Domdom
[Souvenirs d'Italie ]
Oooohhhhh!!!
L 'homme ramena les rênes en arrière en un long geste pour intimer au cheval tirant la carriole de s'arrêter.
Ils étaient arrivés au village abandonné de Draguignan, qu'ils avaient déjà traversé à l'aller et dont Domdom reconnaissant la place centrale ceinte de platanes centenaires, avec sa fontaine chuchotant en plein milieu.
Pas une âme qui vive dans ce village oublié des hommes et d'Aristote.
Les rênes toujours en main, l'encapuché jeta un coup d'oeil méfiant sur la place du village, sans doute par crainte de voir une armée apparaître, puis posa son regard sur sa compagne, assise à ses côtés, sur la banquette de la carriole.
Bellha se tenait droite, plaquant leur petite Sila endormie contre sa poitrine, son regard émeraude perdu dans ses songes.
A un moment donné, leurs regards se croisèrent, faisant naître sur chacun de leurs visages un petit sourire qu'ils auraient voulu enjoué, exprimant la même chose, du genre : « je vais bien, ne t'en fais pas... »
Le conteur sauta de la carriole, puis se dirigea vers la fontaine pour remplir les outres et les cruches d'eau :
Nous voici à nouveau en Provence, Bellha
Tout va bien
Dans trois jours, nous serons à Marseille
Tout en remplissant ses bidons, le grand brun scrutait les silhouettes des deux femmes de sa vie actuelle .
Encore une fois la culpabilité, sa meilleure ennemie, le rappelait à son bon souvenir : mais pourquoi donc était il allé mettre sa famille en péril sur les routes d'Italie ?
Quelle mouche l'avait donc piqué, alors qu'en voyageur expérimenté, il connaissait la nervosité des armées Italiennes ?
Depuis presque deux mois, maintenant, de nuit comme de jour, quelle que soit l'heure , lui revenaient en boucle les images nettes et précises de leur arrivée au petit matin, aux portes du village milanais d'Alessandria : ces militaires vociférants, hurlant des mots que les voyageurs ne comprenaient même pas et puis, tout à coup , ce déchaînement de fureur contre Bellha.
Il revoyait encore sa rousse Flamboyante s'écrouler par terre sous les coups d'épée, leur bébé de deux mois rouler au sol sous un buisson et lui, se jetant sur le groupe armé, son épée en main,en criant : Belllhaaaaaaaaaaaaaaa !! Nooon !
La suite, Domdom ne s'en rappelait plus.
Il se souvenait seulement s'être réveillé avec un terrible mal de tête et une énorme bosse au crâne.
Les militaires n'étaient plus là..
Seuls les vagissements de son bébé rompaient le silence de la fin de nuit.
Sila était sauve, miraculeusement, mais Bellha avait disparu ;
Il ne restait de sa présence qu'une flaque de sang pas encore coagulé et les traces de l'affrontement.
Sa petite puce pleurant dans ses bras, Dom était alors parti à la recherche de celle dont il s'attendait à tout moment de retrouver le corps gisant dans un fossé.
Une fois qu'il eut fini son ravitaillement en eau, l'encapuché se dirigea vers la carriole, puis tendit les bras pour que Bellha lui tende leur fille, afin qu'elle puisse descendre, elle aussi.
Nous allons faire halte ici, ma rousse
Nous repartirons à la nuit
Déjà, tout en blottissant le petit corps de Sila contre lui d'une main, il offrait l'autre à sa compagne, la sentant trembler dans la sienne.
Bellha n''était pas encore guérie.
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Oooohhhhh!!!
L 'homme ramena les rênes en arrière en un long geste pour intimer au cheval tirant la carriole de s'arrêter.
Ils étaient arrivés au village abandonné de Draguignan, qu'ils avaient déjà traversé à l'aller et dont Domdom reconnaissant la place centrale ceinte de platanes centenaires, avec sa fontaine chuchotant en plein milieu.
Pas une âme qui vive dans ce village oublié des hommes et d'Aristote.
Les rênes toujours en main, l'encapuché jeta un coup d'oeil méfiant sur la place du village, sans doute par crainte de voir une armée apparaître, puis posa son regard sur sa compagne, assise à ses côtés, sur la banquette de la carriole.
Bellha se tenait droite, plaquant leur petite Sila endormie contre sa poitrine, son regard émeraude perdu dans ses songes.
A un moment donné, leurs regards se croisèrent, faisant naître sur chacun de leurs visages un petit sourire qu'ils auraient voulu enjoué, exprimant la même chose, du genre : « je vais bien, ne t'en fais pas... »
Le conteur sauta de la carriole, puis se dirigea vers la fontaine pour remplir les outres et les cruches d'eau :
Nous voici à nouveau en Provence, Bellha
Tout va bien
Dans trois jours, nous serons à Marseille
Tout en remplissant ses bidons, le grand brun scrutait les silhouettes des deux femmes de sa vie actuelle .
Encore une fois la culpabilité, sa meilleure ennemie, le rappelait à son bon souvenir : mais pourquoi donc était il allé mettre sa famille en péril sur les routes d'Italie ?
Quelle mouche l'avait donc piqué, alors qu'en voyageur expérimenté, il connaissait la nervosité des armées Italiennes ?
Depuis presque deux mois, maintenant, de nuit comme de jour, quelle que soit l'heure , lui revenaient en boucle les images nettes et précises de leur arrivée au petit matin, aux portes du village milanais d'Alessandria : ces militaires vociférants, hurlant des mots que les voyageurs ne comprenaient même pas et puis, tout à coup , ce déchaînement de fureur contre Bellha.
Il revoyait encore sa rousse Flamboyante s'écrouler par terre sous les coups d'épée, leur bébé de deux mois rouler au sol sous un buisson et lui, se jetant sur le groupe armé, son épée en main,en criant : Belllhaaaaaaaaaaaaaaa !! Nooon !
La suite, Domdom ne s'en rappelait plus.
Il se souvenait seulement s'être réveillé avec un terrible mal de tête et une énorme bosse au crâne.
Les militaires n'étaient plus là..
Seuls les vagissements de son bébé rompaient le silence de la fin de nuit.
Sila était sauve, miraculeusement, mais Bellha avait disparu ;
Il ne restait de sa présence qu'une flaque de sang pas encore coagulé et les traces de l'affrontement.
Sa petite puce pleurant dans ses bras, Dom était alors parti à la recherche de celle dont il s'attendait à tout moment de retrouver le corps gisant dans un fossé.
Une fois qu'il eut fini son ravitaillement en eau, l'encapuché se dirigea vers la carriole, puis tendit les bras pour que Bellha lui tende leur fille, afin qu'elle puisse descendre, elle aussi.
Nous allons faire halte ici, ma rousse
Nous repartirons à la nuit
Déjà, tout en blottissant le petit corps de Sila contre lui d'une main, il offrait l'autre à sa compagne, la sentant trembler dans la sienne.
Bellha n''était pas encore guérie.
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