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[RP] Arrivée, retrouvailles, coucheries et accouchement

Soraya.
La froideur de Théognis raidit les mouvements d'ordinaire souples et gracieux de la jeune femme. Elle sourit timidement, consciente de sa sottise, qu'elle n'aurait pas dût etre là et qu'il aurait été plus sage d'écouter sa marraine...

Seulement elle en avait assez de jouer les poupées bien élevées alors qu'un homme était en danger. Elle releva doucement les yeux, cherchant le regard de Théo avant de répondre


Mes parents voyagent sans moi. J'ai le devoir de rester en Bourgogne et de veiller sur nos terres, sur mon frère et sur les gens chers à mes parents...

Elle ne pouvait s'empêcher de sourire. La colère avait brisé un barrage dans son coeur et maintenant coulait un fleuve, calme et sûr.

Considérez ma présence comme le vœu de mon père.

Soraya risqua un oeil vers la jeune femme qui n'avait pas l'air très en forme. Son ventre rond lui en indiqua rapidement la cause. So repensa aux paroles de sa marraine.. Un séducteur, rien d'autre... Cette femme? Portait-elle son enfant? Inspirant profondément, elle décida de ne pas croire Juliette sans se faire son propre avis. Orgueil, douce orgueil qu'est l'insouscience de la jeunesse...

Si vous m'ordonnez de partir, je crains de devoir me remettre en colère et je crois m'être suffisamment donnée en spectacle aujourd'hui. Tolérez ma présence.Je ne vous demande rien de plus. Dès que je ne vous saurai plus en danger, je disparaîtrai de votre vie...

Ces mots blessèrent la baronne mais si c'était le prix à payer pour le savoir vivant, elle était prête à s'y résoudre...
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Theognis
Le Comte écouta attentivement la jeune femme, et ne répondit rien sur l'instant. Il réfléchissait, il balançait entre deux sentiments. La référence à son père, Gaborn, son vieil ami, était un argument fort. Mais avait-elle sa place dans un spectacle pareil, à contempler deux hommes s'affrontant dans un duel? Elle était belle, et pure. Son âme idéale ne connaissait pas l'absurdité du monde. Ici, debout et déterminée, elle montrait du caractère, fière, à juste titre, de son nom et de sa position. Théo retrouvait en elle l'honneur de son père et la pugnacité de sa mère. Mais, assise, au froid, ses mains serrant son châle, angoissée, en pleurs peut-être, elle montrerait la sensibilité de sa jeunesse.
Théo en était convaincu par sa dernière phrase. "Disparaître de sa vie....", le Comte n'avait rien demandé de tel. Cela affermit sa décision.


Dame Soraya, je ne crois pas que votre père aurait approuvé de vous voir spectatrice d'un duel. Ce n'est pas votre monde, je vous assure qu'il n'y a rien de plaisant de voir deux hommes se battre. Restez avec votre frère et vos gens, en bonne châtelaine, vous ferez le devoir que vos parents vous ont ordonné. De toute manière, vous serez avertie bien assez tôt du résultat du combat.
Mon aubergiste va vous donner la meilleure chambre, et vous repartirez demain matin vers vos terres, après une bonne nuit de repos.

Théo ne put s'empêcher de remarquer, encore, sa beauté peu commune. Il en déduit immédiatement un nouvel argument, mais qu'il se garda bien de révéler. Elle le troublerait certainement pour sa préparation au duel....
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Soraya.
Alors lui aussi ne la jugeait que bonne à tenir un château, trop sotte peut-être pour comprendre ce qu'il se passait. Elle fronça les sourciles mais ne répondit rien, bien trop en colère pour dire quoi que ce soit de sensé tant son égo subissait revers après revers.

D'abord le Duc de Billy qui l'invitait à un bal et avant même de l'inviter à danser, lui annonce qu'il en aime une autre puis Théognis maintenant qui la renvoie également chez elle comme une vulgaire bonniche... Ses yeux verts ne quittèrent pas le comte et son silence était encore plus cinglant qu'uen gifle.

Le tavernier vient déposer une assiette fumante devant la baronne qui hocha à peine de la tête pour ermercier le brave homme et, déçue de n'être considéré que comme une petite chose fragile, de n'être que la fille de Gaborn ou de Djemilée, Soraya se rembrunit. Elle aurait espéré que Théognis verrait en elle la femme prête à se battre, celle qui devait aujourd'hui prouver sa valeur et non pas une poupée de soie fragile dont la ressemblance avec sa mère faisait d'elle une personne respectable... Mais comment faire comprendre à un homme aussi borné que soi que l'on ne demande qu'a être accepté pour celle que l'on est et non la fille d'une personne...

Elle avait encore la nuit pour y réfléchir...

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Theognis
Théo considéra le silence de Soraya avec satisfaction. Il avait réussi à la convaincre. Elle mangerait sa soupe, et hop, au château!
Le Comte se sentait fier de lui. Il s'était montré ferme et déterminé, malgré le vif mécontentement de la jeune femme, et il avait raison. Qu'allait-elle faire dans cette galère? C'est donc le sourire aux lèvres qu'il laissa Soraya avec son assiette, revenant vers sa table.
Kerowynn n'est plus seule....Une femme l'a rejointe, mais il ne la voit que de dos. Une chalonnaise? Peut-être. Cette silhouette lui rappelle quelqu'un, mais il n'ose interrompre la conversation. Tout au plus lance-t-il:


Kero! Je vais m'exercer un peu dehors, a bientôt.
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Ardath
La jeune femme s'est assise, de dos Ardath entend le bruit régulier de la cuillère contre le fond de l'assiette qui a suivi le raclement du siège sur le sol. Elle sourit en coin, le Comte devrait atterrir à leur table. Elle incline la tête et ferme les yeux, un repas chaud et une bonne compagnie, ça lui a manqué. Pas qu'elle ai fait mauvais chemin depuis l'Anjou mais ce n'était pas la famille, elle ne les connaissait pas comme elle pouvait connaître sa marraine, ils n'avaient aucune raison d'agir avec autant de bonté pour elle que le faisait le Comte, tout juste s'ils étaient aussi calculateurs.

Kero! Je vais m'exercer un peu dehors, a bientôt.

Ses yeux se rouvrent et se plissent, il ne peut pas partir ainsi. Là-haut ça travaille, va falloir qu'elle le retienne sans le tirer par la manche, elle est pas du genre à supplier. Sa marraine tarde à répondre, elle reviendra à elle tout de suite. Elle lui pardonnera, toute femme devient stupide en présence de Théognis, c'est comme ça, elles n'y peuvent rien et l'Ardath n'échappe pas à la règle.

Vous oubliez votre dague Baron.

Baron, pas Comte, c'est l'ami qui lui a offert pas la mari de la Franc-Comtesse, il a toujours été pour d'Arquian que De Nozeroy pour elle. Ça l'ennuie de prendre le risque de voir disparaître le cadeau mais il sera bien obligé de rester quelques minutes de plus pour récupérer l'objet, et puisqu'elle rentre de voyage il lui servira bien une assiette et Kerowynn le priera de s'asseoir à leur table, un léger coup de pied dans la tibia de sa marraine saura faire transmettre le message si elle tarde à l'intuiter.

La dague oui … Elle est logée dans la botte droite de la vipère, lame ondulée, cadeau sensé la protéger sur les routes, il était resté sagement dans son étui sur le chemin, sauf un soir que le Macaque l'ennuyait de trop près et qu'elle avait vibré en se plantant sur la table de la taverne. Elle la tire sans se presser et se retourne l'acier entre les doigts présentant la garde à d'Arquian.


Je suis revenue, je ne crois pas que les ruelles de Chalon soient si mal famées qu'il me faille plus qu'une épée et un couteau pour me garder de tout danger.

Le sourire est engageant, il ne saurait partir ainsi en coup de vent. La fleur d'échafaud n'y croit pas en tout cas.
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Anima Vagus
Libre vagabonde et Fleur d'échafaud
Kerowynn
Avec mes excuses pour le retard


Revenue, parti?

Kerowynn s'exerce à contempler le monde de trop loin, et en perd l'accès aux choses les plus simples. Ses yeux papillotent, une fois, sans lui donner meilleure vue. Deux fois, elle fait le point sur le dos du Théo, trois fois, elle s'aperçoit de la présence de sa filleule.

Stupéfiant.

D'ailleurs, elle en rate une respiration, reclignote des yeux, se les frotterait bien. Non pas qu'elle s'imagine rêver. Rêverait-elle d'être là? C'est peu probable. Juste qu'elle n'en revient pas d'avoir raté tant d'instants. A un moment, elle regardait sa tasse, l'instant d'après, elle est revenue des mois en arrière.

Est ce que les gens apparaissent soudain, tels des lutins malicieux, juste pour l'embêter? C'est encore une fois peu probable. Ce qui lui pose un problème. Il va falloir qu'elle trouve quelque chose à dire. Ou pas, vu qu'elle voit briller la lame de son sale éclat froid.

- Ardath? Qu'est ce que tu fais avec une arme en main! Range çà tout de suite, tu vas te blesser!

Moui, c'est pas très intelligent. Kerowynn la rattraperait bien, celle la... Ardath ne va pas être contente.

Mais c'est lâché, et puis, elle sourit, prend l'air pincé qui va à ce genre de scènes, jouant la dignité contre les airs sans tenue de son indigne filleule. Pour une obscure raison, elle n'aime pas la voir se comporter comme une vaurienne. Elle la préfèrerait bien mariée.


- C'est tout ce que tu as appris, depuis le temps, à faire peur aux paisibles villageois! Tudieu, les voyages ne réussissent pas aux vraies jeunes filles!

Elle grommèle

- Ni la fréquentation du Tam'.


Va quand même falloir qu'elle lui dise bonjour, aussi. Elle laisse tomber la voix aigüe des grenouilles de bénitier, accueille finalement l'Ardath, d'un heureux :

- Ravie quand même, de te savoir de retour. J'espère que tu ne vas pas mettre la bourgogne à feux et à sangs.
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N'est rien et espère bien le rester. Libre habitante d'un village charmant, voyageuse par moment. En quête.
Theognis
S'était-il déjà préparé à sortir que le temps suspend son vol, l'esprit aussi aiguisé que la dague qu'elle tient en main, Ardath lui sourit, et ses cheveux fatigués ne cachent pas le bonheur de ses yeux. Théognis lui répond par un autre souris, une virgule joyeuse sur un visage chiffonné de soucis. Elle est revenue, la voyageuse des plaines de l'Ouest, l'éternelle frondeuse, la fleur d'échafaud.
Théo rit de bon coeur à la remarque de Kerowynn. La Bourgogne à feu et à sang! Cela changerait des calculs d'apothicaire et des ridicules batailles sur les prix!


Allons, laisse la revenir, tout de même!

Et le Comte de prendre la dague dans la main d'Ardath, pour mieux la prendre dans ses bras.

Bienvenue à Chalon, Ardath. Considère cette auberge comme ta propre maison.

Il s'écarte un peu pour mieux la regarder. Désormais se mêle à l'affection toujours éprouvée, un sentiment de respect pour ses exploits passés, la prise d'un château, ses tribulations sur les routes angevines et tout le reste.

Boudiou, d’où que t’as été t'fourré ?

Théo s'esclaffe encore de son patois angevin, appris sous les murs d'Angers, qu'il fait signe à l'aubergiste d'amener la bonne soupe avec du lard et du pain.

Assis-toi maintenant, Ardath, et mange, tu dois avoir faim.

Lui-même soupèse un instant la dague, lève les yeux et avise le pilier du comptoir (celui en bois, pas l'ivrogne du coin!). D'un geste vif, il lance le poignard, et la lame ondulée se plante dans le bois en vibrant sous le choc. Il sourit, mais brièvement cette fois. Sa bouche se plisse sous l'effet d'une nouvelle réflexion. Il se revoit apprendre à Loewenne à se servir d'un couteau, puis elle qui le plante entre les pieds de Théo procureur et furieux. Malheureuse Loewenne dont il regrette chaque jour la disparition.... Mais ce qu'il voit aussi, devant lui, est le visage de son ennemi, de Wulfod l'amant de sa femme....

Merci de me l'avoir rendue, cela peut toujours servir....
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Ardath
La vipère bouillonne intérieurement, la maternité ne réussi décidément pas à Kerowynn, voilà qu'elle réagit comme si elle était encore celle qu'elle a ramassé au bord d'un chemin, incapable de tenir une arme sans se blesser. Elle lève les yeux au ciel, sa marraine les enchaîne, comme si elle faisait peur à qui que ce soit. Elle marmonne dans la barbe qu'elle n'a pas quelque chose comme : C'est l'chaudron qui dit à la poêle qu'elle a l'cul noir …, Kerowynn qui lui reproche de traîner sur les chemins, on aura tout vu.

Elle tique à l'allusion du Tam' aussi, syndrome de Stockholm avant l'heure, à force que tout le monde lui dise qu'il ne lui réussissait pas, qu'il ne réussissait à personne d'ailleurs elle l'a idéalisé. Pour un peu elle enlèverait Tybalt à Arquian pour le revoir, il n'aurait pas d'excuse pour l'éviter cette fois.

Le temps qu'elle peste et proteste contre sa marraine qui l'accuse encore de tous maux elle se retrouve dans les bras du Comte. Les siens rendent l'accolade, une seconde de trop et le laissent s'éloigner. Décidée à agir docilement, pour une fois, à l'instar de Soraya elle s'assied sur le tabouret le plus proche et s'occupe de la soupe que l'aubergiste le sert.


Merci Théognis. Cette fois, elle part du principe que c'est le propriétaire de la taverne qui lui a offert le souper. Si je peux abuser de gentillesse et avoir un pichet de quelque chose à boire ce serait parfait. De la vinasse par exemple.

D'une main habituée elle entreprend de couper le pain en morceaux pour les mettre dans sa soupe.

Oh, j'ai été sage en Anjou. Je ne me suis pas attirée d'ennuis en tout cas. Notre révolte était tout à fait légale vous savez, la Régence avait été reconnue et tout le tintouin.

Elle se coupe, le temps de plonger sa cuillère dans la soupe. Elle l'approche des lèvres, souffle dessus, ça a l'air chaud et l'avale.

Franchement bonne vot' soupe Comte. Et voui marraine, je suis revenue, et il n'y a pas cette fois de Tamorin pour m'emmener loin d'ici dans je ne sais quelle aventure. Je devrais donc rester quelques temps. Envie de construire de vrais relations, pas juste de passer d'une taverne à une autre, oublier dans quelle ville je me trouve …

La dague se plante contre le pilier de bois, trop violemment pour qu'il n'ait fait qu'éprouver la qualité de l'arme, d'ailleurs en avait-il réellement besoin ? C'est lui qui l'avait achetée et elle prenait toujours soin de l'acier : elle lui avait rendu l'objet dans l'état même où il lui avait offert.

La colère et la rancoeur ne vous vont pas au teint Comte, vous feriez mieux de venir vous asseoir, on trouvera une solution à vos problèmes. Je sais que la Kerowynn est enceinte jusqu'aux yeux mais son cerveau doit encore pouvoir nous aider un peu.

Sans réfléchir, ça sort, comme Kerowynn avant elle. La peste soit des illogiques.

Et de grâce, arrêtez de toucher à cette dague, vous allez vous blesser. Vous êtes un ancien chambellan, pas général, je suis sure que vous seriez capable de tenir une épée par le mauvais bout.
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Anima Vagus
Libre vagabonde et Fleur d'échafaud
Theognis
De la vinasse! Son Bourgogne. Le Comte lève les yeux au ciel. D'une main habilement placée derrière son épaule, il évite à son aubergiste de se jeter en imprécations contre la donzelle. Soupir. Non, décidément, elle a pas changé.

Un carafon, quelques cuillerées de soupe aux champignons, un compliment, des promesses, et un conseil plus loin, Ardath se lança hasardeusement dans une plaisanterie sur les talents duellistes du Comte. Lequel voyait rarement tout rouge, mais souvent tout de même. Il mit les poings sur les hanches, et se dressa devant l'insolente.


Comment? Moi, incapable de me servir d'une épée? Je te signale, ma petite Ardath, que je fus soldat, que j'ai participé aux premières boucheries royales en Anjou, que j'ai combattu des bandits en Bourgogne, en Savoie, que j'ai eu récemment l'instruction précieuse du maître d'armes Kev de Glasgow. Souviens -toi que j'avais appris à Loewenne à se servir de ce genre de dagues! Alors mange ta soupe.

Théo se rassit, contrarié. Voilà des retrouvailles qui commencent bien. Sa taverne est devenue une auberge respectable, mais La Chopine Joyeuse reste fidèle à sa réputation.
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Ardath
Elle n'avait pas prévu que le Comte se facherait si vite, tel n'était d'ailleurs pas le but : parmis les quelques conseils maternels qu'elle n'avait pas jeté aux orties sur les chemins se trouvait celui de ne pas trop tirer sur la ficelle quand c'était un noble qui la tenait. Si elle n'avait pas été aussi surprise de la réaction de Théognis elle aurait pu lui planter l'index dans le ventre au moment où il se dressait, tout rouge, devant elle. Il avait été plus rapide qu'elle, ça n'arrivait pas souvent mais il fallait faire avec.

Elle aurait fait avec d'ailleurs ... s'il ne lui avait pas lancé un "mange ta soupe" avec un ton de point final.


Manger ma soupe ? Pour qui nous prenez nous ? Vous n'êtes pas ma marraine, c'est pas parce qu'elle se trouve dans la pièce que vous récupérez ses privilèges. Et ce n'est pas parce qu'une fille bien née est dans votre taverne son menton désigne Soraya dont les vêtements, s'ils ne permettent pas d'affirmer la noblesse assurent quand même la richesse que je vais en prendre les manières. Je n'ai pas de famille à laquelle je ne dois pas faire honte moi, s'il me plaît de claquer la porte je peux le faire. Soyez heureux que j'ai plus de respect pour la noblesse que la pluspart des va-nu-pieds de Chalon et que je ne vous la verse sur le crâne cette soupe !

Elle fronce les sourcils et pince les lèvres, il l'a infantilisée et elle a agit comme une gamine. Elle n'a pas encore décidé s'il s'agissait d'une heureuse coïncidence qui viendrait étayer la pensée du Comte ou une vengeance mesquine de sa part. Le temps de soutenir le regard de d'Arquian elle se répète, fière d'elle, son discours déballé d'une traite. Puis, du coin de l'oeil elle apperçoit le tissu dont est frippée Kerowynn et elle sent le rouge au joue lui monter. Se rattraper avant de passer pour une sotte insolente.

Enfin, votre soupe est excellente et ce serait dommage de la gacher, votre cuisinier m'en voudrait, autant l'avaler.

Une cuillérée, puis deux, le moment d'inclure Kerowynn dans ses excuses.

Il faut que je sois sage quand Ker' est là, c'est comme la famille, déjà que je suis rentrée avec plus d'un mois de retard, si en plus je fais preuve de mauvais caractère elle va aller chercher Tamorin avec son gros ventre et lui taper dessus jusqu'à ce qu'il accepte de me laisser regrimper dans sa charrette. Je vais éviter ça à son enfant.

Comme entre chaque phrase elle a continué de racler son assiette, bien élevée mais pas trop, elle tourne l'assiette vers le Comte et sourire de plein lui lance un : assiette finie ! victorieux
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Anima Vagus
Libre vagabonde et Fleur d'échafaud
Kerowynn
La voilà à suivre des réparties qui s'envolent. Cela l'amuse, Kerowynn, de voir ces deux la se tenir tête à coup de blessures d'ego. D'autant qu'elle n'a pas l'impression que ce soit si grave. Ils se cherchent, tâtent les limites. Elle donne de petits coups de langue à son lait, restant vigilante. Comme prévu, c'est mousseux, et bon. Cà nappe le palais, réconfortant comme un parfum d'enfance.

Du coup, elle se laisse un peu aller, prenant ses aises, attention détournée sur les clients qui font peu de bruit, autour. Le propriétaire leur fait le spectacle, aujourd'hui. Demain, il y aura des ragots.

Elle fixe Ardath, qui mange ostensiblement.

Le comte lui semble tout de même un peu nerveux. Plus que de coutume, ou plus qu'avant. Sans doute l'envie de briller devant la cour féminine rassemblée pour l'occasion. Ou la peur, qu'il ne peut qu'éprouver, en sachant qu'il va bientôt jouer sa vie. Sa filleule l'étonnerai presque, par ce brusque revirement. Elle sait ne pas aller trop loin, et çà, c'est bien.


"elle va aller chercher Tamorin"


Elle s'exclame

- Aucune chance pour que je te le ramène, la belle! Moins il trainera dans le coin, et mieux cela vaudra pour toi.

Puis pousse sa tasse vide vers Theo, se faisant la complice d'un petit jeu qu'elle n'est pas sure d'avoir compris, demi sourire aux lèvres pales.


- Nous avons été bien sages toutes les deux. Tout fini.

Elle se sent fatiguée, d'un coup. Comme si cette agitation... elle n'était plus capable de la supporter. Trop de bruit, brouhaha dont elle semble bien éloignée. Elle a envie de calme, de mettre sa tête au frais, que s'apaisent les émotions retenues. Kerowynn se lève, ses gestes parés d'une élégance apprise, suffisamment ancrée pour revenir quand l'occasion le mérite. Elle pince les jupons, s'applique sur sa révérence.

- Je vais épargner au futur né, la suite de vos enfantillages. Theognis, Comte, fait attention à toi. Je n'aimerai pas perdre un ami. Ils ne sont déjà pas si nombreux.

Elle aurait presque envie de lui ébouriffer les cheveux, comme elle faisait à Persan. Mais elle ne commettra pas l'erreur de le toucher à nouveau.

- Ardath...


Elle ne sait pas trop comment le lui dire. Cà n'est même surement pas nécessaire. Elle se contente de croiser son regard.

- Essaye donc de venir me voir un peu plus tard, si tu veux bien, quand je serais reposée.

S'en va, poussée en avant par un réflexe de fuite qu'elle ne connait que trop bien, sans l'avoir jamais apprivoisé.
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N'est rien et espère bien le rester. Libre habitante d'un village charmant, voyageuse par moment. En quête.
Theognis
Théo renverse la tête en arrière, et éclate de rire. Sonorité étrange à ses propres oreilles, bienfaisante. Il n'a pas pu résister à la vue de Kerowynn lui rendant le godet vide.
Sonorité étrange, et étrange destin, qui lui fait perdre l'amour d'une femme, mais célébrer les retrouvailles avec deux amies depuis longtemps éloignées. D'abord Kerowynn, il y a de cela quelques jours, puis maintenant Ardath.

A cette dernière, le tavernier est attentif, la louche dans la marmite de soupe. Il semble qu'elle n'ait plus faim, mais sait-on jamais....L'homme du comptoir est dérouté par cette voyageuse au verbe haut. Il lance de fréquents coup d'oeil au Comte. Comment prend-t-il de telles rodomontades? Aussi bien que les siennes?

La colère chez Théo s'est apaisée aussi vite qu'elle est montée. Il est habitué à de pareilles désobligeances, puisque les gens savent qu'il aime à prouver sa valeur au combat. Lui, le planqué de la seconde guerre bretonne. Et qui, de la première, n'aura vu que le début, ayant hâte de revenir pour se mettre en valeur chez soi plutôt que chez les autres.

D'ailleurs, Ardath s'excuse. A sa manière, certes, mais elle s'excuse, il le sait. Il s'excuserait bien lui aussi, mais elle sait qu'il ne le fera pas. Aussi à quoi bon?
A quoi bon également relever ce mot que le Comte déteste? Il lui semble d'un mépris écrasant, il s'écrasera. Théo laisse filer la remarque de Kerowynn, pour se concentrer uniquement sur les douces paroles. Il hoche la tête en souriant, il se lève pour accompagner la sortie de cette femme enceinte, de son amie embêtée d'un enfant. Il voudrait dire quelque chose, là, de bien, de gentil, d'affectueux. Mais il semble que les belles phrases, incertaines lorsqu'elles sont temporaires, se font rares, fuient comme les poissons à la vue du pêcheur, se dérobent à son esprit. Serait-ce l'émotion qui étreint ses lèvres comme un bandeau serré? Il lui faut soudain un effort pour balbutier.


Et toi, prends bien soin de toi, Kerowynn.

Il se sent gêné, pis que ça, traître, de vouloir mettre sa vie en péril, alors que son amie va se battre pour la sienne. Le destin, encore, joue de leurs mésaventures.
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Ardath
D'un air entendu Ardath hoche la tête, elle passera plus tard : le tavernier l'attend, louche à la main et son baluchon qui traîne à ses pieds semble mendier le droit d'être déballé. Le temps de s'occuper de ces deux là, la Kerowynn devrait avoir eu le temps de s'allonger et de fermer les yeux quelques instants.

Pendant que d'Arquian fait ses adieux à sa marraine elle se lève, écuelle à la main et s'approche du tavernier, manière de laisser un peu d'intimité aux deux dans son dos. Elle s'accoude à ce qui ressemble à un comptoir, regard de biais et sourire aux lèvres.


Gardien du Saint-chaudron, tu me resservirais ?

Elle attend, se dit qu'il est tard, il va bien falloir qu'elle songe à dormir quelque part. Elle serait bien rentrée chez elle mais elle n'a aucune idée de l'état dans lequel sa cahute peut-être.

Quand Théognis et Kerowynn en eurent fini de leurs adieux elle se tourne vers le Comte.


Je suis … navrée de vous demander ça mais je n'ai pas eu le temps de passer chez moi. D'ailleurs je ne sais pas si j'ai encore un chez moi, et même si ma cahute tenait debout elle n'a pas vu de feu depuis plusieurs mois, je crains qu'elle ne soit pas en état de m'abriter. Est-ce que vous auriez une chambre à me prêter pour la nuit ? C'est qu'il fait déjà sombre.

Si Théognis n'avait pas été un ami elle ne lui aurait pas demandé, et aussi proche soit-il elle avait plongé dans son assiette au fur et à mesure de sa demande. Le mot "cahute" alors qu'il habitait dans un château lui avait remis en mémoire leur différence de classe sociale. C'était bien une faveur qu'elle demandait, pas juste un service.

Elle se tortille sur son siège et lui lance un regard qui, s'il n'est pas suppliant indique clairement qu'elle en aurait rudement besoin de ce toit temporaire.

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Anima Vagus
Libre vagabonde et Fleur d'échafaud
Soraya.
La soirée avançait et la jeune baronne mangeait en silence près de la cheminée. Elle en avait profité pour écrire à son père.

Citation:
A Gaborn de Hennfield,

Père, peu importe où tu te trouve, j'espère que tu recevras cette lettre. La Bourgogne est étrange depuis mon retour du BA. Comme je le pensais, le duc de Billy m'a informé de son impossibilité à satisfaire la requête de Mère. Je vois d'ici un sourire naître sur le coin de tes lèvres...

Je dois d'ailleurs te faire parvenir les salutations du duc de Lapalisse, Tixlu, qui m'a rappelé combien j'ai la chance d'avoir un père comme toi...

Pour en revenir à notre bourgogne, Théognis et Olivier1er sont dans de beaux draps! Le premier va se battre en duel contre l'amant de sa femme, laquel attend un enfant de lui... Pauvre Théo... Beaucoup de gens en Bourgogne se sont détourné de lui et en rient, certains allant même jusqu'à dire qu'il l'a mérité... Je sais qu'il àa été là pour toi lorsque tu quitta ta première épouse pour maman aussi ai-je cru bon de t'en informer.

Ne t'en fait pas, je garde un oeil sur lui. Je tacherai d'empêcher le pire de se produire, si Aristote m'y aide...

Quant à Olivier1er, ton vassal, j'aurai besoin de savoir pourquoi tu t'es détourné de lui. Tu voyage avec Erik semble-t-il. C'est avec lui qu'il doit se battre en duel pour des raisons qui me sont encore obscures... Ensemble, nous arriverons a éviter le pire. Je compte sur toi...

Sinon, comment se portent ma chère mère? Sa santé est-elle bonne? Et ma petite Gabrielle? Ceil qu'elle doit être heureuse et que je l'envie! T'avoir pour elle toute seule durant tous ces mois...

Ne me laisse pas sans nouvelle de toi.

Je t'embrasse

Ta fille


Repliant le papier, So s'étira. Le froid et la fatigue de la chevauché avait engourdit ses muscle. Elle jaugea l'établissement, se demandant s'il serait possible de profiter d'un bain chaud avant de se coucher. Se levant, elle interrogea l'homme qui lui avait servit la soupe, et après quelques pièces d'argent glissées dans sa main, elle obtint de lui l'accès à un étuve qui se trouvait à l'arrière de l'établissement.

En attendant que ce dernier aille préparer l'eau pour le bain de la baronne, So s'appuya contre un pillier de bois et profita de l'obscurité pour observer Théognis...

Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle insisstait. Cet homme la déshabillait du regard lors des cérémonies avant de la renvoyer chez elle... Quel imbécile! Mais un imbécile drolement séduisant...

Un pincement au coeur, So traversa la pièce pour se rendre aux étuves...

L'endroit était petit, sombre et n'avait rien à voir avec la salle d'eau du château de sa mère... Pas de marbre ni de mosaïque, aucune éffluve délicate de jasmin pour parfumer l'eau... Mais la bassine de bois fumait et rien que cela suffirait largement à la Baronne pour ce soir.

Quittant ses vêtements, elle se pressa de rentrer dans l'eau tout en nouant ses cheveux au-dessus de sa nuque. Petit à petit, elle sentit ses muscle se détendre, le calme la gagner, et alors qu'elle sombrait dans une sorte de songe éveillé, l'image de Théognis lui apparu pour son plus grand plaisir... Ciel que le courroux d'Aristote serait grand s'il avait su à quoi pensait la jeune femme mais heureusement, elle était seule dans la pièce...

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Theognis
Le tavernier aux gros bras rougit. Un coup d'oeil pour vérifier que sa Mathilde ne se trouve pas à l'entrée, rassuré, il répond à la jolie formule par un sourire troué. Pendant ce temps, sa paluche remue vigoureusement la louche dans la marmite, pour faire remonter les bons morceaux à la surface.

Tudieu, une bonne soupe avec des poireaux, des oignons, et du lard, pour la p'tite dame, ça va vous changer des champignons, c'est ben plus consistant!

Il apporta l'écuelle bien remplie sur la table, puis revint en sifflotant. Gardien de la marmite, cela avait de la gueule. Aussi, il fut tout sourire lorsque Soraya s'approcha avec une mine circonspecte. Elle lui garnit la main de pièces d'argent brillantes, et il crut alors que ses oreilles allaient se mettre à siffler. De l'argent! Il en croqua une pièce pour être sûr. Lui qui ne recevait que du cuivre ou du bronze, ses doigts resplendissaient soudain des belles couleurs de cette monnaie de prix.
Il regarda Soraya avec un grand respect. Elle devait être d'une excellente famille, et ses gestes aussi élégants que blasés le montraient bien. Le tavernier se dépêcha d'envoyer un larbin dans les étuves, pour combler les désirs d'eau chaude de la dame. Lorsque que tout fut prêt, et qu'elle se rendit donc à son bain, le tavernier glissa un regard en biais vers la jeune femme aux courbes agréables. Ses pensées dévièrent légèrement.


Hé, qui tu regardes comme ça?

Le gros homme se figea. Mathilde venait de faire son apparition.

Quelques tables plus loin, Théo écoutait avec amusement les entortillements d'une voyageuse en panne de logis. Il lui aurait pu hésiter, s'interroger, renâcler, bref la faire bisquer, encore, mais il ne le fit pas. Il était fatigué. Il accepta donc sans discuter.


Bonne nuit, Ardath.dit-il en se levant. Il s'étira pour faire bonne mesure, ce qui le rendit évidemment plus grand.
Il était vraiment temps qu'il aille dormir. Pour aller à sa chambre, il fallait qu'il passe devant la porte des étuves. C'est alors qu'il entendit quelque chose de surprenant. Un gémissement. Les yeux de Théo se dépapillotèrent l'espace d'un instant, le temps qu'il réalise qu'il avait collé son oreille à la porte. Il se morigéna, comme toujours, et repartit vers sa chambre. Ce n'était pas l'attitude digne d'un chevalier.
Mais une fois dans son lit, la tête sur le coussin, il regretta de ne pas avoir jeté un oeil par la fente de la porte. Il s'imagina ensuite Aristote, les bras croisés attendant sa prière du soir. Il avait diablement besoin de lui en ces jours de défi, donc il s'exécuta sur le champ. Mais Aristote l'omniscient ne pouvait ignorer les tréfonds de son âme....

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