer à chaque gifles, qui se transforment rapidement en poings fermés...et puis au premier « crack » tu arrêtes !

Bah oui parce que bon...fallait pas la tuer la Eliance...déjà parce que tu dois te faire chier à planquer le corps...mais aussi ça n’aurait pas solutionné son problème. Elle voulait être moche, pas morte ! Quoique...a bien y réfléchir...morte, ça solutionne. Plus de drague, plus d’emmerdement et plus...humm nan...y’a des fétichiste partout...même pour ça ! C’est pas pour rien que le mot nécrophile existe...et puis...si ça se trouve...c’est comme se baigner dans la Manche, au début c’est froid, mais une fois que t’es dedans t’es bien*. Nan mais là c’est complètement dégueulasse...revenons en au sujet principal...l’éclatage de gueule de la Eliance dans la joie et la bonne humeur, mais surtout sans raisons.

Le voici ce jour face à Eliance, redevenu moche face au plaisir créatif du mike, c’était peut être ça le sujet de la discorde, mais toujours est-il qu’il est prêt a mettre en adéquation visage et coupe... Je te préviens je suis pressé, j’ai pleins d’autre truc à faire ! Bon alors ça c’est faux...il a rien d’autre a foutre, mais vous le savez...faire son intéressant tout ça...il adore... Tu me diras si y’a des endroits que tu veux que j’évite...je suis pas difficile...sauf ton nez, j’ai une revanche contre lui ! Oui parce que le « crack » c’était lui...le nez... Tu seras la seule à pouvoir sentir c’que t’entends ! pffffffffffff nan mais elle est naze ta vanne ! Et ouais, fait bien le chemin avec ton doigt, montrant son nez qui se déplace vers son oreille parce que pas sur qu’elle comprenne...mais je crois qu’en fait... le plus drôle dans cette histoire...c’est qu’Eliance l’éclate. Vous pensez que c’est possible ?




* volé au grand, au meilleur, au génialissime...Fabrice Eboué
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Les yeux ménudiériens suivent le doigt. L'air dubitatif qu'elle affiche confirme qu'elle ne pige rien à ce qu'il cause, le blond. Pas grave, elle enchaîne. Elle a l'habitude des abysses verbaux mikiens et a appris à passer outre. Essayez de comprendre une loutre qui parle en langage des signes et vous visualiserez ce qu'Eliance affronte au quotidien.

Tu tapes là où tu veux, Mollasson. Tu peux retenter le nez, si tu veux, mais évite de le caresser... y a ton Atro...

Elle lui dit tout bas, parce qu'elle a pas lâché le bout à Atro comme quoi le maire a déclaré l'air de rien avoir caressé d'abord le nez elianesque avant de l'éclater, la première fois. Elle tient un scandale, là, et elle le garde en réserve. Pas folle la Meringue ! Mais flippée, ça oui. Les paroles qu'elle tente de faire croire assurée sont à dix milles lieues du trouillo-mètre qui s'affole en elle.

Elle est très (voire trop) consciente qu'elle est face au grand invaincu du tournoi de bâton. Le Jok' lui a même rappelé, histoire qu'elle ne l'oublie vraiment pas, histoire qu'elle angoisse bien comme il faut. Mais il a pas fait que ça, le Jok'. Il lui a aussi balancé LE point faible du Mike. Enfin... le point faible dont Eliance peut se servir. Parce que savoir qu'il sera affaibli si elle montre son cul dans l'arène, ça lui est pas forcément très utile. Elle le fera pas ! Quoique... bon. LE point faible, donc, c'est le côté gauche, a-t-il révélé. Ce côté touché, blessé, coulé lors d'une bataille. Le conseil suivant du tyran en chef est de se protéger avec un bouclier et de cogner le point faible avec un bâton. Pour ce faire, il a tenté de lui enseigner l'art de la torgnole en quatre jours. On verra à l'application si l'élève a écouté le maître.

Même si ils avaient dit « combat à mains nues », les mains nues d'Eliance sont quelques peu accessoirisées. Davantage d'ailleurs pour parvenir à encaisser 5 coups sans tomber et gagner son pari contre le Jok' (100 écus tout de même) que pour tricher et vaincre Mike. Il faut être réaliste, même elle le sait, ça va se finir en ratatouille pour sa pomme, cette histoire.

Bon... on commence ?

Le cœur meringué va pas supporter de battre aussi vite aussi longtemps. Autant abréger les souffrances. Ou non. Autant les réclamer. Ça urge. Elle veut se prendre des gnons, en supporter plus de cinq, obtenir 100 écus et décéder. Ou devenir réellement moche sous les points du maire. Mais elle veut souffrir, là. Tout de suite, maintenant.
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{ Eliance : une envie de souffrir pour mieux vivre. }

Il y a la lice, et ses tribunes. La Rosenthals a fait sa place dans ces dernières, une courtepointe en laine sur les épaules aidant à dissimuler la douloureuse épaule qu'elle tente de garder immobile, autant qu'elle lui sert à se protéger du petit vent frais de saison.

Des yeux, elle ne perd de vue ni l'arène, ni ceux qui en occupent le centre. D'un côté, il y a Mike.
Pour elle, qui est-il ?
L'époux incontestablement aimé par sa nièce Atro. Un homme qu'Eunice peine à connaître, faute de ne pas le voir assez souvent. Tout ce qu'elle sait le concernant, lui vient tout droit des confidences faites par sa nièce. Il serait un homme bon, un homme tout à fait à la hauteur de veiller sur les siens. Il n'en fallait alors pas plus à Eunice pour qu'elle oublie le fâcheux épisode d'une première rencontre désastreuse.

De l'autre, il y a Eliance, rouquine "Ratiboisée". Cette jeune femme, Eunice ne l'a pas toujours appréciée. Avant que cela n'arrive, la Rosenthals a été maintes fois agacée par ses manières, sa manie de toujours vouloir trop en faire. Et puis, les choses finirent par changer. Pourquoi ? Sans doute à force d'en entendre parler, d'écouter les uns et les autres lui faire part de celle qu'elle était vraiment. Puis à bien la regarder, à force de la voir subir encore et toujours, de la voir assez courageuse pour faire croire au monde que tout allait bien, elle a fini par la voir autrement.
N'est-il alors pas simplement question de compassion ? Non ! La véritable raison réside dans le fait qu'elle lui rappelle constamment sa plus jeune soeur.
Comme Ombe, la "Roussi-Ratiboisée" fait preuve d'une grande fragilité. Comme sa soeur, on dirait qu'elle cultive son malheur. Autres points qui leur sont communs: leur façon de jouer de faux-semblants, et ce constant besoin de souffrir pour s'endurcir.
Souffrir pour mieux vivre. Voilà ce que Ombe et Eliance sont amenée à faire.

Preuve en est encore sous ses yeux, en cette heure ou la dite Meringue se tient dressée devant un Mike prêt à la bouffer.
Mâchoires serrées, Eunice est là donc, spectatrice, prête à voir une Eliance morfler sévèrement. A moins que le Tout Puissant n'exauce quelques unes de ses intimes prières et que le massacre ne s'inverse.
Enfin quelle que soit l'issue du combat, elle reste certaine que l'Eliance, même amochée, en ressortira gagnante.

" Un mal pour un bien ". Voilà ce qu'elle se disait.
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Le russe était là aussi, parce que qui n'était pas au courant de ce qui se préparait ? Finalement, Belley était petit, et certains n'hésitaient pas parfois à souffler sur les braises endormies du village savoyard.

Elias était là sans être vraiment là d'ailleurs, il ne comprenait pas forcément l'intérêt de ce combat. Enfin on ne lui avait pas demandé son avis, et il ne l'avait pas donné non plus.

Lui, il était le raccomodeur de service. Du tissu ou de la peau, quelle différence ? Quand il fallait suturer ou recoudre, cela ne changeait pas vraiment que ce soir vivant ou non sous ses doigts.

Il avait hésité à lancer des paris, mais non, trop peu consensuel pour l'image qu'il donnait, et cela risquait de lui porter préjudice. Il eut un petit soupir désabusé. Vraiment parfois, les gens le dépassait.

Au moins les galons et les tissus ne faisaient pas autant de foin dans leurs histoires d'amour.
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Tailleur indépendant, à (re)vendre - Galerie

Ils font chier ! Ils font chier ! Ils font chier ! Ils font chier ! Ils font chier ! Ils font chier !

Voilà ce qui raisonne à chaque pas qui mène la demie portion vers la lice. Une main de mioche dans chacune des sienne, elle les entraine vers le combat des êtres qu'elle a choisit pour famille.

Non mais franchement ... Ils font chier !

Après, essayez d'apprendre un brin de politesse aux chiards qu'elle trimballe ... Impossible. Avec tous les jurons qui sortent de sa bouche, c'est comme une seconde langue, ou même mieux. Juron langue maternelle et françois seconde langue !
Mais la question n'est pas là. Elle a dit qu'elle ne viendrait pas. Et elle a eu un odieux chantage de fait du genre, ceinture pendant 1 mois si elle restait cloitré. Alors elle est venue. Bein oui, on ne se refait pas. Elle libère la main de Lucie avec un baiser sur le front.

Installe toi, ou reste pas trop loin ...

Les pas l'amènent ensuite à saluer sa tante, et le prétendant en chef de la rouquine. D'une humeur pourrie, elle s'assied après un énième : Ils font chier ! La demie portion s'installe alors, Louis assis juste à côté d'elle. Elle croise les bras, fait la moue et danse d'une fesse sur l'autre attendant le début du carnage.
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