-Aaaaahhh ! Dürer cria comme une fillette en voyant sapprocher la bête sauvage. Au loup ! Au loup ! Vite, il y a une bête sauvage dans le camp !
Il nappréciait pas les loups, étrange nest-ce pas ? Pourquoi avoir peur dun animal qui mange les troupeaux et qui, à loccasion, mange les humains quand il na rien dautres à se mettre sous la dent ? LHelvète se souvenait dune histoire à propos de cela : une femme, prénommée Gwendoline, était morte dévorée par les loups parce que son mari, qui était parti pour boire à la taverne de Duchnot, avait crevé gelé dans létang à cause de son pied-bot.
Certes, il fallait bien avouer que, de manière générale, Dürer naimait pas les bêtes sauvages
en dehors de son assiette cela va sans dire, et celle-ci de bête navait pas lair particulièrement pressé de s'y retrouver, au contraire, il semblait même que, une fois nest pas coutume, se serait logre helvétique qui servirait de repas cette fois-ci.
Mais la bête ne lui prêta pas plus dattention quà un morceau de pain rassis, et disparut entre les tentes, sans aucun doute pour trouver proie plus facile. Dürer ne savait pas sil devait se sentir rassurer dêtre épargner, ou sil devait mal prendre le fait davoir été ainsi ignoré : nétait-il pas assez bon pour un loup ?
LHelvète sagita à nouveau entre les doigts du géant qui le tenait par le col de son mantel, mais cette fois il réussit à se glisser hors de son vêtement et ses pieds reprirent contacts avec le plancher des vaches. Ni une, ni deux, il se lança à la poursuite du loup, bien décidé à loccire. Seul un détail lui échappait : il navait rien pour tuer la bête immonde, ni épée, ni dague, ni couteau à tartiner ! Autre petit détail, Dundun était toujours entre les pattes du géant. Malgré sa querelle avec lui, Dürer ne pouvait le laisser dans une telle posture. Déjà parce quil voulait finir lardent débat sur la nature quil avait commencé avec le nabot, ensuite parce quil voulait tenter de prendre sa revanche sur le géant.
Perdu dans ses réflexions, il navait pas remarqué quil séloignait déjà du camp et approchait de la rivière à proximité de laquelle le camp avait été dressé pour un approvisionnement en eau plus aisé. Il sétait complètement trompé de direction, il fallait quil retourne en arrière. Néanmoins, son attention fut captée par le bruit dune personne qui se baignait
non, deux ! Avec un peu de chance, ils avaient laissé leurs affaires sur le bord de leau. LHelvète sapprocha, mais hélas il ny avait quune serviette et des vêtements de femmes
oh si ! Il y avait une dague là.
-xcusez, je vous emprunte juste ça. Lança-t-il à ladresse des deux personnes de baignant tout en montrant la dague. Sans même attendre de réponse, il commença à tourner des talons, avant dajouter. Oh ! et jvous conseille de rabouler au camp, y a un loup qui se balade librement, on aurait besoin daide. Et cette fois, Dürer repartit en courant vers le camp.
Il avait dû faire vite, ou le géant ne devait pas être bien malin, car ce dernier servait toujours de porte mantel.
LHelvète cétait facilement laissé prendre la première fois, cétait à cause de leffet de surprise, et on ne ly reprendrait pas une seconde fois. A bonne distance, les mains placées sur les hanches, fermement campés sur ses jambes légèrement écartées, la lumière dun des feux de camp léclairant par derrière, ne manquant à ce tableau quune cape flottant au vent, tel un super-héros, il lança à lhomme qui tenait toujours Maodun.
-Eh toi ! Lâche-le et plus vite que ça !